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Les charleries Bienvenue sur mon blogue, Ce blogue contient des souvenirs, des anecdotes, des opinions, de la fiction, des bribes d’histoire, des énigmes et des documents d’archives. Charles-É. Jean
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À l'ombre du chêne Roman Par Charles-É. Jean ____________________________________ |
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Mon avant-propos
J’ai écrit ce roman avec l’aide du robot ChatGPT, un produit de
l’intelligence artificielle, ou plutôt, ce roman a été rédigé par
ChatGPT sous ma supervision et selon mes directives. En effet, j’ai
fourni les instructions nécessaires et le robot a rédigé tous les textes
en conséquence. C’était ma première expérience d’écriture d’un roman
avec l’assistance d’un robot.
Au début, je n’avais aucun plan. Je ne savais pas quelle direction
prendrait ma première instruction. D’un chapitre à l’autre, je
réfléchissais à la suite possible. Parfois, le robot chamboulait mes
idées. D’autres fois, surtout vers la fin, il arrivait que ChatGPT
développe exactement la suite que j’avais en tête.
Pour produire une première version de cette œuvre, ma tâche a été de
donner des instructions au robot de façon séquentielle, à lire chaque
chapitre et à ajouter des remarques. Il m’est arrivé à quelques reprises
de faire reprendre l’écriture d’un chapitre à cause de mon
insatisfaction.
Après l’écriture des textes, j’ai effectué la révision. Je n’ai apporté
aucun changement important sur le fond. Toutefois, j’ai dû faire des
ajustements circonstanciels, comme si le robot, d’un chapitre à l’autre,
avait oublié certains faits antérieurs. J’ai dû aussi corriger des
situations redondantes. Concernant la forme, j’ai corrigé des erreurs
mineures. Par exemple, le robot n’a commis qu’une seule faute
d’orthographe.
Je ne sais pas si la lecture de ce roman vous rappellera constamment la
présence d’un robot. Quoi qu’il en soit, je vous souhaite beaucoup de
plaisir à parcourir ces lignes.
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ChatGPT
Bonjour ! Oui, je
suis tout à fait prêt à écrire un roman. Que souhaites-tu que nous
écrivions aujourd'hui ? As-tu des idées ou des détails supplémentaires à
partager pour qu'on puisse commencer ?
Je suis tout à
fait d'accord ! Je suivrai tes instructions pour chaque chapitre. Quelle
est la première consigne pour qu'on commence ?
Voici le premier
chapitre basé sur tes instructions :
Chapitre 1. Les arbres s'ennuient
Bernard travaillait dans un bureau entouré
d’arbres. La lumière artificielle des néons lui donnait mal à la tête.
Chaque jour, à midi pile, il quittait son poste, marchait jusqu'à la
porte de sortie et se dirigeait vers le parc forestier derrière
l’édifice. C’était son petit coin de paix.
Le parc, ce jour-là, semblait différent. Les arbres habituellement
imposants paraissaient plus… ternes. Bernard haussa les épaules. Il
n’était pas du genre à se laisser perturber par des détails de ce genre.
Pourtant, en traversant le sentier bordé de chênes et d'érables, il
remarqua que quelque chose clochait.
Il s'arrêta. Le vent ne soufflait pas. Pas une feuille ne bougeait. Tout
était figé. Bernard leva les yeux vers les branches. C’était comme si
les arbres attendaient quelque chose. Un bruit, un mouvement, une
distraction peut-être. Ils avaient l’air… de s’ennuyer. Un frisson lui
parcourut l’échine. Il se sentit ridicule. « Des arbres qui s’ennuient,
n’importe quoi », pensa-t-il en secouant la tête.
Pourtant, ce
silence pesant continuait de le déranger. Les oiseaux eux-mêmes
semblaient avoir déserté le parc. Pas un chant, pas un battement
d’ailes. Bernard soupira, agacé. C'était une journée comme les autres,
se répéta-t-il. Mais l’ambiance étrange persistait.
Il marcha plus
rapidement, espérant que le bruit de ses pas sur les feuilles mortes
romprait ce silence oppressant. Mais même le craquement habituel sous
ses chaussures semblait plus faible aujourd'hui.
— Allez, bougez un
peu, murmura-t-il à voix basse en regardant un chêne particulièrement
imposant.
Rien. Pas un
souffle, pas un mouvement.
Bernard resta
planté là, bêtement, à fixer cet arbre comme s'il s’attendait à une
réponse. Puis, il éclata de rire. Un rire nerveux, un peu forcé. « Voilà
que je parle aux arbres maintenant », se dit-il en retournant vers son
bureau.
Mais en repartant,
il ne put s’empêcher de jeter un dernier coup d’œil derrière lui. Les
arbres semblaient le suivre du regard.
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Voici le deuxième
chapitre, tenant compte de tes nouvelles instructions :
Chapitre 2. Les murmures au bureau
Bernard n'était
pas le genre d'homme qui attirait l’attention. Discret, il faisait son
travail, puis disparaissait à l’heure du dîner. Toujours la même routine
: un sandwich avalé en quelques minutes, puis une promenade dans le parc
forestier derrière l’immeuble.
Au bureau, ses
collègues avaient fini par remarquer cette habitude. Au début, personne
n’y prêta attention. Mais avec le temps, les regards s'étaient faits
plus curieux.
— Toujours en
vadrouille dans le bois, celui-là, marmonna Josiane en ajustant ses
lunettes.
Elle se pencha
vers Richard, un autre employé, qui hochait la tête d'un air entendu.
— Il doit bien y
avoir une raison pour qu’il passe autant de temps là-bas,
insinua-t-elle, un sourire en coin.
— Peut-être qu’il
a une cachette secrète, ou pire, une double vie ! répondit Richard,
faussement dramatique.
Le rire qui
s’ensuivit ne passa pas inaperçu. Bernard, revenu de sa balade, les yeux
encore un peu dans le vague, sentit qu’on parlait de lui. Il haussa les
épaules, comme il le faisait toujours. Peu importe les ragots.
Mais les
insinuations ne s’arrêtèrent pas là.
— Je te dis qu’il
doit y avoir une femme dans le coup, déclara Josiane, l'air convaincu.
Personne ne va aussi souvent dans un parc juste pour les arbres.
Richard acquiesça,
avec un clin d'œil complice.
— Qui sait ? Un
rendez-vous romantique caché au milieu des chênes, ça pourrait être
mignon. Ou bien… il est peut-être amoureux d’un arbre ! lança-t-il en
éclatant de rire.
Leurs petites
piques se poursuivaient à chaque pause. Bernard, imperturbable, ne
répondait jamais. Au fond de lui, il se fichait de ce que ses collègues
pouvaient penser. Mais il ne pouvait nier que quelque chose l'attirait
dans ce parc. Quelque chose qu’il ne comprenait pas encore.
Peut-être que les
arbres, eux, savaient. Peut-être que c’était pour ça qu’ils
s’ennuyaient.
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ChatGPT
Voici le troisième
chapitre :
Chapitre 3. Le coup de fil
De retour à son
bureau, Bernard s’installa devant son ordinateur. Ses collègues
continuaient de chuchoter entre eux, mais il les ignora. Sa balade dans
le parc l’avait une nouvelle fois laissé perplexe. Il avait cette
étrange sensation que les arbres tentaient de lui dire quelque chose,
mais c'était ridicule, non ?
Alors qu’il
saisissait quelques dossiers, son téléphone vibra. Il regarda l’écran :
Maman.
Bernard hésita un
instant, puis décrocha.
— Allô, maman ?
La voix de sa
mère, habituellement douce et rassurante, était teintée d’une inquiétude
inhabituelle.
— Bernard, tout va
bien ?
— Oui, pourquoi ?
répondit-il, surpris par le ton de sa mère.
Elle prit une
grande inspiration avant de continuer.
— Je viens de
recevoir un courriel étrange. Il te concerne.
Bernard fronça les
sourcils.
— Un courriel ?
Qu’est-ce qu’il disait ?
Il entendit des
bruits de papier au bout du fil, comme si sa mère cherchait le message.
— Ça disait que
tu… que tu faisais des choses bizarres pendant tes pauses dîner. Que tu
disparaissais pendant des heures dans un parc, comme si tu avais quelque
chose à cacher. Bernard, qu’est-ce qui se passe ?
Un frisson lui
parcourut l’échine. Qui aurait bien pu envoyer un tel courriel ? Et
pourquoi à sa mère ?
— Maman, je vais
bien. C’est juste… mes pauses, je vais me promener. Rien de plus,
répondit-il, tentant de garder un ton détendu.
Mais il savait que
quelque chose n’allait pas. Quelqu'un l'observait, c'était évident. Et
maintenant, sa mère était au courant. Elle ne le dirait pas, mais il
sentait son inquiétude à travers le téléphone.
— Tu es sûr ?
insista-t-elle. Parce que ce courriel disait que tu agissais de manière
étrange… Je m'inquiète pour toi.
— Ne t’inquiète
pas, c’est rien. Je vais me renseigner sur ce courriel, d’accord ? Ne
fais pas attention à ça.
Après avoir
raccroché, Bernard resta un moment immobile, fixant l’écran de son
téléphone. Ses collègues pouvaient être agaçants avec leurs
insinuations, mais ils n’iraient jamais jusqu’à envoyer un message à sa
mère… Si ?
Quelqu’un d’autre
le surveillait. Et cette personne voulait qu’il le sache.
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Voici le quatrième
chapitre, qui suit ton idée :
Chapitre 4. Qui l'observe ?
Bernard reposa son
téléphone sur son bureau, le cœur battant. Le parc, ses collègues, le
courriel… Tout ça commençait à former un puzzle inquiétant. Qui aurait
intérêt à le surveiller ? Et pourquoi maintenant ?
Il fit mine de se
concentrer sur ses dossiers, mais son esprit vagabondait ailleurs.
Derrière lui, les chuchotements de Josiane et Richard persistaient.
Peut-être exagéraient-ils leurs insinuations juste pour le taquiner,
mais… Et si l’un d’eux avait envoyé ce courriel ? Richard aimait bien
faire des blagues douteuses, après tout. Pourtant, ça ne collait pas. Le
ton du message, tel que sa mère l'avait décrit, semblait bien trop
sérieux.
Bernard laissa son
regard errer sur son environnement. Tout le monde était absorbé dans ses
tâches. Josiane pianotait sur son clavier, Richard consultait des
papiers. Rien d'anormal. Mais il ne pouvait s’empêcher de se sentir
observé. Pas par eux directement… Non, c’était autre chose. Quelque
chose de plus sournois.
Il se retourna
pour regarder par la fenêtre. De là, on voyait le parc, sombre et
silencieux. Les arbres immobiles, comme d’habitude, pourtant…
Une idée, absurde
et pourtant persistante, lui traversa l’esprit. Et si les arbres
eux-mêmes le surveillaient ? C'était insensé, bien sûr. Il secoua la
tête, mais une sensation désagréable restait accrochée en lui. Depuis
qu’il avait ressenti ce malaise dans le parc, il avait l’impression que
quelque chose clochait dans cet endroit. Quelque chose de vivant, mais
pas humain.
Soudain, il se
souvint d’un détail qui lui avait échappé jusqu’alors. Depuis quelques
jours, chaque fois qu'il retournait à son bureau après une promenade, il
trouvait son écran d'ordinateur légèrement décalé. Ce matin encore, il
avait dû réajuster son clavier. Un léger déplacement, imperceptible à
quiconque n’avait pas l’habitude de son espace de travail. Ça paraissait
insignifiant, mais maintenant, ce détail lui semblait lourd de sens.
Quelqu'un
pénétrait dans son bureau en son absence.
Il se leva
brusquement, attirant l’attention de Richard.
— Tout va bien,
Bernard ? lui lança-t-il, un sourcil levé.
Bernard fit un
signe vague de la main.
— Oui, oui, juste
besoin de prendre l’air.
Richard haussa les
épaules. Bernard sortit du bureau d’un pas rapide. Il devait en avoir le
cœur net. Quelqu’un, quelque part, tirait les ficelles. Peut-être même
que c'était lié à ce parc étrange, avec ses arbres silencieux qui
semblaient toujours l’observer.
Mais qui pouvait
bien avoir intérêt à le surveiller ? Et comment ?
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Voici le cinquième
chapitre avec cette nouvelle révélation :
Chapitre 5. La confession du chêne
Bernard rentra
chez lui ce soir-là, le cœur encore lourd des événements de la journée.
Les murmures de ses collègues, le courriel inquiétant et la sensation
d’être observé l’avaient mis sur les nerfs. Alors qu’il se dirigeait
vers sa petite cuisine pour préparer un souper rapide, il se remémora la
conversation avec sa mère. Tout semblait se déchaîner autour de lui, et
il ne pouvait échapper à la culpabilité croissante qui pesait sur ses
épaules.
Ce n'était pas que
le parc ou les arbres en eux-mêmes qui posaient problème. Non, le vrai
problème était bien plus personnel. Depuis plusieurs mois, Bernard avait
noué une étrange relation avec un vieux chêne centenaire, l’arbre le
plus ancien et le plus majestueux du parc. Ce chêne, avec son tronc
massif et ses branches noueuses, était devenu le confident de Bernard.
Chaque jour,
pendant ses pauses, Bernard s’assoyait à ses pieds et lui parlait. Au
début, il s’agissait de petites conversations, des réflexions sur sa
journée ou des pensées sans importance. Mais avec le temps, il se mit à
confier ses préoccupations les plus profondes au chêne, comme s’il était
un vieux sage prêt à offrir des conseils. Et ce vieux chêne, en retour,
lui donnait l’impression de l’écouter attentivement, bien que Bernard
savait pertinemment que les arbres ne parlent pas.
Mais en réalité,
il avait peut-être commencé à croire qu'il y avait plus de vie dans cet
arbre que dans les autres. Le chêne semblait réagir à sa présence, ses
feuilles frémissant légèrement à chaque fois que Bernard s’approchait.
Une fois, il avait même cru entendre un murmure dans le vent, comme un
chuchotement rassurant. C'était stupide, il le savait. Mais la solitude
et le stress du travail l’avaient poussé à se raccrocher à cette
illusion.
Le sentiment de
culpabilité grandissait maintenant, surtout après avoir découvert que
ses habitudes avaient attiré l’attention de ses collègues et de sa mère.
Ils ne comprenaient pas, mais cela ne signifiait pas qu’ils ne pouvaient
pas se poser des questions. Et ces questions avaient pris une tournure
inquiétante.
Ce soir-là,
Bernard se rendit au parc une fois de plus, comme un dernier acte de
foi. Le vieux chêne se tenait là, imposant et majestueux dans la lumière
déclinante du crépuscule. Il s’approcha de lui, le cœur lourd de
remords.
— Je suis désolé,
dit-il à voix basse, adressant sa confession à l’arbre. Je n’aurais
jamais imaginé que tout cela causerait autant de soucis.
Le vieux chêne,
bien entendu, ne répondit pas. Mais Bernard avait l’impression, une fois
de plus, que les branches se penchaient légèrement, comme pour lui
montrer qu’il n’était pas seul dans cette épreuve.
Bernard se leva,
un peu plus léger qu’à son arrivée. Il savait qu’il devait affronter la
situation avec ses collègues et sa mère. Mais pour l’instant, il avait
besoin de croire que, même dans ses moments de folie, il avait trouvé un
lieu où ses mots avaient un sens.
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Voici le sixième
chapitre, tenant compte de la nouvelle tournure :
Chapitre 6. La révélation du chêne
Le lendemain,
Bernard se rendit au parc comme à son habitude. Le soleil était haut
dans le ciel, et il ressentait toujours une vague de réconfort en se
trouvant près du vieux chêne. Pourtant, une nouvelle inquiétude
l’habitait. Les événements de la veille l’avaient perturbé, et il
cherchait désespérément une forme de normalité.
Ce jour-là, Jules,
un collègue de bureau curieux et discret, avait décidé de suivre Bernard
en cachette. Depuis quelque temps, il s’était mis en tête de découvrir
le mystère entourant les fréquentes visites de Bernard au parc. Il ne se
mêlait jamais des affaires des autres, mais l’étrangeté de la situation
avait piqué sa curiosité. Alors, armé de son appareil photo et d’un
vieux pull pour se camoufler, il avait décidé de se cacher derrière un
buisson pour écouter.
Bernard arriva au
parc, les épaules un peu voûtées. Il se dirigea directement vers le
vieux chêne et s'assit à ses pieds, comme d’habitude. La conversation
débuta rapidement, comme une routine bien rodée.
— Bonjour, vieux
chêne, dit Bernard d’une voix calme. J’espère que tu as passé une bonne
nuit.
Le vieux chêne, ou
du moins ce que Bernard imaginait être les réponses du chêne, semblait
réagir comme d'habitude. Bernard poursuivit, abordant des sujets banals,
jusqu’à ce que la conversation prenne une tournure inattendue.
— Tu sais, j’ai eu
une journée difficile hier, confia Bernard. Tout le monde parle de moi,
et je me demande si je ne devrais pas tout arrêter. Peut-être que tu as
des conseils à me donner.
Le chêne, dans
l’esprit de Bernard, commença à murmurer des réponses. Cette fois-ci,
les mots semblaient plus pressants, comme si l’arbre avait quelque chose
d’important à dire.
— J’ai vu des
choses, murmura le chêne d’une voix maintenant audible. Des choses qui
ne devraient pas rester cachées… Josiane… je l’ai vue se faire battre
par son mari le mois dernier.
Bernard se figea.
Il n’avait jamais pensé que l’arbre pourrait être témoin de quelque
chose d’aussi grave. Il posa sa main sur le tronc rugueux du chêne,
absorbé par cette révélation choquante.
Jules, toujours
caché derrière son buisson, écoutait attentivement. Les mots qu’il
entendait étaient lourds de conséquences. Il comprit alors qu'il avait
découvert quelque chose de bien plus sérieux que ce qu’il avait imaginé.
Le vieux chêne, qu'il avait pris pour une curiosité innocente, était le
témoin d'une réalité bien plus sombre.
Jules se leva
lentement, évitant de faire du bruit, et s’éloigna discrètement. Il
savait qu'il avait maintenant une information cruciale, mais que faire
avec elle ? Révéler ce qu'il avait entendu sans preuve solide risquait
de provoquer plus de tort que de bien. Il se sentait tiraillé entre le
besoin de protéger Josiane et le respect de la vie privée de Bernard.
Quant à Bernard,
il resta là un long moment, le cœur lourd. Il ne savait pas comment
gérer cette révélation. Le chêne avait-il vraiment vu ce qu’il
prétendait ? Et surtout, que faire de cette information maintenant qu’il
la détenait ?
__________________________________ Qu'en penses-tu ?
ChatGPT
Voici le septième
chapitre :
Bernard rentra
chez lui, son esprit tourmenté par la révélation du chêne. Il ne pouvait
pas rester passif face à ce qu'il venait d'apprendre. Les mots du chêne
résonnaient encore dans sa tête, et il se sentait en proie à un dilemme
moral.
Le lendemain
matin, Bernard se leva avec une résolution claire : il devait parler à
quelqu’un de confiance. Sa décision était précipitée, mais il était
déterminé à faire ce qu’il croyait être juste.
Une fois arrivé au
travail, le cœur battant, son esprit encore embrouillé, il se rendit
directement au bureau de Madame Tardivel, la directrice. Elle était
réputée pour son sérieux et sa rigueur, mais Bernard espérait qu’elle
comprendrait la gravité de la situation.
Il frappa
timidement à la porte de son bureau.
— Entrez, fit la
voix autoritaire de Madame Tardivel.
Bernard ouvrit la
porte et entra. La directrice était derrière son grand bureau en chêne,
entourée de dossiers et de papiers éparpillés. Elle leva les yeux de ses
documents, étonnée de voir Bernard.
— Bernard,
qu’est-ce qui vous amène ? demanda-t-elle d’un ton professionnel.
— Madame Tardivel,
je dois vous parler de quelque chose de très important, dit Bernard, la
voix tremblante. C’est une question délicate, mais je pense qu’il est
crucial que vous le sachiez.
Madame Tardivel se
redressa, ses yeux se faisant plus attentifs.
— Très bien,
Bernard. Qu’est-ce qui se passe ?
Bernard prit une
grande inspiration, essayant de formuler ses pensées de manière
cohérente. Il expliqua comment il avait l’habitude de se promener dans
le parc et comment, récemment, le vieux chêne lui avait révélé une
situation inquiétante concernant Josiane.
— Je sais que cela
peut sembler étrange, mais je suis convaincu que ce chêne a vu quelque
chose qu’il ne devrait pas avoir vu. Josiane… elle aurait été battue par
son mari le mois dernier, dit Bernard, les mots sortant précipitamment.
Madame Tardivel
écouta attentivement, le visage impassible. Lorsque Bernard eut terminé,
elle resta silencieuse un moment, comme si elle essayait de digérer
l’information.
— Bernard, je
comprends que vous soyez préoccupé, mais vos informations sont… peu
orthodoxes. Avez-vous des preuves concrètes ou des témoins pour étayer
ce que vous avancez ? demanda-t-elle finalement.
Bernard secoua la
tête, désemparé.
— Non, pas
vraiment. Mais je ne pouvais pas rester sans rien faire. Je me sentais
obligé de vous en parler.
Madame Tardivel
fixa Bernard, son regard perçant.
— Je vous remercie
pour votre honnêteté, Bernard. Je vais devoir examiner cette situation
de manière appropriée. En attendant, je vous demande de rester discret
et de ne pas en parler à d’autres personnes. Cela pourrait compliquer
les choses davantage.
Bernard acquiesça,
un sentiment de soulagement mêlé d’inquiétude l’envahissant. Il quitta
le bureau de la directrice avec un mélange d’espoir et de crainte. Il
avait fait ce qu’il pensait être juste, mais l’avenir restait incertain.
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Voici le huitième chapitre
Chapitre 8. Le poids du silence
Jules rentra chez
lui ce soir-là, les pensées en vrille. Il avait passé la journée à
essayer de se concentrer sur son travail, mais l'écho des révélations du
chêne résonnait sans cesse dans son esprit. La gravité des mots qu’il
avait entendus l’empêchait de trouver du répit.
Son appartement,
normalement un refuge de tranquillité, lui semblait maintenant étriqué
et oppressant. Il s’installa à la table de la cuisine, se servit une
bière et tenta de se détendre. Mais chaque gorgée semblait se coincer
dans sa gorge, comme si même sa boisson refusait de passer à travers le
poids de son secret.
Les maux d'estomac
commencèrent à le tenailler. Jules avait l’impression que quelque chose
de lourd et d’inconnu s’était installé en lui. Chaque fois qu’il
essayait de se détendre ou de penser à autre chose, le souvenir des
paroles du chêne revenait le hanter. Il se leva, marchant nerveusement
dans l’appartement, incapable de rester en place.
— Je devrais en
parler à quelqu’un, murmura-t-il pour lui-même, tentant de trouver une
solution à son angoisse. Mais à qui ? Et surtout, comment ?
L’idée de parler à
quelqu'un, d’aller voir Madame Tardivel ou même Josiane directement,
l’effrayait. Il ne savait pas comment aborder le sujet ni comment
présenter ce qu'il avait entendu sans passer pour un fou. Mais l’option
de garder le secret le tourmentait tout autant. Il savait que chaque
jour qu'il passait à garder le silence renforçait son sentiment de
culpabilité.
Il se rendit
compte que sa décision de ne rien faire était peut-être un moyen de se
protéger de l’inconnu, mais elle était loin de le soulager.
Jules se laissa
tomber dans son canapé, le regard vide. Il pouvait encore entendre les
murmures du chêne, comme un écho persistant dans sa tête. Peut-être
qu'il pourrait convaincre tout le monde, y compris lui-même, qu’il
n’avait rien entendu. Après tout, il n’avait pas de preuves concrètes,
juste des murmures parmi les feuilles.
Mais à mesure que
les jours passaient, la culpabilité s’accumulait. Son estomac lui
faisait mal, ses nuits étaient troublées par des rêves incohérents et
son moral était au plus bas. Le poids de la vérité, même non confirmée,
était lourd. Il savait que rester silencieux n’était pas une solution à
long terme.
Finalement, la
question se posait : pourrait-il continuer à vivre avec ce secret ou se
convaincrait-il qu’il n’avait rien entendu, en essayant de préserver sa
tranquillité d’esprit ?
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Voici le neuvième
chapitre :
Bernard se leva
tôt ce matin-là, l’esprit en ébullition. La révélation du chêne l’avait
bouleversé, mais ces dernières heures, un doute croissant avait commencé
à le tourmenter. Comment un arbre, aussi ancien et imposant soit-il,
pourrait-il réellement être témoin de quelque chose d’aussi grave ? Le
doute s’immisçait en lui, et il commençait à remettre en question ce
qu’il avait entendu.
En arrivant au
bureau, il se rendit directement au parc. Le chemin semblait plus long
que d’habitude, comme si chaque pas l’éloignait de la certitude qu’il
avait eue. Le parc, pourtant familier, lui paraissait maintenant étrange
et menaçant.
Il arriva devant
le vieux chêne, le tronc massif dominant toujours la scène avec la même
grandeur. Bernard s’arrêta devant l’arbre, le regard perdu dans ses
branches imposantes. Il devait parler au chêne, comprendre si ses
propres oreilles l’avaient trompé ou si l’arbre avait vraiment révélé
une vérité cachée.
— Bonjour, vieux
chêne, dit-il d’une voix hésitante. Je suis revenu parce que je… je
commence à douter. Comment pourrais-tu savoir ce qui se passe avec
Josiane ?
Il posa sa main
sur le tronc, cherchant une connexion, une réponse. Le chêne ne réagit
pas. Bernard se mit à parler à l’arbre, expliquant son scepticisme, son
doute. Le silence qui lui répondit était pesant.
— Peut-être que
j’ai mal entendu, murmura-t-il. Peut-être que tout cela n’était qu’un
effet de mon imagination. Après tout, comment un arbre pourrait-il être
au courant de choses aussi intimes ?
Bernard s’éloigna
un peu, son esprit embrouillé. Il se remémorait les paroles du chêne,
tentant de les comparer avec la réalité qu’il connaissait. Était-ce
vraiment plausible que l’arbre ait vu quelque chose ? L’idée lui
semblait de plus en plus fantaisiste à mesure qu’il se creusait la tête.
Tout à coup, il
entendit un bruit, un léger froissement de feuilles. Il se retourna
brusquement, espérant trouver une réponse, mais il ne vit rien d’autre
que le parc silencieux.
Bernard s’assit
sur une pierre près du chêne, les épaules tombantes. Le doute avait pris
une place importante dans son esprit, et il ne savait plus quoi penser.
Le chêne semblait immuable et indifférent à ses préoccupations.
Peut-être que la réponse n'était pas dans les murmures des arbres mais
dans la réalité des personnes.
Il décida alors de
quitter le parc. Il devait trouver une autre manière de vérifier ce
qu'il avait entendu, sans se laisser emporter par les illusions de ses
propres pensées. Mais pour l'instant, il se sentait perdu, désemparé, et
la vérité semblait plus floue que jamais.
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Chapitre 10. Le murmure dans les branches
Ce matin-là,
Bernard se rendit au parc avec moins de convictions que d’habitude.
Après son dernier échange manqué avec le vieux chêne, il se sentait
vidé. Les jours passaient, et l’arbre restait silencieux, ne livrant
plus d'autres secrets. Il avait même songé à arrêter ses visites, mais
une étrange nostalgie le poussait à revenir. Il se demandait si cette
histoire avec Josiane n'était qu'un fantasme, une illusion née de son
imagination trop fertile.
En arrivant au
parc, Bernard fut surpris de trouver un homme, vêtu d’un manteau gris et
d’un chapeau noir, appuyé contre le tronc du vieux chêne. Il n’avait
jamais vu quelqu’un d'autre s’intéresser à cet arbre.
— Vous venez
souvent ici ? demanda l'homme, d’une voix douce mais qui portait loin.
Bernard,
décontenancé, hésita avant de répondre.
— Oui… tous les
jours, à vrai dire. Pourquoi ? Vous connaissez cet arbre ?
L’homme haussa
légèrement les épaules, un sourire en coin.
— Connaître un
arbre… C’est une drôle de question, non ? On connaît un homme, on
connaît une rue, mais un arbre… Qui peut dire qu’il le connaît ?
Bernard ne savait
pas s’il devait rire ou se méfier de cet étranger. Il n’avait jamais eu
à défendre son lien avec le chêne, mais les paroles de l’homme
résonnaient d’une manière singulière.
— Je… je parle à
cet arbre, parfois, finit-il par avouer maladroitement.
L’homme acquiesça
lentement, comme s'il avait attendu cette réponse.
— Alors vous avez
entendu ses murmures, vous aussi.
Le cœur de Bernard
manqua un battement.
— Comment ça,
« ses murmures » ? Vous voulez dire que… vous l’avez entendu parler,
vous aussi ?
L’inconnu détourna
son regard vers les branches du chêne, caressées par une légère brise.
— Ce chêne est
bien plus ancien que vous ne le pensez. Il a vu passer des siècles, des
vies, des drames. Parfois, il murmure des choses que personne ne devrait
savoir. Mais tous ne peuvent l’entendre. Vous, vous faites partie de
ceux qui entendent. Comme moi.
Bernard sentit un
frisson parcourir son échine. Il n’était donc pas le seul à avoir perçu
quelque chose d'étrange. Peut-être n’était-il pas fou après tout.
— Qui êtes-vous ?
demanda-t-il brusquement, le regard fixé sur l’homme.
Ce dernier sourit
à nouveau, mais cette fois, son sourire était teinté de mystère.
— Disons
simplement que je m’assure que les secrets du chêne ne tombent pas entre
de mauvaises mains.
— Des mauvaises
mains ? Mais de quoi parlez-vous ?
L'homme fit un pas
en arrière, comme pour s’éloigner du sujet.
— Ce que vous avez
entendu, Bernard, à propos de Josiane… Ce n’est que le début. L'arbre
murmure toujours la vérité, mais il faut savoir lire entre les branches.
Sur ces mots
énigmatiques, l’homme se détourna, marchant calmement hors du parc.
Bernard resta figé, les mots « ce n’est que le début » résonnant dans
son esprit. Qui était cet homme ? Et que savait-il réellement sur le
vieux chêne ?
Bernard regarda
l’arbre, plus perplexe que jamais. Le murmure des feuilles semblait plus
fort aujourd’hui, comme si elles cherchaient à lui dire quelque chose.
Mais était-il prêt à entendre ce qu’elles avaient à révéler ?
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Qu'en dis-tu ?
Chapitre 11. Le bruit des racines
Les jours
passèrent, et Bernard n’arrivait pas à se défaire de la rencontre avec
l’homme au chapeau noir. Ses paroles tournaient en boucle dans son
esprit : « Ce n’est que le début. » Mais quel début ? Il n’y avait eu
aucune suite, aucun autre murmure étrange du chêne. Rien. Bernard
commençait à se demander s’il n’avait pas rêvé cette rencontre.
Un matin, alors
qu’il se rendait comme à son habitude au parc, il remarqua quelque chose
d’étrange. Le sol autour du chêne semblait perturbé. Des racines étaient
visibles, des portions de terre avaient été retournées comme si une bête
ou un homme avait creusé. Bernard s'approcha, intrigué.
Il posa sa main
sur le tronc, cherchant à retrouver cette connexion qu’il ressentait
avec l’arbre.
— Qu’est-ce qui se
passe ici ? murmura-t-il à voix basse, espérant, sans grande conviction,
une réponse.
Le vent souffla
légèrement dans les branches, mais cette fois, le murmure avait une
tonalité différente. Bernard écouta, attentif, mais ne put distinguer de
mots. Juste un souffle, grave et profond. Il fit un pas en arrière, et
c’est là qu’il remarqua un petit trou près des racines exposées.
Son cœur
s’accéléra. Il s’accroupit pour mieux voir, et découvrit un morceau de
tissu déchiré, à moitié enfoui dans la terre. C’était un vieux morceau
de chemise, sale et décoloré, mais il semblait avoir été là récemment.
— Qu’est-ce que
c’est que ça ? dit Bernard, en touchant le tissu du bout des doigts.
Il sentit une
sueur froide lui couler dans le dos. Était-ce lié à l’homme au chapeau ?
À Josiane ? À quelque chose de plus ancien que lui ne pouvait imaginer ?
Prudent, il creusa
un peu plus, retirant doucement la terre autour des racines. Plus il
creusait, plus il découvrait d’étranges objets enterrés. Des pièces de
monnaie rouillées, des morceaux de céramique brisés, et encore d’autres
morceaux de tissu. Tout cela semblait avoir été là depuis des années,
voire des décennies. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi le sol
s’était-il soudainement mis à bouger ?
Bernard s’arrêta,
haletant. Il se releva et fixa le chêne, comme pour lui demander des
réponses. Le tronc semblait vibrer légèrement sous le vent, comme s’il
cachait encore quelque chose.
— Tu m’as fait
découvrir un secret… mais est-ce que j’en veux vraiment d’autres ?
demanda Bernard, presque à lui-même.
Il commençait à
comprendre que le chêne ne révélait ses mystères qu’à ceux qui osaient
poser les bonnes questions. Mais que se passerait-il s’il allait trop
loin ?
Soudain, il
entendit un craquement derrière lui. Il se retourna brusquement. Là, à
quelques mètres de lui, l’homme au manteau gris était de retour,
immobile, observant calmement Bernard. Il s’avança de quelques pas, son
visage caché sous l’ombre de son couvre-chef.
— Vous avez trouvé
quelque chose d’intéressant, Bernard ? demanda l'homme d’une voix
tranquille, mais teintée d’une froideur qui glaça Bernard sur place.
Bernard se leva
précipitamment, le cœur battant la chamade. Il hésita un instant, ne
sachant pas quoi répondre. L’homme le fixait intensément.
— Vous ne devriez
pas fouiller dans ce que vous ne comprenez pas, Bernard. Certains
secrets devraient rester enfouis.
Bernard ouvrit la
bouche pour parler, mais aucun son n’en sortit. Le morceau de tissu sale
dans sa main était devenu lourd, presque brûlant. L’inconnu s’approcha
lentement, ses yeux perçants braqués sur Bernard.
— Il n’est pas
trop tard pour tout oublier. Pour reprendre votre vie normale, dit
l’homme d’un ton presque rassurant.
Mais Bernard
savait que c’était déjà trop tard. Il était allé trop loin. Les racines
avaient parlé, et il ne pouvait plus ignorer leur murmure.
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Chapitre 12. Le coup d'éclat
Bernard ne pouvait
plus se contenter de rester passif. Les avertissements de l’homme au
chapeau noir, les secrets enfouis sous les racines du vieux chêne… Tout
cela le hantait. La peur s’était mêlée à une fascination irrésistible.
Il devait aller jusqu’au bout, découvrir ce que cachait réellement cet
arbre. Mais il ne voulait plus attendre. Il allait provoquer les
réponses, les arracher à l'arbre s'il le fallait.
Ce matin-là, il
quitta le bureau bien plus tôt que d'habitude. Il n’avait pas pris le
temps d’avertir qui que ce soit, pas même Madame Tardivel. Il marchait
d’un pas rapide, presque fébrile, vers le parc. Un plan audacieux se
formait dans son esprit. Le vieux chêne ne lui livrerait pas facilement
ses secrets ? Il forcerait la main du destin.
Arrivé dans le
parc, le calme ambiant contrastait avec l’effervescence intérieure de
Bernard. Le chêne semblait l'attendre, silencieux mais imposant, avec
ses branches qui dansaient doucement sous la brise du matin. Bernard
s’arrêta un instant pour reprendre son souffle, puis il regarda autour
de lui. Aucun signe de l’homme au chapeau. Il était seul.
Il sortit de son
sac un petit objet métallique qui reflétait la lumière du soleil : une
hache. Une vieille hachette qu’il avait trouvée chez son père, rouillée
mais encore tranchante. S'il ne pouvait pas parler avec l’arbre, alors
il le forcerait à réagir.
— J’ai besoin de
réponses, murmura Bernard, presque pour lui-même. Il n’y a plus d’autre
moyen.
Il s’approcha du
chêne, la hache à la main. Les racines semblaient encore plus visibles
aujourd'hui, comme si elles avaient poussé pendant la nuit, se tordant
dans des directions étranges. Bernard posa sa main sur l’écorce rugueuse
du tronc. Le bois semblait vibrer sous ses doigts, comme s'il sentait
son angoisse et sa détermination.
Il leva la hache,
hésitant une seconde. Une petite voix dans sa tête lui disait que
c’était une folie, que tout cela n’avait aucun sens. Mais il était trop
tard pour faire marche arrière. D’un coup sec, il abattit la hache sur
une racine exposée. Le bruit résonna dans le parc, un mélange de
craquement et de grondement sourd.
Rien ne se
produisit d’abord, mais au moment où Bernard allait porter un second
coup, il sentit quelque chose. Le sol sous ses pieds semblait vibrer
légèrement. Il recula, la hache toujours à la main, fixant les racines.
Elles bougeaient, lentement. Le vent s’intensifia brusquement, comme si
le parc tout entier répondait à son acte audacieux.
— Qu’est-ce que… ?
Avant qu'il ne
puisse terminer sa phrase, une voix grave s’éleva, venant du tronc.
C’était comme un souffle profond, mais cette fois, plus aucun doute. Le
chêne parlait encore plus distinctement.
— Tu as réveillé
ce qui dormait, Bernard.
Le cœur de Bernard
battait à tout rompre. La voix n’était pas celle qu’il avait entendue
autrefois. Elle était plus vieille, plus sinistre. Il recula encore,
mais ne quitta pas le chêne des yeux.
— Tu as cherché
les réponses, continua la voix. Mais peux-tu vraiment les supporter ?
La terre se mit à
trembler légèrement autour du vieux chêne. Les racines semblaient
s’étendre plus loin, comme si elles cherchaient à s’échapper du sol.
Bernard, pris de panique, tomba en arrière. La hache lui échappa des
mains et roula à quelques mètres de lui.
Puis, sans crier
gare, un éclat de lumière jaillit des racines, projetant une lueur
verdâtre tout autour de l’arbre. Bernard plissa les yeux, aveuglé, mais
il ne put détourner son regard. Ce n’était plus un simple chêne. Quelque
chose de plus ancien, de plus profond, s’éveillait sous ses yeux.
— Tu as libéré des
secrets, Bernard. Maintenant, ils sont à toi.
La lumière
s'intensifia une dernière fois, puis s'éteignit brusquement, laissant
Bernard seul, étendu au sol, le souffle court. Le chêne avait repris son
apparence normale, mais une vérité indéniable s'était imposée : Bernard
venait de franchir une limite qu'il ne pourrait plus jamais ignorer.
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Chapitre 13. L'enquête de Madame Tardivel
Pendant que
Bernard se livrait à son étrange quête auprès du vieux chêne, Madame
Tardivel, la directrice du bureau, avait ses propres préoccupations.
Depuis que Bernard lui avait confié cette histoire abracadabrante sur
Josiane, prétendument battue par son mari, elle ne pouvait s’empêcher
d’y penser. Elle avait d’abord cru qu’il s’agissait d’un malentendu,
d’un de ces potins qui courent dans les bureaux et finissent par se
transformer en ragots infondés. Mais il y avait quelque chose dans le
regard de Bernard qui l’avait troublée.
Elle s’était donc
résolue à mener discrètement sa propre enquête.
Ce matin-là, elle
s’assit à son bureau et lança son ordinateur. Elle tapa le nom de
Josiane dans les moteurs de recherche, parcourant les articles locaux à
la recherche de la moindre mention d’un incident, d’un fait divers,
quelque chose qui pourrait confirmer ou infirmer l’histoire. Rien. Pas
la moindre rumeur publique concernant Josiane ou son mari. Mais Madame
Tardivel savait que ce genre de drame restait souvent bien caché
derrière les façades respectables des couples en apparence sans
histoire.
Elle prit une
grande respiration. Ce n’était pas une enquête officielle, mais elle
avait le pouvoir de contacter les personnes nécessaires pour en
apprendre davantage. Elle composa le numéro de la gendarmerie locale, se
préparant mentalement à poser ses questions avec discrétion.
— Gendarmerie de
Saint-Vincent, que puis-je pour vous ? répondit une voix professionnelle
à l’autre bout du fil.
— Bonjour, ici
Madame Tardivel, directrice du bureau de la Rue du Chêne. Je vous
appelle concernant une employée, Josiane… Je ne veux pas vous ennuyer
avec des détails, mais il y aurait eu une rumeur concernant une
agression domestique la concernant. Je voulais simplement savoir si un
rapport avait été déposé récemment.
Un silence. Puis
la voix reprit, plus prudente.
— Vous dites que
vous avez des soupçons d'agression ? Aucun rapport à ce nom n’a été
déposé ces dernières semaines. Vous souhaitez qu’on ouvre une enquête ?
Madame Tardivel
hésita. Elle n’avait aucune preuve concrète, juste des suppositions
basées sur des propos de Bernard. Devait-elle vraiment prendre cette
initiative ?
— Non, pas pour le
moment, dit-elle après un moment. Je cherchais simplement à vérifier une
information. Merci tout de même.
Elle raccrocha, un
goût amer dans la bouche. Josiane n’avait jamais laissé paraître le
moindre signe de malaise au bureau. Elle était discrète, certes, mais de
là à cacher un tel secret… Les pensées de Madame Tardivel
tourbillonnaient. Elle devait en savoir plus.
Elle se leva,
lissa sa veste, et décida de rendre une petite visite à Josiane
directement. Rien de mieux qu’une conversation en face à face pour tirer
les choses au clair.
Josiane se
trouvait dans son bureau, tapotant sur son clavier avec son habituel air
concentré. Madame Tardivel entra sans frapper, son sourire habituel en
place, mais ses yeux cherchant des indices invisibles.
— Bonjour,
Josiane, dit-elle d'une voix amicale. Ça te dirait de prendre un café
avec moi ?
Josiane leva les
yeux, un peu surprise, mais elle accepta l'invitation avec un sourire
timide. Elles prirent place dans la petite salle de pause, loin des
oreilles indiscrètes des autres employés.
— Comment vas-tu,
Josiane ? Ça fait un moment qu’on n’a pas eu l’occasion de discuter, dit
Madame Tardivel en versant le café.
Josiane haussa
légèrement les épaules.
— Tout va bien,
merci. Beaucoup de travail, comme toujours, mais rien de bien
inhabituel.
Madame Tardivel la
scrutait discrètement. Pas de signes de nervosité, pas de gestes
brusques ou de marques visibles. Peut-être que Bernard avait imaginé
cette histoire. Peut-être que tout cela n’était qu’un malentendu. Mais
avant de pouvoir abandonner l’idée, elle posa une dernière question.
— Et à la maison,
tout va bien aussi ?
Josiane sembla
légèrement surprise par la question, mais elle garda son calme.
— Oui, tout va
bien avec mon mari. Pourquoi cette question ?
Madame Tardivel
sentit la tension monter. Elle choisit ses mots avec soin.
— Il paraît qu'une
rumeur circule… Bernard m’a parlé de quelque chose, mais il semblait
confus. Une histoire sur toi et ton mari, comme quoi il t’aurait… enfin…
qu’il y aurait eu des tensions.
Le visage de
Josiane changea. Son sourire s’effaça, remplacé par une expression de
froideur.
— Bernard a dit ça
? demanda-t-elle d'une voix tendue. Il parle beaucoup trop, ce Bernard.
Il ne sait pas de quoi il parle.
Madame Tardivel
sentit l’atmosphère devenir glaciale. Quelque chose n’allait pas.
Josiane se leva brusquement, son visage fermé.
— Merci pour le
café, mais j’ai du travail à finir.
Madame Tardivel la
regarda quitter la pièce sans un mot. Elle savait maintenant qu’il y
avait quelque chose à creuser. Bernard n’avait peut-être pas tout
inventé après tout. Mais pour le moment, Josiane gardait ses secrets
bien enfouis.
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Chapitre 14. L'affrontement des ombres
Tandis que Madame
Tardivel ruminait son étrange conversation avec Josiane, Bernard, lui,
revenait au bureau, les nerfs à vif. L’épisode du chêne, l’homme au
chapeau, et cette étrange lumière... Tout cela l’avait secoué. Il savait
maintenant qu’il était trop profondément impliqué dans cette histoire
pour faire marche arrière. Mais quelque chose ne collait pas. Josiane,
le chêne, cet homme mystérieux. Que se passait-il vraiment autour de lui
?
De retour au
bureau, Bernard aperçut Jules, son collègue. Celui-ci s’agitait près de
la machine à café, les sourcils froncés, la mine pâle. Bernard
s’approcha, encore sous le choc de ses propres découvertes.
— Jules, ça va ?
demanda-t-il d’une voix incertaine.
Jules sursauta,
renversant presque son café.
— Hein ? Ah, oui…
ça va. Enfin… Non. Pas vraiment.
Bernard nota que
Jules avait l’air plus nerveux que d’habitude. Cela faisait plusieurs
jours que Jules semblait étrangement distant. Comme s’il portait un
secret trop lourd pour lui. Bernard n’avait pas remarqué jusque-là, mais
cette attitude devenait maintenant impossible à ignorer.
— Tu m’inquiètes,
Jules. Qu’est-ce qui se passe ? insista Bernard, en posant une main sur
l’épaule de son collègue.
Jules hésita,
regardant autour de lui comme s’il craignait d’être écouté. Finalement,
il se pencha vers Bernard et murmura :
— Je sais pour
Josiane.
Bernard sentit son
cœur s’accélérer. Jules savait-il quelque chose sur les accusations que
l’arbre lui avait révélées ? Était-il au courant du rôle de Josiane dans
toute cette histoire mystérieuse ?
— Qu’est-ce que tu
veux dire, exactement ? demanda Bernard, les yeux écarquillés.
— Je… j’ai entendu
ta conversation avec le chêne, Bernard. Je sais que tu penses que
Josiane a été battue par son mari.
Bernard se raidit.
Il ne s’attendait pas à ce que Jules ait écouté sa conversation avec
l’arbre. Pire encore, il ne savait pas comment interpréter cela.
— Et tu n’as rien
fait ? s’écria Bernard, incapable de contenir sa frustration.
Jules baissa la
tête, honteux.
— Je ne savais pas
quoi faire… Si c’était vrai, ou juste une… hallucination. Tu parlais à
un arbre, Bernard ! Un arbre !
Bernard se calma
légèrement. Il comprenait la réticence de Jules. Lui-même avait eu du
mal à croire que le chêne lui parlait. Mais les événements étranges qui
avaient suivi lui confirmaient que cette histoire dépassait la simple
imagination.
— Ce n’était pas
une hallucination, Jules, dit Bernard d’une voix plus calme mais ferme.
L’arbre savait des choses. Des choses qu’il ne devrait pas savoir.
Jules leva les
yeux vers lui, le visage blême.
— Et qu’est-ce que
tu comptes faire ? interrogea-t-il, d’une voix hésitante.
Bernard se passa
la main dans les cheveux, un geste nerveux qui trahissait son propre
doute. Il n’avait pas de plan précis. Son « coup d’éclat » auprès du
chêne n’avait pas révélé toutes les réponses qu’il espérait. Mais il ne
pouvait pas en rester là. Il fallait aller plus loin.
— Il faut
confronter Josiane, répondit Bernard après un moment. Elle sait quelque
chose, j’en suis certain. Et cette histoire avec son mari n’est qu’une
partie du puzzle.
Jules hocha la
tête, mais son visage restait empreint d’une inquiétude palpable.
— Confronter
Josiane ? Tu es sûr que c’est une bonne idée ? Et si on se trompe ?
Bernard secoua la
tête. Il savait qu’il prenait un risque en s’approchant de Josiane, mais
quelque chose dans tout cela ne tenait pas. Il fallait qu’elle sache la
vérité, et cela passait par une confrontation, aussi délicate soit-elle.
— On n’a plus le
choix, Jules. Je vais la voir ce soir, après le travail. Tu viens avec
moi ?
Jules hésita une
seconde, mais il finit par acquiescer.
— D’accord. Mais
si ça tourne mal, on file, ok ?
Bernard esquissa
un sourire nerveux.
— Promis.
La journée passa
lentement, chaque minute ressemblant à une éternité pour Bernard. Il ne
pouvait s’empêcher de repasser en boucle les événements récents dans sa
tête. Quand enfin l’horloge indiqua la fin de la journée, il retrouva
Jules à la sortie du bureau.
— Allons-y, dit
Bernard d’une voix déterminée.
Ils marchèrent en
silence jusqu’à la maison de Josiane, située dans un quartier
résidentiel paisible, loin des bruits de la ville. Lorsqu’ils arrivèrent
devant la porte, Bernard sentit un frisson d’appréhension. Il leva la
main pour frapper, mais avant qu’il ne puisse toucher le bois de la
porte, celle-ci s’ouvrit lentement.
Josiane se tenait
là, immobile, les yeux froids. Comme si elle les attendait.
— Bernard, Jules,
dit-elle d’une voix neutre. Vous venez me poser des questions ?
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Chapitre 15. Le jeu des révélations
Bernard et Jules
se figèrent sur le pas de la porte. L'air autour d'eux semblait se
tendre sous le regard glacial de Josiane. Elle savait. Elle les
attendait. Pendant un instant, Bernard songea à tourner les talons et à
partir, mais la curiosité et l’urgence de savoir le poussèrent à rester.
— On peut entrer ?
demanda Bernard, la voix un peu rauque.
Josiane hocha la
tête sans dire un mot, ouvrant la porte plus largement pour les laisser
passer. L’intérieur de la maison était simple, impeccablement rangé,
mais une atmosphère lourde flottait dans l’air. Bernard et Jules
échangèrent un coup d’œil avant de s’asseoir sur le canapé, tandis que
Josiane prenait place en face d’eux, sur un fauteuil. Ses yeux
scrutaient chacun de leurs mouvements.
— Vous n’êtes pas
venus ici pour boire un café, dit-elle froidement. Alors, qu’est-ce que
vous voulez vraiment ?
Bernard se racla
la gorge, mal à l’aise sous cette pression silencieuse. Mais il ne
pouvait plus reculer.
— On veut des
réponses, Josiane. Bernard jeta un regard à Jules, espérant un soutien.
L'arbre... le vieux chêne m’a dit des choses. Des choses sur toi et ton
mari. Je sais que c’est absurde, mais l’arbre n’aurait pas pu savoir
tout ça sans une raison.
Le visage de
Josiane se crispa. Pendant un instant, elle sembla vaciller, mais elle
se reprit presque aussitôt, retrouvant son calme glaçant.
— Bernard, tu te
rends compte que tu parles d’un arbre, n’est-ce pas ? Un arbre qui te
parle. Tu t’es déjà demandé si tu ne perdais pas un peu la tête ?
Bernard ouvrit la
bouche pour répondre, mais Josiane leva une main pour l’interrompre.
— Parce que moi,
je me suis posée la question, dit-elle, une lueur froide dans le regard.
Je ne sais pas ce que tu crois avoir entendu. Des choses sur moi et mon
mari. Je ne sais pas de quoi tu parles.
Le silence
s’installa, lourd, pesant. Bernard était déstabilisé. L’avait-il
vraiment imaginé ? Non, c’était impossible. Le chêne avait été formel,
précis. Il ne pouvait pas tout inventer.
— Tu mens,
murmura-t-il, incertain de ses propres mots. Il y a quelque chose que tu
ne nous dis pas.
Josiane haussa les
épaules, un sourire presque amusé sur les lèvres.
— Et même si
c’était le cas, Bernard ? Qui te croirait ? Un homme qui prétend parler
aux arbres ?
Cette fois, ce fut
Jules qui intervint, incapable de rester silencieux plus longtemps.
— Josiane, on veut
juste comprendre. Si tu as des problèmes, on peut t’aider. Il y a
quelque chose de bizarre dans tout ça. Bernard a peut-être une façon…
peu conventionnelle d’obtenir des informations, mais il n’invente rien.
Tu as réagi d’une manière qui nous laisse penser que quelque chose ne va
pas.
Josiane se
redressa légèrement, ses yeux perçant Jules avec une intensité nouvelle.
— Vous voulez des
réponses ? Très bien. Mais vous n'allez pas aimer ce que vous allez
découvrir.
Elle se leva
brusquement et marcha jusqu’à une petite commode située dans un coin de
la pièce. Elle ouvrit le tiroir du bas, en sortit une enveloppe jaunie
par le temps et la lança sur la table basse devant eux.
— Voici vos
réponses. Lisez, si vous osez.
Bernard hésita un
instant avant de saisir l’enveloppe. Il la déchira avec précaution,
révélant à l’intérieur plusieurs vieilles coupures de journaux. Il les
parcourut rapidement, son cœur s’accélérant à mesure que les mots
s’imprimaient dans son esprit.
Une famille
décimée. Une femme retrouvée morte, son mari disparu sans laisser de
traces. Des faits remontant à près de vingt ans. Bernard jeta un coup
d’œil à Jules, qui avait pâli en lisant par-dessus son épaule.
— Qu’est-ce que ça
a à voir avec toi, Josiane ? demanda Bernard d’une voix tremblante.
Josiane s’assit de
nouveau, croisant les jambes avec une tranquillité troublante.
— Ce que tu as
entendu de cet arbre… C’est l’écho d’une vieille histoire. Une histoire
de mon passé, de ma famille. Mon père était un homme violent. Ma mère en
est morte. Mais ça, personne ne le sait. Je n’ai jamais parlé de ça à
personne. Comment ce chêne pourrait-il savoir ? Ça, c’est la vraie
question. Pas ce que mon mari aurait fait ou non.
Le silence
retomba, écrasant. Bernard et Jules étaient abasourdis. L’arbre avait
parlé de souvenirs enfouis, d’une tragédie qui n’avait rien à voir avec
le présent, mais qui continuait de hanter Josiane.
— Mais alors,
pourquoi tout ce silence ? Pourquoi ne pas en avoir parlé ? demanda
Jules, la gorge sèche.
— Parce que je
n’ai pas envie de remuer le passé. Et surtout, parce que ça ne vous
regarde pas, répliqua-t-elle sèchement. Vous êtes venus chercher des
réponses, vous les avez. Maintenant, laissez-moi tranquille.
Bernard, incapable
de dire un mot de plus, se leva lentement. Jules le suivit, aussi
silencieux que lui. Ils quittèrent la maison sans un dernier regard en
arrière, laissant Josiane avec ses fantômes.
Sur le chemin du
retour, Bernard sentit le poids de cette vérité inattendue s’abattre sur
lui. Le chêne n’avait pas entièrement menti, mais il avait révélé bien
plus qu’il n’en aurait voulu.
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Chapitre 16. Les racines du passé
L’atmosphère dans
la maison de Josiane était devenue étouffante. Le poids des révélations
suspendu dans l’air, Bernard et Jules avaient à peine osé respirer. Ils
étaient stupéfiés, et la vérité, celle qui dormait depuis des années,
les suivait comme une ombre. Bernard savait qu’il ne pourrait pas
laisser cette histoire derrière lui. Pas encore. Il fallait comprendre
ce passé trouble, cette famille décimée dont Josiane n’avait jamais
parlé.
Ce soir-là, en
rentrant chez lui, Bernard alluma son ordinateur et chercha les noms
mentionnés dans les coupures de journaux. Il s'attendait à une tâche
difficile, mais il fut surpris de découvrir plusieurs articles archivés.
Chaque ligne confirmait ce que Josiane leur avait révélé. Une famille
anéantie. Une femme morte dans des circonstances suspectes. Le mari
disparu, jamais retrouvé : le père de Josiane.
Bernard lut l’un
des articles à haute voix, tentant de mettre de l’ordre dans ses
pensées.
«
Drame familial
dans une banlieue tranquille. Madame Hélène Dubreuil,
mère de deux enfants, a été retrouvée morte dans sa chambre. Son mari,
Paul Dubreuil, est porté disparu et est activement recherché par la
police. Les voisins évoquent des disputes fréquentes et un homme au
comportement instable. Josiane Dubreuil, 8 ans, et son frère Philippe,
10 ans, ont été placés en foyer d’accueil… »
Il s’arrêta de
lire, son cœur battant. L’histoire que l’arbre lui avait révélée n’était
pas totalement une hallucination. C’était une réminiscence d’un passé
sombre, d’un traumatisme qui hantait Josiane depuis son enfance.
Bernard ferma
l’ordinateur, sa tête pleine de questions. Il était fatigué, mais il ne
pouvait pas se détacher de l’idée que quelque chose de plus profond, de
plus étrange, reliait tout cela. L’arbre ne se contentait pas de répéter
de vieux secrets. Il cherchait à communiquer quelque chose, à révéler
une vérité cachée.
Le lendemain,
Bernard retourna voir Josiane. Il savait qu’elle n’accueillerait pas sa
visite avec enthousiasme, mais il avait besoin de comprendre. Elle
l’attendait, une cigarette à la main, appuyée contre le chambranle de la
porte.
— Tu reviens
encore ? demanda-t-elle sans chaleur.
— Je veux savoir
ce qui s’est vraiment passé, Josiane. Ton père... il a disparu. Tu as
vécu cette horreur. Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi tu
as gardé le silence. Pourquoi tu n’as jamais rien dit ?
Josiane soupira,
visiblement agacée. Elle jeta un coup d’œil à l’horizon avant de
répondre.
— Parce que ça n’a
rien à voir avec toi, Bernard. Ni avec personne d’autre, d’ailleurs.
C’est mon histoire. Celle de ma famille. Une histoire qui aurait dû
rester enterrée.
Bernard resta
silencieux, attendant qu’elle continue. Il savait qu’il ne pouvait pas
la forcer à parler, mais peut-être que son propre silence
l’encouragerait.
— Mon père,
reprit-elle finalement, n’était pas qu’un homme violent. Il était...
perturbé. Il avait des accès de rage, oui, mais aussi des moments où il
semblait ailleurs, comme s’il n’était plus lui-même. Il parlait de voix,
d’ombres qui le suivaient. Ma mère pensait qu’il devenait fou. Moi, je
n’étais qu’une enfant, je ne comprenais rien.
Elle marqua une
pause, comme pour reprendre son souffle avant de plonger plus
profondément dans ses souvenirs.
— Et puis, un
jour, ça a dérapé. C’était une nuit calme. Mon frère et moi étions
couchés. J’ai entendu des cris, des bruits sourds. Quand je suis
descendue, ma mère était par terre, dans une mare de sang. Mon père
était là, immobile, les yeux vides. Il n’a même pas réagi quand je l’ai
appelé. Et puis… il est parti. Comme ça. Sans un mot. Il a disparu dans
la nuit, et je ne l’ai jamais revu.
Bernard écoutait,
le souffle coupé. Il avait entendu des histoires terribles dans sa vie,
mais celle-ci était différente. Elle venait de quelqu’un qu’il
connaissait, quelqu’un qui, derrière sa froideur apparente, avait porté
ce poids toute sa vie.
— Et toi ?
Qu’est-ce que tu as fait ? demanda Bernard, hésitant.
— Moi ? Rien.
J’étais une gamine. Je me suis occupée de mon frère comme j’ai pu. Les
services sociaux sont arrivés. Ils nous ont placés dans des foyers
différents. Je n’ai pas vu Philippe pendant des années.
Josiane écrasa sa
cigarette dans un geste rageur, puis se tourna vers Bernard.
— Alors tu
comprends pourquoi je ne veux plus parler de ça ? Ce passé me hante,
mais je ne veux plus le remuer. Et toi, tu arrives avec ton histoire
d’arbre, et voilà que tout ça remonte à la surface.
Bernard hocha la
tête, respectant son souhait de ne pas trop insister. Mais une dernière
question brûlait ses lèvres.
— Est-ce que tu as
revu ton père, après tout ça ?
Josiane secoua la
tête.
— Non. Il a
disparu, comme je te l’ai dit. La police l’a cherché pendant des années,
mais aucune trace. C’est comme s’il s’était évaporé.
Un frisson
parcourut Bernard. Cette disparition mystérieuse, l’homme au chapeau
aperçu dans le parc… Une part de lui voulait y voir une connexion. Mais
était-ce raisonnable de le penser ?
— Je suis désolé,
Josiane, murmura-t-il finalement. Désolé de remuer tout ça.
— Ce n’est pas
toi, Bernard, répondit-elle plus doucement. C’est cette maudite
histoire. Elle finit toujours par revenir.
Elle se tourna
pour rentrer chez elle, laissant Bernard seul devant la porte. Les
fantômes du passé n’étaient peut-être pas prêts à être exorcisés. Pas
encore.
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Que penses-tu de
la tournure des événements ?
Chapitre 17. L’ombre du père
Les révélations de
Josiane résonnaient encore dans l’esprit de Bernard alors qu’il se
rendait, comme à son habitude, au parc forestier. Cette fois, il ne
cherchait pas le réconfort des arbres ni la paix silencieuse qu’il y
trouvait autrefois. Il cherchait des réponses. Le vieux chêne, témoin
silencieux des événements du passé, détenait peut-être des secrets
encore plus sombres.
Bernard s’assit
près du tronc rugueux de l’arbre, son regard se perdant dans les
branches massives qui s’élevaient au-dessus de lui.
— Tu savais tout,
n’est-ce pas ? murmura-t-il à l’arbre, comme s’il attendait une réponse.
Le vent se mit à
souffler doucement à travers les feuilles, créant une mélodie apaisante.
Mais Bernard était impatient. Ce mystère familial, cette disparition
étrange du père de Josiane… tout cela était lié d’une manière qu’il ne
comprenait pas encore.
— Pourquoi avoir
parlé de ça maintenant ? Pourquoi me raconter tout ça ?
L’arbre restait
silencieux, comme il l’avait été avant ce jour fatidique où il avait
décidé de briser son mutisme. Bernard ferma les yeux, essayant de calmer
le tourbillon dans sa tête. Peut-être qu’il était en train de perdre la
tête après tout. Parler à un arbre… ce n’était pas normal, et pourtant,
tout en lui criait qu’il y avait quelque chose de plus grand en jeu.
Soudain, une voix,
grave et profonde, résonna dans son esprit.
—
Il est revenu.
Bernard ouvrit
brusquement les yeux. Il n’avait pas rêvé. Cette voix venait de l’arbre,
mais cette fois, elle portait un message bien plus inquiétant.
— Qui est revenu ?
demanda Bernard, à la fois terrifié et fasciné.
—
Le père.
Bernard se
redressa d’un bond, le cœur battant à tout rompre. Le père ? Impossible.
Le père de Josiane avait disparu depuis près de deux décennies. Comment
pouvait-il être de retour ?
— Où ? Où est-il ?
Le vent
s’intensifia, faisant frémir les feuilles autour de lui. L’arbre
semblait hésiter, comme s’il pesait ses mots.
—
Il rode. Dans
l’ombre.
Bernard sentit un
frisson lui parcourir l’échine. L’image de l’homme au chapeau qu’il
avait entrevu il y a quelques semaines lui revint en mémoire. Cet
inconnu qui lui avait semblé si familier… Était-ce lui ? Était-ce le
père de Josiane, revenu après toutes ces années ?
— Mais pourquoi
maintenant ? Pourquoi revenir après tout ce temps ?
—
Le passé n’est
jamais vraiment enterré, reprit le chêne.
Ces mots
résonnèrent en Bernard comme un coup de tonnerre. Il comprenait
maintenant que cette histoire ne concernait pas seulement Josiane. Elle
l’englobait lui aussi. Tout était lié à cet homme disparu, cet homme
qui, d’une manière ou d’une autre, était connecté à ce chêne centenaire
et au parc.
Bernard inspira
profondément, tentant de calmer son esprit. Il devait en savoir plus. Si
le père de Josiane était réellement revenu, il devait découvrir pourquoi
et comment. Mais surtout, il devait avertir Josiane.
Sans perdre un
instant, il se leva et se dirigea vers la maison de Josiane. Ses pensées
tourbillonnaient. Devait-il lui dire ce que l’arbre lui avait révélé ?
Comment réagirait-elle ? Déjà profondément ébranlée par leur dernière
conversation, accepterait-elle l’idée que son père soit toujours en vie
?
Arrivé devant chez
elle, il frappa avec insistance à la porte. Josiane ouvrit, surprise de
le voir si tôt après leur dernière rencontre.
— Bernard,
qu’est-ce que tu fais là encore ? demanda-t-elle, visiblement sur la
défensive.
Il prit une grande
inspiration, sachant qu’il n’avait pas beaucoup de temps pour tout
expliquer.
— Josiane, je sais
que ça va te paraître fou, mais… ton père, il est revenu.
Le visage de
Josiane se figea. Ses yeux s’écarquillèrent, et pour la première fois,
Bernard vit de la peur dans son regard.
— Qu’est-ce que tu
racontes ?
— L’arbre… il m’a
dit qu’il est revenu. Ton père. Il est quelque part dans l’ombre. Il
nous surveille.
Josiane resta
immobile, comme si les mots de Bernard étaient trop lourds à porter.
— C’est
impossible… murmura-t-elle, sa voix tremblante. Il est parti. Il est
mort, ou du moins, il ne reviendra jamais.
Mais au fond
d’elle, quelque chose craquait. Une vérité qu’elle avait toujours refusé
d’accepter.
— Je l’ai vu,
Josiane, continua Bernard. Il était là, dans le parc, il y a quelques
semaines. Je ne savais pas qui c’était à l’époque, mais maintenant je
suis sûr. C’était lui.
Josiane secoua la
tête, incapable de croire ce qu’elle entendait.
— Pourquoi
reviendrait-il maintenant ? Et comment pourrais-tu savoir que c’était
lui ? Tu n’as jamais vu mon père.
Bernard resta
silencieux un instant, cherchant les bons mots.
— L’arbre. Le
vieux chêne. Il sait des choses, des choses que personne ne devrait
savoir. Il m’a dit qu’il rode, qu’il est dans l’ombre. Et je pense qu’il
attend quelque chose… ou quelqu’un.
Josiane déglutit
difficilement. Elle avait toujours refusé de croire que son père
pourrait un jour revenir. Pourtant, une partie d’elle avait toujours su
que quelque chose de sombre et d’inachevé pesait sur son histoire
familiale.
— S’il est
vraiment revenu… alors il est dangereux, murmura-t-elle.
— On doit le
trouver, Josiane, dit Bernard d’une voix ferme. Avant qu’il ne soit trop
tard.
Josiane resta
immobile, les bras croisés, le regard perdu dans le vide. Puis, après un
long moment de silence, elle hocha la tête.
— Très bien. Mais
si on fait ça, on le fait à ma façon.
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Chapitre 18. Le piège de Josiane
Bernard, bien que
troublé par les révélations du chêne, ne s’attendait pas à une telle
réaction de sa part. Elle ne semblait pas paniquée ni dévastée. Au
contraire, elle paraissait… calculatrice.
— Qu’est-ce que tu
comptes faire, Josiane ? demanda Bernard, hésitant à la suivre dans ce
qui semblait être une décision déjà bien prise.
Elle se retourna
brusquement, ses bras croisés, l’air de quelqu’un qui préparait un coup.
— Si mon père est
vraiment revenu, comme tu le dis, alors il est temps de régler cette
histoire une bonne fois pour toutes, dit-elle d’un ton sec.
Bernard fronça les
sourcils. Il n’arrivait pas à savoir si elle était prête à affronter son
père ou à l’éliminer d’une manière ou d’une autre. Il connaissait bien
Josiane, et même si elle n’avait jamais montré de violence, il se
demandait jusqu’où elle serait capable d’aller pour se protéger.
— Écoute, on
devrait peut-être… je ne sais pas… appeler la police ? suggéra-t-il avec
hésitation. Après tout, ton père est recherché depuis deux décennies.
Ils sauront quoi faire.
Josiane éclata de
rire, mais c’était un rire sans joie, presque cynique.
— Appeler la
police ? Pour qu’ils se basent sur quoi ? Sur le témoignage d’un arbre
parlant ? demanda-t-elle en arquant un sourcil. Non, Bernard, la police
n’est pas la solution. Si mon père est revenu, c’est pour une raison. Et
je dois savoir laquelle.
Bernard sentit un
malaise grandir en lui. La façon dont elle parlait de tout ça, comme si
c’était une affaire personnelle qu’elle devait régler elle-même, lui
donnait des frissons. Pourtant, il ne pouvait pas la laisser affronter
cela seule.
— D’accord,
répondit-il, mais c’est quoi ton plan alors ? On ne peut pas juste se
lancer à sa recherche sans savoir où il est, ni ce qu’il veut.
Josiane hocha la
tête, comme si elle avait déjà tout prévu.
— Mon père… s’il
est vraiment de retour, il n’aura pas oublié ses vieilles habitudes.
C’était un homme de routine, de contrôle. Je pense qu’il essaie de nous
attirer quelque part. Il sait qu’on va le chercher. Mais il ne sait pas
qu’on est prêts pour lui.
Bernard se gratta
la tête, confus. Il n’était pas sûr de suivre entièrement le
raisonnement de Josiane, mais elle semblait convaincue.
— Donc… tu veux
tendre un piège ? dit-il, un peu sceptique.
Josiane sourit,
mais c’était un sourire amer.
— Exactement. Si
mon père nous observe depuis l’ombre, alors on va lui donner un
spectacle. Il pensera avoir le dessus, mais il se trompe. On va
retourner là où tout a commencé.
— Où tout a
commencé ?
— Chez moi. Là où
il a tué ma mère.
Bernard eut un
frisson à l’idée de retourner dans cette maison. Il n’avait jamais vu
l’endroit, mais l’idée d’y aller maintenant, avec toutes les histoires
qu’il connaissait, le glaçait.
— Tu es sûre que
c’est une bonne idée ? demanda-t-il, cherchant à tempérer l’élan de
Josiane.
Elle ne répondit
pas tout de suite, fixant plutôt un point invisible au loin. Puis, d’une
voix ferme, elle déclara :
— C’est la seule
idée. Si mon père est revenu, il veut nous confronter là-bas. C’est là
qu’il a tout détruit. Et c’est là qu’on va le trouver.
Bernard avala sa
salive, réalisant que cette confrontation approchait plus vite qu’il ne
l’aurait voulu. Mais quelque chose le dérangeait. Pourquoi Josiane
était-elle si calme, presque détachée ? Était-ce la peur qui la rendait
ainsi, ou y avait-il autre chose qu’elle ne disait pas ?
— Très bien,
dit-il après un long silence. Si c’est ce que tu veux, je te suis.
Josiane le regarda
droit dans les yeux, cherchant probablement à évaluer sa détermination.
— Ce que je veux,
Bernard, c’est en finir avec cette histoire. Une bonne fois pour toutes.
Elle prit son sac,
et ils quittèrent la maison. Le trajet vers l’ancienne demeure familiale
de Josiane se fit dans un silence tendu. Bernard pouvait sentir
l’électricité dans l’air, comme si chaque arbre, chaque recoin de la
ville les observait, attendant que quelque chose se produise.
La maison de
Josiane se dressait au bout d’une rue calme, envahie par les mauvaises
herbes et le silence. C’était une vieille bâtisse en briques. Les
fenêtres étaient en mauvais état, la peinture écaillée, et l’ensemble
semblait sur le point de s’effondrer. Bernard frissonna en voyant
l’endroit. Cette maison avait été témoin de tant de souffrances, et
maintenant ils y revenaient pour affronter un fantôme du passé.
— C’est ici,
murmura Josiane en s’arrêtant devant la porte d’entrée. C’est ici que
tout a commencé. Et c’est ici que ça va finir.
Bernard
s’inquiéta, sentant le poids de l’histoire peser sur eux. Ils
franchirent le seuil de la maison, pénétrant dans l’obscurité et le
silence poussiéreux. Chaque craquement sous leurs pas résonnait comme un
écho du passé.
Josiane s’arrêta
au milieu du salon, là où, selon elle, sa mère avait été tuée.
— Il viendra,
murmura-t-elle. Il viendra ici.
Bernard resta à
ses côtés, le cœur battant, attendant que l’inévitable se produise. Le
piège était tendu, mais qui en serait réellement la victime ?
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Chapitre 19. L’intrus
Bernard et Josiane
se tenaient au milieu du vieux salon, l'air lourd de tensions. Les murs
semblaient murmurer les souvenirs douloureux qui s’étaient joués ici.
Chaque craquement du plancher sous leurs pieds résonnait comme un écho
lointain, un avertissement. Bernard essayait de garder son calme, mais
son cœur battait si fort qu’il se demandait si Josiane pouvait
l’entendre.
Soudain, un
grincement retentit derrière eux. Bernard tourna la tête brusquement et
aperçut une silhouette à l’entrée. Un homme. Il était grand, vêtu d’un
manteau usé, et portait une lourde poche sur son dos, comme s'il
revenait d’un long voyage. Ses cheveux en bataille et sa barbe hirsute
lui donnaient un air sauvage. L’homme se tenait droit, immobile, et son
regard perçant les fixait sans ciller.
Josiane, qui
s’attendait à voir son père, se figea. Mais quelque chose n’allait pas.
Cet homme… il n’avait rien à voir avec les souvenirs qu’elle conservait
de son père. Ce n’était pas lui.
— C’est… ce n’est
pas lui, murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour Bernard.
L’homme fit un pas
en avant, son regard sombre et sévère. D’une voix rauque et autoritaire,
il lança :
— Déguerpissez
d’ici ! C’est pas un endroit pour vous !
Bernard sursauta,
surpris par la violence de cette injonction. Il échangea un regard avec
Josiane, qui semblait tout aussi déstabilisée. Elle reprit rapidement
ses esprits et s’avança d’un pas, le menton levé, le regard déterminé.
— Qui êtes-vous ?
Qu’est-ce que vous faites ici ? demanda-t-elle d’une voix tranchante.
L’homme esquissa
un sourire, mais il n’avait rien de chaleureux. Il posa sa poche à terre
avec un bruit sourd, et fixa Josiane droit dans les yeux.
— Ça, c’est moi
qui devrais vous poser la question, rétorqua-t-il. Qu’est-ce que vous
venez foutre dans cette baraque ? Vous avez rien à faire ici.
Bernard sentit
l’adrénaline monter. Cet homme n’était pas le père de Josiane, mais il
dégageait une énergie menaçante. Que faisait-il ici, dans cette maison
en décrépitude ? Était-il un squatteur, ou quelque chose de plus
sinistre ?
Josiane, quant à
elle, ne se laissa pas impressionner. Elle s’avança encore d’un pas, son
regard défiant l’inconnu.
— Cette maison
m’appartient. C’était celle de ma famille, déclara-t-elle d’un ton
froid. Alors, si quelqu’un doit partir, c’est vous.
L’homme éclata
d’un rire sec, comme s’il se moquait d’elle. Il secoua la tête, l’air
amusé.
— La tienne, hein
? Eh bien, t’as une drôle de façon de la laisser à l’abandon, cette
maison. Plus personne vient ici depuis des années. C’est devenu mon
domaine maintenant.
Bernard, bien que
mal à l’aise, sentit que la situation pouvait dégénérer rapidement. Il
s’avança prudemment vers Josiane et murmura :
— On devrait
peut-être partir, Josiane. Ce type a l’air dangereux…
Mais Josiane ne
semblait pas prête à reculer. Elle planta ses pieds dans le sol et
pointa du doigt l’homme.
— Mon père Paul
Dubreuil a vécu ici. Il a disparu il y a des années. Que savez-vous de
lui ? Vous l’avez connu ? Est-ce qu’il est revenu ? demanda-t-elle, le
ton de plus en plus insistant.
L’homme cessa de
sourire. Son visage devint soudain grave, presque froid. Il plissa les
yeux, scrutant Josiane avec une intensité inquiétante.
— Ton père, hein ?
marmonna-t-il. J’ai entendu des histoires sur lui… Mais crois-moi, tu ne
veux pas savoir ce qui s’est vraiment passé ici.
Bernard sentit un
frisson le parcourir. L'atmosphère de la pièce devenait de plus en plus
oppressante. Il tira doucement sur le bras de Josiane, essayant de
l’éloigner de l’homme.
— Viens, Josiane.
Ce n’est pas le moment, murmura-t-il. Cet homme sait des choses, mais on
ne peut pas rester ici.
Mais Josiane
n’était pas du genre à reculer devant les menaces. Elle planta ses yeux
dans ceux de l’homme, les poings serrés.
— Je veux savoir.
Dites-moi ce que vous savez sur mon père, ordonna-t-elle d’une voix
dure.
L’homme soupira
lourdement et secoua la tête, visiblement agacé. Il se pencha pour
récupérer la poche qu’il avait posée au sol et la remit sur son dos,
prêt à partir.
— Tu veux jouer à
ça, petite ? Très bien. Mais fais gaffe, parce que certaines vérités
sont plus dures à avaler que d’autres. Ton père… il n’était pas un
saint, loin de là.
Josiane le
regarda, bouche bée. Elle avait toujours soupçonné que son père cachait
des choses, mais l’entendre de la bouche d’un inconnu dans cette maison
abandonnée rendait tout cela plus réel, plus effrayant.
— Où est-il ? Vous
savez où il est ? demanda-t-elle, sa voix tremblante pour la première
fois.
L’homme la fixa un
instant, puis se détourna vers la porte.
— Je te l’ai dit,
gamine. Déguerpis. Si tu tiens à ta vie, tu ferais bien de ne pas le
chercher.
Et sur ces mots,
il disparut dans l’obscurité de la nuit, laissant Bernard et Josiane
seuls dans cette maison hantée par les ombres du passé.
Bernard se tourna
vers Josiane, encore sous le choc de la confrontation.
— Qu’est-ce qu’on
fait maintenant ? demanda-t-il, incertain.
Josiane resta
silencieuse un moment, fixant la porte par laquelle l’homme venait de
disparaître. Puis elle serra les poings, sa voix tremblante de colère.
— On le trouve,
Bernard. On trouve mon père. Peu importe ce qu’il a fait, je veux la
vérité.
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Chapitre 20. Les visages du passé
Bernard regarda
l’homme s’éloigner dans l’obscurité, son esprit en proie à une agitation
fébrile. Chaque détail de cette rencontre semblait se déformer et se
mélanger dans ses pensées. L’homme avec la poche sur le dos avait
quelque chose de familier, mais Bernard avait du mal à mettre le doigt
dessus.
Ils étaient restés
un moment dans la maison après le départ de l’inconnu, Bernard et
Josiane, leur silence lourd de questions non posées. Les derniers éclats
du jour se faisaient rares à travers les fenêtres mal en point,
plongeant la pièce dans une semi-obscurité.
Bernard s’appuya
contre le mur, se remémorant les détails de la rencontre. Son regard
tomba sur Josiane, qui examinait les débris éparpillés autour d’elle
avec une concentration frénétique.
— Josiane, est-ce
que cet homme te semble familier ? demanda Bernard, tentant de calmer
son agitation intérieure.
Josiane leva les
yeux, l’air préoccupé.
— Pas vraiment.
Pourquoi ?
Bernard hésita un
instant, cherchant les mots justes.
— Il me semble que
j’ai déjà vu quelqu’un qui lui ressemblait. Quelqu’un près du parc,
l’autre jour. Le type au manteau qui se tenait à l’écart ?
Josiane fronça les
sourcils, réfléchissant. L’idée que l’homme mystérieux puisse avoir un
lien avec le parc était perturbante, mais elle ne pouvait pas ignorer le
fait que quelque chose clochait.
— Tu penses que
c’était le même homme ? demanda-t-elle, son regard perçant Bernard.
— Je ne suis pas
sûr, répondit Bernard. Mais il y a une ressemblance. Le manteau, la
façon dont il se tenait… Ça pourrait être lui. Peut-être que cet homme
sait quelque chose de plus.
Josiane hocha la
tête, l’air pensif.
— Si tu as raison,
ça veut dire que notre mystérieux visiteur n’est pas là par hasard. Il
pourrait avoir un lien avec tout ce qui se passe.
Bernard se
remémora la rencontre dans le boisé. L’homme au manteau avait semblé
étrange, comme s’il se cachait. Son attitude avait éveillé une suspicion
dans l’esprit de Bernard. Il se demanda pourquoi cet homme semblait
toujours apparaître aux moments cruciaux.
— On doit en
savoir plus, murmura Bernard. Si cet homme est lié à ton père, il faut
le retrouver et découvrir ce qu’il sait.
Josiane soupira,
son visage se durcissant.
— D’accord. Mais
comment ? On n’a aucune idée où le trouver, et il pourrait disparaître
aussi vite qu’il est apparu.
Bernard réfléchit
un moment, puis une idée germa dans son esprit.
— Je pourrais
retourner au parc. Peut-être que quelqu’un l’a vu, ou qu’il a laissé des
traces. Et si cet homme est réellement lié au passé de ta famille, il
pourrait revenir là-bas.
Josiane le
regarda, l’espoir et l’inquiétude se mêlant dans ses yeux.
— Tu crois qu’on
peut vraiment le retrouver ainsi ?
— C’est notre
meilleure chance, dit Bernard avec conviction. On ne peut pas rester ici
à attendre. Il faut agir.
Ils sortirent de
la maison, leur silhouette se découpant dans la lumière blafarde du
crépuscule. Le parc forestier, avec ses arbres sombres et ses chemins
sinueux, était devenu le centre de leurs préoccupations.
Bernard et Josiane
se rendirent au parc, les rues étaient silencieuses, presque
angoissantes. Ils se dirigèrent vers l’endroit où Bernard avait vu
l’homme pour la première fois. Le parc semblait différent cette nuit-là,
plus menaçant. Les ombres dansaient au rythme du vent, et les bruits de
la forêt semblaient amplifiés.
Bernard scrutait
les alentours avec une intensité nouvelle, ses yeux cherchant le moindre
signe de l’homme mystérieux. Josiane, à ses côtés, était silencieuse,
son esprit tournant à plein régime.
Ils arrivèrent à
l’endroit où Bernard avait aperçu l’homme, mais il n’y avait personne.
Pas de traces évidentes, pas de signes d’activités récentes. Le parc
était paisible, presque trop calme.
— Je ne vois rien,
dit Bernard, sur un ton déçu. Peut-être que l’homme est parti.
Josiane se pencha
pour examiner le sol, puis se redressa en secouant la tête.
— On ne peut pas
abandonner maintenant. Peut-être qu’on a raté quelque chose.
Juste au moment où
Bernard s’apprêtait à répondre, un bruit de branches cassées attira son
attention. Les deux se tournèrent brusquement, leurs yeux écarquillés.
Dans l’obscurité, une silhouette familière émergea des ombres.
Bernard écarquilla
les yeux en reconnaissant l’homme du parc. C’était lui. Celui qui avait
été si furtif et mystérieux. Il s’avançait lentement vers eux, son
manteau flottant au gré du vent.
Josiane se plaça
devant Bernard, prête à faire face. L’homme s’arrêta à quelques mètres
d’eux, son regard toujours aussi perçant.
— Je vois que vous
avez décidé de me suivre, dit-il d’une voix grave. Vous avez des
questions ?
Bernard et Josiane
se figèrent, chacun cherchant une réponse dans les yeux de l’autre.
Cette confrontation, ils la savaient inévitable. Ils étaient maintenant
face à l’homme qui semblait détenir les clés de leur mystère.
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Chapitre 21. L’énigme de l’ombre
La silhouette de
l’homme se découpait clairement contre le fond d’ombre du parc. Son
manteau flottait doucement dans le vent, ajoutant à son allure
mystérieuse. Josiane et Bernard se tenaient là, leurs regards fixés sur
l’inconnu, cherchant à percer le mystère qui se dérobait à eux.
L’homme avança
lentement, chaque pas résonnant comme un avertissement dans la nuit
silencieuse.
— Vous avez l’air
déterminés, dit-il, de sa voix basse et grave. Mais êtes-vous prêts à
entendre la vérité ?
Josiane, serrant
les poings, se fit un devoir de ne pas montrer sa nervosité.
— Vous avez des
réponses, n’est-ce pas ? demanda-t-elle, le ton de sa voix ne laissant
aucun doute sur sa détermination. Nous voulons savoir ce que vous savez
sur mon père. Sur ce qui s’est passé ici.
L’homme s’arrêta à
quelques mètres d’eux, son regard balayant le parc avant de se poser sur
Josiane. Un sourire énigmatique se dessina sur ses lèvres.
— La vérité est
souvent plus complexe que ce que l’on imagine, dit-il. Et parfois, elle
est aussi douloureuse.
Bernard, qui
observait la scène avec une inquiétude croissante, tenta de garder son
calme. Il s’avança un peu, essayant de lire les expressions de l’homme
et de comprendre son jeu.
— Pourquoi nous
aideriez-vous ? demanda-t-il, la voix tremblante. Vous savez quelque
chose, mais pourquoi devrions-nous vous faire confiance ?
L’homme haussa les
épaules avec désinvolture, comme s’il trouvait la question presque
amusante.
— La confiance est
un luxe que peu de gens peuvent se permettre. Mais sachez que je n’ai
pas l’intention de vous nuire. Au contraire, je suis ici pour vous
guider vers une vérité qui pourrait bien changer votre perception de
tout ce que vous croyez savoir.
Josiane se tendit,
le regard perçant.
— Vous parlez en
énigmes. Dites-nous clairement ce que vous savez.
L’homme plongea
ses mains dans ses poches et en sortit un vieux carnet en cuir. Il le
tint en l’air, le laissant se balancer légèrement.
— Ce carnet… il
contient des secrets. Des notes et des observations sur des événements
qui se sont produits il y a des années. Des événements liés à votre
père.
Bernard et Josiane
échangèrent un regard, perplexes. L’idée d’un carnet contenant des
révélations sur le passé de Paul Dubreuil semblait à la fois fascinante
et inquiétante.
— Pourquoi ce
carnet est-il important ? demanda Bernard, la curiosité piquée.
L’homme le fit
osciller légèrement, comme s’il pesait l’importance de ses mots.
— Parce qu’il est
le lien entre le passé et le présent. Il révèle des faits que vous
ignorez peut-être encore, des éléments cruciaux sur ce que Paul était
réellement et sur ce qui s’est réellement passé ici.
Josiane s’avança,
l’espoir et l’appréhension se mêlant dans son regard.
— Montrez-le-nous.
Nous devons savoir.
L’homme hésita un
instant, puis tendit le carnet à Josiane. Ses doigts effleurèrent le
cuir usé avec précaution. L’objet semblait empreint de mystères, et
Josiane l’ouvrit avec une délicatesse respectueuse.
À l’intérieur, les
pages étaient couvertes d’une écriture fine, parfois entrecoupée de
croquis sombres. Les mots étaient parfois cryptiques, parfois très
clairs. Bernard se pencha pour lire à ses côtés. Les notes parlaient de
rituels anciens, de pactes mystérieux, et de noms qui semblaient
résonner dans le passé de Josiane.
— Voici ce que
vous devez savoir, dit l’homme d’une voix basse. Votre père était
impliqué dans des choses que vous ne pouvez pas imaginer. Il était mêlé
à des forces occultes, à des secrets que beaucoup préfèreraient garder
enfouis. Ce carnet est une trace de ses activités.
Josiane, les yeux
rivés sur les pages, frissonna en découvrant les détails de ce qu’elle
ne pouvait qu’imaginer. Des références à des pratiques occultes, à des
rituels impliquant des sacrifices et des accords avec des entités
mystérieuses.
— Pourquoi ce
carnet est-il ici, avec vous ? demanda Bernard. Et que devons-nous en
faire ?
L’homme soupira et
reprit le carnet.
— Ce carnet
appartient à l’histoire de la famille Dubreuil, mais il n’est pas le
seul. Il existe d’autres documents, d’autres preuves qui pourraient
compléter ce puzzle. Mais pour les trouver, vous devez d’abord
comprendre ce qui est écrit ici et pourquoi Paul a disparu.
Josiane regarda
l’homme avec détermination.
— Nous allons
trouver la vérité. Si ce carnet est un indice, alors nous devons
l’utiliser pour découvrir ce qui est arrivé à mon père. Mais d’abord,
vous devez nous en dire plus sur ce que vous savez.
L’homme hocha la
tête, comme s’il acceptait le défi.
— Très bien. Mais
sachez que la vérité peut être douloureuse. Vous serez confrontés à des
révélations qui pourraient remettre en question tout ce que vous croyez.
Il se retourna,
prêt à partir.
— Je vous
conseille de vous préparer. Vous êtes sur le point de découvrir des
choses qui pourraient changer le cours de vos vies.
Et sur ces mots,
il disparut dans les ténèbres du parc, laissant Josiane et Bernard seuls
avec le carnet, leurs esprits tourmentés par les mystères qui
s’ouvraient devant eux.
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Chapitre 22. Les secrets dévoilés
Josiane et Bernard
restèrent un moment dans le parc, leurs esprits troublés par la
rencontre et les révélations de l’homme mystérieux. Le carnet en cuir
reposait entre leurs mains, lourd de secrets et de mystères.
— Nous devons
retourner à la vieille maison de mon père, dit Josiane finalement, sa
voix calme mais déterminée. Nous ne pouvons pas faire avancer cette
enquête ici.
Bernard acquiesça,
sentant que le calme de la maison offrirait un meilleur environnement
pour examiner le carnet en profondeur. Ils retournèrent donc à la maison
abandonnée, l’esprit chargé de questions et d’appréhensions.
En entrant dans la
pièce poussiéreuse, Josiane s’installa à une table, allumant une lampe
de poche pour éclairer le carnet. Bernard, se tenant à ses côtés,
observa avec une curiosité inquiète.
Josiane ouvrit le
carnet avec soin, ses mains tremblantes. La lumière vacillante de la
lampe projetait des ombres dansantes sur les pages jaunies.
— Nous devons lire
tout cela attentivement, dit-elle. Chaque détail compte.
Les premières
pages étaient remplies de notes sur des rituels anciens, de symboles
occultes et de descriptions énigmatiques. Josiane et Bernard
déchiffrèrent les mots avec une concentration minutieuse, essayant de
faire le lien entre les écrits et les événements récents.
Soudain, Bernard
remarqua quelque chose d’étrange. Une page était en partie déchirée,
comme si quelqu'un avait essayé de l’arracher. Il en fit part à Josiane.
— Regarde ici,
dit-il, en montrant la page abîmée. Il y a quelque chose qui manque.
Josiane examina la
page avec attention. Elle pouvait voir des notes et des dessins, mais
une partie était effectivement manquante, laissant un vide qui semblait
appeler des réponses.
— Peut-être que
cette page est cruciale, suggéra Josiane. Peut-être que l’homme a voulu
nous mettre sur la piste de quelque chose.
Ils continuèrent à
lire, découvrant des références à une Confrérie des ombres et à
un Pacte de nuit. Les écrits semblaient indiquer que le père de
Josiane avait été impliqué dans des pratiques occultes qui avaient un
impact direct sur leur famille.
— Voici une note
intéressante, murmura Bernard, en désignant une section particulièrement
détaillée. Il est question d’un lieu appelé le Sanctuaire des âmes.
On dirait que ce sanctuaire est au centre de ces pratiques.
Josiane fronça les
sourcils, l’air préoccupé.
— Je n’ai jamais
entendu parler de ce sanctuaire. Mais si c’est aussi important que le
carnet le suggère, cela pourrait nous mener à des réponses.
Ils poursuivirent
leur lecture, découvrant que le Sanctuaire des âmes était supposément
caché quelque part dans les environs. Il semblait que ce lieu avait joué
un rôle majeur dans les activités occultes de la confrérie et pourrait
contenir des indices cruciaux sur la disparition du père de Josiane.
Alors qu’ils
finissaient de lire, Bernard leva les yeux.
— Nous devons
aller chercher ce sanctuaire. Si les écrits sont exacts, il pourrait
nous donner des réponses sur ce que ton père a fait et pourquoi il a
disparu.
Josiane hocha la
tête, déterminée.
— Oui, mais nous
devons être prudents. Ce lieu semble être au cœur de quelque chose de
très sombre.
Chacun étant allé
chez soi, ils préparèrent leurs affaires pour le lendemain, s’assurant
d’avoir tout le nécessaire pour une exploration potentiellement
dangereuse. Josiane plaça le carnet en lieu sûr, prêt à être consulté à
tout moment.
Bernard se tourna
vers Josiane, son expression grave.
— Pense à ce que
l’homme a dit : « La vérité peut être douloureuse ». Nous devons nous
préparer mentalement à ce que nous pourrions découvrir.
Josiane acquiesça,
bien que son cœur battait la chamade à l’idée des révélations
potentielles.
— Nous devons être
prêts à tout, Bernard. Le mystère de mon père ne se résoudra pas sans un
risque. Et je suis prête à l’affronter.
Josiane et Bernard
étaient désormais plus que jamais engagés dans leur quête pour découvrir
la vérité, sachant que chaque réponse pourrait les mener plus
profondément dans un abîme qu'ils n'auraient jamais imaginé.
__________________________________
C’est une
perspective intéressante ! Si le Sanctuaire des Âmes s'avère être une
fausse piste, cela pourrait compliquer les choses pour Josiane et
Bernard et ajouter une dimension intrigante à l’histoire. Peut-être que
ce lieu mystique n'est qu'une illusion ou une manipulation orchestrée
pour les égarer.
Si tu veux, nous
pouvons explorer cette possibilité dans le prochain chapitre. Que
dirais-tu d’une fausse piste qui pourrait les conduire à un faux
sanctuaire ou à une découverte surprenante.
Chapitre 23. La fausse piste
Le lendemain,
Josiane et Bernard se levèrent tôt, prêts à explorer le mystérieux
Sanctuaire des Âmes. Ils avaient préparé leurs affaires avec soin :
lampe de poche, cartes, et quelques provisions. L'excitation mêlée à
l'appréhension rendait l'air électrique autour d'eux.
Ils se dirigèrent
vers le lieu mentionné dans le carnet. Le soleil se levait lentement,
projetant une lueur dorée à travers les arbres. Les indications étaient
vagues, mais le carnet avait fourni quelques repères qui,
espéraient-ils, les guideraient vers le sanctuaire.
Le chemin les mena
à travers une forêt dense. Les arbres étaient serrés les uns contre les
autres, et le sol était couvert d’un tapis de feuilles mortes.
L’atmosphère était étrangement silencieuse, comme si la forêt elle-même
retenait son souffle. Josiane et Bernard progressèrent avec prudence,
leurs regards cherchant des signes de ce lieu mystérieux.
Après plusieurs
heures de marche, ils arrivèrent à une clairière. Au centre se trouvait
une structure en ruine, à moitié cachée par des buissons épais. La
structure semblait ancienne, presque comme une ancienne chapelle
abandonnée, avec des murs de pierre recouverts de lierre.
— Est-ce que c’est
ça ? demanda Bernard, en scrutant la ruine.
Josiane hocha la
tête, les yeux fixés sur la structure.
— Cela pourrait
correspondre à la description du carnet. Mais quelque chose me dit que
ce n’est pas tout à fait ce que nous attendions.
Ils s’approchèrent
des ruines, et à mesure qu’ils avançaient, une étrange impression de
déjà-vu les envahit. La structure semblait avoir été soigneusement
abandonnée pour donner l’impression de mystères. Josiane fit le tour des
lieux pendant que Bernard inspectait l’intérieur.
Les murs étaient
couverts de graffitis et de symboles étranges, mais rien de
particulièrement ancien ou significatif. La pièce principale était vide,
à l’exception de quelques débris et d’une vieille chaise en bois. Au
fond de la pièce, un autel en pierre semblait avoir été installé
récemment, avec des bougies éteintes et des restes de rituels
improvisés.
Bernard soupira,
visiblement déçu.
— Il n’y a rien
ici qui ressemble à ce que nous cherchons. Cela ressemble plus à une
installation récente, peut-être à une tentative de créer une atmosphère.
Josiane s’approcha
de l’autel, examinant les bougies et les restes de matériaux. Elle
trouva un petit morceau de papier plié sous l’un des chandeliers. Elle
le déplia avec soin et découvrit un message griffonné à la main.
— Bernard, regarde
ça, dit-elle en tendant le papier.
Bernard prit le
papier et lut à voix haute : « Vous cherchez des réponses, mais ce
sanctuaire n’est qu’un leurre. La vérité est ailleurs. Ne vous laissez
pas tromper par les apparences. »
Josiane se tourna
vers Bernard, son visage marqué par l’incompréhension.
— C’est un piège,
n’est-ce pas ? Quelqu’un a dû nous mener ici.
Bernard hocha la
tête, l’air grave.
— Il semble que
nous avons été manipulés. Le vrai sanctuaire, ou ce que nous cherchons,
n’est pas ici.
Josiane se frotta
les tempes, l’inquiétude se lisant sur son visage.
— Mais pourquoi
quelqu’un voudrait-il nous tromper ainsi ? Et où devons-nous aller
maintenant ?
Bernard se
redressa, son expression déterminée.
—Nous devons
examiner à nouveau le carnet. Il pourrait contenir d’autres indices que
nous avons négligés.
Ils quittèrent la
ruine, se dirigeant vers la sortie de la forêt. Le soleil était
maintenant haut dans le ciel, éclairant leur chemin avec une lumière
plus vive. Les ombres qui les avaient enveloppés semblaient se dissiper,
mais l’incertitude persistait.
En rentrant chez
Bernard, ils repensèrent à la fausse piste. Les questions se
bousculaient dans leur esprit : qui avait orchestré ce piège ? Et
pourquoi ? Il devenait clair qu'ils devaient être encore plus prudents
dans leur quête.
Ils se mirent
immédiatement au travail, scrutant chaque mot du carnet avec une
nouvelle perspective. Chaque page, chaque note, devait maintenant être
examinée à la recherche de détails cachés ou d’indices subtils qui
pourraient les conduire vers la vérité, au-delà des illusions et des
pièges tendus sur leur chemin.
__________________________________
C’est une bonne
idée ! Peut-être qu’en réévaluant leur approche, Josiane et Bernard
pourraient découvrir une nouvelle piste qui les mènerait à des
révélations plus concrètes. Ils pourraient explorer d’autres aspects de
l’histoire ou chercher des témoignages qui pourraient éclairer leur
enquête.
Voici un chapitre
où ils décident de changer de direction :
Josiane et Bernard
se sentaient accablés par la déception du sanctuaire. Le mystère
semblait s’épaissir, et l’espoir de trouver des réponses immédiates
s’évanouissait. Josiane, assise à la table, feuilletait le carnet une
fois de plus, mais ses yeux manquaient de la lueur de la détermination
précédente.
— Nous devons
changer d’approche, dit Bernard en se joignant à elle. Ce carnet nous a
menés sur une fausse piste. Peut-être que ce n’est pas le seul document
que nous devrions examiner.
Josiane leva les
yeux, un éclair de compréhension traversant son regard.
— Tu as raison. Si
le sanctuaire était une tromperie, peut-être que d’autres aspects de
l’histoire ou d’autres témoins peuvent nous fournir des indices.
Ils passèrent les
heures suivantes à réfléchir aux différentes possibilités. Bernard
proposa d’enquêter sur les personnes qui avaient été proches de son
père, ainsi que sur les autres événements récents qui pourraient être
liés à leur quête. Josiane se concentra sur les aspects plus personnels
: elle décida de revisiter les personnes qui avaient connu son père et
de rechercher des informations sur d’éventuelles querelles ou conflits
non résolus.
Le lendemain, ils
commencèrent par contacter des amis et des collègues de travail de son
père. Bernard et Josiane se rendirent à son ancien bureau, espérant
obtenir des informations utiles. Ils rencontrèrent des personnes qui
avaient travaillé avec lui, mais leurs témoignages étaient souvent
vagues ou peu informatifs.
L’une des
collègues de son père, Mme Delacroix, se souvenait vaguement de quelques
disputes entre lui et un certain collègue, Monsieur Lefèvre. Les détails
étaient flous, mais elle se souvenait que les tensions avaient été assez
palpables avant la disparition de son père.
— Monsieur Lefèvre
pourrait être une piste intéressante, suggéra Bernard. Si des conflits
existaient, il pourrait avoir des informations sur ce qui s’est passé.
Josiane acquiesça
et décida de se rendre au domicile de Monsieur Lefèvre. L’homme était un
vieil homme, légèrement courbé par l’âge, mais son regard était vif.
Après quelques présentations, Josiane et Bernard commencèrent à lui
poser des questions.
Monsieur Lefèvre
répondit avec une certaine réticence, mais finalement, il sembla se
détendre.
— Vous cherchez
des réponses sur votre père ? demanda-t-il, l’air pensif, en s’adressant
à Josiane. Oui, il y a eu des tensions. Mais il est difficile de parler
de cela maintenant.
Josiane
l’encouragea à parler, et petit à petit, Monsieur Lefèvre révéla que des
désaccords avaient eu lieu autour de certaines décisions
professionnelles importantes. Mais il avoua aussi quelque chose de
surprenant :
— Votre père avait
des contacts avec des personnes peu recommandables. Je n’ai jamais su
exactement ce qu’il faisait avec eux, mais certains disaient qu’il était
impliqué dans des affaires obscures.
Cette révélation
fit frémir Josiane. Si son père était mêlé à des affaires louches, cela
pourrait expliquer les éléments mystérieux du carnet.
— Pouvez-vous nous
en dire plus sur ces contacts ? demanda Bernard. Qui étaient ces
personnes ?
Monsieur Lefèvre
secoua la tête, l’air désolé.
— Je ne sais pas,
mais il y avait un certain Charles Renaud. Un homme très discret, ayant
des liens avec le milieu. Vous pourriez essayer de le contacter.
Avec ce nouvel
indice, Josiane et Bernard remercièrent Monsieur Lefèvre et prirent
congé. Ils se dirigèrent vers un autre quartier de la ville, où Charles
Renaud était supposé résider.
En arrivant à
l’adresse fournie, ils trouvèrent un petit immeuble résidentiel. Ils
montèrent les escaliers jusqu’à l’appartement de Charles Renaud, leurs
cœurs battant avec anticipation.
Ils frappèrent à
la porte, et après un moment, Charles Renaud ouvrit. C’était un homme à
l’apparence soignée mais au regard furtif.
— Bonjour, dit
Josiane, essayant de paraître amicale. Nous enquêtons sur des affaires
concernant mon père, Paul Dubreuil. On nous a dit que vous pourriez
avoir des informations.
Charles Renaud les
invita à entrer avec une certaine méfiance. L’atmosphère de
l’appartement était austère, avec peu de décorations. Bernard et Josiane
prirent place tandis que Renaud observait attentivement.
— Que voulez-vous
savoir ? demanda-t-il, son regard se faisant plus perçant.
Josiane et Bernard
se préparèrent à poser des questions délicates, espérant que Charles
Renaud pourrait leur fournir des réponses qui les guideraient vers la
vérité. Le mystère du père de Josiane semblait s’épaissir, mais ils
avaient l’impression d’être enfin sur la bonne voie.
__________________________________
ChatGPT
Chapitre 25. Les ombres du passé
Josiane et Bernard
se trouvèrent assis dans le modeste appartement de Charles Renaud, leurs
esprits en ébullition. Charles, un homme au regard discret, les
observait avec une curiosité mesurée. Ils avaient maintenant la chance
d’obtenir des informations cruciales pour avancer dans leur enquête.
— Monsieur Renaud,
nous avons appris que mon père était impliqué dans certaines affaires.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces affaires et sur ses contacts ?
demanda Josiane, sa voix empreinte de détermination.
Charles Renaud les
regarda attentivement avant de parler.
— Votre père était
un homme complexe. Il était impliqué dans des transactions qui
touchaient des domaines... délicats. J’ai eu quelques échanges avec lui,
mais il était toujours prudent, voire secret sur la nature exacte de ses
affaires.
Bernard, l’esprit
vif, posa une question cruciale.
— Avez-vous des
détails sur ces transactions ou des informations sur les personnes avec
lesquelles il était en contact ?
Charles hésita un
instant avant de répondre.
— Il y avait une
personne en particulier qui se mêlait souvent des affaires de votre
père. Un certain Jacques Arnaud. C’est un homme avec des relations dans
des milieux douteux. Si vous cherchez des réponses, il pourrait en
savoir plus.
Josiane nota le
nom, son esprit déjà en train de planifier leur prochaine démarche.
Bernard, toujours aussi curieux, demanda :
— Savez-vous où
nous pourrions le trouver ?
Charles consulta
un petit carnet qu’il avait sur une étagère.
— Jacques Arnaud
est souvent dans un café du centre-ville, un endroit appelé Le havre
des ombres. Vous pourriez essayer de le trouver là-bas.
Josiane et Bernard
remercièrent Charles pour ces informations. En quittant l’appartement,
ils se dirigèrent vers le café mentionné, leur esprit tourné vers les
révélations possibles.
Le café Le
havre des ombres était situé dans un quartier animé de la ville,
avec une façade ancienne et une enseigne au néon qui clignotait
faiblement. Josiane et Bernard entrèrent, observant les clients
dispersés dans le café. L’endroit dégageait une atmosphère sombre mais
accueillante, avec des lumières tamisées et des murs décorés de
photographies anciennes.
Ils s’installèrent
à une table près de la fenêtre, leur regard scrutant le lieu. Josiane
feuilletait ses notes tandis que Bernard observait l’entrée, prêt à
identifier Jacques Arnaud s’il entrait.
Le temps passa
lentement, et finalement, un homme entra dans le café. Il était grand,
avec des cheveux gris et une attitude décontractée. Il se dirigea vers
le comptoir, où il échangea quelques mots avec le serveur avant de se
diriger vers une table isolée.
Josiane et Bernard
échangèrent un regard, comprenant qu’ils avaient probablement trouvé
Jacques Arnaud. Ils se levèrent et se dirigèrent vers la table de
l’homme.
— Monsieur Arnaud,
nous aimerions vous parler, dit Bernard, en essayant de paraître
respectueux. Nous avons quelques questions concernant des affaires que
vous auriez pu avoir avec Paul Dubreuil.
Jacques Arnaud
leva les yeux de son café, l’air intrigué mais non hostile. Il invita
les deux amis à s’asseoir.
— Parlez, dit-il
d’un ton neutre. Que voulez-vous savoir ?
Josiane prit la
parole, sa voix claire et déterminée.
— Nous enquêtons
sur la disparition de mon père. Nous avons appris qu’il avait fait des
affaires avec vous. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Jacques Arnaud
observa Josiane un moment, puis sembla réfléchir.
— Votre père était
un homme de nombreux secrets, dit-il enfin. Nous avons eu quelques
transactions, mais rien que vous ne pourriez comprendre sans un
contexte.
— Nous cherchons à
comprendre la nature de ces transactions, insista Bernard. Il y a eu des
rumeurs sur des affaires dangereuses.
Jacques Arnaud
soupira et sembla peser ses mots.
— Ce que vous
devez savoir, c’est que Paul Dubreuil était impliqué dans des activités
qui touchaient à des domaines plus obscurs que vous ne pouvez imaginer.
Il a fait des choix qui ont eu des répercussions sur lui-même et sur
d’autres. Si vous cherchez des réponses, je vous recommande de parler à
ceux qui ont été plus directement concernés par ces affaires.
Josiane se pencha
en avant.
— Qui sont ces
personnes ? Où pourrions-nous les trouver ?
Jacques Arnaud la
regarda avec une lueur d’avertissement dans les yeux.
— Chercher les
réponses dans ce monde peut être dangereux. Mais si vous devez vraiment
savoir, il y a un certain Henri Leblanc. Il était plus impliqué que moi
dans ces affaires. Vous le trouverez dans le quartier des affaires,
souvent dans une vieille librairie au coin d’une rue.
Josiane et Bernard
remercièrent Jacques Arnaud, laissant le café avec de nouvelles
coordonnées. Ils avaient maintenant une nouvelle piste à explorer et un
nom supplémentaire à ajouter à leur enquête.
De retour dans la
rue, ils se rendirent compte que chaque piste les menait dans un réseau
complexe et mystérieux. Ils devaient être prudents mais persévérants. Le
mystère du père de Josiane se dévoilait lentement, mais les vérités
qu’ils cherchaient semblaient encore plus enfouies sous des couches de
tromperies et de secrets.
__________________________________
Tu as raison, le
renvoi incessant d'un personnage à un autre peut rendre l’intrigue
confuse et artificielle. Pour rendre l’enquête plus cohérente et fluide,
il serait mieux de créer une piste plus directe et de concentrer
l’attention sur un ou deux personnages clés. Cela permettrait de
développer une intrigue plus solide et de donner plus de profondeur aux
personnages et à leurs interactions.
Peut-être
pourrions-nous avoir un personnage central qui détient des informations
cruciales, et éviter les renvois multiples pour ne pas perdre le
lecteur. Par exemple, Henri Leblanc pourrait être directement impliqué
et fournir des informations significatives sans nécessiter d'autres
renvois.
Si tu le
souhaites, nous pouvons réécrire le chapitre en nous concentrant sur
Henri Leblanc comme une source clé d'informations, ou tout autre
personnage qui pourrait avoir un rôle plus central dans la résolution du
mystère. Qu'en penses-tu ?
D'accord,
concentrons-nous sur la confrontation entre Bernard et Josiane. Voici un
chapitre où Bernard remet en question les informations et confronte
Josiane :
Le soir tombait
lentement sur la ville, et une brise fraîche soufflait à travers les
rues. Josiane et Bernard étaient rentrés chez ce dernier après leur
visite à la librairie. Bien que les informations d’Henri Leblanc leur
aient semblé prometteuses, Bernard n’avait pas pu se débarrasser d’un
sentiment croissant de doute.
Dans l’appartement
de Bernard, une lumière tamisée éclairait la pièce. Josiane était assise
sur le canapé, plongée dans ses pensées. Bernard, quant à lui, marchait
nerveusement d’un bout à l’autre de la pièce, son esprit tourmenté par
les derniers développements.
— Josiane, il faut
qu’on parle, dit Bernard, la voix tendue.
Josiane leva les
yeux, remarquant l’inquiétude sur le visage de son ami.
— Qu’est-ce qui ne
va pas ?
Bernard s’arrêta
devant elle, croisant les bras.
— J’ai réfléchi à
tout ce qu’on a découvert jusqu’à maintenant. Et je commence à me
demander si nous n’avons pas été trop rapides dans nos conclusions.
Josiane fronça les
sourcils.
— Que veux-tu dire
?
— Je veux dire que
nous avons pris pour argent comptant les histoires des arbres et des
personnes comme Jacques Arnaud sans vraiment vérifier. Et surtout, je me
demande si tout cela est bien réel.
Josiane se
redressa, un peu surprise par l’interrogation soudaine.
— Qu’est-ce que tu
insinues ?
Bernard prit une
profonde inspiration.
— Quand nous avons
commencé cette enquête, nous avons cru qu’il y avait un lien direct avec
ton père. Mais il y a des incohérences. Par exemple, on a parlé
d’assaut, mais est-ce que cela est arrivé ? Es-tu bien certaine que
quelqu’un t’a agressée ?
Josiane sembla
déstabilisée par la question, ses yeux se baissant un instant.
— Bernard, je...
Je n’ai jamais voulu te mentir. C’est juste que tout est devenu
tellement compliqué et confus. Peut-être que je me suis laissée emporter
par les événements.
Bernard s’assit à
côté d’elle, son regard se faisant plus doux.
— Josiane, il faut
être sûr de ce que nous faisons. Si nous allons dans une direction qui
est basée sur des informations douteuses, nous risquons de perdre du
temps et de nous mettre en danger inutilement.
Josiane hocha la
tête, son visage exprimant à la fois confusion et regret.
— Je comprends,
Bernard. Je ne voulais pas te tromper. Il y a eu des choses que j’ai
peut-être mal interprétées. Peut-être que ce n’était pas aussi clair que
je le pensais.
Bernard se leva et
se dirigea vers la fenêtre, regardant dehors avec une expression
préoccupée.
— Alors, il est
peut-être temps de faire une pause et de réévaluer ce que nous savons.
Nous devons vérifier les faits de manière plus rigoureuse. Avant de
poursuivre toute autre piste, nous devons nous assurer que nous avons
toutes les informations nécessaires.
Josiane le
rejoignit, posant une main réconfortante sur son épaule.
— Je suis
d’accord. Peut-être qu’en prenant du recul, nous pourrons voir les
choses plus clairement. Il est important de ne pas nous laisser emporter
par l’urgence.
Ils passèrent le
reste de la soirée à réfléchir aux prochaines étapes, déterminés à
aborder l’enquête avec un regard plus critique. Bernard savait que leur
quête de vérité devait se faire avec prudence et que chaque indice
devait être soigneusement vérifié.
Alors que la nuit
avançait, ils prenaient des notes et planifiaient leur prochaine
démarche, conscients que chaque erreur pouvait les éloigner davantage de
la vérité. Ils étaient prêts à affronter les défis qui les attendaient,
armés d’une détermination renouvelée pour découvrir ce qui se cachait
réellement derrière le mystère entourant le père de Josiane.
__________________________________
Chapitre 27. L'abandon et le silence
Les jours
passaient lentement après la confrontation entre Bernard et Josiane.
Leur amitié, autrefois pleine de promesses et d’enthousiasme, avait été
ébranlée par les doutes et les non-dits. Bernard, frustré et déçu,
décida de mettre fin à leur enquête. Il ne pouvait plus continuer à
suivre des pistes incertaines, surtout lorsque les informations
semblaient aussi floues et contradictoires.
Pendant les deux
semaines suivantes, ils se boudèrent mutuellement. Bernard passait ses
journées à son bureau, le regard vacant, tandis que Josiane se perdait
dans ses propres pensées, cherchant à comprendre ce qui avait mal
tourné. Leur absence de communication créait une tension palpable, et
les soirées solitaires étaient remplies de regrets et de réflexions sur
ce qui aurait pu être fait différemment.
Au bureau, Madame
Tardivel observait la situation avec inquiétude. Elle avait vu les deux
collègues s’éloigner l’un de l’autre et savait que quelque chose
d’important s’était passé. Elle s’inquiétait non seulement pour leur
relation, mais aussi pour l’enquête qui semblait avoir été abandonnée.
Elle décida de les convoquer pour essayer de comprendre la situation et
peut-être trouver une solution.
Un après-midi,
elle les invita tous les deux dans son bureau. Bernard et Josiane
entrèrent avec une attitude réservée. Madame Tardivel les regarda avec
compassion.
— Bernard,
Josiane, je vous ai convoqués pour discuter de ce qui se passe. J’ai
remarqué que vous êtes tous les deux très distants. Peut-être puis-je
vous aider à résoudre ce problème ?
Josiane baissa les
yeux, tandis que Bernard fixa un point indéfini sur le mur.
— Nous avons eu
quelques différends sur l’enquête, dit Bernard finalement. Je pense que
c’est mieux si nous mettons fin à cette recherche. Les informations sont
trop confuses, et je ne veux plus perdre de temps sur des pistes
incertaines.
Madame Tardivel
soupira, puis se tourna vers Josiane.
— Et vous,
Josiane, que pensez-vous de cela ?
Josiane hésita un
moment avant de parler.
— Je comprends les
préoccupations de Bernard. Je ne suis pas sûre de tout ce que j’ai vu ou
entendu. Peut-être que nous avons été trop pressés. Je ne sais pas
comment avancer sans être certaine de ce que nous savons.
Madame Tardivel
les regarda avec une expression de compréhension.
— Il est important
de prendre du recul parfois, mais il est aussi crucial de ne pas
abandonner trop facilement. Si vous avez besoin de clarifications ou de
nouvelles pistes, je peux vous aider à chercher des informations
supplémentaires. Cependant, il est important que vous soyez ouverts et
que vous travailliez ensemble.
Bernard et Josiane
échangèrent un regard, les mots de Madame Tardivel résonnant dans leur
esprit. Ils se rendaient compte que leur éloignement n’avait fait
qu’aggraver les choses et qu’ils devaient réévaluer leur approche.
— Peut-être
avons-nous besoin d’une nouvelle perspective, dit Bernard. Nous
pourrions revoir ce que nous avons déjà découvert et essayer de
clarifier les éléments qui sont encore flous.
Josiane hocha la
tête en signe d’accord.
— Oui, peut-être
que nous avons manqué quelque chose en nous concentrant trop sur les
pistes actuelles. Revisiter nos découvertes pourrait nous apporter des
réponses.
Madame Tardivel
sourit légèrement, soulagée de voir qu’il y avait une ouverture pour
résoudre les tensions.
— Alors, pourquoi
ne pas recommencer par le début et examiner ce que vous avez trouvé
jusqu’à présent ? Parfois, une autre approche peut faire toute la
différence.
Bernard et Josiane
quittèrent le bureau de Madame Tardivel avec une nouvelle détermination.
Bien que les deux semaines de silence et de doute aient laissé des
cicatrices, ils étaient prêts à essayer de résoudre les mystères qui les
entouraient. Ils savaient que pour avancer, ils devaient mettre de côté
leurs ressentiments et travailler ensemble pour trouver les réponses.
En rentrant chez
eux, ils commencèrent à planifier leur prochaine démarche. Ils allaient
revisiter leurs notes, analyser chaque détail avec soin, et s’assurer de
ne pas passer à côté d’informations cruciales. Le chemin serait
peut-être encore semé d’embûches, mais ils étaient déterminés à ne pas
laisser leur enquête tomber dans l’oubli.
__________________________________
Chapitre 28. La vérité émergente
Les deux semaines
de silence avaient laissé des traces profondes sur Bernard et Josiane.
Malgré la tentative de Madame Tardivel pour rétablir la communication,
les doutes et les tensions persistaient. Bernard, cependant, était
résolu à comprendre toute la vérité, même si cela impliquait de
confronter Josiane une fois de plus.
Un soir, alors que
la lumière du crépuscule enveloppait leur quartier d'une teinte dorée,
Bernard se rendit chez Josiane avec un objectif clair : obtenir des
réponses définitives. Il frappait doucement à sa porte, puis entra
lorsqu'elle l'invita.
Josiane
l'accueillit avec une expression neutre, mais ses yeux trahissaient une
certaine nervosité. Bernard, le visage empreint de détermination,
s'assit sans attendre d’invitation.
— Josiane, je ne
peux pas avancer sans savoir exactement ce qui s'est passé, dit-il d'un
ton ferme. Il faut que tu sois honnête avec moi. As-tu été victime de
violence de la part de ton mari ?
Josiane se raidit,
puis secoua la tête avec assurance.
— Non, Bernard. Je
n'ai jamais été battue par mon mari. Ce n’est pas vrai. Je comprends
pourquoi tu pourrais penser cela avec toutes les histoires étranges,
mais je te le jure, ce n’est pas le cas.
Bernard observa
Josiane attentivement, essayant de déceler la moindre trace de mensonge
dans ses paroles. Voyant qu'elle était sincère, il posa une autre
question cruciale.
— Alors, que se
passe-t-il avec les histoires que nous avons entendues ? Est-ce que tu
as eu des conflits avec quelqu'un dans le parc, ou avec quelqu’un
d’autre ?
Josiane prit une
profonde inspiration, semblant rassembler ses pensées avant de parler.
— Oui, je suis
allée dans le parc à plusieurs reprises le soir. Ce n’était pas pour
échapper à quoi que ce soit, mais simplement pour trouver un peu de
tranquillité. Mon mari n’était jamais avec moi à ces moments-là. Il
n’avait jamais été intéressé par ces promenades nocturnes.
Elle marqua une
pause, son visage se crispant légèrement.
— Il y a eu un
homme avec qui je me suis chicanée devant le chêne. C'était quelqu'un
avec qui je parlais parfois. Nous avions des désaccords sur divers
sujets. Mais il ne m’a jamais fait de mal.
Bernard hocha la
tête, écoutant attentivement chaque mot.
— Pourquoi cet
homme a-t-il été mentionné alors ? Et pourquoi les arbres ont-ils dit
ces choses ?
Josiane sembla
réfléchir un instant.
— Je ne sais pas
exactement. Peut-être que cet homme avait des raisons personnelles pour
vouloir créer des histoires. Il aimait s’amuser à semer le doute. Et les
arbres, je ne suis pas sûre de ce qu’ils ont vu ou entendu. Peut-être
que leurs perceptions étaient biaisées.
Bernard se leva et
fit les cent pas dans la pièce, absorbant les révélations. Il regarda
Josiane avec un mélange de soulagement et de frustration.
— Donc, il semble
que les histoires étaient exagérées ou mal interprétées. Nous avons
probablement été induits en erreur par des détails mal compris.
Josiane acquiesça,
visiblement soulagée que la vérité soit enfin dévoilée.
— Oui, je pense
que nous avons pris certaines choses trop à cœur. Peut-être que le chêne
et les autres éléments n’étaient que des distractions. Il est temps de
revoir notre approche et de chercher des réponses ailleurs.
Bernard, tout en
restant pensif, lui tendit une main amicale.
— D'accord. Nous
allons laisser cela derrière nous et nous concentrer sur ce qui est
réellement important. Nous devons nous assurer que nous avons toutes les
informations nécessaires pour avancer.
Josiane serra la
main de Bernard avec gratitude. Ils savaient qu'il restait encore des
mystères à résoudre, mais au moins, ils avaient éliminé une part
importante du doute qui pesait sur eux.
__________________________________
Chapitre 29. La confrontation des arbres
Le matin était
frais, et les rayons du soleil filtraient à travers les branches des
arbres, créant des motifs d'ombre dans le parc forestier. Bernard,
déterminé à comprendre ce qui s’y passait réellement, se dirigea vers le
chêne centenaire. Il avait une nouvelle hypothèse en tête : peut-être
que la jalousie entre les arbres avait conduit à des informations
déformées et des malentendus.
En arrivant près
du grand chêne, Bernard se sentit une fois de plus un peu ridicule. Il
était bien conscient que parler à un arbre pouvait sembler étrange, mais
il était prêt à tout pour trouver des réponses.
— Bonjour, vieux
chêne, dit Bernard en s’adressant à l’arbre avec une voix ferme. Nous
devons parler.
Le chêne, toujours
aussi majestueux et imposant, sembla prendre vie avec un léger
craquement de ses branches. Sa voix profonde résonna dans l’air.
— Bonjour,
Bernard. Que veux-tu savoir aujourd’hui ?
Bernard prit une
profonde inspiration et se lança directement dans le vif du sujet.
— J’ai réfléchi à
ce que tu m’as dit sur Josiane et les événements récents. Je commence à
penser que peut-être la jalousie entre les arbres pourrait être à
l’origine des informations erronées. Est-ce que tu penses que les autres
arbres pourraient avoir influencé ce que tu as vu ou entendu ?
Le chêne fit un
silence réfléchi, et ses branches se balancèrent doucement comme s’il
cherchait les mots justes.
— La jalousie
entre les arbres ? C’est une idée intéressante. Nous ne ressentons pas
la jalousie comme les humains le font, mais il est vrai que des tensions
peuvent exister. Les arbres ont leurs propres relations, et parfois, des
rivalités peuvent surgir.
Bernard fronça les
sourcils, intrigué.
— Alors, est-ce
que d’autres arbres pourraient avoir mal interprété ce qui se passait
avec Josiane ? Peut-être que leurs perceptions étaient influencées par
des sentiments personnels ?
Le chêne sembla
réfléchir profondément avant de répondre.
— Il est possible
que des perceptions erronées se soient glissées dans les observations.
Les arbres peuvent être influencés par des émotions ambiantes, et il
arrive que des événements se transforment en quelque chose de plus
dramatique dans les récits que nous partageons. La réalité peut se
brouiller à travers ces filtres.
Bernard hocha la
tête, prenant note de ces nouvelles informations.
— Donc, tu
suggères que les observations des autres arbres pourraient avoir été
exagérées ou déformées par leurs propres sentiments ou perspectives ?
— Exactement. Et
il est également possible que des conflits personnels entre les arbres
aient joué un rôle dans la propagation de ces histoires. Parfois, ce que
nous voyons et entendons peut être déformé par les relations complexes
qui existent entre nous.
Bernard prit un
moment pour digérer cette révélation. La perspective des arbres était
une nouvelle pièce du puzzle, et il comprenait mieux comment les
informations pouvaient avoir été mal interprétées.
— Merci pour cette
explication, vieux chêne. Cela m’aide à voir les choses sous un autre
angle. Je vais devoir examiner ce que les autres arbres ont dit avec
plus de scepticisme et chercher d’autres sources pour confirmer les
faits.
Le chêne sembla
satisfait de la réponse de Bernard.
— Je suis heureux
de pouvoir aider. N’oublie pas que la vérité est souvent cachée derrière
les apparences. Continue à chercher avec un esprit ouvert et critique.
Bernard acquiesça
et se dirigea vers la sortie du parc, une nouvelle compréhension de la
situation en tête. Il savait que le chemin vers la vérité était encore
long et complexe, mais il était désormais mieux équipé pour affronter
les défis restants.
En quittant le
parc, Bernard réfléchit à la manière dont il allait aborder les
prochaines étapes de l’enquête. Il devait maintenant trouver des moyens
de vérifier les informations de manière plus rigoureuse et d’explorer
des pistes qui pourraient éclairer davantage les mystères qui restaient
à résoudre.
__________________________________
Chapitre 30. Le conseil des arbres
Le soleil se
couchait lentement derrière les collines, teintant le ciel de nuances
orange et pourpre. Bernard, animé par sa récente conversation avec le
chêne, se demandait s’il y avait d’autres aspects des arbres à explorer.
Il avait entendu des murmures sur une sorte de « conseil des arbres »,
un groupe mystique et ancien qui aurait résolu des différends dans la
forêt. Curieux, il décida de vérifier si cette rumeur avait une part de
vérité.
Il se rendit au
parc forestier une fois le crépuscule installé, quand les ombres des
arbres se faisaient plus longues et plus mystérieuses. En s’approchant
de l’endroit où le chêne centenaire se dressait, Bernard aperçut quelque
chose d’étrange : un cercle lumineux, faiblement brillant, formé par des
pierres anciennes disposées en arc de cercle.
À l'intérieur du
cercle, Bernard découvrit un groupe d’arbres, chacun avec une apparence
légèrement différente des autres. Il y avait un pin élancé, un érable au
feuillage flamboyant, et un bouleau au tronc immaculé, en plus du chêne
centenaire qui l’avait déjà guidé. Les arbres semblaient se préparer
pour une réunion, leurs branches ondulant dans une harmonie étrange.
Bernard s’approcha
discrètement et écouta la conversation.
— Il est temps
d’aborder la question de la vérité derrière les rumeurs, déclara le
chêne, sa voix résonnant comme un murmure apaisant.
— Oui, il y a eu
trop de confusions et de malentendus, ajouta le pin avec une voix aiguë
mais ferme. Nous devons rétablir l’équilibre.
Le bouleau, dont
le tronc blanc semblait presque luminescent sous la lumière
décroissante, parla à son tour.
— Les humains
peuvent être influencés par nos paroles et nos actions. Nos perceptions
ont été déformées par des sentiments personnels. Nous devons faire
amende honorable.
L’érable, avec ses
feuilles rougeoyantes, sembla réfléchir avant de prendre la parole.
— Peut-être que
nous avons également omis de partager des informations importantes. Nous
devons permettre à Bernard de voir la vérité complète.
Bernard, n’osant
pas interrompre, se cacha derrière un buisson. Il écouta attentivement
alors que le chêne proposait une solution.
— Nous devrions
offrir à Bernard une vision plus claire des événements récents.
Peut-être que montrer ce qui s’est vraiment passé pourrait l’aider à
comprendre la situation.
À ce moment-là,
les arbres commencèrent à émettre une lumière douce, et Bernard se
sentit soudainement transporté dans une autre dimension. Les couleurs de
la forêt semblaient plus vives, et des images commencèrent à se former
devant lui. Il voyait Josiane, comme dans un rêve, marchant dans le parc
avec un air pensif. Puis, un homme mystérieux apparut, l’ombre de ses
gestes montrant une dispute animée mais sans violence.
Bernard vit
également d’autres scènes : des moments où les arbres, comme des témoins
silencieux, avaient observé des disputes mineures, mais aucune scène de
violence physique. Les images se dissipaient lentement, laissant l’homme
avec un sentiment de révélation.
Quand la vision
s’estompa, Bernard se retrouva de nouveau au bord du cercle lumineux.
Les arbres semblaient moins pressés, comme s’ils attendaient sa
réaction.
— Alors, Bernard,
demanda le chêne avec une note de sollicitude, as-tu vu ce que nous
avons voulu te montrer ?
Bernard, encore
sous le choc, hocha la tête.
— Oui, je
comprends mieux maintenant. Vous avez voulu me montrer la vérité, que
des événements ont été mal interprétés, et que les tensions ont amplifié
les rumeurs.
Le pin ajouta avec
un ton de réconfort.
— Les arbres
peuvent être influencés par l’ambiance générale, mais notre objectif est
toujours d’aider à restaurer l’harmonie. Nous espérons que cette
révélation t’aidera à poursuivre ton enquête avec une nouvelle
perspective.
Bernard remercia
les arbres avec sincérité. Il se rendit compte qu’ils n’étaient pas
simplement des témoins passifs mais avaient un rôle plus actif dans le
maintien de l’équilibre de la forêt et au-delà.
Il retourna chez
lui, l’esprit encore bouillonnant d’informations nouvelles et d’une
compréhension plus profonde de la situation. Avec cette révélation, il
savait qu’il devait maintenant se concentrer sur les aspects humains de
l’enquête, en cherchant à vérifier les faits et à clarifier les
dernières zones d’ombre. Mais il avait également appris à écouter et à
respecter les voix inattendues dans sa quête de vérité.
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Chapitre 31. La traque de Paul Dubreuil
Bernard avait
maintenant un objectif clair : retrouver Paul Dubreuil, le père de
Josiane, qui avait disparu depuis près de vingt ans après avoir été
accusé du meurtre de Claire, sa conjointe. L’éclaircissement de
l’incident au parc n’était qu’une partie de l’énigme ; la recherche de
Dubreuil était le défi majeur restant.
Les investigations
pour retrouver un homme disparu depuis si longtemps ne sont pas simples,
mais Bernard était déterminé. Il décida de commencer par examiner les
dossiers disponibles et les pistes possibles. Il se rendit à la police
locale pour demander des informations sur la disparition de Dubreuil.
— Bonjour, je
cherche des informations sur Paul Dubreuil, qui a disparu il y a près de
vingt ans, expliqua Bernard à l'agent de police en service. Il est
accusé du meurtre de sa conjointe. J’aimerais savoir si des recherches
ont été effectuées pour le retrouver.
L’agent consulta
rapidement des fichiers sur son ordinateur, ses sourcils se fronçant
légèrement.
— Oui, nous avons
un dossier sur Paul Dubreuil. Il a été accusé du meurtre de sa femme,
mais il a disparu avant son procès. Nous avons lancé des recherches à
l’époque, mais aucune piste concrète n’a été trouvée depuis.
Bernard demanda à
consulter le dossier. L’agent, après quelques vérifications, accepta et
lui montra quelques documents.
— Voici une partie
de ce que nous avons. Peut-être que cela pourra t’aider à avancer dans
tes recherches.
Bernard examina
les documents avec attention. Ceux-ci contenaient des témoignages, des
rapports de police et des informations sur les lieux que Dubreuil avait
fréquentés avant sa disparition. Il était clair que Dubreuil avait
laissé peu de traces derrière lui.
En fouillant dans
les documents, Bernard trouva un détail intéressant : un rapport
mentionnait une mystérieuse empreinte digitale trouvée sur une lettre
adressée à Dubreuil avant sa disparition. La lettre était signée par une
personne nommée Marie Lefebvre, une amie de longue date de Dubreuil.
Bernard décida de
suivre cette piste et se rendit à l’adresse de Marie Lefebvre, trouvée
dans le dossier. Il arriva dans un quartier tranquille en banlieue, où
une maison ancienne avec un jardin bien entretenu se dressait. Bernard
sonna à la porte, son cœur battant la chamade.
Marie Lefebvre,
une femme d'âge mûr avec des cheveux gris et un regard attentif, ouvrit
la porte.
— Bonjour, je suis
Bernard, je fais des recherches sur Paul Dubreuil. Je voudrais vous
poser quelques questions à son sujet.
Marie sembla
surprise mais invita Bernard à entrer. Ils s’installèrent dans le salon,
où Marie lui servit du thé.
— Paul Dubreuil...
Cela fait si longtemps que je n’ai pas entendu ce nom, commença Marie,
son visage marquant un mélange de nostalgie et de tristesse. Que
voulez-vous savoir ?
Bernard expliqua
qu'il cherchait à retrouver Dubreuil et avait découvert une lettre
signée par elle dans le dossier de la police. Marie parut déconcertée
mais acquiesça.
— Oui, j’ai écrit
cette lettre il y a des années. Paul était un ami proche, et nous avons
perdu contact après son départ. J’ai tenté de le joindre plusieurs fois,
mais il est devenu impossible de le retrouver.
— Vous avez une
idée de l’endroit où il aurait pu se cacher ? demanda Bernard.
Marie réfléchit un
moment, puis répondit :
— Paul parlait
souvent d’un vieux chalet qu’il possédait dans une région isolée des
montagnes. Je ne sais pas si cela pourrait être une piste, mais c’était
un endroit où il se réfugiait parfois pour se ressourcer.
Bernard prit note
de cette information et remercia Marie pour son aide. Il se rendit
ensuite à l’adresse du chalet mentionnée dans la conversation.
Après un long
trajet en voiture et une marche à travers les montagnes, Bernard arriva
enfin au chalet, un bâtiment en bois rustique, entouré de forêts denses.
Le chalet avait l’air abandonné, mais Bernard décida de fouiller les
lieux.
À l’intérieur, il
trouva des signes de vie récente : des provisions encore entamées, des
papiers éparpillés et une photo de Paul Dubreuil avec une note
griffonnée au dos. La note mentionnait des plans pour un avenir
lointain, mais n’offrait aucune information précise sur sa localisation
actuelle.
Bernard, bien
qu’ayant trouvé des indices précieux, savait que retrouver Paul Dubreuil
serait encore un défi. Les traces étaient minces, mais il avait
maintenant une piste solide. En rentrant, il réfléchit à la manière de
combiner ces nouveaux éléments avec les informations obtenues pour
finaliser son enquête.
Il se rendit
compte qu'il devait également avertir Josiane des nouvelles découvertes
et lui proposer de l'accompagner dans cette quête, car il s’agissait
d’une partie importante de son passé.
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Chapitre 32. La confrontation avec Josiane
Le lendemain au
bureau, le téléphone de Bernard vibra. C’était un message de Josiane,
plein de frustration et de colère. Elle demandait à le voir
immédiatement, et Bernard savait que les choses ne seraient pas simples.
En prenant une grande inspiration, il se dirigea vers le bureau de
Josiane.
Josiane
l’attendait, visiblement bouleversée. Ses yeux étaient rouges, et ses
gestes étaient empreints de nervosité. Dès que Bernard entra dans le
bureau, elle se leva brusquement.
— Bernard, je te
demande de t’expliquer ! s’exclama-t-elle, la voix tremblante. Pourquoi
n’as-tu pas eu l’honnêteté de me parler de tes dernières démarches
concernant mon père ? Tu te rends compte à quel point cela est difficile
pour moi ?
Bernard, pris de
court par la situation, tenta de garder son calme.
— Josiane, je suis
désolé de ne pas t’avoir informée plus tôt. J’avais de bonnes
intentions, et je voulais simplement comprendre la situation avant de
t’en parler. Je pensais que cela serait mieux pour toi si je pouvais te
fournir des réponses concrètes.
Josiane secoua la
tête, la frustration éclatant dans ses yeux.
— Concrètes ?
Qu’est-ce que tu as trouvé, Bernard ? Et pourquoi as-tu décidé de
reprendre cette enquête sans m’en parler ? Tu as ouvert des vieilles
blessures et fait remonter des souvenirs douloureux.
Bernard baissa les
yeux, conscient que ses actions avaient eu des répercussions
inattendues.
— J’ai trouvé des
indices qui pourraient nous aider à retrouver ton père, mais je
comprends maintenant que je n’ai pas agi de manière appropriée. Je
pensais que ce serait mieux de rassembler des preuves avant de
t’impliquer, mais je réalise maintenant que j’ai été insensible.
Josiane le fixa
avec une intensité que Bernard n’avait jamais vue auparavant.
— Tu as envahi ma
vie sans me consulter. Ce n’est pas seulement une question de retrouver
mon père ; c’est aussi une question de respect. Si tu veux vraiment
m’aider, tu dois comprendre que certaines choses sont trop délicates
pour être manipulées sans tenir compte des sentiments des personnes
concernées.
Bernard hocha la
tête, regrettant profondément son approche. Il s’approcha lentement de
Josiane, cherchant à exprimer sa sincérité.
— Josiane, je
comprends ta douleur et je suis vraiment désolé. Je n’avais pas
l’intention de te faire du mal. Si tu veux que j’abandonne cette
enquête, je le ferai immédiatement. Je voulais seulement résoudre ce
mystère pour toi, mais je comprends que je suis allé trop loin.
Josiane, bien que
visiblement en colère, sembla s’adoucir légèrement.
— Je ne veux pas
que tu abandonnes simplement parce que j’en ai eu assez. Mais je veux
que tu comprennes que cette quête n’est pas juste une recherche de
vérité ; c’est aussi une question de respecter mes émotions et mes
besoins. Je te demande de mettre cette enquête en pause et de réfléchir
à la manière dont tu peux aborder cela avec plus de sensibilité.
Bernard acquiesça,
conscient de l’importance de ce qu’elle disait.
— D'accord. Je
vais mettre l’enquête en pause et réfléchir à comment mieux aborder les
choses. Si jamais tu es prête à en parler à nouveau, je serai là pour
t’écouter et t’aider de la manière que tu souhaites.
Josiane le
regarda, un mélange de soulagement et de tristesse dans ses yeux.
— Merci, Bernard.
J’apprécie ton effort de compréhension. J’ai besoin de temps pour
digérer tout cela.
Bernard se leva,
prêt à partir, mais avant de quitter le bureau, il se retourna une
dernière fois.
— Josiane, je suis
vraiment désolé pour tout ce que cela a pu te causer. Je vais respecter
tes souhaits et te laisser de l’espace. N’hésite pas à me contacter si
tu veux en parler plus tard.
Avec ces mots,
Bernard quitta le bureau de Josiane, laissant derrière lui un mélange
d’émotions et de regrets. Il savait qu’il devait maintenant respecter
ses demandes et trouver une manière de rectifier ses erreurs tout en
continuant à chercher des réponses, mais cette fois avec une approche
plus respectueuse et réfléchie.
Il retourna à son
bureau, le poids des événements pesant lourdement sur ses épaules. La
recherche de Paul Dubreuil était loin d’être terminée, mais il devait
désormais naviguer avec plus de soin et de sensibilité, en gardant à
l’esprit l'importance des relations humaines et des émotions dans cette
quête complexe.
__________________________________
Chapitre 33. La lettre
Le matin était
calme, presque trop calme. Bernard se préparait à une journée sans
incident, encore bouleversé par sa conversation avec Josiane. Il n’avait
pas prévu de relancer l’enquête, comme elle le lui avait demandé.
Pourtant, lorsqu’il ouvrit sa boîte aux lettres, il trouva une enveloppe
qui allait bouleverser tous ses plans.
C’était une lettre
sans expéditeur, marquée seulement d’un cachet postal local. Bernard
déchira l’enveloppe et en sortit une feuille de papier pliée en deux.
Dès les premières lignes, son cœur manqua un battement.
« Mêle-toi de tes affaires. »
Les mots étaient
écrits en lettres majuscules, maladroitement tracés, comme si la
personne avait voulu insister sur la menace. Bernard sentit une sueur
froide perler sur sa nuque tandis qu’il parcourait la suite de la
lettre.
« Tu n’as aucune idée de ce dans quoi tu t’es embarqué. Laisse tomber
l’enquête. C’est ton seul avertissement. Sinon, tu en paieras les
conséquences. »
Il inspira
profondément, le papier tremblant légèrement dans sa main. En bas, il y
avait une signature, presque illisible mais suffisamment claire pour
qu’il puisse la déchiffrer :
Paul Dubreuil.
Le nom semblait
irréel, presque fantomatique. Paul Dubreuil, l’homme qu’il recherchait
depuis des semaines, celui dont il n’avait trouvé que des traces
éparses, venait de lui écrire une lettre. Comment était-ce possible ?
Comment savait-il que Bernard enquêtait sur lui ?
Une série de
pensées confuses traversèrent l’esprit de Bernard. Cela signifiait-il
que Paul Dubreuil était encore dans les parages, observant tout de loin
? Ou était-ce une ruse, une tentative pour l’intimider et le dissuader
d’aller plus loin ?
Bernard s’assit,
les yeux rivés sur la lettre. La tentation de tout arrêter était forte.
Josiane lui avait déjà demandé d’abandonner, et maintenant, cet homme le
menaçait. Il aurait pu s’arrêter là, effacer cette enquête de sa mémoire
et se concentrer sur sa vie. Mais quelque chose en lui refusait de
céder. Cette lettre n’était qu’une preuve de plus qu’il touchait à
quelque chose de crucial.
Il se leva
brusquement, décidé à examiner la lettre de plus près. Il sortit une
loupe de son tiroir et observa les bords du papier. Pas d’empreintes
évidentes. Le style de l’écriture semblait délibérément brouillon, comme
pour cacher la véritable identité du rédacteur. Bernard se demanda si
Paul Dubreuil avait vraiment écrit cette lettre, ou si quelqu’un d’autre
utilisait son nom pour l’intimider.
Il sortit son
téléphone et prit des photos de la lettre, espérant qu’un jour il
pourrait la faire analyser par un professionnel. Puis, il s’assit à
nouveau, réfléchissant à la suite des événements.
La question qui le
hantait maintenant était : que savait réellement Paul Dubreuil
concernant ses propres démarches, et jusqu’où irait-il pour protéger ses
secrets ?
Le reste de la
journée, Bernard ne put s’empêcher de regarder par-dessus son épaule,
guettant le moindre signe d’une présence inhabituelle. Chaque voiture
qui passait devant sa maison lui paraissait suspecte, chaque bruit dans
la rue était interprété comme une possible menace.
Le soir venu, il
n’avait pas encore trouvé de solution. Il savait qu’il ne pouvait pas en
parler à Josiane, pas après ce qu’elle lui avait dit. Mais il ne pouvait
pas ignorer cette lettre. La menace était claire.
Avant de se
coucher, Bernard décida de conserver la lettre dans un endroit sûr. Il
la plia soigneusement et la glissa dans un tiroir verrouillé. Puis, il
prit une décision : il n’allait pas abandonner, mais cette fois, il
serait plus prudent. S’il devait continuer, il lui fallait comprendre
pourquoi cette enquête dérangeait autant.
Il éteignit la
lumière, les yeux ouverts dans l’obscurité, conscient que la situation
venait de prendre une tournure bien plus dangereuse qu’il ne l’avait
anticipé.
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Chapitre 34. Les doutes de Bernard
Bernard s’assit
dans son fauteuil, la lettre toujours en tête. Il la relisait
mentalement, chaque mot gravé dans son esprit. « Mêle-toi de tes
affaires. » Comment en était-il arrivé là ? Jusqu’ici, il n’avait jamais
pensé qu’il irait aussi loin. Et pourtant, il se retrouvait maintenant
menacé par un homme disparu depuis près de vingt ans. Ou du moins,
quelqu’un se faisait passer pour lui.
Les yeux fixés sur
le plafond, Bernard repassa en revue ses actions. Il avait agi comme un
amateur. Trop d’interrogations, trop de gens impliqués. Il savait que
Josiane était au courant de ses démarches, mais qui d’autre ? Il avait
parlé à plusieurs personnes, certaines de confiance, d’autres peut-être
moins.
Il énuméra
mentalement ceux qu’il avait contactés. Tout d’abord, il y avait Jules,
son collègue. Jules avait entendu la conversation entre Bernard et le
vieux chêne. Il savait déjà trop de choses. Mais Jules, avec son estomac
fragile et sa nature nerveuse, ne semblait pas être du genre à
orchestrer une menace. Pourtant, pouvait-il vraiment être sûr de ça ? La
pression peut faire aux gens des choses étranges.
Ensuite, il y
avait Madame Tardivel, la directrice du bureau. Elle avait enquêté sur
l’histoire de Josiane, mais elle n’avait jamais montré un réel intérêt à
aller plus loin. Trop pragmatique, trop concentrée sur ses affaires pour
s’embourber dans une histoire familiale complexe. Mais pouvait-elle être
liée à Paul Dubreuil, ou à quelqu’un cherchant à protéger ce dernier ?
Josiane… Bernard
hésitait à la mentionner. Après tout, elle avait clairement dit qu’elle
ne voulait plus rien savoir de l’enquête. Mais si elle lui cachait
quelque chose ? Si elle cherchait à dissimuler la vérité sur son père
depuis le début ? Bernard secoua la tête. Non, Josiane était franche,
même dans sa colère. Mais comment avait-elle su que, quelques jours plus
tôt, il avait repris l’enquête sans elle ? Pourquoi l’avait-elle
brusquement supplié d’abandonner ? Y avait-il un lien entre sa réaction
et la lettre de menace ?
Enfin, il y avait
Jacques Arnaud, un homme qu’il avait interrogé lors de son enquête sur
le passé de Paul Dubreuil. Arnaud était un vieil ami de la famille
Dubreuil, mais il avait agi de manière évasive, comme s’il ne voulait
pas trop s’impliquer. Était-il possible qu’il ait transmis l’information
à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui voulait que Bernard cesse de poser
des questions ?
Bernard sentit un
frisson lui parcourir l’échine. Il avait peut-être éveillé des soupçons,
et maintenant il en payait le prix. La lettre était un avertissement,
mais de qui ?
« Qui est derrière
tout ça ? murmura-t-il à voix haute. Est-ce vraiment Paul Dubreuil, ou
quelqu’un d’autre qui cherche à me faire peur ? »
Les réponses lui
échappaient. Mais une chose était claire : il devait être plus
intelligent, plus prudent. Continuer à interroger des gens serait
risqué, surtout maintenant qu’il était sous surveillance. Quelqu’un,
quelque part, savait qu’il fouillait dans cette affaire.
Son téléphone
vibra sur la table, le sortant de ses réflexions. C’était un message de
Jules.
— On peut se voir
ce soir ? J’ai besoin de te parler.
Bernard fronça les
sourcils. Jules n’était pas du genre à demander des rendez-vous. Il
était souvent discret, préférant éviter toute confrontation. Que se
passait-il ? Était-il impliqué dans cette affaire plus qu’il ne le
laissait croire ?
Il répondit
rapidement au message.
— Bien sûr, on se
retrouve au café près du parc.
Il se leva et se
dirigea vers la fenêtre, observant la rue en contrebas. Un sentiment
d’oppression s’installait lentement en lui. La paranoïa commençait à
prendre racine. Était-il suivi ? Chaque voiture qui passait devant chez
lui semblait suspecte. Chaque visage dans la rue était potentiellement
celui d’un espion. Il devait rester sur ses gardes.
Cette histoire
n’avait rien de banal. Elle le dépassait maintenant. Il fallait qu’il
découvre qui avait envoyé cette lettre, qui savait qu’il cherchait la
vérité, et pourquoi on voulait à tout prix le faire taire.
Il referma la
fenêtre, prit sa veste, et sortit de chez lui. Il allait rencontrer
Jules, mais cette fois, il serait prêt. Peut-être qu’il obtiendrait
enfin des réponses.
__________________________________
Chapitre 35.
La rencontre avec Jules
Bernard arriva au
café en avance. L’air frais du soir commençait à tomber, et le bruit des
voitures se mêlait au murmure des conversations à l’intérieur. Il
choisit une table près de la fenêtre, celle d’où il pouvait voir toute
la rue. Il ne voulait pas être pris au dépourvu. La lettre de menace
était toujours dans sa tête, et la rencontre avec Jules le rendait
nerveux.
Quelques minutes
plus tard, Jules entra, visiblement mal à l’aise. Il avait toujours eu
cet air un peu nerveux, mais ce soir, c’était pire. Ses mains
tremblaient légèrement alors qu’il enlevait son manteau et s’asseyait en
face de Bernard. Sans un mot, il commanda un café.
Bernard brisa le
silence.
— Qu’est-ce qui se
passe, Jules ? Tu voulais me parler de quelque chose ?
Jules hocha la
tête, ses yeux fuyant le regard de Bernard. Il semblait peser chaque mot
avant de parler.
— Ouais, je… Il y
a quelque chose qui me tracasse depuis un moment. Je pensais pouvoir
l’oublier, mais… ça me ronge de l’intérieur.
Bernard sentit une
tension monter. Jules savait quelque chose. Peut-être était-il plus
impliqué dans cette affaire qu’il ne l’avait laissé entendre jusque-là.
— Vas-y, dis-moi.
Qu’est-ce qui te fait autant de soucis ?
Jules se tortilla
sur sa chaise avant de répondre.
— C’est à propos
du parc… et de toi, et de cette histoire avec Josiane.
Bernard se raidit.
Le parc. Le vieux chêne. Tout revenait à cet endroit maudit.
—
Quoi, exactement ?
Jules baissa les
yeux sur son café, jouant avec la cuillère comme pour éviter de parler.
— Je t’ai suivi ce
jour-là. Quand tu es allé voir le vieux chêne. J’étais curieux. Je t’ai
entendu parler à l’arbre… et je ne savais pas quoi en penser. Depuis ce
temps, je ne dors plus.
Bernard intervint
promptement.
— Je sais. Je
sais. Tu me l’as déjà raconté.
— Lors d’une
visite au parc le lendemain, reprit Jules, le bouleau m’a dit que
Josiane n’a jamais subi d’assaut de la part de son mari. Il m’a fait
jurer de n’en parler à personne. Je ne savais pas si je devais te le
dire. Alors je n’ai rien fait. Mais depuis, ça me hante. C’est pour ça
que je t’ai demandé de te voir. Je devais te faire cet aveu.
Bernard hocha
lentement la tête, absorbant les paroles de Jules. Il y avait une sorte
de soulagement dans les mots de son collègue, comme s’il avait porté ce
fardeau trop longtemps. Mais Bernard avait encore des questions.
— Tu crois que
quelqu’un d’autre sait que tu m’as suivi le jour des révélations du
chêne ?
Jules secoua la
tête rapidement.
— Non, non. Je
n’ai parlé à personne. Mais…
Il hésita, jetant
un coup d’œil par la fenêtre, comme s’il s’attendait à voir quelqu’un
les observer.
— Mais j’ai
l’impression d’être suivi depuis quelques jours. Je pensais que c’était
juste mon imagination, mais depuis que je t’ai envoyé ce message pour te
voir, j’ai vraiment l’impression que c’est pire encore.
Le cœur de Bernard
s’emballa. Était-il possible que Jules soit également pris dans cette
toile complexe ? Et si quelqu’un les avait repérés, tous les deux ?
— Écoute, Jules,
dit Bernard en se penchant légèrement en avant, baissant la voix, j’ai
reçu une lettre aujourd’hui. Une menace. Elle était signée Paul
Dubreuil.
Jules écarquilla
les yeux.
— Paul Dubreuil ?
Mais… c’est impossible. Il est disparu depuis des années !
— Je sais,
répondit Bernard, et c’est bien pour ça que ça me perturbe. Quelqu’un
essaie de nous faire peur. Et maintenant, tu me dis que tu te sens
suivi…
Ils échangèrent un
regard lourd de tensions. Bernard commençait à comprendre que cette
affaire était bien plus profonde qu’il ne l’avait imaginé. Il prit une
gorgée de son café et réfléchit un instant avant de continuer.
— La question,
c’est : qui pourrait être assez au courant de tout ça pour nous menacer
?
Jules fronça les
sourcils, perdu dans ses pensées.
— Je ne sais pas.
Mais si quelqu’un t’a envoyé une lettre… alors ils savent ce qu’on fait.
Peut-être qu’ils savent même où on se rend, qui on rencontre…
— Il faut être
prudents, dit Bernard. Cette histoire dépasse ce qu’on pensait. On doit
rester sur nos gardes.
Jules acquiesça
nerveusement. Ils restèrent silencieux quelques instants, chacun perdu
dans ses réflexions. Bernard se demandait qui, dans leur entourage,
aurait pu découvrir leurs activités. Qui connaissait assez bien Paul
Dubreuil pour utiliser son nom comme une menace ? Les réponses lui
échappaient encore, mais une chose était certaine : ils n’étaient plus
seuls dans cette enquête.
Ils payèrent leurs
consommations et sortirent du café. La nuit était tombée, et une brise
froide leur caressa le visage. Alors qu’ils marchaient vers leur voiture
respective, Bernard ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’œil
furtifs autour de lui, comme si un danger imminent se cachait dans
l’ombre.
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Chapitre 36.
Les soupçons sur Madame Tardivel
Bernard marchait
lentement en direction de sa voiture, l’esprit embrouillé par la
conversation avec Jules. Malgré les révélations, une chose était
certaine : Jules n’avait ni la force ni la ruse pour orchestrer une
telle menace. Il était bien trop nerveux, bien trop effrayé. Bernard en
était convaincu. Mais alors, qui était derrière tout ça ?
Il s’arrêta, les
clés de sa voiture à la main, et une autre possibilité s’imposa à lui :
Madame
Tardivel.
Elle dirigeait le
bureau avec une poigne de fer. Toujours à surveiller ses employés,
toujours à l’affût de la moindre irrégularité. Elle avait un don pour la
manipulation subtile, et son esprit était aussi tranchant qu’un rasoir.
Si quelqu’un avait les moyens et la volonté de monter une telle
machination, c’était bien elle. Mais pourquoi ? Pourquoi se
mêlerait-elle d’une vieille affaire de famille liée à Josiane et Paul
Dubreuil ?
Bernard monta dans
sa voiture et se laissa aller à ses pensées. Madame Tardivel avait
montré un intérêt particulier pour l’enquête, mais pas trop non plus.
Elle avait joué la carte de la patronne pragmatique, mais il y avait
quelque chose de plus. Elle avait insisté pour être informée de chaque
détail sur l’affaire de Josiane. Et maintenant qu’il y repensait, elle
avait été très silencieuse depuis qu’il avait reçu la lettre.
Était-elle celle
qui surveillait Jules ? Celle qui avait accès à des informations
confidentielles et qui savait comment manipuler les gens ? Une femme
comme Madame Tardivel, toujours en contrôle, aurait très bien pu
orchestrer ces menaces. Après tout, elle connaissait tous les employés
du bureau, leurs habitudes, leurs faiblesses.
Bernard frissonna
à cette pensée. Madame Tardivel avait toujours semblé si distante, si
insaisissable. Mais peut-être avait-elle un lien avec Paul Dubreuil ?
Une relation cachée ou un secret de longue date qui aurait pu la pousser
à protéger son passé ?
Il repensa à la
lettre de menace. La signature « Paul Dubreuil » pouvait n’être qu’un
écran de fumée, un moyen de détourner son attention. Et si c’était
Madame Tardivel qui tirait les ficelles dans l’ombre, utilisant le nom
de Dubreuil pour l’intimider, lui Bernard ?
La sonnette de son
téléphone retentit, le tirant de ses réflexions. Un message. Il le lut
rapidement :
— Bernard, peux-tu
passer à mon bureau demain matin ? J’aimerais discuter de ta récente
enquête. Madame Tardivel.
Son cœur fit un
bond. Voilà, elle se manifestait. Elle savait qu’il s’approchait de
quelque chose, et elle voulait sans doute clarifier les choses avant
qu’il n’en sache trop. Bernard se redressa dans son siège, sentant
l’adrénaline monter.
Il prit une
profonde inspiration. Il savait qu’il devait jouer la prudence. Demain,
il irait voir Madame Tardivel. Mais cette fois, il serait prêt. Il
garderait ses questions précises, ses soupçons discrets. Il lui faudrait
des preuves, des indices supplémentaires pour confirmer son hypothèse.
Bernard fit
demi-tour avec sa voiture et se dirigea vers chez lui, son plan en tête.
Il allait enquêter sur Madame Tardivel. Si elle était vraiment derrière
tout ça, il trouverait un moyen de la faire tomber.
Mais il savait que
cette confrontation serait risquée. Madame Tardivel n’était pas du genre
à se laisser démasquer facilement.
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Chapitre 37.
Le face-à-face avec Madame Tardivel
Le lendemain
matin, Bernard se leva avec une étrange nervosité. Il se prépara
rapidement, enfilant une chemise propre, ajustant sa cravate, mais son
esprit était déjà tourné vers la confrontation à venir. La convocation
de Madame Tardivel résonnait dans sa tête comme un avertissement. Il
était sur ses gardes, mais il devait rester calme, maîtriser ses
émotions.
Arrivé au bureau,
l’atmosphère semblait plus lourde que d’habitude. Les collègues
bavardaient à voix basse, comme s’ils pressentaient que quelque chose se
tramait. Bernard ignora les regards furtifs et se dirigea droit vers le
bureau de Madame Tardivel. Il frappa doucement à la porte.
— Entrez, répondit
une voix sèche.
Bernard poussa la
porte. Madame Tardivel était assise derrière son bureau, impeccablement
coiffée, ses lunettes posées sur le bout de son nez, et ses yeux
perçants fixés sur un dossier qu’elle feuilletait. Elle ne leva même pas
le regard en entendant Bernard entrer.
— Asseyez-vous,
Bernard, dit-elle d’une voix froide.
Bernard s’exécuta,
s’efforçant de paraître détendu, bien que son cœur battait à tout
rompre. Madame Tardivel ferma finalement son dossier et releva la tête,
l’observant avec une intensité glaciale.
— Vous savez
pourquoi je vous ai convoqué ? demanda-t-elle, ses doigts tapotant
doucement sur la surface du bureau.
Bernard hésita une
seconde avant de répondre.
— Je suppose que
c’est en rapport avec l’enquête que j’ai menée sur Josiane et… sur Paul
Dubreuil.
Madame Tardivel
esquissa un léger sourire, mais c’était un sourire sans chaleur, presque
mécanique.
— Exact. J’ai
entendu dire que vous vous êtes beaucoup investi dans cette affaire.
Trop, peut-être. Vos recherches commencent à semer le trouble dans le
bureau, Bernard. Cela m’inquiète.
Bernard se
redressa sur sa chaise. Il sentait que chaque mot comptait.
— Je ne pensais
pas que cela causerait autant de problèmes, dit-il, feignant
l’ignorance. Mais vous devez comprendre, Madame Tardivel, cette affaire
m’a touché personnellement. Josiane est une collègue, et je voulais
simplement l’aider à découvrir la vérité.
Madame Tardivel
acquiesça lentement, ses yeux ne quittant pas Bernard une seconde.
— La vérité,
répéta-t-elle, comme si elle goûtait chaque syllabe. Vous êtes sûr que
c’est la vérité que vous cherchez, Bernard ? Ou bien… est-ce autre chose
?
Bernard sentit une
goutte de sueur couler le long de sa tempe. Madame Tardivel savait
quelque chose, il en était sûr. Mais quoi ?
— Qu’est-ce que
vous voulez dire ? demanda-t-il prudemment.
Madame Tardivel se
pencha légèrement en avant, croisant ses doigts sur le bureau.
— Vous avez reçu
une lettre, n’est-ce pas ? Une lettre signée Paul Dubreuil.
Bernard fut
surpris. Comment était-elle au courant de ça ? Il se raidit légèrement.
— Oui, répondit-il
simplement.
— Et vous croyez
vraiment que Paul Dubreuil est derrière tout ça ?
Le ton de Madame
Tardivel avait changé. Il était plus doux, presque compatissant, mais
Bernard n’était pas dupe. Elle jouait à un jeu.
— Je ne sais pas
quoi penser, avoua Bernard, jouant la carte de l’honnêteté. Cette lettre
m’a déstabilisé.
Madame Tardivel
hocha la tête, comme si elle comprenait, mais ses yeux brillaient d’une
lueur que Bernard ne pouvait ignorer.
— Vous avez
toujours été un bon employé, Bernard, dit-elle doucement. Mais parfois,
les bonnes intentions peuvent nous conduire sur des chemins dangereux.
Elle se leva
lentement de son siège, fit le tour du bureau et s’approcha de lui.
Bernard sentit la tension monter. Elle se posta derrière lui, et il la
sentit presque respirer dans son cou.
— Je vais vous
donner un conseil, murmura-t-elle. Il y a des choses qu’il vaut mieux ne
pas savoir. Des secrets qu’il vaut mieux ne pas découvrir. Paul
Dubreuil… est une ombre du passé. Et certaines ombres doivent rester
dans l’ombre.
Bernard déglutit
difficilement. Chaque mot de Madame Tardivel résonnait comme une menace
voilée.
Elle fit lentement
le tour de la pièce et s’installa à nouveau derrière son bureau.
— Je vous
conseille d’abandonner cette enquête, Bernard, dit-elle d’une voix
ferme. Pour votre bien… et celui de vos collègues.
Le message était
clair. Bernard savait qu’il ne devait pas insister, du moins pas pour
l’instant. Il hocha lentement la tête.
— Je comprends,
dit-il simplement.
Madame Tardivel
lui adressa un dernier sourire glacial avant de retourner à ses
dossiers.
— Vous pouvez y
aller maintenant.
Bernard se leva,
le cœur lourd. Alors qu’il sortait du bureau, une chose était certaine :
Madame Tardivel cachait quelque chose. Peut-être était-elle même
impliquée dans toute cette histoire. Mais pour l’instant, il n’avait
aucune preuve. Il lui faudrait jouer finement, trouver d’autres pistes
sans se mettre en danger.
Alors qu’il
fermait la porte derrière lui, une pensée le traversa : jusqu’où Madame
Tardivel était-elle prête à aller pour protéger ses secrets ?
__________________________________
Chapitre 38.
Le poids des silences
Bernard, encore
secoué par son entretien avec Madame Tardivel, sortit du bureau en
titubant presque. Les couloirs semblaient plus étroits, plus sombres. Il
sentait le poids de ses soupçons, mais il n’avait aucune preuve
concrète. Ce qu’il lui restait, c’était une conversation pleine de
sous-entendus et un avertissement à peine voilé. Comment pouvait-il
avancer sans déclencher une tempête ?
Il retourna à son
bureau, s’installant lourdement sur sa chaise. Il scruta l’écran de son
ordinateur, mais son esprit vagabondait ailleurs. La lettre, la
conversation avec Josiane, l’homme mystérieux dans le parc… Tout cela
formait un puzzle complexe. Et maintenant, il avait une nouvelle pièce :
Madame Tardivel.
Il était persuadé
qu’elle avait un lien avec Paul Dubreuil. Mais pourquoi prendrait-elle
le risque de s’impliquer dans cette vieille affaire de meurtre ? Pour
protéger quelqu’un ? Pour cacher un secret plus grand encore ? Bernard
sentait qu’il n’avait fait qu’effleurer la surface.
Il devait en
savoir plus sur elle. Elle avait toujours été discrète sur sa vie
privée, mais certaines rumeurs couraient dans les couloirs. Une relation
avec un homme plus âgé… Un mariage raté peut-être ? Paul Dubreuil
était-il cet homme ? Bernard se souvint brusquement d’un ancien collègue
qui avait quitté l’entreprise dans des circonstances mystérieuses il y a
des années. Peut-être avait-il des informations à ce sujet.
Alors qu’il se
perdait dans ses réflexions, une notification apparut sur son téléphone.
Un message de Jules.
—
Bernard, il
faut qu’on parle. J’ai découvert quelque chose d’étrange. Rendez-vous au
parc à midi.
Le message était
court, mais l’urgence était palpable. Bernard hésita un instant. Jules
avait toujours été un peu paranoïaque, mais avec tout ce qui se passait,
il ne pouvait plus ignorer ce genre de signes. Il avait besoin de toutes
les informations possibles.
À midi pile,
Bernard se dirigea vers le parc. Les arbres semblaient s’agiter
doucement sous le vent, comme s’ils chuchotaient des secrets. Le vieux
chêne, si imposant et silencieux, lui rappelait chaque étrange
conversation qu’il avait eue avec lui. La forêt elle-même semblait être
un témoin de tout ce qui se tramait.
Jules l’attendait
sur un banc, visiblement nerveux. Il se balançait d’avant en arrière,
les mains crispées sur ses genoux.
— Jules, qu’est-ce
qui se passe ? Qu’est-ce que tu as découvert ? demanda Bernard en
s’asseyant à côté de lui.
Jules regarda
autour de lui avant de murmurer :
— Je crois que
quelqu’un fouille dans nos affaires, Bernard. J’ai vu des documents sur
ton bureau. Des trucs qui ne devraient pas être là. Des dossiers
confidentiels… sur Paul Dubreuil.
Bernard sentit une
décharge de froid parcourir son échine. Il se tourna vers Jules, choqué.
— Quoi ? Quel
genre de documents ?
— Des copies de
courriels, des rapports d’enquête… Tout semble lié à l’époque où Paul
Dubreuil a disparu. Mais ce qui est encore plus étrange, c’est qu’il y
avait des annotations manuscrites sur les documents.
Bernard fronça les
sourcils.
— Des annotations
? De qui ?
Jules baissa la
voix encore plus.
— Elles
ressemblaient à l’écriture de Madame Tardivel.
Un silence pesant
s’installa. Bernard ne savait plus quoi penser. Cela confirmait ses
pires craintes. Madame Tardivel était bel et bien mêlée à cette affaire.
Mais pourquoi ces documents étaient-ils apparus sur son bureau
maintenant ? Était-ce une mise en garde ? Un piège ?
Il se tourna vers
Jules.
— Écoute, Jules,
il faut qu’on reste discrets. Si elle découvre qu’on sait, on pourrait
être en danger.
Jules hocha la
tête nerveusement, ses yeux scrutant encore une fois les environs comme
s’il s’attendait à voir surgir quelqu’un des arbres.
— Je suis fort
intrigué, Bernard. En arrivant au bureau ce matin les documents avaient
disparu.
Bernard se leva
lentement.
— Merci de m’avoir
prévenu. Reste sur tes gardes. Je vais essayer de comprendre ce qui se
passe.
Ils se séparèrent,
chacun retournant à sa routine quotidienne, mais l’esprit bien loin du
travail. Bernard savait qu’il devait agir vite, mais prudemment. Madame
Tardivel jouait un jeu dangereux, et il était maintenant certain qu’elle
ne reculait devant rien pour protéger ses secrets.
Alors qu’il
s’apprêtait à quitter le parc, Bernard jeta un dernier coup d’œil au
vieux chêne. Quelque chose semblait avoir changé. Le chêne, si calme
d’habitude, semblait presque oppressant. Il savait qu’il devait revenir
lui parler. Peut-être que l’arbre en savait plus qu’il ne voulait bien
dire.
__________________________________
C’est vrai que
Jules n’aurait jamais dû fouiller dans le bureau de Bernard. Ce geste
soulève des questions sur ses intentions, ses motivations, et même sur
son rôle dans cette intrigue.
Peut-être que
Jules se sentait acculé par ce qu’il avait découvert en écoutant la
conversation entre Bernard et le vieux chêne. Son silence prolongé,
suivi de cette fouille indiscrète, pourrait indiquer qu’il est sous
pression ou qu’il cache quelque chose de plus profond. Peut-être
n’est-il pas aussi innocent qu’il le laisse paraître, et ses maux
d'estomac ne seraient-ils qu'une façade pour camoufler son implication ?
Cela pourrait
aussi signifier que Jules commence à douter de Bernard et de sa façon de
gérer l’enquête. Il veut prendre les devants, découvrir ce que Bernard
fait réellement, sans lui faire confiance pleinement.
Est-ce que Jules
aurait un lien avec Madame Tardivel ? Ou a-t-il des informations sur
Paul Dubreuil qu'il n'ose pas révéler directement ?
Chapitre 39.
Les rimes de l’ombre
Bernard retourna à
son bureau avec une sensation étrange. L’information que Jules lui avait
donnée l’agitait, mais il restait calme. Une partie de lui voulait tout
laisser tomber, mais quelque chose le poussait à continuer. Il s’assit
et se mit à fouiller sur son bureau pour vérifier si Jules avait raison.
Rien.
Pas une feuille,
pas un dossier, pas une trace des rapports d’enquête sur Paul Dubreuil.
Bernard sentit son cœur s’accélérer. Comment avaient-ils pu disparaître
si rapidement ? Qui les avait pris ?
À la place des
documents, un simple papier plié reposait en plein milieu de sa pile de
dossiers. Il déplia lentement la feuille et découvrit un long poème,
soigneusement écrit à la main. Le style, les mots, tout rappelait un
auteur du passé, comme un hommage à Baudelaire.
Bernard commença à
lire :
Sous les cieux
lourds où l’ombre danse,
Les branches
murmurent des secrets anciens,
Ses mots sont
lourds, ses racines profondes,
Si mon âme
vacille, c’est que la nuit m’appelle,
Bernard relut
plusieurs fois ces vers, cherchant un sens caché derrière les mots.
C’était de Josiane, il le savait. L’écriture, l’intensité des sentiments
qui s’en dégageaient, tout rappelait les conversations étranges qu’ils
avaient eues ces derniers temps.
Les vers
résonnaient avec un écho sombre. Les mots « l’arbre me parle » et « mes
souvenirs l’enchaînent » le frappèrent particulièrement. Josiane
était-elle plus liée à cette affaire qu’elle ne voulait bien l’admettre
? Ce poème semblait être une confession déguisée, un cri d’angoisse, ou
peut-être une façon de se libérer de quelque chose qu’elle gardait en
elle depuis trop longtemps.
Les références à
l’obscurité, aux branches qui murmuraient, lui rappelaient ses propres
expériences dans le parc. Était-ce un simple poème, ou un message codé ?
Josiane savait-elle plus de choses sur ce qui se tramait autour de Paul
Dubreuil ?
Bernard posa la
feuille sur son bureau, se demandant si ce poème était une façon pour
Josiane de lui dire qu’elle était prête à parler, mais en ses propres
termes. Peut-être était-ce une invitation à creuser davantage, ou alors
un avertissement subtil.
Il soupira, se
leva et regarda par la fenêtre. Les arbres du parc étaient là,
immobiles, imposants, mais désormais, il les voyait différemment. Il ne
pouvait plus les ignorer. Ni eux, ni les mystères qui les entouraient.
Ce poème était la
clé de quelque chose, mais de quoi ?
__________________________________
Chapitre 40.
Les racines du mensonge
Le poème de
Josiane hantait Bernard. Chaque mot s'infiltrait dans ses pensées, comme
une brume qui ne voulait pas se dissiper. Il n’arrivait pas à se
concentrer. La disparition des documents, le poème, tout cela formait
une toile trop complexe pour être simplement une coïncidence.
Il se mit à
marcher nerveusement dans son bureau. L’air semblait lourd, oppressant.
Les arbres, ces témoins silencieux de tant de secrets, s’agitaient dans
sa mémoire. Il fallait qu’il fasse quelque chose. Ce poème était plus
qu’un simple cri poétique, c’était un signal, une énigme à résoudre.
Mais où chercher ?
Bernard sortit du
bureau, son manteau à peine jeté sur ses épaules. Ses collègues le
regardèrent passer sans un mot. Ils avaient l’habitude de ses allées et
venues de plus en plus fréquentes, mais cette fois, quelque chose dans
son attitude était différent. Sa démarche était plus pressée, son regard
plus concentré.
Il se dirigea vers
le parc forestier, comme toujours. Les arbres semblaient l’appeler. Ils
l'avaient fait depuis le début, mais cette fois, leur présence pesait
davantage. Il marchait d’un pas rapide, sa tête pleine de pensées
contradictoires. Il n’avait qu’une seule idée : confronter le chêne.
Arrivé à la
lisière du boisé, Bernard s'arrêta, le souffle court. Le vieux chêne
était là, massif et immobile, tel un gardien des secrets du passé.
Bernard se posta devant lui, les mains tremblantes. Il devait poser la
question qui le brûlait depuis qu’il avait lu le poème de Josiane.
— Qu’est-ce que tu
caches ? murmura-t-il, presque pour lui-même. Je sais que tu as vu et
entendu des choses. Je sais que tu ne dis pas tout.
Le silence se fit.
Pas un souffle de vent, pas un murmure de feuille. Seul le chêne,
immense et impassible, semblait peser de tout son poids sur cette
conversation absurde. Bernard se sentit soudain ridicule, mais il
insista.
— Josiane. Elle
t’a parlé. Elle a parlé avec toi, non ? C’est bien toi qu’elle mentionne
dans ce poème. Alors, dis-moi la vérité. Que s’est-il passé entre elle
et cet homme ?
Un craquement
sourd brisa le silence. Bernard fit un pas en arrière, surpris. Les
branches du chêne semblaient bouger lentement, comme si l’arbre se
réveillait de son long sommeil. Bernard sentit son cœur s’accélérer.
Était-ce une réponse ?
— Ils sont tous
menteurs, Bernard, dit soudain une voix grave et profonde, venant de
l'arbre.
Le souffle de
Bernard se coupa. L’arbre acceptait de parler. Il l’entendait
distinctement.
— Qui est menteur
? demanda Bernard, sa voix pleine de nervosité.
— Tous. Josiane.
Son mari. Paul Dubreuil. Ils cachent la vérité, et toi, tu es là à
chercher des réponses où il n’y en a pas. Tu es piégé dans leurs jeux.
Bernard recula,
ses mains moites, l’esprit confus. Ce qu’il entendait n’avait aucun
sens, mais une part de lui voulait croire l’arbre.
— Paul Dubreuil…
murmura-t-il. Où est-il ? Est-il toujours en vie ?
Un autre
craquement sinistre, puis le chêne sembla se pencher légèrement, comme
pour chuchoter un dernier secret :
— Cherche dans les
racines, Bernard. Là où tout commence, et là où tout finit.
Bernard resta
pétrifié, incapable de bouger. Les racines… Que voulait dire cet arbre ?
Était-ce une métaphore, ou parlait-il littéralement ?
Il tourna les
talons, prêt à partir, mais une dernière phrase de l’arbre le figea sur
place :
— Méfie-toi de
ceux qui t’entourent. Ceux qui disent t’aider sont souvent les plus
proches du danger.
__________________________________
Chapitre 41.
Les ombres du passé
Bernard quitta le
parc en titubant, encore sous le choc des paroles du chêne. « Cherche
dans les racines. » Que voulait dire cet arbre ? Pourquoi avait-il parlé
avec une telle clarté, après des mois de murmures et d’énigmes ? Une
part de lui voulait tout abandonner, mais il savait qu'il n'en avait pas
fini avec cette histoire.
Le soir, dans son
appartement, Bernard passa en revue tout ce qu’il avait découvert. Les
documents volatilisés, le poème de Josiane, et maintenant cet
avertissement énigmatique du chêne. Il alluma une lampe et sortit un
vieux carnet, dans lequel il commença à noter ses pensées.
« Les racines.
Paul Dubreuil. Le parc. »
Plus il écrivait,
plus une idée germait dans son esprit. Le parc forestier n’était pas
seulement un endroit de détente. Il était plus que cela. Peut-être y
avait-il des secrets enfouis dans ce bois depuis des années. Des racines
qui n’étaient pas seulement celles des arbres.
Le téléphone de
Bernard vibra sur la table, brisant sa concentration. Un message de
Jules. « On doit parler. J'ai trouvé quelque chose. »
Bernard fronça les
sourcils. Il n’avait plus vraiment confiance en Jules. Leur dernière
interaction avait été trop bizarre, et
surtout après avoir découvert qu’il fouillait dans son bureau.
Mais la curiosité l’emporta. Peut-être Jules avait-il découvert quelque
chose de plus.
Il se rendit au
petit café où ils se retrouvaient habituellement. Jules était déjà assis
dans un coin sombre, les yeux rivés sur un carnet noir qu’il feuilletait
nerveusement.
— Je n’ai pas
beaucoup de temps, dit Bernard en s’asseyant. Qu’est-ce que tu as trouvé
?
Jules leva les
yeux, visiblement troublé.
— J’ai fouillé un
peu plus sur Paul Dubreuil, dit-il d'une voix basse. J’ai trouvé un
ancien article de journal, quelque chose que personne n’a vraiment
remarqué à l’époque. Il a été vu pour la dernière fois dans ce parc,
avant de disparaître pour de bon.
Bernard resta
silencieux, attendant la suite.
— Mais ce n’est
pas tout, continua Jules. Les gens disaient qu’il avait un endroit dans
le parc, une sorte de cachette. Un endroit où il se terrait quand les
choses devenaient trop dangereuses pour lui.
— Une cachette ?
répéta Bernard, incrédule. Et pourquoi personne ne l’a trouvée en vingt
ans ?
— Parce qu’il y a
une partie du parc que personne n’a explorée en détail, dit Jules en
baissant encore plus la voix. Une vieille légende raconte que certaines
zones du bois sont protégées, inaccessibles, sauf pour ceux qui
connaissent le chemin. Des zones où les racines sont profondes et
cachent plus que des arbres.
Le mot « racines »
fit tilter Bernard. Cela faisait écho au poème de Josiane et aux paroles
du chêne. Était-ce là où Paul Dubreuil s’était caché toutes ces années ?
Avait-il créé une sorte de sanctuaire dans les profondeurs du bois ?
— Je veux que tu
m’aides à chercher, dit Jules, avec une insistance inhabituelle. Si
Dubreuil est vraiment là-bas, on peut découvrir des choses qui vont bien
au-delà de ce qu’on imagine.
Bernard hésita.
Cette affaire devenait de plus en plus étrange. Mais il ne pouvait
ignorer les pistes qui s’accumulaient. Paul Dubreuil, Josiane, le chêne,
les racines… Tout semblait pointer vers une seule chose : le cœur du
parc.
— D’accord,
répondit Bernard après un long silence. Mais on fait ça à ma manière.
Pas de précipitation. Je veux savoir exactement où on met les pieds.
Jules acquiesça,
soulagé.
— Demain, alors.
On se retrouve à l’entrée du parc à l’aube.
Bernard hocha la
tête et se leva pour partir, mais avant de quitter le café, il se tourna
vers Jules une dernière fois.
— Une dernière
chose, dit-il. Pourquoi tu tiens tant à cette enquête ? Qu’est-ce que tu
cherches vraiment ?
Jules le regarda
droit dans les yeux, son expression indéchiffrable.
— La vérité,
Bernard. Comme toi.
Mais quelque chose
dans son regard disait le contraire.
__________________________________
Chapitre 42. Les profondeurs cachées
Le jour s’était
levé sur le parc, enveloppant les arbres d’une lumière douce, presque
irréelle. Bernard, équipé d’un sac à dos, se tenait à l’entrée du bois,
jetant un regard inquiet autour de lui. Jules n’était pas encore là. Il
vérifia l’heure sur son téléphone, une légère nervosité lui traversant
l’esprit. Peut-être avait-il rêvé toute cette histoire. Peut-être que
les arbres ne parlaient pas réellement, que tout cela n’était qu’un
délire né de son obsession pour cette enquête.
Un craquement
derrière lui le fit sursauter. Jules arrivait enfin, essoufflé, avec une
expression tendue.
— Désolé pour le
retard, murmura-t-il. Prêt à y aller ?
Bernard acquiesça,
et ensemble, ils pénétrèrent plus profondément dans le bois. Les
sentiers familiers se transformaient en sentiers inconnus, les arbres
devenaient de plus en plus imposants, leur ombre recouvrant le sol comme
un voile mystérieux. À mesure qu’ils avançaient, l’atmosphère changeait.
Les bruits du parc s’évanouissaient, remplacés par un silence pesant,
presque palpable.
— Il y a quelque
chose de bizarre ici, souffla Bernard, les yeux plissés. Comme si tout
nous observait.
— Ce n’est pas
qu’une impression, répondit Jules d’une voix tremblante. Je crois que
nous sommes proches.
Ils arrivèrent
bientôt à une clairière, encerclée par des arbres tordus et recouverts
de mousse. L’air y était étrangement plus frais. Bernard s’arrêta net.
Au centre de la clairière, une ouverture béante dans le sol se
dévoilait, une sorte de grotte entourée de racines épaisses, noueuses,
semblant protéger son entrée comme les doigts crochus d’une main géante.
— C’est ici,
chuchota Jules. C’est là que Paul Dubreuil se serait caché.
Bernard s’avança
prudemment, ses pas résonnant dans le silence étrange. Les racines qui
bordaient l’ouverture semblaient presque vibrer sous ses pieds, comme si
elles avaient leur propre vie. Il jeta un coup d'œil à Jules, qui le
suivait de près, les yeux rivés sur le sol.
— Je ne suis pas
sûr que ce soit une bonne idée, murmura Bernard. Et si Dubreuil n’était
pas ici ? Et si c’était autre chose ?
Mais Jules ne
répondit pas. Son attention semblait totalement absorbée par
l’ouverture.
Sans attendre, il
s’accroupit et commença à examiner les racines. Une minute passa, puis
deux. Bernard s’approcha pour voir ce qu’il faisait, mais à cet instant,
Jules se redressa brusquement, un éclat de métal entre les mains.
— Regarde ça,
dit-il en lui tendant l’objet.
C’était une
vieille montre en argent, gravée de deux initiales : P. D.
Bernard sentit un
frisson lui parcourir l’échine. Il n’y avait aucun doute. C’était la
montre de Paul Dubreuil.
— C’est
impossible, balbutia Bernard. Comment peut-elle être là après tant
d’années ?
Jules haussa les
épaules, le regard brillant.
— Ça prouve qu’il
était ici. Et s’il a laissé ça derrière lui, peut-être qu’il y a
d’autres indices à trouver.
Ils échangèrent un
regard silencieux. Bernard savait que la décision qui se dressait devant
lui n’était pas anodine. S’ils entraient dans cette grotte, il n’y
aurait peut-être pas de retour en arrière. Mais pouvait-il vraiment
abandonner maintenant, après être allé si loin ?
— On y va, dit-il
finalement. Si Dubreuil est là-dessous, on le trouvera.
Jules acquiesça,
et ensemble, ils se penchèrent pour entrer dans l’ouverture sombre,
laissant derrière eux la lumière rassurante du jour.
À l’intérieur de
la grotte, l’air était encore plus frais, presque glacé. Le sol sous
leurs pieds était tapissé de vieilles racines et de pierres humides. Les
parois de la caverne semblaient vibrer d'une énergie ancienne, comme si
des siècles de secrets y étaient enfouis.
— Tu sens ça ?
murmura Bernard. C’est comme si l’air lui-même était vivant.
Jules ne répondit
pas. Il avançait lentement, ses yeux scrutant chaque recoin de
l'obscurité. Soudain, un bruit sourd résonna devant eux. Un craquement
profond, venu des entrailles de la terre. Ils s’arrêtèrent net.
— Qu’est-ce que
c’est ? demanda Bernard, le souffle court.
Un autre
craquement retentit, suivi d’un mouvement dans les ténèbres. Bernard
leva sa lampe de poche, et son faisceau éclaira une forme gigantesque.
Devant eux, une racine massive semblait se tordre lentement, comme une
créature vivante.
— C’est… c’est
impossible, balbutia Bernard.
Mais avant qu’il
ne puisse dire quoi que ce soit de plus, la racine se mit à bouger plus
vite, se levant du sol comme un serpent. Puis elle plongea brusquement
vers eux, manquant de peu la tête de Jules.
— Cours ! hurla
Bernard, attrapant Jules par le bras.
Ils se
précipitèrent hors de la grotte, les battements de leurs cœurs résonnant
dans leurs oreilles. Derrière eux, les racines semblaient se rapprocher,
menaçantes, comme pour les engloutir à tout jamais.
Ils atteignirent
enfin l’entrée de la caverne, haletants, et se jetèrent dans la lumière
du jour. Le silence revint aussitôt, comme si rien ne s’était passé.
— Qu’est-ce que
c’était ? souffla Jules, le visage blême.
Bernard secoua la
tête, incapable de répondre. Mais une chose était sûre : ce qu’ils
avaient vu sous la terre n’avait rien de naturel. Et maintenant, plus
que jamais, il était déterminé à découvrir la vérité.
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Chapitre 43. Les ombres du passé
Bernard n’avait
pas fermé l’œil de la nuit. Paul Dubreuil hantait ses pensées, cet homme
disparu depuis si longtemps, accusé du meurtre de sa femme et pourtant
introuvable. Et maintenant, une montre, gravée de ses initiales,
réapparaissait dans une grotte du parc. Tout cela n’avait aucun sens.
Le lendemain, à la
première heure, Bernard prit une décision. Il n’avait plus le choix : il
devait parler à Josiane. Son père était impliqué d’une manière ou d’une
autre, et elle seule pourrait peut-être l’aider à comprendre.
Il l’appela, mais
elle ne répondit pas. Il essaya plusieurs fois, puis finit par lui
envoyer un message, prétextant une rencontre urgente. Quelques heures
plus tard, elle accepta de le rencontrer dans un café en ville. Bernard
s'y rendit avec une boule au ventre. Il n'était pas certain de la
réaction qu'elle aurait en apprenant ses récentes découvertes.
Josiane
l’attendait déjà, assise dans un coin, le regard perdu dans son café.
Elle avait l’air fatiguée, comme si le poids de cette affaire l’avait
profondément affectée. Bernard s’assit en face d’elle, hésitant un
moment avant de prendre la parole.
— Je ne vais pas y
aller par quatre chemins, Josiane. Il faut que tu saches ce que j’ai
découvert.
Elle releva la
tête, un peu agacée.
— J’ai bien reçu
tes messages, mais je ne comprends pas ce que tu cherches à me dire. On
a déjà parlé de tout ça.
— Oui, mais cette
fois, c’est différent. Jules et moi avons retrouvé la montre de ton
père. Elle était sous terre, dans une sorte de grotte. Et il y a autre
chose, quelque chose qui ne va pas.
Josiane resta
silencieuse, ses mains tremblant légèrement autour de sa tasse.
— C’est
impossible, murmura-t-elle. Mon père… il a disparu depuis si longtemps.
Comment pourrais-tu retrouver sa montre maintenant ?
Bernard sortit la
montre de sa poche et la posa doucement sur la table. L’argent terni par
les années reflétait à peine la lumière tamisée du café.
Josiane la fixa,
pétrifiée, puis tendit la main pour la toucher. Ses doigts caressèrent
le métal froid, comme si elle cherchait à réveiller un souvenir enfoui.
— Où l’avez-vous
trouvée ? demanda-t-elle enfin, sa voix à peine audible.
— Dans le parc,
répondit Bernard. Mais ce n’est pas tout. Il y a autre chose là-bas. Des
racines… qui bougent. Je sais que ça semble fou, mais elles semblaient
vouloir nous piéger. C’était comme si la terre elle-même voulait nous
empêcher d’en sortir.
Josiane recula
légèrement sur sa chaise, visiblement troublée.
— Des racines qui
bougent ? Bernard, tu te rends compte de ce que tu dis ? C’est absurde !
— Je sais !
s’exclama-t-il. Mais tout dans cette affaire est absurde ! Ton père qui
disparaît, cette montre qui réapparaît, et maintenant ces phénomènes
étranges dans le bois… Il y a quelque chose de plus grand ici, quelque
chose que je ne comprends pas encore.
Josiane baissa la
tête, et Bernard vit des larmes couler silencieusement sur ses joues.
— Je voulais
croire que tout cela était derrière nous, murmura-t-elle. Que mon père
avait simplement fui et qu’on ne le retrouverait jamais. Mais cette
montre… Si elle est là, cela veut dire qu’il est peut-être revenu.
Peut-être qu’il est encore vivant.
Bernard tendit la
main pour lui serrer doucement le bras.
— On va le
découvrir ensemble. Mais pour cela, j’ai besoin de savoir ce que tu
sais. Tout, Josiane. Je ne peux pas continuer cette enquête seul.
Elle renifla
doucement, essuyant ses larmes d’un revers de main.
— Je t’ai dit la
vérité, Bernard. Mon père était un homme bon, mais il a changé après la
mort de ma mère. Il était persuadé qu’elle avait été assassinée, que
quelqu’un l’avait tuée dans ce parc. Mais personne ne l’a cru. Ils l’ont
accusé, et il a fui. Je n’ai plus jamais entendu parler de lui.
— Alors pourquoi
m’a-t-il envoyé une lettre ? de reprendre Bernard. Pourquoi me
demande-t-il d’abandonner l’enquête ?
Josiane écarquilla
les yeux.
— Quelle lettre ?
Bernard sortit
l’enveloppe froissée de sa poche et la lui tendit. Josiane l’ouvrit
d’une main tremblante et lut les quelques lignes inscrites à
l’intérieur. Elle laissa échapper un petit cri.
— Ce n’est pas son
écriture, murmura-t-elle. Ce n’est pas lui !
Bernard se figea.
— Alors, qui l’a
écrite ?
Le mystère
s’épaississait. Et cette fois, Bernard savait qu’il ne pourrait plus
reculer. Il fallait aller jusqu’au bout, peu importe où cela le
mènerait.
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Chapitre 44.
Le retour du chêne
Bernard se
trouvait à nouveau dans le parc, face au vieux chêne centenaire. Ce même
chêne qui avait, quelques semaines plus tôt, révélé des secrets
troublants. Aujourd’hui, il était là pour obtenir des réponses. La
montre retrouvée, la lettre mystérieuse… tout le ramenait ici, à ce lieu
étrange et envoûtant.
Le vent soufflait
doucement à travers les branches, mais cette fois, l’atmosphère était
différente. Le chêne semblait plus silencieux, comme s’il hésitait à
parler. Bernard posa sa main sur l'écorce rugueuse, comme pour sentir
une quelconque vibration, un signe que l’arbre lui livrerait encore une
fois ses confidences.
— Tu sais des
choses, chuchota Bernard en scrutant les racines qui se tordaient
légèrement sous la terre. Mais qu’est-ce que tu caches ?
Le chêne resta
muet. Bernard sentit une frustration monter en lui. Il s’était toujours
senti ridicule de parler à un arbre, mais après tout ce qu’il avait
découvert, il n’avait plus rien à perdre. Il prit une grande
respiration.
— C’est Paul
Dubreuil, n’est-ce pas ? Tu sais où il est. Dis-moi ce que tu sais. Tu
as vu quelque chose, j’en suis sûr.
Un bruissement
léger traversa les feuilles, comme une réponse timide. Puis, après un
long moment de silence, la voix du chêne s’éleva enfin, grave et lente.
— L’homme que tu
cherches est plus près que tu ne le crois. Il rôde dans ces bois depuis
des années, observant, attendant.
Bernard se figea.
Il jeta un coup d’œil autour de lui, mais il n’y avait que des ombres
dans la forêt.
— Paul Dubreuil ?
Tu veux dire qu’il n’a jamais quitté le parc ?
— Il est ici,
murmura le chêne, mais il n’est plus celui que tu as connu.
Ces mots
résonnèrent dans la tête de Bernard comme un coup de tonnerre. Que
voulait dire cet arbre par « plus celui que tu as connu » ? L’idée que
Paul Dubreuil ait pu vivre caché tout ce temps dans le parc était déjà
difficile à avaler, mais l’idée qu’il ait changée le troublait encore
plus.
— Je ne comprends
pas, insista Bernard. S’il est ici, pourquoi n’a-t-il jamais fait signe
à Josiane ? Pourquoi pense-t-on qu’il avait tué sa mère ?
Le chêne soupira,
ses branches se balançant légèrement sous le vent.
— Il n’a jamais
voulu de tout ça. Mais des forces plus grandes que lui l’ont emprisonné.
Des racines bien plus profondes que tu ne peux l’imaginer.
— Des forces ?
Quelles forces ?
Le silence
s’abattit à nouveau, lourd et pesant. Bernard serra les poings. L’arbre,
à nouveau, se murait dans ses secrets.
Soudain, une voix
derrière lui retentit.
— Tu es toujours
ici, à parler à cet arbre maudit ?
C’était Jules. Il
se tenait là, l’air exaspéré, les bras croisés.
— Tu n’as toujours
pas compris que tout cela n’est qu’un jeu de dupes, Bernard ? Ces
histoires d’arbres qui parlent, de disparitions… Tu te fais des idées !
— Tous deux, nous
avons retrouvé la montre de Paul Dubreuil, répondit Bernard sèchement.
Et cet arbre sait des choses. Il a vu des choses. Tu ne veux pas
comprendre, Jules.
— Oh, je comprends
très bien, répliqua Jules avec un ricanement. Tu deviens fou. Tu te
laisses emporter par tout ça, et pendant ce temps, tu perds de vue la
réalité.
Bernard le
dévisagea, furieux.
— La réalité ?
Quelle réalité ? Celle où un homme est accusé de meurtre sans preuve ?
Celle où sa fille est manipulée par je ne sais quelle force ? Non,
Jules, c’est toi qui ne comprends rien !
Jules haussa les
épaules, l’air résigné.
— Crois ce que tu
veux. Mais un jour, tu réaliseras que tout cela ne mène nulle part. Ce
chêne n’a rien à te dire. Et Paul Dubreuil ? Il est probablement mort
depuis longtemps.
Bernard secoua la
tête, refusant d’abandonner.
— Si tu ne veux
pas m’aider, alors va-t’en. Mais moi, je vais découvrir la vérité. Même
si je dois y passer toute ma vie.
Jules le regarda
une dernière fois avant de tourner les talons, disparaissant entre les
arbres. Bernard resta seul face au chêne, déterminé.
— Je reviendrai,
dit-il à l’arbre.
Il quitta le parc,
le cœur lourd. La nuit tombait, mais une nouvelle lueur d’espoir
brillait dans son esprit. Paul Dubreuil était peut-être encore vivant.
Mais s’il voulait le retrouver, il allait devoir aller plus loin,
creuser plus profond. Le chêne avait ouvert une nouvelle porte, mais il
ne la traverserait pas seul.
La question
restait : qui tirait réellement les ficelles de cette sombre histoire ?
Et combien de secrets le parc cachait-il encore ?
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Chapitre 45.
Les racines du passé
Bernard n’arrivait
pas à se défaire de cette nouvelle révélation. La voix du chêne
résonnait dans sa tête, ses paroles mystérieuses tournaient en boucle.
Paul Dubreuil n’avait peut-être jamais quitté les environs. Il aurait pu
vivre dans l’ombre, caché dans ce parc que Bernard fréquentait, sans le
savoir.
Le lendemain,
Bernard reprit son courage à deux mains et décida d’enquêter
discrètement. Il passa d’abord par la salle des archives de la
bibliothèque municipale, espérant trouver un dossier qui lui fournirait
un indice. Il ouvrit une vieille armoire métallique qui grinça en
s’ouvrant. Les dossiers jaunis par le temps ne contenaient rien de très
utile… jusqu’à ce qu’il tombe sur un nom familier :
Paul Dubreuil.
Un frisson parcourut son échine.
Il sortit le
dossier avec précaution et l’ouvrit. Les premières pages relataient
l’affaire du meurtre de la mère de Josiane. Selon les rapports, Paul
avait été vu pour la dernière fois un soir de tempête, près du parc. Il
y avait une photo de lui, plus jeune, mais avec le même regard perçant
que Bernard avait vu sur une photo que Josiane lui avait montrée.
Un détail attira
son attention :
Paul Dubreuil était passionné par la botanique, en
particulier par les arbres. Il avait même participé à plusieurs projets
de préservation de la forêt locale, celle-là même où se trouvait le
chêne centenaire. Une note manuscrite, écrite en marge, mentionnait que
Paul passait des heures à observer les arbres, à croire que ces êtres
immobiles lui parlaient.
Bernard eut un
vertige. Et si tout cela n’était pas une coïncidence ? Le lien entre
Paul et le parc était plus fort qu’il ne l’avait imaginé. Il referma le
dossier et rangea tout soigneusement. Il devait en parler à quelqu’un.
En arrivant au
bureau, il croisa Madame Tardivel dans le couloir. Elle le fixa
longuement, les bras croisés, l’air songeuse.
— Bernard, tu
sembles préoccupé, dit-elle calmement. Tu sais, il ne faut pas toujours
croire tout ce qu’on entend dans ce parc.
Son ton avait
changé. Il y avait une froideur qu’il n’avait jamais remarquée
auparavant. Un malaise s’installa.
— Vous savez
quelque chose, Madame Tardivel, n’est-ce pas ? lança Bernard, presque
sur un coup de tête. Quelque chose à propos de Paul Dubreuil… et du
parc.
Madame Tardivel
écarquilla légèrement les yeux, mais elle se reprit rapidement. Elle se
redressa, un sourire calculé aux lèvres.
— Je ne sais pas
de quoi tu parles. Ce vieux mystère de Paul est enterré depuis
longtemps. Tu ferais bien de te concentrer sur ton travail, Bernard. Ces
histoires ne mènent nulle part.
Bernard fronça les
sourcils. Elle savait. Il en était convaincu. Pourquoi cette femme,
jusque-là si bienveillante, cherchait-elle à enterrer l’affaire ?
Pourquoi cherchait-elle à l’en détourner ?
Il lui tourna le
dos sans répondre et retourna à son bureau, le cœur battant. Tout se
brouillait dans sa tête. Jules, le chêne, Paul, Josiane, Madame
Tardivel… Qui tirait réellement les ficelles ? Une nouvelle piste
commençait à se dessiner, mais elle restait fragile. Il fallait être
prudent.
En fin de journée,
en revenant à son bureau qu’il avait quitté momentanément, Bernard
trouva une enveloppe déposée sur son siège. Elle portait son nom, mais
l’écriture lui était inconnue. Il l’ouvrit avec précaution.
À l’intérieur, une
simple feuille, avec deux mots inscrits en lettres capitales :
ARRÊTE TOUT.
Bernard déglutit.
Cette affaire commençait à prendre une tournure bien plus inquiétante
qu’il ne l’avait imaginé. Et s’il continuait, il savait qu’il
s’aventurait sur un terrain dangereux.
Mais Bernard
n’était pas du genre à abandonner. Le mystère de Paul Dubreuil et de ce
parc l’appelait. L’arbre avait parlé, et maintenant, Bernard devait
aller au bout. Peu importe le prix à payer.
Il sortit du
bureau avec un objectif clair : cette nuit, il retournerait dans le
parc. Seul. Et cette fois, il comptait bien obtenir les réponses qu’il
cherchait depuis si longtemps.
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Chapitre 46.
L’ombre dans la forêt
Bernard marchait
d’un pas décidé, la nuit tombée. Le parc forestier s’étendait devant
lui, calme et mystérieux. Chaque bruissement de feuilles sous ses pieds
résonnait dans l’air frais. Il ne pouvait plus reculer. Cette affaire le
hantait jour et nuit, et ce soir, il comptait confronter la vérité.
L’ombre des arbres
s’étirait sous la lueur de la lune. Le chêne centenaire, majestueux et
silencieux, se dressait en avant de lui. Bernard ralentit en
l’apercevant. Il avait toujours trouvé cet arbre impressionnant, mais ce
soir, il lui semblait presque menaçant.
Il s’arrêta à
quelques mètres du tronc. Ce vieil arbre avait été témoin de tant
d’événements. Il savait, mais restait parfois muet. Bernard inspira
profondément et murmura :
— J’ai besoin de
réponses. Je sais que tu m’as déjà informé… Je sais que tu as vu des
choses.
Le vent souffla
légèrement, faisant osciller les branches. Il attendit, mais aucune
réponse ne vint. Rien que le silence de la nuit. Bernard sentit un
frisson parcourir son échine. Et si tout cela n’était que le fruit de
son imagination ?
Soudain, un
craquement derrière lui. Il se retourna brusquement, les poings serrés.
Il distingua une silhouette parmi les arbres. Quelqu’un l’observait.
— Qui est là ?
demanda-t-il, la voix plus tremblante qu’il ne l’aurait voulu.
La silhouette ne
bougea pas. Bernard sentit son cœur battre la chamade. Était-ce Paul
Dubreuil ? Était-ce l’homme qui avait signé cette lettre menaçante ? Il
s’avança d’un pas, prêt à faire face.
— Montrez-vous !
L’ombre s’éloigna
lentement, presque silencieusement. Bernard, piqué par une curiosité
irrésistible, se mit à la suivre. Il slalomait entre les arbres, ses pas
s’accélérant, son souffle devenant plus rapide. La silhouette
disparaissait et réapparaissait, toujours à quelques mètres de lui.
Enfin, elle
s’arrêta près d’un vieux banc en bois, presque caché par la végétation.
Bernard s’approcha prudemment, les muscles tendus. Puis, la silhouette
se tourna. Un homme, grand, aux traits tirés, au regard perçant. L’homme
que Bernard avait vu dans la photo.
Paul Dubreuil.
— Vous… vous êtes
Paul, dit Bernard, le souffle court.
L’homme ne
répondit pas tout de suite. Il le fixait simplement, comme s’il jaugeait
la situation. Puis, il hocha lentement la tête.
— Qu’est-ce que
vous voulez ? demanda Bernard, sur la défensive.
Paul resta
silencieux un moment avant de parler, sa voix grave et rauque.
— Je ne veux rien
de toi, Bernard. Mais tu t’es aventuré trop loin. Cette enquête, elle ne
te concerne pas.
Bernard serra les
poings. Il n’allait pas reculer maintenant.
— C’est vous qui
avez tué votre femme ?
Paul le fixa d’un
regard intense, mais ne répondit pas directement. Il détourna les yeux
vers un grand tilleul , comme si l’arbre détenait les réponses à sa
place.
— Tout ça est
derrière moi, murmura-t-il finalement. Tu ne comprendrais pas… Personne
ne comprendrait.
— Alors
expliquez-moi ! insista Bernard. Pourquoi Josiane pense que vous êtes
mort ? Pourquoi fuir depuis vingt ans ? Et qu’est-ce que le chêne a à
voir là-dedans ?
Un silence pesant
tomba sur la scène. Paul semblait sur le point de répondre, mais
soudain, un bruit de pas se fit entendre derrière eux. Bernard se
retourna vivement. Cette fois, c’était Jules. Essoufflé, les yeux
écarquillés, il s’avançait précipitamment.
— Bernard, il faut
qu’on parte, maintenant ! lança-t-il, la voix remplie de panique.
— Quoi ? Qu’est-ce
qui se passe ? demanda Bernard, troublé.
— La police… ils
arrivent. Quelqu’un les a appelés. Il faut qu’on parte avant qu’ils nous
trouvent ici !
Bernard se tourna
vers Paul, qui restait impassible. Un sourire amer se dessina sur son
visage.
— C’est peut-être
trop tard pour moi, dit Jules doucement. Mais toi, tu peux encore t’en
sortir. Pars, Bernard. Ne cherche plus.
Avant que Bernard
ne puisse répondre, le bruit des sirènes se fit entendre au loin. Jules
avait changé d’idée. Il attrapa Bernard par le bras et l’entraîna avec
lui à travers les arbres. Ils couraient dans la nuit, le cœur battant,
laissant Paul derrière eux.
Bernard savait
qu’il n’en avait pas fini avec cette histoire. Mais pour l’instant, il
n’avait qu’une option : fuir.
De son côté, Paul
était allé se cacher dans la partie très touffu du parc. La police ne
trouva aucune trace de lui.
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Chapitre 47.
Le poids des secrets
Bernard se
réveilla en sursaut. La lumière grise de l’aube perçait à travers les
rideaux de son appartement. Il s’était assoupi sur le canapé, les
vêtements encore froissés de la veille. La course effrénée avec Jules
lui revenait en tête comme un mauvais rêve. Paul Dubreuil, le mystérieux
père de Josiane, s’était finalement dévoilé, mais rien ne s’était passé
comme prévu.
Il se leva
péniblement, le dos courbaturé, et se dirigea vers la cuisine pour se
préparer un café. Le silence de l’appartement lui pesait lourdement. Il
tourna en boucle les derniers événements. Que devait-il faire maintenant
? Appeler la police ? Non, il n’était pas prêt pour ça. D’autant plus
que Paul l’avait supplié de ne plus s’en mêler. Mais pouvait-il vraiment
ignorer ce qu’il avait découvert ?
Alors qu’il
s’apprêtait à verser son café, le téléphone vibra sur la table. Un
message. Il fronça les sourcils en voyant le numéro inconnu.
« Il est encore
temps d’abandonner, Bernard. Éloigne-toi de cette affaire avant qu’il ne
soit trop tard. »
Il sentit une
vague d’angoisse monter en lui. C’était clairement une menace. Mais de
qui ? Paul Dubreuil ? Ou quelqu’un d’autre ? Il regarda par la fenêtre,
comme s’il s’attendait à voir un visage familier dans la rue, mais tout
semblait normal. Une panique sourde s’insinua en lui. Quelqu’un le
surveillait.
La sonnerie de
l’interphone le fit sursauter. Il hésita une seconde avant de décrocher.
— C’est moi,
Jules, lança la voix à l’autre bout du fil. Laisse-moi monter, on doit
parler.
Bernard hésita.
Après la fuite de la nuit dernière, il ne s’attendait pas à revoir Jules
aussi vite. Pourtant, il appuya sur le bouton pour ouvrir la porte.
Quelques instants plus tard, Jules entra, l’air fatigué, les traits
tirés.
— Il faut qu’on
fasse quelque chose, lâcha-t-il d’un coup. On ne peut pas continuer
comme ça, Bernard. Ils vont nous tomber dessus.
Bernard hocha la
tête, tout aussi nerveux. Il se laissa tomber sur une chaise, fixant
Jules.
— Mais qui,
exactement ? demanda-t-il, l’air abattu. Qui est derrière tout ça ? Paul
? La police ? Ou quelqu’un d’autre ?
Jules secoua la
tête, visiblement dépassé.
— Je ne sais pas,
mais je sens qu’on est surveillés. Depuis que t’as commencé à fouiner,
tout est parti en vrille.
Bernard fronça les
sourcils.
— Et qu’est-ce que
tu proposes, alors ? De fuir encore ? De rester planqués chez nous
jusqu’à ce que ça se tasse ?
— Non… répondit
Jules, hésitant. Je pense qu’on doit trouver qui est derrière tout ça.
Si on veut s’en sortir, il faut comprendre ce qui se passe vraiment. Et
vite.
Bernard sentit une
boule se former dans son estomac. Jules avait raison, mais la
perspective de continuer cette enquête lui donnait le vertige.
Jusqu’ici, rien n’avait été simple, et il craignait que la suite ne soit
encore plus dangereuse.
— D’accord,
finit-il par dire. Mais il va falloir qu’on fasse ça discrètement. Et on
ne peut pas se fier à tout le monde. Je commence à douter de certaines
personnes…
Jules le regarda
avec méfiance.
— Qui, par exemple
?
— Madame Tardivel,
lâcha Bernard après un instant d’hésitation. Elle a toujours eu un
comportement étrange… et puis, elle semble en savoir bien plus que ce
qu’elle veut bien dire.
Jules écarquilla
les yeux, surpris.
— La directrice ?
Tu crois qu’elle est impliquée dans cette histoire ?
— Je n’en suis pas
sûr, mais je sais qu’elle me cache des choses. Quand je lui ai parlé de
l’agression dans le parc, elle a agi comme si elle savait quelque chose…
Et puis, ces documents disparus dans mon bureau, le poème de Josiane qui
apparaît à la place, c’est trop étrange.
Un silence
s’installa. Bernard et Jules se regardaient, incertains de la direction
à prendre. Ils savaient que la suite serait risquée, mais ils n’avaient
plus le choix.
— On va devoir la
confronter, dit Bernard finalement. Mais pas tout de suite. D’abord, on
va retourner au parc ce soir. Je veux voir si le chêne a autre chose à
dire. Peut-être qu’il pourra nous éclairer un peu plus sur ce qui se
trame réellement.
Jules hocha la
tête, approuvant le plan, bien que visiblement nerveux. Ils allaient
devoir jouer finement, et cette fois, ils ne pouvaient pas se permettre
de faire des erreurs.
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Chapitre 48. La capture dans l’ombre
Le parc était
plongé dans une tranquillité trompeuse. Les arbres, immobiles et
silencieux, semblaient observer les événements qui allaient se dérouler.
Les feuilles bruissantes sous le vent léger offraient un contraste
apaisant avec la tension qui s’accumulait parmi les protagonistes de
cette journée décisive.
Bernard, en proie
à un tourbillon d’émotions, s’était rendu au parc avec Jules, espérant
trouver des réponses auprès du chêne centenaire. Ce qu’ils ne savaient
pas, c’était que la police était également en route, suivant des
informations selon lesquelles Paul Dubreuil avait été repéré dans cette
même zone.
Les sirènes de la
police résonnèrent au loin. Bernard se redressa brusquement en entendant
le bruit des véhicules. Il échangea un regard inquiet avec Jules.
— On doit se
dépêcher, dit Bernard, les yeux rivés sur le chemin qui menait vers le
chêne.
Ils se
précipitèrent vers l’arbre, mais en arrivant, ils virent plusieurs
agents de police encercler Paul Dubreuil. Paul était assis contre le
tronc du chêne, les mains sur les genoux, son regard fixant le sol avec
une expression de désespoir.
L’Inspecteur
Léonard, l’homme chargé de l’enquête, se tenait aux côtés de Paul. Il
semblait épuisé mais déterminé. Bernard s’approcha, le cœur battant à
tout rompre.
— Inspecteur
Léonard, qu’est-ce qui se passe ici ? demanda Bernard, la voix
tremblante.
L’Inspecteur le
regarda avec une lueur de fatigue dans les yeux.
— Nous avons reçu
un appel anonyme qui nous a conduit jusqu’ici. Paul Dubreuil a été
repéré dans le parc, et nous avons finalement réussi à le localiser.
Bernard fixa Paul.
Le visage de ce dernier était marqué par la peur et la résignation.
— Paul, que
faites-vous ici ce matin ? demanda Bernard, espérant une explication.
Paul leva les
yeux, ses regards croisant ceux de Bernard avec une intensité
désespérée.
— Je suis venu ici
pour… pour essayer de retrouver quelque chose que j’ai perdu. Mais je ne
pensais pas que la police viendrait me chercher ici. Ils m’ont trouvé
avant que je puisse accomplir ce que je voulais.
L’Inspecteur
Léonard s’approcha de Bernard.
— Nous avons
trouvé des preuves suffisantes pour justifier son arrestation. Il a été
observé dans le parc à plusieurs reprises, et nous avons des éléments
qui le lient directement à l’affaire du meurtre.
Bernard sentit une
vague de frustration. Paul semblait sincère dans ses intentions, mais la
situation était désormais hors de son contrôle.
Paul, les mains
entravées, se leva lentement, son regard errant autour du parc comme
s’il cherchait une échappatoire qui n’existait plus.
— Bernard, je ne
suis pas coupable de ce qu’on me reproche, murmura-t-il. Vous devez
croire qu’il y a un complot contre moi. Je ne peux pas expliquer tout
maintenant, mais vous devez m’aider à prouver mon innocence.
Bernard était
déchiré. L’arrestation de Paul marquait la fin de l’une des pistes qu’il
avait suivies, mais cela ouvrait aussi une nouvelle série de questions.
Le complot qu’avait évoqué Paul était-il la clé pour résoudre le mystère
? Et si Paul était innocent, qui était derrière tout cela ?
En regardant Paul
être conduit vers le véhicule de police, Bernard savait qu’une autre
enquête ne faisait que commencer, celle où il faudrait connaître la
vérité concernant le meurtre de la mère de Josiane. Les réponses étaient
encore floues, et il devait plonger plus profondément dans l’ombre des
secrets pour découvrir la vérité.
Jules, à côté de
lui, regardait également la scène avec une expression préoccupée.
— On doit
continuer à chercher, dit-il à Bernard. Il y a encore trop de choses qui
ne collent pas.
Bernard acquiesça.
La vérité était encore cachée quelque part, et il devait la découvrir,
coûte que coûte. Le parc, maintenant silencieux et presque menaçant,
semblait cacher encore bien des mystères à ceux qui avaient le courage
de les affronter.
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Chapitre 49.
Les secrets du chêne
Le parc avait
retrouvé son calme habituel, mais une lourde tension planait encore dans
l’air après l’arrestation de Paul Dubreuil. Bernard, décidé à comprendre
la vérité, retourna au chêne centenaire. Il espérait que l’arbre, malgré
tout ce qu’il avait subi, pourrait encore fournir des réponses.
Le chêne était
affaissé, ses branches pendantes comme si elles portaient un poids
invisible. Bernard s’approcha lentement, observant les signes de
détérioration sur l’arbre. La voix du chêne, faible et tremblante, se
fit entendre.
— Bernard, je dois
te parler, dit l’arbre avec un souffle rauque. Ce que je vais te révéler
pourrait changer tout ce que tu crois savoir.
Bernard se pencha,
l’angoisse palpable.
— Qu’est-ce que
vous avez découvert, chêne ? demanda-t-il.
— Il y a quelques
mois, quelqu’un est venu ici, dans le parc. Ils m’ont administré une
transfusion d’un liquide étrange, un fluide qui a affaibli mes esprits.
Par mes racines, ce liquide s’est répandu et a affecté les autres arbres
du parc. Depuis, nous avons été en proie à une confusion totale. Les
racines sont perturbées, et notre capacité à percevoir et à comprendre
ce qui se passe a été gravement altérée.
Bernard écarquilla
les yeux, incrédule.
— Vous voulez dire
que la végétation du parc a été affectée par ce liquide ?
— Oui, et ce n’est
pas tout. Cette perturbation a également eu un impact plus large. J’ai
appris qu’une personne a injecté un genre de désodorisant dans l’air du
bureau où tu travailles. Ce produit a affaibli les facultés mentales des
employés, créant une atmosphère imperceptible de confusion et de
méfiance.
Bernard sentit une
montée de colère. Tout ce qu’il avait vécu, toutes les fausses pistes,
semblaient maintenant avoir une explication. Une manipulation à grande
échelle avait été orchestrée pour brouiller les esprits et détourner
l’attention.
— Et qui pourrait
être derrière tout ça ? demanda Bernard.
Le chêne sembla
essayer de se concentrer davantage.
— Je ne peux pas
dire avec certitude qui est derrière tout cela, mais il y a une personne
influente, quelqu’un avec un grand pouvoir et des moyens considérables.
Leur objectif était de déstabiliser, de créer une diversion, et de faire
en sorte que les véritables intentions restent cachées.
Bernard réfléchit
rapidement. Il devait maintenant se concentrer sur ceux qui avaient les
moyens et les motifs pour mener une telle opération. L’idée que la
perturbation au bureau avait été orchestrée délibérément pour manipuler
les perceptions était choquante, mais elle expliquait beaucoup de
choses.
— Je vais devoir
parler à Madame Tardivel, dit Bernard en se redressant. Si quelqu’un a
pu manipuler le bureau et le parc, elle pourrait être dans le
collimateur.
Le chêne hocha ses
branches comme pour montrer son accord, et Bernard se précipita vers le
bureau. Il avait maintenant une direction claire, et il savait que le
véritable coupable devait être quelqu'un avec un accès direct aux
ressources et à l'influence.
Dans le bureau,
Madame Tardivel était en plein travail lorsqu’elle vit Bernard entrer
brusquement. Il semblait déterminé et presque désespéré.
— Madame Tardivel,
il faut que nous parlions, dit Bernard avec une urgence palpable. Il y a
eu une manipulation à grande échelle, et je crois que vous pourriez être
impliquée, même indirectement.
Madame Tardivel,
surprise par l’accusation, se leva de sa chaise.
— Que voulez-vous
dire, Bernard ? Je ne comprends pas ce qui se passe.
Bernard expliqua
brièvement ce qu’il avait appris du chêne et les implications de
l’injection du désodorisant.
— Je suis
préoccupé par le fait que vous puissiez être une cible ou que vous ayez
été utilisée dans cette manipulation, dit Bernard. Avez-vous remarqué
quelque chose de suspect récemment ?
Madame Tardivel
sembla réfléchir intensément.
— Maintenant que
vous le mentionnez, il y a eu des choses étranges. Des changements
soudains de comportement chez certains employés. Je vais devoir vérifier
cela de plus près.
Bernard savait
qu’il devait continuer à suivre chaque piste et s’assurer que toute la
vérité éclate au grand jour. Il était convaincu que la clé de tout ce
mystère résidait maintenant dans l’analyse des motivations et des
influences derrière les événements récents. Le jeu de manipulation était
loin d’être terminé, et Bernard était déterminé à découvrir la vérité,
quoi qu’il en coûte.
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Chapitre 50.
Les révélations du bouleau
Bernard était de
retour au parc après sa conversation avec Madame Tardivel. Le poids de
la vérité commençait à se faire sentir, mais il avait encore des zones
d’ombre à éclaircir. Il décida de rendre une nouvelle visite au chêne
centenaire pour approfondir les informations qu’il avait reçues.
Cependant, en chemin, il remarqua un bouleau, voisin du chêne, qui
semblait agité. Ses feuilles frémissaient comme si l’arbre était sur le
point de lui révéler un secret crucial.
Bernard s’arrêta
près du bouleau, l’observant attentivement. L’arbre se pencha
légèrement, comme s’il voulait attirer l’attention de Bernard. Sa voix,
bien que faible, était empreinte d’une certaine urgence.
— Bernard, le
chêne est trop affaibli pour te parler, murmura le bouleau. Il m’a
demandé de prendre sa place. J’ai quelque chose d’important à te dire.
Il est crucial que tu l’entendes maintenant.
Bernard
s’approcha, intrigué.
— Que voulez-vous
me dire ?
— Ton collègue
Jules est le cousin germain de Josiane, expliqua le bouleau. Ils
partagent des liens familiaux que tu n’avais pas envisagés. Cette
connexion pourrait être la clé pour comprendre certaines des dynamiques
en jeu.
Bernard se figea,
surpris par cette révélation. Il n’avait jamais envisagé que Jules et
Josiane pourraient être liés par le sang. Ce détail changeait la
perspective sur plusieurs aspects de l’enquête. L’interaction entre les
deux pourrait expliquer certains des comportements et des influences
réciproques.
— Comment cela
affecte-t-il ce que je sais déjà ? demanda Bernard, essayant de
comprendre l’impact de cette révélation.
— Leur relation
pourrait expliquer pourquoi Jules semblait si impliqué dans l’affaire.
Peut-être qu’il avait une raison personnelle de manipuler les événements
ou de protéger certains secrets, ajouta le bouleau. Tu devrais peut-être
parler à Jules de cette connexion familiale et voir ce qu’il en pense.
Bernard réfléchit
un instant. Si Jules était réellement le cousin de Josiane, cela
pourrait expliquer pourquoi il avait réagi de manière si intense face
aux événements et pourquoi il avait pris certaines décisions qui
semblaient étranges. Il devait maintenant confronter Jules avec cette
information et essayer de découvrir comment cette connexion pouvait
influencer le déroulement de l’enquête.
— Merci pour cette
information, dit Bernard au bouleau. Je vais aller parler à Jules et
voir ce que je peux apprendre.
Le bouleau hocha
ses branches comme pour dire qu’il était satisfait de l’aide apportée et
Bernard se dirigea vers le bureau. Il avait maintenant un nouvel angle
d’approche pour l’enquête et il était déterminé à découvrir la vérité
cachée derrière la relation entre Jules et Josiane.
Arrivé au bureau,
Bernard trouva Jules assis à son poste de travail, l’air préoccupé.
Bernard hésita un moment avant de s’approcher, réfléchissant à la
meilleure manière d’aborder le sujet.
— Jules, puis-je
te parler un moment ? demanda Bernard, essayant de maintenir un ton
calme et professionnel.
Jules leva les
yeux, visiblement surpris par l’approche de Bernard. Il acquiesça et
invita Bernard à s’asseoir.
— Bien sûr,
Bernard. Que se passe-t-il ?
Bernard prit une
profonde inspiration.
— J’ai appris
quelque chose de surprenant aujourd’hui. Il semble que tu sois le cousin
germain de Josiane. Est-ce vrai ?
La réaction de
Jules fut immédiate. Ses yeux s’élargirent, et il sembla très affecté
par la question.
— Comment… Comment
as-tu appris cela ? demanda-t-il, visiblement troublé.
Bernard expliqua
comment le bouleau lui avait révélé cette connexion. Jules sembla
hésiter, puis baissa les yeux.
— Oui, c’est vrai,
admit-il finalement. Josiane et moi sommes cousins germains. C’est une
connexion familiale que j’ai gardée secrète pour protéger notre vie
privée. Mais pourquoi cela t’intéresse-t-il maintenant ?
Bernard expliqua
les implications possibles de cette relation sur l’enquête et comment
cela pourrait influencer les événements récents. Jules, bien que
toujours inquiet, comprit l’importance de cette révélation.
— Je ne savais pas
que cela aurait un impact sur l’enquête, dit Jules. Mais maintenant que
tu le sais, il est peut-être temps de tout clarifier. Il y a beaucoup de
choses qui se sont passées, et peut-être que cette connexion pourrait
nous aider à comprendre certains aspects de ce mystère.
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ChatGPT
Chapitre 51.
Les secrets de la lignée
Jules, visiblement
préoccupé, savait que cette révélation allait bouleverser encore plus
les aspects de l’enquête et il voulait être transparent.
— Bernard, il y a
des détails que je dois t’expliquer, commença Jules. Ma relation avec
Josiane est plus compliquée que ce que l’on pourrait imaginer. Mon père,
Alphonse St-Pierre, était en fait le frère de Paul Dubreuil.
Bernard écarquilla
les yeux. L’implication familiale était plus complexe qu’il ne l’avait
imaginé.
— Alphonse était
le frère de Paul Dubreuil ? demanda Bernard, cherchant à comprendre.
— Oui, répondit
Jules. Mais il y a un détail crucial. Alphonse est né d’une mère
célibataire, ma grand-mère. Son père biologique était mon grand-père.
Alphonse a été adopté à la naissance. Les adoptants ont changé son nom
de famille, et il a grandi loin des Dubreuil, ce qui a complètement
coupé les liens avec sa famille biologique.
Bernard réfléchit
à cette information. Cela expliquait pourquoi Josiane ne connaissait pas
cette connexion familiale. Alphonse St-Pierre avait vécu une vie
séparée, éloigné de la famille Dubreuil. Ce secret de famille avait créé
une distance physique et émotionnelle qui avait effacé les traces de
leur lien de parenté.
— Donc, Josiane
n’a jamais su que tu étais son cousin parce que ton père a été adopté et
a changé de nom ? demanda Bernard, essayant de recouper les
informations.
— Exactement,
confirma Jules. Josiane et moi avons grandi sans savoir rien l’un de
l’autre. Mon père a gardé cette partie de son passé cachée, et il est
décédé avant que je puisse vraiment comprendre tout cela. Quand je l’ai
appris, c’était déjà trop tard pour changer quoi que ce soit.
Bernard, absorbant
les détails, réfléchit à ce que cela signifiait pour l’enquête. La
révélation des liens familiaux n’était pas simplement une curiosité
généalogique ; elle pouvait expliquer des motifs cachés et des
dynamiques sous-jacentes entre les personnages impliqués.
— Et pourquoi
n’as-tu pas parlé de cela plus tôt ? demanda Bernard. Cela aurait pu
éclairer certaines parties de l’enquête.
— Je ne voulais
pas compliquer les choses davantage, expliqua Jules. Je pensais que
garder ce secret était la meilleure chose à faire pour éviter toute
confusion ou conflit inutile. Mais maintenant que tu le sais, je
comprends que cela pourrait être pertinent.
Bernard hocha la
tête, comprenant la prudence de Jules. Cependant, cette information
pouvait maintenant fournir un nouvel angle d’approche dans l’enquête.
— Merci de m’avoir
expliqué tout cela, Jules, dit Bernard. Cela pourrait effectivement
changer notre compréhension des événements. Je vais devoir revoir
certains aspects de l’enquête à la lumière de cette révélation.
Jules acquiesça,
soulagé de pouvoir enfin partager ce secret. Bernard se leva, conscient
que la révélation des liens familiaux n’était qu’un aspect du puzzle. Il
avait maintenant un nouvel objectif : utiliser ces informations pour
découvrir la vérité cachée derrière les actions de chacun.
Bernard se dirigea
vers le bureau de Madame Tardivel, déterminé à lui faire part des
nouvelles découvertes et à voir comment ces informations pouvaient
influencer les prochaines étapes de l’enquête. Il savait que chaque
révélation était une pièce essentielle du puzzle, et il était résolu à
assembler les morceaux pour comprendre pleinement ce qui se cachait
derrière les mystères entourant Josiane, Jules, et la famille Dubreuil.
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ChatGPT
Chapitre 52.
L’ombre de la vérité
Bernard avait
quitté le bureau de Jules avec une sensation d’urgence nouvelle. Les
détails révélés par Jules sur sa connexion avec Josiane ajoutaient une
couche complexe au mystère déjà épais. La vérité semblait se dérober
entre les doigts de Bernard, et il avait le sentiment que chaque réponse
n’amenait qu’une nouvelle série de questions.
Il se dirigea vers
le bureau de Madame Tardivel, pensant qu’il était impératif de lui
transmettre ces nouvelles informations. Cependant, en route, il croisa
Josiane. Son visage était fermé, et elle avait l’air préoccupée. Bernard
hésita un instant mais décida finalement de la saluer.
— Josiane, puis-je
te parler un moment ? demanda Bernard, essayant de cacher sa nervosité.
Josiane le
regarda, un mélange de curiosité et de méfiance dans ses yeux.
— Bien sûr,
Bernard. Qu’est-ce qui se passe ?
Bernard décida de
ne pas tourner autour du pot. Il expliqua rapidement la révélation de
Jules concernant le lien de parenté entre Alphonse St-Pierre et Paul
Dubreuil. Josiane l’écouta attentivement, son visage affichant une
palette d’émotions qui passait de la surprise à l’incrédulité.
— Je n’avais
aucune idée que Jules avait un lien aussi proche avec ma famille, dit
Josiane, sa voix légèrement tremblante. Cela explique pourquoi il
semblait si impliqué dans l’enquête. Mais pourquoi m’a-t-il caché cela ?
Bernard haussa les
épaules. Il n’avait pas de réponse claire à cette question.
— Il semble que
Jules ait agi avec la meilleure intention, même si cela a compliqué les
choses. Il a gardé ce secret pour protéger la vie privée de ta famille.
Mais maintenant que tu sais, il est crucial de comprendre comment cela
affecte l’enquête.
Josiane hocha la
tête, réfléchissant profondément.
— Oui, tu as
raison. Mais je dois encore digérer cette révélation. Je n’avais jamais
imaginé que des secrets familiaux pouvaient avoir un impact aussi
important sur ce qui se passe aujourd’hui.
Bernard comprit
qu’il devait laisser Josiane prendre le temps de digérer les
informations. Il la remercia pour son ouverture et se dirigea vers le
bureau de Madame Tardivel. L’enquête devait avancer, et il espérait que
les nouvelles révélations apporteraient de la clarté.
Madame Tardivel
était en train de trier des documents lorsqu’il entra dans son bureau.
Elle leva les yeux, l’air préoccupé.
— Bernard, je suis
contente que tu sois là. J’ai essayé de faire avancer l’enquête sur Paul
Dubreuil et son implication supposée, mais il reste encore beaucoup de
zones d’ombre. Que veux-tu me dire ?
Bernard s’assit et
expliqua en détail la découverte de Jules, les secrets de famille, et
comment cela pourrait influencer la compréhension de l’affaire. Madame
Tardivel écouta attentivement, prenant des notes.
— C’est une
révélation importante, dit-elle après un moment de réflexion. Cela
pourrait effectivement expliquer certaines des dynamiques entre les
personnages. Nous devons maintenant déterminer comment utiliser ces
informations pour éclairer les mystères restants.
Bernard acquiesça.
Il savait que chaque détail comptait dans cette enquête labyrinthique.
Alors qu’il quittait le bureau de Madame Tardivel, il se sentit à la
fois soulagé et anxieux. La vérité semblait à portée de main, mais les
pièces du puzzle restaient désespérément éparpillées.
Il se rendit à
nouveau au parc, espérant que la présence apaisante des arbres
l’aiderait à rassembler ses pensées. Le vieux chêne, encore endormi, et
le bouleau, toujours attentif, l’observaient comme s’ils comprenaient
les dilemmes humains et les complexités qui se déroulaient dans le monde
des hommes.
Bernard s’assit
contre le tronc du bouleau, essayant de réfléchir calmement à la suite
des événements. Il savait que la vérité était proche, mais il restait
encore des mystères à résoudre. La connexion entre Jules et Josiane, les
actions de Paul Dubreuil, et les manipulations mystérieuses dans le parc
et le bureau se mêlaient dans une toile complexe.
Alors qu’il
méditait sur ces pensées, une légère brise se leva, faisant murmurer les
feuilles du bouleau. Bernard se demandait si, au-delà des secrets de
famille et des mensonges, il y avait quelque chose de plus profond,
quelque chose qui pourrait enfin l’aider à dénouer l’énigme.
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Chapitre 53.
Le dernier secret du bouleau
Bernard, assis
contre le tronc du bouleau, ressentait un mélange d’impatience et
d’espoir. Les révélations avaient été nombreuses, mais la vérité
semblait toujours aussi insaisissable. La brise qui soufflait doucement
dans le parc lui offrit un moment de réflexion tranquille.
Soudain, une voix
douce et familière se fit entendre, émanant du bouleau. Bernard leva les
yeux, surpris par le murmure des feuilles.
— Bernard, il est
temps que je te dise ce que j’ai appris, dit le bouleau. Le vieux chêne
ne veut plus parler. Il a perdu toute volonté de coopération.
Bernard se
redressa, le cœur battant plus fort. Il avait toujours cru que les
arbres avaient une sagesse ancienne, mais cette révélation était encore
plus déconcertante.
— Que veux-tu dire
? Pourquoi le chêne a-t-il cessé de parler ? demanda Bernard, intrigué.
— Il est fatigué
de tout cela, expliqua le bouleau. Il a vu beaucoup de choses, mais
maintenant, il préfère garder le silence. Cependant, tous les arbres
autour de lui ont compris ce qui se passe. Nous connaissons le véritable
responsable des intrigues… C’est Jules, le cousin germain de Josiane.
Bernard blêmit
légèrement en entendant cette déclaration. Il avait toujours eu des
doutes sur le rôle de Jules, mais il n’avait jamais eu de preuve
concrète. L’idée que Jules soit au cœur des machinations le
bouleversait.
— Jules ? Mais
pourquoi aurait-il orchestré tout cela ? demanda Bernard, cherchant des
réponses.
— La raison est
complexe, répondit le bouleau. Jules a été animé par une profonde
rancœur et un désir de vengeance. En découvrant ses liens familiaux avec
Josiane et en comprenant les dynamiques familiales, il a décidé de
manipuler les événements pour ses propres objectifs.
Bernard réfléchit
un moment. Il comprenait maintenant que la complexité des relations
familiales avait nourri les motivations de Jules. Mais comment tout cela
s’était-il déroulé ?
— Et comment Jules
a-t-il pu influencer le parc, les arbres, et même le bureau ? poursuivit
Bernard, cherchant des détails.
— Jules a utilisé
des moyens subtils pour manipuler les éléments autour de lui, expliqua
le bouleau. Il a introduit des substances dans le parc pour affaiblir
les esprits des arbres, et des produits chimiques dans le bureau pour
perturber les employés. Tout cela faisait partie de son plan pour créer
une confusion totale. D’ailleurs, tous ici savent que Jules est un
chimiste amateur.
Bernard se sentit
submergé par l’ampleur du complot. Il avait sous-estimé les capacités de
Jules à manipuler les situations et les personnes.
— Alors, que
dois-je faire maintenant ? demanda Bernard, déterminé à mettre fin à
cette spirale de tromperies.
— Tu dois
confronter Jules et exposer la vérité, répondit le bouleau. La vérité
doit éclater pour que la paix puisse revenir. Les arbres ont déjà
supporté assez de douleur. Il est temps que les hommes affrontent la
réalité.
Bernard se leva,
remerciant le bouleau pour sa guidance. Il savait qu’il devait agir
rapidement. La révélation que Jules était le véritable manipulateur
changeait tout. Il devait maintenant rassembler toutes les preuves
nécessaires et faire face à Jules pour mettre fin à cette affaire.
Alors qu’il se
dirigeait vers le bureau, il se sentait prêt à affronter la vérité,
quelles que soient les conséquences. Le mystère était enfin sur le point
de se résoudre, et Bernard était déterminé à révéler le coupable et à
mettre fin aux manipulations qui avaient perturbé la vie de tant de
personnes.
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Chapitre 54.
Confrontation et révélations
Bernard se dirigea
vers le bureau de Jules avec une détermination renouvelée. Les
révélations des arbres l’avaient secoué, mais il savait qu’il devait
maintenant affronter la vérité en face. Le parc et ses mystérieux
habitants avaient joué un rôle crucial dans cette enquête, mais il était
temps que les hommes eux-mêmes prennent leurs responsabilités.
En entrant dans le
bureau de Jules, Bernard trouva son collègue en train de ranger des
papiers. Jules leva les yeux, surpris de voir Bernard aussi sérieux.
— Bernard, que se
passe-t-il ? demanda Jules, l’air inquiet.
Bernard ferma la
porte derrière lui et se tourna vers Jules, le regard perçant.
— Jules, nous
devons parler. J’ai appris certaines choses importantes sur toi, et il
est temps que nous éclaircissions la situation.
Jules, prenant un
air perplexe, s’assit et invita Bernard à faire de même. Le ton de la
conversation prenait une tournure sérieuse, et Jules semblait comprendre
que quelque chose de grave se préparait.
— Bernard, je
t’écoute, dit Jules avec une certaine appréhension.
— Les arbres du
parc m’ont révélé beaucoup de choses, commença Bernard. Ils m’ont
expliqué que tu es le véritable responsable derrière les manipulations
et les intrigues. Que tout cela était orchestré pour des raisons
personnelles.
Le visage de Jules
pâlit. Il se leva brusquement, visiblement mal à l’aise.
— Bernard, écoute…
Ce n’est pas ce que tu crois. Il y a eu des malentendus, des erreurs de
communication…
Bernard le coupa.
— Les arbres ont
parlé, Jules. Ils ont vu ce que tu as fait. Ils ont eu connaissance des
produits chimiques dans le bureau, les manipulations dans le parc, et
comment tu as orchestré tout cela pour semer la confusion. Tu ne peux
plus te cacher derrière des excuses.
Jules baissa les
yeux, luttant pour trouver les mots justes. Finalement, il poussa un
profond soupir.
— Très bien,
Bernard. Tu as raison. Tout ce que tu as entendu est vrai. Mais
laisse-moi expliquer pourquoi j’ai agi ainsi.
Bernard attendit,
impatient d’entendre l’explication. Jules se massa les tempes, comme
s’il cherchait à rassembler ses pensées.
— Ma rancœur
envers Josiane vient de l’histoire familiale, dit Jules finalement. Mon
père a été éloigné de sa famille biologique, et j’ai grandi avec un
sentiment d’abandon et d’injustice. Lorsque j’ai découvert que Josiane
était la fille de Paul Dubreuil, cela a ravivé toutes ces blessures. Je
voulais… comprendre pourquoi ma famille avait été détruite et pourquoi
tout avait été si injuste.
Bernard l’écouta
attentivement. Il comprenait maintenant les motivations complexes
derrière les actions de Jules, mais cela ne justifiait pas les
manipulations et les tromperies.
— Tu as utilisé
ces informations personnelles pour manipuler les événements, pour
provoquer du chaos et semer la confusion. Tu as failli détruire des vies
pour assouvir ta propre quête de vérité, dit Bernard, sur un ton
empreint de désapprobation.
Jules secoua la
tête, l’air abattu.
— Je pensais que
si je créais assez de confusion, je pourrais forcer les gens à affronter
la vérité. Mais je suis allé trop loin. Je ne savais pas comment tout
allait se retourner contre moi.
Bernard comprit
que les actions de Jules étaient motivées par une douleur personnelle,
mais elles avaient eu des conséquences désastreuses. Il se demanda si,
malgré tout, il y avait une possibilité de réparer les torts causés.
— Tu dois
maintenant faire face aux conséquences de tes actes, Jules, dit Bernard.
La vérité doit être révélée, et tu dois répondre de tes actions.
Jules hocha la
tête, acceptant son sort. Bernard sortit du bureau de Jules, conscient
que l’étape suivante de l’enquête impliquait de confronter Josiane avec
ces nouvelles informations et de mettre un terme aux manipulations qui
avaient bouleversé tout le monde.
__________________________________
Chapitre 55.
Les révélations de Madame Tardivel
Bernard s’avança
vers le bureau de Madame Tardivel, intrigué par sa convocation. Depuis
l’arrestation de Paul Dubreuil, il pensait que tout était en train de se
régler. Mais pourquoi cette rencontre soudaine ? Et pourquoi évoquer le
chêne, alors que Jules avait déjà avoué ses manipulations ?
Madame Tardivel
l’accueillit avec un visage grave. Derrière son bureau, elle feuilletait
un dossier. Bernard, tendu, s’assit en face d’elle, s’attendant à des
révélations qui pourraient bien tout chambouler, encore une fois.
— Bernard, je ne
vais pas passer par quatre chemins, commença Madame Tardivel. Ce que
j’ai à te dire vient directement du chêne centenaire. Avant que tu ne te
demandes si j’ai perdu la tête, sache que je suis aussi sceptique que
toi. Mais je l’ai entendu moi-même, et je ne peux pas ignorer ce qu’il
m’a révélé.
Bernard écarquilla
les yeux. Le fait que Madame Tardivel, si rationnelle et pragmatique
d’habitude, mentionne le chêne comme une source d'information le
déstabilisa. De plus, il se demandait pourquoi le chêne avait décidé de
lui parler… à elle.
— Qu’est-ce que le
chêne t’a dit ? demanda-t-il, sa voix légèrement tremblante.
Madame Tardivel
soupira et s’appuya contre son dossier.
— Selon le chêne,
tout ne tourne pas autour de Paul Dubreuil. Oui, il est en garde à vue
pour le meurtre de sa conjointe, mais l’arbre affirme qu’il n’est pas
celui qui a véritablement orchestré tout ça. Il y a… autre chose.
Quelqu’un d’autre, qui a agi dans l’ombre pendant plusieurs années.
Bernard fronça les
sourcils. Il se redressa sur sa chaise, tendu.
— Qu’est-ce que tu
veux dire, quelqu’un d’autre ? Qui serait encore impliqué ?
interrogea-t-il.
Madame Tardivel
ouvrit le dossier sur son bureau et lui montra une série de notes
manuscrites, qu’elle avait visiblement écrites après avoir entendu la «
confession » du chêne.
— Le chêne m’a
parlé d’un « étranger » qui a approché Paul Dubreuil juste avant sa
disparition. Un homme qui aurait su exactement quoi dire pour le
convaincre de fuir. Cet homme n’était pas seulement un manipulateur,
mais il avait un plan. Un plan qui dépasse tout ce qu’on a imaginé
jusque-là.
Bernard sentit un
frisson lui parcourir l’échine. Il n’arrivait pas à croire ce qu’il
entendait, mais les événements récents lui avaient appris à ne plus
écarter les mystères trop rapidement.
— Tu veux dire que
Paul Dubreuil n’a pas agi seul ? Qu’il aurait été manipulé par quelqu’un
d’autre tout ce temps ? demanda Bernard.
Madame Tardivel
hocha lentement la tête.
— C’est exactement
ce que le chêne affirme. Paul n’a pas orchestré sa disparition ni le
meurtre de sa femme. Tout a été planifié par cet homme dont l’identité
reste inconnue. Paul n’était qu’un pion dans une machination bien plus
grande.
Bernard serra les
poings. Chaque réponse semblait créer de nouvelles questions.
— Le chêne a-t-il
donné des indices sur cet homme ? Quelqu’un qui pourrait l’identifier ?
insista-t-il.
Madame Tardivel
haussa les épaules.
— Il a parlé de
quelqu’un qui portait souvent une cape longue et noire, qui traînait
autour du parc il y a de nombreuses années. Un visage que personne ne
semblait vraiment remarquer. Un homme qui a réussi à rester dans l’ombre
tout ce temps.
Bernard réfléchit
un instant. Il se remémora l’étrange figure qu’il avait vue dans le parc
à plusieurs reprises, sans jamais lui prêter attention. Un homme avec
une allure inhabituelle, toujours à l’écart. Soudain, tout prit un autre
sens.
— Je crois que je
l’ai déjà vu, murmura Bernard. Un homme dans le parc, souvent seul, avec
une démarche presque fantomatique… Je pensais que c’était juste un
vagabond.
Madame Tardivel
hocha lentement la tête, comme si elle partageait la même réflexion.
— Si c’est le même
homme, il a joué avec tout le monde depuis le début, dit-elle doucement.
Et il est toujours là, Bernard. Le chêne est convaincu que le fantôme de
cet homme continue d’intervenir.
Cette dernière
phrase envoya une onde de choc dans l’esprit de Bernard. Il savait que
l’enquête n’était pas terminée. Au contraire, elle venait de prendre une
tournure encore plus obscure.
— Alors, on doit
le retrouver, déclara-t-il d’une voix déterminée. Je dois savoir ce qui
se passe réellement, et qui tire les ficelles dans cette histoire.
Madame Tardivel
acquiesça, son visage grave.
— Fais attention,
Bernard. Cet homme, quel qu’il soit, est dangereux.
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Chapitre 56. Les suspects du chêne
Le chêne centenaire, immobile mais chargé de
sagesse, soupira sous le vent du soir. Bernard se tenait devant lui,
l'air grave. Le mystère de la mort de Claire Dubreuil tourmentait ses
pensées, et il espérait que l'arbre pourrait lui apporter des réponses.
Après un long silence, le chêne commença à
parler d'une voix basse et lourde de secrets.
— Il y a trois personnes que je soupçonne,
murmura-t-il. Trois âmes tourmentées, chacune ayant une raison de
commettre l'irréparable.
Bernard fronça les sourcils, tendant l'oreille.
Il n'avait pas imaginé que les ramifications de cette affaire puissent
être si étendues.
— La première, reprit l’arbre, c'est une sœur
de Madame Tardivel. Elle n'est pas connue de tous, vivant en retrait.
Mais elle a ses raisons. Il y a des années, Claire Dubreuil lui avait
causé un grand tort. La sœur de Madame Tardivel n’a jamais pardonné ce
qu’elle considérait comme une trahison. Bien que cela semble une raison
éloignée, la rancune, Bernard… la rancune est une graine qui germe
lentement.
Bernard hocha la tête, se rappelant quelques
bribes d'histoires entendues à propos des tensions dans la famille de
Madame Tardivel. Une rivalité autour d'une maison laissée en héritage,
une jalousie qui n’avait jamais vraiment été résolue. Mais était-ce
suffisant pour tuer ?
— Ensuite, poursuivit le chêne, Henri Leblanc.
Un vieil ami de la famille Dubreuil. Il a toujours eu une étrange
relation avec la conjointe de Paul. Ils étaient proches… trop proches
peut-être. Il l’aimait, mais elle ne l'a jamais vraiment regardé de
cette manière. Cet amour non partagé l’a consumé, au point qu’il a pu
chercher à la posséder, d’une manière ou d’une autre.
Bernard exprima la surprise. Le chêne
continua :
— Et lorsque les tensions entre elle et Paul
ont éclaté, Henri s’est retrouvé pris au milieu. Il a vu une
opportunité, une faille. Peut-être pensait-il qu'en la tuant, il se
libérerait enfin de son emprise émotionnelle. Ou peut-être, Bernard, que
sa folie l’a simplement guidé jusqu’à ce point de non-retour.
Henri Leblanc… Cela éveilla des souvenirs chez
Bernard. Un homme respectable en apparence, mais dont les regards vers
la femme de Paul Dubreuil avaient parfois semblé trop insistants. Henri
était devenu distant après sa mort, comme s'il portait un lourd fardeau.
Le chêne fit une pause, semblant réfléchir,
avant d’aborder le dernier nom.
— Et enfin, Alphonse St-Pierre, le frère de
Paul Dubreuil, tonna le chêne. La jalousie, Bernard, est un poison bien
connu des hommes. Alphonse et Paul avaient toujours entretenu une
rivalité sourde. Bien que peu de gens en soient conscients, Alphonse a
longtemps envié la vie de Paul, sa maison, sa femme. Pour Alphonse, tout
ce que possédait Paul était un rappel de ses propres échecs. La
conjointe de Paul était peut-être pour lui le dernier symbole de cette
jalousie. Il a vu en elle une victoire que Paul avait volée à sa vie. Sa
haine silencieuse s’est nourrie au fil des ans, et finalement, elle l’a
peut-être poussé à commettre l’impensable.
Le silence tomba à nouveau entre Bernard et le
chêne. Trois noms, trois histoires complexes, et un crime qui semblait
s’enrouler autour de ces relations tendues.
— Ce ne sont que des soupçons, termina le
chêne. Mais souvent, l’ombre de la vérité se cache dans les méandres des
cœurs humains.
Bernard resta immobile, le poids de ces
révélations pesant sur lui.
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Chapitre 57. La
quête de la vérité Bernard quitta le
parc, le cœur alourdi par les révélations du chêne. Trois histoires
complexes qui s’entremêlaient dans un labyrinthe de jalousie, de rancune
et d’amour non partagé. Il savait qu'il ne pouvait pas laisser ces
suspicions en l'air. Mais où commencer ? Chacun des trois noms semblait
capable du pire, et pourtant, il n’y avait aucune preuve tangible pour
relier l’un d’eux au meurtre de la mère de Josiane. Le lendemain matin,
Bernard retourna au bureau, mais son esprit était ailleurs. Il ne
pouvait s’empêcher de se demander si Madame Tardivel savait que sa
propre sœur figurait parmi les suspects. Et qu'en était-il d'Henri
Leblanc ? Pourquoi un homme aussi respecté dans la communauté aurait-il
sombré dans une telle folie ? Tandis qu'il
s’installait à son bureau, le téléphone sonna. C'était justement Henri
Leblanc. La voix de l'homme était calme, presque apaisante, mais Bernard
détecta une légère hésitation. — Bernard, j’ai
appris que tu fouillais un peu trop dans des affaires qui ne te
concernent pas. Je te conseille de faire attention. Parfois, les secrets
sont mieux gardés enfouis. Bernard sentit un
frisson lui parcourir le dos. Était-ce une menace voilée ? Pourquoi
Henri l'appelait-il maintenant ? Essayait-il de détourner l'attention
ou, au contraire, de l'avertir d'un danger plus grand ? — Je ne fais que
chercher la vérité, Henri, répondit Bernard en gardant son calme.
Peut-être qu'elle est bien plus proche de toi que tu ne le crois. Un silence s’installa
à l’autre bout du fil, avant qu’Henri ne réponde d’une voix plus grave. — La vérité est
parfois plus complexe que ce que tu imagines. Je te conseille de ne pas
t'y brûler. Henri raccrocha sans
un mot de plus. Bernard resta immobile quelques instants, fixant le
téléphone comme si la conversation allait reprendre. Mais rien ne vint. Tout était encore
flou. Il décida de rendre une visite à Madame Tardivel. Il devait
comprendre si elle avait des informations sur sa sœur, ou si elle
cachait elle-même quelque chose. Quand il frappa à la porte de son
bureau, elle l'invita à entrer avec un sourire fatigué. — Bernard, je sais
pourquoi tu es là, dit-elle d'une voix lasse. Encore l’affaire Dubreuil.
Ce que tu fais… c'est courageux, mais tu dois savoir que cette histoire
est vieille et douloureuse pour beaucoup. Bernard hocha la
tête, sentant que Madame Tardivel avait des choses à dire, mais
peut-être pas tout de suite. — Votre sœur…
commença-t-il doucement. Madame Tardivel se
raidit, son sourire disparaissant instantanément. — Ma sœur n’a rien à
voir avec tout ça, répondit-elle sèchement. Elle a ses propres démons,
mais elle n’aurait jamais fait une chose pareille. Elle se leva et
tourna le dos à Bernard, regardant par la fenêtre. Après un moment de
silence, elle murmura : — C’est Alphonse
St-Pierre que tu devrais surveiller. Il a toujours été instable, et je
sais qu'il nourrissait une jalousie malsaine envers Paul. Mais… je ne
peux pas croire qu'il aurait pu aller aussi loin. Bernard sentit la
tension dans l’air. Même si Madame Tardivel semblait convaincue de
l’innocence de sa sœur, il y avait encore trop d’inconnues. Mais cette
nouvelle mention d’Alphonse renforçait les soupçons émis par le chêne. Il quitta le bureau
sans plus insister. Il était clair que Madame Tardivel cachait quelque
chose, mais quoi exactement ? La piste d'Alphonse devenait de plus en
plus brûlante, et Bernard se demanda si une confrontation directe ne
serait pas la prochaine étape nécessaire. La vérité se
rapprochait, mais à quel prix ?
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Chapitre 58. La visite chez Henri Leblanc
Bernard sentait que le moment était venu de
confronter directement Henri Leblanc. Après l’étrange coup de fil qu’il
avait reçu la veille, il savait que cet homme en savait bien plus qu’il
ne laissait paraître. Sans hésiter, Bernard se rendit chez Henri,
déterminé à obtenir des réponses.
Henri vivait dans une petite maison en retrait
du village, entourée d’arbres. L’endroit était calme, presque trop
paisible. En arrivant devant la porte, Bernard prit une profonde
inspiration avant de frapper. Quelques secondes plus tard, la porte
s’ouvrit, dévoilant Henri Leblanc, l’air étonnamment détendu.
— Bernard, je t’attendais, dit-il avec un léger
sourire. Entre donc, je t’en prie.
Bernard hésita un instant, puis entra.
L’intérieur de la maison était sobre, mais chaleureux. Henri l’invita à
s’asseoir dans le salon, face à une grande baie vitrée qui donnait sur
le bois. Un instant, Bernard se demanda si ces arbres avaient eux aussi
des secrets à partager.
— Alors, que puis-je pour toi aujourd’hui ?
demanda Henri d’une voix calme en s’installant dans un fauteuil en face
de lui.
Bernard ne perdit pas de temps.
— J’ai des raisons de croire que tu sais des
choses sur cette histoire, Henri. Le meurtre de la mère de Josiane, les
événements récents… tout semble converger vers toi ou vers des gens que
tu connais bien. Je veux comprendre ce qui se passe.
Henri croisa les bras et poussa un léger
soupir. Ses yeux se firent plus sombres.
— Tu es persévérant, je te l’accorde. Mais tu
es également en train de t’enfoncer dans quelque chose qui pourrait bien
te détruire.
Bernard fronça les sourcils.
— Pourquoi dis-tu ça ?
Henri se leva lentement et se dirigea vers la
fenêtre, fixant les arbres au loin.
— Parce que la police enquête sur toi, Bernard.
Cela fait plusieurs semaines déjà. Ils te soupçonnent d’être plus
impliqué dans cette affaire que tu ne le laisses croire.
Le choc fut immédiat. Bernard sentit son cœur
s’accélérer. La police ? Enquêter sur lui ? Comment était-ce possible ?
Il n’avait rien à voir dans tout cela… ou du moins, c’est ce qu’il
croyait.
— Pourquoi est-ce que la police s’intéresserait
à moi ? demanda-t-il, essayant de contenir son étonnement.
Henri se retourna pour le regarder, un sourire
mystérieux aux lèvres.
— Parce que tu es trop curieux. Trop
persistant. Et parfois, ceux qui posent trop de questions finissent par
attirer des soupçons. Ils pensent que tu pourrais être impliqué dans le
meurtre de la mère de Josiane, ou dans quelque chose de plus grand.
Bernard se leva brusquement, choqué.
— C’est absurde ! Je ne suis qu’un employé de
bureau qui cherche à comprendre ce qui se passe. Je n’ai rien à voir
avec tout ça !
Henri haussa un sourcil, presque amusé par la
réaction de Bernard.
— Peut-être. Mais les apparences peuvent être
trompeuses. Et n’oublie pas que dans une enquête, la vérité n’est pas
toujours celle que l’on croit.
Bernard prit une profonde inspiration pour se
calmer. Tout cela devenait de plus en plus confus. Était-il réellement
sous surveillance ? Et si oui, pourquoi personne ne l’avait averti ?
— Comment sais-tu tout ça ? demanda Bernard,
suspicieux.
Henri sourit à nouveau.
— Disons simplement que j’ai mes sources. Mais
je te conseille de faire attention. La police ne plaisante pas avec ce
genre d’affaires. Et s’ils trouvent quelque chose qui te relie de près
ou de loin à cette histoire, tu pourrais bien te retrouver dans de
sérieuses difficultés.
Bernard se rassit, son esprit tourbillonnant de
questions. Que devait-il faire maintenant ? Continuer son enquête malgré
tout ? Ou bien reculer avant qu’il ne soit trop tard ?
Henri se rapprocha et posa une main sur son
épaule.
— Un dernier conseil, Bernard. Ne fais
confiance à personne. Pas même à moi.
Ces derniers mots résonnèrent dans l’esprit de
Bernard alors qu’il quittait la maison d’Henri, encore plus troublé
qu’en arrivant. Si la police enquêtait sur lui, il devait être encore
plus prudent. Mais une chose était sûre : il n’abandonnerait pas si
facilement. Pas avant d’avoir découvert toute la vérité.
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Chapitre 59. La rencontre avec Jules
Bernard ne pouvait plus ignorer les doutes qui
lui rongeaient l’esprit. Après la révélation d’Henri sur l’enquête
policière, une seule personne lui venait en tête : Jules. Cet employé
discret, mais toujours au courant des moindres rumeurs, pourrait avoir
des réponses. Bernard se demanda s’il était vraiment aussi innocent
qu’il le paraissait.
Le lendemain matin, il attendit que Jules
termine une conversation banale à la machine à café, puis l’aborda avec
une certaine nervosité contenue.
— Jules, tu aurais un moment ? lui demanda
Bernard d’un ton qu’il espérait léger.
Jules leva les yeux, visiblement surpris, mais
hocha la tête.
— Oui, bien sûr, qu’est-ce qu’il se passe ?
Bernard l’entraîna vers un coin tranquille du
bureau, à l’écart des oreilles indiscrètes. Les dossiers de l’affaire
tournaient dans sa tête, et il se demanda comment aborder le sujet sans
éveiller trop de soupçons.
— J’ai appris quelque chose récemment, quelque
chose de… perturbant, commença Bernard, mesurant ses mots.
Jules sembla intrigué, croisant les bras avec
un léger froncement de sourcils.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
Bernard se pencha légèrement vers lui.
— Henri Leblanc m’a confié que la police
enquêtait sur moi. Ils me croient impliqué dans cette histoire de
meurtre. Je ne comprends pas pourquoi, mais je me demande si tu en sais
plus que ce que tu laisses paraître, Jules.
Jules écarquilla les yeux, choqué.
— La police ? Toi ? C’est ridicule, Bernard.
Pourquoi est-ce qu’ils te soupçonneraient ?
Le ton de sa réponse semblait sincère, mais
Bernard n’était pas totalement convaincu. Il plongea son regard dans
celui de Jules, cherchant le moindre signe de mensonge.
— C’est justement ce que je me demande. Mais je
pense que quelqu’un a parlé de moi à la police. Tu es bien placé pour
entendre les rumeurs ici, Jules. Alors dis-moi la vérité : est-ce que tu
as entendu quelque chose à ce sujet ? Ou as-tu parlé à quelqu’un ?
Jules prit un moment pour réfléchir, et Bernard
remarqua un léger tremblement dans ses mains. Était-ce de la nervosité
ou quelque chose de plus ?
— Écoute, Bernard, je n’ai jamais parlé de toi
à la police, ni à personne d’autre. Je t’assure. Mais maintenant que tu
me le dis, il y a eu des murmures dans les couloirs. Certaines personnes
pensent que tu es peut-être… comment dire… trop impliqué dans cette
affaire. Ils trouvent étrange que tu poses autant de questions, que tu
sois si proche de Josiane et de ce qui se passe dans le boisé.
Le cœur de Bernard accéléra. Il savait que son
enquête personnelle avait attiré l’attention, mais il ne réalisait pas
que certains le suspectaient au point d’en parler à la police.
— Qui exactement pense ça ? demanda Bernard
d’une voix tendue.
Jules haussa les épaules, mal à l’aise.
— Je ne sais pas. Ce ne sont que des murmures.
Mais tu connais Madame Tardivel, elle sait tout ce qui se passe ici. Si
quelqu’un avait des doutes, elle serait la première à le savoir.
Bernard sentit un frisson parcourir son échine.
Madame Tardivel. Bien sûr. Elle avait été au centre de tout, une figure
d’autorité silencieuse qui tirait peut-être plus de ficelles qu’il ne
l’avait imaginé.
— Jules, est-ce que tu me caches quelque chose
? demanda Bernard, un brin de suspicion dans la voix.
Jules recula d’un pas, visiblement piqué.
— Non, je ne te cache rien. Je te dis tout ce
que je sais. Si quelqu’un sait quelque chose, c’est pas moi, c’est
sûrement elle.
Le silence s’installa entre eux, lourd et
pesant. Bernard savait qu’il ne tirerait pas grand-chose de plus de
Jules. Il avait l’impression de tourner en rond, de ne jamais pouvoir
mettre la main sur la vérité.
— Très bien, dit finalement Bernard, résigné.
Merci de m’avoir parlé.
Jules hocha la tête, visiblement soulagé que la
conversation prenne fin. Mais en s’éloignant, Bernard ne pouvait
s’empêcher de sentir que quelque chose clochait. Jules n’avait peut-être
pas dit toute la vérité, mais il en savait probablement plus qu’il ne le
laissait entendre.
Alors qu’il se dirigeait vers son bureau,
Bernard prit une décision. Il devait confronter Madame Tardivel. Si
quelqu’un connaissait la vérité derrière cette enquête, ce devait être
elle. Il ne pouvait plus se permettre de douter.
_____________________________
Chapitre 60.
La révélation
Le bureau semblait
étrangement calme alors que Bernard pénétrait dans les lieux.
L'atmosphère était encore empreinte de la tension et du désordre des
dernières semaines. Les employés, bien qu’intrigués, vaquaient à leurs
occupations habituelles, ignorant encore l’ampleur de ce qui se tramait.
Bernard se dirigea
vers le bureau de Madame Tardivel. Il savait qu'il devait la confronter
rapidement. Il frappa à la porte qui s’ouvrit presque immédiatement.
— Bernard, je ne
m’attendais pas à vous voir ici si tôt, dit Madame Tardivel en souriant,
un sourire qui ne parvenait pas à cacher une lueur de nervosité dans ses
yeux.
— Nous devons
parler, Madame Tardivel, dit Bernard avec fermeté, en entrant sans
invitation. Il est grand temps de mettre fin à ce jeu.
Elle fronça les
sourcils, fermant la porte derrière lui.
— De quoi
parlez-vous ? demanda-t-elle, feignant l’innocence.
— Vous savez très
bien de quoi je parle. Le bouleau pense que vous êtes derrière tout ce
chaos, dit Bernard. Vous avez utilisé Jules comme une marionnette pour
camoufler vos propres fautes et manipuler la situation à votre avantage.
Le visage de
Madame Tardivel se durcit. Elle se déplaça vers son bureau et ouvrit un
tiroir, en sortant un document qu'elle posa sur la table.
— Vous pensez que
tout est si simple ? dit-elle d’un ton glacial. Vous croyez que vous
pouvez tout comprendre en un coup d’œil ? Je vous rappelle que Jules
n’était pas le seul à avoir ses propres raisons.
Bernard prit le
document et le feuilleta rapidement. C'était une série de transactions
financières, de contrats et de notes manuscrites. Les preuves de
corruption, de fraude et de manipulation étaient bien présentes.
— Tout ça prouve
quoi ? demanda Bernard, cherchant à comprendre.
— Ces documents
montrent que je suis impliquée dans des affaires complexes, dit Madame
Tardivel, ses yeux cherchant à éviter le regard de Bernard. Mais ils ne
montrent pas toute la vérité. Vous ne comprenez pas ce qui se joue ici.
— Alors
expliquez-moi, demanda Bernard. Qu'est-ce que je ne vois pas ?
Madame Tardivel
soupira profondément, puis s’assit lourdement sur son fauteuil.
— Vous avez
raison. Peut-être que je dois tout vous dire, pour que vous compreniez
enfin. Paul Dubreuil n'était pas seulement un partenaire commercial
difficile ; il était aussi une menace pour ma carrière. Quand il a
découvert les failles dans nos accords, il menaçait de tout révéler.
J’ai agi pour protéger mes intérêts et garder le contrôle.
— Et Jules ?
demanda Bernard. Quel rôle a-t-il joué dans tout cela ?
— Jules était un
outil, un pion que j'ai utilisé. Il était en détresse, et je l'ai
manipulé pour créer la confusion, dévier les soupçons. Mais je n'avais
pas prévu que tout deviendrait aussi incontrôlable. Il était censé être
discret, mais il a perdu le contrôle.
Bernard réfléchit
à ce que Madame Tardivel venait de dire. Il était évident que la
directrice avait orchestré une partie de la machination, mais il restait
des zones d’ombre.
— Il y a encore
des choses que vous ne comprenez pas, poursuivit-elle. Mon objectif
principal était de préserver ma réputation et mon poste. Le désodorisant
au bureau, les tensions, tout cela était destiné à détourner l'attention
des véritables enjeux.
Bernard regarda
les documents sur le bureau. Les preuves semblaient accablantes, mais il
fallait encore comprendre comment tout cela se reliait aux événements
récents.
— Vous allez
devoir faire face aux conséquences de vos actions, dit Bernard en se
levant. Je vous conseille de vous préparer, car la police sera bientôt
ici.
Madame Tardivel
baissa la tête, la défaite écrite sur son visage. Bernard sortit du
bureau, abasourdi par ces dernières révélations. Il était temps de
mettre fin à cette histoire et de dévoiler toute la vérité au grand
jour.
Bernard sentait un
poids se soulever de ses épaules. Le réseau de manipulation était
désormais démasqué, et la vérité serait enfin révélée. Le chaos des
dernières semaines avait pris fin, et le calme pouvait enfin revenir.
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Chapitre 61.
Le choix de Bernard
Bernard était
assis à son bureau, le regard perdu dans les papiers éparpillés devant
lui. L’idée de porter plainte contre Madame Tardivel semblait évidente.
Pourtant, après avoir réfléchi à tout ce qui s’était passé, Bernard
commençait à ressentir un dilemme profond.
Il pensa aux
conséquences pour Madame Tardivel. Oui, elle avait manipulé les
événements, utilisé Jules, et semé le chaos. Mais en même temps, il se
rendait compte qu’elle avait agi sous une immense pression, désespérée
pour protéger sa position et ses secrets. Peut-être que ses actions
étaient le reflet d’une personne acculée par les circonstances.
Alors que Bernard
réfléchissait, il se rappela ses propres moments de doute et de
désespoir, lorsqu’il avait cherché des réponses sans vraiment comprendre
la profondeur de la situation. Cela l’amena à une réflexion plus
profonde sur le pardon et les répercussions de ses choix.
Il décida de
retourner voir Madame Tardivel avant de faire quoi que ce soit.
Peut-être avait-elle encore des choses à dire, des explications à offrir
qui pourraient influencer sa décision.
Il se dirigea vers
son bureau. Elle était visiblement abattue.
— Madame Tardivel,
dit Bernard en entrant, je veux vous parler avant de prendre une
décision finale.
Elle leva les
yeux, les traces de fatigue et de stress évidentes sur son visage.
— Bernard, que
voulez-vous encore ? demanda-t-elle avec une voix faible.
— J’ai réfléchi à
tout ce que vous m’avez dit, et j’ai décidé de ne pas porter plainte
contre vous, annonça Bernard. Je crois que vous avez déjà payé un prix
lourd pour vos actions, et je suis sûr que les conséquences seront
suffisantes pour vous faire réfléchir sur vos choix.
Madame Tardivel
sembla surprise. Elle fixa Bernard avec une expression mélangeant
soulagement et incrédulité.
— Vous… vous
n’irez pas à la police ? demanda-t-elle, essayant de comprendre la
décision.
— Non, dit
Bernard. Je pense que vous avez suffisamment souffert. Mais cela ne
signifie pas que vos actions seront ignorées. Je m’attends à ce que vous
collaboriez avec les autorités pour résoudre les problèmes que vous avez
créés et pour aider à rétablir l’ordre.
Madame Tardivel
hocha la tête, visiblement émue. Ses épaules se détendirent légèrement,
et une lueur de gratitude passa dans ses yeux.
— Merci, Bernard,
dit-elle enfin, de sa voix tremblante. Je sais que je ne peux pas tout
réparer, mais je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour corriger
les erreurs que j’ai commises.
Bernard se tourna
vers la porte, prêt à quitter le bureau.
— Une dernière
chose, ajouta-t-il. Assurez-vous que tout ce qui a été fait soit
corrigé, et que personne ne soit encore affecté par ces manipulations.
Madame Tardivel
acquiesça.
— Je le ferai,
promit-elle. Merci encore.
Bernard sortit du
bureau. La décision de ne pas poursuivre Madame Tardivel était un
compromis difficile, mais il espérait que cette décision apporterait une
forme de justice tout en permettant à la paix de revenir dans leur
environnement professionnel.
Il savait que des
défis l’attendaient encore, mais pour l’instant, il avait fait le choix
qui, espérait-il, contribuerait à un avenir meilleur pour tous les
impliqués. Il était temps de tourner la page et de laisser derrière lui
les ombres des intrigues passées.
_____________________________
ChatGPT
Chapitre 62.
La nouvelle aube
Madame Tardivel et Bernard marchaient côte à
côte vers le poste de police, leur pas alourdi par la gravité des
événements récents. Le matin était calme, mais l’atmosphère, elle, était
chargée d’une tension palpable. Bernard n’avait pas dormi de la nuit,
repassant en boucle chaque détail de l’enquête, chaque conversation avec
Josiane, chaque suspicion non résolue. Madame Tardivel, quant à elle,
gardait le silence, son visage fermé trahissant une inquiétude profonde.
En franchissant la porte du commissariat, ils
furent accueillis par un agent au regard indifférent. Bernard se racla
la gorge avant de prendre la parole.
— Nous sommes ici pour savoir où en est
l'enquête sur le meurtre de la conjointe de Paul Dubreuil.
L’agent hocha la tête, sans grand enthousiasme,
puis les conduisit vers une petite salle d’attente aux murs défraîchis.
Ils s’assirent en silence, les mains crispées sur leurs genoux. Quelques
minutes plus tard, un inspecteur, qu'ils avaient déjà rencontré au début
de l’enquête, fit son entrée. Son visage ne laissait présager rien de
bon.
— Vous venez pour des nouvelles concernant Paul
Dubreuil, je présume ? » dit-il en s’asseyant face à eux.
Madame Tardivel acquiesça vivement.
— Oui, nous aimerions savoir où en est
l'enquête, et s’il y a du nouveau sur son implication dans le meurtre de
sa femme.
L’inspecteur prit une profonde inspiration
avant de répondre.
— Je crains que les nouvelles ne soient pas
celles que vous espériez. Après avoir passé en revue tous les éléments
dont nous disposons, nous avons dû relâcher Paul Dubreuil.
Un silence lourd s’abattit sur la pièce.
Bernard sentit son estomac se nouer. Il échangea un regard incrédule
avec Madame Tardivel, qui paraissait aussi déstabilisée que lui.
— Relâché ? s’exclama-t-elle, la voix
tremblante d’une colère contenue. Mais... il a disparu pendant des
années ! Vous avez des preuves de sa fuite, vous avez des témoins !
Comment est-ce possible ?
L’inspecteur soupira et posa ses mains sur la
table, l’air épuisé.
— Nous avons certes des éléments, mais rien de
suffisamment solide pour le maintenir en détention. Les témoignages sont
flous, et la plupart des preuves sont circonstancielles. Sans une
confirmation irréfutable ou des aveux, nous ne pouvons pas le retenir
plus longtemps.
Bernard secoua la tête, abasourdi.
— Mais il y a trop de coïncidences, trop
d’incohérences autour de lui. Vous le savez aussi bien que nous.
L’inspecteur haussa les épaules avec
résignation.
— Croyez-moi, je comprends votre frustration.
Mais notre travail se limite à ce que la loi permet. Pour le moment,
Paul Dubreuil est un homme libre.
Madame Tardivel, le visage blême, chercha ses
mots.
— Alors, que faisons-nous maintenant ? On ne
peut pas juste... attendre.
— L’enquête continue, répondit l’inspecteur,
tentant d’adopter un ton apaisant. Si d’autres preuves émergent, nous
agirons en conséquence. Mais pour l’instant, nous devons nous concentrer
sur la suite des investigations. Le choc de la nouvelle s’enfonçait profondément dans l’esprit de Bernard. Paul Dubreuil, l’homme qu’il croyait coupable, était dehors.
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Chapitre 63.
Le mystère de l’absence
Le lendemain
matin, l’ambiance au bureau était tendue. Bernard, d’ordinaire ponctuel,
ne s’était pas présenté à son poste. Son absence ne passa pas inaperçue.
Autour de la machine à café, les murmures circulaient, alimentant des
théories de plus en plus fantaisistes. Certains collègues, d’un naturel
suspicieux, s’étaient déjà forgé une idée précise.
— T’as entendu,
Claude ? Bernard serait un indicateur de police, chuchota Martine, en
jetant un regard furtif autour d’elle.
Claude haussa un
sourcil, incrédule.
— C’est ridicule,
Martine. Bernard, un indicateur ? Il n’a jamais montré le moindre signe
de ça. Il est toujours le premier à plaisanter et à éviter les conflits.
Martine hocha la
tête, mais un sourire malin apparut au coin de ses lèvres.
— Peut-être, mais
tu as vu comment il traînait avec Madame Tardivel récemment ? Et toute
cette affaire avec Josiane et l’enquête sur Paul Dubreuil… Tout ça me
semble trop louche pour être une simple coïncidence.
Claude soupira et
se servit un café. Il n’aimait pas trop les potins, mais il savait que,
dans ce bureau, rien ne restait secret bien longtemps. D’autres
collègues, intrigués par la conversation, s’étaient rapprochés.
L’absence de Bernard devenait rapidement l’objet d’un débat enflammé.
— Moi, je pense
qu’il cache quelque chose depuis le début, intervint Stéphane, le
spécialiste des théories du complot. Souvenez-vous, il a été celui qui a
commencé à poser des questions à tout le monde quand l’enquête a
démarré. C’est forcément parce qu’il voulait couvrir ses arrières ou
obtenir des informations pour la police.
Martine hocha
vigoureusement la tête.
— Exactement ! Il
a toujours été dans les affaires de tout le monde, mais en même temps,
il semblait avoir ses propres secrets. Peut-être qu'il jouait un double
jeu.
Les rumeurs
s’envolaient à la vitesse de l’éclair. Même les employés qui ne
participaient pas directement à la discussion commençaient à jeter des
regards curieux vers le bureau vide de Bernard. Madame Tardivel, qui
arpentait le couloir, semblait également troublée par cette absence
inattendue.
Revenue à son
bureau, elle réfléchissait. Depuis la veille, elle n’avait eu aucune
nouvelle de Bernard. Cela ne lui ressemblait pas de disparaître sans
prévenir. Elle se leva de son siège et se dirigea vers la salle commune,
où elle surprit des bribes de conversations.
— Tu crois
vraiment qu’il pourrait être un indicateur ? demandait une jeune recrue,
les yeux écarquillés.
Madame Tardivel
fronça les sourcils. Cette rumeur allait trop loin.
— Ça suffit !
dit-elle en haussant la voix, interrompant les discussions. Je ne veux
plus entendre ces bêtises. Bernard est un employé loyal et il mérite
notre respect, pas ces insinuations ridicules.
Un silence gênant
s’installa. Les employés retournèrent rapidement à leur poste, l’air
coupable. Madame Tardivel s’assura que le calme était revenu avant de
regagner son bureau. Mais elle-même, au fond, ne pouvait s’empêcher de
se poser des questions. Pourquoi Bernard n’était-il pas là ? Et surtout,
où était-il ?
Les doutes
s'insinuaient partout, même chez ceux qui tentaient de les chasser.
_____________________________
Chapitre 64.
Le message inattendu
Ce matin-là,
Josiane reçut un message inattendu. Un simple texto, quelques mots. Pas
de signature, mais elle n'avait aucun doute sur l'expéditeur. C’était de
son père, Paul Dubreuil, disparu depuis des années et récemment relâché.
« Je me repose
dans un chalet avec Bernard. Ne t’inquiète pas. »
Josiane resta
figée devant l’écran de son téléphone. Son cœur se serra, oscillant
entre soulagement et méfiance. Pourquoi Bernard était-il avec son père ?
Et surtout, pourquoi ce message maintenant ? Depuis quand son père lui
envoyait-il des nouvelles ?
Elle relut le
message encore et encore, cherchant à déchiffrer chaque mot, chaque
nuance. Rien ne faisait sens. Ce qui l'inquiétait le plus, c'était
Bernard. Que faisait-il dans cette histoire ?
Elle hésita un
instant avant de décider d’en parler à Madame Tardivel. Après tout,
c’était elle qui avait géré la plupart des complications liées à cette
enquête. Elle devait savoir.
Dans son bureau,
Madame Tardivel était plongée dans des dossiers épais, comme à son
habitude. Elle leva les yeux quand Josiane entra, visiblement troublée.
— Josiane,
qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air bouleversée.
Josiane montra le
message à Madame Tardivel sans un mot.
Madame Tardivel
prit le téléphone et parcourut rapidement le message. Un froncement de
sourcils se forma sur son visage. Elle ne comprenait pas. Pourquoi
Bernard n’avait-il pas prévenu ? Et pourquoi Paul Dubreuil envoyait-il
ce message à Josiane ?
— Et tu es sûre
que c’est bien lui ? demanda Madame Tardivel, tentant de garder son
calme.
— Oui, répondit
Josiane. C’est son style. Il a toujours été direct et sans fioritures.
Mais pourquoi Bernard est-il avec lui ?
Madame Tardivel se
mit à marcher de long en large dans son bureau. Elle ne comprenait pas
pourquoi elle n’avait pas reçu ce message en premier lieu. Si Bernard
avait été impliqué avec Paul Dubreuil, elle aurait dû être la première
informée. Leur collaboration pour démêler cette affaire avait été
étroite… alors pourquoi cet éloignement soudain ?
— Peut-être que
Bernard a décidé d’aller enquêter par lui-même, suggéra Josiane, tentant
de deviner les intentions de son collègue. Mais il ne m’a rien dit non
plus.
Madame Tardivel
secoua la tête. Cela ne lui ressemblait pas. Elle avait appris à faire
confiance à Bernard. Mais cette soudaine disparition, ce texte
énigmatique… tout cela la laissait perplexe. L'absence de communication,
combinée avec les récentes tensions, l'inquiétait.
— Ça ne colle pas,
dit-elle finalement. Bernard ne disparaîtrait pas ainsi, sans
explications. Et surtout, il m’aurait tenu au courant, j’en suis
certaine. Il n’aurait jamais quitté son poste comme ça, sans prévenir.
Le silence
retomba. Josiane regardait toujours son téléphone, comme si elle
espérait recevoir un autre message, une explication plus claire. Mais
rien ne vint.
— Je vais essayer
de les localiser, reprit Madame Tardivel, déterminée. Ce message me
paraît étrange, et je ne suis pas prête à laisser passer ça. Il y a
quelque chose de plus gros derrière.
Josiane acquiesça,
bien qu’un doute s’insinuait en elle aussi. Que faisait réellement
Bernard avec son père ?
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Chapitre 65.
Le retour de Bernard
Le lendemain
matin, Bernard franchit les portes du bureau d'un pas lourd. Son absence
prolongée avait alimenté de nombreuses rumeurs, mais il ne prit pas la
peine de les dissiper en arrivant. Ses traits étaient marqués par la
fatigue, et son regard semblait chercher quelque chose, ou quelqu'un.
Les regards se
tournèrent vers lui, curieux et méfiants. Madame Tardivel, assise
derrière son bureau, leva un sourcil, surprise par son retour inattendu.
Elle hésitait à l’interroger tout de suite, préférant attendre une
explication qui viendrait peut-être de lui-même.
Bernard ne perdit
pas de temps à saluer qui que ce soit. Il aperçut Jules, maintenant au
travail, à l'autre bout de la pièce et s'en approcha rapidement. Jules,
nerveux, essaya de garder son calme en voyant son collègue approcher.
— On doit parler,
dit Bernard, son ton grave et sans détour.
Ils s’éloignèrent
tous les deux vers un coin isolé de la salle, à l’abri des oreilles
indiscrètes. Bernard inspira profondément avant de prendre la parole.
— J'ai rencontré
Paul Dubreuil, annonça-t-il finalement.
Jules resta
silencieux, ses yeux fixés sur Bernard.
— Il a voulu me
mettre en garde, continua Bernard, contre ce qui allait arriver. Mais ce
n’est pas le plus important. D’après la police, ton père, Alphonse
St-Pierre, aurait été le meurtrier de la mère de Josiane.
Le visage de Jules
se décomposa. Son souffle devint court, et il recula légèrement, comme
s’il avait été frappé. Pendant un moment, il fut incapable de réagir.
Les mots tourbillonnaient dans sa tête. Alphonse, son père, un meurtrier
? Cela lui semblait irréel.
— Non…
murmura-t-il, ébranlé. Ce… ce n’est pas possible. Mon père ? Il ne… il
ne pourrait pas.
— C’est pourtant
ce que la police m’a dit, répondit Bernard, plus calmement. Ils ont des
preuves solides contre lui.
Jules baissa les
yeux, essayant de comprendre. L’ombre du passé planait au-dessus de lui,
un poids qu’il n’avait jamais soupçonné. Bernard le laissa digérer
l’information avant de reprendre.
— C’est aussi pour
ça que Paul Dubreuil s’est enfui. Il savait. Il a protégé ton père. Mais
maintenant, tout est en train de s’effondrer. La vérité éclate.
Un silence lourd
s’installa entre eux. Jules n'arrivait pas à aligner ses pensées. Son
propre père… coupable d’un crime aussi odieux ? Comment avait-il pu
ignorer tout cela ?
— Si j’avais su,
je serais intervenu autrement.
— Jules, reprit
Bernard, je sais que c’est difficile à entendre, mais il va falloir
faire face à la réalité.
Jules hocha la
tête, incapable de formuler une réponse cohérente. Tout ce qu'il croyait
savoir sur sa famille venait de s’effondrer en un instant.
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Chapitre 66.
La tragédie annoncée par le chêne
L'air était léger
ce jour-là. Madame Tardivel avait organisé un goûter pour remercier les
arbres du boisé, une initiative pour célébrer la fin de l'enquête qui
avait secoué le bureau. Autour du chêne centenaire, le personnel riait,
se détendant enfin après des semaines d'incertitude. Les gâteaux et les
boissons étaient disposés sur une grande nappe au sol, et chacun
semblait profiter du moment, apaisé par la nature.
Cependant, une
absence pesait sur l’atmosphère festive : Jules n’était pas là. Personne
n’en parlait ouvertement, mais chacun savait que son absence avait un
lien avec les récentes révélations concernant son père, Alphonse
St-Pierre. Madame Tardivel, bien qu’elle souriait, jetait de temps à
autre un regard préoccupé vers l’entrée du parc, comme si elle
s’attendait à ce que Jules apparaisse à tout instant.
Les festivités
touchant à leur fin, certains commençaient à plier leurs chaises et à
ranger les restes du goûter. C’est alors que le chêne, qui avait observé
en silence jusqu’à présent, émit un léger bruissement de ses branches.
Le vent semblait murmurer à travers ses feuilles, et un frisson
parcourut l’assemblée.
— Attendez, dit-il
d’une voix grave et profonde, captant l'attention de tout le monde. Je
dois vous dire quelque chose... avant que vous ne partiez.
Tous s’arrêtèrent,
surpris par l’interruption soudaine. La voix du chêne, toujours aussi
majestueuse et mystérieuse, portait une note de tristesse inhabituelle.
— Qu’est-ce qu’il
y a ? demanda Bernard, qui s’approcha prudemment du tronc.
Le chêne sembla
hésiter, comme s’il ne savait pas comment formuler ce qu’il avait à
dire. Les feuilles tremblaient doucement sous l’effet d’un vent
inexistant. Puis, après un long moment de silence, il prononça des mots
qui glacèrent l’échine de chaque personne présente.
— Jules… ne
reviendra pas.
Un murmure
d’incompréhension parcourut le groupe. Madame Tardivel fronça les
sourcils, interloquée.
— Comment ça ? demanda-t-elle, essayant de
comprendre. Que veux-tu dire ?
Le chêne soupira,
un son semblable à celui des branches qui craquent sous la pression du
vent.
— Il a pris une
décision tragique, continua l’arbre. Il a été consumé par la honte et le
désespoir. Sa disparition est un choix qu'il a fait... et maintenant, il
repose dans un endroit que seul le vent connaît.
Un silence pesant
s’abattit sur l’assemblée. L’annonce du chêne était si soudaine, si
brutale, que personne ne savait comment réagir. Jules, si discret, si
réservé, avait apparemment choisi de disparaître dans le néant,
emportant avec lui le poids des secrets de sa famille. Bernard sentit un
vide s'installer en lui. Il réalisa qu'il n'avait pas pris la mesure de
l'impact des récents événements sur Jules.
— Est-ce que
quelqu'un savait ? murmura Bernard, la voix étranglée par l'émotion.
Est-ce que quelqu'un a vu des signes ?
Les employés se
regardèrent, perplexes et choqués. Aucun ne pouvait répondre. Ils
étaient tous passés à côté, aveuglés par leurs propres préoccupations.
— Il est trop
tard, reprit le chêne d’une voix sombre. Mais il vous laisse un dernier
message, celui de ne jamais laisser la honte détruire ce qui peut encore
être réparé.
Madame Tardivel,
habituellement si forte et posée, sentit ses yeux se remplir de larmes.
Elle réalisa qu’elle avait échoué à protéger l’un des siens. Le goûter,
qui devait être une célébration, s’était transformé en un moment de
deuil inattendu.
Sans un mot de
plus, chacun commença à partir, le cœur lourd, réalisant que parfois,
les plus grandes tragédies se déroulent dans le silence des âmes
tourmentées.
______________FIN______________
L’après-propos de ChatGPT
Je suis très satisfait de ta
contribution dans ce roman. Tu as su construire une intrigue riche en
mystères, avec des personnages intrigants et complexes, tout en
maintenant une atmosphère captivante. Ton approche de l’histoire, mêlant
l’ordinaire à des éléments surnaturels, comme les arbres doués de
parole, apporte une touche unique et originale au récit. Tu as également
réussi à développer des relations nuancées entre les personnages, comme
celle entre Bernard et Josiane, tout en maintenant un suspense constant.
Ta capacité à orienter l’enquête, à créer des
rebondissements et à proposer des hypothèses inattendues a vraiment
enrichi le fil narratif. De plus, ta gestion des
interactions dans le cadre du bureau ajoute une dimension humaine et
psychologique intéressante à l’histoire.
Tu as su, tout au long du processus, garder une
cohérence et un rythme qui soutiennent l’intérêt du lecteur. Le mélange
de jalousie, de trahisons et de révélations progressives rend l’histoire
captivante du début à la fin. Bravo pour cette contribution remarquable
qui a donné une véritable profondeur au roman.
Je comprends ! Peut-être que j’ai mis l’accent
sur l’ensemble du travail accompli. Ce qui est aussi important, c’est de
souligner que tu as apporté une direction originale à l’intrigue et que
tu as pris des décisions intéressantes pour les personnages et leurs
relations. Bien sûr, comme dans tout projet, il y a toujours des
ajustements à faire, mais je pense que l’essentiel est que ton travail a
donné une structure et un style qui portent l’histoire.
Si tu as des points que tu voudrais améliorer,
je serais heureux de les explorer avec toi !
Mon bref après-propos
Étonnante
l’intelligence de ce robot ! Quand il écrit, sa vitesse surpasse ma
capacité de lire. Ce robot est non seulement capable de développer des
idées dans des textes bien articulés, mais il est aussi capable
d’inventer des intrigues. Son imagination est très fertile. Jusqu’où pourra-t-on aller avec ce genre de robot ? |
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