(Dessin réalisé au primaire) Contactez-moi : cejean@charleries.net |
Les charleries Bienvenue sur mon blogue, Ce blogue contient des souvenirs, des anecdotes, des opinions, de la fiction, des bribes d’histoire, des énigmes et des documents d’archives. Charles-É. Jean
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Québécois |
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3415
30 janvier 2017
Mots québécois
Nous vous
présentons 10 mots qui avaient cours autrefois au Québec. Certains de
ces mots ont été abandonnés.
Accoter
Faire une mise égale à la sienne.
« Sois certain que je suis prêt à t’accoter. »
Allège
Voiture allège. – Voiture sans
charge. « J’ai vu passer le voisin en traîneau. Il était allège. »
Amanché
Habillé de mauvais goût. « J’ai
rencontré un de mes cousins sur la rue. J’étais étonné de la façon qu’il
était amanché. »
Amancher
S’organiser. « Amanche-toi pour ne
pas perdre ton argent. »
Babouner
Bouder. « Quand on ne lui donne
pas ce qu’il veut, il baboune. »
Étabe
Étable. « Mon père se dirigea vers
l’étabe pour soigner ses chevaux. »
Faignant
Fainéant. « Arthur est un
paresseux. C’est un vrai faignant. »
Fêteux
Fêtard. « À la mi-carême, les
fêteux faisaient la tournée des maisons. »
Grément
• Machine ou appareil qui
fonctionne rarement. « Cette faucheuse est un grément. Elle est toujours
brisée »
• Personne qui contredit toujours
les autres par des paroles ou des actions. « Anna est un moyen grément.
Elle cherche toujours la chicane. »
Gueuse Personne coquine. « Petite gueuse, va. Je ne pensais pas que tu me jouerais ce tour. » |
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# 3355
6 janvier 2017
Mots québécois
Nous vous
présentons 10 mots qui avaient cours autrefois au Québec. Certains de
ces mots ont été abandonnés.
Agoucer
Agacer. « Maman, mon ami n’est pas
gentil ; il m’agouce. »
Anneillère
Vache anneillère – Vache qui ne
vêlera pas au printemps. « Les enfants auront du lait tout l’hiver. La
Caillette est anneillère. »
Atchoumer
Éternuer. « Tu es arrivé ici
depuis cinq minutes et tu ne fais qu’atchoumer, »
Bacaise
Personne corpulente. « J’ai vu ma
cousine à l’église. C’est une bacaise. »
Cibouère
Juron provenant de ciboire.
« J’étais en cibouère contre lui. »
Fardoches
Broussailles. « Son père était en
train de bûcher et de couper les fardoches. »
Fouler
Fouler le foin – Tasser le foin
avec ses pieds. « Le jeune François monta dans la charrette pour
fouler. »
Greiller (Se)
• S’habiller. « Greille-toi, il
faut partir. »
• Se procurer. « Je me suis
greillé d’un ordinateur. »
Sauvage
Amérindien. « Le Sauvage marchait
en avant pour nous montrer le chemin. »
Sniquer
Surveiller. « Plutôt que de faire
ton travail, tu passes ton temps à me sniquer. » |
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# 3290
11 décembre 2016
Mots québécois
Nous vous
présentons 10 mots qui avaient cours autrefois au Québec. Certains de
ces mots ont été abandonnés.
Achalant
Agaçant, énervant. « Il m’appelle
deux fois par jour : c’est un achalant. »
Adon
Hasard heureux. « Je ne pensais
pas te rencontrer ici, c’est vraiment un adon. »
Adonner
Convenir. « Je vous invite à venir
souper le soir du jour de l’An. Si ça vous adonne, j’en serais bien
content. »
Adret
Adroit, habile. « Mon père a
construit lui-même son hangar. Il est adret. »
Boulé
Fier-à-bras. « Les hommes de ce
rang étaient pour la plupart des boulés qui n’avaient peur de rien. »
Câlisse
Juron provenant de calice. « Cet
homme est un câlisse de fou. »
Maigréchine
Très maigre. « Quand mon oncle est
revenu des chantiers, il était maigréchine. »
Pacage
Pâturage. « Mon jeune fils est
allé mener les vaches au pacage dans le clos du nord. »
Paire
Pis de la vache. « Le paire de la
Caillette a dû être lavé car il était plein de boue. »
Vase
Boue. « Le petit Raoul est tombé
tête première dans la vase. » |
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# 3230
17 novembre 2016
Mots québécois
Nous vous
présentons 10 mots qui avaient cours autrefois au Québec. Certains de
ces mots ont été abandonnés.
Abrier
Protéger. « Je suis certain qu’il
ment pour abrier son ami. »
Accoter
Vivre en concubinage. « Étienne
n’est pas marié ; il est accoté
avec ma meilleure amie. »
Accroire
Mensonge. « Pour se disculper,
elle lui a fait des accroires. »
Ach’fer
Achever. « J’ai appris les leçons
et mon devoir est ach’fé. »
Bouette
Boue. « Cet enfant passe son temps
à jouer dans la bouette. »
Candog
Pic muni d’un crochet, appelé
gaffe. « Avec son candog, Jos
ramenait les billots au centre de la rivière. »
Picerine
Liqueur aux fruits faite à la
maison. « En arrivant de l’école, un verre de
picerine nous attendait. »
Scouard
Orages mêlés de vents violents.
« Les enfants, entrez dans la maison, un
scouard s’en vient. »
Tauraille
Taure. « Les
taurailles passent l’été dans
le clos de la montagne. »
Vailloche
Tas de foin ou de gerbes de blé,
appelé veillottes. « Avant la pluie, mon père m’a demandé de mettre le
foin en vailloches. » |
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3130
8 octobre 2016
Charles-Émile Gadbois (1906-1981)
Charles-Émile Gadbois est né le 1er
juin 1906 à Saint-Barnabé-Sud, près de Saint-Hyacinthe. Son père est
propriétaire du magasin général et maire de la municipalité de 1917 à
1925.
Dès l’âge de huit ans, il est
initié au piano. Plus tard, il se procure un violon. Chez les Gadbois,
les veillées en famille se font souvent dans le chant. Il est ordonné
prêtre en 1930. Il enseigne le chant et la musique au Séminaire de
Saint-Hyacinthe où il dirige la fanfare et l’orchestre.
Suite à un appel de Mgr Camille
Roy visant à promouvoir la chanson québécoise, il décide d’y consacrer
ses talents. Il commence par recueillir des chansons françaises qui
peuvent être interprétées au Québec, sans craindre la censure du clergé.
Il en compose de nouvelles en s’appuyant sur la vie des gens au
quotidien.
En 1937, il commence la
publication de chansons feuille par feuille en les faisant interpréter
par les élèves du Séminaire de Saint-Hyacinthe. Quinze ans plus tard, il
aura publié 500 chansons dans neuf albums sous le titre
La Bonne Chanson. À l’époque,
ces albums se retrouvent dans plusieurs foyers et dans plusieurs écoles,
autant au Québec qu’ailleurs en Amérique du Nord. Trente millions
d’albums seront vendus : un succès littéraire hors du commun dans un
Québec dont la population est un peu plus de trois millions d’habitants.
En 1939, RCA Victor commence la
production de 78 tours avec les chansons de l’abbé Gadbois. La compagnie
met sur le marché plus de 70 disques consacrés à
La Bonne Chanson. En 1939-1941, la radio de Radio-Canada diffuse
Le quart d’heure de la bonne
chanson. CKAC prend la relève jusqu’en 1952. L’abbé Gadbois poursuit
sa mission en organisant des festivals, des concours et des congrès dont
le but est de promouvoir la chanson québécoise.
L’évêque de Saint-Hyacinthe
n’apprécie pas qu’un de ses prêtres se lance dans des activités
lucratives. De plus, il est en désaccord avec certaines paroles de
chansons qui ne correspondent pas à la doctrine de l’Église en matière
de sexualité. Plus encore, en 1953, l’évêque apprend que l’abbé Gadbois
a fondé une station radiophonique : CJMS dont le sigle est mis pour
« Canada : Je me souviens ». Même si cette station est dédiée à la
famille catholique qui chante et qui prie ensemble, c’en est trop.
Voici ce qu’écrit l’abbé Gadbois à
ce sujet : « Après beaucoup de fatigues, d'inquiétudes et de tracas
surtout financiers, comme La Bonne
Chanson et le poste CJMS avaient tendance à devenir des entreprises
un peu trop commerciales, Son Excellence Mgr Arthur Douville, au
printemps de 1955 me demande de cesser toutes mes activités à
La Bonne Chanson et au poste
CJMS, et de lui donner tous mes biens meubles et immeubles sans
exception, c'est-à-dire une valeur que j'estimais à 300 000 $
(soit environ 2 750 000 $ en 2016). C'était là la plus grande épreuve de
ma vie. »
Incroyable, mais vrai. L’abbé
Gadbois qui a alors 49 ans est nommé vicaire d’une paroisse, puis
aumônier dans une école secondaire. En 1966, alors qu’il est gravement
malade, une de ses sœurs qui est religieuse doit obtenir la permission
du Vatican pour s’en occuper. Il décède le 24 mai 1981. En 1997, Postes
Canada émet un timbre à son effigie.
Un biographe a écrit : « L'abbé
Gadbois était donc, dans ses attitudes, à contre-courant de la majorité
des membres du clergé de l'époque ... et de tous leurs sévères
dirigeants ... qui étaient particulièrement obnubilés par tout ce qui
pouvait évoquer la sexualité, y compris par toute marque d'affection.
Les succès, la popularité et l'ouverture d'esprit de ce prêtre Gadbois,
en cette époque de catholicisme outrancier au Québec, tout cela
concourait à lui attirer un jour, et à jamais, les foudres
ecclésiastiques. » |
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3060
10 septembre 2016
Mots québécois : Fréchette (14)
Louis-Honoré Fréchette est le
premier canadien à remporter un prix de l’Académie française. Voici 10
mots québécois tirés de La Noël au
Canada de cet auteur aux Éditions Fides, 1980 :
Accoter
Égaler, tenir tête. « Mais faut
craire aussi que le Sauvageau était pas loin de l’accoter. » (p. 151)
Brosse
Saoulerie. « Et le moulin tournait
toujours, la partie de dames s’arrêtait pas ! et la
brosse allait son train. »
(p. 153)
Cisagrappe
Cerise à grappes. « Hubert !
insista-t-il la bouche empâtée comme un homme qu’a trop mangé de
cisagrappes, dis-moi donc
d’où c’que d’sort ce chien-là ! » (p. 156)
Guevale
Jument. « Merci, j’ai ma
guevale, répondit Joachim
Crête. » (p. 152)
Ébaroui
Étonné. « Mais les verres étaient
à peine vidés que les deux se mirent à se regarder tout
ébarouis. » (p. 154)
Éteindu
Éteint. « Le fanal, qu’il avait
dans la main, était éteindu
mort comme de raison ; de sorte qu’y faisait noir comme chez le loup. »
(p. 155)
Raculons (De)
Reculons (De). « Y se mit à
manœuvrer de façon à se réfugier tout doucement et
de raculons entre la table et la couchette, tout en perdant le chien
de vue. » (p. 156)
Revirer (Se)
Retourner (Se). « Joachim Crête,
tout surpris, se revire en
mettant son tombleur sus la table, et reste figé, les yeux grands comme
des piastres françaises et les cheveux drets sus la tête. » (p. 155)
Sacre
Diable. « Allez au
sacre ! et laissez-nous
tranquilles ! » (p. 153)
Sieau
Seau. « J’me suis fendu l’oreille sus le bord
d’un sieau. » (p. 158) |
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3020
25 août 2016
Mots québécois : Fréchette (13)
Louis-Honoré Fréchette est le
premier canadien à remporter un prix de l’Académie française. Voici 10
mots québécois tirés de La Noël au
Canada de cet auteur aux Éditions Fides, 1980 :
Assire
Asseoir. « C’était Hubert
Sauvageau qu’entrait, et qu’allait s’assire
dans un coin. » (p. 152)
Berlot
Voiture d’hiver. « Si tu veux une
place dans mon berlot pour
aller à la messe de Mênuit, gêne-toi pas. » (p. 152)
Bougon
Pipe à tuyau court. « C’était
Hubert Sauvageau qu’entrait, et qu’allait s’assire dans un coin, en
allumant son bougon. » (p.
152)
Cavalier
Prétendant. « Elle a une vingtaine
de cavaliers autour d’elle
tous les dimanches que le bon Dieu amène. » (p. 147)
Corporence
Corpulence. « Jamais on voyait sa
corporence à la messe. » (p.
151)
Craire
Croire. « Mais faut
craire aussi que le Sauvageau
était pas loin de l’accoter. » (p. 151)
Crochir
Devenir croche, courber.
« J’aperçus, accroupi sus le perron de la chapelle, un pauvre quêteux
qu’avait le poignet tout crochi. »
(p. 146)
Farauder
Faire la cour à une fille. « Tout
piteux d’avoir si mal réussi à mettre le bon Dieu en cache, y profitit
même de l’occasion pour … aller
farauder les créatures. (p. 146)
Publier
Mettre les bans en vue d’un
mariage. « Y paraît qu’a va
publier la semaine qui vient. » (p. 147)
Ravaud
Bruit, tapage. « C’est pas drôle
d’avoir un mari qui se vire en bête tous les soirs pour aller faire le
ravaud le long des chemins,
dans les bois, on sait pas où. » (p. 148) |
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2960
15 juillet 2016
Mots québécois : Fréchette (12)
Louis-Honoré Fréchette est le
premier canadien à remporter un prix de l’Académie française. Voici 10
mots québécois tirés de La Noël au
Canada de cet auteur aux Éditions Fides, 1980 :
Avarie
Perte, malheur. « On passait pas
encore un trop mauvais hiver, grâce à une
avarie qu’arriva à un de nous autres, la veille de Noël au soir. »
(p. 137)
Barauder
Aller d’un côté à l’autre. « Je
baraudais sur mes jambes. »
(p. 140)
Bavasser
Bavarder. « M’as-tu jamais vu
bavasser ? que je réponds. »
(p. 139)
Bitter
Surpasser. « J’ai encore jamais
rien vu pour bitter le
faubourg des Quat’-Bâtons à Trois-Rivières. » (p. 141)
Fortiller
Tortiller. « Le manche de ma
grand-hache me fortillait
tellement dans les mains que je manquis la ligne par deux fois de
suite. » (p. 140)
Fun
Plaisir. « Le jour de Noël, c’est
une journée de fun. » (p.
142)
Maigrechigne
Très maigre. « C’était une vraie
curiosité, les enfants, de voir ce petit
maigrechigne qu’avait l’air d’un maringouin. » (p. 145)
Quins
Tiens. « Quins
! c’est rien que pour le fun. » (p. 142)
Rôdeuse
Marque de superlatif. « Vous allez
voir ça, père Jos, si on en dévide une
rôdeuse de messe de Mênuit. » (p. 143)
Trâlée
Groupe. « Y a toujours une
trâlée de créatures qui se
rassemblent là pour danser. » (p. 140) |
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# 2925
1er juillet 2016
Ô
Canada
Le 24 juin 1880, fête de la Saint-Jean-Baptiste, fut présenté en grandes pompes à Québec le chant
patriotique des Canadiens français. À cette époque, on ne se définissait
pas comme Québécois, mais comme Canadien. Ce chant était intitulé Ô
Canada. Il avait été commandé par le comité organisateur d’une grande
manifestation patriotique patronnée par les sociétés Saint-Jean-Baptiste
qui visait à mettre en valeur les origines culturelles des francophones.
Le texte a été composé par le juge Adolphe-Basile Routhier et la
musique, par Calixa Lavallée.
Ce chant patriotique qui appartenait à la nation québécoise a été
présenté comme hymne national du Canada en 1939 lors de la visite du roi
Georges VI à Ottawa. Il a été adopté officiellement le 1er
juillet 1980 par le Parlement canadien.
Voici les paroles de la version originale du juge Routhier, notamment
pour ceux qui ne l’auraient jamais lu :
Ô Canada ! Terre de nos aïeux,
Ton front est ceint de fleurons glorieux !
Car ton bras sait porter l'épée,
Il sait porter la croix !
Ton histoire est une épopée
Des plus brillants exploits.
Et ta valeur, de foi trempée,
Protégera nos foyers et nos droits,
Protégera nos foyers et nos droits.
Sous l'œil de Dieu, près du fleuve géant,
Le Canadien grandit en espérant.
Il est né d'une race fière,
Béni fut son berceau.
Le ciel a marqué sa carrière
Dans ce monde nouveau.
Toujours guidé par sa lumière,
Il gardera l'honneur de son drapeau,
Il gardera l'honneur de son drapeau.
De son patron, précurseur du vrai Dieu,
Il porte au front l'auréole de feu.
Ennemi de la tyrannie
Mais plein de loyauté,
Il veut garder dans l'harmonie,
Sa fière liberté.
Et par l'effort de son génie,
Sur notre sol asseoir la vérité,
Sur notre sol asseoir la vérité.
Amour sacré du trône et de l'autel,
Remplis nos cœurs de ton souffle immortel !
Parmi les races étrangères,
Notre guide est la loi :
Sachons être un peuple de frères,
Sous le joug de la foi.
Et répétons, comme nos pères,
Le cri vainqueur : « Pour le Christ et le roi ! »
Le cri vainqueur : « Pour le Christ et le roi ! ».
Un autre symbole, la feuille d’érable, qui ornait le drapeau des
Patriotes dans les années 1830 s’est retrouvé sur le drapeau canadien.
Le Québec a été spolié de son hymne national et de sa feuille d’érable.
C’est un peu gênant de fêter le Canada le 1er juillet quand
on « porte » les symboles d’une autre nation. |
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#
2905
23 juin 2016
Fête nationale du Québec
Le 8 mars 1834, le journaliste
Ludger Duvernay fonde la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM)
sous le nom initial de « Aide-toi et le ciel t'aidera ». Le premier
geste d’importance de Duvernay est d’organiser un banquet. La date
choisie est le 24 juin 1834. Pourquoi cette date ? Dans l’Église
catholique, le 24 juin commémore la naissance de Jean Le Baptiste, celui
là même qui a baptisé le Christ dans le Jourdain.
Le banquet a lieu dans les jardins
de l'avocat John McDonald où sera bâtie plus tard la gare Windsor. Une
soixantaine de personnes assiste à ce banquet. On peut nommer Jacques
Viger, alors maire de Montréal, Louis-Hippolyte Lafontaine, Thomas
Brown, Édouard Rodier, George-Étienne Cartier et le Dr Edmund
O'Callaghan. Louis-Joseph Papineau est absent, étant en tournée
électorale. Sa femme Julie Bruneau dit Papineau le représente.
Dans son livre
Le Roman de Julie Papineau (p.
257-261), Micheline Lachance
décrit le déroulement de ce banquet historique. Ce livre étant une
biographie romancée, il est fort probable que les faits ne se sont pas
passés exactement comme ils sont décrits. Toutefois, on se sent comme
présent au banquet. Je vous en livre quelques extraits.
« Les élégants invités
papillonnaient autour des tables dressées dans les jardins en essayant
de repérer leur nom inscrit sur le petit carton placé devant chaque
couvert. Julie fut naturellement appelée à se joindre au maire qui
occupait la table d’honneur, en compagnie de son vice-président, le
jeune Georges-Étienne Cartier, et de Luger Duvernay, leur hôte. On avait
prévu une place pour l’évêque, mais monseigneur Lartigue, qui ne tenait
pas à s’afficher avec les patriotes, avait décliné l’invitation. »
« Plus que jamais donc, le vent
patriotique soufflait dans les jardins de l’avocat écossais McDonald
dont la mère, une Picoté de Bélestre, venait de l’une des grandes
familles françaises. Derrière la table d’honneur, les organisateurs
avaient suspendu une banderole sur laquelle on pouvait lire :
Espérance, patrie, union. Au centre sur la nappe blanche, le drapeau
des patriotes, vert, blanc, rouge, était entouré de feuilles d’érables
placées en cercle. »
Pendant le repas, des toasts
furent portés aux organisateurs de la fête, au Parti patriote, aux
États-Unis, à l'Irlande et aux
Quatre-vingt-douze résolutions. Julie Papineau surprit les invités
en clamant son patriotisme « comme un homme ». Elle déclara entre
autres en parlant des Britanniques: « Je suis convaincue de leur haine
et de leur mauvaise humeur à notre égard. La métropole (Londres) ne nous
concédera rien à moins d’y être forcée. Ce que nous (les Canadiens
français) obtiendrons nous sera toujours accordé comme un privilège et
non comme un droit. » Elle conclut en disant qu’il faudra obtenir par la
force ce qu’on nous refuse autrement. Pour une femme de l’époque, ce
discours était hors norme.
À la fin, George-Étienne Cartier,
qui avait à peine 20 ans et qui n’était pas encore avocat, surprit aussi
les invités en leur annonçant qu’il allait interpréter une chanson de
son cru, intitulée Ô Canada, mon
pays, mes amours. Voici un extrait :
« Comme le dit un vieil adage
En 1922, le 24 juin, jour de la
Saint-Jean-Baptiste, est devenu un jour férié au Québec. En 1977, il est
devenu la Fête nationale du Québec. |
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# 2710
29
mars 2016 Mots
québécois : Fréchette (11) Louis-Honoré Fréchette
est le premier canadien à remporter un prix de l’Académie française. En
1899, il publia La Noël au Canada, un recueil de 14 contes parmi ses meilleurs. On y
retrouve : Le violon de Santa
Claus, Tempête d’hiver,
Le fer à cheval,
Tom Caribou, Le loup-garou. Voici 10 mots
québécois tirés de La Noël au Canada de Louis Fréchette aux Éditions Fides, 1980 :
Crignasse Chevelure. « La
crignasse y avait blanchi de
peur. » (p. 133) Estèque Civière. « On afistole
une estèque avec des branches, et pi on couche mon homme dessus. » (p.
133) Flasque Flacon. « Le soir, en
cachette, il grimpait dans le merisier pour aller emplir son
flasque. » (p. 135)
Galvaudeux Vagabond mal faisant.
« Le boss m’avait accouplé avec une espèce de
galvaudeux. » (p. 138) Licher Lècher. « La vieille
(ourse) s’était d’abord licher
les babines en reniflant. » (p. 135) Malvat Garnement. « Le
malvat avait vieilli au point
que j’avions de la misère à le reconnaître. » (p. 133) Rôdeux Marque de superlatif.
« C’était mon Tom Caribou, sans connaissance, qui venait s’élonger
en plein travers de l’ourse … avec un
rôdeux de coup de griffe. »
(p. 133) Roffe Dur, brutal. « Quoique
les voyageurs de Trois-Rivières soient un peu …
roffes. » (p. 137) Timber Tomber. « La
bête pousse un grognement … et
timbe sus le dos les reins cassés. » (p. 133) Vingueuse Juron. « C’était pas croyable, mais la vingueuse de bête sentait la boisson. » (p. 133) |
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# 2665
7
mars 2016 La petite
littérature Victor-Lévy Beaulieu
qui est un auteur très prolifique a écrit
Manuel de la petite littérature du Québec, un livre de 520
pages. Ce qu’il appelle la petite
littérature, c’est l’ensemble des
ouvrages écrits le plus souvent par des personnes inconnues des milieux
littéraires et qui traitent des grandeurs et des misères des gens
ordinaires.
Dans cet ouvrage, l’auteur donne son point de vue
sur les monographies de paroisse. Il cite de nombreux textes sur des
sujets divers comme l’agriculture, la déforesterie, l’alcool, les
maladies et la religion avec ses sermons et ses excès de piété. Dans la
présentation du livre, l’éditeur Boréal écrit : « Ce Manuel de la
petite littérature du Québec, paru à
l’origine en 1974, constitue un véritable panorama de la souffrance, de
la dérision et du désespoir collectif. »
L’auteur montre le portrait d’une société dominée par une grande
noirceur qui a « étouffé des générations de Québécois ». Il cite en
exemple « le culte débridé des saints, des mystiques, des illuminés et
des infirmes ». Il fait un clin d’œil à des poètes obscurs qui placent
la religion au-dessus de tout. Il qualifie le Québec de « p’tit monde
rétréci, replié sur lui-même et sur ses phantasmes ».
Ce livre d’un grand intérêt a été réédité en 2012. |
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# 2615
9
février 2016
Philippe-Aubert de Gaspé (1786-1871) Dans l’article
1915, j’ai présenté Philippe-Aubert de Gaspé et ses
œuvres. Pour vous faire penser de lire ses deux livres majeurs, si ce
n’est pas déjà fait, je vous livre la critique de L. M. Darveau, dans
Nos hommes de lettres, en
1873. « Parlons d'abord des
Anciens Canadiens. C'est un
roman sans aucune des prétentions du romantisme, mais simplement calqué
sur notre histoire nationale et, les mœurs canadiennes du dernier
siècle. Ce livre renferme plusieurs anecdotes légendaires et entremêlées
de beaucoup de traditions de familles. C'est une peinture correcte, vive
et animée, bien que très naturelle, de ce bon vieux temps où les mœurs
et les usages avaient encore quelque chose de patriarcal. |
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# 2520
28
octobre 2015 Mots
québécois : Fréchette (10) Louis-Honoré Fréchette est né à Lévis le 16
novembre 1839. Il est le fils de Louis-Marthe Fréchette et de Marguerite
Martineau. Avocat de profession, il fut journaliste et traducteur. Il
fut député de Lévis à Ottawa de 1874 à 1878. Il a écrit des poèmes, des
contes et nouvelles, des pièces de théâtre, des pamphlets et des
chroniques historiques. Il est le premier canadien à remporter un prix
de l’Académie française. En 1899, il publia
La Noël au Canada, un recueil
de 14 contes parmi ses meilleurs. On y retrouve :
Le violon de Santa Claus,
Tempête d’hiver,
Le fer à cheval, Tom Caribou,
Le loup-garou. Voici 10 mots
québécois tirés de La Noël au Canada de Louis Fréchette aux Éditions Fides, 1980 :
Agrès Accessoires. « Les
agrès de l’autel reluisaient
pas assez pour nous éborgner. » (p. 130) Barguiner Marchander. « Y avait
pas à barguiner, comme on dit. » (p. 133)
Bourdignon Morceau de glace qui
sort du sol. « Je filions, …, sans rencontrer tant seulement un
bourdignon ni une craque pour
interboliser la manœuvre. » (p. 130) Cheniquer Céder, se dérober.
« Jos Violon est pas un homme pour
cheniquer devant une crêpe à
virer. » (p. 132) Craque Fissure, fente. « Je
filions, …, sans rencontrer tant seulement un bourdignon ni une
craque pour interboliser la
manœuvre. » (p. 130) Fronder Donner avec force. « …
en frondant un coup de poing à se plitter les jointures sur la table de
la cambuse. » (p. 129) Gorlot Grelot. Je me
retournais pour voir venir un trotteur « avec sa paire de clochettes
pendues au collier, ou sa bande de
gorlots. » (p. 130) Marabout Individu irascible.
« C’était pas l’absence d’un
marabout pareil qui pouvait faire manquer la cérémonie. » (p. 129) Moiquié Moitié. « Nous v’là
partis … avec chacun son petit sac de provisions sur l’épaule, et la
moiquié d’une torquette de
travers dans le gouleron. » (p. 130) Vlimeux Rusé, hypocrite.
« J’crois que si le vlimeux
avait pas eu honte, y revirait de bord pour se sauver à la maison. » (p.
132) |
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2370
29 juillet 2015 Mots
québécois : Fréchette (9) Louis-Honoré
Fréchette est né à Lévis le 16 novembre 1839. Il est le fils de
Louis-Marthe Fréchette et de Marguerite Martineau. Avocat de
profession, il fut journaliste et traducteur. Il fut député de Lévis
à Ottawa de 1874 à 1878. Il a écrit des poèmes, des contes et
nouvelles, des pièces de théâtre, des pamphlets et des chroniques
historiques. Il est le premier canadien à remporter un prix de l’Académie
française. En
1899, il publia La Noël au Canada,
un recueil de 14 contes parmi ses meilleurs. On y retrouve : Le
violon de Santa Claus, Tempête
d’hiver, Le fer à cheval, Tom Caribou,
Le loup-garou. Voici
10 mots québécois tirés de La Noël au Canada de Louis Fréchette aux Éditions Fides, 1980 :
Balustre Ronger
des balustres - Fréquenter l’église assidument. « Malgré
qu’on n’attrape pas des crampes aux mâchoires à ronger
les balustres. » (p. 129) Cage Ensemble
de billots liés ensemble pour leur faire descendre un cours d’eau.
« On passe pas six mois dans le bois et pi six mois sus les cages
sans être un petit brin slack sus la religion. » (p. 129) Crigne Crinière.
« Je me retournais pour voir … venir derrière nous autres
queuque beau petit trotteur … la crigne au vent. » (p. 130) Escandaliser Scandaliser.
« On a beau pas invictimer les saints, et pi escandaliser
le bon Dieu à cœur de jour, comme Tom Caribou, … » (p. 129) Fionner Faire
avec soin. « La messe de Minuit ne … fut pas fionnée
comme les cérémonies de Monseigneur. » (p. 130) Gricher Grincer.
« Vous irez tout seuls, … dit Tom Caribou, avec un chapelet de
blasphèmes à faire gricher
les cheveux. » (p. 129) Imite Limite.
« Mais y a toujours des imites pour être des pas grand-chose, pas vrai ! » (p. 129) Interboliser Bloquer.
« Je filions, …, sans rencontrer tant seulement un bourdignon ni
une craque pour interboliser
la manœuvre. » (p. 130) Slack Moins
strict, moins rigide. « On passe pas six mois dans le bois et pi
six mois sus les cages sans être un petit brin slack
sus la religion. » (p. 129) Torquette Chique
de tabac. « Nous v’là partis … avec chacun son petit sac de
provisions sur l’épaule, et la moiquié d’une torquette de travers dans le gouleron. » (p. 130) |
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2325
20 juillet 2015 L'alcool
: le vice des vices L’année
1914 marque le début de la Première guerre mondiale. Comment se
comportaient les soldats canadiens à cette époque ? Annie Mathieu,
dans Le Soleil du 14 juin
2014, nous l’apprend. «
Depuis le départ des dernières troupes militaires régulières
anglaises, jamais on n'avait vu autant de militaires dans nos rues.
Malheureusement, si leur passage est pour nos marchands et nos cochers
une aubaine, elle permet aussi à une certaine classe de trafiquants de
se tailler des profits déplorables, surtout dans les circonstances.
Quoique le plus grand nombre de nos militaires aient une tenue irréprochable,
il en est encore trop qui, pour tromper les ennuis d'un état dont ils
ne comprennent peut-être pas assez la grandeur, cèdent aux attraits
faciles de la buvette, et y cherchent les distractions qu'ils croient ne
pas pouvoir trouver ailleurs. Le
résultat, c'est que si les buvetiers font des affaires d'or, quand tout
le monde se plaint et, avec raison, de la cherté de la vie, nos rues
sont souvent le spectacle de scènes plus ou moins édifiantes lorsque
des militaires avinés en font le théâtre de leurs exploits », dénonce
Jules Dorion, le directeur du journal catholique de Québec, L'Action sociale, dans une chronique datée du 2 septembre 1914. « À
Valcartier et comme dans tous les camps d'entraînement, la vente et la
consommation d'alcool sont interdites. C'est d'ailleurs un des premiers
gestes posés par le ministre de la Milice, Sam Hughes, à son arrivée
en poste en 1911. À Québec, les tenanciers de bars ont déjà l'ordre
de cesser de servir du précieux liquide aux soldats en permission
lorsque l'horloge annonce 20 heures. Mais le journaliste se questionne
à savoir si le Canada doit davantage serrer la vis et prendre exemple
de la Grande-Bretagne, qui a carrément interdit aux soldats anglais en
France l'accès aux débits de boisson. Quelques
jours après la chronique de Jules Dorion, soit le 9 septembre, les
autorités annoncent la création d'une patrouille militaire, formée
pour protéger les rues de Québec des soldats en boisson. Le lendemain,
35 recrues sont d'ailleurs traduites au correctionnel pour ivresse sur
la voie publique. » (Fin du texte cité) |
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2230
17 juin 2015 Mots
québécois : Fréchette (8) Louis-Honoré
Fréchette est né à Lévis le 16 novembre 1839. Il est le fils de
Louis-Marthe Fréchette et de Marguerite Martineau. Avocat de
profession, il fut journaliste et traducteur. Il fut député de Lévis
à Ottawa de 1874 à 1878. Il a écrit des poèmes, des contes et
nouvelles, des pièces de théâtre, des pamphlets et des chroniques
historiques. Il est le premier canadien à remporter un prix de l’Académie
française. En
1899, il publia La Noël au Canada,
un recueil de 14 contes parmi ses meilleurs. On y retrouve : Le
violon de Santa Claus, Tempête
d’hiver, Le fer à cheval, Tom Caribou,
Le loup-garou. Voici
10 mots québécois tirés de La Noël au Canada de Louis Fréchette aux Éditions Fides, 1980 :
Batêche
Juron
dérivé de baptême. « Batêche ! qu’on dit, on voit pas souvent d’enfants-Jésus dans
les chantiers. » (p. 129) Cambuse Abri
dans un camp de bûcherons. « … en frondant un coup de poing à
se plitter les jointures sur la table de la cambuse. » (p. 129) Chantier Lieu
on bûche du bois dans une forêt. « J’arrivions à la fin du
mois de décembre, …, quand une autre escouade qui faisait chantier
pour le même bourgeois, …, nous firent demander. » (p. 128) Enfant-Jésus Personne
ayant une conduite exemplaire. « Batêche ! qu’on dit, on voit
pas souvent d’enfants-Jésus
dans les chantiers. » (p. 129) Gouleron Goulot.
« Nous v’là partis … avec chacun son petit sac de provisions
sur l’épaule, et la moiquié d’une torquette de travers dans le gouleron. »
(p. 130) Invictimer Injurier,
invectiver. « On a beau pas invictimer
les saints, et pi escandaliser le bon Dieu à cœur de jour, comme Tom
Caribou, … » (p. 129) Mênuit Minuit.
« Ils nous firent demander que
si on voulait assister à la messe de Mênuit,
j’avions qu’à les rejoindre. » (p. 128) R’souder Arriver.
« Vu qu’un missionnaire qui r’soudait
de chez les sauvages de Nipissingue serait là pour nous …
chanter la messe. » (p. 129) Splitter Briser.
« … en frondant un coup de poing à se plitter
les jointures sur la table de la cambuse. » (p. 129) Sus Sur. « On passe pas six mois dans le bois et pi six mois sus les cages sans être un petit brin slack sus la religion. » (p. 129) |
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2035
1 mai 2015 Hélène
Boullé (1598-1654) On
entend très peu parler d’Hélène Boullé. Pourtant, elle a été la
première dame parce qu’elle était l’épouse du fondateur de Québec. Elle
est née en 1598 à Paris de parents calvinistes. À 12 ans, on la marie
à Samuel de Champlain qui a 46 ans. À 14 ans, elle embrasse la
religion catholique. En 1620, elle accompagne son mari en
Nouvelle-France, mais n’aime pas la vie dans ces contrées sauvages et
fréquentent peu les premières femmes du pays. Après quatre ans, elle
retourne en France. En 1645, elle entre chez les Ursulines qu’elle
quitte pour fonder un monastère. Voici
ce que dit d’elle l’abbé J. G. Gélinas en 1917 dans ses Causeries
historiques pour les petites de chez nous. « Il
y avait déjà longtemps que les Français avaient traversé la mer pour
venir coloniser et civiliser notre pays, au profit de l'Église et de la
France, quand Hélène Boullé, épouse de Champlain, arriva à Québec.
Québec où il y a aujourd'hui tant de beau monde, ne possédait alors
que quatre femmes françaises : Marie Rollet, épouse de Louis Hébert,
le premier cultivateur du Canada, Marguerite Lesage, Françoise et
Marguerite Langlois. Ce
n'était pas là, vous le voyez, une société très variée, ni très
étendue pour Madame de Champlain. Et, si l'on songe que les choses
souvent les plus nécessaires manquaient, que les Iroquois n'aimaient
pas les Français, qu'ils les eussent même mangés volontiers, on
comprendra que la vie à Québec, en 1620, n'était pas rose. Cependant
Madame de Champlain mit tous les dons qu'elle avait reçus de Dieu au
service de la religion. Elle apprit la langue algonquine et alla dans
les cabanes catéchiser les pauvres sauvages et leur apprendre à prier.
Et les sauvages qui n'avaient jamais rien vu de si beau, ni de si bon
que Madame de Champlain, voulaient l'adorer. Ce qui ne contribuait pas
peu à exciter leur admiration, c'était un petit miroir qu'elle portait
à sa ceinture et dans lequel les sauvages pouvaient s'apercevoir. Remarquez-vous,
mes petites amies, comme cette grande dame qui venait de Paris, qui était
riche et belle, puis avait pour époux M. de Champlain, le fondateur de
Québec, se préoccupait avant tout de faire du bien autour d'elle ? Les
sauvages, vous le devinez bien, n'étaient pas toujours tirés à quatre
épingles, ils sentaient mauvais ordinairement, ils étaient grossiers.
Mais Madame de Champlain voulait sauver leurs âmes et elle ne voyait
que leurs âmes à travers leurs misères. Elle retourna en France ; et quand M. de Champlain fut décédé, Hélène Boullé se fit religieuse ursuline. Elle mourut le 20 décembre 1654, à l’âge de cinquante-six ans. » (Fin du texte cité) |
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1960
16 avril 2015 Mots
québécois : Fréchette (7) Louis-Honoré
Fréchette est né à Lévis le 16 novembre 1839. Il est le fils de
Louis-Marthe Fréchette et de Marguerite Martineau. Avocat de
profession, il fut journaliste et traducteur. Il fut député de Lévis
à Ottawa de 1874 à 1878. Il a écrit des poèmes, des contes et
nouvelles, des pièces de théâtre, des pamphlets et des chroniques
historiques. Il est le premier canadien à remporter un prix de l’Académie
française. En
1899, il publia La Noël au Canada,
un recueil de 14 contes parmi ses meilleurs. On y retrouve : Le
violon de Santa Claus, Tempête
d’hiver, Le fer à cheval, Tom Caribou,
Le loup-garou. Voici
10 mots québécois tirés de La Noël au Canada de Louis Fréchette aux Éditions Fides, 1980 : Âbre Arbre.
« Parce qu’un soir Titoine Pelchat … l’avait surpris qui
descendait d’un grot’ âbre. »
(p. 127) Deboute Debout.
« C’était comme qui dirait un canot qui filait … monté par
une dizaine de voyageurs en chemise rouge, qui nageaient comme des damnés,
avec le diable deboute sus la
pince de derrière, qui gouvernait de l’aviron. » (p. 128) Dret Droit.
« Oui, moi, Jos Violon, un dimanche midi, entre la messe et les vêpres,
je l’ai vue passer en l’air, dret devant l’église de Saint-Jean-Deschaillons. » (p. 128) Épi Et
puis. « Les vrais hurlots comme Tom Caribou, ça grimpe tout
simplement d’un âbre, épi
ça se lance su une branche, su un bâton, su n’importe quoi, et le
diable les emporte. » (p. 128) Fret Sans
hésitation. « Toine, mon maudit, si t’as le malheur de parler
de d’ça, je t’étripe fret,
entends-tu ? » (p. 127) Hurlot Téméraire.
« Les vrais hurlots comme Tom Caribou, ça grimpe tout simplement d’un âbre,
épi ça se lance su une branche, su un bâton, su n’importe quoi, et
le diable les emporte. » (p. 128) Queux Quels,
quelles. « Y font jusqu’à des cinq cents lieues d’une nuit
pour aller marmiter on sait pas queux
manigances de réprouvés dans des racoins où c’que les honnêtes
gens voudraient pas mettre le nez pour une terre. » (p. 128) Racoin Recoin.
« Y font jusqu’à des cinq cents lieues d’une nuit pour aller
marmiter on sait pas queux manigances de réprouvés dans des racoins
où c’que les honnêtes gens voudraient pas mettre le nez pour une
terre. » (p. 128) Watcher Surveiller.
« En tout cas, si Tom Caribou courait pas la chasse-galerie, quand
y s’évadait le soir tout fin seul, en regardant par derrière lui si
on le watchait, c’était
toujours pas pour faire ses dévotions. » (p. 128) |
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1915
7 avril 2015 Les
anciens Canadiens Philippe-Aubert
de Gaspé est né à Québec en 1786. Il est descendant notamment de
Robert Giffard et de Gaspard Boucher. Il fit ses études au Séminaire
de Québec où il côtoya Louis-Joseph Papineau qui était son aîné de
23 jours. Il fit des stages en droit chez deux avocats et fut admis au
barreau en 1811 à l’âge de 25 ans. Il épousa la fille d’un
capitaine de l’infanterie britannique en 1811, de laquelle il eut 13
enfants. Étant
donné que son père était seigneur de Saint-Jean-Port-Joli, qu’il
avait fait d’excellentes études, qu’il avait choisi une profession
respectée, qu’il était à l’aise financièrement, il fut
rapidement accepté dans la haute bourgeoisie de la ville de Québec. On
lui confia de nombreux postes prestigieux. Toutefois,
il n’hésitait pas à dépenser sans compter si bien qu’au début de
la trentaine il était criblé de dettes. Il fut destitué de sa charge
de shérif et dut s’exiler avec sa famille au manoir familial à
Saint-Jean-Port-Joli pendant 14 ans. Ses créanciers étaient à ses
trousses et, en 1834, il fut emprisonné. Il fut relâché trois ans
plus tard. Ayant
été rejeté par la haute bourgeoisie, il apprit à vivre avec les
habitants, les censitaires de la seigneurie. Il les accompagnait dans
les excursions de pêche et de chasse et écoutait attentivement leurs récits. Alors
qu’il était septuagénaire, il se mit à la tâche d’écrire un
roman : Les anciens canadiens.
C’est l’histoire d’un fils fictif du seigneur de
Saint-Jean-Port-Joli et d’un orphelin écossais qui a été adopté
par le seigneur. Ils ont été élevés ensemble et ont fréquenté en même
temps le Séminaire de Québec. Toutefois, pendant la guerre de 1959 qui
conduira au Régime anglais, ils durent s’affronter. Tout au long de
son roman, de Gaspé décrit les coutumes seigneuriales à la fin du Régime
français, les mœurs des habitants et introduit les légendes du temps.
Ce
roman historique de près de 300 pages fut publié en 1863 alors que
l’auteur avait 77 ans. Il est le second roman québécois, après L’influence
d’un livre, d’un de ses fils. Le roman du père connut un grand
succès et a été réédité une trentaine de fois depuis. À lire, si ce n’est pas déjà fait. |
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1870
29 mars 2015 Mots
québécois : Fréchette (6) Louis-Honoré
Fréchette est né à Lévis le 16 novembre 1839. Il est le fils de
Louis-Marthe Fréchette et de Marguerite Martineau. Avocat de
profession, il fut journaliste et traducteur. Il fut député de Lévis
à Ottawa de 1874 à 1878. Il a écrit des poèmes, des contes et
nouvelles, des pièces de théâtre, des pamphlets et des chroniques
historiques. Il est le premier canadien à remporter un prix de l’Académie
française. En
1899, il publia La Noël au Canada,
un recueil de 14 contes parmi ses meilleurs. On y retrouve : Le
violon de Santa Claus, Tempête
d’hiver, Le fer à cheval, Tom Caribou,
Le loup-garou. Voici
10 mots québécois tirés de La Noël au Canada de Louis Fréchette aux Éditions Fides, 1980 : Chasse-galerie Sortie
nocturne des loups-garous. « Si vous savez pas ce que c’est que
la chasse-galerie, les
enfants, c’est moi qui peux vous dégoiser ça dans le fin fil, parce
que je l’ai vue, moi, la chasse-galerie.» (p. 128) Flambeux Bon
à rien. « Tout de même, faut vous dire que pendant un bout de
temps, j’étais un de ceux qui pensaient ben que si le flambeux
courait queuque chose, c’était plutôt la chasse-galerie. » (p.
127) Gang Groupe.
« Y en avait pas manque dans not’ gang
qui prétendaient l’avoir vu courir le loup-garou à quat’ pattes
dans les champs, sans comparaison comme une bête, m’a dire comme on
dit, qu’a pas reçu le baptême. » (p. 127) Gueuse Juron.
« Ça parlait au diable, ça vendait la poule noire, ça reniait père
et mère six fois par jour, ça faisait jamais long comme ça de prière
: enfin, je vous dirai que toute sa gueuse de carcasse, son âme avec, valait pas … les quat’ fers
d’un chien. » Manque Pas
manque – Certains. « Y en avait pas
manque dans not’ gang qui prétendaient l’avoir vu courir le
loup-garou à quat’ pattes dans les champs » (p. 127) Piqueux Ouvrier
qui pique le bois. « Parce qu’un soir Titoine Pelchat, un de nos
piqueux, l’avait surpris
qui descendait d’un grot’ âbre, et qui y avait dit : « Toine, mon
maudit, si t’as le malheur de parler de d’ça, je t’étripe fret,
entends-tu ? » (p. 127) Queuque Quelque.
« Tout de même, faut vous dire que pendant un bout de temps, j’étais
un de ceux qui pensaient ben que si le flambeux courait queuque
chose, c’était plutôt la chasse-galerie. » (p. 127) Sacreur Personne
qui sacre. « Tous des hommes corrects, bons travaillants, pas
chicaniers, pas bâdreux, pas sacreurs … et pas ivrognes. » (p. 126) Souleur Peur,
frisson. « Quand je
pense à tout ce que j’y ai entendu découdre contre le bon Dieu, la
sainte Vierge, les anges et toute la saintarnité, il m’en passe
encore des souleurs dans le
dos. » (p. 127) Surbroquet Sobriquet. « Son nom de chrétien était Thomas Baribeau … je l’avions baptisé parmi nous autres du surbroquet de Tom Caribou. » (p. 127) |
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1835
22 mars 2015 Le
cheval canadien Le
16 juillet 1685, 14 chevaux, soit 12 juments et deux étalons, arrivent
à Québec directement de la France. Ils viennent épauler (!) les
premiers colons qui attendent sa venue depuis au moins 50 ans.
Auparavant, c’est le bœuf qui avait participé aux durs travaux de la
ferme. Les
premiers chevaux sont d’abord concédés aux communautés religieuses
et aux dirigeants de la colonie, tout en demeurant la propriété du roi
de France. Le contrat stipule que le bénéficiaire fera reproduire
l’animal et, pendant trois ans, remettra un poulain à
l’administration de la colonie. Après ce temps, le bénéficiaire
devient propriétaire de la bête. Cette exigence permet de redistribuer
les poulains aux fermiers selon les mêmes exigences. Comme une jument
canadienne peut donner naissance jusqu’à au moins 20 ans, leur nombre
s’accroit très rapidement. Lors de la Conquête en 1763, on compte 14 000
chevaux canadiens en Nouvelle-France. En 1784, ils sont plus de 24 000. Dès
son arrivée, le cheval canadien s’est attelé (!) à la tâche. Il a
dû affronter les rigueurs de l’hiver et a acquis, avec le temps, une
grande résistance au froid. Les travaux de la terre l’ont amené à
être incroyablement endurant et robuste. Il a tiré la charrue pour
ouvrir la terre. Il a hersé. Il a fauché. Il a râtelé le foin. Il a
tiré les charrettes de foin. Il a battu le grain. Il a hâlé le bois.
Il a tiré les voitures privées et publiques. En un mot, il a participé
à forger un pays. Jusqu’en
1763, le cheval canadien n’est en contact avec aucune autre race. Il
est alors considéré comme une race pure. Maintenant, il lutte pour sa
survie. En 1970, on ne comptait plus que 400 chevaux canadiens au Québec.
Par la suite, la situation s’améliore. On assiste à la naissance
d’environ 500 poulains par année. Sur
la route, le cheval est remplacé par les automobiles et dans les
champs, par les tracteurs. Pendant la transition, il est associé à la
classe pauvre. Aujourd’hui, les chevaux les plus trapus sont fort prisés
dans les compétitions équestres. Les chevaux les plus élancés
participent à certaines disciplines olympiques. La police de Montréal
utilise le cheval canadien depuis 1995. Ce cheval reprend peu à peu ses
lettres de noblesse. En
1999, l’Assemblée nationale du Québec déclare la race chevaline
canadienne comme faisant partie du Patrimoine agricole du Québec. En
2002, le parlement du Canada lui donne le statut officiel de cheval
national du pays. En 2007, le ministère des Transports du Québec
modifie, sur son territoire, les panneaux de signalisation montrant un
cheval pour y inclure la silhouette du cheval canadien. Ce cheval aurait
mérité d’être le cheval national du Québec parce que c’est sur
ce territoire que la race s’est développée. Espérons
qu’on ne manquera pas, en juillet 2015, de souligner les 350 ans du
cheval canadien sur le territoire du Québec. Si le Québec se donne un
pays un jour, il en sera probablement le symbole le plus fort. Il a aidé
à coloniser la Nouvelle-France de façon très appréciable. Après la
conquête, il a enrichi les autres races de chevaux de l’Amérique du
Nord. Il a passé à travers la mécanisation. C’est un cheval élégant,
fier, vigoureux, docile, courageux, intelligent et endurant au travail.
C’est pour ces raisons qu’on l’appelle le Petit
cheval de fer. Bref, c’est un héritage précieux. |
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# 1800 15 mars 2015 Mots québécois : Fréchette (5) Louis-Honoré Fréchette est né à Lévis le 16 novembre 1839. Il est le fils de Louis-Marthe Fréchette et de Marguerite Martineau. Avocat de profession, il fut journaliste et traducteur. Il fut député de Lévis à Ottawa de 1874 à 1878. Il a écrit des poèmes, des contes et nouvelles, des pièces de théâtre, des pamphlets et des chroniques historiques. Il est le premier canadien à remporter un prix de l’Académie française.
En 1899, il publia La Noël au Canada, un recueil de 14 contes parmi ses meilleurs. On y retrouve : Le violon de Santa Claus, Tempête d’hiver, Le fer à cheval, Tom Caribou, Le loup-garou.
Voici 10 mots québécois tirés de La Noël au Canada de Louis Fréchette aux Éditions Fides, 1980 :
Bâdreux Fatigant, importun. " Tous des hommes corrects, bons travaillants, pas chicaniers, pas bâdreux, pas sacreurs … et pas ivrognes. " (p. 126)
Chéti Chétif. " Ah ! l’enfant de sa mère, qu’il était donc chéti, c’t’animal-là ! " (p. 127)
Choreboy Marmiton. " J’étions quinze dans not’ chantier : depuis le boss jusqu’au choreboy, autrement dit marmiton. " (p. 126)
Dépareillé Sans pareil. " Toujours que, pour parler, m’a dire comme on dit, à mots couverts, Tom Caribou ou Thomas Baribeau, comme on voudra, était … quèque chose de dépareillé. " (p. 127)
Foreman Contremaître. " Son nom de chrétien était Thomas Baribeau ; mais comme not’ foreman qu’était un Irlandais avait toujours de la misère à baragouiner ce nom-là en anglais, je l’avions baptisé parmi nous autres du surbroquet de Tom Caribou. " (p. 127)
Quèque Quelque. " Y venait de quèque part derrière les Trois-Rivières. " (p. 127)
Rogne patente Canaille breveté. " Toujours que, pour parler, m’a dire comme on dit, à mots couverts, Tom Caribou ou Thomas Baribeau, comme on voudra, était un gosier de fer-blanc première qualité, et par-dessus le marché, faut y donner ça, une rogne patente. " (p. 127)
Sesque Sexe. " Et Jos Violon, qui se vantait de connaître les égards dus au sesque, avait tout de suite débuté par les paroles sacramentelles que j’ai rapportées plus haut. " (p. 126)
Toffe Dur à cuire, endurant. " Excepté un, dame ! faut ben le dire, un toffe ! " (p. 126)
Torrieux Espiègle. " On parle pas, comme de raison, d’un petit torrieux de temps en temps pour émoustiller la conversation. " (p. 126) |
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1755
6 mars 2015 Yves
Thériault (1915-1983) Yves
Thériault est un auteur des plus prolifiques du Québec. Pourtant, il
est très peu connu. Il est né à Québec en 1915. Il abandonna ses études
en huitième année à l’âge de 15 ans. Il exerça différents métiers
notamment comme vendeur et comme trappeur. À
l’âge de 19 ans, il fut atteint de la tuberculose et séjourna
pendant un an et demi dans un sanatorium. Quand il fut guéri, il fut
annonceur dans six stations radiophoniques dont CJBR à Rimouski. Au
cours de sa vie, il conçut une centaine de sketches radiophoniques, écrivit
une quarantaine de romans
dont des romans à dix sous, plus de 100 contes, récits et nouvelles,
20 télé-théâtres, une trentaine de livres pour enfants et
adolescents. Il collabora à au moins 18 journaux ou revues avec des
dizaines d’articles, d’essais ou de chroniques. Cette énumération
montre jusqu’à quel point son œuvre est gigantesque. Étant
de descendance amérindienne de par son arrière-grand-père, il aborde
souvent ce thème dans ses romans. Par exemple, Agaguk,
un roman policier qui a été vendu à 300 000 exemplaires et
traduit en sept langues, se passe chez les esquimaux du grand nord québécois.
L’écriture est tellement limpide qu’on croirait vivre parmi ce
peuple. Dans
Yves Thériault se raconte,
entretiens avec André Carpentier, publié chez VLB, Thériault nous
donne un aperçu de son imagination débordante et de sa rapidité à écrire.
Il explique comment il a produit
Ashini. « J’ai commencé à écrire le samedi matin à onze
heures, et, comme j’ai un esprit assez pragmatique, j’ai arrêté
pour regarder mon hockey le samedi soir. Après le hockey, j’ai
travaillé jusqu’à deux ou trois heures du matin. Puis, le dimanche
matin, je me suis levé très tôt et j’ai écrit toute la journée.
Je n’ai même pas arrêté pour les repas ; j’ai bu un café avec
des biscuits. J’ai fini vers les petites heures du matin. Le lundi,
j’ai recommencé le même jeu, et le mardi matin, je suis allé porter
le manuscrit. Il était terminé. » Son manuscrit comportait une
centaine de pages et le tout avait été tapé à la dactylo sans
brouillon. Voici
les titres des 20 livres de cet auteur que j’ai en ma possession et
que j’ai lus : Aaron.
Homme, 1965, 158 p. Agaguk.
Quinze, 1980 (1958), 327 p. Ashini,
BQ, 1988, 113 p. Les
commettants du Caridad. Homme, 1966, 175 p. Contes
pour un homme seul. HMH, 1965, 204 p. Cul-de-sac.
Institut littéraire du Québec, 1961 + 1970, 223 p. Kesten.
Jour, 1968, 123 p. L’appelante.
Jour, 1967, 125 p. La
fille laide. Beauchemin, 1950, 224 p. La
Passe-aux-Crachins. Ferron, 1972, 148 p. La
rose de pierre. Jour, 1967, 135 p. Le
dernier havre. L’Actuelle, 1970, 143 p. Le
dompteur d’ours. CLF, 1951, 188 p. L’étreinte
de Vénus. Québecor, 1981, 180 p. Le
haut pays. Ferron, 1973, 108 p. Le
partage de minuit. Québecor, 1980, 203 p. Le
vendeur d’étoiles. Fides, 1961, 125 p. Les
temps du Carcajou. Homme, 1969, 244 p. Les
vendeurs du temple. Homme, 1964, 220 p. Tayaout
fils d’Agaguk. Homme, 1969, 158 p. Comme
on peut le constater, j’ai passé plusieurs heures en compagnie de cet
auteur, malheureusement trop peu connu. |
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1680
19 février 2015 Des
criminels anciens En
Nouvelle-France, au début de la colonie, plusieurs cas de crimes ont été
documentés. Voici des extraits d’un texte de Raymond Boyer qui a été
publié dans la revue Cité libre
en août-septembre 1963 : « En
1671, à Québec, Jean Gongnard est condamné à l'application de la
question ordinaire et extraordinaire et à la peine de mort pour le viol
de Marie Gloria, femme de Jean Toupin. Le
Conseil Souverain rejette l'appel du condamné, mais il modifie la
sentence en condamnant le coupable à être rasé, battu de verges, puis
envoyé aux galères à perpétuité, ainsi qu'à 20 livres d'amende. Également
en 1671, la femme Françoise du Verger, veuve de Simon Galbrun et épouse
de Jean Boutin dit Léveillée, de Montréal, est accusée d'avortements
répétés, d'infanticide et de complicité dans le meurtre de son
premier mari. Trouvée
coupable par le bailliage de Montréal, elle est dirigée à Québec
pour être appliquée à la question (questionné) en compagnie du
soldat Laliberté qu'elle accuse d'être le véritable meurtrier de son
premier mari. Le
Conseil Souverain la condamne à être pendue et étranglée et ordonne
que son corps soit exposé à un gibet au Cap aux Diamants. Elle prétend
être enceinte et le Conseil accorde un sursis pour qu'un examen de sa
condition soit fait, et, advenant le cas où elle serait grosse, que le
sursis soit prolongé jusqu'à sa délivrance. Après
une visite par un chirurgien, un médecin et une sage femme, la condamnée
est déclarée pas grosse et la peine est exécutée sur le champ. Deux
ans plus tard, en 1673, le Conseil Souverain entend l'appel de Charles
Grosbon dit Lafranchise contre une condamnation à la torture
extraordinaire pour vol d'un nommé Jean Milot, à Montréal. Le
Conseil ordonne la question ordinaire et, à la suite de la confession
de l'accusé, le plaignant Milot ayant retiré sa plainte, le condamne
à demeurer, pendant une demi-heure, exposé à la vue du peuple à la
porte de l'église paroissiale de Montréal, portant sur l'estomac et
sur le dos, un écriteau ainsi rédigé : « Complice de vol à Milot ».
En outre, le coupable est banni de l'île de Montréal pendant une année
et il doit payer une amende de dix livres. » (Fin du texte cité) |
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1630
9 février 2015 Mots
québécois : Fréchette (4) Louis-Honoré
Fréchette est né à Lévis le 16 novembre 1839. Il est le fils de
Louis-Marthe Fréchette et de Marguerite Martineau. Avocat de
profession, il fut journaliste et traducteur. Il fut député de Lévis
à Ottawa de 1874 à 1878. Il a écrit des poèmes, des contes et
nouvelles, des pièces de théâtre, des pamphlets et des chroniques
historiques. Il est le premier canadien à remporter un prix de l’Académie
française. En
1899, il publia La Noël au Canada,
un recueil de 14 contes parmi ses meilleurs. On y retrouve : Le
violon de Santa Claus, Tempête
d’hiver, Le fer à cheval, Tom Caribou,
Le loup-garou. Voici
10 mots québécois tirés de La Noël au Canada de Louis Fréchette aux Éditions Fides, 1980 : Barouche Voiture.
« Et saisissant la petite dans ses deux bras robustes, il la déposait
sur le siège de sa barouche, sautait à côté d’elle, fouettait sa bête, et partait
à l’aventure, pendant que l’enfant secouait ses boucles blondes
dans le vent. » (p. 105) Ben Bien.
« Oui, dit le père Baron, ça devait finir mal. S’il était
malchanceux, il était ben
imprudent étout, le pauvre diable. » (p. 93) Bougonneux,
euse Bougon,
onne. « Figurez-vous une vieille bougonneuse
qui trimait dur, jordonnait du matin au soir, fumait comme une
locomotive, et qui, contente ou mécontente, manifestait sa satisfaction
ou son impatience en mâchonnant toujours le même juron : Cré million
! » (p. 110) Ceuses Ceux.
« Cric, crac, les enfants ! Parli, parlo, parlons ! Pour en savoir
le court et le long, passez l’crachoir à Jos Violon. Sacatabi, sac-à-tabac
! À la porte les ceuses
qu’écouteront pas ! » (p. 125) Compère Parrain.
« Il avait été compère le matin, suivant son expression ; et comme les accessoires
de la cérémonie lui avaient mis un joli brin de brise dans les voiles,
une histoire n’attendait pas l’autre. » (p. 126) Coup Tintement.
« En ce moment le premier coup
de la messe de Minuit retentit dans le lointain, et, au son majestueux
des cloches de Notre-Dame sonnant à toute volée, la libation
traditionnelle coula sur la proue de la svelte embarcation. » (p.
100) Creton Pâté
fait de viande de porc hachée. « Monseigneur, monseigneur... Cré
million ! il a d’autre chose à faire qu’à s’amuser à toi,
monseigneur. Entre te chauffer, tiens ! Regardez-moi ça, cré million !
c’est déjà gelé comme un creton. »
(p. 111) Dire Avoir
pour mon dire. – Croire, penser. « J’ai pour mon dire,
les enfants, que c’est ben superbe d’être brave, mais il faut pas
tenter le bon Dieu. (p. 93) Icitte Ici.
« – Dis donc, toi, Tanfan Théaume, veux-tu te taire ? On
n’est pas à l’église icitte
! » (p. 99) Pays
Pays
d’en haut. « Jos Violon était un type très amusant, qui avait
passé sa jeunesse dans les chantiers de « bois carré », et qui
n’aimait rien tant que de raconter ses aventures de voyages dans les pays
d’en haut, comme on appelait alors les coupes de bois de l’Ottawa,
de la Gatineau et du Saint-Maurice. » (p. 126) |
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1590
1 février 2015 Les
héros de Rivière-Ouelle Dans
l’article 255, j’ai raconté les faits de la
bataille de Rivière-Ouelle qui s’est déroulée en 1690 contre les
Anglais. Outre le curé Pierre de Francheville, parmi les colons
canadiens qui ont participé à cette bataille, on retrouve les noms
suivants : François
et Joseph Deschamps, fils de monsieur de la Bouteillerie François
Autin Sébastien
Boivin Michel
Bouchard et ses trois fils, Etienne, François et Pierre Jean-Galleran
Boucher et ses fils, Pierre et Philippe Pierre
Dancosse Mathurin
Dubé Nicolas
Durant et son fils Nicolas Pierre
Émond Jean
Gauvin et son fils, Jean Pierre
Hudon Jean
Mignot dit Labrie Jean
de Lavoye Jean
Lebel et son fils, Jean-Baptiste Robert
Lévesque Guillaume
Lissot et son fils, Claude Charles
Miville Jean
Miville René
Ouellet et quatre de ses fils, Abraham, Mathurin-René, Grégoire et
Joseph Jean
Pelletier Noël
Pelletier Joseph
Renault et son fils, Joseph Pierre
de Saint-Pierre. La plupart de ces combattants sont des ancêtres d’une multitude de québécois et de québécoises d’aujourd’hui. Si ces héros avaient été décimés, plusieurs dont moi, ne seraient pas de ce monde. |
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1555
25 janvier 2015 Le
vieux doc Probablement,
la majorité des lecteurs ne connaissent pas le vieux doc, lequel est né
en 1861 à Saint-Jérôme. Son nom est Edmond Grignon. Il était
l’oncle de Claude-Henri Grignon, l’auteur de la série Les
belles histoires des pays d’en haut. Il était aussi l’oncle de
Germaine Guèvremont, née Germaine Grignon, l’auteure des romans Le
Survenant et Marie-Didace.
Il fut incité à exercer la médecine à Sainte-Agathe-des-Monts
en 1886 par le célèbre curé Labelle surnommé le roi du nord. Edmond
Grignon a écrit deux ouvrages : En
guettant les ours et Quarante
ans sur le bout du banc, que j’ai lus avec bonheur. Le premier
ouvrage contient des souvenirs de sa jeunesse et de sa vie de médecin
de campagne. Le second contient des anecdotes sur sa fonction de juge de
paix pendant 40 ans. 1.
En guettant les ours, Ce
livre de 251 pages dont le sous-titre est Mémoires
d'un médecin des Laurentides fut publié à Montréal par les éditions
Beauchemin en 1930. Le titre peut porter à confusion. C’était
l’expression, à l’époque, pour désigner la période d’attente
avant qu’une femme accouche. Dans ce livre, Edmond Grignon raconte
notamment, dans quelles circonstances, alors qu’il n’avait pas
encore six ans, il a pris sa première brosse. Voici quelques titres de
chapitre : •
Le vieux Michon •
La prière en famille •
La vente des bancs •
Le blasphémateur •
Vols de cadavres •
L’âge d’or de ma pratique médicale •
Ma vie d’homme public 2.
Quarante ans sur le bout du banc Ce
livre de 241 pages dont le sous-titre est Souvenirs
joyeux d’un juge de paix des Laurentides fut publié à Montréal
par les éditions Beauchemin en 1932. Au 19e
siècle, le Tribunal des juges de paix jouait le rôle attribué
aujourd’hui à la Cour des petites créances. Il réglait les chicanes
de ménage, les chicanes entre voisins, le refus de payer un salaire ou
un bien, etc. Cette cour destinée aux pauvres existait pour des causes
de moins de 25 piastres. Les avocats avaient le droit de plaider, mais
ils ne pouvaient pas percevoir d’honoraires. Alors, on comprend
qu’ils s’abstenaient. Le juge devait avoir un peu d’instruction et
un bon jugement. Edmond Grignon devint président de la cour en 1887 dès
son arrivée à Sainte-Agathe. Dans cet ouvrage, il raconte différentes
situations le plus souvent cocasses. Voici quelques titres de chapitre : •
La mine d’or •
À propos de bottes •
Le casuel du bedeau •
Le plat de ragoût •
La facture en rébus •
Les ergots de cochon •
L’alambic à Casimir Ces
deux ouvrages permettent de saisir certaines facettes de vie dans la région
des Laurentides à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Edmond Grignon fut d’ailleurs un personnage
important dans cette région. Il est décédé à Sainte-Agathe en 1939
à l’âge de 78 ans. |
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1515
17 janvier 2015 Mots
québécois : Fréchette (3) Louis-Honoré
Fréchette est né à Lévis le 16 novembre 1839. Il est le fils de
Louis-Marthe Fréchette et de Marguerite Martineau. Avocat de
profession, il fut journaliste et traducteur. Il fut député de Lévis
à Ottawa de 1874 à 1878. Il a écrit des poèmes, des contes et
nouvelles, des pièces de théâtre, des pamphlets et des chroniques
historiques. Il est le premier canadien à remporter un prix de l’Académie
française. En
1899, il publia La Noël au Canada,
un recueil de 14 contes parmi ses meilleurs. On y retrouve : Le
violon de Santa Claus, Tempête
d’hiver, Le fer à cheval, Tom Caribou,
Le loup-garou. Voici
10 mots québécois tirés de La Noël au Canada de Louis Fréchette aux Éditions Fides, 1980 : Après En
train de. « – Où est-il, le père Baron ? – Chez le bonhomme
Vien, après fumer sa pipe. »
(p. 90) Bordages « Quand
on se voyait lancé du haut de la batture – en termes canadiens on
appelle battures ou bordages
les bancs de glace adhérant au rivage, et contre lesquels glissent ou
se brisent les banquises emportées par le courant – quand on se
voyait, dis-je, lancé du haut de la batture dans les eaux noires et
bouillonnantes du fleuve, … » (p. 88) Cogner Frapper
à la porte. « Je connaissais la maison du père Vien. Nous entrâmes,
sans cogner, suivant
l’habitude et l’expression locales, et nous nous trouvâmes de
plain-pied dans un rez-de-chaussée d’une seule pièce. » (p.
91) Créature Personne
de sexe féminin. « Y a au moins le danger de passer la nuit sur
la glace ; et avec une créature,
c’est pas commode. » (p. 92) Étout Itou,
aussi. « Oui, dit le père Baron, ça devait finir mal. S’il était
malchanceux, il était ben imprudent étout, le pauvre diable. » (p. 93) Grand-conscience Sur
ma conscience. « – Et moi, c’est pas pour mille piastres que
je voudrais toucher à un aviron, ma grand-conscience ! fit un autre. » (p. 93) Pays Étoffe
du pays. - Tissu de laine de fabrication domestique. « Tous ces
hommes, à la mise plus ou moins négligée, portaient pour la plupart
une chemise de flanelle grise ou rouge sous un veston de bouracan, de
cordelat ou d’étoffe du pays,
solidement retenu autour des reins par une ceinture en laine de couleur
voyante. » (p. 91) Robe
Couverture
de voyage en fourrure dont on se sert l’hiver. « Bref, nous
remontâmes en voiture, et pendant que nous nous enveloppions chaudement
dans les robes, le cocher
cingla d’un coup de fouet le ventre de ses chevaux qui s’élancèrent,
en s’ébrouant, le front dans la poudrerie ». (p. 54) Sapristi Juron.
« Ah ! ni moi, sapristi ! s’écrièrent tous les voisins. (p. 93) Soir
(à) Ce soir. « Plusse que ça, mame Flavigny, je venons d’apprendre que vot’ jeune monsieur, que vous attendiez, est arrivé à soir. » (p. 35) |
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1480
10 janvier 2015 Trente
arpents Philippe
Panneton, connu sous le nom de Ringuet, a publié en 1938 un roman
intitulé Trente arpents.
J’ai lu ce roman avec avidité. Il est d’ailleurs parfois proposé
comme lecture obligatoire dans les cours de littérature dans les cégeps. Ringuet,
qui était médecin de profession, connaissait bien la vie rurale pour
avoir fréquenté ces gens au jour le jour. Il a choisi de nous présenter
une famille paysanne. L’action se passe autour d’Euchariste Moisan,
un cultivateur exemplaire qui a la terre gravée dans le cœur. Elle est
divisée en quatre parties : le printemps, l’été, l’automne
et l’hiver. Au
printemps, Euchariste, un orphelin, est hébergé par son oncle Éphrem.
Avec le temps, il hérite de la terre de l’oncle qui meurt de façon
prématurée. Il épouse Alphonsine, la fille d’un cultivateur voisin. À
l’été, 13 enfants naissent dont huit survivront. Euchariste ne ménage
pas ses efforts pour tirer le meilleur parti de sa terre qui continue à
prospérer. Son fils aîné entre au Séminaire à son détriment. Sa
femme décède d’épuisement dû à ses nombreuses grossesses. À
l’automne, les malheurs se mettent à pleuvoir. Une de ses filles,
particulièrement rebelle, va rejoindre la ville. Son fils qui était
devenu prêtre décède. Un autre de ses fils émigre aux États-Unis.
Comble de malheur, il intente un procès, contre un voisin, qu’il
perd. Le notaire qui était détenteur de ses économies part avec la
caisse. Il se résigne à donner sa terre à un de ses fils. Il n’a
plus rien si ce n’est que des rentes fragiles. À
l’hiver, il va rejoindre son fils déserteur aux États-Unis. Il doit
se résigner à occuper un emploi comme gardien de nuit dans une usine
puisque son fils qui a hérité de la terre ne remplit pas son
obligation de lui assurer une rente. L’épisode où Euchariste, assis
sur une chaise dans l’usine et repassant sa vie, est particulièrement
poignant. L’amour
d’Euchariste pour la terre était exagérément fort, si bien qu’il
avait tendance à oublier ses proches et que toutes ses décisions se
prenaient en fonction de cette passion. Même la religion, qui était
une valeur fondamentale à l’époque, ne pouvait pas concurrencer sa
passion de la terre. Trente
arpents, un roman de
292 pages, est un classique de la littérature québécoise qui prend
ses assises dans le terroir. On le place au même rang que Maria
Chapdelaine de Louis Hémon et Le
Survenant de Germaine Guévremont. À
lire, si ce n’est déjà fait. |
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1450
4 janvier 2015 On
magasine Jusqu’au
milieu du 20e siècle, l’Église catholique exigeait que
les fêtes chrétiennes, comme la fête de Saint-Joseph, le 19 mars, et
l’Immaculée-Conception, le 8 décembre, soient des jours chômés.
Les fidèles devaient satisfaire au précepte d’aller à la messe et
de ne pas travailler, tout comme le dimanche. Dans
les années 1950, les commerces ont commencé à ouvrir leurs portes
pendant ces fêtes au grand dam de l’Église qui s’y opposait. Dans
sa Clinique du Cœur, tome 1,
le Père Marcel-Marie Desmarais, un dominicain raconte le fait suivant : « Nous
avons prêché sur le devoir de chômer les fêtes d’obligation. Nous
avons prêché particulièrement sur l’interdiction de magasiner ces
jours-là. Je me souviens même que l’an dernier Son Éminence le
Cardinal Léger a publié une lettre où il exhortait les fidèles à ne
pas magasiner le jour de l’Immaculée-Conception. Si nos catholiques
avaient obéi, les magasins qui ouvraient leurs portes en cette fête
n’auraient pas tardé à les fermer, faute de clientèle. Que
s’est-il produit en fait ? Voici. Les journaux du 9 décembre 1955
rapportaient que jamais il n’y avait eu une si grande foule dans les
magasins en la fête de l’Immaculée-Conception. Ce
fait prouve que beaucoup de nos gens n’ont pas le sens de l’obéissance
et de la discipline. Beaucoup ne craignent pas de désobéir et de pécher
quand leurs intérêts matériels sont en jeu. Devant
cette situation déplorable, l’Église a modifié son règlement,
comme une bonne mère de famille qui cède sur un point de détail
devant un enfant turbulent pour mieux le garder et le guider dans les
choses essentielles. Je
vous engage, madame, à comprendre ce point de vue de l’Église. Si
vous y parvenez, vous admirerez sa compréhension, sa condescendance et
sa bonté. » (p. 109) Voilà
un fait divers qui est un petit germe de la révolution qui a amené les
catholiques à déserter progressivement l’Église. J’ose espérer
que le terme condescendance a
échappé au Père Desmarais, la condescendance étant une attitude de
bienveillance teintée de mépris. |
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1420
29 décembre 2014 Mots
québécois : Fréchette (2) Louis-Honoré
Fréchette est né à Lévis le 16 novembre 1839. Il est le fils de
Louis-Marthe Fréchette et de Marguerite Martineau. Avocat de
profession, il fut journaliste et traducteur. Il fut député de Lévis
à Ottawa de 1874 à 1878. Il a écrit des poèmes, des contes et
nouvelles, des pièces de théâtre, des pamphlets et des chroniques
historiques. Il est le premier canadien à remporter un prix de l’Académie
française. En
1899, il publia La Noël au Canada,
un recueil de 14 contes parmi ses meilleurs. On y retrouve : Le
violon de Santa Claus, Tempête
d’hiver, Le fer à cheval, Tom Caribou,
Le loup-garou. Voici
10 mots québécois tirés de La Noël au Canada de Louis Fréchette aux Éditions Fides, 1980 : Batture « Quand
on se voyait lancé du haut de la batture
– en termes canadiens on appelle battures ou bordages les bancs de
glace adhérant au rivage, et contre lesquels glissent ou se brisent les
banquises emportées par le courant – quand on se voyait, dis-je, lancé
du haut de la batture dans les eaux noires et bouillonnantes du fleuve,
… » (p. 88) Casque Chapeau
de fourrure. « Debout sur le devant, bien ceinturées dans leurs
capots de chat sauvage, le casque sur les yeux, des glaçons dans les moustaches et les guides
passées autour du cou, Philippe Gendreau et Marcel Benoît se battent
vigoureusement les flancs pour se réchauffer les doigts, car l’air
est vif et sec. » (p. 37) Frasil Petit
cristal de glace. « À bord, vous êtes paralysé ; en dehors,
vous enfoncez à mi-jambe dans la neige fondante et la glace en frasil
; il n’y a pas à dire, il faut se tirer de là. » (p. 89) Game
(prononcé à l’anglaise) Disposé,
prêt. « Je vous persuade que dans une demi-heure d’ici, ils
seront un peu game,
les chevaux qui passeront dans les Câpes. » (p. 53) Gens Bonnes
gens – Adultes. « On se réunissait dans les châteaux et les
grandes fermes ; et là, jeunesses et bonnes gens attendaient l’heure de la messe de Minuit dans des réjouissances
de toutes sortes. » (p. 72) Hâler Tirer,
déplacer. « Ce n’est plus de l’eau, ce n’est plus de la
glace ; impossible de pagayer, plus de point d’appui pour hâler. »
(p. 88) Plusse Plus.
« Plusse que ça, mame
Flavigny, je venons d’apprendre que vot’ jeune monsieur, que vous
attendiez, est arrivé à soir. » (p. 35) Pont Poêle
à deux ponts – À deux étages. « À peine avais-je – dans ma
hâte de m’approcher du bon poêle à deux ponts qui bourdonnait joyeusement au beau milieu du logis rustique
– laissé tomber dans un coin les lourdes fourrures dont j’étais
affublé que je vis apparaître mon compagnon de route. » (p. 58) Poudrerie Tempête
de neige où on ne voit ni ciel ni terre. « Bref, nous remontâmes
en voiture, et pendant que nous nous enveloppions chaudement dans les «
robes », le cocher cingla d’un coup de fouet le ventre de ses chevaux
qui s’élancèrent, en s’ébrouant, le front dans la poudrerie. (p. 54) Train Tâche
journalière qui consiste à traire les vaches, à soigner les animaux
et à nettoyer l’étable. « Cette impression fut si vive pour
moi, que je crus réellement entendre la voix des bergers antiques,
lorsque notre brave cocher, qui était allé finir son train à l’écurie, mit le pied sur le seuil de la porte en lançant,
parmi les mille voix stridentes du dehors, les premières notes du vieux
noël populaire. » (p. 59) |
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1380
21 décembre 2014 Histoire
d’un criminel En
Nouvelle-France, au début de la colonie, le questionnement de l’accusé,
qu’on appelait la question, était rarement utilisé. De 1663 à 1759,
seulement 29 individus ont été soumis à la question. Un cas est
particulièrement documenté. C’est celui de Jacques Bigeon qui fut
accusé de meurtre en 1668. Voici un texte de Raymond Boyer qui a été
publié dans la revue Cité libre
en août-septembre 1963 : « C'est
dans la cause de Jacques Bigeon, accusé de meurtre en 1668, que la
question apparaît pour la première fois dans les annales judiciaires
de la colonie. En
janvier 1668, le nommé Jacques Bigeon, habitant de la côte de Lauzon,
s'en alla avertir Jacques Miville, capitaine de quartier, et Antoine
Dupré, que Nicolas Bernard venait d'être tué par la chute d'un arbre
que Bigeon abattait dans son désert. Bigeon
était un homme d'environ 50 ans, natif de France et il était venu au
Canada vers 1660. Huguenot en France il avait, dès son arrivée dans la
colonie, renoncé à sa religion. Sur l'information de Bigeon relative
à la mort de Bernard, le capitaine Miville et deux autres voisins se
sont rendus sur les lieux pour examiner le corps. Au bout d'une espèce
d'interrogatoire fait à Bigeon, le capitaine Miville le dénonça au
juge à Québec et il fut constitué prisonnier au Château de Québec. Au
cours de plusieurs témoignages rendus par ses voisins, il parut
incontestable que l'accusé fût un homme de caractère violent, et
trois ans auparavant il avait été condamné comme blasphémateur par
l'intendant Talon à une amende de 10 livres et défense lui avait été
faite de récidiver sous peine de punition corporelle. En somme, il
avait une réputation exécrable. Bigeon
fut interrogé par le juge à plusieurs reprises et, puisqu'il s'obstina
à protester de son innocence, le juge Charrier fit venir sept notables
de Québec pour assister à encore un autre interrogatoire que subit
Bigeon sur la sellette (petit banc fort bas sur lequel on obligeait un
accusé de s'asseoir lorsque l'opinion des juges tendait à la peine
afflictive). Les huit voix, car le lieutenant-général était aussi
consulté, étaient unanimement en faveur de donner la question à
l'accusé. Par
crainte de la question, l'accusé avoua le meurtre de Bernard mais,
selon l'avis des Conseillers, il ne répondait pas assez « librement
» et on le livra aux mains de l'exécuteur qui le serra à plusieurs
reprises. Néanmoins, quelques jours plus tard, il nia sa culpabilité
de nouveau en prétendant que c'était le mal qui lui avait fait avouer.
Tout de même il fut condamné « d'être pris et enlevé des dites
prisons par l'exécuteur de la haute justice, conduit à la place
publique de la Haute-Ville et là attaché à une fourche patibulaire
[gibet], pour y être pendu et étranglé jusqu'à ce que mort s'ensuive
; attendu la faute d'expérience suffisante du dit exécuteur de la
haute justice pour rompre et briser les membres du dit Bigeon, et le
faire expirer sur une roue, supplice qu'il se serait attiré par ses
crimes, et que pour l'exemple le corps du dit Bigeon demeure pendant 224
heures attaché à ta fourche patibulaire, et qu'ensuite la tête en
soit séparée et plantée sur un pilori au milieu de la place pour y être
tant et si longtemps qu'il se pourra, et qu'il soit condamné en la
somme do 25 livres pour faire prier Dieu pour le repos de l'âme du défunt
Bernard et en la somme de 600 livres d'amende envers les seigneurs. » Le
lendemain Bigeon en appelle au Conseil Souverain mais celui-ci rejette
l'appel et maintient la sentence avec quelques légères modifications.
La sentence fut exécutée le même jour que son prononcé. » (Fin
du texte cité) Comme on le constate, on ne lésinait pas à imposer des sanctions cruelles à un criminel. Hors de tout doute, on visait à dissuader tout futur contrevenant et à montrer à la population les conséquences de certains gestes notamment par des expositions publiques. |
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1340
13 décembre 2014 Mots
québécois : Fréchette (1) Louis-Honoré
Fréchette est né à Lévis le 16 novembre 1839. Il est le fils de
Louis-Marthe Fréchette et de Marguerite Martineau. Avocat de
profession, il fut journaliste et traducteur. Il fut député de Lévis
à Ottawa de 1874 à 1878. Il a écrit des poèmes, des contes et
nouvelles, des pièces de théâtre, des pamphlets et des chroniques
historiques. Il fut le premier canadien à remporter un prix de l’Académie
française. En
1899, il publia La Noël au Canada,
un recueil de 14 contes parmi ses meilleurs. On y retrouve : Le
violon de Santa Claus, Tempête
d’hiver, Le fer à cheval, Tom Caribou,
Le loup-garou. Voici
10 mots québécois tirés de La Noël au Canada de Louis Fréchette aux Éditions Fides, 1980 : Capot Pardessus
en étoffe ou en fourrure. « Debout sur le devant, bien ceinturées
dans leurs capots de chat
sauvage, le casque sur les
yeux, des glaçons dans les moustaches et les guides passées autour du
cou, Philippe Gendreau et Marcel Benoît se battent vigoureusement les
flancs pour se réchauffer les doigts, car l’air est vif et sec. »
(p. 37) Carriole Traîneau
d’hiver sur patins bas. « Monsieur Maurice, j’ai une place
pour vous dans ma carriole,
à côté de ma vieille. Seulement, vous prendrez garde : elle est un
peu chatouilleuse ! » (p. 36) Croquignole Beignet
cuit dans la graisse. « Qui sait ? En tout cas, allons dîner,
nous souperons après la messe de Minuit. J’ai recommandé à Victor
de nous faire des croquignoles
pour nous rappeler le pays. » (p. 117) Frais Être
en frais de – Être en train de. « Évidemment il est en frais
de copier le bel Enfant-Jésus. » (p. 24) Harrié Ordre
à donner au cheval pour
qu’il recule. « Woh !... woh !... Harrié donc ! »
» (p. 35) Mame Madame.
« Plusse que ça, mame Flavigny, je venons d’apprendre que vot’ jeune monsieur,
que vous attendiez, est arrivé à soir. » (p. 35) Santa
Claus Père
Noël. « Cette nuit Santa Claus va faire sa tournée et distribuer des cadeaux aux
petits enfants qui dorment. » (p. 19) Toboggan Traîneau
sans patins. « Le 1er
novembre au matin, mon sauvage et moi, nous nous acheminions à la
raquette sur la surface gelée de la rivière Porc-épic, l’un précédant
et l’autre suivant dans un long et fort toboggan
chargé de nos armes et bagages, et traîné par quatre vigoureux chiens
esquimaux, en route pour le fort Lapierre. » (p. 10) Tourtière Pâté
à la viande de porc haché. « Une bonne veillée en famille entre
une pipe et un tire-bouchon, puis une joyeuse messe nocturne dans
quelque chapelle rustique, puis un bon réveillon avec tourtières, croquignoles, et le petit verre de réconfortant à la
santé de notre candidat, tout cela constituait, vous l’admettrez, une
perspective assez alléchante. » (p. 52) Woh Ordre donné au cheval pour qu’il s’immobilise. « Woh !... woh !... Harrié donc ! » (p. 35) |
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1305
6 décembre 2014 Mandement
d’un évêque Le
20 avril 1742, l’évêque de Québec, Henri-Marie Dubreuil de
Pontbriand, expédie une lettre circulaire aux curés de l’Acadie qui
sont sous sa juridiction. Il traite notamment des quatre sujets
suivants. 1.
Fréquentation des cabarets « On
ne saurait trop s'opposer à la fréquentation des cabarets surtout les
jours de fêtes et de dimanches, parce que ce sont des jours qui doivent
être entièrement consacrés au service de Dieu, à plus forte raison
si ces cabarets étaient ouverts pendant l'office divin. A l'égard des
autres jours on ne saurait prendre trop de moyens pour empêcher les
peuples de fréquenter les cabarets. C'est un danger continuel pour les
jeunes gens, c'est presque toujours une occasion prochaine de péché et
souvent la source fatale de querelles et de divisions qui s'excitent
pour l'ordinaire dans les familles. Il est donc extrêmement important
que les missionnaires tâchent de se réunir tous afin qu'on arrête si
c'est possible cette funeste fréquentation des cabarets. » 2.
Veillées mixtes « Nous
avons toujours regardé les assemblées nocturnes et les veillées avec
des personnes de différent sexe comme infiniment dangereuses. (…) Je
crois donc qu'il est bon d'obliger les pères et mères, maîtres et maîtresses,
de ne pas souffrir ces sortes d'assemblées hors de leur présence. Il
est certain qu'étant pour l'ordinaire secrètes et occultes, il s'y
commet beaucoup de fautes par pensées, paroles et actions, qu'il est du
devoir d'un bon missionnaire d'arrêter autant qu'il est en lui, comme
tout ce qui peut tendre à corrompre de plus en plus la jeunesse. » 3.
Danses « On
me marque que dans quelques endroits, même les jours de noces, les garçons
dansent avec les garçons, les filles avec les filles ; que dans
d'autres on ne permet les danses avec les personnes de différent sexe
que jusqu'au soleil couché, et que les troisièmes les tolèrent entièrement.
Nous souhaiterions ardemment qu'il fût possible d'observer bien
strictement la conduite des premiers (danse unisexe) comme elle est
pratiquée au Port-Royal ; ce serait faire revivre les premiers siècles
de l'Église et ôter occasion à beaucoup d'indécences et de péchés
; mais si on ne peut obtenir de ce peuple cette exactitude véritablement
chrétienne, il est nécessaire que les confesseurs ne souffrent point
les danses les jours de fêtes et de dimanches, et les autres jours après
soleil couché, et jamais lorsqu'on dit des chansons lascives, ou qu'il
y a des embrassades, ou qu'elles sont pour le pénitent ou la pénitente
occasion de péché. Or comme ces trois dernières circonstances se
rencontrent pour l'ordinaire, les missionnaires ne peuvent trop crier
publiquement contre ces danses, et y tenir la main dans le tribunal de
la pénitence. » 4.
Partage de lits « On
m'ajoute que les mères couchent leurs enfants avec elles, sur le prétexte
qu'il ne leur est jamais arrivé d'accident, et qu'il y aurait plus à
craindre pour la vie de l'enfant qui courrait risque de mourir de froid.
Je désire que chaque missionnaire me marque en particulier son avis sur
cet article, afin de pouvoir dans la suite prendre un parti. On n'ignore
point que dans plusieurs diocèses de France cela ne soit défendu. On
pourrait suivre cette pratique au moins dans l'été, et attendre notre
décision pour le temps de l'hiver. » |
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1270
29 novembre 2014 Mots
québécois : Le May (2) Voici
10 mots québécois tirés de Bataille d’âmes de Pamphile Le May aux Éditions de la Huit, 1996 : Malcommode Qui
s’entend difficilement avec les autres. « C’est un malcommode.
Il est toujours de travers dans le chemin des autres. Il a fait
l’impossible pour empêcher le village d’engager la nouvelle maîtresse
d’école. » (p. 119) Matineux Matinal.
« À la campagne, l’on est matineux et l’on ne se couche pas tard. » (p. 200) Nique Nid.
« J’ai trouvé le nique du lièvre, mais le lièvre n’y était pas. » (p. 216) Parquer Stationner.
« Je me demandai de quel côté je serais parqué,
avec le petit nombre de contents ou le grand nombre de malheureux. »
(p. 5) Perche Mesure
de surface valant 18 pieds de côté. « Il promena un regard
d’envie sur ce grand domaine que des hommes riches pouvaient acheter,
comme il achetait lui, un jardinet de quelques perches carrées. » (p. 110) Pimpina Espèce
de baie rouge. « Une grappe de pimpina
sur un tronc plein de sève. » (p. 75) Pince Pince
d’un canot – Bout d’un canot d’écorce. « Des Don
Quichottes, il en chevauche sur toutes les rossinantes ; on peut même
en trouver à cheval sur la pince
de nos canots. » (p. 5)
Ponce Boisson
d’eau chaude mélangée notamment avec de l’alcool. « Les deux
voyageurs (…) se firent préparer une nouvelle ponce
au gin et continuèrent leur route. » (p. 207) Suivante Fille
d’honneur qui escorte les nouveaux mariés. « Bancalou ne
reconnut pas l’heureux couple qui s’aventurait dans le dédale du
mariage, mais il reconnut bien la suivante. » (p. 48) Tinton Bruit de la cloche qu’on tinte. « Et la cloche sonnait toujours ses trois tintons douloureux, comme trois cris plaintifs. » (p. 140) |
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1235
22 novembre 2014 Une
mère martyrisée En
Nouvelle-France, au début de la colonie, il était défendu pour une
femme d’avoir un enfant sans être marié. Lorsque l’enfant naissait
en bonne santé, on traduisait rarement la mère en justice ; mais
lorsque l’enfant naissait mort-né, on considérait cela comme un
infanticide et le Conseil Supérieur de Québec sur les matières
criminelles l’accusait d’avoir homicidé
son enfant. En effet, à partir de 1556, une ordonnance du roi Henri II
stipulait que « toute fille ou veuve qui deviendrait enceinte et qui ne
ferait pas sa déclaration de grossesse, serait réputée infanticide et
punie de mort, si son enfant ne naissait point vivant ». Le sort
troublant réservé à cette jeune femme était hors de toute mesure.
Voyez par vous-même. Le
7 mai 1732, Marie-Anne Sigouin est condamnée à être pendue et étranglée
pour avoir caché sa grossesse et son enfantement et pour avoir homicidé
son enfant nouveau-né. Après l'application de la question ordinaire et
extraordinaire, le Conseil confirme la condamnation et la peine. Elle
est exécutée par le bourreau Guillaume. Voici
le verdict du tribunal dans cette cause, qu’on peut lire aux
Archives nationales du Québec :
Le tribunal « a déclaré et déclare ladite Marianne Sigouin dûment atteinte et convaincue d'avoir celé sa grossesse et son enfantement et d'avoir homicidé son enfant pour réparation de quoi l'a condamnée à faire amende honorable nue, en chemise la corde au cou, tenant en ses mains une torche de cire ardente du poids de deux livres au devant de la principale porte et entrée de l'église cathédrale de cette ville (Québec) où elle sera menée par l'exécuteur de la haute justice et là, étant à genoux, déclarer que méchamment elle a celé sa grossesse et enfantement et homicidé son enfant dont elle se repent et en demande pardon à Dieu, au roi et à la justice. De ce fait, elle sera conduite en la place de la Basse-Ville de Québec où elle sera pendue et étranglée jusqu'à ce que mort s'en suive à une potence qui, pour cet effet, sera dressée en ladite place de la Basse-Ville. Son corps ensuite sera jeté à la voirie. » |
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1195
14 novembre 2014 Mots
québécois : Le May (1) Bataille
d’âmes est un roman de mœurs québécois écrit par Pamphile Le
May (1837-1918). Ce roman fut publié en feuilletons du 4 novembre 1899
au 26 janvier 1900. Il a été édité pour la première fois en 1996.
Il « constitue un bon exemple du roman d’aventures québécois
et permet de se faire une idée de la vie rurale et urbaine au XIXe
siècle, d’assister aux veillées, aux fêtes et corvées qui
ponctuaient la vie à la campagne ou encore de se promener par les rues
de Montréal et d’entrer dans ses auberges louches. » Pamphile
Le May est né le 5 janvier 1837 à Lotbinière et est décédé le 11
juin 1918 à Deschaillons. Avocat de profession, il fut poète,
romancier, auteur de contes, bibliothécaire et traducteur. La bibliothèque
de l’Assemblée nationale du Québec a été nommée en son honneur en
1980. Le May fut responsable, le premier d’ailleurs, de cette bibliothèque
de 1867 jusqu’en 1892. Voici
10 mots québécois tirés de Bataille d’âmes de Pamphile Le May aux Éditions de la Huit en
1996 : Abattis Terrain
encore jonché de branchages où on vient d’abattre des arbres.
« Un jour que nous cueillions des framboises au bord du bois, dans
l’abattis, nous nous
approchâmes l’un de l’autre et si près, si près, que nos bouches
se touchèrent. » (p. 80) Berçante Chaise
qui berce. « Zidore approcha sa chaise comme pour mieux entendre,
et Mme Longpré, le tricot à la main, s’enfonça dans sa berçante
qui chantait un peu. » (p. 62) Déchausser Enlever
les fers d’un cheval. « J’ai déchaussé
votre cheval, dit-il à Tourteau, d’un ton badin, les fers sont usés
à profit. » (p. 29) Écore Endroit
entre les deux rives escarpées d’un cours d’eau. On dit aussi accore.
« Zildore se leva de son banc et s’approcha de l’écore.
Les rapides agitaient leurs aigrettes blanches avec le même éternel
murmure. » (p. 113) Embarras Tas
de bois mort et de branches d’arbres séchées. « Dupont et
Longpré avaient, d’accord, laissé une longue lisière de bois, séparée
seulement par un clos d’embarras. »
(p. 102) Engagé Employé
à gages dans une ferme. « Papa Zidore était au bois avec son engagé. »
(p. 176) Fournil Cuisine
d’été. « La ménagère, qui demeurait dans le fournil,
à côté, chantait pour endormir ses enfants. » (p. 176) Gagne Francisation
du mot anglais gang. « Il devait faire partie d’une gagne qui avait son refuge dans le Faubourg Québec. » (p.
246) Lège À
lège ou alège – Sans charge, les mains vides. « Le misérable
! il était à lège …
quelques sous pour lest seulement. » (p. 84) Lisse Lame d’acier placée sous les patins des voitures d’hiver. « Encore sous l’influence des liqueurs, il sommeillait, revenant à la maison, à la monotone chanson des lisses d’acier sur la neige. » (p. 99) |
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1155
5 novembre 2014 Québec
en 1759 Depuis
longtemps, je désirais connaître ce qui s’était passé à Québec
en 1759. Les historiens racontent la grande histoire ; mais ils s’arrêtent
rarement à des détails importants qui touchent la vie des gens
ordinaires. Je savais que Québec avait été bombardé par les Anglais
cette année-là. Jusqu’à quel point, je l’ignorais. Je suis tombé
sur un texte qui décrit ce qui s’est passé à Québec avant 1759.
Sur les bombardements de cette année-là, on peut y lire le témoignage
de l’évêque lui-même, Henri-Marie Dubreuil de Pontbriand
(1741-1760), un contemporain de ces massacres. Ce
texte a été publié dans le volume 2 des Mandement,
lettres pastorales et circulaires des évêques de Québec à partir
de la page 8. Il est d’un réalisme qui m’a bouleversé. Le voici : « Le
7 juin 1755, l'incendie de l'Hôtel-Dieu fut comme le prélude des
malheurs épouvantables qui devaient fondre sur Québec et sur la
colonie tout entière. L'évêque fut des plus sensibles à cette perte.
Il se trouvait alors à Montréal ; il y fit une collecte qui s'éleva
à plus de 1000 écus et offrit aux Hospitalières l'usage entier de son
palais. À peine l'hôpital était-il en partie rebâti en 1757 qu'il
fut rempli de malades et de pestiférés ; 84 y furent apportés dans
une seule journée. Cette même année vit arriver en même temps la
petite vérole et la famine. Au mois de mai, il fallut réduire les
habitants de Québec à 4 onces de pain par jour. L'évêque se dépensait
au milieu de toutes ces misères, desservant lui-même les hôpitaux et
donnant des secours aux pauvres. Le 4 septembre, il administra la
confirmation dans la cathédrale à 1200 personnes, les enfants à la
mamelle y étant admis. Le
1er juillet 1759,
Monseigneur de Pontbriand étant malade se retira à Charlesbourg où il
demeura pendant le siège de Québec. À la fin de septembre, le siège
fini, l'évêque se hâta de quitter la scène du désastre qui détruisait
les travaux de tant d'années : la cathédrale, le palais épiscopal,
les églises des communautés, tout était ruiné. Sa santé depuis
longtemps compromise reçut le dernier coup quand il contempla les
ruines encore fumantes de son église ; il partit pour Montréal
emportant avec lui le germe de la mort. C'est de cette ville qu'il écrivit
au ministre du Roi un mémoire qu'il nomme Description
imparfaite de la misère au Canada. Bien que cette pièce soit un
peu longue, on nous permettra de la citer en partie, à cause de son
importance. « «
Québec a été bombardé et canonné pendant l’espace de deux mois ;
cent quatre-vingts maisons ont été incendiées par des pots-à-feu,
toutes les autres criblées par le canon et les bombes. Les murs, de six
pieds d'épaisseur, n'ont pas résisté ; les voûtes, dans lesquelles
les particuliers avaient mis leurs effets, ont été brûlées, écrasées
et pillées, pendant et après le siège, l’église cathédrale a été
entièrement consumée. Dans le séminaire, il ne reste de logeable que
la cuisine, où se retire le curé de Québec avec son vicaire. Cette
communauté a souffert des pertes encore plus grandes hors de la ville,
où l'ennemi lui a brûlé quatre fermes et trois moulins considérables,
qui faisaient presque tout son revenu. L'église de la basse-ville est
entièrement détruite; celles des Récollets, des Jésuites et du séminaire
sont hors d'état de servir, sans de très grosses réparations. Il n'y
a que celle des Ursulines, où l'on peut faire l'office avec quelque décence,
quoique les Anglais s'en servent pour quelques cérémonies
extraordinaires. Cette
communauté et celle des Hospitalières ont été aussi fort endommagées
; elles n'ont point de vivres, toutes leurs terres ayant été ravagées.
Cependant les religieuses ont trouvé le moyen de s'y loger tant bien
que mal, après avoir passé tout le temps du siège à l'Hôpital Général.
L'Hôtel-Dieu est infiniment resserré parce que les malades anglais y
sont. Il y a quatre ans que cette communauté avait brûlé entièrement.
Le palais épiscopal est presque détruit et ne fournit pas un seul
appartement logeable ; les voûtes ont été pillées. Les maisons des Récollets
et des Jésuites sont à peu près dans la même situation ; les Anglais
y ont cependant fait quelques réparations pour y loger des troupes ;
ils se sont emparés des maisons de la ville les moins endommagées ;
ils chassent même de chez eux les bourgeois, qui, à force d'argent,
ont fait raccommoder quelque appartement, ou les y mettent si à l'étroit
par le nombre de soldats qu'ils y logent, que presque tous sont obligés
d'abandonner cette ville malheureuse, et ils le font d'autant plus
volontiers, que les Anglais ne veulent rien vendre que pour de l'argent
monnayé, et l'on sait que la monnaie du pays n'est que du papier. Les
prêtres du séminaire, les chanoines, les jésuites, sont dispersés
dans le peu de pays qui n'est pas encore sous la domination anglaise ;
les particuliers de la ville sont sans bois pour leur hivernement, sans
pain, sans farine, sans viande, et ne vivent que du peu de biscuit et de
lard que le soldat anglais leur vend de sa ration. Telle est l'extrémité
où sont réduits les meilleurs bourgeois. Les
campagnes ne fournissent point de ressources et sont peut-être aussi à
plaindre que la ville même. Toute la côte de Beaupré et l'île d'Orléans
ont été détruites avant la fin du siège; les granges, les maisons
des habitants, les presbytères ont été incendiés ; les bestiaux qui
restaient, enlevés ; ceux qui avaient été transportés au-dessus de
Québec ont presque tous été pris pour la subsistance de notre armée
; de sorte que le pauvre habitant qui retourne sur sa terre avec sa
femme et ses enfants, sera obligé de se cabaner à la façon des
sauvages. Leur récolte, qu'ils n'ont pu faire qu'en donnant la moitié,
sera exposée aux injures de l'air, ainsi que leurs animaux ; les caches
qu'on avait faites dans les bois, ont été découvertes par l'ennemi,
et par là l'habitant est sans hardes, sans meubles, sans charrue et
sans outils pour travailler la terre et couper les bois. Les églises,
au nombre de dix, ont été conservées ; mais les fenêtres, les
portes, les autels, les statues, les tabernacles ont été brisés. La
mission des sauvages Abénakis de Saint-François a été entièrement détruite
par un parti d'Anglais et de sauvages ; ils y ont volé tous les
ornements et les vases sacrés, ont jeté par terre les hosties consacrées,
ont égorgé une trentaine de personnes, dont plus de vingt femmes et
enfants. De
l'autre côté de la rivière, au sud, il y a environ trente-six lieues
de pays établi, qui ont été à peu près également ravagées et qui
comptent dix-neuf paroisses, dont le plus grand nombre a été détruit.
Ces quartiers n'ont aucune denrée à vendre, et ne seront pas rétablis
d'ici à plus de vingt ans dans leur ancien état. Un grand nombre de
ces habitants, ainsi que ceux de Québec, viennent dans les
gouvernements de Montréal et des Trois-Rivières ; mais ils ont bien de
la peine à trouver des secours. Les loyers, dans les villes, sont à un
prix exorbitant, ainsi que toutes les denrées ... L'année prochaine,
il sera difficile d'ensemencer, parce qu'il n'y a pas de labour de fait.
J'atteste que, dans cette description de nos malheurs, il n'y a rien
d'exagéré, et je supplie nosseigneurs les évêques et les personnes
charitables de faire quelques efforts en notre faveur. Le 5 novembre
1759. » » (Fin du témoignage de l’évêque) Le
vénérable évêque ne vécut pas longtemps après la prise de Québec
; miné par ses travaux continuels et plus encore peut- être par le
chagrin, il mourut à Montréal le 8 juin 1760, à l'âge de 51 ans et 5
mois. Comme plusieurs de ses prédécesseurs, Monseigneur de Pontbriand
se dépouillait volontiers de tout en faveur des pauvres ; au moment de
sa mort, il disait au dépositaire de ses dernières volontés : « Vous
direz aux pauvres que je ne leur laisse rien en mourant, parce que je
meurs moi-même plus pauvre qu'eux. » Il fut enterré le 10 juin dans
l'église de Notre-Dame de Montréal. Monseigneur de Pontbriand avait
ordonné 97 prêtres. » (Fin du texte cité) |
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1075
20 octobre 2014 Lettre
de l’Évêque Le
15 octobre 1768, soit cinq ans, après la signature du traité de Paris
qui concédait le Canada à l’Angleterre, l’évêque de Québec, Mgr
Jean-Olivier Briand faisait parvenir aux curés de son diocèse une
lettre circulaire. Dans cette lettre où il encense le Gouverneur
anglais, l’évêque transmet les intentions de ce dernier au sujet des
cabarets, traite de l’union entre les anciens et les nouveaux sujets
du roi, et sur le premier rang à être accordé dans l’église aux
baillifs, des officiers de justice qui représentaient le Gouverneur
dans chaque paroisse. « Messieurs, Le
zèle de Son Excellence, M. Carleton, notre digne et illustre
Gouverneur, pour le bonheur des peuples de cette colonie, le fait gémir
sur les malheurs qu'occasionnent les cabarets. Il n'est pas possible de
les retrancher entièrement dans toutes les paroisses ; mais il n'en
permettra qu'autant que messieurs les curés le jugeront nécessaire et
ne donnera licence de les tenir qu'à ceux qu'ils lui marqueront devoir
exercer cette dangereuse profession en bons chrétiens. Je
viens de recevoir une lettre de Son Excellence, en date du 12 de ce
mois, dans laquelle il me prie de vous recommander d'exhorter vos
paroissiens à se bien accorder avec les anciens sujets de Sa Majesté,
demeurant parmi eux ; d'être fidèles au gouvernement auquel la
Providence les a assujettis : de ne point ajouter foi aux faux rapports,
ni se nourrir de vaines et frivoles espérances qui ne pourraient que
troubler leur repos, les détacher de leurs devoirs et les porter à des
démarches préjudiciables à leurs intérêts spirituels et temporels.
Il désire que vous leur fassiez comprendre qu'il est de leur devoir,
s'il parvenait à leur connaissance qu'il se trouvât quelque chose de
contraire aux intérêts de Sa Majesté, le Roi de la Grande-Bretagne,
leur légitime souverain, d'en donner avis sur-le-champ, soit au
Gouverneur Commandant-en-chef de la Province, soit à l'Évêque ; et il
espère de vous surtout, Messieurs, que vous serez exacts et prompts à
exécuter cette commission. Car il a une entière confiance dans tout le
clergé. Rendons
grâces à Dieu de nous avoir donné un Gouverneur si vigilant pour les
intérêts de son prince, si zélé pour la conservation de la paix et
la tranquillité dans sa Province, si bien prévenu en faveur des ecclésiastiques
et si favorable à notre sainte religion. Nous
devons certainement soutenir les vérités de la foi, même au péril de
notre vie, les prêcher et en instruire les peuples ; mais il ne
convient ni à la religion de le faire avec aigreur ni à la gloire de
Dieu de le faire avec mépris. Vous éviterez donc soigneusement de vous
servir de termes offensants et injurieux pour ceux des sujets du Roi qui
sont d'une autre religion ; ceux de protestants et de frères séparés
seront les seuls dont vous vous servirez, lorsqu'il sera absolument nécessaire
de le faire pour expliquer notre créance. Une autre conduite ne ferait
qu'aliéner les cœurs, troubler la bonne harmonie qui doit régner
entre les anciens et les nouveaux sujets, ne ferait pas de prosélytes
et pourrait engager le Gouvernement à retirer la protection et la
liberté qu'il veut bien accorder à notre sainte religion. Vous
accorderez au premier baillif de votre paroisse le premier banc à l'église
et vous lui ferez rendre les mêmes honneurs que l'on rendait ci-devant
aux capitaines de milice. C'est un article sur lequel il me prie encore
de vous marquer sa volonté. Le banc est le premier de la rangée du
milieu du côté de l'épitre. S'il était occupé, la fabrique rendrait
le prix de l'adjudication à ceux qui le possèderaient, soit de tout
temps, soit depuis que les capitaines ont été retranchés. Nous
nous flattons, Messieurs, que vous entrerez avec zèle dans toutes les
vues de Son Excellence et que vous ne négligerez rien pour le
satisfaire sur tous ces points. » (Fin du texte cité) |
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579
14 juin 2014 Torture chez les
Indiens Au
temps de la Nouvelle-France, les Indiens avaient développé une procédure
judiciaire pour faire avouer un crime. Les Blancs qui se sont approprié
en partie cette procédure appelaient cela la
question. On questionnait le présumé coupable avec torture ou pas
jusqu’à ce qu’il admette sa faute. Voici ce que rapporte le jésuite
Joseph-François Lafitau concernant les Indiens : «
Pour ce qui est de ceux qui se sont rendus odieux au village, pour des
raisons qu'on ne peut pas expliquer, comme, quand ils se sont fait connaître
par de fréquents larcins, qu'ils troublent les mariages, la paix des
familles, qu'ils se mêlent de trop d'affaires, qu'ils entretiennent au
dehors quelque correspondance suspecte, on les accuse de jeter des sorts
et de donner des maléfices. Cette réputation étant bien établie, on
attend plus que l'occasion favorable d'éclater. Afin
de dissimuler davantage le dessin qu'on a formé, on ne s'adresse pas
immédiatement à celui ou à celle dont la perte est déterminée ;
mais le Conseil envoie chercher en première instance quelques personnes
qui ayant la même réputation, dont il y a toujours un bon nombre au
village. On exhorte d'abord celles-ci avec douceur à déclarer leurs
crimes et leurs complices. Pour peu qu'ils se fassent prier, on fait
mine de leur appliquer les fers rouges qui sont une violente question. La
crainte des tourments ou l'espérance de s'en délivrer leur fait nommer
indifféremment innocents et coupables, mais tout ce qu'elles disent est
regardé comme autant de calomnies jusqu'à ce que, par hasard ou
autrement, elles aient nommé la personne qu'on veut perdre. Alors on se
saisit de celle-ci, on la traite de la même manière, pour lui faire
avouer qu'elle est coupable ; les accusateurs ne lui manquent point ;
elle seule a fait tous les maux du village, elle a tué la mère de
l'un, le frère de l'autre, on l'a vue jeter du feu par la bouche,
fouiller dans les sépultures, rôder autour des cabanes, etc. Il ne lui
en faut pas tant pour avoir mérité la mort qu'on lui fait souffrir en
la brûlant comme un esclave, si par pitié on ne la poignarde ou on ne
l'assomme. » Ce texte a été cité dans un article de Cité libre du numéro août-septembre 1963 par Raymond Boyer. Le Père Lafitau est considéré comme un pionnier de l’ethnographie et a découvert le ginseng en Amérique du Nord. |
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503
19 mai 2014 Les
patriotes 1837-1838 Aujourd’hui
19 mai 2014, c’est la Journée nationale des patriotes. Cette journée
a été célébrée pour la première fois en 2003. Elle a remplacé la
Fête de Dollard. Ce dernier avait sauvé la Nouvelle-France en 1660 en
repoussant les Iroquois au Long-Sault. La
Journée nationale des patriotes a été instituée par le Gouvernement
du Québec pour rappeler le souvenir de ces hommes qui, en 1837 et en
1838, ont lutté « pour
la reconnaissance de notre nation, pour sa liberté politique et pour l'établissement
d'un gouvernement démocratique ». En
novembre 1837, à la suite de nombreuses assemblées publiques, un
groupe d’hommes prit les armes. Les principaux instigateurs de cette rébellion
sont : •
Wolfred Nelson, un médecin et député qui fut plus tard maire de Montréal •
Son frère Robert Nelson qui était aussi médecin et député •
Louis-Joseph Papineau, un avocat, chef du Parti patriote et seigneur de
La Petite-Nation (Outaouais) Des
centaines de patriotes ont été tués et blessés au cours des différentes
batailles. Malgré l’absence de résistance, des centaines de maisons
et de granges ont été incendiées sous les ordres de John Colborne, commandant
en chef des armées britanniques des deux Canadas. On appellera cet
homme sans pitié le Vieux Brûlot. À
la suite des rébellions de 1837 et de 1838, environ 1200 hommes furent
emprisonnés. De ceux-ci, 58 furent déportés en Australie et 12 furent
pendus. Ceux qui furent pendus sont : Le
21 décembre 1838 Joseph-Narcisse
Cardinal, avocat et député Joseph
Duquette, notaire 18
janvier 1839 Pierre-Théophile
Decoigne, hôtelier et notaire François-Xavier
Hamelin, cultivateur Joseph-Jacques
Robert, cultivateur Ambroise
Sanguinet, cultivateur Charles
Sanguinet, cultivateur 15
février 1839 François-Marie-Thomas
Chevalier De Lorimier, notaire Amable
Daunais, cultivateur Charles
Hindelang, marchand et officier militaire Pierre-Rémi
Narbonne, peintre et huissier François
Nicolas, instituteur Ces
hommes, dont la plupart avait des enfants en bas âge, ont donné leur
vie pour assurer une liberté au peuple québécois. En ce jour, ayons
une pensée pour eux. Rassurez-vous.
On peut être encore patriote. Comment ? En défendant la langue et la
culture québécoise. En étant fiers de notre identité québécoise.
En assumant les valeurs québécoises qui s’expriment notamment par
l’accueil des autres et par la tolérance. Voilà ma contribution à cette fête nationale. |
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500
18 mai 2014 L’éducation
en Nouvelle-France En
Nouvelle-France, deux hommes étaient désignés par le roi de France
pour administrer la colonie. Même si l’intendant était sous la
responsabilité du gouverneur, il réglait un plus grand nombre de
dossiers que ce dernier. En effet, l’intendant devait veiller à la
bonne marche quotidienne de la société en faisant fonctionner le système
juridique et en gérant les finances. Le
4 juin 1727, l’intendant Michel Bégon de la Picardière établit les
règles pour l’instruction des enfants. Voici son ordonnance : « Ordonnance
qui fait défense au nommé LeChevalier, garçon, âgé d'environ
vingt-huit ans, de moyenne taille, cheveux châtains, brun de visage,
les yeux ronds et un peu égarés, le nez long, sous peine de punition
corporelle, de s'ingérer de montrer à lire et à écrire aux jeunes
gens de la colonie ; défense à toutes personnes de quelque état et
condition qu'elles soient, autres que ceux déjà établis à cet effet,
de s'ingérer de montrer à lire et à écrire aux jeunes gens des
villes et de la campagne et de tenir école de garçons ou de filles,
sans la participation de l'intendant, et sans en avoir la permission et
approbation de M. l'évêque de Québec ou du sieur de Lotbinière,
archidiacre de ce diocèse, à l'examen desquels ils seront soumis, pour
recevoir d'eux leur mission, et tenus de rendre compte de leur conduite
aux curés des paroisses où ils enseigneront, sans qu'aucun homme
puisse tenir école de filles ni aucune femme tenir école pour les garçons,
à moins que ce ne soient gens mariés et qui en aient la permission de
M. l'évêque de Québec ou du sieur de Lotbinière, son archidiacre. » On
aura compris que le nommé LeChevalier n’était pas marié. Il ne
serait pas gentil de penser que son physique y est pour quelque chose.
En grossissant quelque peu ses traits, on imagine un revenant. |
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# 350
19 mars 2014 Honoré
Mercier «Cessons
nos luttes fratricides et unissons-nous.» Voilà une des paroles
prononcées en 1887 par Honoré Mercier lors de l’inauguration du
monument Cartier-Brébeuf à Québec. Honoré
Mercier, Monsieur
le professeur, Chers
confrères, Tous vous
connaissez certainement la vie d’Honoré Mercier ; cet illustre défenseur
de nos droits qui a présidé aux destinées du peuple québécois et
qui, il y a près de trois-quarts de siècle, dirigeait notre
gouvernement. Que
serions-nous si Honoré Mercier n’avait pas pris la défense de nos
droits ? C’est là, certes, une question que la plupart de nous
devrait se rappeler lorsque nous entendons parler à tort et à
travers de ce grand homme. Il ne faut pas cependant l’élever sur un
piédestal car cet homme qui a connu la gloire a aussi vécu des défections
et des profonds malheurs. Mais, toute sa vie a été consacrée au
service de la province de Québec. Né à
Sabrevois en 1840, il fut d’abord élève des Jésuites à Montréal ;
puis il fit ses études de droit et de journalisme au Courrier
de St-Hyacinthe. Dans ses écrits, Mercier se signalait déjà par
son intérêt à divers problèmes d’envergure tels l’indépendance
du Canada, la colonisation et la lutte à l’esprit de parti.
Toutefois, il admirait Cartier ; mais ne prisait guère la Confédération. Puis, en 1879,
il passe à la politique provinciale, comme député du comté de
St-Hyacinthe qu’il représente jusqu’en 1890. En Chambre et devant
le peuple, à ce moment chef de l’opposition libérale, il affronte le
conservateur Chapleau qui vient de succéder à Joly comme premier
ministre dont on dit que son éloquence entraînante l’avait rendu très
populaire. En 1885,
survint la déplorable pendaison de Louis Riel qui blessa profondément
le cœur du peuple de chez-nous. Jusqu’à la dernière minute, tout le
Canada français avait espéré qu’Ottawa se montrerait plus compréhensif.
Mais, il fallut se soumettre. Les Orangiste réclamèrent la tête du
jeune Riel. Mercier prit alors figure de chef du mouvement protestataire
et, à vrai dire, incarna l’âme de la collectivité canadienne-française.
Il est partout : il parle dans 90 assemblées. Le
gouvernement Mercier - un gouvernement national et non pas libéral
comme le dira souvent Mercier lui-même - verra en juin 1890 sa majorité
augmentée. Mais, Mercier, comme tout autre, veut voir accroître sa
gloire. Il ne surveille plus son entourage ; il ne contient pas
assez son ambition. Aussi, peu à peu, il se crée des ennemis. Il veut
renverser Sir John Macdonald. Il fait de grandes maladresses. Entre
autres, il fait arrêter le journaliste Jules-Paul Tardivel surnommé le
« Louis Veillot du Canada » pour sa défense ardente des intérêts
catholiques. Alors, Angers, lieutenant-gouverneur, congédie le
gouvernement Mercier. La province
est en ébullition ... On discute ferme du « coup d’état ».
Le conservateur Charles-Eugène Boucher de Boucherville succède à
Mercier et un appel au peuple a lieu. Mercier se multiplie, fait face
aux acharnés. Un rapport minoritaire du juge-commissaire Louis Jetté
diffère bien de celui qui a précipité la chute du Gouvernement. Mais,
le parti de Mercier est quand même battu aux urnes. Déprimé, malade,
Mercier doit faire cession de ses biens - de ses chers livres - et par
surcroît subit un procès en Cour d’Assises sous l’accusation de
malversation. Il est acquitté et l’excès de pitié lui rend la
sympathie populaire. Ensuite, en
1892, la grande confiance qui renaissait chez beaucoup de Québécois
lui procura la charge de député de Bonaventure. Cependant, il ne parut
à la Chambre qu’en 1893. Il parlera partout, donnera de multiples
conférences au Canada et aux États-Unis. Âgé de 54
ans, il mourait en 1894 après avoir reçu la bénédiction apostolique.
Les funérailles prirent tournure de deuil national. Sur son lit de
mort, il donnera une chaude poignée de mains au lieutenant-gouverneur
Chapleau, jadis contradicteur de taille, venu le voir pour évoquer tant
de souvenirs. Sans doute,
Mercier eut ses faiblesses et ses erreurs, mais l’on peut toutefois
affirmer sans parti pris qu’il fut l’un de nos grands chefs de file.
Ardent patriote, protagoniste convaincu de l’autonomie provinciale et
de l’indépendance du Canada, Mercier fit briller le nom du Québec.
En 1887, à l’issue de la conférence interprovinciale, un Olivier
Morrat, premier ministre ontarien, pouvait dire : «Il nous dépasse
tous de la tête et des épaules.» Incontestablement,
Honoré Mercier est une figure illustre de chez nous. Dressée sur son
socle, devant le parlement provincial, sa statue parle au peuple du Québec.
Le bras tendu, l’attitude éloquente, Mercier redit aux siens :
«Cessons nos luttes fratricides ; unissons-nous.» Puisse sa voix
être toujours entendue. Merci. Note
1. La présentation s’est bien déroulée sauf que je n’ai pas fait
d’arrêt après le titre «Honoré Mercier». Ce fut le fou rire général
et les élèves regardaient partout dans la classe pour voir si Honoré
Mercier n’était pas là. Heureusement, le professeur, par de grands
gestes, a calmé l’auditoire. Note
2. Pour l’écriture du texte, je m’étais inspiré de deux ou trois
articles parus dans le journal Le Devoir. Note 3. J'ai eu un très bon résultat. Note 4. Je n’ai pas révisé le texte pour voir s’il y avait des erreurs. |
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# 255 3 février 2014 La bataille de Rivière-Ouelle On peut penser que les habitants du Bas-du-Fleuve voyant passer cette flotte s’empressèrent de faire avertir le comte Louis de Frontenac qui était alors gouverneur général de la Nouvelle-France à Québec. Par le biais d’un ou de plusieurs messagers, chaque seigneur et possiblement chaque curé étaient alors informés de cette invasion. Le seigneur de la Bouteillerie qui résidait à Rivière-Ouelle se rendit à Québec. Pendant ce temps, le curé Pierre de Francheville, un ancien secrétaire de Mgr de Laval, aussi chasseur renommé et idolâtré de ses ouailles, craignit que cette troupe ne s’arrête chez lui. Pour ne pas prendre de chances, il recruta les meilleurs hommes de sa paroisse et des environs. Ceux-ci se préparèrent à contrer une attaque. Le pressentiment du curé s’avéra. En août 1690, les navires anglais jetèrent l’ancre vis-à-vis de Rivière-Ouelle en vue notamment de faire des provisions d’eau et de nourriture avant d’arriver à Québec. Six chaloupes portant 150 hommes quittèrent les navires pour effectuer une première invasion.Au moins une trentaine d’hommes armés de fusils de chasse, de haches et de fourches les attendaient. Ils étaient embusqués à la lisière de la forêt derrière les rochers. Dès le débarquement des militaires sur la rive, le curé de Francheville donna l’ordre de tirer en criant FEU. Plusieurs anglais furent touchés mortellement et d’autres furent blessés. Les rescapés rebroussèrent chemin en toute hâte.Des membres des familles Boucher et Ouellet dont quatre de mes ancêtres participèrent à cette expédition. Les Ouellet (5 membres) Les Boucher (6 membres) L’attaque de Québec fut repoussée par Frontenac qui avait près de 80 ans. C’est en cette circonstance qu’on lui doit la célèbre réplique à l’envoyé de Phips, qui peut être résumée ainsi : "Allez dire à votre maître, que je lui répondrai par la bouche de mes canons." |
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# 229 23 janvier 2014 Soumission à l’Église Quant à l’organisation matérielle des paroisses, c’était une autre histoire. Malgré des menaces d’excommunication, certains de nos ancêtres résistaient aux diktats de l’évêque et des curés. En 1766, Mgr Jean-Olivier Briand écrit au curé Saint-Onge du Cap Saint-Ignace : "Je n’ai plus confiance dans vos paroissiens ; je ne crois pas qu’ils obéiront au mandement que je leur enverrai." En 1769, il écrit au curé de Trois-Rivières : "Nous sommes dans un siècle où l’on n’écoute plus le prêtre, on croit en savoir autant que lui." Pendant plusieurs années, au grand dam de l’évêque, les marguilliers de l’église de Québec lui ont refusé l’entrée en sa cathédrale. En 1770, les paroissiens de Saint-Thomas de Montmagny refusaient de bâtir une église. Mgr Briand écrit au curé : "Envoyez-moi, monsieur le curé, la liste de ceux qui ne font pas leurs pâques, s’ils ne se décident pas, ils seront excommuniés." En 1782, Mgr Briand écrit : "Si vous ôtez cinq ou six de nos bourgeois, tout le reste demeure dans une stupide et grossière indifférence vis-à-vis de la religion." Le choix du site de la chapelle ou de l’église a fait l’objet de chicanes dans plusieurs paroisses. L’expression querelle de clochers est significative à cet égard. À Trois-Pistoles en 1844, il y eut en même temps trois églises. Dans certains cas, l’évêque tentait sans succès d’imposer sa volonté. Dans son livre Manuel de la petite littérature du Québec (Éditions du Boréal, 2012), Victor-Lévy Beaulieu cite de nombreux autres cas de rébellions envers des curés trop zélés ou envers l’évêque. |
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# 132 10 décembre 2013 Les écoles de rang Pendant presqu’un siècle, un commissaire était assigné à chaque école de rang. Il était responsable de l’engagement de l’institutrice, du mobilier, de l’entretien de la bâtisse et devait recevoir les plaintes des parents. Certains commissaires ne prônaient pas l’instruction et ne savaient pas trop comment intervenir. Dans les écoles de rang, l’institutrice enseignait toutes les matières de la première à la septième année. Elle avait généralement un brevet C, soit l’équivalent de 11 ans de scolarité. Sinon, à défaut de trouver une personne diplômée, une personne désignée obtenait un permis d’enseignement délivré par la commission scolaire. L’institutrice enseignait aux écoliers les rudiments de l’écriture, de la lecture, de l’arithmétique et de la religion. Elle devait leur montrer à prier et à se comporter en catholique exemplaire. Elle devait au besoin les préparer à la petite communion, à la première confession, à la confirmation et à la communion solennelle. En plus de son travail d’institutrice, elle devait faire chaque jour le ménage de l’école et trois fois par année un grand ménage. Si elle se sentait incapable de faire le grand ménage, elle devait engager quelqu’un et le payer à même son propre salaire. Une des conditions essentielles de son engagement était qu’elle soit de bonne conduite. Elle ne devait pas être mariée. Elle n’avait pas le droit de fréquenter de jeunes hommes du moins à l’école. Elle devait s’habiller avec décence et modestie : des manches longues, pas de fard, pas de bijoux. En dehors de l’école, elle devait user de retenue : pas de danse, pas de veillées où la promiscuité règne. L’inspecteur d’écoles faisait une visite annuelle. Il vérifiait la propreté des lieux, le mobilier, le progrès des élèves, les livres utilisés et les journaux de classe de l’institutrice. Le journal de préparation de classe devait indiquer le temps consacré à chaque matière et les notions enseignées à chaque jour. Le journal d’appel contenait des remarques relatives aux élèves comme l’assiduité et la bonne conduite. L’inspecteur en profitait pour faire parvenir au commissaire des recommandations concernant l’aspect matériel de l’école et même concernant le réengagement ou non de l’institutrice. La visite de l’inspecteur était une journée mémorable. Pendant des jours, l’institutrice préparait ses élèves à répondre à des questions éventuelles du visiteur sur des connaissances et sur le fonctionnement de la classe. Quand le grand jour arrivait, elle était très nerveuse craignant que l’un d’eux lui fasse honte ou qu’elle-même ne puisse pas répondre aux questions que l’inspecteur lui poserait. De son côté, le curé faisait aussi une visite annuelle. Il vérifiait les connaissances religieuses des écoliers et s’assurait que les livres de classe utilisés étaient ceux approuvés par le Département de l’Instruction publique, un organisme sous la responsabilité des évêques du Québec. Il était souvent accompagné du commissaire qui veillait à ses déplacements. Bref, l’organisation scolaire de cette époque était simple : une commission scolaire pour la paroisse, un commissaire et une institutrice par école de rang, deux superviseurs : l’inspecteur d’écoles et le curé. |
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# 119 5 décembre 2013 L’Oublié, un roman
historique Lambert Closse est né en 1618 (en 1630, selon le chanoine Alphonse Fortin). Il serait arrivé à Ville-Marie en 1647, cinq ans après Pierre de Maisonneuve et Jeanne Mance. Il est décédé au combat contre les Iroquois le 6 février 1662. Il était un contemporain de Dollard des Ormeaux qui fut d’ailleurs le parrain de sa fille. Dans Vaillants pionniers, publié chez Fides en 1958, le chanoine Alphonse Fortin écrit : "En 1902 paraissait l’un des plus beaux romans historiques qui aient été écrits chez nous. Tout de suite il s’imposa par l’étrange émotion qui s’échappait de ces pages où l’auteur, une femme de lettres remarquable, avait essayé de racheter l’injuste oubli de tout un peuple envers un de ses soldats les plus héroïques. Le livre, c’était l’Oublié ; l’écrivain Laure Conan, nom de plume de Mademoiselle Félicité Angers. Et le héros du roman, c’était Raphaël-Lambert Closse, sergent-major à Ville-Marie, bras droit de Maisonneuve, compagnon d’armes de Charles Lemoyne, émule enfin de Dollard des Ormeaux, et tombé deux ans après son rival de gloire, en défendant lui aussi la Nouvelle-France. Laure Conan avait trouvé un beau titre pour son ouvrage, un titre bien approprié L’Oublié. Même si aujourd’hui le personnage de Lambert Closse est un peu mieux connu, il n’empêche que ce nom glorieux a été enfoui dans l’oubli pendant plus de deux siècles. Certes, nous ne manquions pas de héros à chanter. Mais celui-là avait sa place au premier rang, et il avait droit à une éclatante réparation." Ces propos tenus par le chanoine Fortin reflètent parfaitement ce qu’il nous enseignait en classe de Rhétorique (Collégial 1) ; mais ce que j’ai lu sur internet fait voir beaucoup moins d’enthousiasme envers le héros. Toutefois, une chose est certaine, Lambert Closse a sa statue sur la Place d’Armes à Montréal où on le voit avec sa chienne Pilote. (voir ci-contre) Pour ma part, un simple lecteur, j’ai bien aimé ce roman historique. |
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# 049 23 octobre 2013 L’enfant perdu et retrouvé C’est le récit de trois enfants qui demeurent à Saint-Polycarpe, non loin de Rigaud : Pierre Cholet, quatre ans, Toussaint Cholet, son frère de trois ans, et leur petit cousin Pierre Doucet, six ans. Par une journée d’été de 1845, les trois jeunes vont manger des framboises sur une terre voisine. Ils sont enlevés par un colporteur et vendus à un capitaine d’un navire français qui était de passage dans le port de Montréal. Le navire part pour Saint-Malo en France emmenant les trois enfants. Lors de la traversée vers l’Europe, le plus âgé, soit Pierre Doucet meurt. Il ne reste que les deux frères. Les deux survivants reçoivent une instruction rudimentaire à Saint-Malo et, vers l’âge de 13 ou de 14 ans, ils sont réquisitionnés comme marins. Près de 10 ans plus tard, après une première tentative d’évasion, ils s’enfuient du bateau qui était amarré sur la côte du Labrador. Lors de cette escapade, Toussaint meurt de faim et de fatigue. Pierre réussira à se rendre à Gaspé où il entreprend la recherche de ses parents sans savoir où il réside au Québec. Il ira jusqu’à Ottawa le plus souvent à pied en mendiant pour survivre ou en effectuant divers travaux. La principale difficulté : il n’a pas gardé en mémoire que le fils du capitaine avant de partir pour l’Europe leur avait imposé de nouveaux noms. Leur nom de famille était devenu Marin. Comme il y avait deux Pierre, le seul survivant avait été affublé du prénom de Louis. C’est donc sous le nom de Louis Marin que Pierre Cholet effectuait ses recherches à travers le Québec. Une controverse existe sur l’authenticité des faits décrits par l’abbé Proulx. Certains pensent que des pièces recueillies par cet auteur pour montrer sa véracité ont été trafiquées. Quoi qu’il en soit, c’est un texte pathétique mais très intéressant à lire. Je viens de le relire en rafale. Ce livre a été réédité de nombreuses fois. |
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# 046 19 octobre 2013 Mariage à la gaumine Au 9e siècle, Charlemagne prescrit aux mariés de demander la bénédiction d’un prêtre après le mariage civil. Peu à peu, l’Église intervient. D’abord, les prêtres donnent la bénédiction avant le mariage civil sur le portail de l’église. Plus tard, ils offrent aux mariés d’officialiser leur union civile lors d’une messe à l’église. Le mariage religieux catholique est reconnu comme sacrement au concile de Lyon en 1274. Au concile de Trente, qui débute en 1545 et qui s’étale sur 18 ans, l’Église définit les conditions du mariage. Il s’agit d’une célébration devant deux témoins civils en présence d’un prêtre. Les mariés sont considérés comme les célébrants, alors que le prêtre joue seulement un rôle de témoin religieux. C’est dans ce contexte que le mariage à la gaumine apparaît au Québec au 18e siècle. Dans certains cas, le prêtre refuse de célébrer un mariage pour des raisons diverses. Dans d’autres cas, les parents refusent leur accord. Les futurs époux se rendent alors à l’église un dimanche. Pendant que le célébrant dit la messe, dos aux fidèles, ceux-ci s’avancent à la balustrade accompagnés de deux témoins. Ils déclarent à haute voix qu’ils se prennent pour mari et femme. Les conditions imposées par l’Église sont accomplies ; le mariage est valide selon la lettre. Mais le clergé ne l’entend pas ainsi. Toutefois, la plupart du temps, le curé légitime le mariage dans les mois qui suivent. En 1717, Mgr de Saint-Vallier, évêque de Québec, émet un mandement dans lequel il menace d’excommunier ceux qui, quand même peu nombreux, utilisent ce stratagème. Peu à peu cette forme de mariage disparaît. Le mot gaumine provient d’un dénommé Gaumin qui, en France, s’était marié de cette façon. |
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# 039 13 octobre 2013 Invasion des Allemands Au début du 20e siècle, l’Allemagne est une grande puissance industrielle. Ses produits inondent les marchés français et britanniques. Au début de 1912, elle propose au Gouvernement du Québec un programme d’établissements industriels. Ce programme "comprenait l’installation dans la province d’un bon nombre des industries dont l’Allemagne faisait le fondement de son commerce d’exportation." Or, toujours selon le notaire Valois, l’Allemagne avait choisi l’Île d’Orléans pour la localisation de ses industries officiellement à cause de la proximité d’un service d’énergie électrique par les chutes Montmorency et parce que les agriculteurs de l’île se plaignaient que leurs terres, faute d’engrais, "étaient de moins en moins propices à l’économie agricole." Le programme développé par l’Allemagne consistait à construire un chemin de fer d’un bout à l’autre de l’île qui irait jusqu’à Québec en passant par un pont qu’ils promettaient d’ériger. Il consistait aussi à construire des manufactures tout le long du chemin de fer et, pour y parvenir éventuellement, à acheter toutes les terres de l’île. Personne ne se doutait de rien, car comme le dit le notaire : "Il n’y avait qu’une guerre en perspective, c’était la guerre économique." En février 1912, sans rien connaître des intentions des Allemands, le notaire Valois fut engagé comme solliciteur d’options pour les terres de l’île. Les habitants pouvaient "conserver deux ou trois arpents de terrain, comprenant la maison et le corps de ferme.". En retour, on leur offrait de l’emploi pour les travaux de construction et par la suite dans les usines. On leur faisait miroiter que le lopin de terre qui leur restait pourrait être rentabilisé par la culture d’un potager qui servirait à nourrir la population de l’île. Déjà, dans la paroisse de Saint-Jean, au bas de la falaise, sous la direction d’un dénommé Rhundhein, les Allemands avaient bâti une usine où "l’on y fabriquait de la brique de ciment, des tuyaux de drainage de dimensions diverses, des tuiles de parquet aux couleurs et dessins variés." Une trentaine d’ouvriers demeurant dans l’île y travaillaient, dont une demi-douzaine d’Allemands. Les contremaîtres étaient allemands. Ce bâtiment était construit "avec parquet en béton sur toute son étendue." Le notaire Valois écrit ceci : "Un villageois me racontait sans s’expliquer la raison, que lors de la construction de cette masse de béton armé, on avait creusé au moins 15 pieds avant de commencer la base, la foutine, comme disent nos Canayens. Et ce qui étonnait mon homme, c’est qu’il n’y avait dans la place aucune machinerie lourde dont le poids eût nécessité une telle précaution de solidité." Les Allemands avaient acheté en bonne et due forme la Pointe d’Argentenay, située à l’extrémité est de l’île soit dans la paroisse de Saint-François, où les bateaux pourraient accoster. L’acheteur était le baron Von Godenz. On commença l’érection du chemin de fer. En août 1914, quelque temps après le déclenchement de la Première guerre mondiale, le notaire Valois apprend en lisant la Patrie de Montréal que le directeur de l’usine qui était aussi juif avait été déporté dans un camp de concentration. Ajouté aux autres dépêches de guerre qui mentionnaient que l’Allemagne avait anticipé des mainmises en France, le notaire Valois comprit "les desseins qui se cachaient sous le parquet renforcé de l’usine de Saint-Jean, à l’île d’Orléans, comme étant l’endroit idéal d’où il fut possible, sans être repéré, de dévaster de fond en comble, en moins d’une heure, la ville de Québec et toute sa citadelle." Il comprit aussi que les Allemands avaient prémédité l’invasion du Canada "au moyen d’un port accessible au cœur du pays même en hiver, et d’un chemin de fer qui y mènerait directement, mais que la tragédie de Sarajevo n’avait pas laissé le temps de parachever." Quand le notaire Valois parle de la tragédie de Sarajevo, il fait allusion à l’assassinat perpétré à cet endroit le 28 juin 1914 contre l’Archiduc d’Autriche François-Ferdinand, cet événement étant considéré comme l’élément déclencheur de la Première guerre mondiale. Le notaire Valois conclut en écrivant : "Ainsi mes premiers rêves de haut civisme s’effondraient-ils dans la perspective maintenant claire et patente, d’avoir été, au bénéfice de l’Allemagne, un espion ... sans le savoir." Aujourd’hui, on dirait que le notaire a été un collabo sans le savoir. Rappelons que l’Île d’Orléans est considérée comme le berceau de l’Amérique française et qu’elle s’étend sur un territoire de 245 kilomètres carrés. Elle comprend six municipalités. À leur arrivée au Canada, beaucoup de nos ancêtres s’y établirent pour émigrer principalement vers l’est par la suite. Que serait-elle devenue si la guerre avait été déclenchée un an ou deux plus tard ? Je pense qu’on l’a échappé belle. |
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# 038 11 octobre 2013 Eugène Achard Eugène Achard n’est pas très connu. Pourtant, il a écrit plus de 80 livres. Son œuvre est boudée par certains auteurs d’anthologie de la littérature québécoise parce que, semble-t-il, il a écrit pour les écoliers. Quiconque a étudié dans les années 1950 a sûrement mis la main sur un de ses livres. Il a été l’écrivain le plus lu dans les écoles du Québec entre 1920 et 1960. Ses livres garnissaient les bibliothèques de classe et étaient donnés comme récompenses par les inspecteurs d’école lors de leur visite annuelle. J’ai en ma possession 12 livres de cet auteur. Voici quelques titres : Sur les hauteurs de Charlesbourg-Royal, Le vice-roi du Canada, Pionniers et découvreurs, Aux quatre coins des routes canadiennes, La fée des érables.Eugène Achard est Français d’origine. Il naît en 1884. Il fait ses études chez les Maristes où il devient Frère et obtient son brevet d’enseignement en 1902. Comme, à cette époque la France laïcise ses écoles, la communauté religieuse décide d’émigrer au Québec où elle est reçue à bras ouverts. C’est en 1903 que le jeune Achard commence sa carrière d’enseignant chez nous. Il enseigne jusqu’en 1920, année où il est atteint de surdité, une séquelle de la fameuse grippe espagnole. Il quitte alors sa communauté. Il se lance dans l’écriture et publie cinq ouvrages dès la première année. Ses livres, avec la bénédiction de l’Église, circulent surtout dans le milieu scolaire. Dans ses livres, il évoque l’histoire du Québec. Il décrit ses paysages ; il produit des contes et des légendes ancrés dans le terroir. Il se fait pédagogue et conteur. Bref, Eugène Achard fut un auteur prolifique. Il fut aussi éditeur et termina sa vie comme libraire. Il est décédé à Montréal en 1976. En 2012, Victor-Lévy Beaulieu, un auteur remarquable, publia aux Éditions Trois-Pistoles un livre de 460 pages intitulé Contes, légendes et récits d'Eugène Achard. Ce livre compte 26 textes tirés de l’œuvre de ce pédagogue. |
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# 020 27 septembre 2013 Parler québécois J’ai trouvé cela très mignon. Puis je me suis dit que l’intégration à la société québécoise ne peut se faire que progressivement. |
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# 014 22 septembre 2013 Le premier roman
québécois Le roman du fils, un journaliste, paraît en 1837 alors qu’on est en pleine révolte populaire. Le titre est : L’influence d’un livre. En 1864, l’abbé Henri-Raymond Casgrain, en l’expurgeant quelque peu, l’édite sous le titre : Le chercheur de trésors. J’ai lu ce livre il y a quelques années dans une édition des Nouvelles Éditions de Poche datée de 1968. On le présente comme un roman de mœurs et d’alchimie sur les bords du Saint-Laurent. J’ai été déçu. L’auteur passe d’un personnage à un autre, souvent sans transitions. On recèle parfois des invraisemblances. De plus, l’histoire est entrecoupée de légendes locales faisant intervenir d’autres personnages ayant plus ou moins de liens avec les personnages principaux. On croit que ces légendes ont été écrites ou inspirées par le père de l’auteur. Toutefois je pense qu’il faut user d’indulgence envers ce jeune auteur parce que c’était son premier roman et c’était aussi le premier roman de notre histoire, alors que Samuel de Champlain avait fondé Québec 229 ans plus tôt. On peut toutefois expliquer en partie ce délai par le fait que la France interdisait à ses colonies de posséder des imprimeries. Pour la petite histoire, ajoutons que Philippe Aubert de Gaspé fils a écrit ce roman au manoir de son père à Saint-Jean-Port-Joli où il s’était réfugié pour échapper à un mandat d’arrestation pour outrage au tribunal, après avoir fait un mois de prison. D’ailleurs, l’année suivante de la parution du livre, soit en 1838, le père commencera à purger une peine de trois ans de prison pour détournements de fonds. Si cela vous intéresse, vous pouvez lire Le chercheur de trésors sur internet. |
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# 013 21 septembre 2013 Un autre Louis Cyr "José Paul était un Canadien né à Sorel. Sa force musculaire était prodigieuse. Un jour, un commis voulut essayer les forces de José. Dans un coin du magasin, il avait entassé des barils de sucre parmi lesquels il en avait glissé un rempli de plomb. Comme José était à converser avec quelques amis, le commis, ayant l’air de lui demander un service, le pria de lui mettre sur le comptoir les barils qu’il lui désigna. Un baril de cent livres ne pesait pas aux bras de José ; il se mit à les passer lestement. Tout à coup, il s’aperçoit du tour qu’on a voulu lui jouer ; il vient de saisir le baril de plomb. Alors comme Samson arrachant les portes de la ville de Gaza, il fait un effort suprême et levant cet énorme poids dans ses bras, il le rabat de toutes ses forces sur le comptoir. Le commis ne riait plus ; les planches furent brisées en morceaux, le plancher enfoncé et le baril roula au fond de la cave. - Tiens ! dit José, va-t’en ramasser ton plomb, mon petit." |
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# 009 18 septembre 2013 La tragédie du Lac-Mégantic Le fait que cela vienne d’une entreprise américaine qui n’a pas eu d’égard envers les parents et les amis des victimes ajoute au cynisme de la tragédie. Je me méfie des gouvernements dont la priorité première est l’économie. Par leur laxisme envers les compagnies, ils mettent en péril la vie des gens qui retirent peu de ces largesses. Dans le cas du Lac-Mégantic, le gouvernement fédéral devrait payer en bonne partie les frais. Avec la compagnie, il en est responsable. |
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# 005 15 septembre 2013 Une langue malmenée "1871 : au Nouveau-Brunswick, suppression des écoles catholiques et interdiction de la langue française. 1877 : les Anglais de l’Île-du-Prince-Édouard mettent le français hors-la-loi dans l’île. 1890 : abolition des écoles françaises au Manitoba et interdiction de l’enseignement du français. 1892 : le français est mis hors-la-loi dans les Territoires du Nord-Ouest. 1905 : Wilfrid Laurier supprime l’enseignement du français en Alberta et en Saskatchewan. 1912 : le Keewatin, qui relève d’Ottawa, interdit l’enseignement du français sur son territoire. 1915 : l’Ontario décrète le français hors-la-loi sur son territoire. 1916 : le Manitoba supprime l’enseignement du français dans toutes ses écoles primaires où il en restait encore un peu." C’est incroyable. On reproche souvent aux Québécois de ne pas se souvenir. Mais, dans le cadre du débat sur la Charte des valeurs québécoises, si on porte oreille aux critiques provenant du ROC, on déduit que ces Canadiens adeptes du multiculturalisme ne se souviennent pas des sévices imposés au peuple québécois par leur volonté d’anéantir la langue française. N’ayons pas peur de leur faire entendre un peu de rock québécois. |
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