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Les charleries Bienvenue sur mon blogue, Ce blogue contient des souvenirs, des anecdotes, des opinions, de la fiction, des bribes d’histoire, des récréations et des documents d’archives. Charles-É. Jean
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Spectacles historiques Saint-Mathieu-de-Rioux |
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Cette page contient trois spectacles historiques sur
Saint-Mathieu-de-Rioux.
• Jeu du
centenaire, écrit et réalisé par Bérangère Rousseau en 1966 dans
le cadre du 100e anniversaire de la paroisse |
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# 2735
8
avril 2016 Jeu du centenaire : Prologue En 1966,
Saint-Mathieu-de-Rioux fête le centenaire de l’arrivée du premier curé
résident. À cette occasion, les religieuses du Saint-Rosaire avec la
collaboration des élèves du couvent montent un spectacle historique
appelé Jeu du centenaire dont
le thème est : « Voici que le semeur sortit pour semer... » (Mt XIII,
3). Le spectacle est écrit et réalisé par Bérangère Rousseau (Sœur
Marie-Thérèse-de-France). Il est présenté à la salle paroissiale le
dimanche 3 juillet. Voici le prologue : Le meneur
Frères qui m'écoutez, une étape
importante de notre histoire locale se clôt aujourd'hui. Célébrer un
centenaire, c'est faire œuvre pieuse, car le passé comme le présent
appartient au Seigneur. C'est Lui qui a tout imprégné du parfum de sa
grâce et de sa vertu rédemptrice. Témoin des défaillances et des
relèvements de son peuple, Il l'est aussi de ses fidélités et de ses
dévouements. Ensemble, magnifions le Seigneur !
1er chœur Pour un passé de dur labeur. 2e chœur Pour un présent chargé de beaux fruits mûrs. 1er chœur Et pour des lendemains dont Tu restes le Maître, Tous
NOUS TE LOUONS, SEIGNEUR !
1er chœur L'histoire de la paroisse de Saint-Mathieu de Rimouski, c'est l'histoire répétée du grain minuscule jeté en terre certain jour de printemps... 2e chœur Et qui, après un été
laborieux, a produit cent pour un, comme il est dit dans l'Évangile. Le meneur Puisse le divin Moissonneur recueillir avec amour l’immense gerbe que nous lui portons en ce beau jour de jubilé. |
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# 2740
10
avril 2016 Jeu du centenaire : Printemps prometteur LES QUATRE SAISONS de Vivaldi, musique bien
douce - celle de l'hiver - cette musique va decrescendo jusqu'à ce qu'on
n'entende plus rien. 1.1
L'hiver a fui... Le long hiver,
plusieurs fois millénaire, a disparu. 1.2
Le bon hiver qui, en sourdine, a
préparé la terre à recevoir la semence. Le bon hiver, dis-je, a cédé la
place à la saison nouvelle. 1.3
Les calendriers mentent, qui disent les
saisons en longueur pareilles. Musique du printemps : on l'écoute quelques
instants et le jeu continue. 2.1
Saluons avec joie le printemps plein de
promesses. 2.2
L'audacieux printemps qui jette dans le
semeur toute sa confiance. (fin de la musique). Tous
LA CHANSON DES BLÉS
Paroles : Sœur Sainte-Gertrude du S.-C., p.m.
Musique : Sœur M.-Thérèse-de-France, r.s.r.
1.
Chantons les blés de mai
Les blés qu'on lance
En un geste rythmé
Au champ immense.
Chanson les blés de mai
Qui vont germer
Chantons les blés qui naissent
Et qui paraissent. 2.3
Audacieux et brave aussi le premier
habitant qui osa s'aventurer par les Trois-Pistoles jusque dans les
concessions de Saint-Simon, au cœur de l'ancienne et vaste Seigneurie de
Nicolas Rioux. 2.4 Le site est
merveilleux. Il attire par son mystère. Sans doute quelque fée a établi
là sa demeure, à moins qu'il ne s'agisse d'un gentil manitou. Le meneur
« Pour celui qui veut lire dans le
grand livre de la nature, assure le chroniqueur, la page où il est
question du lac Saint-Mathieu est pleine d'intérêt. Admirez le bassin
qui se soulève au souffle des vents, cette nappe d'eau étincelante
tantôt de l'éclat du saphir, tantôt de celui de l'émeraude ». Les oiseaux accourent
des rives verdoyantes au premier Blanc venu partager leur solitude. 1.4
Michel-Pierre Jean, c'était son nom.
Natif de Saint-Jean-Port-Joli, tout comme celui à qui l'évêque de Québec
confiera la direction de la paroisse naissante. 1.5 Aucune entente
préalable, simple coïncidence : Les gens de là-bas seraient-ils bâtis
pour l'héroïsme ? 2.5
Jusqu'alors les Peaux-Rouges régnaient
en maîtres. Leur domaine ?
La forêt. À peine défrichent-ils
quelques lopins de terre auxquels ils laissent pourtant leur nom. 1.1
On appelle « Jardin des Sauvages »,
l'endroit où s'éleva le premier moulin à farine. 1.2
Quant à la pointe sud qui s'avance dans
le lac, on la baptisa « Cimetière des Sauvages », ou encore « Pointe à
la Croix », parce que, dit-on, quelques Indiens y furent enterrés. 2.5
Tous ces détails, c'est Michel Jean
lui-même qui les a donnés. Seul avec sa famille, pendant trois ans, il
resta toujours en bons termes avec les Micmacs, ses devanciers. 1.4
Abraham René, le père Jeannot, le fils
Isaac René, grand buveur devant l'Éternel. 1.5
Et d'autres encore, qu'on croit
survivants de l'Île-au-Massacre. 2.3
« Notre pionnier se met à l'œuvre. Il
manie la hache au milieu de la forêt comme le chevalier du Moyen-Âge.
L'épée qu'il a reçue en présence de sa dame pour la défense de la
religion et de son suzerain. » 2.4
« Le sol gémit, les arbres géants
s'affaissent, entraînant dans leur chute une foule de sujets. La terre
boit à longs traits les sueurs du vaillant défricheur. » 2.5
Peu à peu, le soleil se fait jour dans
l'épaisse forêt. 2.1
Après trois ans de travail pénible, le
père Jean exhibe avec fierté ses produits sur le marché de
Trois-Pistoles. 2.2
Ce que voyant, d'autres s'apprêtent à
suivre son exemple. |
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# 2745
12 avril 2016 Jeu du centenaire : Printemps prometteur (suite)
Qu'un zéphyr berce, Qu'une aile de satin Frôle et traverse. Chantons les blés de juin Frêles et fins. Chantons les blés qui lèvent,
Les blés qui rêvent. Le groupe 3 peut être composé de garçons : ils
arrivent chacun leur tour et peuvent se placer au milieu avec chacun une
date - 1866 au centre.
3.1 1852 : À
l'occasion d'une visite pastorale à Saint-Simon, sa Grandeur Mgr
Baillargeon est mis en face d'un grave problème : la difficulté qu'ont
les habitants de la 3e
concession à remplir leurs devoirs religieux, à cause des routes
impraticables. Doit-on, oui ou non, leur permettre de se bâtir une
chapelle ? 3.2 Les moyens de communications mettent du
temps et les décisions vont au même rythme. Sept ans plus tard, en 1859,
Monseigneur, qui a repensé au projet, députe le curé de l'Isle-Verte sur
les lieux. Mais c'est l'abbé Marceau, desservant de la paroisse
concernée qui a le dernier mot au sujet de l'emplacement de la chapelle
dédiée à l'évangéliste saint Mathieu. 3.3 15 juin 1861 : Messire Julien Rioux, curé
de Saint-Éloi, célèbre une première messe dans la chapelle qu'il vient
de bénir. 3.4 M. le curé des Trois-Pistoles est invité à
son tour à bénir la première cloche à laquelle il donne les prénoms de
Marie, Anne, Clémentine, Victoire, en l'honneur de ses parrains et
marraines. C'est le 18 décembre 1862. 3.5 1865 : La paroisse reçoit son érection
civile. Il est temps de faire pression pour obtenir un curé résidant. 3.6 Ce n'est pourtant qu'en l'automne 1866 que
la faveur est accordée. Le sort tombe sur le révérend Antoine Chouinard,
jusqu'alors missionnaire à Sainte-Félicité. 1.1
La tâche est imposante. Tous Il n'a pas peur ! 1.2
C'est un artiste sensible à la
beauté... Tous Il souffrira dans tout son être ! 1.3
Les déceptions l'attendent... Tous Il est prêt! 2.5 Les actes de l'état civil ne tardent pas à
s'inscrire dans les registres.
2.4 Octobre 1866 : Le premier baptême dont il
est fait mention est celui de Denis Mercier, fils d'Amable et
d'Arthémise Bélanger ; Parrain : Magloire Roy dit Desjardins Marraine : Marcelline Langlois. 2.3 En mars 1867, on annonce au prône le
mariage de François-Régis Caron, veuf majeur de la défunte Françoise
Théberge de Saint-Simon d'une part, et de Philomène Dionne, fille
majeure de Maxime Dionne et de Léocadie Briand d'autre part. 1.4 1er
acte de sépulture : Marie Anctil dite St-Jean, 33 ans. La défunte est la
première enterrée au cimetière du nord. 1.5 11 juillet 1869 : La paroisse est en
liesse. C’est la visite du premier pasteur du diocèse. À cette occasion,
Mgr Langevin, évêque de Rimouski depuis deux ans, exhorte les fidèles à
payer à leur curé le supplément imposé par l’autorité épiscopale :
Obligation de religion et de justice, dit-il. La confirmation est donnée
à 100 enfants dont voici quelques noms pris au hasard : - Pierre, fils de Damase Devost et d’Éléonore
Landry - Alphonse, fils d’Élie Dionne et d’Archange
Jean - Ursule, fille d’Éloi Plourde et d’Euphémie
Bélanger - Anne, fils de Narcisse Ouellet et d’Hortense
Lagacé Soit en tout 48 garçons et 52 filles.
2.5 1871 : Une épreuve frappe la jeune
paroisse. Mgr lui retire son prêtre résidant. Tous Mais elle sortira victorieuse. Les
requêtes se multiplient. On veut une église. On veut un prêtre. 1er chœur Vu le zèle des paroissiens, un nouveau curé est envoyé l'année suivante. 2e chœur Grâce à lui, les travaux vont bon train et le 5 septembre 1872, la
pierre angulaire de la future église est bénite. Le meneur Toutefois, c’est le successeur qui
verra l’achèvement du temple de Dieu : Tous Le 28 janvier 1875. 1er chœur L'avenir religieux de la paroisse est assuré. 2e chœur Son avenir temporel est aux mains d'hommes consciencieux tels que :
Joseph Bélanger, Michel Parent, François Vaillancourt, pour ne nommer
que ceux-là... 1er chœur La commission scolaire s'organise avec Narcisse Jean, Édouard Bérubé,
Narcisse Ouellet, présidents, Théophile Lévesque et Auguste D’Anjou,
secrétaires trésoriers. 2e chœur D'habiles institutrices venues des alentours distribuent le pain de la
science : Eugénie Chamberland, Emma Gauvin, Elmire Roy. Tous Nous saluons en vous les institutrices de
la première heure. Le meneur En parlant des hardis colonisateurs
des Bois-Francs, l'Abbé Trudelle avait noté avec justesse : « Le courage
ne consiste pas seulement à braver la valeur d'un ennemi, il se montre
encore et bien plus dans cette fermeté inébranlable que l'homme de cœur
sait déployer pour lutter contre les ennuis, les dégoûts, les privations
de l'indigence et contre ces mille obstacles journaliers qu'un travail
dur et opiniâtre seul parvient à surmonter... ». 1er chœur Honneur et reconnaissance aux hommes valeureux venus dans le printemps. 2e chœur À
force d'amour, à coups de volonté, ils ont façonné l'âme de la paroisse
en même temps qu'ils préparaient sa subsistance. Tous Honneur à eux. |
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# 2750
14 avril 2016
Jeu du centenaire : Un été
laborieux Musique de l'été qu'on écoute quelques
instants, qui diminue et se tait finalement. Tous
3.
Chantons les blés discrets
Qui se balancent
Qui s'inclinent muets
Sous le ciel dense,
Les grands blés de juillet
Simples et frais.
Chantons les blés qui pensent
Dans le silence. Le
meneur
« Les rayons d'un soleil dur ont
fécondé la souffrance. » 1er
chœur
« Les paroisses, nous dit-on, gagnent
leur vie en vieillissant. Elle est faite de souvenir et de beauté,
d'obscurs sacrifices et de glorieux renoncements. » 1.1
Date mémorable que le 12 août 1875 :
Une belle grappe d'enfants grandis sur notre sol s'approchent de la
Table eucharistique pour la première fois. Voyez aux premiers rangs ces
petits de 10 ans : 1.2
Joseph Rioux, Alphonse Charest,
Géraldine Ouellet, Emma Paradis. Leur ferveur est à l'égale de leur
fraîcheur. 1.3
En cette même année 1875, on installe
une nouvelle cloche à côté de l'ancienne. 1er
chœur
Marie, Mathieu, Théophile, Arthémise,
Étienne, Rachel, il te faudra désormais chanter à ta manière la louange
de Dieu. 2e
chœur
Et la vie continue à un rythme qui
s'accélère. 2.1
Dieu vient, de temps à autre, éprouver
son peuple. 1887 : Cette fois, c'est l'incendie qui fait rage et détruit
de fond en comble le presbytère et le hangar de la Fabrique. 2.2
L'église est épargnée de justesse. 2.3
Si la consternation règne dans la
paroisse, l'esprit de foi prend vite le dessus et de tous les cœurs
jaillit l'acte de résignation : Tous
Que votre volonté soit faite, mon Dieu
! 1.4
À côté de ce qu'on qualifierait
humainement de reculs, s'enregistrent des progrès de tous genres. 1.5
Une demoiselle de la paroisse, Adèle
Rousseau, détentrice d'un diplôme élémentaire, prend la direction de
l'école en face de l'église. Elle reçoit la somme de 60 $ par année,
salaire bien respectable pour l'époque. 2.4
Au cours des années 1990, on sent le
besoin de se grouper en société pour l'établissement d'une fromagerie
d'abord et d'une beurrerie ensuite. 2.5
Un bureau local de santé s'installe et
l'on prend des mesures pour construire un aqueduc. 1.1
Pendant que le conseil municipal se
préoccupe de la santé physique des habitants, des prêtres zélés veillent
à leur bien-être moral. 2.1
Et le temps file, file. C'est
maintenant au galop que passent les années. Un siècle neuf a culbuté
l'ancien et l'on n'y prend pas garde, habitué que l'on est aux
perpétuels recommencements. 2.2
Après avoir consacré les foyers à la
Sainte-Famille, on songe maintenant à placer la paroisse entière sous la
protection du Sacré-Cœur auquel on a érigé, en 1917, une statue sur la
place publique. Le
meneur
L'herbe verte qui tremblait au vent peu
à peu devint tige frêle et frissonnante et puis chaume au bout duquel se
balançait l'épi. Dans l'épi, on voit maintenant se former et grossir les
grains drus et savoureux du froment. Ce geste qui aboutira à la moisson
appelle de loin les faucilles. Les 2
chœurs
4. Chantons les blés très blonds
Pleins de lumière :
Ils semblent des rayons
De l'aube claire.
Chantons les blés très blonds
Que nous fauchons
Les blés qui nous enchantent,
Les blés qui chantent. 1er
chœur
Tristesse des blés coupés, joie des
moissons odorantes : les deux s'entremêlent. 2e
chœur
Et dans la vie paroissiale, fêtes et
deuils aussi. 1.2
La mort, faucheuse avide, ne respecte
ni rangs ni personnes. Tous
Il lui faut des victimes à tout prix. 1.3
En l'automne 1918, les deuils
s'alignent, chacun en leur date sombre. D'un coup habile, neuf sont
tombés. 2e
chœur
La cruelle est-elle satisfaite ? 1er
chœur
Non ! 2.2
Au printemps suivant, elle revient en
traître et abat d'un coup de maître le chef de la vaillante chrétienté. 2.3
Monsieur le Curé Réal-Alphonse
Cayouette est mort. 2.4
En entendant cette nouvelle, le clocher
gémit avec l'Amen libérateur des fidèles consternés. 2.5
Vingt ans d'humble service, on ne peut
l'oublier. La lumière de ses enseignements a percé nos ignorances et la
chaleur de son amitié a réconforté nos solitudes. 2e
chœur
Ah ! qui donnera les vraies dimensions
d'une âme de prêtre... 1.5
1922 : Grâce à de généreux dons de tous
les paroissiens, en particulier de Messieurs Gonzague, Antoine et Ernest
Dionne, Jean Jean et François Ouellet, un beau carillon prend place au
clocher. C'est lui qui, désormais, se fera l'écho fidèle de notre
histoire. 1.4
Et la vie paroissiale continue sous
l'égide de pasteurs dévoués. 1.3
Giguère, Gauvin, Pelletier et vous de
plus tard : Lavoie, Bérubé. Nous garderons en mémoire tous vos gestes
d'éternité. 2.1
Grâce à votre initiative, les retraites
paroissiales raniment la ferveur. 2.2
Et les cultivateurs sentent le besoin
de grouper leurs intérêts pour une même cause. 1.1
L'UCC a rendu de grands services à
notre paroisse agricole. 1.2
Et l'industrie du bois, aux mains
d'hommes habiles, a fait vivre son monde sans difficulté. Tous La paroisse est prospère. La paroisse est bénie de Dieu. |
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# 2755
16 avril 2016 Jeu du
centenaire : Automne fructueux Musique de l'automne : Même procédé que pour
les autres saisons. Tous
5.
Chantons les blés rompus
Là sous la meule,
Les grands blés devenus
Farine seule.
Chantons le blé fait pain
Calmant la faim
Le blé qui se consomme
Le blé fait homme. 1.4
Bien des lustres ont passé et les
moulins anciens, épuisés de tourner, ont fait place à un moulin jeunet
dont le tic tac joyeux annonce à tout venant qu'il est bâti pour moudre,
pour moudre sans arrêt - si on lui prête vie - jusqu'au beau centenaire. 2e
chœur
Le moulin du temps, lui, moud tous les
grains qu'on lui porte. Offrons-lui sans détour les fruits d'or des
dernières moissons. 1er
chœur
Avec la meilleure volonté, on ne peut
nommer tous les ouvriers. Tous
Moissonneurs anonymes soyez ici
remerciés. 2e
chœur
1943 : On confie aux Sœurs de
Notre-Dame du Saint-Rosaire la direction de l'école du village. Cela
aussi, c'est un beau commencement dont il faut faire mention. 1.1
Mais où logeront-elles ? L'a-t-on
d'abord prévu ? 2.1
On perce deux lucarnes dans le toit et
pendant six longues années, les bonnes Sœurs bravent au grenier les
intempéries des quatre saisons. 1.2
Mais hâtons-nous d'ajouter que si le
confort est absent, la bonne volonté des élèves, leur ardeur à
s'instruire, les attentions délicates dont elles sont parfois l'objet,
finissent par faire oublier les difficultés du début. 2.2
Si bien que pour entrer dans leur beau
couvent neuf, les religieuses quitteront avec regret leurs petites
chambres grises au plafond oranger. 1.3
« Ma sœur, je vous oblige à mettre un
tapis en dessous de vos pieds pour faire la classe ». Vous devinez d'où
vient cet ordre qui n'a rien de sévère ? Ni plus ni moins que de notre
bon Archevêque ! 2.3
Mais chut ! Fermons la parenthèse. Le
moment n'est pas venu d'en dire plus long sur celui que nous vénérons. Le
meneur
Nous lisons avec intérêt la note
suivante laissée au registre des visiteurs par Monsieur l'Inspecteur :
« Dernier examen dans la vieille école qui renferme de très nombreux
souvenirs ; entre autres, je me plais à évoquer le souvenir des grands
hommes passés ici, dont Mgr Parent et nombre de prêtres dont les enfants
actuels s'inspirent. Beau travail ! Succès dans toutes les classes.
Compliments à nos dévouées religieuses et à leur aide séculière, Mlle
Cécile Rioux. » Tous
Nous les félicitons ! 1.4
Et pendant que ces éducatrices donnent
aux plus jeunes les rudiments de la science, quelques aînés - et le
nombre va toujours croissant - poursuivent à l'extérieur une formation
plus complète. 2.4
L'essor est donné : On veut s'enrichir
pour mieux servir. 1.5
Des professionnels sérieux, quelle
acquisition pour une localité ! 1er
chœur
Et pour une province, de bons députés
! 2e chœur
L'un des nôtres a siégé à Ottawa et
l'autre à l'Assemblée législative. Tous
C’est un honneur qui rejaillit sur
tous. 1.1
Maire pendant vingt ans, préfet de
comté pendant neuf ans, Monsieur Onésime Dionne est l'homme à qui l'on
n'a pas eu peur de confier les destinées temporelles de la paroisse. 1.2
Avec son frère, notre maire actuel,
ils méritent tous deux nos plus chaleureux applaudissements. 1.3
Il vous tarde sans doute comme à moi
de louer le digne Pasteur de nos âmes, notre bon Curé actuel. 1.4
De ses devanciers, il a le zèle,
l'ardeur et la piété. 1.5
Faisons vite le bilan de ses
initiatives. C'est le temps ou jamais en ce soir de Jubilé. 3.5
Nous lui devons la restauration de
l'église et sa consécration. 3.4
L'agrandissement du cimetière et son
embellissement. 3.3
La restauration du presbytère en ces
derniers temps. 3.2
Mais le plus beau monument à son actif
n'est-il pas celui que son amour de Dieu et des âmes aura élevé dans le
cœur de ses paroissiens ? 3.6
Hommage cordial et respectueux à celui
qui est l'âme de ce centenaire. 3.1
Et comme l'a conseillé le divin
Maître, nous avons gardé pour la fin notre gerbe la plus précieuse, la
plus digne d'une moisson séculaire : notre belle gerbe de consacrés,
fils et filles grandis sur notre sol. Tous
6.
Chantons le blé fait Dieu
À plein ciboire
Que l'on mange au saint Lieu
Gage de gloire.
Chantons le Christ-Jésus
Pain des élus
Chantons de Dieu-Hostie
L'Eucharistie. 1er
chœur
Les vocations mûrissent dans le
silence et le renoncement, elles sont en germe déjà dans le cœur des
mamans. 2e
chœur
Après Marie qui fut bénie entre
toutes, dites : y eut-il mère plus grande que celle du prêtre, du
consacré ? Le
meneur
Le prêtre est roi, il a tout pouvoir
sur les âmes. Le religieux est riche : il a choisi le Seigneur pour
partage. Tous
Gloire aux vaillantes mamans qui ont
su façonner ces cœurs d'apôtres. Généreuses mamans, soyez remerciées et
félicitées. 1er
chœur
Vos fils et vos filles seront fiers
de voir rejaillir sur vous tous leurs mérites. 2e
chœur
Mais dans votre modestie, vous saurez
bien vous défendre : C'est librement qu'ils sont montés à l'autel et
leur don a été sans repentance. Tous
Honneur à nos religieux ! Honneur à
nos prêtres ! Honneur enfin à celui qui les résume tous, à notre
bien-aimé archevêque ! 1.1
Aurions-nous eu que cet épi ? La gerbe
serait quand même magnifique. 2.1
Notre Archevêque, c'est un autre
Christ. Il en a reçu tous les pouvoirs. 1.2
Son vœu le plus cher est résumé dans
sa devise : Tous
Ut sint unum ! Qu'ils soient Un ! 2.5
C'est le testament même du Sauveur qui
se réalise en ce beau soir de fraternité où nos amitiés forment des
remparts inébranlables. Tous Sois béni, Seigneur, pour tes dons incalculables ; ceux d'hier, ceux d'aujourd'hui, ceux de demain. Pour ceux que tu déverses inlassablement sur les quatre saisons. Sois béni éternellement. Magnificat ! FIN |
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3380
16 janvier 2017
Spectacle historique en 1991
Le 13 juillet 1991, un
spectacle touchant à l’histoire de Saint-Mathieu-de-Rioux a été présenté
à la salle municipale dans le cadre du 125e anniversaire de
la paroisse. La réalisatrice du spectacle était Claire Pelletier, épouse
de Mathieu Ouellet. On m’a confié la tâche d’écrire les textes et d’être
l’animateur de la soirée.
Le mot de bienvenue fut donné par
monsieur Adrien Ouellet, président des Fêtes. Voici le prologue :
Prologue
Mesdames et messieurs,
Si nous sommes ici, ce soir, c'est pour nous
rappeler. C'est pour rapprocher le présent et le passé. C'est pour nous
souvenir de nos racines. L'histoire de Saint-Mathieu, c'est notre
histoire. Elle a été marquée par de nombreux hommes et de nombreuses
femmes qui y ont imprimé leurs marques ; qui ont trimé dur dans
différents métiers ; qui ont aimé ; qui ont pleuré ; qui ont éduqué ;
qui ont laissé une postérité pour continuer leur œuvre.
Cette histoire continue d'être marquée par nos
concitoyens et concitoyennes d'adoption qui ont choisi Saint-Mathieu
pour son sens de l'accueil, pour son rythme de vie paisible, pour la
qualité de ses citoyens, pour son site enchanteur. L'histoire de
Saint-Mathieu continuera, sans aucun doute, d'être marquée par ces gens
qui y laisseront une postérité. Ainsi cette paroisse qui, dans le passé,
a été reconnue comme très dynamique continuera d'afficher ses talents,
d'innover, de fraterniser et de vivre une vie que bien des citadins lui
envient.
Cette soirée historique a été conçue pour
permettre à tous les citoyens de Saint-Mathieu, anciens et actuels, de
vibrer ensemble au rythme de l'évolution de la paroisse, de revivre
quelque peu ses misères et ses grandeurs. Elle devrait favoriser une
plus grande cohésion des énergies de toutes ces personnes qui partagent
le même territoire.
Au départ, Saint-Mathieu a été une paroisse
essentiellement agricole. Les services se sont ajoutés pour soutenir les
défricheurs et leurs familles. Puis, peu à peu des industries se sont
implanté, faisant de Saint-Mathieu une paroisse mi agricole, mi
industrielle. Plus tard, l'agriculture a commencé à décliner, les
industries aussi, si bien qu'aujourd'hui Saint-Mathieu a subi une
profonde mutation. Tout en conservant sa vocation agricole, elle a
développé un volet touristique qui donne à cette paroisse une fraîcheur
nouvelle.
Tout au long de cette soirée historique, vous
pourrez voir le présent rencontrer le passé et fraterniser. Les
figurants choisis pour représenter nos personnages de l'époque sont
d'anciens résidents de Saint-Mathieu, des résidents actuels et même des
descendants de ces illustres personnages.
Les textes de cette soirée ont été largement
puisés dans l’album-souvenir préparé à l'occasion du centenaire de
Saint-Mathieu en 1966. Permettez-moi de remercier les gens de
Saint-Mathieu qui ont collaboré avec moi à la rédaction de cet
album-souvenir :
- Clovis Théberge, qui a rédigé la biographie
des prêtres natifs de Saint-Mathieu ;
- Maurice Théberge, qui a préparé des notes
sur la chorale de Saint-Mathieu ;
- Paul Plourde, qui a raconté l'évolution de
l'agriculture ;
- Gérard Ouellet et Adrien Ouellet, qui ont
rédigé l'histoire du mouvement coopératif ;
- Fernand Dionne, qui a relaté l'histoire de
l'entreprise Dionne et Dionne ;
- Alain Dionne, qui a brossé l'évolution du
Coffret d'écolier à Saint-Mathieu.
Cette soirée historique sera illustrée en 12
tableaux accompagnés de chants et de musique. La conception des tableaux
vivants est due à Madame Claire Pelletier, fondatrice de la Fondation
Célina Bérubé. Elle vous présentera à l'instant un court texte faisant
office d'introduction de cette soirée.
[Mot de présentation de madame Claire
Pelletier] |
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3395
22 janvier 2017
Spectacle historique 1991 Je vous présente les deux premiers tableaux. Quelques corrections ont été apportées.
Tableau 1. Le patron de la paroisse
Quand Michel Jean s'aventura dans les
concessions de Saint-Simon en 1830, il était certainement loin de se
douter que 28 ans plus tard, une nouvelle paroisse naîtrait. Le révérend
Germain-Siméon Marteau, qui était à l'époque curé de Saint-Simon,
proposa le nom de saint Jude pour cette paroisse. Il justifiait son
choix par le fait que saint Jude était un compagnon de saint Simon.
Toutefois, l'évêque de Québec, Mgr Charles-François Baillargeon, décida
que le patron serait saint Mathieu.
[Présentation de saint Mathieu personnifié par
Donald Hardy]
[Lecture du texte
Vous nos ancêtres, que vous êtes beaux par Caroline Beaulieu, fille
de Marius Beaulieu et de Carmelle Caron]
[Chant de bienvenue
Mon Dieu, bénissez cette fête]
Tableau 2. Les débuts de Saint-Mathieu
Les premiers habitants de la paroisse furent
des Micmacs et des Malécites. Ils vivaient de chasse et de pêche. Ils
étaient établis sur la pointe de terre qui s'avance dans les eaux au
sud-est du lac Saint-Mathieu. Cette pointe fut d'ailleurs appelée
Cimetière des Sauvages ou Pointe -à-la-Croix car, semble-t-il, quelques
amérindiens ont été enterrés à cet endroit.
Les Micmacs et les Malécites ne défrichèrent
que de petits morceaux de terre. Ils avaient fait un petit jardin sur la
pointe de terre où fut construit le moulin à farine près de la Rivière
Neigette. À l'époque, cette pointe fut appelée Jardin des Sauvages.
Déjà en 1829, le curé de Trois-Pistoles acheta
au centre de la paroisse actuelle un lopin de terre de six arpents de
front. Le révérend Édouard Faucher songeait alors à l'érection d'une
nouvelle paroisse.
En 1830, Michel Jean, venant de Saint-Simon,
s'est établi ici. Michel Jean, qui était né à Saint-Jean-Port-Joli le 19
février 1794 et qui était maçon de métier, s'est établi sur une terre
située à huit arpents à l'ouest de l'église actuelle. Vers 1858, il
était alors sexagénaire, il déménagea au rang 4 sur la terre appartenant
aujourd'hui à Edmond Dionne.
La première terre défrichée par ce pionnier
fut vendue à Étienne Ouellet. Elle fut par la suite cédée de père en
fils : François, Philippe et Laurent. Ce dernier la céda à Gilles
Ouellet, fils de Dominique et de Laura Vaillancourt. Gilles Ouellet est
de la cinquième génération d'Étienne Ouellet.
Dès son arrivée, Michel Jean travailla avec
acharnement à défricher son lot. Il était accompagné de sa seconde
épouse, Sophie Bergeron, et de ses trois enfants du premier mariage :
Melchior, Restitute et Élisabeth. Narcisse est le premier de la lignée à
être né à Saint-Mathieu et à y donner une postérité.
Michel Jean traça un sentier sur sa terre pour
se rendre à Saint-Simon. Ce sentier devint la route principale et fut
appelée jusqu'à sa disparition route à Michel Jean. Il remontait aussi
le cours du lac pour aller quérir des provisions aux Trois-Pistoles. Peu
à peu, commença un mouvement de colonisation vers Saint-Mathieu. À
l'époque, des dissensions profondes secouaient Trois-Pistoles. La
localisation de l'église avait amené une guerre ouverte entre deux
clans. On peut penser que ces dissensions aient influencé Michel Jean à
établir une voie de communication terrestre avec Saint-Simon au lieu de
Trois-Pistoles.
En 1852, les habitants de la paroisse
demandent une chapelle. Pendant six ans, ils doivent faire requêtes sur
requêtes. En 1853, ils demandent d'ériger les rangs 3, 4, 5 et 6 en
paroisse. En 1855, puis en 1857, ils demandent à nouveau leur chapelle.
La paroisse est finalement érigée en 1858.
Les paroissiens demandent de nouveau à
l'évêque la permission de bâtir une chapelle et un presbytère. Une
assemblée des paroissiens a lieu avec le curé de l'Isle-Verte chez Louis
Parent, grand-père de Mgr Charles-Eugène Parent. La chapelle fut fixée
sur la terre d'Élie Dionne, aujourd'hui Jude Dionne et une croix fut
plantée à cet endroit. Jude Dionne, qui est le fils de Georges Dionne et
de Jeanne Lavoie, est l'arrière-petit-fils d'Élie Dionne.
Une majorité de paroissiens font part de leur
opposition à l'évêque, alléguant que le site n'est pas au centre de la
paroisse. Le curé de Saint-Simon s'en mêle et parvient à obtenir
gratuitement de Louis Parent et Eucher Thibault chacun un arpent de
terre. L'évêque accepte cette dernière proposition. Mais, lorsque son
Grand-Vicaire, le révérend Cazeau, visite la paroisse en juillet 1859,
il trouve le site impropre à la construction d'une chapelle et choisit
plutôt la terre voisine appartenant à Ovide Thibault.
La plupart des gens de Saint-Mathieu ont déjà
entendu parler de ce qu'on appelle l'histoire des croix. Voici ce que
raconte le révérend Antoine Chouinard à ce sujet :
« Ce non-accord du curé de l'Isle-Verte et du
curé de Saint-Simon créa une division. Deux croix avaient été plantées
par les deux délégués et les partisans des deux sites les défendaient de
leur mieux. La croix plantée sur le terrain d'Élie Dionne fut arrachée
par un nommé Stanislas Roy dit Lauzier, lequel mourut bien misérablement
d'un coup de pied dans l'abdomen dans une rixe. La croix plantée à
l'endroit actuel fut arrachée par Henri Lagacé, lequel eut la main
brisée par un crochet de fer. Toutes ces intriques se passaient dans
l'automne de 1860. »
[Chant :
Un enfant, ça fait chanter]
[Scène : Le couple Michel Jean]
Le pionnier Michel Jean mérite qu'on souligne
de façon spéciale son acharnement et son labeur. Michel Jean est
représenté par Olivier Jean, fils d'Urbain Jean et de Lucette Chénard.
Olivier est de la sixième génération de Michel Jean. L'épouse du
pionnier, Sophie Bergeron, est représentée par Cynthia Beaulieu, fille
de Marius Beaulieu et de Carmelle Caron. Michel Jean et son épouse vont
recevoir une poignée de mains du couple de la paroisse le plus ancien en
âge, Monsieur Edmond Jean et madame Laure Théberge. Coïncidence, Michel
Jean est l'arrière-grand-père d’Edmond Jean.
Depuis 125 ans, des centaines de mariages ont
été célébrés dans l'église de Saint-Mathieu. Pour se remémorer ces
événements, rendons hommage au couple le plus jeune de la paroisse et au
couple le plus ancien. Le couple le plus jeune est Jean-Marie Ouellet,
fils de Roland Ouellet et de Marie-Ange Bernier, et Andréanne Ouellet,
fille de Gervais Ouellet et de Jeannine Berger. Ils se sont épousés le 5
juillet 1991. Le couple le plus ancien est monsieur Léo Théberge et
madame Lucie D'Auteuil. Ils se sont mariés le 16 juillet 1930. Ils
auront donc 61 ans de vie commune dans trois jours. N'est-ce pas
merveilleux?
Rendons un hommage particulier à la doyenne de
la paroisse, madame Marie-Rose Gagné qui est née le 9 août 1898. Madame
Gagné avait épousé monsieur Charles Plourde en 1921. De leur union,
naquirent 10 enfants dont Paul Plourde, agronome.
Rendons également un hommage particulier au
doyen de la paroisse, monsieur Edmond Dionne qui est né le 23 août 1903.
Il aura donc 88 ans le mois prochain. Monsieur Dionne avait épousé
Valentine Jean en 1926. Cette dernière est une descendante de Michel
Jean. De leur union, naquirent 12 enfants dont l'abbé Rosaire Dionne qui
a rendu de nombreux services à la paroisse.
[Entrevue avec madame Edmond Jean (Laure
Théberge)]
[Chanson :
Les souvenirs de nos vingt ans] |
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3405
26 janvier 2017
Spectacle historique 1991
Je vous présente les tableaux 3 et 4. Quelques
corrections ont été apportées.
Tableau 3. Le premier curé
En 1861, la chapelle est bénite. C'est le curé
Marceau de Saint-Simon qui est chargé de desservir la paroisse. Il vient
faire les offices une fois par mois. La Fabrique achète une cloche en
1862. Le 18 août 1865, la paroisse reçoit son décret d'érection civile.
Elle sera connue sous le nom de Saint-Mathieu-de-Rioux, en mémoire du
premier seigneur-colon Nicolas Rioux.
En 1863, les paroissiens demandent à l'évêque
un curé résident. Ce n'est qu'en 1866, que leur désir est réalisé. Le
révérend Antoine Chouinard, né à St-Jean-Port-Joli en 1838, devient le
premier curé ayant résidence à Saint-Mathieu. Coïncidence, il est natif
de Saint-Jean-Port-Joli tout comme Michel Jean. Autre coïncidence, le
curé actuel porte le même nom de famille.
La prise en charge de la paroisse par un curé
résident s'avérait important pour les 785 âmes de Saint-Mathieu. Cela
signifiait des services religieux plus près de leur domicile, un support
de tous les instants du prêtre et l'ouverture des registres paroissiaux.
Comme les travaux de la construction de
l'église n'avançaient pas à cause de dissensions, Mgr Langevin, alors
évêque de Rimouski, retira le révérend Antoine Chouinard en 1871.
Voici maintenant les noms des
curés qui lui ont succédé :
Deuxième curé : Joseph-Octave Béland. Il est
desservant pendant quelques mois avec résidence à Saint-Simon. Ce n'est
que le 8 février 1872 qu'il prend possession de sa
cure.
Troisième curé : Antoine-Cyprien Lebel. À son
arrivée en 1874, la population comprend 1086 âmes. Il n'y a pas encore
de village.
Les autres noms des curés sont dans l'ordre :
Thomas Gravel, Hermel Tremblay, Réal Cayouette, Delphis-Salomon Giguère,
Joseph Gauvin, Charles Pelletier, Louis-Joseph Lavoie, Alfred Bérubé,
Gérard Cayouette, Alfred Gagnon, Lucien Roy, Stanislas Gauvin, Wilbrod
Blanchet, Gabriel Langlois et le dix-huitième curé, Eugène Chouinard,
qui est curé de Saint-Mathieu depuis 1981.
Nous invitons monsieur le curé Eugène
Chouinard à venir sur la scène donner la main au premier curé de
Saint-Mathieu, son homonyme Antoine. Le révérend Antoine Chouinard est
personnifié par Philippe Dumais, fils de Robert Dumais et de Lorraine
Berthelot.
Pour souligner ses dix ans de service et de
dévouement à la paroisse de Saint-Mathieu, la municipalité est heureuse
de lui remettre un souvenir.
[Mot du révérend Antoine Chouinard à
l'intention de Mgr Gilles Ouellet, évêque actuel du diocèse de Rimouski]
Au cours de toutes ces années, des citoyens de
Saint-Mathieu ont démontré un courage exemplaire, une foi indéfectible
et un attachement profond à l'Église. En particulier, quatre de nos
concitoyens ont été décorés de la Croix Saint-Germain par Mgr Georges
Courchesne en 1949. Ce sont : madame Ernest Dionne, née Odila
Vaillancourt, madame Louis Parent, née Marie Lavoie, monsieur J-Émile
Ouellet et madame Ouellet, née Célina Bérubé.
[Chant du
Magnificat]
Tableau 4. La première communion
Chacun a un souvenir personnel de sa première
communion : costumes spéciaux, voiles, brassards, obligation de ne pas
manger et de ne pas boire après minuit. Ordinairement, à six ans, après
quelques leçons de catéchisme visant à donner des connaissances de base
et une première confession, l'enfant était appelé à communier pour la
première fois. Ces cérémonies étaient pour la paroisse et pour les
enfants des événements importants.
Plus tard, après avoir marché au catéchisme,
comme on le disait à l'époque, les enfants étaient admis à la
confirmation qui coïncidait avec la visite de l'évêque du diocèse. En
1869, Mgr Jean Langevin, premier évêque de Rimouski depuis deux ans,
vint donner la confirmation à 100 enfants : 48 garçons et 52 filles.
Voici, parmi eux, les noms de quatre enfants :
Pierre, fils de Damase Devost et d'Éléonore
Landry
Alphonse, fils d'Élie Dionne et d'Archange
Jean
Ursule, fille d'Éloi Plourde et d'Euphémie
Bélanger
Anne, fille de Narcisse Ouellet et d’Hortense
Lagacé.
[Scène : Un garçon et une fille en costume de
première communion]
[J'engageai
ma promesse au baptême]
[Souvenirs d'un vieillard avec monsieur Louis-Jacques Beaulieu] |
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3430
5 février 2017
Spectacle historique 1991
Je vous présente les tableaux 5 et 6.
Tableau 5. Conventum des religieux
La paroisse de Saint-Mathieu-de-Rioux
a longtemps été considérée comme
un réservoir important de vocations religieuses. En particulier,
plusieurs hommes ont choisi de donner des services à l'Église soit pour
une période déterminée, soit toute leur vie. Ce soir, ils se sont
rassemblés pour leur conventum.
Il nous faut d'abord mentionner un des fils de
la paroisse le plus illustre : un ancien archevêque de Rimouski, Mgr
Charles-Eugène Parent. Mgr Parent, qui a présidé aux fêtes du centenaire
en 1966, était le fils de Louis Parent et de Marie Lavoie.
Trois-Pistoles, qui l'a vu naître, aurait bien voulu le considérer comme
son fils. Mais, Mgr Parent sentait plus d'affinité avec Saint-Mathieu,
vu qu'il y avait vécu son enfance et que sa famille proche s'y était
installée. Il a d'ailleurs écrit, à la suite des fêtes du centenaire, un
petit livre Échos du centenaire.
Il a également préparé la généalogie des familles originaires de
Saint-Mathieu qui étaient associées à la famille Louis Parent.
Voici le nom des prêtres et religieux natifs
de Saint-Mathieu :
• Georges Rioux, né en 1889, fils de
Georges-Alphonse Rioux et d'Alphonsine Dubé.
• Hermel Pelletier, né en 1897, fils de Thomas
Pelletier et d'Anna Lévesque. Hermel Pelletier est le premier fils de la
paroisse à recevoir le sacerdoce à Saint-Mathieu en 1931.
• Paul-Roland Belzile, né en 1906, fils
d'Alfred Belzile et d'Eugénie Lebel.
• Amédée Chouinard, né en 1911, fils d’Honoré
Chouinard et de Caroline Lagacé.
• Paul-Émile Ouellet, né en 1914, fils de
J.-Émile Ouellet et de Célina Bérubé.
• Léonard Parent, né en 1920, fils de Louis
Parent et de Marie Lavoie.
• Roland Rioux, né en 1920, fils de Félix
Rioux et d'Alice Lagacé.
• Mathieu Ouellet, né en 1921, fils de
J.-Émile Ouellet et de Célina Bérubé.
• Ulric Ouellet, né en 1923, fils de J.-Émile
Ouellet et de Célina Bérubé.
• Rosaire Dionne, né en 1929, fils d'Edmond
Dionne et de Valentine Jean.
• Clovis Devost, né en 1932, fils d'Eugène
Devost et d'Agnès Berger.
• Arthur Beaulieu, né en 1937, fils de
Joseph-Luc Beaulieu et d'Yvonne Lagacé.
• Clovis Théberge, né en 1939, fils de Léo
Théberge et de Lucie D'Auteuil.
• Wilbrod Dionne, né en 1940, fils de Désiré
Dionne et d'Alice Caron.
[Scène : un conventum de religieux]
[Franchis
le sanctuaire et Tantum ergo]
Tableau 6. Conventum des religieuses
La paroisse de Saint-Mathieu a donné à
l'Église pas moins de 35 religieuses dans 11 congrégations différentes.
Celles qui ont accueilli le plus de jeunes filles de Saint-Mathieu sont
les Sœurs de la Charité de Québec, les Sœurs de la Miséricorde et les
Sœurs du Saint-Rosaire. Toutes ces religieuses se réunissent ce soir.
Pour ne pas oublier leur courage et leur abnégation, parmi elles, citons
celles qui sont nées avant 1900.
Religieuses
de la Charité de Québec
• Florida Dionne, née en 1879, fille
d’Évangéliste Dionne et de Floride Lebel.
• Vitaline Parent, née en 1880, fille de
François Parent et d'Emma Dionne.
• Joséphine Parent, née en 1884, sœur de
Vitaline.
• Aimée-Stella Dionne, née en 1884, fille de
Gonzague Dionne et de Marie Parent.
Religieuses
de la Miséricorde
• Marie-Céline Rousseau, née en 1884, fille de
Ferdinand Rousseau et de Léocadie Lagacé.
• Marie-Cédulie D'Amours, née en 1893, fille
de Magloire D'Amours et de Victoire Lagacé.
• Rose D'Amours, née en 1894, sœur de
Marie-Cédulie.
Religieuse du
Bon-Pasteur
• Rose-Anne Plourde, née en 1891, fille de
Wilfrid Plourde et d'Adèle Rousseau.
[Un conventum de religieuses]
[De concert avec les anges] |
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3445
11 février 2017
Spectacle historique 1991
Je vous présente les tableaux 7 et 8.
Tableau 7. Colloque sur l'agriculture
En 1877, soit 47 ans après l'arrivée du
premier colon défricheur Michel Jean, la paroisse de Saint-Mathieu
comptait 90 cultivateurs. Ce nombre a augmenté à 159 en 1886, soit le
maximum atteint. Il y a exactement 100 ans, en 1891, 122 cultivateurs
occupaient près de 6000 âcres en terre défrichée. Le nombre de
cultivateurs a continuellement baissé dans les années subséquentes.
Ainsi, en 1921, il y avait 87 cultivateurs et en 1961, il en restait 78.
Aujourd'hui en 1991, on retrouve 15 fermes, dont 13 fermes laitières.
Jusqu'en 1930, l'agriculture visait la
subsistance des familles. Par la suite, cette agriculture a évolué pour
devenir commerciale. En 1961, la paroisse de Saint-Mathieu se situait au
quatrième rang dans le comté de Rimouski pour la vente de ses produits
agricoles.
En 1921, les habitants s'adonnent à
l'agriculture, développent tout particulièrement l'industrie laitière,
la culture de la pomme de terre, l'aviculture et l'élevage d'animaux de
boucherie. Il est intéressant de considérer les statistiques de 1921 à
cet égard.
Les 87 fermes possèdent
• 749 vaches laitières, soit environ 9 têtes
par ferme
• 582 bovins, soit une moyenne de 7 par ferme
• 1463 moutons, une moyenne de 17 par ferme,
• 967 porcs, une moyenne de 11 par ferme,
• 2074 volailles, une moyenne de 24 par ferme,
• 227 chevaux, une moyenne de 3 chevaux par
ferme.
Comme la production laitière constituait la
base de l'agriculture, les cultivateurs formèrent en 1891 une société
pour l'exploitation d'une beurrerie à Saint-Mathieu. Étienne Ouellet,
Jean-Baptiste Dionne et Édouard Lagacé en furent les premiers
directeurs. Le curé de l'époque, Hermel Tremblay, en était le secrétaire
trésorier.
En 1900, Alfred Belzile achète la beurrerie.
En 1937, elle est vendue à son fils, Gérard Belzile. Jusqu'en 1949, la
beurrerie faisait l’écrémage du lait. À ce moment, elle commence à ne
recevoir que de la crème. Il en coûtait à l'époque quatre cents pour
fabriquer une livre de beurre.
L'exploitation des boisés de ferme fut aussi
une source importante de revenus d'appoint. Les industries du sciage et
des boîtes à beurre de Saint-Mathieu ont procuré aux cultivateurs un
marché pour les produits de la forêt. L'exploitation des érablières a
également contribué à la stabilité économique de la paroisse.
[Une réunion de l'UCC, puis de l'UPA]
Depuis près de cent ans, le mouvement
coopératif a été très actif à Saint-Mathieu. Dès 1898, un premier cercle
agricole voit le jour. Trente-et-un ans plus tard, en 1929, un premier
cercle de l'UCC (Union catholique des cultivateurs) est fondé, sous
l'instigation du curé Giguère et d'Alfred Belzile, propriétaire de la
beurrerie. Ce dernier en devient président. Thomas Lagacé en est le
vice-président et J.-Émile Ouellet, le secrétaire trésorier. Le cercle
compte sept membres actifs. Les premières années furent difficiles. En
1930, le cercle ne comptait plus qu'un membre actif : Elzéar Lagacé.
Dans les années qui ont suivi, l'UCC fut très active. Elle a été
remplacée plus tard par l'UPA.
[Credo
du paysan]
Tableau 8. La Caisse Populaire
À partir de 1931, sous l'instigation du curé
Gauvin, l'UCC se met vraiment en marche. Parmi les réalisations du
mouvement coopératif, mentionnons :
• la fondation de la Caisse populaire
Desjardins, en 1937
• la fondation du syndicat coopératif de l'UCC
en 1938, une coopérative d'achats et de ventes d'animaux
• la fondation du syndicat coopératif de
transformation en 1939, une coopérative qui opère un service de moulure
et de criblage des grains, puis plus tard un service de machineries
agricoles
• la fondation de la Familiale Saint-Mathieu,
en 1942, une coopérative de consommation qui opère un magasin général
comprenant épicerie, boucherie, quincaillerie et mercerie
• la construction d'un édifice pour la Caisse
Populaire en 1944.
Parmi les réalisations du mouvement
coopératif, la fondation d'une Caisse populaire s'avéra d'une grande
importance. La gestion de l'argent des citoyens de Saint-Mathieu se
faisait ici et permettait un réinvestissement sur place. Gérard Ouellet,
fils de J.-Émile Ouellet et de Célina Bérubé, est considéré comme le
fondateur de la Caisse populaire. Il en fut d'ailleurs le premier
gérant. En 1962, soit 25 ans après sa fondation, la Caisse populaire
avait déjà un chiffre d'affaires de 800 000 dollars.
[Scène : Transactions à la Caisse Populaire]
Le gérant actuel de la Caisse populaire, Alain
Leclerc, va venir donner la main au fondateur de la Caisse, Gérard
Ouellet, représenté par Henri Ouellet, fils d'Émile Ouellet et de
Thérèse Viel. Henri Ouellet est le petit-fils de Gérard Ouellet.
Profitons du moment pour mentionner que Gérard
Ouellet a été député au Parlement d'Ottawa de 1963 à 1965. Deux autres
fils de Saint-Mathieu ont été députés, mais cette fois à Québec : Albert
Dionne, fils de Gonzague Dionne et de Délima Rioux, fut député de
Rimouski de 1956 à 1966. Robert Théberge, fils de Jean Théberge et de
Marie Dumont, fut député de Chambly de 1956 à 1961. |
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3460
17 février 2017
Spectacle historique 1991
Je vous présente les tableaux 9 et 10.
Tableau 9. École du village et écoles rurales
À mesure que les rangs accueillaient des
défricheurs, des écoles étaient implantées. La localisation de ces
écoles causait parfois des frictions et des discordes. Les écoles de
rang étaient à divisions multiples, c'est-à-dire qu'on retrouvait dans
la même classe tous les enfants d'un même rang de la première à la
septième année. L'école du village, à cause du nombre d'écoliers,
pouvait avoir des classes pour un ou deux degrés et dispenser jusqu'à la
neuvième année.
La première assemblée de la commission
scolaire de Saint-Mathieu a lieu le 31 décembre 1869. Le président est
le curé Antoine Chouinard. Les commissaires sont Georges Parent, Édouard
Bérubé et Barthélémy Dandurand. Le secrétaire trésorier est Théophile
Lévesque.
En 1870, à Saint-Mathieu, il y a quatre
classes. Quatre institutrices se partagent la tâche : Geneviève
Rousseau, Marie Sirois, Eugénie Chamberland et Élisabeth Cloutier.
Pendant toutes ces années, des centaines de jeunes filles vont étudier à
l'extérieur pour recevoir un brevet d'enseignement, appelé selon les
époques, brevet d'école élémentaire, brevet d'école modèle, brevet
d'académie, brevet C, brevet B, brevet A. Elles reviennent dans leur
paroisse natale pour fournir l'instruction aux enfants d'ici.
En 1879, le plus haut montant en taxes
scolaires est payé par Léandre Dévost, soit 9,51 dollars. Le plus bas
montant, soit 2 cents, est versé par François Parent.
Les commissaires ont la charge d'entretenir
leur école et de rechercher la perle rare. Le recrutement est parfois
difficile et certaines écoles de rang n'arrivent pas à ouvrir leur porte
le premier mardi de septembre. Il faut dire aussi que la femme en se
mariant n'avait plus le droit d'enseigner.
L'arrivée, en 1943, des deux premières
religieuses du Saint-Rosaire à l'école du village, dans ce contexte, fut
accueillie avec une grande satisfaction.
[Scène : Une classe d'autrefois. Madame Denise
Mimeault donne la main à la première institutrice de Saint-Mathieu,
représentée par Nancy Gaudreault, fille de Roland Gaudreault et de
Denise Mimeault.]
[Entrevue avec monsieur Réal Dionne]
Tableau 10. Le conseil municipal
La première assemblée du conseil municipal eut
lieu le 4 mars 1872. Le premier maire fut Joseph Bélanger. Les
conseillers étaient : Jean-Baptiste Michaud, Ignace Lévesque, Vital
Rousseau, Édouard Bélanger, Majorique Rousseau et François Paradis. Le
secrétaire trésorier était Théophile Lévesque.
C'est monsieur Onésime Dionne qui fut maire le
plus longtemps, soit 20 ans, de 1937 à 1957. Du côté des secrétaires
trésoriers, c'est Monsieur Léo Théberge qui a rempli cette fonction le
plus longtemps, soit 31 ans, de 1942 à 1973.
De 1872 à 1966, vingt mandats de maires ont
été remplis. Voici les noms des maires qui ont succédé à Joseph Bélanger
: Jules Lapointe, Venant Plourde, Léandre Devost, Joseph Jean, Alphonse
Dionne, Michel Parent, François Vaillancourt, Jean St-Pierre, Cyprien
Plourde, Octave Boucher, Ferdinand Jean, Georges Caron, Antoine Dionne,
Alfred Belzile, Onésime Dionne (préfet de comté de 1949 à 1957), Réal
Dionne, Jean-Eudes Dionne, Georges Théberge, Simon Plourde et Kenneth
Ogilvie depuis 1989.
[Scène : La première réunion du conseil
municipal]
Le maire actuel, monsieur Kenneth Ogilvie, qui
cultive à Saint-Mathieu depuis 12 ans, est invité à monter sur la scène
pour donner la main au premier maire de Saint-Mathieu, Joseph Bélanger.
Le premier maire est personnifié par Alexandre Anctil, fils de Réjean
Anctil, conseiller municipal, et de Jocelyne Bruneau. |
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# 3475
23 février 2017
Spectacle historique 1991
Je vous présente les tableaux 11 et 12.
Tableau 11. Plein air
Au cours des 30 dernières années, tout comme l'ensemble de la société
québécoise, Saint-Mathieu a connu des changements importants. Plusieurs
organismes se sont transformés. Une résidence pour personnes âgées a été
érigée au centre du village. Le couvent des sœurs du Saint-Rosaire a
changé de vocation pour devenir une maison de l'Âge d'or. Des bureaux y
ont été aménagés. La Caisse populaire a été relocalisée ; l'ancienne
Caisse accueille la Fondation Célina Bérubé. La coopérative a vendu son
magasin général. Un système de câblodistribution a été installé au
village. Une centrale téléphonique y a été aménagée.
Une usine de charbon de bois est en opération, non loin de l'ancienne
beurrerie. Les serres Anctil ont vu le jour au quatrième rang de la
paroisse.
Le plus grand changement est, sans aucun doute, le développement
accéléré de l'aspect touristique. Cela s'est fait particulièrement par
une plus grande exploitation du lac Saint-Mathieu : centre de plein air,
constructions de chalets, mise en place de services de restauration et
d'hôtellerie, organisation du festival Aqua-Mont, développement de
sports comme le ski alpin, le ski de fond, le ski nautique, la voile, le
camping, etc. On compte 250 chalets autour du lac Saint-Mathieu.
Mentionnons aussi la mise sur pied d'un golf, le golf des Appalaches, et
d'un centre d'accueil Le Gîte du passant. Les touristes constituent un
apport important dans l'économie de la paroisse. La moitié des taxes
municipales perçues provient de l'infrastructure touristique.
[Scène d'été : Lorenzo Beaulieu donne la main aux touristes d'été]
[Scène d'hiver : Dave Gagnon, directeur de la base Plein air, donne la
main aux skieurs]
[Message de l'association des Jean d'Amérique livré par monsieur
Ghislain Jean]
["Mon beau sapin"]
Tableau 12. Épilogue
Voilà ce que la paroisse de Saint-Mathieu a été depuis 1830. Nous
aurions pu davantage citer des événements et des personnes qui ont
façonné cette paroisse. En effet, nos ancêtres, des milliers de
personnes, hommes et femmes, ont trimé dans des conditions parfois
pénibles depuis 161 ans pour nous léguer ce beau coin de pays : notre
héritage. Chacun à leur façon, ils ont défriché, ils ont développé des
petites entreprises, ayant à cœur la qualité de vie de leurs concitoyens
et de leur postérité. Plusieurs familles auraient sans doute voulu que
nous rendions hommage à leurs ancêtres. Il y a tellement de noms que
nous aurions pu citer, mais dans le cadre de cette soirée, nous avons dû
faire un choix et ne retenir que les faits les plus marquants de la
paroisse et de la municipalité.
Le 125e anniversaire de l'arrivée du premier curé résident
est une occasion unique de fraterniser et de se souvenir. Puissent ces
souvenirs inspirés les gestes et projets de nos concitoyens.
Saint-Mathieu a toujours joui d'une grande considération dans plusieurs
domaines au cours de son histoire. Nous sommes assurés que notre
paroisse va maintenir cette considération.
En votre nom, je tiens à remercier tous les figurants de cette soirée,
les chanteurs et musiciens, de même que tous ceux et celles qui l'ont
organisée. Un merci particulier à Madame Claire Pelletier qui a assuré
la production et la mise en scène.
Pour clore cette soirée, vous entendrez maintenant monsieur Adrien
Ouellet, le président des Fêtes, dont nous tenons à souligner le
dévouement et le dynamisme.
["Aux chants de ma reconnaissance"]
FIN |
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# 3535
19 mars 2017
Projet d’un spectacle historique
Le
titre du spectacle est
Saint-Mathieu-de-Rioux, je t’aime. Voici des éléments de mise en
scène et la scène 1 :
Mise en scène
[Sur la scène, en permanence, un grand écran est placé. Il sert à
montrer des images fixes ou animées selon les besoins de l’illustration
et/ou selon les documents disponibles. Chaque fois qu’une année est
mentionnée, elle apparaît à l’écran. Les titres aussi peuvent apparaître
à l’écran. Les images sont toujours en relation avec le texte.
Il peut y avoir plus d’un lecteur. Pour les dialogues, on peut faire
appel ou non à de jeunes acteurs ou actrices. Les porteurs de pancartes
peuvent être diversifiés. Ce sera des jeunes ou non.
Les chansons traditionnelles peuvent être interprétées par un chœur ou
par une personne seule. Dans certains cas, il faudrait ignorer des
couplets moins intéressants. On énoncera, au fur et à mesure, le nom des
personnes ou groupes qui font des interprétations.
Pour les costumes, j’ai fait quelques suggestions. Pour le reste, ce
sera selon la créativité des organisateurs ou selon les possibilités.
Les textes de ma composition en vers peuvent être récités, rappés,
rythmés ou chantés. Les refrains peuvent être repris par un chœur.
Les propositions de mise en scène sont entre crochets.]
Scène 1
Bienvenue
[Un jeune habillé en costume d’époque surgit de derrière les rideaux au
devant de la scène. Il proclame d’une voix forte.]
Oyez, oyez braves gens de Saint-Mathieu,
Vous qui habitez hors ou dans ce lieu,
Nous allons vous présenter
Quelques fresques de notre passé.
Oyez, oyez braves gens de Saint-Mathieu
Vous qui habitez hors ou dans ce lieu,
Nous allons vous raconter
Certains événements peut-être oubliés.
Oyez, oyez braves gens de Saint-Mathieu
Vous qui habitez hors ou dans ce lieu, Votre paroisse sera à l’honneur
Grâce aux défricheurs.
Oyez, oyez braves gens de Saint-Mathieu
Vous qui habitez hors ou dans ce lieu,
Nous vous souhaitons une bonne soirée
Remplie de souvenirs animés. |
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#
3555
27 mars 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici la scène 2 :
Scène 2
Les débuts de la colonisation
[Les rideaux sont tirés. Un lecteur sur la scène présente le texte.
Le ou les lecteurs sont habillés avec les costumes actuels ou anciens.]
[Lecteur]
L’histoire de Saint-Mathieu-de-Rioux de 1830 à 2016 a été largement
couverte dans la monographie
Saint-Mathieu-de-Rioux raconte son histoire. Aujourd’hui, nous
allons revisiter certains événements en les romançant. Les personnages
et certains faits sont réels, mais les dialogues sont le fruit de
l’imagination.
1830
Nous sommes
le dimanche 11 avril 1830 : c’est la fête de Pâques. Michel Jean, 37
ans, qui demeure à Saint-Simon se lève très tôt. Avec son fils Melchior,
âgé de 9 ans, il se rend à une source d’eau non loin de sa demeure. Une
minute ou deux avant le lever du soleil, il demande à son fils de
remplir d’eau la petite chaudière qu’il a apportée. L’enfant est très
heureux de participer à la cueillette d’eau de Pâques. Au retour, son
père le prend par la main.
Depuis que sa
première épouse, Véronique Plourde, est décédée à 27 ans seulement,
Michel est plus tendre envers son fils. En même temps, il pense à ses
deux filles : Restitute, 8 ans, et Élisabeth, 6 ans.
Il pense
aussi à Sophie Bergeron, sa nouvelle épouse, qui a maintenant 25 ans. Il
n’a pas oublié le chagrin qu’il a eu quand ses deux enfants Michel
Junior et Sévérine sont décédés non longtemps après leur naissance. Le
père Michel a le cœur gros et il craint de ne pas avoir d’autres
enfants. Il est à un tournant de sa vie.
Il fait sa
besogne à l’étable et, en voiture à cheval, il se rend avec son fils
Melchior à la messe pascale en l’église de Trois-Pistoles. La belle-mère
reste à la maison pour s’occuper de Restitute et d’Élisabeth. Tout au
long du parcours, Michel est songeur. Son fils lui demande ce qui ne va
pas.
Au retour de
la messe où le curé Édouard Faucher a parlé de la résurrection qui
pouvait exister dans la vie de chacun, Michel est plus serein. Il va
quérir sa femme et ses deux autres enfants. Toute la famille est invitée
pour le dîner pascal chez son frère Régis qui demeure aussi à
Saint-Simon.
Régis, le
plus vieux de la famille, a maintenant 50 ans. Il a été le premier colon
de Saint-Simon. Il s’est établi au premier rang à l’ouest du village en
1796. Peu à peu, les colons ont défriché le premier et le deuxième rang.
On compte alors à Saint-Simon plus de 1000 personnes.
Marguerite
Chouinard, l’épouse de Régis, a préparé un excellent repas : soupe au
barley, dinde, pommes de
terre, légumes, tartes aux framboises : le tout agrémenté d’une tranche
de pain maison et d’un verre de vin de gadelles.
[Hors champ]
Nos ancêtres au 19e
siècle avaient l’habitude de boire du vin en mangeant, tout comme les
Français. Pendant les années 1840, l’abbé Charles Chiniquy, originaire
de Kamouraska, entreprend une campagne dans tout le Québec contre
l'alcool et l'ivrognerie. C’est une réussite presque totale. Les
habitudes changent. Si, dans votre maison, vous avez une croix noire en
bois, c’est grâce à l’initiative de Chiniquy qui en avait fait le
symbole de la tempérance.
[Lecteur]
Après le
repas, pendant que les femmes font la vaisselle, Michel et Régis
entament une conversation, un autre verre de vin à la main.
[Michel et Régis sont endimanchés comme à l’époque. Les deux hommes
dialoguent.]
Michel :
Régis, je dois te parler de ma situation. Les contrats de construction
de maisons et de granges se font de plus en plus rares. Ma terre est
trop petite pour faire vivre convenablement ma famille.
Régis : Que
comptes-tu faire, Michel ?
Michel : Lors
des funérailles de ma fille Sévérine le 2 février dernier, j’ai parlé au
curé Édouard Faucher de Trois-Pistoles. Il m’a dit que dès son arrivée
comme curé, il avait acheté une terre dans les concessions de
Saint-Simon.
Régis : Que
veut-il faire de sa terre ? Un curé ne défriche pas.
Michel : Il a
acheté une terre de 10 arpents de front de Pierre Michaud. Dans sa tête,
il pensait qu’une nouvelle paroisse pourrait être érigée à partir du
troisième rang et que l’église pourrait être construite sur cette terre.
Régis : Et
alors, Michel ?
Michel : Il
m’a dit qu’il avait rencontré Cyprien Vaillancourt du deuxième rang de
Saint-Simon et que ce dernier était prêt à vendre une partie de sa terre
plus au sud. Cyprien trouve que la côte du sud de sa ferme est trop
abrupte pour y construire une route convenable.
Régis :
Savais-tu, Michel, que je suis déjà allé pêcher au petit lac ? Je pense
que cette terre est bornée par ce lac. Ai-je raison ?
Michel :
C’est ça. Ma femme serait d’accord pour déménager quand l’habitation
sera prête. Elle n’a pas peur des maringouins. Mon plus vieux Melchior
n’a pas encore 10 ans, mais il peut m’aider.
Régis : Si
jamais, Michel, tu décides de t’installer à cet endroit, compte sur moi
pour te donner un coup de main autant dans ton défrichement que dans tes
constructions.
[Lecteur]
Michel avait
maintenant pris sa décision. Il irait de l’avant malgré les nombreuses
difficultés qu’il appréhendait. Le 1er juillet 1830, il
achète de Cyprien Vaillancourt de Saint-Simon une terre de 10 arpents de
front, soit près de 600 mètres de front, et d’environ 30 arpents de
profondeur au troisième rang de cette paroisse. Ce lot est situé à
l’ouest de l’église actuelle de Saint-Mathieu, là où se trouve
aujourd’hui la route qui mène à Saint-Simon. La transaction s’effectue
pour un montant de 10 livres ou 40 dollars. |
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#
3580
6 avril 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici les scènes 3 et 4 :
Scène 3
1831
[Lecteur]
À la mi-juin, Melchior fredonne à
son père une vieille chanson du folklore français
V’là le bon vent qu’il a apprise à l’école.
Prestation de
V'là le bon vent.
Refrain
V'là le bon vent, v'là le joli
vent,
2. Trois beaux canards s'y vont
baignant (bis)
3. Y'en a de noir, y'en a en blanc
(bis)
Scène 4
[Lecteur]
Reprenons le
récit du début de la colonisation. Michel Jean vit seul depuis presqu’un
an. Il s’est construit une cabane en bois rond. De temps à autre, il va
à Trois-Pistoles par le grand lac y quérir des provisions et des outils.
Un jour, il en profite pour acheter des médailles qu’il compte donner
aux Micmacs. Il n’a pas oublié ses leçons d’histoire du Canada où Samuel
de Champlain n’hésitait pas à offrir des présents aux Amérindiens pour
rester en bons termes avec eux.
De temps à
autre, il va visiter sa femme à Saint-Simon. Il en profite pour
rapporter certaines victuailles préparées par elle. Son fils Melchior,
alors âgé de 11 ans, a hâte d’aller demeurer à l’endroit choisi par son
père. Pendant l’été, son père l’amène passer quelques jours à
l’occasion. À partir du deuxième rang de Saint-Simon, ils doivent suivre
un sentier à pied. Le jeune garçon est ravi de vivre dans cette nature
sauvage. Il aide son père dans de menus travaux. Il l’accompagne à la
pêche sur le petit lac, là ou il y a une multitude d’anguilles et de
saumons.
Un jour,
Michel amène son fils pour visiter la bourgade des Micmacs près de la
Rivière Neigette qu’on appellera plus tard Faubourg du moulin. Son grand
ami micmac, Isaac René, un trentenaire comme lui, l’accueille avec
beaucoup d’égards.
[Dialogue. Cette partie pourrait être filmée près de la Rivière
Neigette et présentée sur grand écran.]
Isaac :
Michel, m’as-tu apporté des médailles aujourd’hui ?
Michel : Non,
Isaac, mais je t’ai apporté un pain que j’ai confectionné moi-même.
Isaac :
Ça doit être bon. Viens prendre un verre avec moi.
Michel :
Est-ce que les tiens portent les médailles que je vous ai offertes ?
L’as-tu attachée à ta camisole ? Tu te souviens. Je t’avais dit que ça
portait chance.
Isaac : Moi,
oui, je la porte. Mais les autres ont préféré donner leur médaille aux
enfants. Ils craignent que le Grand Esprit soit jaloux et se venge. Les
enfants jouent dans la terre avec leur médaille. Ils les cachent, mais
parfois ils ne les retrouvent pas. Tu as amené ton fils avec toi.
Michel : Oui,
c’est Melchior.
[En le montrant]
[Un wigwam
apparaît à l’écran.]
Melchior :
Regarde, papa, comme c’est beau.
Isaac : On appelle cela un wigwam
dans notre langue. Comme tu peux voir, l’extérieur est couvert de peaux,
d'écorces de bouleaux et de branches de sapins. Il peut abriter de 10 à
12 personnes. À l’intérieur, le sol est couvert de feuillage. On couche
sur des peaux d’animaux.
[Sur l’écran, on peut lire pendant
la prochaine réplique : Images censurées.]
Melchior : Regarde, papa, les
enfants qui montent dans les arbres le long de la Rivière Neigette et
qui se jettent à l’eau. Ils sont tout nus.
[Se tournant
vers le Micmac]
Y a-t-il une école ici ?
Isaac : Non, Melchior. Nous
n’avons pas d’école.
Melchior :
[En se tournant vers son père] J’aimerais rester ici.
Michel : On reviendra une autre
fois.
[Hors champ] Une anecdote racontée par le révérend Germain Siméon Marceau, curé de Saint-Simon. Du temps qu’il desservait Saint-Mathieu, il fut appelé auprès d’Isaac René dangereusement malade par suite de son ivrognerie. Ce dernier lui demanda de lui administrer les sacrements. Le prêtre refusa dû à son état. Alors Isaac lui dit : « Donne donc, donne, ça me fera pas de mal. » |
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#
3600
14 avril 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici la scène 5 :
Scène 5
[Lecteur]
Quelques
semaines plus tard, lors d’une visite à Trois-Pistoles, Michel Jean va
voir le curé Faucher. Celui-ci lui annonce une nouvelle qui le
bouleverse.
[Dialogue]
Curé
Faucher : Mon cher Michel, tu ne me croiras pas. L’évêque de Québec n’a
pas aimé que j’aie acheté une terre. Il dit que l’Église nous défend de
faire des transactions civiles sans l’accord de l’évêque.
Michel : Vous n’aviez pas demandé
l’autorisation ?
Curé Faucher : Non, je savais que
cela me serait refusé. L’évêque va me relever de mes fonctions ici à
Trois-Pistoles. En septembre, je m’en vais à Lotbinière comme curé. Je
ne sais pas ce que je vais faire de ma terre.
[Lecteur]
Sur le chemin de retour, Michel se
sent de plus en plus seul. Au moins, avec le projet du curé de
Trois-Pistoles, il avait de l’espoir.
1832
L’année suivante, soit en 1832, sa
femme et ses enfants viennent le rejoindre. Depuis qu’il s’est installé
au troisième rang, il a eu deux autres enfants : Narcisse et Louis. La
petite famille est maintenant composée de cinq enfants. Michel Jean
entrevoit l’avenir avec plus de sérénité.
1833
Pendant trois ans, Michel Jean est
le seul résident permanent avec sa famille au milieu des bois. Il
débroussaille le sentier sur sa terre pour se rendre à Saint-Simon. Il
va montrer à ses connaissances de Trois-Pistoles des échantillons de sa
récolte, dont du pain et des céréales. Ceux-ci sont étonnés de constater
que les produits sont tout aussi de qualité que les leurs.
[Courte
pause]
Y a-t-il quelqu’un dans la salle
qui a connu Michel Jean, le premier défricheur ?
[Dialogue. Un
spectateur habillé en bûcheron se lève.]
Louis-Amable Parent : Oui, moi.
Lecteur : Comment vous
appelez-vous ?
Louis-Amable Parent : Je m’appelle
Louis-Amable Parent. À l’automne 1832, je suis venu bûcher à contrat sur
les terres de la Seigneurie Nicolas-Rioux pour le propriétaire de la
scierie de L’Isle-Verte. En passant devant la résidence de Michel Jean,
je me suis arrêté pour lui parler. On ne se connaissait pas parce que,
moi, je venais de Kamouraska et, lui, de Saint-Jean-Port-Joli.
Lecteur : Quelle sorte d’homme
était-il ?
Louis-Amable Parent : C’était un
homme affable, sympathique et de bonne conversation. Il était
enthousiaste à l’idée de défricher une nouvelle terre et éventuellement
d’être, comme son frère, le pionnier d’une nouvelle paroisse. Il était
en train de construire sa maison.
Lecteur : Que vous a-t-il dit ?
Louis-Amable Parent : Il m’a
offert une partie de ses 10 arpents si je voulais venir vivre ici. Trois
ans plus tard, je l’ai rencontré chez le notaire pour l’achat d’un lot.
Par la suite, j’ai eu un accident de voiture à cheval et je suis décédé.
Lecteur : Je suis désolé.
Louis-Amable Parent : Ma femme et
mes enfants ont déménagé sur le lot que j’avais acheté. Je suis
l’ancêtre des Parent de Saint-Mathieu. Saint-Pierre m’a informé qu’un de
mes arrière-petits-fils, Charles-Eugène Parent, est devenu plus tard
archevêque de Rimouski.
Lecteur : Merci, monsieur Parent.
[Lecteur]
Les premiers pionniers proviennent
principalement de Saint-Simon et de Trois-Pistoles. Ils occupent des
terres au troisième rang, d’abord dans la partie qui deviendra le
village, puis avec extension vers l’ouest. À cause de l’obstacle naturel
qu’est la rivière Neigette, le bas de la paroisse est habité après celui
de l’ouest. Le mouvement de colonisation est enclenché. Rendons hommage
au pionnier Michel Jean. |
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#
3625
24 avril 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici les scènes 6, 7 et 8 :
Scène 6
[Prestation]
Hommage à Michel Jean
Honneur au pionnier Michel Jean
Qui d’ici fut le premier artisan.
Muni d’une hache et d’une scie,
Il commença par une éclaircie.
Les arbres plus que centenaires
Troublés dans leur repaire
N’ont pas résisté longtemps
À ses bras forts et menaçants.
Honneur au pionnier Michel Jean
Qui d’ici fut le premier artisan.
Il a mis en terre le premier grain
Qui a poussé comme le levain.
Il a pétri le premier pain
Digne d’un Mathéen.
Son talent de menuisier
Lui a permis de bâtir un foyer.
Honneur au pionnier Michel Jean
Qui d’ici fut le premier artisan.
Il a choisi de vivre non loin d’un
lac
Où séjournaient des Micmacs.
Avec sa femme et ses enfants,
D’énergie et de rêve vibrant,
Il édifia une petite colonie
Qui aujourd’hui a ses armoiries.
Honneur au pionnier Michel Jean
Qui d’ici fut le premier artisan.
Les années ont passé.
Les arbres ont repoussé.
Sa trace n’est pas perdue.
Par des apports soutenus,
Elle vit dans le sillage
De nouveaux personnages.
Honneur au pionnier Michel Jean
Qui d’ici fut le premier artisan.
Scène 7
Hommage à la campagne
[Lecteur]
Si la chanson
Au fond des campagnes avait
existé à l’époque, il est certain que la famille de Michel Jean aurait
aimé la fredonner le soir à la lumière des chandelles.
Scène 8
Prestation de
Au fond des campagnes.
Au fond des campagnes
Refrain
1. Les gens de la campagne
ignorent leur bonheur (bis)
2. On a sans qu'il en coûte l'air
pur et le soleil (bis)
3. À l'aube fraîche et claire le
soir au coin du feu (bis)
4. La vie à la campagne a bien ses
duretés (bis)
5. Chez nous les enfants poussent
comme des champignons (bis)
6. Voyez les jeunes filles et
leurs minois charmants (bis) |
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# 3645
2 mai 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici les scènes 9, 10 et 11 :
Scène 9
Sermon du premier curé
1866
[Lecteur]
Depuis 36 ans, les hommes ont défriché une bonne partie des terres de la
paroisse. Ils ont maintenant une chapelle depuis cinq ans. L’évêque leur
fait la faveur de leur donner un curé résident qui aura la tâche
initiale d’ouvrir les registres paroissiaux. Écoutons le sermon de
l’abbé Antoine Chouinard, le premier curé de la paroisse, lors de sa
première messe dominicale en septembre 1866. La dernière partie du
sermon est largement puisée dans les notes que le curé Chouinard a
écrites dans les livres de la fabrique.
[Interprète portant une soutane et un surplis, peut-être par un jeune]
Mes très chers frères,
Quand l’archevêque de Québec, Mgr Pierre-Flavien Turgeon, m’a demandé de
devenir curé de votre paroisse, j’ai accepté avec plaisir mais avec
certaines appréhensions. Je sais qu’être le premier curé d’une paroisse
est une tâche très lourde. C’est aussi ma première cure. Auparavant,
j’étais desservant à Sainte-Félicité de Matane. Je demande au Dieu
tout-puissant d’éclairer mon chemin.
Heureusement que votre paroisse est sur la bonne voie. Vous avez un
moulin à farine, un moulin à scie et, depuis cet été, un magasin
général. Du côté religieux, vous avez cette belle chapelle construite
par vos dons, il y a maintenant cinq ans. L’espace est restreint et les
bancs sont rudimentaires. Aussi, je vais travailler avec les chefs de
famille pour que nous puissions avoir une église.
Nous allons demander aux autorités civiles l’autorisation d’établir une
commission scolaire pour gérer nos deux maisons d’école qui existent
déjà. Nous allons travailler pour avoir une école dans chaque rang.
Vous avez été assez aimables pour permettre au pionnier de la paroisse,
Michel Jean, d’occuper le premier banc d’en avant comme on le faisait
autrefois pour les seigneurs. Je vous en félicite. C’est un signe de
reconnaissance pour le travail qu’il a accompli.
Vous le savez sans doute, Michel Jean est natif de la même paroisse que
moi, Saint-Jean-Port-Joli. Quand je suis né en 1838, il avait déjà pris
racine dans votre belle paroisse depuis huit ans. J’ai bien connu sa
parenté.
Jésus a dit : « []Un
semeur sortit pour semer. Et comme il semait, des grains sont tombés au
bord du chemin, et les oiseaux, étant venus, ont tout mangé. D'autres
sont tombés sur des endroits pierreux et ils se sont desséchés. D'autres
sont tombés sur les épines, et les épines les ont étouffés. Mais,
d'autres sont tombés sur de la bonne terre et ils ont donné du fruit au
centuple. »
Il en a été de Saint-Mathieu comme du grain de sénevé dont Jésus parle.
Il est tombé dans la bonne terre. Honneur donc aux intrépides pionniers
qui en abattant les premiers arbres y plantèrent à la place le signe de
la rédemption, le véritable arbre de vie à l’ombre duquel tout fleurit
et porte des fruits.
Ce coin de pays, élevé par les Sauvages, a été converti au
christianisme. Aujourd’hui, votre chapelle domine la paroisse et veille
sur ses enfants. Le lac, qui dort paisiblement à ses pieds, est un vrai
miroir où les objets des alentours viennent à l’envie se mirer. Il
s’offre alors aux regards du spectateur un panorama digne de la main
d’un grand maître.
Mes très chers frères, soyez fiers de votre paroisse qui a grandi
rapidement. Voyez les petits oiseaux s’élever sur les rives verdoyantes
et accourir pour saluer de leur cri joyeux vous tous qui ont daigné
venir partager leur solitude. Il semble nous dire comment, au travail,
on peut unir l’hymne de louange à la gloire de Dieu.
Mes très chers frères, demandons au Dieu tout-puissant de bénir notre
paroisse et de l’assurer de sa protection. Amen.
Scène 10
[Lecteur]
À cette époque, la plupart des chefs de famille ont un verger. Autour du
jardin, on y trouve des cerisiers, des pruniers et surtout des pommiers.
Voyons Colin et Colette dans le verger.
Scène 11
Prestation de Le temps des pommes
C'était au temps des pommes
Colin avait douze ans
Mais il faisait son homme
Comme un garçon de vingt ans
Un jour avec Colette
La fille du voisin
Ils faisaient la cueillette
Des pommes du jardin
À peine à l'ouvrage
Il voulut un baiser
Mais Colette étant sage
Crut bon de refuser
Elle ajouta quand même
Je te le donnerai
Si tu remplis toi même
Ton panier le premier
Le père de la belle
Caché non loin de-là
Suivit d'un œil fidèle
Ce qui s'y déroula
Il vit que sa Colette
Des pommes pleins les mains
En mettait en cachette Dans le panier d'Colin |
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#
3675
16 mai 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici les scènes 12 et 13 :
Scène 12
Les écoles 1867
[Lecteur]
En 1867, il y deux maisons
d’écoles qui dispensent l’enseignement primaire dans la paroisse. Ce
sont des maisons dont une chambre ou le salon est occupé comme local de
classe. Il est raisonnable de penser que l’une est située au village et
l’autre en haut de la paroisse.
Il n’y a pas
encore de commission scolaire. Celle-ci verra le jour deux ans plus
tard. En attendant, c’est la municipalité qui prend la responsabilité de
l’organisation scolaire. Pour l’année qui vient de se terminer, la
municipalité a reçu une subvention de 254 $ du Gouvernement du Québec.
C’est peu pour payer l’institutrice, l’utilisation des locaux et
l’équipement scolaire. Les parents qui ont des enfants à l’école doivent
se cotiser pour payer la différence. On compte 98 élèves qui sont
inscrits à ces deux écoles. Toutefois, seulement 67 y assistent
régulièrement. Deux institutrices sont responsables de l’enseignement,
une dans chaque école.
Pendant près
de 100 ans, les institutrices ont été presque les seules à transmettre
le savoir. Ayons l’indiscrétion d’épier les gestes de quatre élèves de
la cinquième année du village qui sont en rang. Les autres élèves
travaillent autour d’une table de cuisine munie de longs bancs en bois.
Ceux qui n’ont pas de place travaillent sur leurs genoux. L’institutrice
est peut-être Geneviève Rousseau, Marie Sirois, Eugénie Chamberland ou
Élisabeth Cloutier.
[Dialogue. Les
jeunes sont endimanchés comme cela se faisait à l’époque dans les
écoles.]
Institutrice : Avez-vous appris vos leçons ?
Élèves en
chœur : Oui, Mademoiselle.
Institutrice : Nous allons vérifier vos connaissances en catéchisme.
Délima, qui est le créateur du monde ?
Délima : Dieu
est le créateur du ciel et de la terre et de toutes les choses visibles
et invisibles.
Institutrice : Très bien. Émile
[Émile est
plus grand que les autres et il a doublé au moins une année], vous savez que ce qui est le plus important dans la vie, c’est
d’aller au ciel, c’est-à-dire nous sauver. Émile, que devrons-nous faire
pour nous sauver ?
Émile : Il
faut partir à courir. C’est mon père qui me l’a dit.
[On entend des rires d’enfants à l’arrière-plan.]
Institutrice : À la queue, Émile. Antonio, que devrons-nous faire pour
nous sauver ?
Antonio :
Pour nous sauver, nous devons adorer Dieu par la foi, l’espérance et la
charité.
Institutrice : Très bien. Est-ce que vous comprenez ce que cela veut
dire ?
Antonio : Ça
veut dire qu’on doit aimer Dieu de tout notre cœur.
Institutrice : Parfait. Elmire, en combien de jours, Dieu a-t-il créé le
ciel et la terre ?
Elmire : En
sept jours.
Émile : Non,
mademoiselle, en six jours. Le septième jour, il se reposa. Il était
trop fatigué.
[On entend des rires d’enfants à
l’arrière-plan.]
Institutrice : Émile, vous serez en retenue après l’école.
[Chœur de l’institutrice et des écoliers, sauf Émile]
Merci aux institutrices et aux
instituteurs, de même qu’aux religieuses du Saint-Rosaire pour avoir
consacré leurs belles années à l’éducation des jeunes de la paroisse.
[Émile se place devant les autres et se tournant légèrement vers
son institutrice.]
Émile : Merci Mademoiselle de m’endurer.
[Chœur de l’institutrice et des quatre écoliers]
Rendons hommage aux institutrices.
Scène 13
[Prestation]
Hommage aux institutrices
Honneur aux institutrices
Qui ont été des zélatrices.
Malgré leur maigre salaire,
Elles ont été exemplaires
Pour transmettre le savoir
Dans tout le terroir.
Honneur aux institutrices
Qui ont été des zélatrices.
Elles ont montré aux enfants
À devenir des conquérants
En maîtrisant la lecture,
Mais aussi l’écriture.
Honneur aux institutrices
Qui ont été des zélatrices.
Elles ont montré aux enfants
À devenir des gagnants
En maîtrisant l’arithmétique
Et le catéchisme catholique.
Honneur aux institutrices
Qui ont été des zélatrices.
Elles ont transmis les valeurs
D’un peuple défricheur.
Elles n’ont pas oublié la prière
Qui autrefois était si chère.
Honneur aux institutrices
Qui ont été des zélatrices. |
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#
3685
20 mai 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici la scène 14 :
Scène 14
Hommage aux maires 1872
[Lecteur]
La première assemblée du conseil
municipal
de
Saint-Mathieu-de-Rioux
a eu lieu le
4 mars 1872 sous la présidence de Joseph Bélanger. Voici le nom des
maires qui ont été en fonction pendant les 100 dernières années :
[À mesure, des jeunes apparaissent sur la scène en portant des
pancartes contenant le nom d’un maire et récitent le texte. Si un maire
est vivant et le veut bien, il pourrait se présenter lui-même. Dans ce
cas, il dit : « Je suis le vrai … ». Par ailleurs, on pourrait demander
à un descendant ou une descendante de porter la pancarte. Lorsque c’est
le cas, la personne dit, par exemple : « Je suis la petite-fille de …
qui a été maire de … » On pourra montrer à l’écran les photos des maires
quand on les possède.]
• Je suis
Georges Caron. J’ai été maire de 1913 à 1918.
Je suis décédé de la grippe espagnole alors que j’étais en fonction.
• Je suis
Antoine Dionne. J’ai été maire de 1918 à 1934.
J’ai dû démissionner pour des raisons de santé et je suis décédé
quelques mois plus tard.
• Je suis
Alfred Belzile. J’ai été maire de 1934 à 1937.
• Je suis
Onésime Dionne. J’ai été maire pendant 20 ans,
soit de 1937 à 1957. J’ai été
préfet du comté de Rimouski pendant 12 ans.
• Je suis
Réal Dionne. J’ai été maire de 1957 à 1967.
• Je suis
Jean-Eudes Dionne. J’ai été maire de 1967
à 1977 et de 1993 à 1999. Je suis décédé pendant mon dernier mandat.
• Je suis
Georges Théberge. J’ai été
maire de 1977 à 1978.
• Je suis
Simon Plourde. J’ai été maire de
1978 à 1989.
• Je suis Kenneth Ogilvie. J’ai été
maire de 1989 à 1993.
• Je suis Norbert Rousseau. J’ai été
maire de 1999 à 2009.
• Je suis
Réal Côté. J’ai été
maire de 2009 à 2012.
• Je suis
Yvon Ouellet. Je suis maire depuis 2012.
[Les maires en
chœur en groupes successifs de 3,
4 ou 5]
Nous nous sommes dévoués
Pour que notre municipalité
Soit un coin
de pays
Où agréable
est la vie.
C’est un peu
grâce à notre énergie
Si la
municipalité bénéficie
D’infrastructures variées
Qui font
notre renommée.
Nous avons
été épaulés
Par des
secrétaires-trésoriers
Et des
conseillers
Qui ont donné
temps et idées. |
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#
3700
26 mai 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici les scènes 15, 16 et 17 :
Scène 15
L’église 1875
[Lecteur]
Comme le disait le premier curé
Chouinard, la paroisse de Saint-Mathieu-de-Rioux a été élevée au
christianisme dès ses débuts. L’église est là pour qu’on s’en rappelle.
[Un jeune s’avance avec la photo
de l’église.]
Je suis l’église. Je suis un des
bâtiments parmi les plus vieux de la paroisse. J’ai été inaugurée le 15
janvier 1875. J’ai 142 ans. J’ai vu des poupons pleurer lors de leur
baptême. J’ai vu des mamans pleurer de peine ou de joie lors de
mariages. J’ai vu des proches pleurer lors de services funèbres. J’ai
entendu des curés dans la chaire parler de la foi, mais aussi de la
morale, parfois avec une voix un peu trop forte. J’ai vibré lors des
messes de Minuit.
Aujourd’hui, je suis moins
populaire. Mon coq continue de surveiller le va-et-vient dans le village
et ne porte jamais de jugement. Mon carillon est formé de trois cloches
qui résonnent depuis 1922. Je suis classée comme immeuble patrimonial
depuis 2010.
Scène 16
Une messe de Minuit
[Lecteur]
À l’été 1875, le curé Cyprien
Lebel, en lisant les journaux, apprend que, quelques années auparavant,
un poète français a écrit un texte intitulé
Minuit, chrétiens.
Le curé Lebel veut souligner le
fait que c’est la première messe de Minuit dans l’église de
Saint-Mathieu-de-Rioux puisqu’elle a été bénie le 15 janvier dernier. Il
veut, en même temps, faire une surprise aux paroissiens. Il a demandé à
l’évêque de Rimouski qu’on puisse chanter ce cantique à Noël dans
l’église. S’il a fait cette demande, c’est qu’à l’époque les chants en
français étaient interdits lors de cérémonies religieuses. Seul le latin
était permis. L’évêque a accepté. Le 25 décembre 1875, les paroissiens
découvrent ce cantique qui sera, pendant longtemps, populaire.
Scène 17
Prestation de
Minuit, Chrétiens
Minuit, Chrétiens, c'est l'heure
solennelle
Refrain :
Peuple à genoux !
Noël, Noël, voici le Rédempteur.
De notre foi que la lumière
ardente
Enfin Jésus a
brisé toute entrave ; |
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#
3710
30 mai 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici les scènes 18 et 19 :
Scène 18
Les cultivateurs 1878
[Lecteur]
Quarante-huit ans après l’arrivée
du premier colon, on compte déjà un peu plus de 1000 âmes à
Saint-Mathieu-de-Rioux, en grande partie des enfants, car les familles
sont nombreuses. Les rangs 3, 4 et 5 sont presque entièrement habités.
Peu à peu, des sexagénaires prennent leur retraite et demeurent sur leur
terre avec leur fils ou leur fille ; d’autres se bâtissent une maison au
village. Le rang 6 appartient toujours à la seigneurie Nicolas-Rioux et
aucun défrichement n’y a été encore fait.
Cette année-là, on compte 84 chefs
de famille dont la plupart possèdent une terre. Voici, choisis au
hasard, quelques noms de ces chefs de famille :
[À mesure, des jeunes apparaissent sur la scène en portant des
pancartes contenant le nom d’un cultivateur et disent « Je suis ... ».
On pourra voir des garçons et des filles.]
Rang 3 Ouest
Édouard Bérubé, Achille Paradis,
Venant Plourde, Louis Beaulieu
Village
Vital Rousseau, Étienne Ouellet,
Louis Parent, Thomas Vaillancourt
Rang 3 Est
Hilaire Boulanger, Séverin Dubé,
Frédéric Létourneau, Georges Parent
Rang 4
Majorique Rousseau, Denis
Fournier, Narcisse Ouellet, François Roy
Rang 5
Olivier Vaillancourt, Paul
Gaudreau, Zacharie Côté, Gilbert Fortin
[En
chœur]
Merci à tous les cultivateurs qui
ont défriché et ensemencé notre beau coin de pays à la sueur de leur
front et à la force de leurs bras. Rendons-leur hommage.
Scène 19
[Prestation]
Hommage aux cultivateurs
Honneur à ces
cultivateurs
Qui n’ont pas craint le labeur.
Au printemps, ils ont semé le blé
De leurs mains bien cadencées.
À l’été, ils ont ramassé le foin
Avec un très grand soin.
À l’automne, ils ont cueilli les
grains
Pour s’en faire du pain.
Honneur à ces
cultivateurs
Qui n’ont pas craint le labeur.
Ils ont défriché toutes ces terres
Avec des outils rudimentaires.
Bon an mal an, ils ont protégé
Leur précieuse maisonnée.
De leur courage empressé,
La paroisse a prospéré.
Honneur à ces cultivateurs
Qui n’ont pas craint le labeur.
Ils ont été aidés des ménagères
Qui ont été exemplaires.
Les enfants ont été nourris
Sans craindre la pénurie.
Les enfants ont été vêtus
De vêtements-maison cousus.
Honneur à ces cultivateurs
Qui n’ont pas craint le labeur. |
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#
3725
6 juin 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici les scènes 20 et 21 :
Scène 20
Les femmes à l’honneur
[Lecteur]
Arrêtons-nous un instant pour rendre hommage à
toutes ces femmes qui ont trimé dur au foyer et même dans les champs ;
qui ont aimé ; qui ont pleuré ; qui ont éduqué ; qui ont laissé une
postérité pour continuer leur œuvre.
Dans l’histoire de la paroisse,
• 36 femmes ont mis au monde 12 enfants
• 23 femmes ont mis au monde 13 enfants
• 11 femmes ont mis au monde 14 enfants
• 12 femmes ont mis au monde 15 enfants
• 4 femmes ont mis au monde 16 enfants
Saluons, de façon particulière, les mères qui
ont mis au monde 17 enfants et plus.
17 enfants (5 femmes)
Félécité Dionne, épouse de Léon
Vaillancourt, mariée le 21 juillet 1868
Marie-Anna Lévesque, épouse de
Thomas Pelletier, mariée le 24 novembre 1874
Malvina Parent, épouse de Georges
Caron, mariée le 25 juillet 1893
Florida Dubé, épouse d’Émile
Paradis, mariée le 2 octobre 1923
Thérèse Fournier, épouse de
Charles Beaulieu, mariée le 22 octobre 1947
18 enfants (3 femmes)
Éva Rousseau, épouse de Joseph
Vaillancourt, mariée le 22 août 1905
Célina Bérubé, épouse de J.-Émile
Ouellet, mariée le 11 janvier 1910
Laura Théberge, épouse d’Eugène
Vaillancourt, mariée le 5 avril 1910
19 enfants (4 femmes)
Célina Gagnon, épouse de Thomas
Bélanger, mariée le 22 juillet 1873
Victoria Jean, épouse de Pierre
Devost, mariée le 15 février 1881
Victoria Lévesque, épouse de
Joseph Plourde, mariée le 24 juin 1884
Odila Vaillancourt, épouse
d’Ernest Dionne, mariée le 3 février 1891
25 enfants (1 femme)
Germaine Parent, épouse de Gérard
Ouellet, mariée le 29 octobre 1938
Au total, ces 99 femmes ont mis au
monde 1369 enfants. Parmi elles, le couple le plus ancien est le
pionnier Michel Jean et Sophie Bergeron qui s’est marié en 1827 et qui a
eu 15 enfants. De plus, Michel Jean avait eu trois enfants d’un mariage
précédent avec Véronique Plourde. Le plus récent couple est Charles
Beaulieu et Thérèse Fournier que nous avons mentionné tantôt avec 17
enfants. C’est une image forte d’une autre époque qui ne reviendra plus,
si l’on en croit la tendance actuelle.
Écoutons le poème
Petite mère, c’est toi.
Scène 21
Récitation de
Petite mère, c’est toi.
Petite mère, c'est toi
Qui gronde d'une voix tendre
Qui pour nous est douce et bonne ?
Qui, me montrant comme on aime
Quand te viendra la vieillesse |
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3740
15 juin 2017
Projet
d’un spectacle historique Voici
les scènes 22 et 23 :
Scène 22
L’usine de boîtes à beurre
1904
[Lecteur] Nous
sommes jeudi le 25 novembre 1904. C’est le jour de la Sainte-Catherine.
Il est 9 heures du matin. Odila Vaillancourt, 31 ans, l’épouse d’Ernest
Dionne, est assise à la table de cuisine dans sa maison du Faubourg du
moulin. Quatre de ses enfants sont à l’école : Clairina, Rose-Anna, Ida
et Félix. Pendant ce temps, Désiré, Antoine, Onésime et Rose-Aimée
jouent avec des blocs de bois que leur père a apportés à la maison.
Alice qui a un peu plus de neuf mois dort dans son berceau. Un
visiteur bien connu frappe à la porte. C’est Léon Vaillancourt, 59 ans,
le père d’Odila. Il est cultivateur au rang 5, dans la partie Est du
rang.
[Derrière Odila, on voit la croix noire encadrée par deux images
religieuses, le Sacré Cœur et la Vierge Marie.] Odila :
Bonjour, papa, comment ça va ? Léon :
Qu’est-ce que tu fais de bon, Odila ? Odila :
Je suis en train de faire de la tire. J’ai déjà un sac plein de
kisses. Cet après-midi, je vais à l’école pour fêter la
Sainte-Catherine. J’amène mes enfants avec moi. C’est la troisième année
que je fais ça. Les écoliers sont tellement heureux de me voir. Léon : Où est Ernest ? Odila : Il est allé acheter des billots chez un
cultivateur du haut de la paroisse. Léon :
Comment vont les démarches de ton mari pour avoir le téléphone ? Odila :
La compagnie de téléphone du Témiscouata nous a promis de planter les
poteaux dès le printemps prochain. Maintenant que les gens du village
ont le téléphone, ce sera à notre tour de l’avoir. Léon :
Je suis bien content. Nous pourrons venir téléphoner ici en cas
d’urgence. Nous aussi, nous voulons avoir le téléphone. J’en ai parlé au
maire Ferdinand Jean. Je lui ai dit qu’avec mes garçons, j’étais prêt à
planter les poteaux d’ici jusqu’au rang 5. Il m’a dit qu’il en parlerait
au boss de la compagnie. Odila :
Vous avez toujours la tête pleine de projets. Léon :
Je suis allé porter ma dernière canisse de lait de la saison à la
beurrerie. La beurrerie ferme demain pour l’hiver. Imagine-toi que cette
année j’ai deux vaches aneillères, deux vaches qu’on va pouvoir traire
tout l’hiver. Ta mère va pouvoir faire du beurre pendant tout ce temps.
Le beurrier, Alfred Belzile, m’a remis ce papier. C’est un article du
journal La Presse. Odila :
Il parle de quoi ? Léon :
Il parle de fromageries et de beurreries. Tu te rappelles sans doute
qu’il y a une quinzaine d’années, le curé Hermel Tremblay, que nous
avons bien aimé, a tenté d’établir une fromagerie à Saint-Mathieu, mais
ça n’a pas fonctionné. Odila :
Bien sûr que je m’en souviens. J’avais été frappée par l’enthousiasme du
curé pour ce projet. Je me demande bien pourquoi Alfred t’a donné
cet article de journal. Léon : Il ne me l’a pas dit. Il faut que je me
sauve. J’ai du bûchage à faire. Odila : À la prochaine, papa.
Scène 23
[Lecteur] En attendant la venue d’Ernest Dionne, écoutons
la chanson Dans tous les cantons. Prestation de
Dans tous les cantons (2
premiers couplets) 1 2 |
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#
3750
19 juin 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici la scène 24 :
Scène 24
[Lecteur]
Le dimanche suivant, Ernest
Dionne, 34 ans, aborde Alfred Belzile, 31 ans, sur le perron de
l’église. Ils écoutent ensemble les avis publics lus en anglais par
Joseph Jean, le secrétaire-trésorier de la municipalité. Puis, Alfred
Belzile invite Ernest Dionne chez lui.
[Dialogue]
Ernest : Je
ne comprends pas pourquoi le secrétaire-trésorier lit les avis publics
en anglais alors que personne ne comprend cette langue. Qu’en penses-tu
Alfred ?
Alfred : Depuis la Conquête en
1763, c’est ainsi que ça se passe. Les Anglais veulent tout contrôler.
Ils nous imposent leur loi. J’espère qu’un jour les gens vont dire : «
Le joug des Anglais, c’est terminé. » … As-tu lu l’article que ton
beau-père t’a apporté ?
Ernest : Très intéressant, Alfred.
Je ne savais pas que ce sont les Anglais qui ont mis sur pied les
premières fromageries et les premières beurreries dans la province du
Québec.
Alfred : Tu vois, Ernest. Ils sont
partout où il y a une piastre à faire. Tu l’as sans doute remarqué, dans
l’article, on dit que les ménagères ne font plus de fromage depuis qu’on
a construit des fromageries. Quant au beurre, le même phénomène tend à
se produire.
Ernest : C’est vrai. J’ai lu qu’en
1881, seulement 2 % du beurre était fabriqué dans les beurreries et que
20 ans plus tard, on est passé à 53 %. On pense que la tendance va se
maintenir.
Alfred : Il faut que les Canadiens
français s’impliquent de plus en plus dans les affaires. J’ai pensé que
tu pourrais peut-être te lancer dans la fabrication de boîtes à beurre.
Ernest : Vraiment ? Tu me
surprends.
Alfred : Le marché du beurre
d’usine va être de plus en plus important. Les beurriers comme moi
doivent faire fabriquer les boîtes pour le transport par des menuisiers
locaux. Le produit n’est pas toujours adéquat. Cela affecte la qualité
du beurre.
Ernest : Quel est ton marché pour
la vente du beurre ?
Alfred : À part Saint-Mathieu dont
la demande est de plus en plus forte, je vends mon beurre dans le
Témiscouata. Plusieurs paroisses n’ont pas encore de beurrerie. Je dois
livrer en voitures à cheval. La route est parfois longue et la senteur
du bois s’imprègne dans le beurre. Je produis trois qualités de beurre.
Pour le beurre de première qualité, je ne peux pas réutiliser les
boîtes.
Ernest : Pour le beurre de
deuxième et de troisième qualité, peux-tu réutiliser les boîtes ?
Alfred : Oui, mais ce n’est pas
recommandé. Comme tu as pu le lire dans l’article, il n’y a aucune usine
de fabrication de boîtes à beurre au Québec. Tu serais un pionnier dans
le domaine.
Ernest : C’est excitant. Je vais
en parler à ma femme Odila, qui comme son père aime les nouveaux
projets. Peux-tu me montrer une boîte à beurre ?
[Alfred se lève et va chercher
celle qui est dans le coin de la cuisine.]
Alfred : Voilà ! Ernest.
Ernest : Je pense qu’elle est
fabriquée en sapin.
Alfred : Peut-être. On utilise
aussi l’épinette. Je ne sais pas faire la différence. Pour la
fabrication, on utilise des planches d’environ un demi-pouce
d’épaisseur. L’intérieur de la boîte est recouvert d’une couche de
paraffine afin d’atténuer la senteur du bois.
Ernest : Utilises-tu les mêmes
boîtes pour le beurre en vrac, Alfred ?
Alfred : Quand je livre en vrac,
je tapisse l’intérieur de deux lisières de papier ciré. Il faut que la
boîte soit complétement hermétique. S’il y a de petites ouvertures, il
faut les obturer pour empêcher l’air de passer et ainsi éviter les
moisissures.
Ernest : Puis-je apporter la boîte
?
Alfred : Bien sûr. Si jamais ça
t’intéresse, je vais en parler aux beurriers des paroisses voisines.
Ernest : Bien le bonjour et merci,
Alfred.
[Lecteur] Ernest Dionne fut plusieurs nuits sans dormir. Il était excité par le fait de donner à sa paroisse une manufacture de boîtes à beurre qui éventuellement pourrait donner du travail à plusieurs hommes. Il était subjugué par la tâche colossale que la mise en place exigerait. Il était inquiet de la réussite. Après en avoir longuement parlé avec sa femme Odila, il conclut qu’il ne pouvait pas entreprendre seul ce projet. Il pensa à son cousin Antoine, le fils de Jean Dionne et d’Hélène Jean, qui avait alors 26 ans. Il alla le rencontrer. Celui-ci accepta avec plaisir d’être associé au projet.
Ernest fit part de son projet au
maire Ferdinand Jean qui accepta de le présenter à la réunion annuelle
des maires du comté de Rimouski. Lors de la visite paroissiale du curé
Réal Cayouette, Ernest en parla au curé. Ce dernier l’encouragea à aller
de l’avant.
1906
Les cousins
Ernest et Antoine Dionne enregistrèrent leur entreprise sous le nom de
Dionne & Dionne en 1906.
Les boîtes à
beurre ont d’abord été fabriquées à la main au faubourg du Moulin. Par
la suite, Antoine Dionne créa plusieurs machines adaptées à leur
fabrication. Après deux incendies, l’usine a été construite au village. |
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#
3760
23 juin 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici la scène 25 :
Scène 25
[Prestation]
Hommage à Ernest Dionne
Honneur au
bâtisseur Ernest Dionne
Qui, en tout,
jamais n’abandonne.
Dès l’âge de
vingt ans,
Avec son
frère Ferdinand,
Il achète un
moulin à farine
Qui devient
sa première usine.
Il est encore
célibataire
Quand il se
lance en affaires.
Honneur au
bâtisseur Ernest Dionne
Qui, en tout,
jamais n’abandonne.
Près des
chutes de la Rivière Neigette,
Il achète
terre et maisonnette.
Il y
construit un moulin à scie
Qui, de la
rivière, bénéficie.
Il y scie
épinette et sapin
Pour services
à son patelin.
Honneur au
bâtisseur Ernest Dionne
Qui, en tout,
jamais n’abandonne.
Il n’a pas
dit son dernier mot
Quand il voit
tous les billots.
De boîtes à
beurre,
Il rêve en
douceur.
Il y met sa
chemise
Pour que son
rêve se réalise.
Honneur au
bâtisseur Ernest Dionne
Qui, en tout,
jamais n’abandonne.
Avec Antoine,
son cousin,
Qui aime tous
les engins,
Il met sur
pied une manufacture
Qui
deviendra, dans le futur,
De loin, la
plus chérie
Du Canada, ce
pays.
Honneur au
bâtisseur Ernest Dionne
Qui, en tout,
jamais n’abandonne. |
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# 3770
27 juin 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici les scènes 26, 27 et 28 :
Scène 26
Le mois de Marie
1947
[Lecteur]
C’est jeudi le 1er mai. Rita Parent, l’institutrice du bas de
la paroisse, a donné rendez-vous aux gens du rang à la croix de chemin
chez Philéas Dubé à 7 heures du soir. Elle veut souligner le premier
jour du mois dédié à la Vierge Marie. Les femmes et les enfants s’y
rendent accompagnés de quelques hommes. Les autres prétextent qu’ils
sont trop fatigués à cause des labours. On récite un chapelet et on
entonne en chœur le cantique
C’est le mois de Marie.
Scène 27
Prestation de C’est le mois de
Marie. (2 premiers couplets)
Refrain
Scène 28
Les objets d’autrefois
[Lecteur]
La mécanisation a transformé les habitudes des gens. Plusieurs
instruments ou outils utilisés jusqu’à la moitié du 20e
siècle ont été remplacés. Voici quelques-uns de ces objets :
[À mesure, des jeunes apparaissent sur la scène en portant des pancartes
contenant le nom ou encore l’objet lui-même selon les possibilités. Ils
récitent le texte approprié.
On montre des photos ou des images animées.]
Le poêle à bois
Je suis le poêle à bois. J’étais placé dans la cuisine où j’ai souvent
entendu des conversations animées. J’ai toujours été discret, me
contentant de réchauffer les corps et aussi les cœurs. Mes ronds et mon
four servaient à préparer des mets délicieux. Mon « boiler » [On
prononçait bâleur] apportait de l’eau chaude pour les soins d’hygiène et
d’entretien ménager. Avant l’électricité, vu mes multiples fonctions,
j’étais l’appareil le plus important de la maison.
Le rouet
Je suis le rouet. Au cours de ma vie, mon fuseau a tourné pendant de
nombreux kilomètres. J’ai filé principalement la laine. C’était en hiver
que j’étais le plus occupé. Pendant que le maître de la maison bûchait
et que les enfants étaient à l’école, la ménagère m’installait dans la
cuisine. Quand les grandes maisons de fabrication de vêtements ont
envahi le marché, j’ai été mis aux oubliettes. Il ne me reste plus qu’à
me souvenir du bon vieux temps.
La charrue
Je suis la charrue. Pendant longtemps, j’ai été tirée par deux chevaux
pour que je laboure la terre afin de recevoir les semis. J’avais un seul
soc et je plongeais dans la terre avec vigueur, parfois avec férocité.
J’avais mal quand je frappais des roches. Pour un instant, j’étais
immobilisée parce que mon maître arrêtait les chevaux. Je reprenais de
plus belle, mais avec un peu de frayeur. Aujourd’hui, le soc est attaché
à un tracteur. Il y a même plus d’un soc.
La charrette à foin
Je suis la charrette à foin. J’étais tirée par un cheval qui parfois
trouvait la charge un peu lourde. J’étais munie de barreaux qui
retenaient le foin en vrac. Les enfants s’en donnaient à cœur joie à
fouler le foin qui, d’une fourchée à l’autre, m’emplissait. Quand
j’étais remplie, mon maître rejoignait les enfants et s’assoyait au
devant pour diriger le cheval vers la grange. Une de mes amies a déjà
transporté des dames de Montréal aux framboises.
La petite faux
Je suis la petite faux. J’ai
remplacé la faucille qui était utilisée à genoux pour couper le foin ou
le grain. Quant à moi, l’homme qui me tenait était debout. Il devait
tournoyer méthodiquement pour ne pas se donner un tour de rein. J’aimais
ça quand les jeunes garçons de 12 ou 13 ans apprenaient à me manier.
J’ai été remplacée par la faucheuse tirée par deux chevaux. Alors que
j’étais constituée d’une seule longue lame, la faucheuse en avait
plusieurs petites. Aujourd’hui, la faux est attachée à un tracteur.
Le boghei
Je suis un boghei, un véhicule à quatre roues qui ne servait que dans
les chemins roulants. J’étais tiré par le cheval le plus fringant et le
chouchou de mon maître. Je servais le dimanche ou lors de cérémonies
importantes, parce que j’étais le plus beau véhicule de promenade. J’ai
déjà transporté des nouveaux mariés. Les enfants des rangs avaient hâte
d’aller à la messe pour s’asseoir sur mes sièges confortables. Les
enfants du village les enviaient. L’automobile m’a remplacé.
La sleigh à patins
Je suis une sleigh à patins. J’étais le plus beau traîneau de la
famille. Tout cheval rêvait de me tirer pour aller à l’église en hiver.
C’était tellement agréable d’entendre les grelots qui étaient suspendus
sur mes brancards. Je me souviens d’enfants que j’ai amenés à leur
première messe de Minuit. À l’aller, emmitouflés dans des couvertures,
ils regardaient le ciel scintillant d’étoiles. Ils me caressaient de
leurs petites mains. Au retour de la messe, ils dormaient.
La boîte à beurre
Je suis une boîte à beurre. Pendant longtemps, j’ai été faite de bois.
J’ai transporté des milliers de livres de beurre, mais très rarement de
l’alcool de contrebande. Je suis fière d’avoir été fabriquée ici même à
Saint-Mathieu-de-Rioux par la compagnie Dionne & Dionne. J’ai été
distribuée un peu partout au Canada. Quand le plastique est arrivé, j’ai
pris ma retraite. Toutefois, il reste encore quelques-unes de mes amies
qui font le plaisir des collectionneurs.
Le coffret d’écolier
Je suis un coffret d’écolier. Pendant plusieurs années, j’ai fait le
bonheur des jeunes Mathéens qui, pour l’école, y déposaient leur crayon,
leur plume et leur gomme à effacer. J’ai été fabriqué ici même à
Saint-Mathieu-de-Rioux par l’entreprise d’Amédée Dionne. Je n’oublie pas
ces jeunes enfants pour qui j’ai été, pendant un bon moment, un
accompagnateur discret qui les encourageait à s’instruire. Je n’oublie
pas non plus ce jeune garçon qui m’a utilisé pour transmettre un message
d’amour à une copine. |
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3775
29 juin 2017
Projet
d’un spectacle historique Voici
les scènes 29, 30 et 31 :
Scène 29
Centenaire de la paroisse
1966
[Lecteur] Le centenaire de la paroisse aurait dû être
fêté en 1958 pour souligner son érection canonique qui avait eu lieu en
1858. On se reprend en 1966, année qui coïncide avec le centenaire de
l’arrivée du premier curé résident et de l’ouverture des registres
paroissiaux. Saint-Mathieu vit alors une période difficile.
La morosité atteint les gens. L’entreprise Dionne & Dionne ne produit
plus de boîtes à beurre. Le Coffret d’écolier a cessé ses opérations. Le
nombre de cultivateurs commence à diminuer. Les gens fêtent quand même.
La croix du centenaire est là pour nous rappeler ces célébrations. [Un jeune s’avance avec la photo de la croix du
centenaire et dit :] La croix
du centenaire Je suis la croix du centenaire. Je trône sur un
mont au nord-ouest de l’église. J’ai été érigée en 1966 lors du
centenaire de la paroisse. Je suis là pour montrer la foi des ancêtres
qui ont construits de leurs bras et de leur tête cette belle paroisse.
Je ne me déplace pas, mais je suis soutenu par neuf croix de chemin qui,
répartis un peu partout, comme moi, bravent vents et gel. Des passants
nous regardent parfois avec étonnement.
Scène 30
125e anniversaire de
la paroisse
1991
[Lecteur] Depuis le centenaire de Saint-Mathieu-de-Rioux,
la population a diminué, mais les activités touristiques ont donné de la
vigueur à la paroisse. En 1991, Saint-Mathieu-de-Rioux fête le 125e
anniversaire. Revoyons certaines images de ces fêtes mémorables. [Selon les images choisies, un texte pourra
être ajouté.]
[Lecteur] Lors de la soirée historique du 125e
anniversaire, Louis-Jacques Beaulieu a interprété la chanson populaire
Souvenirs d’un vieillard avec beaucoup d’émotion. En souvenir de
l’événement et de cet homme, écoutons cette chanson.
Scène 31 Prestation de
Souvenirs d’un vieillard (Deux
couplets et refrain) [Peut-être, montrer à l’écran un segment de la
prestation de Louis-Jacques Beaulieu en 1991.]
Souvenirs d’un vieillard Petits enfants jouez dans la prairie. Trop tôt hélas vous verserez des pleurs. |
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# 3780
1er juillet 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici les scènes 32 et 33 :
Scène 32
Saint-Mathieu en images
[Lecteur]
Les paysages de Saint-Mathieu-de-Rioux sont magnifiques. Ils viennent
embellir la vie des gens qui y habitent. Regardons cinq paysages.
[Pour chaque paysage, le lecteur indique le titre, le lieu, la date et
l’auteur de la photo.]
Scène 33
Les lacs de Saint-Mathieu
[Lecteur]
Le sol de Saint-Mathieu-de-Rioux est parsemé de monts et de montagnes.
Ce n’est pas très bon pour l’agriculture, mais c’est un plus pour le
tourisme. Cela génère des paysages magnifiques et sert de base à de
nombreuses activités. On trouve aussi à Saint-Mathieu de nombreux plans
d’eau qui permettent la pêche et les activités nautiques. Parmi ces
plans d’eau, on retrouve 16 lacs qui coulent paisiblement sur le
territoire.
[Des jeunes portent des pancartes montrant le nom des lacs. Par exemple,
ils ont tous une canne à pêche. Pour les trois premiers, le porteur
récite le texte. Pour les autres, le porteur dit : Je suis le lac… Des
photos des lacs pourraient être montrées.]
Lac Saint-Mathieu
Je suis le lac Saint-Mathieu,
De loin, le plus prestigieux.
Autour de moi, plus de 300 chalets
Améliorent mon cachet.
Petit lac Saint-Mathieu
Je suis le petit lac Saint-Mathieu
Qui, de son voisin, est moins populeux.
J’ai, pour moi, le coq du clocher
Qui, en tout temps, sait me consoler.
Grand lac Neigette
Je suis le Grand lac Neigette
Qui vit parmi les épinettes.
Du sud au nord, je me déleste
Dans la rivière du Sud-Ouest.
Je suis toujours accompagné
De deux amis bien-aimés
Le Petit lac Neigette
Et le Deuxième lac Neigette.
Je suis le lac du Quatrième.
Je suis le lac du Cinquième.
Je suis le lac Alarie.
Je suis le lac des Prairies.
Je suis le lac Maximien.
Je suis le lac Olivier.
Je suis le lac Pigeon.
Je suis le lac Vaillancourt.
Je suis le lac Voisine.
Je suis le Petit lac sur la Montagne.
Je suis le Petit lac Vaseux.
[En
chœur]
Nous sommes heureux que nos eaux coulent dans votre belle paroisse.
Venez nous visiter. |
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#
3785
2 juillet 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici les
scènes 34, 35 et 36 :
Scène 34
Le tourisme
[Lecteur]
Depuis plus de 60 ans, grâce à ses
lacs et à la nature en partie montagneuse, Saint-Mathieu-de-Rioux crée
des offres touristiques plutôt nombreuses. En cela, elle est supportée
par la MRC des Basques et par les paroisses qui la composent. Les autres
paroisses envient avec raison nos sites touristiques pour une petite
municipalité rurale. Voici les principaux sites :
[À mesure, des jeunes apparaissent sur la scène en portant des
pancartes contenant le nom et en récitant le texte.
On montre des photos ou des images animées.]
Le centre de ski
Je suis le centre de ski situé au
Mont Saint-Mathieu. Mon histoire a commencé en 1969. Au cours des ans,
des Mathéens ont consacré beaucoup d’énergie pour me rendre viable. Plus
je voyais des culbutes de toute nature dans la neige, plus le nombre de
mes pentes augmentait. Au cours des ans, je me suis diversifié pour
devenir un Centre de plein air qui comprend des sentiers de randonnées
et des pistes cyclables.
Le golf
Je suis un terrain de golf qui
existe depuis 1992. Je suis situé à flanc de montagnes dans les vallons
du rang 3 Ouest avec une vue panoramique sur le lac Saint-Mathieu. Au
début, je m’appelais Golf Appalaches. Depuis 2015, j’appartiens à la
municipalité et je suis le Golf du
Parc du Mont-Saint-Mathieu. Si l’hiver, l’attraction est le centre
de ski, l’été c’est à mon tour de recevoir des visiteurs venant de
partout pour parcourir mes neuf trous.
Le camping KOA Bas-Saint-Laurent
Je suis le
premier et le seul camping 5 étoiles de l'Est du Québec. J’offre plus de
170 emplacements et je suis doté d’une salle multifonctionnelle qui peut
accueillir jusqu’à 200 personnes. Je suis situé à la Pointe du lac
Saint-Mathieu, tout près du Centre de ski, en face d’un Islet qui attire
les regards comme un aimant. Pas très loin, un autre camping opère :
c’est le Camping Saint-Mathieu avec sa soixantaine d’emplacements.
Le vignoble
Je suis le vignoble
Le Domaine du Lac qui est en
opération depuis 2006. Ma plantation est en partie sur la terre
défrichée par le premier colon, Michel Jean. Mes 10 000 plants de vigne
produisent de façon artisanale du vin rouge et du vin blanc. Une maison
rustique accueille les gens pour goûter au vin, en faire provision ou
encore s’initier à sa fabrication. Je suis l’un des deux seuls vignobles
du Bas-Saint-Laurent.
Les sucreries
Je suis la sucrerie de [nom du
propriétaire]. Je suis la plus importante de la paroisse avec mes
[nombre] entailles. Nous sommes encore une vingtaine de sucreries qui,
chaque printemps, sommes heureuses de vous accueillir et de vous sucrer
le bec, tout en respectant une belle tradition. Nos érables endurent un
léger picotement quand on insère le chalumeau pour les entailler, mais
elles le font pour vous. Au début, nous voyions des chevaux, mais ils
sont disparus. Nous disposons maintenant d’un outillage moderne. Venez
nous visiter chaque printemps.
[Lecteur]
La chanson populaire,
Mon beau sapin, a été
légèrement modifiée pour rendre hommage à nos érables qui nous servent
si bien.
Scène 35 Prestation de Mon bel érable.
Mon bel érable,
Depuis des
millénaires.
Scène 36
[Lecteur] Partie optionnelle
Saint-Mathieu-de-Rioux est reconnue pour ses érablières. Goûtons
ensemble les produits de l’érable. Des bonbons d’érable ont été préparés
pour vous par des artisans d’ici.
[Certains participants du spectacle distribuent des bonbons d’érable dans la foule.] |
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# 3790
3 juillet 2017
Projet d’un spectacle historique
Voici les scènes 37 à 40 :
Scène 37
150e anniversaire de la paroisse
2016
[Lecteur]
En 2016, Saint-Mathieu-de-Rioux a fêté le 150e anniversaire.
Le comité organisateur a prévu 36 activités dont la très grande majorité
ont été une réussite totale. Revoyons certaines images de cette année
mémorable.
[Selon les images choisies, un texte pourra être ajouté.]
Scène 38
Hymne à Saint-Mathieu-de-Rioux
[Lecteur]
Le spectacle tire à sa fin. Il nous reste à montrer notre amour envers
ce beau coin de pays qu’est notre paroisse bénie des dieux. Écoutons
l’hymne à Saint-Mathieu-de-Rioux.
Scène 39
[Prestation]
Je t’aime Saint-Mathieu-de-Rioux
Je t’aime Saint-Mathieu-de-Rioux
Toi comblée de nombreux atouts.
J’aime ton village perché
Qui semble raconter
L’histoire du passé.
Je t’aime Saint-Mathieu-de-Rioux
Toi comblée de nombreux atouts.
J’aime ton église de pierres
Plus que séculaire
Qui invite à la prière.
Je t’aime Saint-Mathieu-de-Rioux
Toi comblée de nombreux atouts.
J’aime du Sacré-Cœur
Ton monument songeur
Regardant passer les voyageurs.
Je t’aime Saint-Mathieu-de-Rioux
Toi comblée de nombreux atouts.
J’aime ton patrimoine bâti
Qui, avec le temps, se rafraîchit
Sans perdre tout son esprit.
Je t’aime Saint-Mathieu-de-Rioux
Toi comblée de nombreux atouts.
J’aime tes terres ancestrales
Et tes allures patrimoniales
Dans cette paroisse originale.
Je t’aime Saint-Mathieu-de-Rioux
Toi comblée de nombreux atouts.
J’aime tes érables
Plus que respectables
Qui sont infatigables.
Je t’aime Saint-Mathieu-de-Rioux
Toi comblée de nombreux atouts.
J’aime ton lac Saint-Mathieu
Et son petit frère envieux
Qui attirent touristes de tout lieu.
Je t’aime Saint-Mathieu-de-Rioux
Toi comblée de nombreux atouts.
J’aime tes attraits touristiques
Créés par des gens dynamiques
Et pleins d’idées stratégiques.
Je t’aime Saint-Mathieu-de-Rioux
Toi comblée de nombreux atouts.
Scène 40
[Les participants au spectacle se présentent sur la scène et disent en
chœur le texte suivant. Par la suite, ils font le salut traditionnel.]
Merci Mathéens, Mathéennes et amis de la paroisse d’avoir assisté à ce
spectacle. Soyons fiers de nos ancêtres et de notre coin de pays que la
nature a doté de paysages si magnifiques et où la vie est si agréable.
Merci beaucoup.
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