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Les charleries

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Ce blogue contient des souvenirs, des anecdotes, des opinions, de la fiction, des bribes d’histoire, des récréations et des documents d’archives.

Charles-É. Jean

Saint-Mathieu-de-Rioux

# 1255             26 novembre 2014

Cantate du centenaire

Lors du centenaire de Saint-Mathieu-de-Rioux en 1966, Sœur Rollande Girard de la communauté des religieuses du Saint-Rosaire a composé une cantate sur l’air de Carillon de fête. Voici cette cantate :

 

I

J’aime du carillon,

entendre la chanson.

J’aime le tintement de la simple clochette,

Et j’aime du bourdon

la plus grave façon ;

J’aime ces messagers de bonheur et de fête.

Mais la cloche est aussi le merveilleux appel

Emporté par les vents aux confins de la terre ;

Invite au souvenir, à la joie, aux prières,

C’est un appel touchant qui nous tombe du ciel.

 

Chœur

Le carillon – écho de notre Histoire –

Égrène au loin, sa joyeuse chanson

Pour rappeler un siècle plein de gloire,

Un long passé dont voici la moisson.

Petite cloche au bourdon grandiose,

Ton chant nous vient alors plus empressé ;

Ton carillon vibre en apothéose

Pour mieux fêter un Centenaire aimé !

 

II

Cloche, tu sais vibrer

Au souffle du passé,

Aux vents de l’avenir, dans le ton du concile !

Le rajeunissement

– Jeunesse de cent ans –

Dans un joli duo, chantent nos chefs de file.

La cloche exalte encore nos prêtres vénérés,

Nos ancêtres bénis et toute la famille.

C’est la fraternité, le bonheur qui scintille,

C’est un beau CENTENAIRE !

O carillon, sonnez !

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# 1220             19 novembre 2014

Camping à Saint-Mathieu

Saint-Mathieu se démarque de plus en plus par ses infrastructures touristiques. Les anciens de cette paroisse seront ravis d’apprendre que le site de camping progresse de façon importante et permet aux nombreux visiteurs des séjours agréables près du lac Saint-Mathieu. Voici un texte publié sur le site web du Centre local de développement des Basques publié le 30 octobre 2014 :

 

« Le Camping KOA Bas-Saint-Laurent, situé à Saint-Mathieu-de-Rioux, vient d’obtenir la classification cinq étoiles de Camping Québec.

 

C’est l’aboutissement de plusieurs années de travaux et d’aménagements pour le président de l’entreprise, Thomas Gagnon. « Il a fallu cinq ans de travail acharné pour passer de deux à cinq étoiles. Notre camping devient ainsi le premier et le seul à obtenir ce statut parmi les 130 campings que compte l’Est du Québec. »

 

En 2014, Camping Koa Bas-Saint-Laurent a investi dans la construction d’une aire de jeux, d’une piscine chauffée, d’une pataugeoire, spa, jeux d’eau chauffée, salle des campeurs avec terrasse, équipements d’exercice et jeux intérieurs. Ces équipements s’ajoutent à la trampoline géante qui était déjà en place. De plus, le camping dispose d’une plage de sable fin sur les berges du lac Saint-Mathieu. Ces infrastructures peuvent être utilisées gratuitement par les campeurs. De plus, en 2015, elles seront accessibles pour un coût journalier aux touristes de passage et aux gens de la région.

 

Camping Koa Bas-Saint-Laurent a triplé son chiffre d’affaires au cours des deux dernières années et il a connu une excellente saison 2014. De nouveaux sites seront ajoutés pour l’été prochain, faisant passer la capacité d’accueil à 170 emplacements.

 

Le camping peut accueillir des tentes, tentes-roulottes et véhicules récréatifs de toutes dimensions. La location de chalets donnant directement sur le lac est également offerte. Le camping est franchisé KOA, la plus importante bannière de campings au monde. » (Fin du texte cité. Source : Thérèse Martin, Le journal L’Avantage)

 

Espérons que ces renseignements inciteront certains anciens de Saint-Mathieu à aller séjourner à ce camping pendant l’été 2015. Le Camping KOA Bas-Saint-Laurent a son propre site web

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# 1180             11 novembre 2014

Le grès à Saint-Mathieu

Le 2 juin 2013, Info Dimanche, un hebdomadaire de Rivière-du-Loup, publiait, sous la signature d’Hugues Albert, un texte sur une nouvelle entreprise à Saint-Mathieu-de-Rioux. Je me permets de reproduire ce texte.

 

« L’entreprise Les Grès Saint-Mathieu Inc. devrait connaître un très bel essor au cours des prochaines années, selon son promoteur, propriétaire et principal exploitant, Robert Paquette. « Après plus de 10 ans de recherches et d’explorations, nous entamons une nouvelle phase sur des bases solides et prometteuses » indique l’homme d’affaires originaire de Saint-Jérôme, dans les Laurentides. Et qui dit développement dit création de nouveaux emplois.


C’est en 2003 que ce tailleur de pierre professionnel s’est pointé dans cette municipalité des Basques afin d’y explorer le potentiel d’extraction du grès rouge présent sur le Mont Saint-Mathieu. Il relate qu’en 2001, le ministère des Ressources naturelles du Québec a réalisé une étude sur les pierres ornementales commercialisables depuis Forillon jusqu’à Sherbrooke. Ces recherches ont permis de découvrir sur le sommet du site un énorme gisement de grès rouge qui, selon toute vraisemblance, sera pratiquement inépuisable. Le volume en est de neuf kilomètres de longueur par deux kilomètres de largeur et 900 mètres de profondeur.


Au fil des étés passés sur le terrain, M. Paquette dit s’être taillé une part de marché importante au niveau de l’exportation aux États-Unis. « Des firmes de transformation viennent maintenant s’approvisionner des grès basques, qui proviennent de la même formation géologique que le grès d’Écosse et qui servent actuellement de pierres de remplacement pour la restauration de bâtiments. »


Au cours de l’été 2012, trois employés ont travaillé à temps plein dans la carrière. L’entrepreneur ajoute que ce nombre devrait augmenter sensiblement d’ici peu. L’entreprise a aussi reçu l’aide du CLD des Basques et elle souhaite maintenant développer le marché local dans le but d’offrir des produits de revêtement, d’aménagement paysager et de pierre ornementale. Les grès extraits offrent une belle variété de couleurs et d’aspects.


L’homme d’affaires tient à mentionner que sans l’appui inconditionnel à la sous-traitance de Jean-Claude Vaillancourt et son fils Sébastien, de l’entreprise locale J. P. Vaillancourt, il aurait été extrêmement difficile d’élever ce projet à ce niveau.

 

Robert Paquette précise que son seul compétiteur vient d’Écosse. En 2004, il a restauré l’immeuble centenaire de la Banque de Montréal dans le Vieux-Montréal. En 2009, c’était au tour de l’hôtel de ville de Rochester dans l’État de New York d’être recouverte de pierres de grès rouge de Saint-Mathieu. L’an dernier, on a procédé à la restauration de résidences sur le site de l’université de Milwaukee dans le Wisconsin. Ce seul client a nécessité 65 chargements de 32 tonnes sur camions remorques.


Présentement, Les Grès Saint-Mathieu détient un bail d’extraction exclusif (BEX) sur 100 hectares, c’est-à-dire que tout le sous-sol lui appartient. L’entreprise est autonome pour ce qui est de l’extraction et de la première transformation du produit brut. Elle ne l’est pas encore pour le produit fini, sa prochaine étape de développement.


« Nous voulons développer la pierre d’aménagement paysager, c’est-à-dire pour la confection de trottoirs, murets et marches naturelles. »


L’année 2013 sera difficile pour la pierre ornementale d’aménagement paysager, prévoit Robert Paquette, qui désire développer son marché sur la côte est américaine, le Québec, l’Ontario et les Maritimes. « Une situation qui comporte des inconvénients mais aussi des avantages car il est possible d’acheter de la machinerie de qualité à bas prix, pour la transformation de la pierre notamment. »


Si les choses vont tel qu’il l’anticipe, avec l’achat prochain d’une presse à guillotine à ciel ouvert, l’équipe d’extraction passera à 10 travailleurs. En 2014, il compte réaliser le projet d’établissement d’une usine de transformation qui fournirait de l’embauche à cinq autres personnes. Il est à la recherche d’équipements usagés aux États-Unis et en Europe afin de bien meubler cette usine qui opérerait 12 mois par année. » (Fin du texte cité)

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# 1135             1 novembre 2014

Quiz sur Saint-Mathieu

Je vous présente 10 petites questions à choix multiples sur Saint-Mathieu-de-Rioux. Les gens qui ont vécu dans cette paroisse un temps plus ou moins long seront en mesure de mesurer l’état de leurs souvenirs ou de leurs connaissances. Les réponses sont données à la fin.

 

1. Comment appelle-t-on la municipalité située au sud de Saint-Mathieu ?

a) Saint-Simon            b) Lac-Boisbouscache            c) Saint-Eugène          d) Trois-Pistoles

 

2. Qui fut le premier maire de Saint-Mathieu ?

a) Onésime Dionne     b) Jean Drapeau          c) Joseph Bélanger     d) Alfred Belzile

 

3. Qui fut le premier curé résident de Saint-Mathieu ?

a) Antoine Chouinard                        b) Rodrigue Roy        c) Gérard Cayouette   d) Joseph Gauvin

 

4. Quelle épidémie a frappé Saint-Mathieu en 1911 ?

a) Grippe espagnole               b) Grippe asiatique     c) Ébola          d) Choléra

 

5. En quelle année fut fêté le centenaire de  Saint-Mathieu ?

a) 1996            b) 1916           c) 1930            d) 1966

 

6. Qui fut le premier défricheur de Saint-Mathieu ?

a) Élie Dionne            b) Charles-Eugène Parent      c) Michel Jean            d) Georges Caron

 

7. En quelle année y a-t-il eu le plus de naissances à Saint-Mathieu ?

a) 2013            b) 1850           c) 1880            d) 1941

 

8. En quelle année y a-t-il eu le plus de mariages à Saint-Mathieu ?

a) 1961            b) 2014           c) 1880            d) 1932

 

9. En 1937, combien d’érablières étaient exploitées à Saint-Mathieu ?

a) 12                b) 50               c) 100              d) 8

 

10. Quel fut le produit industriel le plus important à Saint-Mathieu au 20e siècle ?

a) Sciage de bois        b) Charbon de bois                 c) Boîtes à beurre       d) Meubles

 

Réponses

1b. Lac-Boisbouscache

2c. Joseph Bélanger

3a. Antoine Chouinard

4d. Choléra

5d. 1966

6c. Michel Jean

7c. 1880 (61 naissances)

8a. 1961 (17 mariages)

9b. 50 érablières

10c. Boîtes à beurre 

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# 1100             25 octobre 2014

L’artisanat à Saint-Mathieu

Dans les années 1930, à Saint-Mathieu-de-Rioux, l’artisanat était un moyen de subsistance. On parlait alors d’arts domestiques qui étaient l’apanage des femmes.

 

En 1938, le ministère des Affaires municipales, de l’industrie et du Commerce a publié le rapport d’un inventaire des ressources naturelles et industrielles (section artisanat) du comté municipal de Rimouski. On y donnait des renseignements sur Saint-Mathieu-de-Rioux qui était alors une paroisse de ce comté.

 

On apprend qu’en 1937 le Cercle des fermières de Saint-Mathieu-de-Rioux comptait 94 membres et que ce regroupement a moyennement aidé les arts domestiques dans cette paroisse où il y avait 136 familles et 84 cultivateurs.

 

On y écrit : « Saint-Mathieu est un très joli village construit sur les bords du lac du même nom. La population, qui semble heureuse et intelligente, s’adonne beaucoup aux arts domestiques.

 

Le Cercle des Fermières est devenu une section de l’U.C.F (Union catholique des fermières) et la contribution a été baissée à 50 sous. Les ouvrières souffrent de manque de connaissances techniques et seraient heureuses qu’on leur donnât d’autres cours, car l’unique qu’elles aient eu leur fut donné en 1931. (NDLR. sous l’instigation de l’abbé Joseph Gauvin, nouveau curé de la paroisse et ancien directeur de l’École d’agriculture de Rimouski)

 

Les matières premières sont la laine, le lin et le coton.

 

Laine

On compte 1000 moutons. La laine est cardée à Saint-Jean-de-Dieu, l’Isle-Verte, Trois-Pistoles et Saint-Pascal. Elle revient totalement dans la localité et suffit aux besoins. Elle sert à confectionner des couvertures, des étoffes, des tricots, des vêtements et des tapis.

 

Le lin

Une dizaine de familles pratiquent encore cette culture et environ trois acres y sont affectées. Il y a une couple d’années, certaines ouvrières en ont acheté environ 25 livres de la Coopérative de Beaujeu (près de Saint-Polycarpe). Elles confectionnent des essuie-mains, des serviettes et des nappes.

 

Le coton

Les artisanes achètent de 500 à 900 livres de coton dans les magasins locaux à 55 et 70 sous la livre. Les sacs d’avoine sont aussi utilisés pour faire des catalognes, des tapis, des draps ou des couvertures de flanelle (flanalette) et des robes.

 

La main d’œuvre

110 familles filent sur environ 100 rouets et une cinquantaine tissent. Sauf 5 ou 6 qui travaillent pour des voisines, ces ouvrières s’occupent surtout des besoins de la maison. 125 font du tricot pour la moitié de leurs besoins.

 

Les produits

Sur les 125 familles qui s’adonnent à l’artisanat,

100 % font du tricot.

80 % font du tapis tressé ou crocheté.

40 % font de la catalogne.

35 % font des tissus croisés.

35 % font des étoffes pure laine.

20 % font des travaux au crochet.

20 % font de la broderie.

5 % font des tissus frappés.

4 % font de la toile.

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# 1055             16 octobre 2014

Les livres sur Saint-Mathieu

Peu de livres ont été écrits sur Saint-Mathieu-de-Rioux. Le premier a été l’Album-souvenir du centenaire en 1966 dont j’ai eu l’honneur d’être l’auteur principal et le réalisateur. Il a été tiré à 1000 exemplaires qui se sont envolés rapidement.

 

Il y eut le livre d’Hélène Chénard intitulé Naissances, décès et mariages de la paroisse de St-Mathieu 1858-1985. C’est un ouvrage de 428 pages qui contient une multitude d’informations sur les chefs de famille de cette paroisse et de leurs enfants. Comme les registres de Saint-Mathieu ont été ouverts en 1866, plusieurs actes civils ou religieux sont attribués à Saint-Simon avant cette date même si les personnes demeuraient sur le territoire de Saint-Mathieu.

 

Après les fêtes du centenaire en 1966, Mgr Charles-Eugène Parent a écrit un livre intitulé Échos du centenaire de la paroisse de Saint-Mathieu. La première partie raconte les événements de la fête. La seconde partie présente la généalogie de la famille Louis Parent et contient les allocutions de Mgr Parent lors de son ordination et de sa consécration épiscopale, de même que celle de de son frère Léonard Parent lors de son ordination.

 

Maurice St-Pierre et Daniel Côté, en 1994, ont fait un travail remarquable en compilant les naissances et les décès dans un premier ouvrage intitulé Répertoire des naissances et baptêmes de Saint-Mathieu et de Saint-Simon, de même que dans un second intitulé Répertoire des décès et sépultures de Saint-Eugène, Saint-Fabien, Saint-Mathieu et Saint-Simon.

 

À cette liste, il faut ajouter l’ouvrage fortement documenté de Julienne Jean publié en 2008 dont le titre est Michel Jean, 1er colon de Saint-Mathieu-de-Rioux. Même si ce livre de 400 pages ne traite pas spécifiquement de Saint-Mathieu, on y retrouve plusieurs familles Jean ou familles collatérales qui ont vécu dans cette paroisse.

 

Souhaitons que d’autres personnes prennent la plume pour raconter la petite histoire de Saint-Mathieu qui a un cachet particulier et qui peut être considérée comme unique si on admet que toutes les paroisses ont leur identité propre. Qu’on le veuille ou non, chaque jour l’histoire évolue. Les gens qui ont adopté Saint-Mathieu pourraient très bien raconter leur vécu teinté de la tradition d’une paroisse qui est née en 1830 et qui a 184 années d’existence.

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# 1005             6 octobre 2014

Portrait des habitants

En 1938, l'Office de recherches économiques du Québec a publié le rapport d’un inventaire des ressources naturelles et industrielles du comté municipal de Rimouski. On y donnait beaucoup de renseignements sur Saint-Mathieu-de-Rioux qui était alors une paroisse de ce comté. On y retrouve des renseignements sur la population. Voici ce que l’auteur du rapport écrit :

 

« Mouvement démographique depuis 1931

Les bornes de la paroisse religieuse sont marquées par celles de 1a municipalité civile. La population de 1a municipalité de St-Mathieu était de 858 âmes en 1931, d'après le dernier recensement fédéral. Or la population actuelle (en 1937), d'après le chiffre fourni par l'administration municipale, est de 1022 habitants. Il y a donc une augmentation de 164 âmes, augmentation inférieure à celle que donnerait l'accroissement naturel. En effet, si l'on tient compte des naissances et des décès depuis 1931, la population actuelle serait de 1063 âmes. On conclut qu'il y a eu une émigration nette de 41 âmes.

 

Occupation du sol

Avec l’aide de l'administration municipale, nous avons relevé dans Saint-Mathieu 100 propriétaires de fermes, 45 propriétaires de lots boisés et 5 locataires de fermes. On compte en outre une quarantaine de propriétaires de maisons sur emplacements. Le nombre de propriétaires domiciliés s'estime à 131 alors que celui des propriétaires non domiciliés se chiffre par 54.

 

Nous avons signalé un peu plus haut une émigration de 41 âmes depuis 1931. Si les conditions économiques demeurent telles qu'elles sont actuellement, ce mouvement d'émigration continuera à augmenter en rapport avec l'accroissement naturel car la colonisation est arrêtée par 1es propriétés de la Brown Corporation. Cette dernière détient en effet dans la municipalité une superficie de 10 297 arpents (8581 acres). Cette étendue est en grande partie constituée par des terrains qui seraient très propices à 1a culture et sur lesquels on pourrait établir une quarantaine de familles. Il y aurait certainement lieu de considérer l'ouverture de la colonisation des terrains cultivables détenus par la Compagnie. Quant aux autres comprenant les terrains non cultivables et quelques bons morceaux colonisables mais isolés, ils pourraient être constitués en réserves forestières.

 

Modes de vie

La municipalité compte 96 cultivateurs qui vivent de l'exploitation de leurs terres. Ce sont en grande partie des chefs de familles. Il y a cependant quelques cultivateurs célibataires.

 

On relève une quinzaine de familles de journaliers tirant leur subsistance surtout de l'industrie forestière (travail aux chantiers et dans les scieries). La paroisse ne compte actuellement aucun chômeur. On relève 8 artisans dont 4 menuisiers, 1 forgeron, 2 cordonniers et 1 boucher. Tous ces artisans possèdent un atelier dans lequel ils travaillent pour leur propre compte.

 

Quatre familles vivent du commerce de détail. Dans les autres occupations, signalons 1 camionneur et quelques petits industriels. On relève dans St-Mathieu une dizaine de petites industries employant au total près d'une centaine d'hommes pendant des périodes de temps très variables.

 

Pour ce qui a trait au travail féminin, nous n'avons à signaler que six jeunes filles employées comme institutrices. Le service domestique ne semble pas attirer la main-d'œuvre féminine. Les jeunes filles préfèrent en général demeurer et travailler dans leurs familles.

 

Notons en outre que la municipalité compte 8 rentiers. » (Fin du texte cité)

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# 970               29 septembre 2014

Municipalité vs paroisse

Saint-Mathieu-de-Rioux est, officiellement sous son aspect civil, une paroisse tandis que, par exemple, Saint-Médard et Saint-Jean-de-Dieu sont des municipalités et que Métis-sur-mer avec ses 606 habitants est une ville. Dans la pratique, on parle de municipalité de paroisse pour Saint-Mathieu.

 

Lors de son érection canonique le 8 mars 1858, la paroisse a été érigée par l’évêque de Québec sous le nom de « St. Matthieu de Rioux ». Lors de son érection civile le 18 août 1865, elle reçut le vocable de « Paroisse de Saint Matthieu de Rioux », toujours avec deux T. (The Canada Gazette, 26 août 1865)

 

À l’ouverture du bureau de poste en 1868, on a opté pour la forme abrégée « Saint-Mathieu » avec un seul T.

 

Le 15 mars 1969, le toponyme « Paroisse de Saint Matthieu de Rioux » est devenu « Paroisse de Saint-Mathieu-de-Rioux ». (Gazette officielle du Québec, 15 mars 1969)

 

Cette paroisse fut longtemps connue comme Saint-Mathieu de Rimouski. Au provincial, elle appartenait au comté de Rimouski. Aujourd’hui, elle fait partie de la municipalité régionale de comté de Les Basques, située dans la région administrative du Bas-Saint-Laurent. Elle appartient à la circonscription électorale de Rivière-du-Loup-Témiscouata.

 

La superficie totale est de 117,03 kilomètres carrés. La superficie terrestre est de 109,67 kilomètres carrés. En 2014, on y compte 666 habitants. Il y a donc 6,1 habitants par kilomètre carré.

 

Le gentilé qui désigne les habitants de Saint-Mathieu est « mathéen » et « mathéenne ». Ce gentilé a fait l’objet d’une résolution du conseil municipal.

 

Saint-Mathieu aurait pu s’agrandir vers le sud ou encore il y aurait pu y avoir une autre paroisse au sud si le Gouvernement n’avait pas vendu le territoire du Lac-Boisbouscache à des intérêts privés, soit la Brown Corporation qui en a fait sa réserve forestière.

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# 920               19 septembre 2014

Les produits de l’érable

En 1938, l'Office de recherches économiques du Québec a publié le rapport d’un inventaire des ressources naturelles et industrielles du comté municipal de Rimouski. On y donnait beaucoup de renseignements sur Saint-Mathieu-de-Rioux qui était alors une paroisse de ce comté. La situation des érablières en 1937 est décrite ainsi :

 

« On ne relève dans tout le comté (de Rimouski) que 175 érablières dont 135 dans Saint-Simon, Saint-Mathieu et Saint-Fabien. On peut donc dire que, sauf dans ces trois municipalités, l'industrie du sucre et du sirop d'érable compte pour très peu dans l'économie générale du comté. La production totale du sucre on 1937 fut de quelque 100 000 livres et celle du sirop d'environ 2 000 gallons. Les revenus moyens des érablières varient de 35 $ à 100 $.

 

Cette industrie se pratique en général d'une façon plutôt rudimentaire car l'argent qu'elle procure sert à améliorer d'autres départements de la ferme et, de la sorte, les exploitants ne peuvent pas moderniser leurs procédés d'exploitation en renouvelant leur outillage. Des produits ainsi fabriqués avec un outillage peu perfectionné ne commandent pas un gros prix ; le sirop se vend habituellement 1,25 $ le gallon, alors que le prix du sucre est de 0,10 $ et 0,11$ la livre. » (Fin du texte cité)

 

Un peu plus loin, dans le même rapport, l’auteur traite plus spécifiquement des érablières de Saint-Mathieu. Il écrit :

 

« Saint-Mathieu possède 50 érablières en exploitation. Notons qu'aucune érablière n'a été coupée (déboisée) depuis 5 ans. Cette industrie n'est pas rémunératrice comme elle devrait l’être ici, pour la raison principale que les exploitants manquent d'outillage.

 

On estime qu'en 1937 on a fabriqué à peu près 50 000 livres de sucre dans la municipalité. Environ la moitié de cette production fut vendue dans la région alors que l'autre moitié a servi à 1a consommation domestique.

 

La vente du sucre d'érable a rapporté en moyenne 50 $ par érablière. » (Fin du texte cité)

 

D’après les chiffres donnés, en 1937, Saint-Mathieu comptait près de 30 % de toutes les érablières du comté de Rimouski. Elle produisait 50 % du sucre pour le comté. Nous avions la chance d’en avoir une sur la terre de la famille. Elle était située au nord et jouxtait celle du cultivateur du rang 4.

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# 872               9 septembre 2014

Culture et pâturage en 1937

En 1938, l'Office de Recherches économiques du Québec a publié le rapport d’un inventaire des ressources naturelles et industrielles du comté municipal de Rimouski. On y donnait beaucoup de renseignements sur Saint-Mathieu-de-Rioux qui était alors une paroisse de ce comté.

 

J’ai tiré de ce rapport les données qui concernent l’étendue des cultures et des pâturages dans la paroisse de Saint-Mathieu en 1937. On y constate que 10 011 acres sont cultivées, ce qui correspond à 40,5 kilomètres carrés. En d’autres mots, c’est comme si on cultivait un vaste terrain de 4 kilomètres sur 10 kilomètres. Le territoire terrestre de Saint-Mathieu-de-Rioux est de 109,67 kilomètres carrés. C’est donc 37 % de la superficie totale qui était cultivée.

 

Les pâturages, des espaces où les animaux herbivores comme les vaches se nourrissent de plantes principalement d’herbe, couvrent la plus grande superficie, soit 4000 acres : ce qui correspond approximativement à 16 kilomètres carrés, soit 40 % de la surface cultivée. Un kilomètre carré équivaut à 248 acres.

 

Les cultures occupent 60 % de la superficie cultivée et se répartissent ainsi :

 

1. Le foin (mil et trèfle) : 3761 acres

Le foin est cultivé tout l'abord en fonction de l’alimentation des animaux : vaches, moutons, chevaux. Il est parfois vendu pour les chantiers.

 

2. L’avoine : 1446 acres

Cette graminée est destinée en très grande partie à l'alimentation des animaux surtout sous forme de mouture. Une faible partie sert au paiement de la dîme en nature.

 

3. Le blé : 200 acres

Le blé est transformé en farine pour la consommation humaine.

 

4. Les pommes de terre : 200 acres

Elles sont produites pour la consommation humaine et même pour les porcs. Peu de cultivateurs en vendent à l’extérieur.

 

5. L’orge : 150 acres

Cette graminée est destinée en très grande partie à l'alimentation des animaux surtout sous forme de mouture.

 

6. Les grains mélangés : 129 acres

C’est un mélange de blé, d’avoine, d’orge et parfois de pois fourragers. Les grains mélangés sont cultivés en vue de l’engraissement du bétail.

 

7. Les racines fourragères : 50 acres

Elles comprennent les navets, les betteraves et les choux. Elles servent à l’alimentation du bétail laitier surtout pendant l’hiver.

 

8. Le seigle : 25 acres

Le seigle est produit pour l’alimentation des animaux. Cette céréale est cultivée surtout à Saint-Mathieu et à Saint-Simon dans le comté de Rimouski.

 

9. La luzerne : 25 acres

La luzerne est cultivée pour l'alimentation du bétail, soit à l'état frais, soit sèche sous forme de foin. Elle constitue pour les animaux une matière nutritive de beaucoup supérieure au foin ordinaire.

 

10. Autres plantes : 25 acres

On y inclut le maïs fourrager, les fèves et les pois de même que le sarrasin et le lin.

 

Les grains comme l’avoine, le blé, etc. occupaient 20 % de l’espace cultivé. Le battage se faisait à l’automne et en hiver. La paille servait à l’alimentation du bétail pendant l’hiver. On recommandait à l’époque d’introduire, pendant cette saison, une portion verte avec le foin sec pour donner plus de vigueur aux vaches. Mais, peu s’en préoccupaient.

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# 848               3 septembre 2014

Scierie Saint-Mathieu-de-Rioux

Ceci est un texte publié dans le Courrier de Trois-Pistoles, le 25 avril 1988 :

 

« La scierie Saint-Mathieu-de-Rioux entreprendra sous peu son cinquième été de pleine activité. Non pas qu’il s’agisse d’une jeune entreprise puisque l’histoire de cette scierie, longtemps connue sous le nom de Moulin Dionne, remonte jusqu’au début des années 1900.

 

Ayant appartenu à la famille Dionne pendant de nombreuses années, la scierie a brièvement appartenu à l’homme d’affaires Fernand Bois de Lac-des-Aigles avant d’être rachetée, il y a cinq ans, par un groupe d’actionnaires de Saint-Mathieu qui voulaient surtout éviter que l’entreprise diminue ses activités ou ferme carrément ses portes. Depuis cinq ans, la scierie Saint-Mathieu-de-Rioux appartient à un groupe de 49 actionnaires, au nombre desquels on compte les 20 travailleurs de la scierie. M. Simon Plourde, qui est également maire de Saint-Mathieu, est président du groupe d’actionnaires.

 

L’entreprise se spécialise dans le sciage de bois marchand et dans la fabrication de lattes. Elle s’approvisionne auprès de producteurs privés, auprès de la Société d’exploitation des ressources des Basques et, comme ce fut le cas l’an passé, auprès de la Société d’exploitation des ressources de la Neigette. Il s’agit d’un approvisionnement en bois résineux.

 

La production, évaluée à quelques 4 millions de pieds de bois et à une quantité de lattes en un an, est entièrement vendue au consortium Sovebec, à Québec, pour être redistribuée là où se trouve le marché. Ainsi, le bois transformé à Saint-Mathieu se retrouve sur les marchés de la Nouvelle-Écosse, de Toronto et des États-Unis, entre autres.

 

La scierie Saint-Mathieu-de-Rioux est en activité du début du mois de mai jusqu’en novembre ou décembre. Actuellement, de nous confier le président de l’entreprise, M. Simon Plourde, la compagnie étudie la possibilité de diversifier sa production. Il est notamment question d’équiper la scierie pour la transformation du tremble, ce qui éliminerait la production de lattes. Ce projet n’est toutefois qu’à l’étude et aucune décision finale n’a été prise. » (Fin du texte cité)

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# 832               30 août 2014

Un homme de vision

Bernard Vachon est le plus bel exemple d’un citoyen engagé qui est à la fois intellectuel et praticien. Il est un défenseur ardent de la néoruralité. Le texte qui suit est largement inspiré dans la forme et sur le fond d’une note de Monsieur Vachon dans le site Néorurale.ca du 10 janvier 2014 où il relate son implication dans un milieu rural.

 

Monsieur Vachon réside au rang 5 de Saint-Mathieu-de-Rioux depuis 1979. Jusqu’à 1989, avec son épouse et leurs trois fils, ils ont mis sur pied un élevage ovin comprenant 125 brebis. Ils  accomplissaient toutes les tâches agricoles liées à cet élevage : entretien des pâturages et de la machinerie, production du fourrage, gestion du troupeau, mise en marché des agneaux, etc.

 

Parallèlement, Monsieur Vachon était impliqué dans la vie sociale de la communauté de Saint-Mathieu : président de la coopérative agricole, membre du conseil d’administration pour la relance de la scierie, entraîneur d’une équipe de hockey, candidat à la mairie (1987), fondateur du Comité d’aménagement et de la qualité de vie de St-Mathieu.

 

Le comité d’aménagement était composé de jeunes agriculteurs, d’artisans des rangs et de résidents du village, tous des bénévoles. Il a plusieurs réalisations à son actif : tracé d’un circuit de vélo de montagne et courses régionales annuelles, reconstruction des neuf croix de chemin et cérémonies de bénédiction, exposition d’articles religieux anciens, course de « boîtes à savon », fêtes de Noël pour les enfants, soirées musicales, petits concerts, repas communautaires, etc.

 

Une des réalisations marquantes de Bernard Vachon a été de rédiger le premier règlement de zonage, de lotissement et de construction de la municipalité de Saint-Mathieu, dont les orientations et les prescriptions ont été reconnues avant-gardistes par le ministère des Affaires municipales. Ce règlement qui créait entre autres une zone verte à des fins de conservation et d’activités récréotouristiques et une zone de ceinture bleue autour des lacs, a été revu plus tard par la municipalité et la MRC et certaines dispositions ont été modifiées. La rive sud du petit lac St-Mathieu a été exclue de la zone agricole permanente pour fins de construction domiciliaire et ce n’est qu’au printemps 2013 que le conseil municipal a adopté un nouveau règlement de zonage, de lotissement et de construction contenant des normes plus sévères en matière de lotissement et de construction autour des lacs et en bordure des rivières.

 

De 1989 à 2000, le temps passé à St-Mathieu par la famille Vachon a été limité aux fins de semaine et aux vacances d’été. Depuis que Monsieur Vachon a pris sa la retraite de l’UQAM en 2000, avec son épouse, ils vivent, entre six et huit mois par année à leur ferme, Chantemerle, incluant des participations à diverses activités de la communauté.

 

Pendant 35 ans, la ferme Chantemerle a été un véritable laboratoire à ciel ouvert d’observation et d’analyse des transformations économiques et sociales d’une petite communauté rurale d’une région périphérique du Québec. Monsieur Vachon a organisé plusieurs stages de 6 à 10 jours en développement local pour des étudiants de niveaux baccalauréat et maîtrise. Ceux-ci logeaient alors dans des familles de la municipalité et prenaient des repas chez le couple.

 

Monsieur Vachon a sensibilisé les gouvernements à une tendance où de nouvelles personnes occupent les territoires jadis ruraux. Son implication dans la vie de cette municipalité devenue néorurale est exemplaire.

 

Il continue de s’impliquer en écrivant une chronique dans le site Néorurale.ca où il développe en termes simples le concept de néoruralité.

 

Je suis particulièrement touché par les actions de Bernard Vachon du fait que sa ferme est située à quatre maisons de l’endroit où je suis né. J’ai passé plus de 4000 fois devant les dépendances de cette ferme en allant à la petite école.

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# 804               23 août 2014

Familles de 12 enfants

À l’article 657, j’ai donné la liste des couples de Saint-Mathieu-de-Rioux qui ont eu de 14 à 25 enfants et à l’article 735, la liste des couples de 13 enfants. Aujourd’hui, en me basant toujours en grande partie sur les données fournies par Hélène Chénard dans son livre Naissances, décès et mariages de la paroisse de St-Mathieu publié en 1985, je présente les couples qui ont eu 12 enfants.

 

La liste contient uniquement les couples qui ont eu cette progéniture d’un seul mariage. Les parents et les enfants de ces couples ne sont pas tous nés à Saint-Mathieu-de-Rioux ; mais à un moment ou un autre, on les retrouve dans les actes civils ou religieux touchant cette paroisse.  Trente-six couples ont eu 12 enfants. Ils sont classés par période de 20 ans selon la date de leur mariage. Les voici :

 

1841-1860 (3 couples)

Louis Parent et Élizabeth Côté (29 octobre 1844)

Édouard Lagacé et Desanges Bérubé (5 février 1850)

Thomas Vaillancourt et Apolline Jean (22 janvier 1856)

 

1861-1880 (7 couples)

Séverin Dubé et Émélie Bélanger (12 février 1866)

Jean-Baptiste Michaud et Zoé Létourneau (27 novembre 1866)

Jean-Baptiste Dionne et Marguerite Gaudreau (7 mai 1867)

Majorique Rousseau et Marie Lagacé (15 octobre 1872)

François Parent et Emma Dionne (25 novembre 1873)

Léon Gagnon et Angèle Boucher (5 mars 1878)

Joseph Boulanger et Eugénie Rioux (4 février 1879)

 

1881-1900 (6 couples)

Ferdinand Parent et Clarina Devost (15 août 1882)

Narcisse Jean et Caroline Tardif (3 février 1886)

Ferdinand Jean et Wilhelmine Gauvin (3 août 1886)

Édouard Rousseau et Aurélie Chassé (7 février 1888)

Philéas Dubé et Marie Lepage (28 septembre 1892)

Alexandre Voisine et Démerise Lebel (vers 1894)

 

1901-1920 (9 couples)

Adélard D’Auteuil et Elmire Gaudreau (16 juillet 1907)

After Bérubé et Virginie Jean (18 février 1908)

Louis-Gonzague Dionne et Marie Parent (15 mars 1909)

Ferdinand Parent et Édith Pelletier (30 octobre 1911)

Hermel Fournier et Joséphine Thériault (31 mars 1913)

Georges Rousseau et Marie-Rose Boulanger (7 janvier 1919)

Charles-Eugène Boulanger et Clairina Parent (22 juillet 1919)

Charles-Hermel Jean et Éva Rioux (23 août 1920)

Joseph Rioux et Léa Bélanger (21 septembre 1920)

 

1921-1940 (7 couples)

Thomas Ouellet et Marie-Anne Vaillancourt (29 mars 1921)

Cyprien Desjardins et Régina Jean (15 octobre 1923)

Ovide Beaulieu et Aimée Ouellet (30 juin 1924)

Edmond Dionne et Valentine Jean (21 juillet 1926)

Philippe Ouellet et Marie-Anna Parent (1 juillet 1930)

Joseph Viel et Marie-Jeanne Vaillancourt (31 décembre 1935)

Gérard Belzile et Marie-Jeanne Gagnon (27 juillet 1940)

 

1941-1960 (4 couples)

Antonio Fournier et Cécile Bernier (14 septembre 1942)

Omer Thibault et Agnès Rousseau (22 novembre 1944)

Maurice Plourde et Jeanne Ouellet (16 septembre 1950)

Henri Rousseau et Aline Caron (5 mai 1954)

 

J’ai complété le tableau des deux articles cités en ajoutant le nombre de couples ayant eu 12 enfants. On y retrouve le nombre de couples et le total d’enfants par tranche du nombre d’enfants.

Tranche

12

13

14

15

16

17

18

19

25

TOTAL

Couples

36

23

11

12

4

5

3

4

1

99

Total

432

299

154

180

64

85

54

76

25

1369

Au total, ces 99 couples ont eu 1369 enfants : ce qui fait une moyenne de 13,8 enfants par famille. C’est beaucoup, si on considère que, pendant cette période, la moyenne de population de Saint-Mathieu-de-Rioux a été d’environ 900 habitants.

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# 784               18 août 2014

Saint-Mathieu en 1890

Le texte qui suit a été écrit par Arthur Buies en 1890. Il est tiré de son livre : Les comtés de Rimouski, de Matane et de Témiscouata.

 

« Les deux paroisses de Saint-Fabien et de Saint-Simon forment l'extrémité supérieure du comté de Rimouski. En arrière de cette dernière s'étend l'intéressante paroisse de Saint-Mathieu, qui n'est constituée que depuis vingt-quatre ans et qui paraît avoir un bel avenir devant elle, grâce à l'excellence de ses terres, à la beauté de son site, aux importantes carrières de pierre rouge qu'elle renferme, et dont l'exploitation est à peine entamée, grâce enfin à l'admirable lac qui la traverse à peu près dans toute sa longueur, lac depuis nombre d'années célèbre parmi les sportsmen et reconnu comme l'un des plus beaux et l'un des plus poissonneux de la province, (à ce dernier titre, il semble inépuisable), et dont il serait facile de faire une source d'alimentation locale assez profitable pour donner des moyens de subsistance à bon nombre de personnes.

 

Le lac Saint-Mathieu se décharge dans la rivière dite du Sud-Ouest qui se jette dans le fleuve à l'entrée du Bic, après une course extrêmement capricieuse d'environ une vingtaine de milles, navigables sans interruption. Cette paroisse est remarquablement douée au point de vue de la fertilité de ses terres, de sa situation et du caractère particulier de sa physionomie, qui semble toute empreinte de vigueur et d'originalité.

 

Qui a vu le lac Saint-Mathieu en garde longtemps le souvenir. Il est certains traits de physionomie qui, quoique aperçus souvent comme à la dérobée, laissent dans la mémoire une empreinte qui se dessine et s'accentue de plus en plus avec le temps ; le lac Saint-Mathieu est de ceux-là, comme le Témiscouata, comme le Témiscamingue, comme le lac Archambault dans les cantons du nord de Montréal, comme le lac Saint-Jean enfin, pour ne mentionner que les privilégiés. Leur aspect donne à l'esprit et au cœur une jouissance réelle, et quand on ne les a plus sous les yeux, la pensée s'y reporte d'elle-même avec plaisir et l'on aime à les dépeindre pour en ressusciter et en rafraîchir l'image.

 

Malgré tous ces avantages,  la paroisse de Saint-Mathieu n'a pas rapidement progressé ; accusons-en encore ce lamentable fléau de l'émigration qui décime toutes nos campagnes d'un bout à l'autre de la province. Néanmoins, ce fléau tend à diminuer quelque peu dans la paroisse de Saint-Mathieu ; la population s'y élève actuellement à près de mille âmes, mais les jeunes gens, malheureusement, y manifestent un goût de moins en moins prononcé pour la culture ; ils préfèrent le travail des fabriques (usines notamment de la Nouvelle-Angleterre), ils s'en vont au loin et la paroisse, privée ses plus robustes éléments, ne peut que grandir avec lenteur et ne se développe pas en raison de nombreux avantages qu'elle possède. »

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# 756               11 août 2014

Une maladie contagieuse en 1867

Si on se fie aux statistiques, il est permis de croire qu’une maladie contagieuse a touché les habitants de Saint-Mathieu-de-Rioux en 1867. Quelle est cette maladie ? Mes recherches sont demeurées vaines à ce sujet.

 

Il y eut cette année-là 31 décès dans une population d’un peu plus de 800 habitants. Dans les cinq années suivantes, la moyenne fut de 10 décès par année

 

Voici le nombre de décès par mois pour l’année 1867 :

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

0

1

1

1

1

2

Juillet

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

0

1

1

13

7

3

  On remarque qu’en octobre seulement il y eut presque la moitié des décès de l’année. Voici la liste des 23 personnes décédées d’octobre à décembre, leur état de parenté, leur âge et la date du décès par ordre chronologique :

Octobre 1867

Arthémise Bélanger, épouse d’Alfred Théberge, 23 ans, 3 octobre

François Boulanger, époux de Thérèse Caron, 55 ans, 4 octobre

Olivier Carrier, fils de Narcisse Carrier et de Flavie Rousseau, 7 mois, 6 octobre

Zoé Rousseau, fils de Majorique Rousseau et de Desanges Vaillancourt, 9 ans, 6 octobre

Arthémise Rousseau, fille de Joseph Rousseau et de Geneviève Lévesque, 3 ans, 10 octobre

Zoé Boucher, fils d’Octave Boucher et d’Adélaïde Dumont, 7 mois, 13 octobre

Angèle Rousseau, fille de Majorique Rousseau et de Desanges Vaillancourt, 8 ans, 14 octobre

François Rousseau, fils de Majorique Rousseau et de Desanges Vaillancourt, 5 ans, 16 octobre

Elmire Côté, épouse de Louis Rioux, 47 ans, 27 octobre

Ferdinand Lévesque, fils d’Ignace Lévesque et d’Adéline Gagné, 1 an, 28 octobre

Sophie Rousseau, fille de Vital Rousseau et d’Euphrosine Bérubé, 3 ans, 28 octobre

Anonyme Rousseau, enfant de Théophile Rousseau et d’Olympe Bernier, ondoyé le 29 octobre

Eusèbe Marcheterre, fils de Barthélémi Marcheterre et d’Adèle Vaillancourt, 5 ans, 30 octobre

 

Novembre 1867

Marc Boucher, fils d’Octave Boucher et d’Adélaïde Dumont, 2 ans, 8 novembre

Anonyme Deiz, enfant de David Deiz et de Lucie Rousseau, ondoyé le 8 novembre

Caroline Dionne, fille d’Adolphe Dionne et de Léocadie Dubé, 2 ans, 9 novembre

Onésime Lévesque, fils d’André Lévesque et de Delphine Gagné, 4 ans, 13 novembre

Clarina Sergerie, fille de Jean-Baptiste Sergerie et de Césarie Dumont, 1 an, 20 novembre

Marie-Aimée D’Anjou, fille d’Henri D’Anjou et d’Hélène Gagnon, 2 ans, 22 novembre

Délima Théberge, fille d’Alfred Théberge et d’Arthémise Bélanger, 2 mois, 24 novembre

 

Décembre 1867

Ferdinand Brillant, fils de Thomas Brillant et de Célina Bouchard, 1 an, 15 décembre

Damase Pelletier, fils de Thomas Pelletier et d’Adélaïde Gagnon, 1 an, 15 décembre

Aurélie Paradis, fille de Théophile Paradis et de Delvina St-Pierre, 2 ans, 21 décembre

 

Dans cette liste, on retrouve 20 enfants de 9 ans et moins de même que trois adultes de 23, 47 et 55 ans. On notera qu’Octave Boucher qui est mon arrière-grand père a perdu deux enfants de 7 mois et de 2 ans. Majorique Rousseau en a perdu 3 ayant 5, 8 et 9 ans. On retrouve une mère et sa fille : Arthémise Bélanger et Délima Théberge. Arthémise Bélanger était la première épouse de mon arrière-grand-père Alfred Théberge.

 

Il semble évident qu’une maladie contagieuse a frappé la paroisse et que cette maladie touchait principalement les enfants. Toutefois, il ne faut pas conclure que les 23 décès sont tous dus à cette maladie.

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# 735               5 août 2014

Familles de 13 enfants
À l’article 657, j’ai donné la liste des couples de Saint-Mathieu-de-Rioux qui ont eu de 14 à 25 enfants. Toujours en me basant en grande partie sur les données fournies par Hélène Chénard dans son livre Naissances, décès et mariages de la paroisse de St-Mathieu publié en 1985, je présente les couples qui ont eu 13 enfants.

 

La liste contient uniquement les couples qui ont eu cette progéniture d’un seul mariage. Par exemple, Alfred Théberge a épousé Arthémise Bélanger le 24 novembre 1863. Le couple a eu deux enfants. Il a épousé en secondes noces Rose Rousseau le 15 octobre 1878. Le couple a eu 11 enfants. De ces deux mariages, Alfred Théberge a eu 13 enfants ; mais il n’est pas cité ici. Toutefois, ces cas sont quand même rares.

 

Les parents et les enfants de ces couples ne sont pas tous nés à Saint-Mathieu-de-Rioux ; mais à un moment ou un autre, on les retrouve dans les actes civils ou religieux touchant cette paroisse.

 

Vingt-trois couples ont eu 13 enfants. Ils sont classés par période de 20 ans selon la date de leur mariage. Les voici :

1841-1860 (2 couples)

Zacharie Côté et Virginie Lévesque (20 novembre 1855)

Théophile Paradis et Delvina St-Pierre (21 janvier 1865)

 

1861-1880 (2 couples)

Jean-Baptiste Dionne et Aglaé Rioux (26 novembre 1867)

Alphonse Dionne et Adèle Rioux (31 juillet 1877)

 

1881-1900 (8 couples)

Cyrille Jean et Léa Michaud (22 janvier 1884)

Joseph Ouellet et Victoria Bélanger (5 février 1884)

Louis Beaulieu et Marie Jean (8 février 1884)

Cyprien Plourde, marchand, et Symphrose Gauvin (22 juillet 1884)

Cyprien Bélanger et Marie-Louise Boulanger (13 octobre 1885)

Jean-Baptiste Dionne et Exorée Moreau (15 juillet 1890)

Émile Beaulieu et Ernestine Chénard (8 avril 1891)

Philéas Gaudreau et Delphine Dionne (vers 1896)

 

1901-1920 (6 couples)

Ernest Boucher et Marie Lavoie (17 juillet 1903)

Charles Ouellet et Délima Ouellet (10 mai 1909)

Alphonse Bélanger et Marie-Ange Caron (13 janvier 1914)

Narcisse Jean et Marie-Rose Brillant (12 juillet 1915)

Jos-Luc Beaulieu et Yvonne Lagacé (20 juillet 1920)

Étienne Ouellet et Alice Vaillancourt (27 juillet 1920)

 

1921-1940 (3 couples)

Albert Jean et Elmire Rioux, (4 mai 1921)

Arthur Gaudreau et Marie-Ange Ouellet (27 novembre 1929)

Omer Ouellet et Rose-Aimée Ouellet (16 mai 1934)

 

1941-1960 (2 couples)

Mathieu Beaulieu et Aline Belzile (6 mai 1944)

Léonard Dionne et Béatrice Lavoie (15 novembre 1947)

J’ai complété le tableau de l’article 657 en ajoutant le nombre de couples ayant eu 13 enfants. On y retrouve le nombre de couples et le total d’enfants par tranche du nombre d’enfants.

Tranche

13

14

15

16

17

18

19

25

TOTAL

Couples

23

11

12

4

5

3

4

1

63

Total

299

154

180

64

85

54

76

25

937

Au total, ces 63 couples ont eu 937 enfants : ce qui fait une moyenne de 14,9 enfants par famille. C’est énorme, si on considère que, pendant ce temps, la moyenne de population de Saint-Mathieu-de-Rioux a été d’environ 900 habitants.

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# 714               29 juillet 2014

Mouvements de population

La population de Saint-Mathieu-de-Rioux a subi des fluctuations depuis l’ouverture des registres paroissiaux en 1866. Cette paroisse fortement rurale à ses débuts a pris par la suite un accent industriel. Depuis quelques années, elle est devenue néorurale.

 

La paroisse a connu des débuts très rapides. Le pionnier, Michel Jean, a pris souche en 1830 et déjà, en 1866, on pouvait y compter 785 personnes. Les premiers colons ont été nombreux à bûcher, à essoucher et à semer.

 

En 1878, on comptait 84 chefs de famille dont 18 au village qui étaient, pour la plupart, cultivateurs. En 1881, la population a atteint un sommet. La paroisse était formée de 1175 personnes. En 15 ans, la population a augmenté de 390 personnes. Les grosses familles expliquaient en grande partie cette croissance. Voici le nombre de naissances et de décès de 1866 à 1881 :

 

 

1866

1867

1868

1869

1870

1871

1872

1873

1874

Naissances

14

45

32

40

39

47

41

45

48

Décès

4

31

15

8

11

10

6

11

21

 

 

1875

1876

1877

1878

1879

1880

1881

Total

Naissances

39

49

45

54

56

61

49

704

Décès

18

14

13

8

14

17

13

214

 

De 1866 à 1881, il y eut 704 naissances et 214 décès. L’accroissement naturel fut de 490 personnes. D’ailleurs, l’année 1880 battit le record de naissances de la vie de la paroisse.

 

La population de Saint-Mathieu-de-Rioux était de 1175 habitants en 1881 et de 846 en 1891, soit une décroissance de 329 habitants. De 1881 à 1890, il y eut 501 naissances et 169 sépultures. L’accroissement naturel a été de 332 habitants. Sans migration, la population aurait dû être de 1507 habitants. En supposant que l’immigration était nulle, on assistait donc à une perte de 661 habitants. Cette perte était due en grande partie à l’émigration vers les États-Unis. On n’a qu’à consulter les répertoires de mariage pour constater que plusieurs paroissiens ont pris racine dans ce pays à cette époque.

 

De 1901 à 1931, la population s’est maintenue autour de 800 personnes comme en fait foi ce tableau. À partir de 1941, le 1000 habitants a été dépassé et s’est maintenu jusqu’en 1966.

 

1901

1911

1921

1931

1941

1951

1956

1961

1966

893

842

781

858

1056

1089

1193

1113

1097

 

Le déclin commença alors et se poursuivit jusqu’en 1996, alors que commença une nouvelle remontée comme il est illustré dans ce tableau.

 

1971

1976

1981

1986

1991

1996

2001

2006

2011

813

723

667

621

560

565

601

672

678

 

Bref, on peut partager l’évolution de la population de Saint-Mathieu en cinq périodes :

1830-1881 (51 ans) : augmentation

1881-1941 (60 ans) : déclin

1941-1966 (25 ans) : maintien

1966-1991 (25 ans) : déclin

1991-2011 (20 ans) : augmentation

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# 693               22 juillet 2014

Une étude démographique

En septembre 1960, la Voix nationale publiait un article de l’agronome Albert Rioux. Ce dernier faisait l’analyse d’une étude démographique touchant la paroisse de Saint-Mathieu-de-Rioux et s’étendant des années 1945 à 1958. En voici un extrait :

 

« L’auteur étudie d’abord minutieusement la situation démographique de la paroisse pendant ces 13 années. Le nombre d’enfants est de 6,9 par famille chez les cultivateurs, soit un de plus que chez les autres. Avec un taux de natalité de 34,8 % et un taux de mortalité de 6,1 %, l’accroissement naturel de la population, pour cette période de 13 ans, s’est chiffré à 28,7 %.

 

En prenant pour base la population de 1945 (qui était de 1035) et en y ajoutant l’excédent annuel des naissances sur les décès, on devrait retrouver à la fin de 1958 une population minimum de 1452 âmes, alors qu’on en compte 1171 seulement. La paroisse a donc enregistré une perte de 281 personnes en 13 ans, soit une moyenne annuelle de 22 départs.

 

L’exode affecte les plus de 20 ans et les jeunes filles en plus forte proportion, de sorte que les moins de 20 ans forment 56,6 % de la population. Il y a donc déséquilibre entre la population et les ressources de la paroisse.

 

Sur 153 familles, 80 cultivent une ferme. De ces 80 cultivateurs, 22 tirent de leur terre un revenu suffisant pour faire vivre leur famille et 58 doivent chercher à l’extérieur des gains supplémentaires. L’auteur étudie d’une façon instructive la situation des deux groupes.

 

Ceux qui vivent complètement de l’agriculture ont une ferme un peu plus étendue, possède une plus faible proportion de sol inculte, emploient plus d’engrais chimique, mécanisent davantage leurs travaux, pratiquent un système de rotation, obtiennent un rendement supérieur à l’âcre, gardent plus d’animaux, ont une formation scolaire un peu plus élevée et la valeur totale de leur ferme est plus considérable. »

 

Sans aucun doute, les résultats d’une étude démographique qui s’étendrait sur les 13 dernières années, soit de 2001 à 2014, seraient diamétralement opposés.

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# 663               12 juillet 2014

Mont Saint-Mathieu

Le Mont Saint-Mathieu, qui a reçu son appellation officielle le 6 juin 1973, est en train de devenir une plaque tournante du tourisme dans le Bas-Saint-Laurent. Les anciens et les anciennes de cette paroisse apprendront avec bonheur et fierté qu’un parc d’hébergement continue à se développer.

 

Je me permets de reproduire un article du journaliste Hugues Albert publié dans Info Dimanche, un journal de Rivière-du-Loup, le 21 février 2014. Le titre est : 1,3 M$ pour 18 unités d’hébergement au Mont Saint-Mathieu. Voici le texte :

 

« Des investissements de 1,3 M$ échelonnés sur une période de sept ans permettront à la Corporation de gestion du Parc du Mont Saint-Mathieu de procéder à la troisième phase du projet de développement et de renouvellement des infrastructures visant à doter la station quatre-saisons de 18 unités d’hébergement. Fait à souligner, ces unités seront construites dans la nouvelle usine de Récupération des Basques.

 

À caractère familial, ces unités d’hébergement seront aménagées au pied de la pente principale (13) de la station de ski et les quatre premières seront prêtes pour location en juillet prochain. En 2015, on fera l’aménagement de quatre autres unités, les 10 autres l’étant à raison de deux par année de 2016 à 2020. Le coût de location variera de 150 $ à 175 $ par nuitée. Des forfaits seront aussi offerts pour des locations de moyenne ou longue durée.

 

Les services de base, eau potable et égouts, seront évidemment compris dans ce complexe d’hébergement. Chaque unité d’une surface de 650 pieds sera assez spacieuse pour accueillir sept personnes. Ce village de chalets alpins sera géré en formule locative et on prévoit que d’autres unités d’habitation seront mises en place éventuellement par des promoteurs privés. Des terrains ont d’ailleurs été vendus pour la mise en place d’un condotel.

 

Le président de la corporation, Gaston Rioux, indiquait en conférence de presse que les revenus de la vente de terrains assureront le financement de ce projet et que des emprunts à long terme seront effectués pour le combler.

 

Un grand besoin

L’accès à une capacité d’hébergement de qualité constitue un problème majeur depuis plusieurs années dans la région des Basques. Ce projet contribuera donc à y pallier partiellement.

La demande d’hébergement à proximité de la station de ski augmente de façon exponentielle depuis quelques années. Comme le précisait le président de la corporation, il n’y a pas si longtemps, ce centre de sports de glisse n’était que saisonnier. Il présentait un bilan de 7000 jours/ski annuellement alors qu’il atteint aujourd’hui les 35 000.

 

Demande en hausse

La demande de location de chalets est en nette croissance en raison de la provenance des amateurs de ski et de planche à neige : Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Chaudière-Appalaches, Capitale Nationale, Centre-du-Québec et Nouveau-Brunswick. M. Rioux cite à titre d’exemple la clientèle néo-brunswickoise qui a été présente pour 175 jours/ski l’an dernier.


De plus, hors saison hivernale, le Parc du Mont Saint-Mathieu doit renoncer à l’accueil d’événements en raison de l’absence d’hébergement de proximité. On pourra dorénavant répondre adéquatement à la demande et attirer de nouvelles clientèles.

 

Avec un chalet multifonctionnel des plus modernes ouvert à l’année depuis 2012, le Parc du Mont Saint-Mathieu est devenu un site de prédilection pour la tenue d’événements de toute nature. »

 

Nul doute que ces améliorations vont raffermir l’économie de la paroisse. Espérons que les services de proximité vont suivre la même trajectoire.

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# 657               10 juillet 2014

Familles de 14 à 25 enfants

On entend souvent dire qu’au Québec, avant le 21e siècle, il y avait des familles nombreuses. En me basant en grande partie sur les données fournies par Hélène Chénard dans son livre Naissances, décès et mariages de la paroisse de St-Mathieu publié en 1985, j’ai établi la liste des couples de cette paroisse qui ont eu de 14 à 25 enfants. À ma connaissance, après 1985, il n’y eut aucun couple qui a atteint ces sommets.

 

La liste contient uniquement les couples qui ont eu cette progéniture d’un seul mariage. Par exemple, Cyrille Jean a épousé Victoire Fournier le 6 avril 1875. Le couple a eu trois enfants. Il a épousé en secondes noces Léa Michaud le 22 janvier 1884. Le couple a eu 13 enfants. De ces deux mariages, Cyrille Jean a eu 16 enfants ; mais il n’est pas cité ici. De même, Majorique Rousseau a épousé Desanges Vaillancourt le 11 juillet 1854. Le couple a eu six enfants. Il a épousé en secondes noces Marie Lagacé le 15 octobre 1872. Le couple a eu 12 enfants. De ces deux mariages, Majorique Rousseau a eu 18 enfants ; mais il n’est pas cité ici. Toutefois, ces cas sont quand même rares.

 

Les parents et les enfants de ces couples ne sont pas tous nés à Saint-Mathieu-de-Rioux ; mais à un moment ou un autre, on les retrouve dans les actes civils ou religieux touchant cette paroisse. Par tranche du nombre d’enfants, les couples sont classés selon la date de leur mariage.

14 enfants : 11 couples

Paul Parent et Philomène Bélanger (3 février 1874)

Jean-Baptiste Paradis et Géraldine Ouellet (21 octobre 1884)

Johnny Jean et Elmire Boucher (3 mai 1892)

Joseph Ouellet et Éva Bérubé (7 juillet 1896)

Félix Rioux et Alice Lagacé (22 novembre 1910)

Napoléon Saindon et Mérilda Dionne (28 octobre 1919)

Joseph Bérubé et Anna Parent (13 novembre 1922)

Désiré Dionne et Alice Caron (23 juillet 1923)

Georges Beaulieu et Georgina Lagacé (15 octobre 1934)

Robert Ouellet et Évelyne Fournier (27 octobre 1937)

Rodolphe Ouellet et Adrienne Vaillancourt (22 juillet 1939)

 

15 enfants : 12 couples

Michel Parent et Célina Landry (4 août 1874)

Wilfrid Caron et Palmyre Plourde (24 janvier 1888)

Majorique Rousseau et Geneviève Marquis (10 avril 1888)

Alphonse Lagacé et Delvina Devost (15 avril 1890)

Alfred Vaillancourt et Philomène Morin (9 février 1891)

Jérémie Jean et Malvina Gagnon (19 février 1895)

Joseph Audet et Claire Vaillancourt (11 avril 1899)

Ernest Jean et Cédulie Gaudreau (9 avril 1907)

Xavier Dévost et Marie-Anne Bérubé (16 août 1907)

Paul-Émile Beaulieu et Marie-Anne Rioux (20 juillet 1920)

Jean-Luc Rousseau et Amanda Vaillancourt (3 novembre 1926)

Amédée Dionne et Yvonne Rioux (23 septembre 1931)

 

16 enfants : 4 couples

Édouard Ouellet et Rosalie Chouinard (1 juin 1880)

Narcisse Rioux et Arthémise Jean (17 février 1885)

Alphonse Bélanger et Arthémise Ouellet (7 février 1893)

Émile Plourde et Caroline Rousseau (9 janvier 1912)

 

17 enfants : 5 couples

Léon Vaillancourt et Félécité Dionne (21 juillet 1868)

Thomas Pelletier et Marie-Anna Lévesque (24 novembre 1874)

Georges Caron et Malvina Parent (25 juillet 1893)

Émile Paradis et Florida Dubé (2 octobre 1923)

Charles Beaulieu et Thérèse Fournier (22 octobre 1947)

 

18 enfants : 3 couples

Joseph Vaillancourt et Éva Rousseau (22 août 1905)

Émile Ouellet et Célina Bérubé (11 janvier 1910)

Eugène Vaillancourt et Laura Théberge (5 avril 1910)

 

19 enfants : 4 couples

Thomas Bélanger et Célina Gagnon (22 juillet 1873)

Pierre Dévost et Victoria Jean (15 février 1881)

Joseph Plourde et Victoria Lévesque (24 juin 1884)

Ernest Dionne, industriel, et Marie-Odila Vaillancourt (3 février 1891)

 

25 enfants : 1 couple

Gérard Ouellet et Germaine Parent (29 octobre 1938)

Dans cette liste, le couple le plus ancien est Léon Vaillancourt et Félécité Dionne qui se sont marié en 1868 et qui ont eu 17 enfants. Le couple le plus récent est Charles Beaulieu et Thérèse Fournier qui se sont marié en 1947 et qui ont eu aussi 17 enfants.

Le tableau donne le nombre de couples et le total d’enfants par tranche du nombre d’enfants.

Tranche

14

15

16

17

18

19

25

TOTAL

Couples

11

12

4

5

3

4

1

40

Total

154

180

64

85

54

76

25

638

Au total, ces 40 couples ont eu 638 enfants : ce qui fait une moyenne de 15,95 enfants par famille. C’est énorme, si on considère que, pendant cette période, la moyenne de population de Saint-Mathieu-de-Rioux a été d’environ 900 habitants.

Maintenant que vous avez parcouru cette liste, les grosses familles ont un nom, ou plutôt deux noms.

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# 636               3 juillet 2014

Le choléra en 1911

Le choléra est une maladie contagieuse dont les premiers symptômes sont la diarrhée et le vomissement. Cette maladie a touché les habitants de Saint-Mathieu en 1911.

 

Dans la décennie 1910, si on exclut l’année 1911, il y eut une moyenne de 10,5 décès par année à Saint-Mathieu. Or, en 1911, on a compté 29 décès, ce qui dépasse largement la moyenne. La population était alors approximativement de 842 personnes.

 

Voici le nombre de décès pour l’année 1911 :

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

1

0

3

1

10

3

Juillet

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

5

3

0

2

0

1

On remarque qu’en mai seulement il y eut le tiers des décès de l’année. Voici la liste des 21 personnes décédées de mai à août, leur état de parenté, leur âge et la date du décès par ordre chronologique :

Mai 1911

Ovide Moreault, fils de Gonzague Moreault et d’Adèle Lepage, 1 an, 8 mai

Alice Caouette, fille d’Edmond Caouette et de Marie-Louise Jean, 1 an, 9 mai

Ferdinand Jean, fils de Cyrille Jean et de Léa Michaud, 13 ans, le 10 mai

Yvonne Vaillancourt, fille de Joseph Vaillancourt et d’Éva Rousseau, 1 an, 11 mai

Désiré Voisine, fils d’Alexandre Voisine et de Démerise Lebel, 11 mois, 13 mai

Louis Caron, époux de Délima Lebel, 65 ans, 13 mai

Bernadette Bélanger, fille d’Alphonse Bélanger et d’Arthémise Ouellet, 3 ans, 17 mai

Emma Ouellet, fille de David Ouellet et de Délima Gaudreau, 11 mois, 19 mai

Catherine Canuel, épouse d’Octave Dubé, 94 ans, 20 mai

Ernest Rioux, fils de Narcisse Rioux et d’Arthémise Jean, 6 ans, inhumé le 22 mai

 

Juin 1911

David Jean, époux de Cléophée Vaillancourt, 89 ans, 10 juin

Georges Côté, fils d’Eusèbe Côté et de Marie Caron, 2 ans, 11 juin

Jean-Baptiste Lepage, époux de Joséphine Bérubé, 70 ans, 16 juin

 

Juillet 1911

Mathilde Dionne, fille de Jean-Baptiste Dionne et d’Exorée Moreault, 4 mois, 20 juillet

Donat Dionne, fils de Ferdinand Dionne et de Marie Gagnon, 5 ans, 24 juillet

Charles Ouellet, époux de Marie Bérubé, 57 ans, 26 juillet

Louis Bélanger, fils de Thomas Bélanger et de Marie Lavoie, 5 mois, 28 juillet

Cécile Dionne, fille de Gonzague Dionne et de Marie-Anne Parent, 6 mois, 29 juillet

 

Août 1911
Séverin Caron, époux de Mathilde Rioux, 63 ans, 1 août

Anonyme Plourde, enfant de Joseph Plourde et de Victoria Lévesque, ondoyé le 4 août

Émilienne Ouellet, fille d’Émile Ouellet et de Célina Bérubé, 9 mois, 29 août

Dans cette liste, on retrouve 14 enfants de 6 ans et moins, un de 13 ans et 6 adultes de 57 à 94 ans. On peut croire que le choléra a touché particulièrement les enfants et les personnes âgées. Toutefois, il ne faut pas conclure que les 21 décès sont tous dus à cette maladie contagieuse.

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# 615               26 juin 2014

Les maires de Saint-Mathieu

La première assemblée du conseil municipal de Saint-Mathieu-de-Rioux eut lieu le 4 mars 1872. Le maire est Joseph Bélanger qui occupera ce poste pendant deux ans. Les conseillers sont : Jean-Baptiste Michaud, Ignace Lévesque, Vital Rousseau, Édouard Bélanger, Majorique Rousseau et François Paradis. Théophile Lévesque est le secrétaire-trésorier. Il occupera cette fonction pendant 9 ans.

 

Les autres maires sont :

1874-1878 Jules Lapointe

Il a épousé Cézarie Paradis le 5 septembre 1871 à Saint-Mathieu, de laquelle il a eu 1 enfant.

 

1878-1880 Venant Plourde

Il est né le 18 mai 1840 à Trois-Pistoles. Il est le fils de Raphael Plourde et de Marie-Angèle Lévesque. Il a épousé Mathilde Lavoie le 6 août 1861 à Trois-Pistoles, de laquelle il a eu 5 enfants.

 

1880-1882 Léandre Devost

Il est le fils de Damase Devost et d’Éléonore Landry. Il a épousé Joséphine Bernier le 18 février 1879 à Saint-Simon, de laquelle il a eu 4 enfants.

 

1882-1884 Joseph Jean

Il est né le 18 mars 1849 à Saint-Simon. Il est le fils de Melchior Jean et d’Élisabeth Dionne. Il a épousé Angèle Dionne le 25 janvier 1876.

 

1884          Alphonse Dionne

Il est né le 14 septembre 1857 à Saint-Simon. Il est le fils d’Élie Dionne et d’Archange Jean. Il a épousé Adèle Rioux le 31 juillet 1877 à Trois-Pistoles. Ils eurent 13 enfants. Son père, Élie Dionne, était le chef du parti d’en haut lors du projet de la construction de la chapelle.

 

1885-1887 Michel Parent

Il y a eu deux Michel Parent qui ont vécu à la même époque. L’un est né le 28 septembre 1851 à Saint-Simon. Il a épousé Victoria Rioux le 2 février 1875 à Trois-Pistoles. L’autre est né le 10 février 1853 à Saint-Simon. Il a épousé Célina Landry le 4 août 1874 à Saint-André. Ils sont tous deux des petits-fils de Louis-Amable Parent. Lequel des deux fut le maire ? Je ne le sais pas.

 

1887-1890 François Vaillancourt

Il a épousé Philomène Caron le 12 janvier 1863 à l’Isle-Verte. Ils eurent 9 enfants.

 

1890-1893 Jean Saint-Pierre

Il a épousé Wilhelmine Gagnon le 15 mai 1883 à Sacré-Cœur. Ils eurent 6 enfants.

 

1893-1895 Alphonse Dionne (2e mandat)

 

1895          Michel Parent

Même remarque que pour le dénommé Michel Parent précédent. Par ailleurs, est-ce le même ?

 

1896-1902 Cyprien Plourde

Il est né le 21 janvier 1860 à Saint-Simon. Il est le fils d’Éloi Plourde et d’Euphémie Bélanger. Il a été marchand. Il a épousé Symphrose Gauvin le 22 juillet 1884 à Saint-Simon de laquelle il a eu 13 enfants.

 

1902          Octave Boucher

Il est né le 22 octobre 1851 à Saint-Simon. Il est le fils d’Octave Boucher et de Madeleine Lévesque. Il a épousé Angéline Bélanger le 2 février 1875 à Saint-Mathieu, de laquelle il a eu 9 enfants.

 

1903          Cyprien Plourde (2e mandat)

 

1904-1913 Ferdinand Jean

Il est né le 31 janvier 1858 à Saint-Simon. Il est le fils de Narcisse Jean et d’Émilie Thibault. Il a épousé Wilhelmine Gauvin le 3 août 1886 à Saint-Simon de laquelle il a eu 12 enfants. Il est le petit-fils de Michel Jean.

 

1913-1918 Georges Caron

Il est né le 5 juin 1872. Il est le fils de Lucien Caron et de Philomène Gaudreau. Il a épousé Malvina Parent le 25 juillet 1893 à Saint-Mathieu de laquelle il a eu 17 enfants. Il est décédé de la grippe espagnole alors qu’il était en fonction.

 

1918-1934 Antoine Dionne

Il est né le 17 mai 1878. Il est le fils de Jean Dionne et d’Hélène Jean. Il a été industriel. Il est décédé en fonction le 4 novembre 1934. Sa mère était la petite-fille de Michel Jean.

 

1934-1937 Alfred Belzile

Il est né le 20 novembre 1873 à Saint-Fabien. Il est le fils d’Élie Gagnon dit Belzile et de Flavie Godbout. Il était beurrier. Il a épousé Eugénie Lebel le 22 janvier 1901 à Saint-Épiphane, de laquelle il a eu 8 enfants.

 

1937-1957 Onésime Dionne

Il est né le 8 février 1901 à Saint-Mathieu. Il est le fils d’Ernest Dionne et d’Odila Vaillancourt. Il a été marchand et industriel. Il a épousé Gratia Ouellet le 12 janvier 1928 à Saint-Fabien, de laquelle il a eu 6 enfants.

 

1957-1967 Réal Dionne

Il est né le 4 mai 1914. Il est le frère d’Onésime, le précédent maire. Réal Dionne était industriel. Il a épousé Ida D’Auteuil le 8 octobre 1938 de laquelle il a eu 4 enfants.

 

1967-1977  Jean-Eudes Dionne

Il est né le 17 septembre 1934. Il est le fils d’Onésime Dionne. Il a épousé Cécile Gaudreau le 20 août 1952 à Saint-Mathieu. Ils eurent 5 enfants.

 

1977-1978  Georges Théberge

Il est né le 17 novembre 1918. Il est le fils d’Émile Théberge et de Marie-Luce Ouellet. Il a épousé Jeanne Parent le 7 juillet 1948 à Saint-Mathieu. Ils eurent 7 enfants.

 

1978-1989  Simon Plourde

Il est né le 20 juin 1929. Il est le fils d’Émile Plourde et de Caroline Rousseau. Il a épousé Anne-Marie Beaulieu le 7 juillet 1951 à Saint-Mathieu. Ils eurent 7 enfants.

 

1989-1993  Kenneth Ogilvie

 

1993-1999  Jean-Eudes Dionne (2e mandat)

 

1999-2009  Norbert Rousseau

 

2009-2012  Réal Côté

 

2012-          Yvon Ouellet

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# 567               10 juin 2014

Les habitants du rang 5 en 1947

Il peut paraître sans intérêt de faire le relevé des familles d’un rang. Mais, quand on examine la situation après 67 ans, cela prend un autre sens. On comprend mieux le vécu des gens de cette époque et la réalité dans laquelle ils vivaient. La terre était enracinée au cœur de ces hommes et de ces femmes.  Par ailleurs, on notera qu’il y a de nombreux liens de parenté entre ces habitants.

 

En 1947, le rang 5 de Saint-Mathieu-de-Rioux était occupé par 14 cultivateurs. Voici un portrait de la situation de l’ouest à l’est :

 

1. Joseph Lagacé et Éliza Vaillancourt. Yvon né en 1934 et Normand en 1937 sont encore à l’école.

 

2. Hormidas Gaudreau et Hélène Jean, une descendante de Michel Jean. Ils n’ont pas d’enfant. Un pensionnaire : Ernest Vaillancourt.

 

3. Notre famille qui vit sur une terre de quatre arpents.

 

4. Léon Bérubé et Isabelle Pelletier. Ils ont deux filles : Francine née en 1945 et Louisette en 1946. Leur terre est de deux arpents.

 

5. After Bérubé et Virginie Jean, une descendante de Michel Jean. Demeurent avec eux : Louis né en 1914, Thérèse en 1927 et Cécile en 1930. Louis est le propriétaire de la terre de quatre arpents qui appartenait à son père After.

 

6. Édouard Bérubé et Rita Vaillancourt. Ils n’ont pas encore d’enfant. Leur terre de deux arpents est une division de la terre d’After, père d’Édouard.

 

7. Cyprien Plourde et Marie Gagné. Cyprien est l’oncle par alliance de ma mère. Il a épousé Aurore Théberge en 1913. Celle-ci était la sœur d’Émile Théberge, mon grand-père. Une seule fille naquit de cette union : Germaine. Aurore est décédée de la grippe espagnole en novembre 1918 à l’âge de 26 ans. À la maison, demeurent Maria, Mathieu et Romuald. Mathieu se mariera avec Cécile Rioux en 1948 et achètera la terre de Léon Bérubé, voisine de la nôtre à l’est. Romuald épousera Marie-Rose Lavoie en 1958 et héritera de la terre paternelle.

 

8. Émile Plourde et Caroline Rousseau. Ils ont eu 16 enfants. L’école du rang est sise sur leur terre à moins d’un arpent de leur maison. Émile est le frère de son  voisin, Cyprien Plourde. Les enfants non mariés à ce moment sont : Raymond, Raoul, Gertrude, Angèle, Simon, Paul-Émile, Amédée, Thérèse, Jeannine et Charles-Eugène. Raoul décédera dans les chantiers du nord en mai 1950. Simon se mariera en 1951 à Anne-Marie Beaulieu et héritera de la terre paternelle. Jeannine née en 1934 et Charles-Eugène en 1936 fréquentent encore l’école.

 

9. Omer Beaulieu et Marie-Ange Plourde, mariés en 1945. Leur terre de deux arpents est une division de la terre d’Émile Plourde, père de Marie-Ange. Ils ont deux enfants : Pâquerette née en 1946 et Micheline en 1947. Pâquerette épousera, en 1969, Jean-Marc Théberge, le fils de Maurice Théberge, frère de ma mère, et de Lucille Lavoie.

 

10. Alfred Bérubé et Aimée Ouellet. Leurs quatre enfants vivants : Paul-Émile, Réal, Marie et Madeleine ne sont pas mariés. Paul-Émile épousera Gabrielle Théberge, la sœur de ma mère en juin 1948. Marie et Madeleine sont décédées à Saint-Simon le 20 décembre 1954 suite à une collision avec un train. Alfred, le père, est décédé le 6 janvier 1959.

 

11. Emmanuel Bérubé et Germaine Jean, une descendante de Michel Jean. Ils se sont mariés le 6 octobre 1947 à Saint-Jean-de-Dieu. Cette terre a déjà appartenu à Léon Vaillancourt, père d’Ernest notre voisin de l’ouest. Le couple n’a pas encore d’enfant.

 

12. Charles Vaillancourt et Ernestine Ouellet, mariés le 22 juillet 1939 à Saint-Mathieu. Ernestine est la cousine de ma mère. Ils auront 11 enfants. Les trois plus vieux sont : Lisette née en 1940, Ovila en 1942 et Yvette en 1943. Quand j’entre à l’école, Lisette est en deuxième année.

 

13. François Côté et Georgiane Rioux, mariés le 12 juillet 1939 à Saint-Mathieu. Les parents de François, Eusèbe et Marie-Louise Caron, demeurent avec eux. Leurs enfants : Réjeanne née en 1943 et Roland en 1945.

 

14. Mathieu Beaulieu et Aline Belzile, mariés le 6 mai 1944 à Trois-Pistoles. Ils auront 13 enfants. Les deux aînées sont : Gaétane née en 1945 et Louiselle en 1946. Mathieu est le frère d’Omer Beaulieu et d’Anne-Marie Beaulieu, l’épouse de Simon Plourde du même rang.

 

Victor Rousseau, un célibataire, vit dans un petit camp plus à l’est de Mathieu Beaulieu non loin de Saint-Eugène. Il n’est pas cultivateur ; mais, il a quelques animaux pour sa subsistance.

 

Ces 14 cultivateurs ont engendré 121 enfants, soit une moyenne de 8,6 enfants par famille. On voit très bien qu’on ne vivait pas à la même époque qu’aujourd’hui. Un peu plus, j’aurais eu besoin de ma calculatrice pour faire le décompte.

 

Parmi ces enfants de l’époque, il en reste au plus six à Saint-Mathieu en 2014.

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# 546               3 juin 2014
La variole en 1885
Le 28 février 1885, un premier cas de variole est rapporté à Montréal. Le virus de la maladie se répand principalement dans la population francophone des quartiers défavorisés de l’est de cette ville. Le clergé protestant et la presse anglophone accusent les francophones d’être responsables de cette épidémie et pressent les autorités de rendre la vaccination obligatoire ; mais la majorité des citoyens francophones sont totalement contre. Le 28 septembre, une émeute éclate dans les rues de Montréal. On est au bord d’une guerre ethnique.

L’épidémie, qui s’est estompée au début de décembre, fit plus de 2500 morts à Montréal dont 86 % étaient des enfants de moins de 10 ans.

Qu’est-il arrivé à Saint-Mathieu ? Je n’ai pas pu trouver de document décrivant la situation. Mais la courbe des décès et l’âge des personnes décédées en 1885 permettent de supposer que l’épidémie a atteint cette paroisse.

Dans la décennie 1880, si on exclut l’année 1885, il y eut une moyenne de 16,1 décès par année à Saint-Mathieu. Or, en 1885, on a compté 25 décès, ce qui est largement en haut de la moyenne. La population était alors approximativement de 1031 personnes.

 Voici le nombre de décès pour l’année 1885 :

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

1

1

3

3

0

0

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

0

3

4

6

2

2

Il y a presqu’autant de décès en octobre que pour les sept premiers mois de l’année qui en comptaient huit. Voici la liste des 17 personnes décédées pendant les cinq derniers mois, leur état de parenté, leur âge et la date du décès par ordre chronologique :

Août 1885

Évangéliste Dionne, fils d’Évangéliste Dionne et de Florida Lebel, 1 an, le 15 août

Marie Dionne, fils d’Évangéliste Dionne et de Florida Lebel, 4 ans, le 17 août

Philomène Lévesque, fille de Narcisse Lévesque et d’Alphonsine Fortin, 3 ans, le 22 août  

Septembre 1885

Ferdinand Turcotte, fils de Joseph Turcotte et de Wilhelmine Gaudreau, 10 ans, le 10 septembre

Pierre Côté, fils de Zacharie Côté et de Virginie Lévesque, 26 ans, inhumé le 15 septembre

Marie-Camille Turcotte, fille de Joseph Turcotte et de Wilhelmine Gaudreau, 7 mois, le 21 septembre

Joseph Jean, fils de Cyrille Jean et de Léa Michaud, 7 ans, le 26 septembre

Octobre 1885

Aglaée Jean, fille de Cyrille Jean et de Léa Michaud, 5 ans, le 1 octobre

Adélard Jean, fils de Cyrille Jean et de Léa Michaud, 6 mois, le 3 octobre

Emma Turcotte, fille de de Joseph Turcotte et de Wilhelmine Gaudreau, 6 ans, le 18 octobre

Anonyme Pelletier, enfant de François Pelletier et d’Anna Lévesque, ondoyé le 23 octobre

Geneviève Dionne, fille de Cyprien Dionne et d’Émilie Dionne, 36 ans, le 24 octobre

Eugénie Paradis, fille d’Achille Paradis et de Marie St-Pierre, 6 ans, le 30 octobre

Novembre 1885

Anonyme Bérubé, enfant d’Édouard Paradis et d’Onésime Rioux, ondoyé le 27 novembre

François Ouellet, fils de François Ouellet et de Célina Larrivée, 3 mois, le 27 novembre  

Décembre 1885

Marie-Anna Rioux, fille d’Ernest Rioux et d’Anna Aubut, 3 ans, le 23 décembre

Malvina Gagnon Belles-Isles, épouse de Georges Parent, 34 ans, le 29 décembre

De ce nombre, on notera qu’il y a deux enfants d’Évangéliste Dionne, trois enfants de Joseph Turcotte et trois enfants de Cyrille Jean, soit presque la moitié des décès pendant cette période. Sur 17 décès, on compte seulement trois adultes âgés de 26 à 36 ans. Les 14 autres ont 10 ans et moins.

De cette analyse, en se basant sur le fait qu’il y eut une épidémie de variole en 1885 au Québec, on peut déduire  que l’épidémie de variole a atteint les habitants de Saint-Mathieu. Toutefois, il ne faut pas conclure que les 17 décès des cinq derniers mois ci-haut mentionnés sont tous dus à cette maladie contagieuse.

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# 531               29 mai 2014

Les marguilliers

La fabrique de Saint-Mathieu-de-Rioux fut instituée légalement en 1861 par l’évêque de Québec, soit trois ans après l’érection canonique de la paroisse et cinq ans avant la nomination d’un curé résident. Jusqu’en 1966, la fabrique fut administrée par le curé et trois marguilliers. Le dernier marguillier à faire partie d’un groupe de trois fut Robert Ouellet, du rang 4.

 

Les premiers marguilliers furent Élie Dionne, Maxime Dubé et Louis Parent. La paroisse fut alors divisée en trois secteurs : le village, le rang 3, les rangs 4 et 5. La coutume, dans cette paroisse, voulait qu’un homme devienne marguillier par ordre d’ancienneté d’âge dans chaque secteur. Pour les rangs 4 et 5, il y avait alternance d’un mandat à l’autre. Avec le temps, la répartition en trois secteurs est devenue injuste parce qu’il y avait autant, sinon plus, de chefs de famille au village que dans le reste de la paroisse. En 1956, Octave Girouard est venu chez nous pour offrir à mon père le poste de marguillier. C’était son tour, mais il refusa. C’est François Côté qui fut nommé.

 

À l’église, les marguilliers occupaient un banc de quatre places en avant de l’église du côté de l’épître, soit du côté droit de l’allée centrale, comme le voulaient les règlements ecclésiastiques. La chaire était située du côté de l’évangile. Cette vieille règle est encore en application et correspond aux côtés où sont lus aujourd’hui les deux textes.

 

Ce banc, qu’on appelait banc d’œuvre, était réservé aux marguilliers lors des cérémonies religieuses où les paroissiens occupaient leur propre banc pour lequel ils payaient une rente annuelle. Le marguillier en charge, soit le plus ancien dans ce poste, prenait la place du côté de l’allée, tout comme d’ailleurs les hommes dans leur propre banc.

 

Théoriquement, les marguilliers étaient responsables de l’administration de la fabrique. Toutefois, dans la pratique, ils s’en référaient plus souvent qu’autrement au curé soit par manque de confiance en leurs capacités ou par une propension du curé à prendre la place. Par ailleurs, le marguillier en charge et le curé pouvaient, dans certaines circonstances, prendre des décisions en dehors des assemblées.

 

De temps à autre, il y avait réunion des marguilliers après la messe du dimanche. Le curé l’annonçait au prône. Il invitait les marguilliers en poste, les anciens marguilliers et les franc-tenanciers. Ce dernier terme désignait les hommes qui étaient propriétaires d’une terre ou d’un immeuble.

 

Les marguilliers avaient la tâche de faire la quête à tour de rôle à la grand-messe du dimanche et des fêtes religieuses dites fériées. C’était un jour spécial quand le nouveau marguillier au moment de l’offertoire prenait le panier et passait par tous les bancs. Les gens surveillaient ses moindres gestes pour voir s’il ne ferait pas de gaucheries.

 

Le banc de mes parents était situé derrière celui des marguilliers. C’était un privilège. Mais en même temps, quand j’étais petit, ceux-ci obstruaient ma vue parce qu’ils étaient de bonne taille et qu’il n’y avait pas d’enfant dans ce banc.

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# 511               22 mai 2014

L'industrie du bois

Dans les années 1930, Saint-Mathieu était une paroisse relativement prospère. L’industrie du bois donnait du travail à près d’une centaine d’hommes à temps partiel ou à temps complet, sans compter des cultivateurs qui produisaient et vendaient leur bois. Il ne faut pas oublier qu’en 1930, Saint-Mathieu comptait 836 habitants et qu’en 1940 la population avait grimpé à 1037 habitants. En même temps, le nombre de cultivateurs augmentait. Il se situait à 89 en 1931 et à 105 en 1941.

 

Dans l’industrie du bois, il y avait quatre scieries et trois ateliers de menuiserie. Il y avait aussi l’entreprise Dionne & Dionne qui produisait des boîtes à beurre. Le texte qui suit est tiré d’un Inventaire des ressources naturelles et industrielles en 1938 :

 

« 1) Scieries

La municipalité compte quatre scieries actuellement on exploitation. Elles fonctionnent respectivement sous les raisons sociales de Deschênes & Frère, Dionne & Dionne, Désiré Dionne, Victor Rousseau. Seule l'entreprise de Deschênes & Frère, la plus importante, est de fondation récente ; son établissement dans les limites de la municipalité date de 1933 seulement. Les autres scieries fonctionnent depuis plusieurs années dans Saint-Mathieu, Ces différentes industries, d'après l'ordre donné plus haut, fonctionnent respectivement 5 mois, 3 mois, 8 à 10 mois et 1 mois par année, donnant du travail à 68 hommes environ pendant des périodes de temps variant de 1 à 8 mois. Deschênes & Frère, à eux seuls, emploient une quarantaine d'ouvriers à leur moulin pendant la période d'exploitation.

 

Le tableau suivant répartit la production totale de la municipalité, qui est de 4 040 000 p.m.p. (pieds mesure de planche) de bois de sciage et 4 570 000 bardeaux pour l'année 1937.

PRODUCTION

Raison sociale

Pour eux-mêmes

Pour les autres (à commission)

 

p.m.p.

Bardeaux

p.m.p.

Bardeaux

Deschênes & Frère

2 500 000

2 500 000

-

-

Dionne & Dionne

600 000

-

150 000

-

Désiré Dionne

300 000

500 000

400 000

1 500 000

Victor Rousseau

30 000

-

60 000

70 000

Total

3 430 000

3 000 000

610 000

1 570 000

Les trois industriels qui scient à commission travaillent en ce cas pour les cultivateurs, sauf M. Désiré Dionne dont la production totale comprend 200 000 p.m.p, de bois de sciage et 1 000 000 de bardeaux sciés à contrat pour L. Pelletier de Saint-Fabien.

 

Deschênes & Frère et Dionne & Dionne ont coupé sur les réserves forestières de la Brown Corporation tout le bois qu'ils ont scié pour eux-mêmes. Tout le reste du bois utilisé dans les scieries de la municipalité, soit 1 140 000 p.m.p. provient des terres des cultivateurs.

 

À part le bois qui fut scié pour les cultivateurs, presque toute la production fut vendue aux commerçants de gros de la région. Un certain nombre de cultivateurs revendent également aux mêmes acheteurs une bonne partie du bois qu'ils font scier à commission. La plupart cependant l'emploient pour les constructions ou réparations sur leurs fermes. MM. Dionne et Dionne ont utilisé 350 000 p.m.p., de leur production à leur manufacture de boîtes à beurre.

 

À part le cèdre dont on fait les bardeaux, la presque totalité des bois utilisés comprend le sapin et l'épinette. On estime qu'environ 50 000 p.m.p. de bois dur, comprenant surtout du merisier et du bouleau, furent sciés pour les besoins des cultivateurs.

 

2) Ateliers de menuiserie

La municipalité possède deux ateliers de fabrication de portes et châssis. Nous ne faisons que signaler celui de M. Charles Plourde qui est surtout un menuisier travaillant à la journée en dehors ; il possède depuis 13 ans une petite boutique où il fabrique de temps à autre des portes et des châssis.

 

L'autre atelier, établi dans la municipalité depuis 29 ans, appartient à M. Xavier Devost. Ce dernier travaille seul à sa boutique environ 9 mois par année. Il achète très peu de bois. En général, les cultivateurs apportent leur propre bois qu'ils font travailler par Monsieur Devost. Celui-ci a fabriqué en 1937 une quinzaine de portes au prix moyen de 5 $ l'unité, et une soixantaine de châssis au prix moyen de 4 $ l'unité. Il a aussi préparé environ 50 000 p.m.p. en moulures, plinthes, etc. M. Devost ne travaille actuellement que pour les besoins des cultivateurs de la localité.

 

On relève aussi dans Saint-Mathieu depuis 1936 une petite manufacture de manches de haches et de gaffes, de râteaux à foin et de chaises. Cette entreprise est exploitée par M. Amédée Dionne qui n'emploie qu'un homme à l'occasion.

 

M. Dionne a fabriqué en 1937 environ 800 douzaines de manches de haches à 1,50 $ la douzaine, 50 douzaines de manches de gaffes à 3,25 $ la douzaine, 100 douzaines de râteaux à foin à 2,25 $ la douzaine et une cinquantaine de chaises au prix moyen de 1,75 $ l'unité. Il a donc atteint le chiffre d'affaires assez important de près de 1700 $.

 

Les manches de haches et de gaffes sont fabriqués surtout pour les besoins des chantiers avoisinants. Quant aux râteaux et aux chaises, M. Dionne fabrique ces articles surtout pour les besoins de la localité et des voisines.

 

L'exploitant de cette entreprise prétend ne fournir que le tiers des manches de haches utilisés dans la région. Il pourrait répondre à la demande du marché régional en employant de la main d’œuvre ; mais il subit, paraît-il, la concurrence des vendeurs de Rivière Blanche et surtout de Montmagny qui viennent offrir leur produit dans la région.

 

3) Manufacture de boîtes

MM. Dionne & Dionne qui exploitent une scierie dont il fut question précédemment, possèdent aussi dans la municipalité une manufacture de boîtes à beurre et à fromage.

 

Établie depuis 1906 et située au centre du village, cette industrie fonctionne annuellement pendant une centaine de jours pour la fabrication des boîtes à beurre avec un personnel de 18 employés, et pendant une cinquantaine de jours pour la fabrication des boîtes à fromage avec 4 employés seulement.

 

En 1937, MM. Dionne ont fabriqué 98 000 boîtes à beurre et 20 000 boîtes à fromage. Ces boîtes se sont vendues à 0,16 $ l'unité.

 

Tout le bois employé dans la manufacture, soit 350 000 p.m.p, provenait de la scierie que les mêmes propriétaires exploitent dans la municipalité.

 

Environ 45 000 boîtes à beurre furent vendues à des "jobbers" d'Ontario. Tout le reste a trouvé son débouché chez les beurriers et les fromagiers de la province.

 

MM. Dionne pourraient demeurer annuellement plus longtemps en exploitation et de ce fait fabriquer davantage, mais ils subissent la concurrence de trois compétiteurs dans la Province.

 

…..

 

Il est évident que l'industrie du bois joue un rôle assez important dans la vie économique de Saint-Mathieu, puisqu'elle occupe près d'une centaine d'hommes pondant des périodes de temps variant entre 1 mois et 10 mois. Il serait à souhaiter cependant que la main d'œuvre soit toujours recrutée parmi les journaliers surtout et le moins possible parmi les fils de cultivateurs car la ferme, au cours de ses principales activités, a besoin de toute sa main d'œuvre à elle. » (Fin du texte  cité)

 

Bref, si on juge par ce document, la crise économique, qui a débuté en 1929 et qui a atteint son apogée en 1932, semble avoir eu moins d’effets négatifs à Saint-Mathieu qu’en beaucoup d’autres centres et cela même si l’argent y était très rare.

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# 458               29 avril 2014

Chefs de famille en 1878

En 1871, la population de Saint-Mathieu-de-Rioux était de 896 personnes. En 1880, elle était de 1133. Si on pondère une croissance uniforme, la population en 1878 peut être estimée à 1079 personnes. Comme on comptait 84 chefs de famille en 1878, il y avait donc en moyenne 12,8 personnes par maison : ce qui comprend le père, la mère, les enfants et les aînés qui vivaient avec leur fils ou leur fille.

 

La liste des 84 chefs de famille répartis par secteur a été publiée dans l’album souvenir du centenaire de Saint-Mathieu-de-Rioux en 1966. Ces chefs de famille n’étaient pas nécessairement des cultivateurs. Voici cette liste :

 

Rang 3 ouest (19)

Jean-Baptiste Michaud

Louis Beaulieu

Achille Paradis

Joseph Sergerie

Napoléon Charest

Édouard Bérubé

Louis Leclerc

Léandre Dévost

Philippe Lagacé

Pierre Vaillancourt

Cyprien Lagacé

Venant Plourde

Joseph Paradis

Frédéric Rioux

Anatole Moreau

Maxime Dubé (fils)

François Dubé

Octave Boucher

Théophile Paradis

 

Village (18)

André Lévesque

Ignace Lévesque

Narcisse Jean

Célestin Vaillancourt

François Vaillancourt

Thomas Vaillancourt

Jean-Baptiste Dionne

Jean Couturier

Melchior Jean

Guillaume Rousseau

Étienne Ouellet

Louis Parent

Pascal Boucher

Vital Rousseau

Thomas D’Auteuil

Étienne Tardif

Charles Lagacé

Damase Ouellet

 

Rang 3 est (11)

Hilaire Boulanger

David Jean

Georges Parent (père)

Georges Parent (fils)

Simon Bélanger

Narcisse Lévesque

Martial Bélanger

Lucien Caron

Séverin Dubé

Frédéric Létourneau

Jean-Baptiste Lepage

 

Rang 4 (24)

Jean Bélanger

Joseph Lévesque

Édouard Lagacé (père)

Narcisse Ouellet

Jean-Baptiste Lavoie

Bénoni Pigeon

Thomas Brillant

Joseph Rousseau

Majorique Rousseau

François Roy

Pierre Roy

Joseph Roy

Magloire Carrier

Narcisse Carrier

Michel Morin

Joseph Marquis

Denis Fournier

Baptiste Caron

François Caron

Abraham Théberge

Joseph Bélanger

Paul Fournier

Narcisse Ouellet

Honoré Chouinard

 

Rang 5 (12)

Joseph Émond

Aristobule Paradis

Gilbert Fortin

Olivier Moreau

Zacharie Côté

Olivier Vaillancourt

Léon Vaillancourt

Luc Jean

Paul Gaudreau

William Castonguay

Barthélémy Dandurand

Pierre Fraser

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# 441               23 avril 2014

Les nonagénaires

De 1866 à 1993, 35 personnes qui avaient 90 ans et plus ont été inhumées à Saint-Mathieu-de-Rioux. De ce nombre, 18 étaient des hommes et 17 étaient des femmes. Voici la liste répartie en quatre périodes de 32 ans :

 

1866-1897 (5 : 4 hommes, 1 femme)

Jean Marcheterre, époux de Modeste Caron, en 1867 à 90 ans

Jean Gagnon, époux de Sévérine Michaud, en 1871 à 90 ans

Éléonore Thibault, épouse de Léonard Caron, en 1892 à 91 ans

Antoine Ouellet, époux de Geneviève Leclerc, en 1894 à 90 ans

Olivier Carrier, époux de Marie Ouellet, en 1896 à 94 ans

 

1898-1929 (4 : 1 homme, 3 femmes)

Catherine Canuel, épouse d’Octave Dubé, en 1911 à 94 ans

Julienne Lafrance, épouse d’Édouard Bélanger, en 1912 à 93 ans

Clémentine Côté, épouse de Guillaume Rousseau, en 1919 à 90 ans

François Desjardins, époux de Flavie Brillant, en 1924 à 93 ans

 

1930-1961 (7 : 3 hommes, 4 femmes)

Adélina Otis, épouse de Joseph Rousseau, en 1936 à 90 ans

Jean-Baptiste Dionne, époux de Marguerite Gaudreau, en 1936 à 91 ans

Émilie Bélanger, épouse de Séverin Dubé, en 1937 à 90 ans

Marguerite Gaudreau, épouse de Jean-Baptiste Dionne, en 1938 à 93 ans

Édouard Ouellet, époux de Rosalie Chouinard, en 1951 à 93 ans

Victoria Lévesque, épouse de Louis-Joseph Gagnon, en 1956 à 91 ans

Jean-Baptiste Paradis, époux de Géraldine Ouellet, en 1956 à 93 ans

 

1962-1993 (19 : 10 hommes, 9 femmes)

Marie Gagnon-Belzile, épouse de Thomas Jean, en 1963 à 91 ans

Philéas Dubé, époux de Marie Lepage, en 1966 à 98 ans

Désiré Rousseau, époux de Claudia Lavoie + Clara Berger, en 1973 à 94 ans

Victor Rousseau, fils d’Édouard Rousseau et d’Aurélie Chassé, en 1981 à 90 ans

Célina Bérubé, épouse de J.-Émile Ouellet, en 1982 à 92 ans

Victor Bélanger, fils de Cyprien Bélanger et de Marie-Louise Boulanger, en 1983 à 93 ans

Émile Plourde, époux de Caroline Rousseau, en 1984 à 94 ans

Delphis Plourde, fils de Joseph Plourde et de Victoria Lévesque, en 1985 à 92 ans

Ludger Ouellet, époux de Claudia Caron, en 1986 à 90 ans

Joseph Vaillancourt, époux de Marie Couturier, en 1988 à 94 ans

Clarina Parent, épouse de Charles Boulanger, en 1989 à 92 ans

Georges Rousseau, époux de Marie-Rose Boulanger, en 1989 à 92 ans

Diana Dubé, épouse de Paul Parent, en 1990 à 94 ans

Aimée Ouellet, épouse d’Alfred Bérubé, en 1990 à 93 ans

Imelda Bélanger, épouse d’Évariste Parent, en 1992 à 92 ans

Léa Bélanger, épouse de Joseph Rioux, en 1992 à 92 ans

Rose Gagné, épouse de Charles Plourde, en 1992 à 94 ans

Cyrice Bélanger, époux de Marie-Laure Lagacé, en 1993 à 90 ans

Marie Parent, épouse de Philippe Gagnon, en 1993 à 91 ans

 

Dans cette liste, on remarque notamment un couple (Jean-Baptiste Dionne et Marguerite Gaudreau), un père et sa fille (Philéas Dubé et Diana Dubé), deux frères (Émile Plourde et Delphis Plourde), un frère et une sœur (Victor Bélanger et Imelda Bélanger). À partir de 1981, il y a eu au moins un nonagénaire par année, sauf en 1987 et en 1991.  

 

Parmi les 35 personnes mentionnées, c’est Philéas Dubé qui a vécu le plus longtemps. Il est décédé quelques mois après les Fêtes du centenaire de Saint-Mathieu en 1966. Il était né deux ans après l’arrivée du premier curé résidant.

 

De 1866 à 1993, il y eut 1374 sépultures à Saint-Mathieu. Le nombre de  personnes inhumées qui ont atteint 90 ans ou plus correspond à 2,5 % de l’ensemble.

 

Ajoutons que mes parents ont été nonagénaires. Mon père est décédé en 1997 à 92 ans et ma mère en 2003 à 96 ans.

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# 436               21 avril 2014

Discorde à Trois-Pistoles

Les premiers habitants de Saint-Simon et de Saint-Mathieu-de-Rioux provenaient en grande partie de Trois-Pistoles. Les deux premiers colonisateurs de ces paroisses furent deux frères Jean, natifs de Saint-Jean Port-Joli, qui résidaient alors à Trois-Pistoles et qui entraînèrent leurs anciens concitoyens. Ce sont respectivement Régis Jean et Michel Jean.

 

Entre les habitants de Saint-Mathieu et de Saint-Simon, on n’a jamais relevé de discorde, même si, lors de l’érection de Saint-Mathieu en 1858, les gens de Saint-Simon ont dû mettre une croix sur leur majestueux lac.

 

En 1784, le révérend Adrien Leclaire était curé de Cacouna, de l’Isle-Verte, de Trois-Pistoles et de Rimouski avec résidence à l'Isle-Verte. Cette fusion des paroisses ressemble un peu à ce qui existe aujourd’hui 230 ans plus tard.

 

Le missionnaire curé devait célébrer les offices religieux tantôt dans une paroisse et tantôt dans une autre. Les colons des autres paroisses devaient alors se déplacer vers l’endroit choisi. Une ordonnance de l’évêque obligeait les habitants des paroisses autres que l’Isle-Verte à aller chercher le prêtre à sa résidence et de l’y ramener. Quand c’était leur tour de recevoir le curé, les gens de Trois-Pistoles consentaient à aller le chercher, mais refusaient de le reconduire.

 

C’était une désobéissance grave à l’autorité ecclésiastique. Aussi, l’évêque crû bon de mettre fin à cette discorde par un mandement. Le voici au long :

 

Henry François Gravé, Vicaire-Général du diocèse de Québec aux habitants de l'Isle-Verte, des Trois-Pistoles et de Cacouna ; Salut.

 

Il y a bientôt un an, N. T. C. F. (NDLR nos très chers frères), que Monseigneur l'évêque de Québec vous a donné un curé résidant, dont l'objet est de desservir l'Isle-Verte, Trois-Pistoles, Cacouna et Rimouski ; vous parûtes alors reconnaissants de cette faveur et en effet elle était grande. Monseigneur faisait pour vous le sacrifice d'un Prêtre qui lui aurait été bien utile ailleurs. Il pouvait vous faire desservir par forme de mission comme il avait fait jusqu'alors par le prêtre résidant à Tadoussac. Mais touché de compassion pour vous, il a été sensible à vos prières ; il a fait attention au malheur de vos enfants qui ne pouvaient être instruits que difficilement, en un mot il a voulu vous civiliser en vous dépouillant de cette grossièreté que vous auriez conservée sans un tel secours. Vous voilà maintenant assujettis aux devoirs de la religion catholique qui est la seule véritable comme elle est la seule capable de former des hommes vraiment sociables, de bons sujets et de zélés patriotes.

 

Ce cher évêque, votre père en Dieu, aurait-il jamais pensé que vous seriez méconnaissants d'un tel bienfait ? Faut-il que vous augmentiez par de nouvelles peines les douleurs inconcevables qu'une maladie de deux ans lui fait souffrir tous les jours. S'il était moins affaibli par l'âge et la maladie, il vous écrirait lui-même que vous êtes des ingrats, car il apprend avec le dernier chagrin qu'il y a parmi vous des dissensions et des querelles ; que le démon de la discorde souffla dans vos esprits le feu qui vous anime.

 

Les habitants des Trois-Pistoles veulent introduire de nouvelles coutumes qui ne sont en usage nulle part. Ils consentent à venir à l'Isle-Verte, chercher le curé pour leur dire la messe, mais ils ne veulent pas le ramener ensuite et exigent que les habitants de l'Isle-Verte retournent le chercher. Que serait-ce si les habitants de Rimouski en faisaient autant ? Ils sont sans doute trop raisonnables pour le prétendre. Mais quel droit ont les habitants des Trois-Pistoles de faire eux-mêmes ce qu'ils ne pourraient s'empêcher de condamner eux-mêmes dans les autres ? Il y a plus : c'est que ces mêmes habitants des Trois-Pistoles ne daignent pas assister à la messe et aux autres offices à l'Isle-Verte.

 

Ceux de Cacouna n'en font pas autant, quoi qu'ils soient plus éloignés, et sont réguliers à venir à l'Isle-Verte quand la messe s'y trouve. Nous sommes mêmes persuadés qu'ils vont l'entendre aux Trois-Pistoles quand les temps et les chemins sont praticables.

 

Enfin messieurs des Trois-Pistoles prétendent partager d'égalité, exigent que M. le curé se transporte chez eux deux dimanches l'un, de deux fêtes l'une. Mais vous ne considérez pas que ces voyages, à point nommé, sont si fatigants qu'un prêtre, dans vos cantons, ne saurait les soutenir longtemps.

 

Il doit vous instruire, sans doute, et vous dire la messe ; mais d'exiger qu'il se transporte chez vous, quelque temps qu'il fasse, quels que soient les chemins, pour y être un jour de dimanche ou de fête, c'est à quoi les supérieurs ecclésiastiques n'ont jamais prétendu l'obliger. De plus, ce système est tout à fait opposé au bien général de vos cantons ; car les habitants de Cacouna qui n'ont pas de chapelle, seraient privés tous les quinze jours d'assister au service divin, vu qu'il est très difficile pour eux de se transporter aux Trois-Pistoles.

 

À ces causes, Nous, Grand Vicaire du diocèse, avons statué et ordonné au nom de Monseigneur l'Illustrissime et Révérendissime Jean Olivier Briand, Évêque de Québec, statuons et ordonnons ce qui suit ;

1e Que le service divin pour les trois cantons, savoir : Cacouna, l'Isle-Verte et les Trois-Pistoles, se fera ordinairement tous les dimanches et les fêtes à l'Isle-Verte. Il sera cependant libre à M. Leclaire, quand il le jugera à propos, de faire de temps en temps l'office du dimanche aux Trois-Pistoles, après l'avoir annoncé le dimanche précédent à l'Isle-Verte.

 

2e  Que les cantons qui viendront chercher le curé pour ses fonctions, le ramèneront chez lui.

 

3e Nous exhortons les gens des trois cantons à assister plus régulièrement, les dimanches, à l'office divin et aux instructions autant que le temps et les chemins le permettront, persuadés qu'ils doivent être, qu'il sont obligés sous peine de péché d'entendre la messe les fêtes et les dimanches, quoiqu'elle ne se dise pas dans leur église.

 

Sera le présent mandement lu et publié au prône de la messe paroissiale, à l'Isle-Verte et aux Trois-Pistoles, les premiers dimanches après sa réception ; on en fera aussi la lecture dans une assemblée des habitants de Cacouna.

 

Donné à Québec sous notre seing, celui du secrétaire de Monseigneur l'Évêque et le sceau des armes du diocèse, le 1er août 1784.

(Signé) Gravé, Vicaire-Général,
Par Monseigneur, le Grand-Vicaire Plessis, Sous-Diacre, Secrétaire

  Je ne pense pas qu’un évêque contemporain oserait porter des jugements de valeur aussi durs sur les habitants d’une paroisse. On voit toutefois une concession. Il semble que le prêtre ait été déchargé de la cure de Rimouski.

 

(Le texte du mandement a été puisé dans Nos paroisses : Trois-Pistoles, par Charles-Arthur Gauvreau.)

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# 386               2 avril 2014

Vente de la terre de Théophile Jean
Mon grand-père Théophile Jean est décédé le 28 février 1922 à l’âge de 77 ans. Sa fille cadette avait 12 ans. Il avait au préalable nommé Antoine Dionne comme tuteur de ses enfants mineurs et exécuteur testamentaire. Antoine Dionne était alors maire de Saint-Mathieu-de-Rioux. Voici l’acte de vente de la terre de Théophile Jean à l’intention de Louis Beaulieu :

L’An mil neuf cent vingt-quatre, le vingt-deuxième jour de septembre.

Devant Eugène Boucher, notaire public pour la province de Québec, résidant et pratiquant en la ville de Trois Pistoles dans le district de Kamouraska.

A comparu : Monsieur Antoine Dionne, ouvrier, de la paroisse de St-Mathieu, agissant aux présentes en sa qualité d’exécuteur testamentaire avec pouvoirs spéciaux, de feu Théophile Jean, en son vivant rentier, de la paroisse de St-Mathieu, en vertu du testament de ce dernier reçu devant le notaire A. G. Ouellet, le seize août mil neuf cent vingt-un, et enregistré au bureau d’enregistrement du comté de Rimouski, sous le numéro 50817.

Lequel en sa dite qualité a par les présentes vendu, avec toutes les garanties de droit et possession immédiate, à Sieur Louis Beaulieu, rentier de la dite paroisse de St-Mathieu, à ce présent et acceptant acquéreur, savoir : Un emplacement situé en la dite paroisse de St-Mathieu, contenant cinquante pieds de front , sur deux cents cinq pieds de profondeur, le tout mesure anglaise, borné au nord au chemin royal, à l’est à Eugène Vaillancourt et Ferdinand Parent, à l’ouest à Louis Parent, lequel emplacement est maintenant connu et désigné aux plan et livre de renvoi officiels du cadastre pour la paroisse de St-Mathieu, comme faisant partie du lot numéro quatre-vingt-quatre (84-p), avec les bâtisses dessus construites, circonstances et dépendances.

Ce que dessus vendu appartenait au dit feu Théophile Jean pour l’avoir eu de Sieur Louis Parent, suivant vente sous seing privé en date du 18 octobre 1920.

Cette vente est faite à charge par l’acquéreur qui s’y oblige : des droits municipaux et locaux, le tout à compter de ce jour.

Faite en outre pour le prix et somme de huit cents piastres courant, à compte de laquelle dite somme le vendeur reconnaît avoir présentement reçu celle de quatre cent piastres dont quittance en conséquence pour ce montant. La balance de quatre cents piastres restant due, l’acquéreur s’engage la payer en quatre termes égaux, annuels et consécutifs de cent piastres chacun, dont le premier d’iceux écherra et se fera dans un an de ce jour, et de là continuer d’année en année, à même époque, jusqu’au paiement final, sans intérêt jusqu’à échéance, mais avec intérêt après.

Aux présentes est intervenu Sieur Louis Parent, cultivateur du dit lieu de St-Mathieu.

Lequel après avoir eu lecture du présent acte le confirme et ratifie, et déclare par les présentes suppléer en autant qu’il est nécessaire au défaut de titre notarié et enregistré entre lui et le dit feu Théophile Jean, déclarant de plus qu’il n’a plus aucun droit à exercer contre le susdit emplacement, le tout de manière que le présent acquéreur ait un titre parfait.

Dont acte en la ville de Trois-Pistoles, les jour et an susdits, sous le numéro mil neuf cent dix-huit.

Requis de signer, les parties l’ont fait avec nous notaire, lecture faite.

                                          Antoine Dionne

                                                   Louis Beaulieu

                                                   Louis Parent

                                                   Eugène Boucher N. P.

  Vraie copie de la minute demeurée en mon étude.

                                                    Eugène Boucher N. P. 

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# 369               26 mars 2014
Vente d’un terrain à Théophile Jean
Le 18 octobre 1920, Louis Parent vendait à Théophile Jean un terrain au centre du village de Saint-Mathieu-de-Rioux. Louis Parent, marié à Marie Lavoie, est le fils de Louis Parent et d’Élisabeth Côté. Théophile Jean, marié à Élise Boucher, est le fils de Melchior Jean et d’Élisabeth Dionne. Voici le contrat de vente fait à Saint-Mathieu :

Ont comparu Sieur Louis Parent de St Mathieu, cultivateur, lequel a vendu avec garantie clair de tout trouble et empêchement quelconque à Sieur Théophile Jean de St Mathieu rentier à ce présent et acceptant acquéreur pour lui ses hoirs et ayant cause un terrain au emplacement une partie vendu le 15 avril 1915 et l’autre partie l’année suivante 1916 sis et situé au troisième rang de la Seigneurie de Nicolas Rioux paroisse de St-Mathieu contenant cinquante pieds de front sur deux cent cinq pieds de profondeur mesure anglaise tenant au nord au chemin royal, à l’est à Eugène Vaillancourt et à Ferdinand Parent, au sud et à l’ouest au vendeur, le tout sans bâtisse et maintenant avec bâtisse que l’acquéreur a fait bâtir, étant le lot parti du numéro 84 (quatre-vingt-quatre du cadastre pour la dite paroisse de St-Mathieu). Cette vente est faite à la charge de l’acquéreur qui s’y oblige lui ses hoirs et ayant cause de payé à l’avenir les taxes locales et cotisation quitte du passé à ce jour.

Cette vente est faite en autre pour en considération du prix et somme de cent quatre-vingt-quinze piastres argent courant, que le vendeur déclare avoir reçu de l’acquéreur dont cent vingt-cinq piastres par l’entremise de Jos Jean le 15 avril 1915 et soixante-dix piastres dans le courant de l’année 1916 par l’acquéreur, dont quittance final.

L’acquéreur s’oblige de clore le dit terrain à ses frais et en clôture de broches pour tenir les poules. Au moyen de quoi le vendeur se desaisit de tous ce que dessus, vendu en faveur de l’acquéreur de ce jour et pour toujours. Et pour l’exécution des présentes, ont signé

                                                                       Louis Parent
                                            Théophile Jean

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# 365               24 mars 2014
Le Coffret d'écolier
L'industrie "Le Coffret d'écolier" existe officiellement depuis 1942, mais le propriétaire, Amédée Dionne, n'en est pas à ses premières armes dans le travail du bois.

Vers 1924, dans une petite boutique logée sur la ferme par son père, Gonzague Dionne, et de concert avec ses frères, Amédée commence l'histoire de la petite industrie qui a progressé jusqu'à aujourd'hui. Pendant environ onze ans, on y fabrique tour à tour des chaises, des métiers à tisser, des râteaux à foin, des manches de marteaux et de haches, des voitures et des traînes à chevaux, etc.

En 1936, il faut reconstruire car le local s'avère trop petit. Le site actuel au village est choisi et la production demeure à peu près dans le même domaine jusqu'en 1942.

C'est en effet à cette date que s'associent Amédée et Onésime Dionne pour la naissance du "Coffret d'écolier". La production se centre alors exclusivement sur les coffres de classe. Un peu plus tard, on y ajoute les boîtes de livraison en bois. Les résultants sont excellents, même si, à cause de la guerre, le manque de matériaux oblige M. Dionne à fabriquer lui-même une bonne partie de la machinerie nécessaire. Puis, en 1948, Amédée devient seul propriétaire du "Coffret d'écolier".

Le monde change, le mode de vie change. En 1956, le marché du coffre de classe en bois est envahi par le coffre de plastique. Il faut s'orienter vers un autre domaine et on opte pour le tournage des pattes de meubles. Ce choix a été judicieux car, depuis ce temps, le tournage des pattes de meubles a constitué la principale production de cette industrie. Toutefois, depuis quelques années, on y a aussi ajouté les fauteuils pliants en bois et toile qui remportent un très grand succès.

En plus d'augmenter la valeur économique de Saint-Mathieu, "Le Coffret d'écolier" a, depuis vingt-cinq ans, employé un personnel moyen de dix hommes dont un, Camille Saindon, est à son service depuis vingt-quatre ans. Trois fils d'Amédée, Gervais, Julien et Gérald, le secondent depuis quelques années et se préparent à prendre la relève.

Un projet de reconstruction est en cours afin d'améliorer l'industrie, d'augmenter la production et par conséquent, d'employer plus de personnel.

(Texte écrit en 1966 par Alain Dionne et publié dans l’Album souvenir du centenaire de Saint-Mathieu.

Note. Je me rappelle que, quand nous allions à l’école, nous avions tous un coffret fabriqué à Saint-Mathieu. Nous en étions fiers.

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# 316               5 mars 2014
Une erreur de date
Dans quelques sites internet, il est écrit que Michel Jean s’est établi à Saint-Mathieu vers 1850. En réalité, il est clair que cet événement a eu lieu en 1830 si on tient compte des propos de Julienne Jean dans son livre Michel Jean, 1er colon de Saint-Mathieu-de-Rioux. Celle-ci écrit que, le 1er juillet 1830, Jean-Cyprien Vaillancourt, cultivateur du deuxième rang de Saint-Simon a vendu une terre à Michel Jean située dans le troisième rang de Saint-Mathieu. Cette terre mesurait 10 arpents de front et environ 30 arpents de profondeur. La transaction s’est faite pour un montant de 10 livres ou de 40 dollars. (Voir les notes à la fin du texte)

J’ai fait corriger l’erreur dans quelques sites dont celui du diocèse de Rimouski et de Wikipédia. Je ne connaissais pas l’origine de cette erreur jusqu’à ce que Jean Cournoyer, ancien politicien et animateur de radio, me signale qu’elle provenait du livre Noms et lieux du Québec, publié par la Commission de toponymie.

En 1995, l’Association des Jean d’Amérique a fait poser une plaque derrière l’église Saint-Mathieu. Au désarroi de plusieurs, on pouvait y lire 1850 et non 1830.

Dans l’album-souvenir du centenaire de la paroisse de Saint-Mathieu, je n’avais pas établi clairement la date d’arrivée du pionnier parce que je n’avais pas les documents suffisants pour le faire. Mais j’avais mentionné que, vers 1830 (en réalité, c’est en 1829), le curé de Trois-Pistoles avait acheté un lopin de terre à Saint-Mathieu en vue de l’érection d’une paroisse.

Il est surprenant que la Commission de toponymie ait fait une telle erreur étant donné que la paroisse a été érigée canoniquement en 1858 et qu’à l’époque cela prenait au moins une trentaine d’années avant d’obtenir ce statut. Il fallait attendre qu’il y ait suffisamment de colons pour bâtir église et presbytère et pour subvenir aux besoins matériels d’un curé.

Note 1. À l’époque au Québec, la norme pour la profondeur d’une terre était de 28 arpents. Évidemment, cela pouvait varier dépendant des obstacles naturels. Un arpent français équivalait à 180 pieds.

Note 2. Le montant de 10 livres correspondait à 40 dollars. Pour affirmer cela, je me base sur la proclamation du gouverneur qui, en décembre 1837, avait mis à prix la tête de Louis-Joseph Papineau pour une récompense de 4000 piastres ou de 1000 livres.

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# 258       4 février 2014
Un sixième rang habité
Saint-Mathieu-de-Rioux a déjà eu un sixième rang. Dans les actes officiels, avant 1866, on y nomme les rangs 3, 4, 5 et 6. Toutefois, lors du recensement des chefs de famille en 1878, ce rang n’était pas encore peuplé. Le premier défricheur du sixième rang fut sans doute Ferdinand Rousseau parce que mon père possédait un lot dans ce rang qu’on appelait terre à Ferdinand Rousseau.

Ferdinand Rousseau est né le 14 août 1854. Il a été baptisé à Saint-Simon. Ses parents Vital Rousseau et Euphrosine Bérubé demeuraient-ils alors sur le territoire actuel de Saint-Mathieu ? Probablement, parce que les registres paroissiaux ont été ouverts en 1866.

Ferdinand Rousseau a épousé Marie-Anne Jean le 16 juillet 1878 à Saint-Mathieu. Il avait 24 ans. Les parents de Marie-Anne étaient Melchior Jean et Élisabeth Dionne, mes arrière-grands-parents. Le couple Rousseau-Jean eut un seul enfant décédé à la naissance. Ce fut au tour de Marie-Anne un an plus tard à l’âge de 27 ans.

Ferdinand épousa en deuxièmes noces Léocadie Lagacé le 15 mai 1883 à Saint-Mathieu. Ils eurent sept enfants dont l’aînée Marie-Céline, née en 1884, fut la première Sœur de la Miséricorde native de la paroisse. Léocadie Lagacé est décédée en 1896 à l’âge de 37 ans. Elle aussi avait perdu un enfant à la naissance un an plus tôt.

Ferdinand était-il déjà installé sur sa terre du sixième rang quand il s’est remarié ? Il est probable que oui. Le couple Rousseau-Lagacé eut sept enfants, tous nés à Saint-Mathieu. Leur dernier enfant est né en 1895. En 1932, mon père a acheté la terre du sixième rang qui avait déjà appartenu à Ferdinand Rousseau. On voyait très bien l’emplacement d’une ancienne maison. En avant, les fleurs vivaces continuaient à sortir chaque printemps. On pouvait aussi voir l’emplacement d’une fontaine.

Trois membres de la famille Ferdinand Rousseau se sont mariés à Saint-François-Xavier de Nashua aux États-Unis : Sarazine en 1917, Édouard en 1920 et Léocadie en 1921.

Ferdinand n’est pas décédé à Saint-Mathieu. Ce qui laisse croire qu’il avait émigré aux États-Unis avec une partie de sa famille entre 1896 et 1917.

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# 241       29 janvier 2014
Appel à tous
Ce message s’adresse aux personnes qui sont nées à Saint-Mathieu-de-Rioux, qui y ont vécu ou qui y vivent encore.

Si vous avez des souvenirs personnels qui peuvent être d’intérêt général, vous pouvez me les décrire dans un bref article. Si vous avez des informations concernant, par exemple, l’ancien moulin à farine, le moulin à scie qui a été construit au Lac-Boisbouscache, ou toute autre bâtisse publique, prenez quelques minutes pour me les soumettre.

Par ailleurs, si vous avez de vieilles photos qui pourraient intéresser la collectivité, numérisez-les. Vous pouvez me les envoyer via mon adresse de courriel. Ayez soin d’en faire une brève description pour la compréhension de tous.

Il est entendu que votre nom apparaîtra en regard de chaque donnée qui sera publiée.

Merci d’avance

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# 194       8 janvier 2014
Le long des lacs de Saint-Mathieu
Je me permets de reproduire un texte intégral puisé dans le site Tourisme patrimonial du Bas-Saint-Laurent. C’est un texte très bien fait. Quand on a vécu ou quand on vit à Saint-Mathieu-de-Rioux, on a cessé ou on cesse de voir les beaux paysages qu’un œil aguerri peut observer. Voici ce texte :

Se situer
Perché sur la rive nord du Petit lac Saint-Mathieu, le village de Saint-Mathieu-de-Rioux longe le 3e Rang et fait face à une imposante crête rocheuse, porte d’entrée du plateau appalachien et comprenant le mont Saint-Mathieu. Ce village est situé au sud de Saint-Simon et on y accède en gravissant des crêtes rocheuses faisant partie des signatures paysagères de la région des Basques. La vallée au fond de laquelle s’alignent le Petit lac Saint-Mathieu et le lac Saint-Mathieu est nichée entre deux crêtes rocheuses appalachiennes. Elle est propice à l’agriculture. Le climat y est particulier puisqu’on y cultive même la vigne!


Petit retour dans le temps
Saint-Mathieu-de-Rioux est la première paroisse de la région des Basques à être créée à l’écart du littoral du Saint-Laurent et la cinquième de la région (1858). Le potentiel agricole de cette vallée y attira les premiers habitants qui furent aussi encouragés à exploiter la forêt. L’agriculture y fut donc longtemps la première activité économique, complétée par l’exploitation forestière qui favorisa le développement de l’industrie du sciage. La marque de commerce de Saint-Mathieu-de-Rioux a longtemps été la fabrication manuelle de boîtes à beurre en bois. Aujourd’hui, l’activité économique est centrée sur l’acériculture, la production de charbon de bois, l’agriculture et le développement de la villégiature.


Paysage d’aujourd’hui
Le paysage que vous pourrez observer de ce point de vue, mais également du belvédère de l’église, est dominé par les éléments naturels : les crêtes rocheuses, les deux lacs allongés, la vallée et son relief ondulé. L’agriculture occupe encore une place importante et vous remarquerez les terres perpendiculaires aux lacs de même que la dispersion des habitations. Les rives des lacs étant très recherchées pour la villégiature, les rives du lac Saint-Mathieu sont densément occupées. Verrez-vous l’île ?


Le paysage en un clin d’œil !
Le village perché de Saint-Mathieu-de-Rioux et son église

Le Petit lac Saint-Mathieu et le lac Saint-Mathieu

Les crêtes rocheuses

La ligne de transport d’énergie

La faune aviaire

Le patrimoine bâti et la villégiature

La profondeur du point de vue dans la vallée

À Saint-Mathieu-de-Rioux, dans la vallée des lacs, prendre le temps de s’arrêter …

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# 137       12 décembre 2013
Les cloches à Saint-Mathieu-de-Rioux
Depuis 104 ans (nous sommes en 1966), la cloche a été un témoin fidèle de la foi des paroissiens de Saint-Mathieu.

La première cloche de la chapelle fut bénite le 18 décembre 1862 par M. Léon Roy, curé des Trois-Pistoles. Ses parrains et marraines ont été : Clément Plourde des Trois-Pistoles, Dame Senneville Mercier, épouse du notaire Antoine Bernier de Saint-Simon, Jonas Rioux et sa dame de Saint-Simon, Thomas Charest et sa dame Séverine Vaillancourt de Saint-Mathieu. La cloche reçut les noms de Marie-Anne-Clémentine-Victoire. La collecte pour la cloche a rapporté 59 $ et celle-ci a coûté 140 $.

La seconde cloche fut bénite le 27 octobre 1875 pour marquer la fin des travaux de l’église. Elle pesait 383 livres. C’est Mgr Edmond Langevin, vicaire général du diocèse de Rimouski, qui présidait la cérémonie. Les curés de Cacouna, Trois-Pistoles, Saint-Simon, Saint-Fabien et Sainte-Françoise l’accompagnaient. Les noms donnés à la cloche furent Marie-Mathieu-Théophile-Arthémise-Étienne-Rachelle en l’honneur des pionniers Théophile Lévesque, sa dame Arthémise Michaud, Étienne Ouellet et sa dame Rachelle Lévesque.

Les deux cloches servirent conjointement jusqu’au mois de juin 1920. À partir de cette date, on fit usage d’une seule à la fois par respect pour l’harmonie. Le 14 décembre 1922, elles quittèrent la paroisse pour aller recommencer une nouvelle mission à Saint-Médard et à Sainte-Jeanne-D’Arc. M. Delphis-Salomon Giguère, curé de la paroisse, note à ce sujet qu’elles "seront assez éloignées à l’avenir pour s’accorder et vivre en parfaite harmonie le reste de leurs jours".

Le 18 décembre 1922, soit exactement 60 ans après la bénédiction de la première cloche, Mgr J.-Romuald Léonard, troisième évêque de Rimouski, bénit un carillon de trois cloches. Les cloches pèsent 3200 livres et donnent les notes sol, si et ré. Sol s’appelle Saint-Mathieu, en l’honneur du patron de la paroisse, si s’appelle Joseph-Romuald, nom de l’évêque d’alors et ré s’appelle Pie XI en mémoire du pape régnant.

Le montant souscrit a été de 3112 $ alors que le coût du carillon installé fut de 2658,25 $. Pour sa part, Gonzague Dionne a fourni 150 $ tandis que François Ouellet, Jean (Johnny) Jean, Ernest Dionne et Antoine Dionne ont fourni chacun 100 $.

À l’occasion de la bénédiction, on retrouve au registre le nom de Mgr Charles-Eugène Parent qui à l’époque était ecclésiastique.

(Texte écrit en 1966 et publié dans l’Album souvenir du centenaire de Saint-Mathieu. Quelques corrections mineures ont été apportées.)

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# 127       8 décembre 2013
Les chemins pendant l’hiver
Autrefois, à Saint-Mathieu-de-Rioux comme dans plusieurs autres municipalités, l’entretien des chemins ruraux pendant l’hiver était confié aux cultivateurs. Ceux-ci s’engageaient à dégager les routes avoisinant leur demeure.

Pour l’entretien des chemins l’hiver, mon père s’était fabriqué une gratte en bois munie de brancards. La gratte était tirée par un cheval. Il utilisait aussi parfois le rouleau qui servait à tasser la terre après les semences. Pendant de nombreuses années, il a ouvert les chemins sur une distance d’environ un kilomètre dans le rang 5. Il était aussi responsable de l’entretien de la route qui menait au rang 6. Cette dernière route était peu achalandée puisqu’elle conduisait seulement à trois terres non habitées et qu’elle servait aussi aux déplacements du gardien attitré à la barrière du club Les Appalaches sur le territoire du Lac-Boisbouscache.

Quand arrivait le printemps, chaque responsable devait avec des moyens de fortune y compris la pelle enlever la croûte de neige qui s’était formée au fil du temps par le rouleau, par la gratte ou par les voitures. Il fallait faire fondre la neige le plus rapidement possible. Cela créait des problèmes car tous n’avaient pas la même habileté et le même entrain pour dégager le fond de neige croûtée si bien que la transition du traîneau à la voiture à roues n’était pas très rapide et était variable d’un bout de chemin à l’autre.

Au milieu des années 1950, l’arrivée des tracteurs à chenilles a modifié le processus au printemps. La municipalité engageait un entrepreneur qui parcourait tous les rangs pour ouvrir la route avec un bulldozer (bouteur en québécois). Mais c’est le responsable de son bout de chemin qui devait payer pour l’exécution des travaux. La transition était alors très rapide et uniforme. On passait ainsi du jour au lendemain du traîneau à la voiture à roues. Tout le monde attendait cet événement avec impatience.

Dans les archives de ma mère, on retrouve une facture datée d’avril 1959 qui se détaille comme suit :

        Ouverture de la route du 5e et du 6e rang

        9 avril. Route du 5e. Trois heures à 7,50 $ l’heure : 22,50 $.

        10 avril. Route du 6e. Une heure à 7,50 $ l’heure : 7,50 $.

                                                                               Total : 30 $.

Ma mère n’était pas très contente quand elle a reçu la facture. Avant de l’archiver, elle y a écrit une note : "On n’avait que 45 $ pour faire l’entretien de la route tout l’hiver". Un calcul simple nous montre qu’il est resté seulement 15 $ à mon père pendant l’hiver 1958-1959 pour de nombreuses opérations de grattage qui se sont étendues sur une période d’environ quatre mois.

Plus tard, le mode d’entretien des chemins pendant l’hiver a été modifié. La municipalité confiait maintenant cette tâche à un déneigeur professionnel qui était responsable de tous les chemins de la paroisse et qui utilisait une niveleuse (appelée gratte dans le langage populaire ou grader d’un calque de l’anglais) ou une souffleuse. C’est la municipalité qui payait la facture. C’était le début du voiturage sur roues à l’année longue.

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# 116       3 décembre 2013
Déclin de l’agriculture
Michel Jean (1794-1870) fut le premier colonisateur de Saint-Mathieu-de-Rioux. Il s’y installa en 1830 avec sa famille. Quand il y arriva, le territoire de la paroisse était peuplé d’arbres. Il a bûché, essouché, semé du blé, de l’orge et de l’avoine, hersé, engrangé ses récoltes. Il y a transporté des animaux de ferme. Il rêvait sûrement d’un territoire peuplé d’enfants et voué à un développement permettant de nourrir hommes et animaux. Il a vu des routes se construire et sillonner la paroisse dans les rangs 3, 4 et peut-être 5 et 6

Que dirait Michel Jean s’il revenait à Saint-Mathieu aujourd’hui ? Il verrait que le rang 6, habité un temps par Ferdinand Rousseau, s’est transformé en forêt. Il verrait des maisons le long des routes dans les autres rangs, mais moins de granges-étables, moins de hangars, moins de porcheries et moins de poulaillers. Il se demanderait où sont passées toutes ces dépendances.

Michel Jean ne sait pas que dans les années 1960 un mouvement de décolonisation a été amorcé par le gouvernement du Québec. Il ne sait pas que la terre de son arrière-petit-fils, mon père, a été achetée par le Gouvernement au début des années 1970. Il ne sait pas que la maison où je suis né a été détruite, de même que tous les autres bâtiments de ferme. Il ne reste que la fondation de la grange. Même le vieux pommier a plié bagage. Il ne sait pas que la terre ensemencée pendant 32 ans par mon père pour faire vivre décemment sa famille se transforme peu à peu en forêt.

Il ne sait pas qu’au même moment où le Gouvernement s’apprêtait à fermer le rang 5, il a asphalté la route jusqu’à la demeure de mes parents. Vous vous demandez sûrement pourquoi. C’est qu’il y a là un embranchement qui conduisait et qui conduit toujours au club privé les Appalaches dans le territoire du Lac-Boisbouscache.

Par ailleurs, Michel Jean serait étonné de voir un beau village encore habité et qui ne veut pas mourir. Dans son temps, le village n’était formé que d’une dizaine de fermes alors qu’aujourd’hui les maisons sont à proximité les unes des autres comme en ville. Il verrait aussi quelques érablières qui se développent au gré du temps. Il verrait un majestueux lac qui bougeant paisiblement peut sembler éternel mais qui doit lutter contre la pollution.

Ce que Michel Jean n’avait sûrement pas prévu, il verrait que la municipalité de Saint-Mathieu d’agricole qu’elle était est devenue un lieu touristique privilégié. Il verrait notamment un vignoble, un club de golf, une station de ski, des chapelets de chalets qui agrémentent les deux rives du lac Saint-Mathieu. Le tout assure la stabilité économique de la paroisse.

Faut-il s’étonner de voir la forêt reprendre peu à peu l’état qui était sien depuis des siècles et peut-être des millénaires ? Peut-on penser qu’un retour à la terre sera un jour possible ? La réponse est non dans les deux cas. La vie moderne ne peut pas s’enraciner dans des terres peu propices à l’agriculture. Mais, il semble réconfortant de voir les humains cohabiter sereinement de plus en plus avec la forêt.

J’admire les gens de Saint-Mathieu qui veulent maintenir leur municipalité malgré la disparition progressive de services de proximité et qui réussissent leur pari.

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# 114      2 décembre 2013
Réminiscences d’un ancien
Fernand Thibault est né à Saint-Mathieu-de-Rioux en 1938. Il est le fils de Donat Thibault et d’Yvette Rioux. En 1941, son père Donat achète une terre dans le rang 4 à Saint-Mathieu. La terre est située au sud du lac en face de la route menant à Saint-Simon. Fernand y passe son enfance jusqu’à ce que la famille quitte la paroisse en 1951 pour aller s’établir à Beaumont.

Dans son site web, Fernand raconte certaines péripéties vécues pendant son enfance. Il y parle du passage du village à la ferme, des terres achetées par son père, de ses parents, des naissances, des voisins, de ses années à la petite école, sans compter des détails sur la généalogie des Thibault. Par le biais, il décrit les mœurs et la façon de vivre de l’époque.

Dans son avant-propos, il écrit : "Ce résumé de mes souvenirs depuis ma plus tendre enfance constitue en fait mon autobiographie. Le lecteur, spécialement s'il est quelqu'un qui a vécu cette période ou qui fut témoin de ces évènements, n'aura pas à se formaliser si les souvenirs et les situations que je décris ne sont pas exactement vrais ou précis. Car il s'agit ici de souvenirs déjà lointains, que je décris de la façon dont l'enfant que j'étais, à l'âge que j'avais, voyait et percevait ces évènements ou situations et, analysait les conversations qu'il entendait."

Si vous avez vécu à Saint-Mathieu-de-Rioux pendant les années 1940 ou après, vous revivrez à travers l’auteur certaines situations. Sinon, vous apprendrez comment les cultivateurs et les fils de cultivateurs vivaient à cette époque.

Visitez le site de Fernand Thibault : c’est un retour au passé.

Appel à tous : Si quelqu’un a le goût d’écrire un article qui raconte un ou des événements de son enfance, il n’a qu’à me l’expédier. Il pourrait éventuellement être publié sur ce blogue.

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# 095       23 novembre 2013
Ce texte a été publié dans l’Album souvenir du centenaire de Saint-Mathieu en 1966. L’auteur est Fernand Dionne.

L’entreprise Dionne & Dionne et la vie industrielle de Saint-Mathieu
Si la paroisse de Saint-Mathieu célèbre cette année son Centenaire, l’entreprise Dionne & Dionne veut se joindre à ces manifestations pour fêter ses 60 ans d’existence.

L’histoire de la vie industrielle de notre paroisse ne peut s’écrire sans relier la croissance économique de notre milieu à l’importance de l’entreprise Dionne & Dionne. Les deux ont grandi et prospéré ensemble.

Débuts difficiles mais prometteurs
C’est au cours de l’hiver 1906-1907 que la première boîte à beurre sortait des mains d’une douzaine d’artisans dirigés par Ernest et Antoine Dionne, les fondateurs de cette entreprise. Quelques scies actionnées à la vapeur constituaient à peu près toute la machinerie de l’entreprise ; l’assemblage de la boîte était entièrement fait à la main. Il est surprenant de voir que, pendant les trois mois d’opérations de l’hiver 1906-1907, une douzaine d’hommes ont réussi, avec ces moyens de fortune, à manufacturer 11 000 boîtes à beurre.

À cette époque, la production se faisait en hiver à cause de la main-d’œuvre plus nombreuse et principalement, parce que le charroyage des boîtes à la voie ferrée de Saint-Simon se faisait plus facilement l’hiver, alors que le camion n’existait pas.

À cette époque, la boîte à beurre se vendait aux environs de 17 sous et les meilleurs hommes gagnaient un dollar par jour.

En 1919, Antoine Dionne décide d’assister au Congrès Eucharistique mondial de Chicago. Passait encore un voyage à Québec ou même à Montréal à l’époque, mais un voyage à Chicago … c’était toute une aventure. Antoine Dionne revint cependant de son voyage jugé téméraire, mais c’était pour voir la manufacture en proie aux flammes. Les propriétaires n’hésitèrent pas à reconstruire rapidement et dès la reprise de la production, Antoine vendait ses intérêts à Félix Dionne.

Dix mois après la reconstruction, la manufacture était de nouveau réduite en cendres ; ce deuxième incendie en 10 mois était réellement un coup dur. Cependant, armés de courage et de foi en l’avenir, Ernest Dionne et son fils Félix entreprenaient la reconstruction de la manufacture ; mais, cette fois, ils décidèrent de reconstruire au village.

En 1937, Ernest Dionne vend ses intérêts et jusqu’en 1947 l’entreprise est opérée par Félix et Réal Dionne. Cette année-là, Félix vend ses intérêts à son frère Onésime qui avait opéré pendant 27 ans un magasin général aujourd’hui la propriété de Lucien Ouellet.

Progrès rapides
Les années qui suivirent furent des années de progrès remarquables. Pendant cette période, grâce à la mécanisation et à l’amélioration des techniques de production, la manufacture passa d’une production de 1200 boîtes par jour à au-delà de 2200 par jour. De 1959 à 1962, l’on obtint presque la production de quatre boîtes à la minute et Dionne & Dionne devenait la plus importante fabrique de boîtes à beurre au Canada., alors que la production s’établissait entre 300 000 et 400 000 boîtes par année. C’est pendant cette période également, soit en 1953, qu’Onésime Dionne, après deux années d’efforts et de démarches, obtenait du gouvernement provincial une concession forestière de 50 milles carrés à même la Seigneurie Nicolas-Rioux ; cette concession réglait un problème moteur pour l’entreprise soit l’approvisionnement en bois à un coût raisonnable.

L’année 1962, fin d’une époque
L’année 1962 fut fatale à Dionne & Dionne et à toute la paroisse. Le Gouvernement fédéral acceptait l’entreposage du beurre dans des boîtes de carton. Même si la boîte en bois était encore acceptée, il devenait impossible de concurrencer la boîte de carton et c’était la fin de la manufacture de boîtes. Les deux années suivantes, une quantité négligeable de boîtes furent produites et les dernières furent vendues en bas du prix coûtant.

Une partie de la population du village perdait son gagne-pain et l’économie de la paroisse s’en ressentit à un tel point que les maisons du village baissèrent de valeur du jour au lendemain.

L’entreprise Dionne & Dionne fut durement secouée par la perte du marché de la boîte à beurre d’autant plus qu’elle procédait à ce moment-là à la construction d’un moulin à scie et que quelques 1000 dollars étaient déjà investis dans des fondations pour reconstruire la manufacture de boîtes. À l’hiver 1963, la situation financière de l’entreprise était au plus bas de son histoire.

En mai 1964, Fernand Dionne se portait acquéreur des intérêts de Réal Dionne et devenait associé de son père Onésime.

Perspectives d’avenir
Avant de faire des investissements pour modifier la production, il fallait assainir la situation financière de l’entreprise. Les propriétaires actuels s’emploient à cette tâche et, au fur et à mesure, ils pourront développer l’entreprise.

En 1965, l’entreprise s’est portée acquéreur, à titre expérimental, d’un débusqueur mécanique et les opérations forestières seront mécanisées au rythme des possibilités d’investissements. En 1966, un moulin à lattes est ajouté au moulin à scie pour permettre de récupérer le plus possible le bois des croûtes et, en même temps, donner du travail à six employés de plus.

Les propriétaires actuels étudient différentes possibilités de développement de l’entreprise et espèrent en arriver à des résultats concrets. Malgré tout, en 1965, l’entreprise a payé près de 80 000 dollars en salaires, a employé une trentaine d’hommes au moulin et autant dans le bois.

L’entreprise Dionne & Dionne a permis à de nombreux travailleurs du village de gagner leur vie sans s’exiler à l’extérieur ; de nombreux cultivateurs ont obtenu un revenu d’appoint par la coupe du bois alors qu’ils pouvaient revenir chez eux tous les soirs. Pendant l’été, Dionne & Dionne a employé jusqu’à une quinzaine d’étudiants qui gagnaient un revenu qui leur aidait à poursuivre leurs études. L’entreprise a participé à la vie communautaire tant dans le domaine municipal et religieux que dans le domaine des loisirs.

Tout cela a été rendu possible non seulement par le sens des affaires et le sens civique des propriétaires qui se sont succédé à la tête de cette entreprise, mais surtout par la fidélité, l’esprit de travail et la compétence de ces nombreux travailleurs de Saint-Mathieu auxquels Dionne & Dionne veut rendre un hommage particulier à l’occasion du Centenaire de la paroisse.

Fernand Dionne C. A.

Notons que Fernand Dionne, qui est natif de Saint-Mathieu-de-Rioux, a été notamment le premier directeur à la Direction régionale du Bas-Saint-Laurent du ministère de l’Éducation et deuxième directeur général au cégep de Rimouski.

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# 090      20 novembre 2013
Charles Guay (1845-1922)
Il est probable que personne ne sait que Saint-Mathieu-de-Rioux a eu un curé au 19e siècle qui a été responsable de cette charge pendant seulement 17 jours. Son nom est Charles Guay et il était natif de Saint-Joseph de Lévis. C’est ce que j’ai appris dans le livre de A.- Cléophas Morin, Dans la Maison du Père. Le biographe écrit : "Curé de Saint-Mathieu le 12 septembre 1890. Donne sa démission le 23 septembre suivant et elle fut acceptée six jours plus tard."

Charles Guay a-t-il mis les pieds dans cette paroisse ? A-t-il occupé le presbytère ? Pourquoi cette démission ? Son biographe reste muet sur le sujet. Dans l’album souvenir du centenaire de Saint-Mathieu, le chanoine Léo Bérubé qui a rédigé la biographie des curés de la paroisse ne le mentionne pas. Il écrit que c’est l’abbé Hermel Tremblay qui y fut curé de 1883 à 1900.

Est-ce que le presbytère serait en cause ? En avril 1887, le presbytère d’alors a été ravagé par les flammes. On a rebâti, mais le nouveau presbytère n’a pu accueillir le curé qu’en octobre 1889. Se pourrait-il qu’un an plus tard la finition intérieure n’était pas terminée et que l’abbé Charles Guay n’a pas voulu y loger ? Serait-ce plutôt le résultat d’un conflit avec l’évêque de Rimouski ? Avant qu’il soit nommé à Saint-Mathieu, il a été "déchargé des missions de Matapédia et de Mill-Stream le 26 février 1888". Pendant les deux années suivantes, on ne sait pas ce qu’il a fait.

La carrière sacerdotale de Mgr Guay est plutôt atypique. Après l’épisode de Saint-Mathieu, on peut lire : "Il se retira du ministère paroissial pour se consacrer à la prédication des retraites. Fit un autre voyage à Rome. Fondateur de l’hôpital Guay à Saint-Joseph de Lévis en 1901." Cela suppose qu’il n’a pas eu de nomination ecclésiastique pendant 12 ans.

Par ailleurs, sa biographie est d’une longueur exceptionnelle. Il est allé trois fois à Rome en ces années où l’avion n’existait pas. Il avait 35 ans, la première fois qu’il alla voir le pape. Ce dernier l’a promu prélat domestique lui permettant ainsi de porter le titre de monseigneur. Comme ses confrères ne le croyaient pas, il retourna à Rome deux ans plus tard. Il revint avec la confirmation de sa prélature.

Pendant sa carrière, il eut peu de cure. Celle qu’il a eue était de courte durée. Il obtenait des missions spéciales de la part de l’Évêque comme celle de quêter pour une nouvelle construction du Séminaire de Rimouski dans tout le Canada et même aux États-Unis ou encore celle de confirmer sur la Côte-Nord.

Il a écrit six livres dont un de 507 pages : Chronique de Rimouski en 1873, Album du clergé de Rimouski en 1877, Recueil de prières en langue micmaque en 1890, Mémoires en 1891, Lettres sur l’Île d’Anticosti en 1902, Conférences familières en 1907. De plus, une avenue porte son nom à Baie-Comeau.

En 2009, un étudiant en histoire de l’université de Sherbrooke, Olivier Jean, a écrit un mémoire de maîtrise intitulé : Le scandale Charles Guay de Ristigouche 1884-1890. Une analyse des relations entre l’évêque, le curé et les fidèles en situation conflictuelle.

Bref Mgr Charles Guay a eu une vie sacerdotale tumultueuse et il est possible d’imaginer qu’il a été un prêtre controversé. La paroisse de Saint-Mathieu serait-elle différente s’il n’avait pas démissionné de la cure en 1890 ?

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# 067        9 novembre 2013
Jean Jean (1874-1957)
Personne du vivant de cet homme n’a connu Jean Jean. Étonnant, n’est-ce pas ? Lorsqu’il a été baptisé le 1er août 1874 à Saint-Mathieu-de-Rioux, ses parents, son parrain ou sa marraine avaient décidé de l’appeler Johnny. À l’époque, parfois les parrains étaient mandatés pour donner le prénom de l’enfant si bien qu’il est arrivé que deux enfants aient le même prénom dans la même famille.

 

Le curé, gardien de l’orthodoxie, refusa de lui attribuer le prénom de Johnny. Il a probablement dit : « Appelez-le comme vous voulez, mais moi j’écris Jean dans les registres paroissiaux. »

 

Ses parents l’ont toujours appelé Johnny. Comme en ce temps-là, on n’avait pas besoin de baptistère au cours de sa vie, Johnny n’a jamais su que son vrai prénom était Jean. Ses descendants l’ont appris quand il est décédé.

 

Lors de son mariage à Saint-Mathieu-de-Rioux, on peut penser que le curé n’a pas consulté les registres paroissiaux ou encore qu’il a pris ce prénom comme acquis si bien que son mariage a été enregistré sous le prénom de Johnny.

 

Johnny Jean est le cousin germain de mon grand-père Théophile Jean qui était marié à Élise Boucher.  En 1892, à Saint-Mathieu-de-Rioux, il épouse Elmire Boucher, la sœur d’Élise. Nos liens parentaux sont donc doubles. Johnny Jean est mon grand-oncle par alliance.

 

Quand j’étais en Versification (Sec. IV) au Séminaire de Rimouski, j’ai appris qu’il était à l’hôpital de cette ville pour la fracture d’une jambe. En mai 1957, moi et mon cousin Rémi Thibault avons décidé d’aller le visiter. Avant de partir, à notre grande surprise, on nous a avertis : « Ne parlez pas de sa femme. Ne lui dites pas qu’elle est décédée en février. Il ne le sait pas. »

 

Je le vois encore couché sur le dos, la jambe retenue en hauteur par un palan. Après les présentations d’usage, il nous a parlé de sa souffrance de rester ainsi cloué au lit. Puis, il nous a demandé si on avait des nouvelles de sa femme. Bien sûr, qu’on en n’avait pas. Il nous a dit qu’il avait hâte de retourner dans son petit logis attenant à la maison de sa fille Cécile (Albert Dionne) à Rimouski et de vivre avec sa femme qui était trop malade pour venir le visiter. Inutile de dire que nous étions peu loquaces et que la visite fut très courte. Il est décédé quelques mois plus tard à Rimouski, soit le 8 août 1957. Il avait 83 ans.

 

Johnny Jean aura été un rare personnage à ne pas connaître son nom de baptême. Dans les documents que j’ai consultés et qui lui sont postérieurs, on lit parfois Jean, parfois Johnny. Par déférence envers cet homme, il faut se souvenir de Johnny Jean.

 

Johnny Jean est le petit-fils de Michel Jean, le premier défricheur de Saint-Mathieu-de-Rioux. Il a d'ailleurs été élu marguillier de cette paroisse en 1941.

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# 063       6 novembre 2013
Lac-Boisbouscache
Dans mon enfance, la maison de mes parents au rang 5 de Saint-Mathieu-de-Rioux était située à l’angle de la route qui menait au sixième rang où mon père avait une deuxième terre. De l’autre côté à l’ouest, il y avait une croix de chemin qui avait été érigée en 1941.

Un peu avant la croix, il y avait une pancarte indiquant Lac-Boisbouscache. Ma mère m’a expliqué que la route du sixième conduisait aussi à un club privé de chasse et de pêche. Un peu plus tard, la pancarte a été changée pour Club Appalaches. À l’époque, je pensais qu’on avait simplement changé le nom de ce territoire. Mais ce n’est pas tout à fait cela.

Lac-Boisbouscache est un territoire non organisé. Il apparaît dans le répertoire des municipalités du Québec. Toutefois, il n’y a pas d’hôtel de ville, pas d’église, pas de magasin général, puisque le répertoire indique qu’il y a toujours 0 habitant. C’est un territoire de 101,8 kilomètres carrés, soit l’équivalent de 10 kilomètres sur 10 kilomètres. Le club Appalaches a été fondé en 1910 et il occupe le territoire du Lac-Boisbouscache.

Quand mon père aménagea sur sa terre, il transportait les touristes de la maison jusqu’au club en voiture à cheval car le chemin était impraticable pour l’automobile. En cours de route, on lui offrait un p’tit coup : ce que mon père ne refusait pas. Craignant les accidents et sous la pression de ma mère, mon père abandonna ces transports. Plus tard, la route fut rendue carrossable.

Quand j’étais jeune, les membres du club ou leurs invités dont la majorité parlait anglais arrêtaient souvent à la maison pour acheter du lait, de la crème, des œufs et parfois de petites choses d’usage courant que ceux-ci avaient oublié d’apporter. Ils achetaient aussi des vers de terre. C’était à nous les enfants que la tâche incombait d’aller bêcher la terre pour y trouver des vers. La commande tournait généralement autour de 50 à 100 vers et on payait un sou le ver. Naturellement, c’est ma mère qui récoltait l’argent. Mais nous adorions faire ce travail pour eux.

Malheureusement, je n’ai jamais pu entrer sur le territoire du club puisqu’on avait placé une barrière et qu’un gardien en faisait la surveillance. Comme la terre de mon père du rang 6 était bornée au sud par ce territoire, il m’est arrivé quelque fois d’aller aux framboises à la limite de la terre et d’y franchir la frontière.

Le club des Appalaches est le dernier club privé de chasse et de pêche au Québec. Une soixantaine de membres ont des droits exclusifs de chasse et de pêche sur ce territoire public. Toutefois, le 14 juin 2013, l’Assemblée nationale adopta la loi 206, une loi qui permettait à la MRC des Basques en partenariat avec la Première Nation Malécite de Viger de mettre sur pied un organisme à but non lucratif dont le mandat serait de créer un parc régional.

Éventuellement, après entente avec les membres du club, les deux partenaires pourraient acquérir les droits réels de chasse, de pêche et de piégeage. Mais cela n’est pas encore fait.

Qui sont les Malécites ? Ce sont des autochtones qui ne sont pas regroupés en communauté, mais qui vivent dispersés sur le territoire québécois, canadien et américain. La communauté Malécite de Viger est la seule Première Nation Malécite au Québec. Elle dispose d’un territoire situé dans le canton de Whitworth, à 30 kilomètres au sud de Rivière-du-Loup, et d’un petit lot à Cacouna, la plus petite réserve autochtone au Canada. Elle possède des droits ancestraux sur le territoire du Club Appalaches.

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# 050       24 octobre 2013
Les croix de chemin
Autrefois, dans beaucoup de rangs, on pouvait voir des croix le long des routes. Celles-ci étaient la propriété collective des habitants du rang et soulignaient leur appartenance religieuse. Parfois les gens s’y rassemblaient pour des cérémonies de prières comme pendant le mois de mai qui avait été décrété mois de Marie. Ces croix étaient bénites et elles enrichissaient le patrimoine québécois religieux. 

Au milieu du 20e siècle, avec le déclin de la pratique religieuse, cette tradition a commencé à s’estomper. Toutefois, dans les milieux ruraux, elle semble renaître dans un autre contexte. Elles appartiennent maintenant davantage à des particuliers. Sur le site Patrimoine du Québec, Monique Bellemare présente son répertoire des croix du Québec. Elle estime qu’il y en a plus de 3000 au Québec.

À Saint-Mathieu-de-Rioux, le rang 5 a connu trois croix. La première croix provenait du cimetière alors qu’Ernest Dionne donnait à la paroisse une croix en fonte bronzée au milieu des années 1930. Cette première croix a été placée sur la terre d’Edmond Jean du côté sud à l’angle de la route qui mène au Lac-Boisbouscache. La deuxième croix qui a été construite par Charles Plourde en association avec mon père a été bénite par le curé Charles Pelletier en 1941. Elle était située sur le même emplacement que la première. En 1960, dû à des travaux d’élargissement de la route, elle a été déménagée du côté nord. C’était une croix en bois peinturée en noir.

Devant la décrépitude de la croix, mon frère Gilbert Jean, un menuisier de métier, a décidé en 1989 d’en ériger une troisième plus à l’ouest à quelques centaines de mètres de la dernière. Cette croix de bois qui est sa propriété est peinte en bleu et blanc. (image ci-contre)

Sur le site Patrimoine du Québec, on peut lire : "Cette croix, remarquable par sa belle apparence et l’entretien constant dont elle fait l’objet, est certes l’une des plus belles croix de chemin de la MRC Les Basques."

(L’image appartient au site Patrimoine du Québec.)

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# 044       17 octobre 2013
Le lac Saint-Mathieu : Un attrait touristique
Le lac Saint-Mathieu a toujours été un objet d’envie pour les visiteurs à cause de l’incomparable beauté de son site. La situation du village sur un promontoire surplombant le lac donne à ce dernier un cachet mystérieux. La richesse et la paisibilité de ses eaux le font valoir comme un lac très recherché.

Pour s’en convaincre, on n’a qu’à visiter la longue chaîne de chalets établis sur ses rives au sud-ouest du village. Un véritable village de touristes pointe à l’horizon et donne à la paroisse une vitalité nouvelle au cours des mois d’été. Ce paradis de touristes a été nommé Pointe-du-Lac.

Dès 1890, Arthur Buies avait été émerveillé par la splendeur du lac Saint-Mathieu. Dans un rapport au premier ministre Mercier, il écrivait :

"Qui a vu le lac Saint-Mathieu en garde longtemps le souvenir. Il est certains traits de physionomie qui, quoique aperçus souvent comme à la dérobée, laissent dans la mémoire une empreinte qui se dessine et s’accentue de plus en plus avec le temps."

Dans le même rapport, il ne manque pas de faire quelques commentaires sur notre paroisse. Voici un extrait : "En arrière de cette dernière (Saint-Simon) s’étend l’intéressante paroisse de Saint-Mathieu, qui n’est constituée que depuis 24 ans et qui paraît avoir un bel avenir devant elle, grâce à l’excellence de ses terres, à la beauté de son site, aux importantes carrières de pierre rouge qu’elle renferme, et dont l’exploitation est à peine entamée, grâce enfin à l’admirable lac qui la traverse à peu près dans toute sa longueur, lac depuis nombre d’années célèbre parmi les sportsmen et reconnu comme l’un des plus beaux et l’un des plus poissonneux de la province … "

En somme, le lac Saint-Mathieu est un attrait touristique important et avec tous les autres lacs de la paroisse, Saint-Mathieu est à se tailler une réputation de centre touristique.

(Texte écrit en 1966 et publié dans l’Album souvenir du centenaire de Saint-Mathieu. L'image appartient à Info Dimanche.)

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# 029       3 octobre 2013
Raymond Ouellet (1927-1947)
Raymond Ouellet était le cousin de ma mère, de 20 ans plus jeune qu’elle. Il était le fils de J.-Émile Ouellet et de Célina Bérubé. Son père était le frère de ma grand-mère Théberge, Marie-Luce Ouellet.

Raymond est né le 25 février 1927. Il est entré au Séminaire de Rimouski en septembre 1941. Il est décédé de la tuberculose au Sanatorium de Mont-Joli en 1947. Il avait 20 ans. Bertrand B. Leblanc, dans son livre Horace ou l’art de porter la redingote publié aux Éditions Leméac en 1980 a raconté comment les élèves de sa classe ont vécu cet épisode de maladie contagieuse dans les années 1945-1947.

"On constatait bien que plusieurs élèves toussaient comme des coquelucheux, mais on les traitait de petites natures et on ne s’en faisait pas outre mesure. … Dans la classe d’Horace une douzaine de confrères, sur 70 ou 75, prirent le désespérant chemin du sanatorium. …Personne à ma souvenance n’en revint avant un an. …

Pour d’autres, c’était plus long encore. Ils en sortaient enfin au bout de deux ou trois ans, verts, émaciés, maigres, fragiles et encore distants de l’énergie insolente qui nous habitait. Pour certains, c’était pire encore. Ils devaient retourner souvent à l’hôpital, passer des examens incessants, se surveiller étroitement, abdiquer les sports, parfois même subir les fameux pneumos qui nous terrifiaient littéralement. Pour quelques-uns, il n’y eut pas de retour. Raymond, un confrère d’Horace, y resta le premier je crois. Une phtisie galopante l’emporta en six mois. On accusa très durement le coup. Au sortir des cours du matin, un maître près des pleurs nous apprit la révoltante nouvelle. … Élève brillant, robuste fils des champs, promis à tout ce qu’on peut imaginer de bien, mort comme une bête en captivité, loin des siens, loin du collège, loin de tous ses rêves.

On demanda au directeur d’assister aux obsèques. On nolisa un autobus et on partit sous un soleil arrogant, vers Saint-Mathieu à quelques milles au sud du Littoral, dans les montagnes. L’infinie tristesse d’une petite église froide où des étrangers en noir pleuraient incontrôlablement. Et nous tous, comme des intrus, conscients de perdre vraiment cette fois un confrère, un ami qu’il fallait rendre à sa famille. D’ailleurs, il était méconnaissable. Ça ne pouvait pas être lui le copain dont on espérait le retour. Les mains exsangues, la bouche filiforme, le corps squelettique, il avait déjà la vieillesse indéfinissable de la mort. Et toutes ces gens qui nous donnaient la main, qui nous remerciaient, à qui on faisait certes un peu de bien mais qui ne pouvaient cacher une sourde rancœur, parce que nous rappelions, avec nos redingotes, la machine hideuse qui leur avait arraché un membre.

Puis le retour dans les chemins sinueux où l’autocar bousculait nos mornes pensées. On avait perdu un frère. Et tellement bêtement."

Quand ma mère nous racontait ce triste événement, elle en était encore émue. Lui qui se destinait probablement à la prêtrise. L’un de ses frères était prêtre depuis cinq ans et deux autres de ses frères étudiaient au Grand Séminaire de Rimouski en vue de la prêtrise.

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# 025       30 septembre 2013
Historique de la paroisse de Saint-Mathieu-de-Rioux
En 1966, la paroisse de Saint-Mathieu fêtait le 100e anniversaire de l’arrivée du premier curé résidant. Le centenaire de la paroisse aurait dû être souligné en 1958 puisqu’elle a été érigée officiellement le 8 mars 1858.

J’ai été mandaté pour composer l’album-souvenir. J’ai découvert avec étonnement que le premier défricheur de la paroisse était Michel Jean, un de mes ancêtres. Personne à Saint-Mathieu ne connaissait ce fait puisque, par le passé, aucun historique n’avait été publié.

Voici le texte que j’ai composé et qui apparaît dans l’album-souvenir : 

* * * * * * * *

La paroisse de Saint-Mathieu commence la deuxième rangée de paroisses qui bordent le Saint-Laurent. Elle fut taillée à même la Seigneurie Nicolas Rioux qui fut concédée par le Marquis de la Jonquière le 6 avril 1751.

Les premiers habitants de la paroisse furent des Micmacs. Ils vivaient de chasse et de pêche et étaient établis sur la pointe de terre qui s'avance dans les eaux au sud-est du lac. Cette pointe fut d'ailleurs appelée "Cimetière des Sauvages" ou "Pointe-à-la-Croix" car, semble-t-il, quelques amérindiens ont été enterrés à cet endroit. 

Les Micmacs ne défrichèrent que de petits morceaux de terre. Ils avaient fait un petit jardin sur la pointe de terre où fut construit le moulin à farine près de la Rivière Neigette. À l'époque, cette pointe fut appelée "Jardin des Sauvages". Il semble cependant que ces appellations ont été vite oubliées puisque la tradition populaire ne les a pas retenues.

Vers 1830 (en réalité, c’est en 1829), M. Édouard Faucher, curé des Trois-Pistoles, achète au centre de la paroisse un lopin de terre de six arpents de front. M. Faucher a en vue l'érection d'une nouvelle paroisse et veut trouver un terrain à la future Fabrique. Nommé curé à Lotbinière, M. Faucher laissa vendre sa terre. En 1857, cette terre appartenait à François Talbot. Ce dernier la vendit à Louis Parent et Gabriel Thibault. De fait, c’est sur cette terre que s’élèvent aujourd’hui les édifices religieux de la paroisse.

Le premier qui s’aventura dans les concessions de Saint-Simon, soit sur le territoire actuel de notre paroisse, fut Michel Jean. Il était maçon et natif de Saint-Jean-Port-Joli. Il s’établit d’abord aux Trois-Pistoles. Pour se rendre à Saint-Mathieu, il descendit le cours du lac, à l’époque appelé lac Saint-Simon. Il s’établit sur une terre située à environ huit arpents à l'ouest de l'église actuelle. Plus tard, il vendit sa terre à Étienne Ouellet et alla s’établit au rang 4 sur la terre appartenant aujourd’hui à Edmond Dionne.

Dès son arrivée, Michel-Pierre Jean travailla avec acharnement à défricher son lopin de terre. Il ne pouvait compter que sur sa famille et trois Micmacs : Abraham René, Jeannot René et Isaac René.

Il n’y avait aucun sentier pour se rendre à son logis. Le seul moyen de communication était le lac. Il remontait son cours pour aller quérir ses provisions aux Trois-Pistoles.

Après trois ans de labeur soutenu, il alla vendre des échantillons de sa récolte aux Trois-Pistoles. Certains furent étonnés de constater qu’il était possible de vivre à cet endroit et suivirent les traces du pionnier. Ainsi, commença le mouvement de colonisation vers Saint-Mathieu.

Plus tard, Michel-Pierre Jean traça un sentier sur sa terre pour se rendre à Saint-Simon. Ce sentier devint la route et fut appelée jusqu'à sa disparition "route à Michel Jean".

En 1852, les habitants de la troisième concession de Saint-Simon désirent une chapelle. Ils font part de leur intention à sa Grandeur Mgr Charles-François Baillargeon, coadjuteur à Québec, invoquant comme raison de leur demande le long parcours de quatre milles et plus qu’ils doivent franchir pour aller aux offices à Saint-Simon. Ils allèguent aussi que le nombre de paroissiens a considérablement augmenté et que les chemins sont difficiles vu les côtes abruptes et nombreuses. Lors de sa visite épiscopale à Saint-Simon, Mgr Baillargeon vint à Saint-Mathieu. Il se dit convaincu de la nécessité d’une chapelle et assure les requérants qu’il prendra les dispositions nécessaires.

Le temps passe et on est sans nouvelle de Québec. Pendant six ans, les premiers habitants devront faire requêtes sur requêtes. Le 28 juin 1853, ils prient l’Évêque d’ériger en paroisse les rangs 3, 4, 5 et 6 de Saint-Simon. Ils renouvellent leur requête le 4 octobre de la même année. Le 26 septembre 1855, ils signent une nouvelle requête pour la construction d’une chapelle; ils en signent une autre le 24 juillet 1857.

M. Germain-Siméon Marceau, curé de Saint-Simon, appuie les requérants et suggère à l’évêque de Québec d’ériger la nouvelle paroisse sous le vocable de Saint Jude puisque ce dernier était un compagnon de Saint Simon. Le 8 mars 1858, Mgr Baillargeon érige la paroisse et lui donne comme patron Saint Mathieu.

Les démarches pour la chapelle sont toujours sans résultat. Le 11 mars 1858, les paroissiens demandent à l’évêque de localiser la chapelle. Devant un autre insuccès, ils demandent la permission de bâtir une église et un presbytère.

Cette dernière requête ne fut pas inutile. L’évêque envoie un délégué pour déterminer l’emplacement et les dimensions de la nouvelle chapelle. Le 5 novembre 1858, M. Lazare Marceau, curé de l’Isle-Verte, se rend à Saint-Mathieu comme délégué. L’assemblée se fait chez Louis Parent (grand-père de S. E. Mgr Charles-Eugène Parent). La chapelle fut fixée sur la terre d'Élie Dionne (aujourd'hui Georges Dionne) et une croix fut plantée à cet endroit.

Ce choix reflète l’opinion de l’assemblée, mais non l’opinion de la majorité des paroissiens. Ceux-ci font part de leur opposition à Mgr Baillargeon alléguant que le site choisi par le curé Marceau de l’Isle-Verte est à une distance de 28 arpents du centre de la paroisse. Pour sa part, Élie Dionne rédige une longue lettre à l’Évêque. Il implore Mgr Baillargeon de conserver le site choisi puisque, selon lui, le site n’est qu’à 18 arpents plus haut que le centre et que, à ce moment, il n’y a que 15 habitants du côté d’en bas.

De son côté, M. Marceau, curé de Saint-Simon, s’oppose à ce choix. Sachant qu’Élie Dionne ne veut pas donner le terrain pour la chapelle, il parvient à obtenir gratuitement de Louis Parent et Eucher Thibault chacun un arpent de terre.

Il écrit à l’Évêque le résultat de ses négociations. Ce dernier approuve M. Marceau, annule le procès-verbal du curé de l’Isle-Verte et délègue son Grand-Vicaire, Charles-Félix Cazeau pour régler définitivement le problème.

M. Cazeau vint à Saint-Mathieu le 7 juillet 1859. Il constate que le terrain donné, soit deux arpents sur le coteau, n’offre pas un site convenable à la construction d’une chapelle puisque le terrain est très inégal et encore non défriché. Le Grand-Vicaire fixe donc la chapelle sur la terre voisine appartenant à Ovide Thibault, moyennant un échange d’un arpent carré.

Voici une partie du décret de Mgr Baillargeon à ce sujet en date du 30 août 1859 :

1. L’on se bornera pour le moment à bâtir la dite chapelle, laquelle servira de presbytère dès que l’on aura bâti une église dans la dite paroisse.

2. La dite chapelle sera construite en bois, sur un solage en pierre, sur un terrain appartenant aux Sieurs Louis Parent et Gabriel Thibault, situé dans le troisième rang de la Seigneurie-de-Rioux.

3. Elle aura pour dimensions principales quarante-cinq pieds de longueur, trente-trois pieds de largeur et treize pieds de hauteur en dedans des lambourdes.

4. L’on ne procèdera à sa construction que lorsque le dit terrain aura été cédé à la Corporation Archiépiscopale Catholique Romaine de Québec.

5. La dite construction devra être terminée au plus tard le 1er octobre 1860.

Voici ce que M. Antoine Chouinard, premier curé de la paroisse, a écrit :
"Ce non accord du curé de l'Isle-Verte et du curé de Saint-Simon créa une division. Deux croix avaient été plantées par les deux délégués et les partisans des deux sites les défendaient de leur mieux.

La croix plantée sur le terrain d'Élie Dionne fut arrachée par un nommé Stanislas Roy dit Lauzier, lequel mourut bien misérablement d'un coup de pied dans l'abdomen dans une rixe. La croix plantée à l'endroit actuel fut arrachée par Henri Lagacé, lequel eut la main brisée par un crochet de fer. Toutes ces intrigues se passaient dans l'automne de 1860." (En réalité, c’est en 1859.)

Les travaux pour la chapelle débutèrent au début de 1861. Ils furent d’abord très lents ; mais bientôt Élie Dionne, que M. Chouinard appelle le chef du parti d’en haut, se rallia à l’opinion de la majorité. Il y alla même de ses deniers en fournissant 35 dollars. Ses partisans l’imitèrent et tous se mirent à travailler avec zèle à la construction de la chapelle. La planche et les madriers nécessaires furent donnés en partie par William Price qui possédait alors le moulin à farine et un moulin à scie. Le reste du bois fut fourni par les habitants.

La construction alla bon train, puisque la chapelle fut bénite le 15 juin 1861. Le même jour, M. Julien Rioux, curé de Saint-Éloi, y disait la première messe.

À partir de ce jour, M. Marceau, curé de Saint-Simon vient faire les offices une fois par mois. La Fabrique achète une cloche. Le 18 décembre 1862, M. Léon Roy, curé des Trois-Pistoles, la bénit et la baptise Marie-Anne-Clémentine-Victoire. Cette cloche sera donnée à Saint-Médard en 1922.

Le 18 août 1865, la paroisse reçoit son décret d'érection civile. Elle sera connue sous le nom de Saint-Mathieu-de-Rioux à la mémoire du premier seigneur-colon Nicolas Rioux.

Dès 1863, les paroissiens demandent à Mgr Baillargeon un curé résidant. Leur désir n’est réalisé qu’à l’automne 1866 quand l’évêque de Québec nomme un jeune prêtre : M. Antoine Chouinard. Ce dernier est natif de St-Jean-Port-Joli, tout comme Michel-Pierre Jean, notre pionnier.

M. Chouinard fut un peu désappointé à son arrivée puisqu’il ne put prendre possession de son logis qu’un mois après sa nomination. D’ailleurs, il dut loger à la sacristie de la chapelle. C’est de l’automne 1866 que date l’ouverture des registres paroissiaux. Le premier acte religieux inscrit est un baptême et il a été fait le 9 octobre.

Le premier rapport annuel du curé Chouinard mentionne qu’au premier janvier 1867, la population était de 785 âmes réparties en 85 familles. Elle devait passer l’année suivante à 879 âmes. En 1868, deux nouvelles écoles élémentaires viennent s’ajouter aux deux déjà existantes. Ces quatre écoles donnent l’instruction à 103 enfants.

Le 15 octobre 1868, M. Germain-Siméon Marceau fait la bénédiction du cimetière agrandi. Ce cimetière est situé au nord du chemin royal. Il est le second site choisi. Voici ce qui s’est produit :

Vers 1861, M. Marceau alors desservant bénit un premier cimetière au nord du chemin. Un an après, à cause du terrain trop humide, M. Marceau fait un second cimetière sur le coteau à quelques pas seulement à l’ouest de l’église actuelle. Ce cimetière ne reçoit aucune approbation et n’est donc pas bénit. Mais, quand le curé Chouinard arrive à Saint-Mathieu, à la suite de M. Marceau, il continue à faire les sépultures dans le cimetière du sud sur le coteau. Plus tard, M. Chouinard se rendit compte que l’endroit était rocailleux et comme de plus il pensait que c’était le site idéal pour une église, il décida de reprendre l’ancien cimetière.

Dès 1870, une requête portant 76 signatures est adressée à Mgr Langevin demandant l’autorisation de construire une église en pierre. Une autre requête portant 53 signatures s’oppose à ce projet. Mgr Langevin délègue M. Augustin Ladrière, curé de Saint-Fabien. Au cours d’une assemblée publique, le 13 octobre 1870, M. Ladrière fixe le lieu de l’église sur le coteau à environ 60 pieds à l’ouest de la chapelle.

Comme les travaux n’avancent pas, Mgr Langevin retire le prêtre résidant; il fait desservir la paroisse par M. Joseph-Octave Béland qui prend résidence à Saint-Simon. De fait, quelques paroissiens sont encore opposés à la construction d’une église et en retardent l’exécution. L’intervention de Mgr Langevin eut de bons résultats. Il fut décidé à l’unanimité de faire une répartition légale. En conséquence, le Révérend Béland prit possession de sa cure le 8 février 1872.

Le 3 septembre 1872, M. Béland fait la bénédiction de la pierre angulaire de l’église. En 1874, il est remplacé par M. Cyprien Lebel. Sous l’instigation de ce dernier, les travaux de l’église vont bon train. Aussi, le 15 janvier 1875, M. Lebel bénit le temple paroissial fait en pierre. Le 11 novembre, il érige le chemin de croix dans l’église. Au même temps, Mgr Edmond Langevin, vicaire général, bénit pour l’église une seconde cloche. Elle s’appelle Marie-Mathieu-Théophile-Arthémise-Étienne-Rachelle, en l’honneur des pionniers Théophile Lévesque, sa dame Arthémise Michaud, Étienne Ouellet et sa dame Rachelle Lévesque. Cette cloche sera donnée en 1922 à Sainte-Jeanne d’Arc.

En 1877, M. Lebel, qui est âgé de 67 ans, prend sa retraite et est remplacé par M. Thomas Gravel. À son arrivée, la population est de 1086 âmes. La terre de la Fabrique n’est pas tellement défrichée. Il n’y a pas encore de village.

En 1881, les paroissiens réclament un presbytère pour loger leur pasteur. Mgr Langevin agrée leur demande et bientôt s’élève à 50 pieds de la sacristie un presbytère ayant 40 pieds de longueur et 36 pieds de largeur. On en profite pour faire des réparations à l’église. C’est le bois de la chapelle qui sert à ces travaux.

À l’automne de 1883, une rumeur veut que M. Gravel quitte la paroisse. Les paroissiens signent une pétition pour demander à l’évêque de garder M. Gravel. Deux cents quatre-vingt-douze noms apparaissent sur la pétition alors que la paroisse ne compte que 152 familles.

Le sort en était jeté puisqu’un nouveau curé fut nommé : M. Charles-Hermel Tremblay.

La Fabrique fit alors l’achat d’une maison appartenant à Narcisse Jean qui servit par la suite de salle publique. À l’automne de 1885, une épidémie de picote atteint la paroisse. Une quarantaine de personnes en sont touchées et sept en meurent.

Une autre épreuve allait bientôt frapper la paroisse. À la première heure du jour, le 28 avril 1887, le feu se déclare dans la cheminée de la cuisine d’été du presbytère. En quelques heures, le presbytère et le hangar sont la proie des flammes. L’église est épargnée au prix de nombreux efforts. Le curé par la suite doit loger dans la salle publique.

Il faut un autre presbytère; mais les paroissiens ont contracté de lourdes dettes pour bâtir le premier. C’est pourquoi, on décide d’acheter une maison et de l’aménager. Mais après quelques mois et de nombreux pourparlers, on demande à l’évêque la permission de bâtir. Par un décret daté du 21 novembre 1887, Mgr Langevin permet d’ériger le nouveau presbytère sur les fondations du presbytère incendié.

L’été suivant, soit le 20 juin, les travaux commencent et ils se termineront en octobre 1889, date où M. Tremblay pourra à nouveau loger dans le presbytère. Par la suite, M. Tremblay fit faire des travaux de restauration à l’église. En 1892, furent posés dans l’église trois autels neufs.

Le cimetière d’alors devient trop petit. De plus, une grande quantité d’eau s’accumule printemps et automne. C’est pourquoi, on décide de déterminer l’emplacement d’un nouveau cimetière. Le premier choix, un terrain situé au pied du rocher à environ deux arpents de l’église, est rejeté par le Conseil d’Hygiène.

Le 30 juin 1895, à une assemblée publique, les paroissiens décident de placer le cimetière sur le terrain d’Alfred Théberge. Un mois plus tard, une résolution veut placer le cimetière sur le terrain de la Fabrique au nord-est du presbytère. Ce dernier choix est accepté et le nouveau cimetière fut bénit le 13 novembre de la même année.

En 1900, M. Réal-Alphonse Cayouette devient curé de la paroisse. Il procéda à la bénédiction d’un nouveau chemin de croix et fit ériger à quelques pieds de l’église un monument dédié au Sacré-Cœur. Il fut plus tard assisté dans ses fonctions par M. Ludger Harvey quand il devint malade de l’influenza. Il mourut le 13 avril 1919. M. Delphis-Salomon Giguère lui succède à la cure de la paroisse.

M. Giguère fait restaurer l’église. Il achète un carillon de trois cloches qui furent bénites par Mgr J.-Romuald Léonard en 1922. Un cercle d’études de l’UCC (Union Catholique des Cultivateurs) prend naissance dès 1929.

En 1930, M. Giguère tombe malade et est assisté par M. Joseph Gauvin. Il meurt le 21 décembre 1931 à l’âge de 68 ans. M. Gauvin est nommé curé.

M. Gauvin s’intéresse à l’instruction. Il organise des cours du soir : français, arithmétique et agriculture. Il procède à la bénédiction de plusieurs croix de chemin. Il fait ériger dans le cimetière une croix en fonte bronzée, don d’Ernest Dionne.

En 1937, M. Charles Pelletier succède à M. Gauvin. Ce dernier voit à la réparation du presbytère et à la construction d’une salle paroissiale. La Caisse Populaire est fondée. Avec cette initiative, les gens acquièrent le sens de l’économie.

Un relevé de la population active à cette époque indique que la paroisse compte 5 commerçants, 82 cultivateurs, 1 forgeron, 1 ferblantier-plombier, 43 journaliers et 7 domestiques.

M. Patrice Gallant, vicaire à la Cathédrale, devient desservant en 1945. Il est remplacé par M. Louis-Joseph Lavoie. Un cercle Lacordaire est fondé dans la paroisse. Un nouveau couvent paroissial est bâti sur la terre de la Fabrique et est bénit en 1949.

À l’automne de 1949, M. Alfred Bérubé accède à la cure de Saint-Mathieu. Il voit à la restauration intérieure de l’église et à l’achat d’un orgue. Il est remplacé par M. Gérard Cayouette, en 1959, qui devient le douzième curé de la paroisse.

Depuis son arrivée, M. Cayouette s’adonna à l’embellissement des propriétés de la Fabrique. Il fit disparaître les granges, aménagea un terrain de stationnement à l’ouest de l’église, procéda à l’électrification des cloches. Des travaux furent exécutés dans l’église en vue de sa consécration en 1960. De plus, le cimetière fut aménagé, la salle paroissiale fut déplacée et restaurée. M. Cayouette s’est aussi occupé activement de la jeunesse en leur procurant des loisirs appropriés.

Voilà, résumés en quelques pages, les principaux faits qui ont marqué l’histoire de la paroisse de Saint-Mathieu. Les relater, c’est un peu les vivre; mais c’est aussi le moment d’admirer le noble courage de nos pionniers.

C’est donc à la mémoire de tous ces pionniers que nous dédions ces bribes d’histoire.

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