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 (Dessin réalisé au primaire) Contactez-moi : cejean@charleries.net | Les charleries Bienvenue sur mon blogue, Ce blogue contient des souvenirs, des anecdotes, des opinions, de la fiction, des bribes d’histoire, des récréations et des documents d’archives. Charles-É. Jean 
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| Séminaire de Rimouski | |
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		# 5485            
		6 août 2020 
		De 
		collège en collège 
		Un collège 
		industriel et agricole a précédé le Séminaire diocésain de Rimouski. Ce 
		collège a été fondé en 1853 par le curé de la paroisse de Rimouski, 
		l’abbé Cyprien Tanguay. Voici ce que rapporte le
		Journal de l’Instruction publique, 
		dans son édition d’octobre 1862 : 
		 
		« Nous sommes heureux d’apprendre que l’on fait de grands efforts 
		dans le comté de Rimouski pour mettre sur le meilleur pied possible le 
		collège industriel et agricole, qui a été fondé il y a quelques années 
		au chef-lieu.
 
		 
		Cet établissement a occupé jusqu’ici un local beaucoup trop étroit 
		pour ses besoins ; on vient d’approprier à cette nouvelle destination 
		l’ancienne église de St. Germain de Rimouski, et une souscription 
		ouverte pour cet objet s’élève déjà, dans cette seule paroisse à la 
		somme de 800 $. Déjà le directeur, M. l’abbé Potvin, cinq professeurs 
		dont un, M. William Fahey, est muni d’un diplôme de l’école normale 
		Laval, et 120 élèves ont pris possession du nouveau collège.  
		 
		De grands efforts ont été faits pour former le noyau d’une petite 
		bibliothèque composée surtout d’ouvrages sur les arts et l’agriculture; 
		le cours devant être strictement agricole et industriel. » (Fin du texte 
		cité) 
		 
		Le fait d’avoir pu recruter 120 élèves en 1862 montre que le projet 
		répondait à un réel besoin. 
		 Le Séminaire de Rimouski a donné naissance en 1967 à un autre genre de collège, le cégep de Rimouski. | |
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		5445            
		12 juin 2020 
		La 
		Société Saint-Pierre 
		Au début des 
		années 1900, les élèves du Séminaire de Rimouski ne sont plus 
		enrégimentés dans des travaux de construction et d’entretien des 
		bâtisses comme auparavant. Les autorités se rendent compte qu’il faut 
		que les élèves se conservent en forme physiquement.  
		 
		Dans
		Le livre de raison du Séminaire de Rimouski publié en 1963, 
		l’auteur, l’abbé Armand Lamontagne, écrit : 
		 
		« On conclut 
		rapidement à la nécessité des sports, pratiqués pour eux-mêmes, parce 
		qu’ils étaient nécessaires pour l’enfant rivé à sa chaise et absorbé 
		pendant de longues heures à un travail intellectuel. À peu près inconnus 
		au début, les sports en vinrent donc à être cultivés raisonnablement et 
		partagés entre le travail utile (qu’on se rappelle les élèves qui 
		allaient fendre du bois pour l’hôpital vers 1920) et l’activité de 
		loisir. 
		 
		Mais l’argent 
		faisait défaut. Par contre, l’institution pauvre, manquant même de 
		l’équipement scolaire de première nécessité, croyait indigne d’aller 
		demander l’aumône et la gaspiller ensuite dans une activité encore 
		inutile aux yeux de bien des gens. On pensa donc trouver une solution au 
		plus haut point diplomatique en fondant une société à laquelle on donna 
		le nom de saint Pierre. Ce fut alors le recours aux bienfaiteurs les 
		plus généreux et dont le gousset était mieux garni. (…) Nous sommes un 
		peu après 1900. 
		 
		Les premières 
		contributions s’engouffrèrent dans les objets les plus essentiels : 
		gants, balles, mitaines pour la balle-au-camp. Les patins étaient encore 
		un luxe de Crésus. » (Fin du texte cité) 
		 
		À l’interne, 
		la Société Saint-Pierre avait comme mandat de voir à l’organisation des 
		sports d’équipes, d’en coordonner la pratique et leur promotion. De 
		plus, elle prêtait certains articles de sport. Cette société a perduré 
		jusqu’à la fermeture du Séminaire de Rimouski. 
		 
		En 1964-1965, 
		le gérant de la Société Saint-Pierre est Vincent Caron, le commis au 
		Pavillon est Jean-Yves Marquis, les commis à la Grande salle sont 
		Vincent Caron et Claude Paradis. 
		 
		Les 
		responsables du comité des jeux à la Petite salle sont Gérard Lord, Yvan 
		Caillouette, Michel Dionne et Guy Belzile. 
		 
		En 1965-1966, 
		le gérant de la Société Saint-Pierre est Claude Paradis, le commis au 
		Pavillon est Vincent Caron, les commis à la Grande salle sont et Claude 
		Paradis et Yvan Thériault. 
		 Les responsables du comité des jeux à la Petite salle sont Guy Belzile, Alain Gagnon, Jean-François Roy et Régis Beaulieu. | |
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		5425            
		30 mai 2020 
		
		Fondation du Collège de Rimouski 
		Dans 
		l’édition du 25 août 1853, le 
		Journal de Québec publie une lettre d’un citoyen qui a assisté aux 
		premiers balbutiements de la fondation du Collège industriel et agricole 
		de Rimouski. Ce collège deviendra le Séminaire de Rimouski. Sans doute, 
		ce citoyen y voyait un événement marquant car il semble avoir composé 
		son texte avec beaucoup d’optimisme.  
		 
		Cet article 
		est intéressant parce que nous avons l’impression d’être aux premières 
		loges d’un rêve qui aura fait progresser grandement Rimouski jusqu’au 
		titre de capitale régionale. Le voici : 
		 
		« M. le rédacteur,  
		Un tout petit espace dans votre intéressante feuille pour les 
		quelques lignes suivantes au sujet d’un appel fait par le vénérable curé 
		de Rimouski à ses paroissiens, priés de se rendre en assemblée dans une 
		des salles de la maison d’école académique du lieu. Le vénérable curé 
		dans son annonce ayant laissé le plus grand nombre de ses auditeurs à 
		deviner le motif d’une telle assemblée, et la plus grande partie était 
		très désireuse d’en connaître le sujet, je ne fus pas longtemps, à 
		ignorer le louable but de la susdite assemblée.
 
		 
		Un individu à la figure gothique m’aborda tout à coup et me fit 
		entendre ces paroles ennemies de l’éducation et du progrès. « Comment un 
		Séminaire par ici ? On n’est pas assez riche pour bâtir des couvents 
		nous autres ». J’ajoutai foi à l’expression du vieil adage qui dit, M. 
		le rédacteur, qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Je me laissai dire tout 
		de suite par une personne qui connaissait parfaitement ce qui en était, 
		qu’on se disposait à prendre des mesures pour se procurer les moyens de 
		bâtir un collège dans cette réputée belle paroisse de Rimouski.  
		 
		Cette assemblée a eu lieu, je crois, le 15 de mai dernier. Elle 
		était présidée par le révérend curé de la paroisse qui en est, j’en suis 
		bien sûr, le premier auteur. (NDLR Il s’agit 
		du révérend 
		Cyprien Tanguay, bien connu par ailleurs pour ses travaux en 
		généalogie.) 
		 
		Je ne crains pas de vous le dire, M. le rédacteur. Sans le zèle 
		infatigable de ce vénérable prêtre, et la forte énergie avec laquelle il 
		entreprend toutes choses, la paroisse de Rimouski n’aurait pas à se 
		glorifier aujourd’hui du grand nombre d’améliorations qui proviennent de 
		son zèle.  
		 
		Une souscription fut ouverte, M. le rédacteur, pour s'assurer les 
		moyens de commencer une si belle œuvre. Il y fut souscrit une assez 
		forte somme qui se monte de 8 à 9 cents louis. Quoique je connaisse bien 
		la souscription de plusieurs messieurs du fort et celle du vénérable 
		curé, je me dispenserai de vous les faire connaître pour ne pas blesser 
		l’humilité de personne; mais toujours elles furent très généreuses tant 
		celles des premiers que celles du dernier. Il est à souhaiter, et même 
		très désirable, qu’un tel profit se réalise au désir de celui qui en a 
		conçu le premier l’idée; et c’est le vœu de toute la paroisse en 
		général, vœu et désir qui doivent s'introduire dans tous les cœurs de 
		ceux qui composent les paroisses environnantes et même de bien loin, 
		particulièrement ceux qui sont amis de l’éducation.  
		 
		Vous concevez, M. le rédacteur, le bien immense que peut procurer à 
		une paroisse un tel établissement. Les habitants y trouvent un double et 
		même triple avantage quand ils ont le bonheur de posséder une de ces 
		maisons d’éducation, qui répandent un si grand bien dans notre pays. 
		Aussi, M. le rédacteur, j’espère qu’une si noble entreprise tentée par 
		des cœurs généreux, et qui sera conduite, comme il y a toute apparence, 
		par le révérend curé de Rimouski, ne manquera pas d’heureux succès. 
		Dieu, cet habile et puissant architecte, donnera les moyens de faire 
		réussir une si belle œuvre et bénira les efforts de ceux qui veulent 
		bien contribuer à la construction si utile d’un tel édifice.  
		 Il est vrai qu’il ne faut pas trop se féliciter d’avance, M. le rédacteur, mais je puis dire, comme presque certain, que la paroisse de Rimouski verra bientôt s’élever sur sa belle colline qui borde le fleuve, une de ces maisons où la jeunesse y puise une éducation solide et complète. Il faut espérer, que la législature fera tout ce qui sera en son pouvoir pour venir en aide à la construction de ce collège en projet, comme elle l’a toujours fait ailleurs d’une manière si libérale. (Signé) Un passant » (Fin du texte cité) | |
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		5385            
		6 mai 2020 
		
		Fabrication de chapelets 
		Dans l’édition du 29 janvier 1960, 
		le Progrès du Golfe nous 
		apprend que des jeunes du Séminaire de Rimouski fabriquent des chapelets 
		pour les pays de mission. Ces jeunes font partie d’un parascolaire 
		appelé Service missionnaire des 
		jeunes (SMJ). Cette année-là, le président est Pierre-Paul Parent, 
		élève finissant. 
		 
		Le 18 janvier 1960, Mgr 
		Charles-Eugène Parent, 
		archevêque de Rimouski, se déplace au Séminaire pour bénir les chapelets 
		qui ont été fabriqués avec des petites pinces. Par la suite, les 
		chapelets 
		sont expédiés
		
		aux anciens de l’institution qui sont missionnaires 
		un peu partout dans le monde. En retour, le récipiendaire s’engage à 
		prendre une photo montrant les mêmes chapelets entre les mains de jeunes 
		ou de moins jeunes. 
		 
		Dans son édition du 29 janvier 
		1960, L’Action catholique, un 
		quotidien de Québec, traite du même sujet. Il ajoute les précisions 
		suivantes : 
		
		  
		« C’est une belle initiative qui mérite 
		de trouver des imitateurs dans d’autres institutions. Ce travail de 
		fabrication de chapelets est facile, peu coûteux et occupe très bien les 
		loisirs des jeunes. Il existe déjà aux États-Unis un important cercle du 
		genre qui a rendu d’immenses services aux missionnaires. Fait à noter, 
		ces chapelets ne sont pas vendus ; c’est un échange amical des jeunes 
		entre différentes nations.  
		 
		Il semble que le Séminaire de Rimouski 
		soit le premier à lancer ce mouvement au pays. Il l’a fait à la demande 
		et sous la direction de M. l’abbé Robert Michaud, directeur diocésain de 
		l’œuvre  de la Propagation de la 
		foi de qui dépend le Service missionnaire des jeunes. » 
		 
		Outre la fabrication des chapelets, les élèves de 
		cette association recueillent des remèdes et des timbres qui sont aussi 
		expédiés dans les pays de mission. En 1960-1961, l’abbé Robert Michaud 
		est toujours l’aumônier du SMJ qui est composé de 120 membres. J’en suis 
		le président. Les autres responsables sont : 
		 
		Vice-président : Jules-Guy Cazes 
		Secrétaire : Richard Rioux (syntaxe) 
		Trésorier : Louis-Philippe Morin 
		Expédition : Jean-Marie Desjardins 
		Film : Jean-Charles Dumont 
		Récupération des remèdes : Richard Rioux (méthode A) 
		Chronique hebdomadaire : Raynald Lavoie 
		Affiches-tableaux : Raynald Lagacé 
		Chapelets : Louis-Philippe Morin 
		Timbres : Jean-Charles Dumont Archives : Yvon Poirier | |
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		5355            
		18 avril 2020 
		Fête du Supérieur 
		Pour 
		atténuer la grisaille de l’automne, chaque année au Séminaire de 
		Rimouski, une équipe de  
		prêtres organisait une fête au Supérieur de la maison. Selon les années, 
		cette fête revêtait un caractère plus ou moins solennel. Bien sûr, on y 
		incluait des cérémonies religieuses et des séances d’hommage au 
		Supérieur. Les élèves se donnaient avec beaucoup d’entrain pour préparer 
		cette fête qui se tenait ordinairement en octobre. 
		 
		Dans 
		l’édition du Progrès du Golfe 
		du 22 octobre 1943, on décrit une de ces fêtes.  
		
		  
		« Les 
		autorités, les professeurs et les élèves du Séminaire de Rimouski ont 
		célébré brillamment, les 19 et 20 octobre, la fête de leur vénéré 
		Supérieur, M. le chanoine Georges Dionne. 
		 
		Mardi, 
		le 19, à 4 heures 30, sous la présidence de Son Excellence Mgr Georges 
		Courchesne, évêque de Rimouski, des vêpres pontificales furent chantées 
		au Séminaire en présence de la communauté. Il y eut ensuite réception 
		des congréganistes et procession à la Madone. De retour à la chapelle, 
		il y eut salut du Très Saint Sacrement et souper. 
		 
		Le 
		soir, à 8 heures, dans la salle des promotions du Séminaire, les élèves 
		présentèrent leurs hommages à leur supérieur, M. le chanoine Georges 
		Dionne. Des élèves interprétèrent ensuite
		Le Fils du Croisé avec chœur 
		et orchestre.   
		 Le lendemain, mercredi, à 9 heures, une messe solennelle fut célébrée par M. le chanoine Dionne. Un sermon de circonstance fut prononcé et les fêtes se terminèrent par un grand banquet qui réunissait plusieurs invités d’honneur, anciens élèves, de même que les professeurs et les élèves. » (Fin du texte cité) | |
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		5325            
		30 mars 2020 
		Nouvelles de 1892 
		En juin 1892, neuf élèves 
		du Séminaire de Rimouski sont inscrits en Rhétorique. Parmi ceux-ci,  
		• un deviendra courtier 
		d’assurances  
		• deux deviendront 
		médecins dont l’un fut lieutenant-gouverneur, Eugène Fiset  
		• trois deviendront 
		avocats dont l’un fut juge, Antonio Couillard 
		• trois deviendront 
		prêtres dont l’un fut évêque, J.-Romuald Léonard, et un autre, chanoine, 
		Charles-Borromée Beaulieu. 
		 
		À la même période, sept 
		élèves terminent leur cours classique. Parmi ceux-ci : 
		• un deviendra notaire 
		• un deviendra marchand 
		• un deviendra médecin 
		• deux deviendront 
		jésuites dont Samuel Bellavance, récipiendaire du prix du Prince de 
		Galles 
		• deux deviendront prêtres 
		dont un chanoine, Louis-Fabien Côté. 
		 
		
		
		Par rapport au nombre d’élèves à titre de comparaison, en juin 
		1961, 66 sont inscrits en Rhétorique et 61 sont finissants. 
		 
		Dans un hebdomadaire de 
		Québec, le Journal des Campagnes, 
		du 14 juillet 1892, on peut lire : 
		« Le Séminaire de Rimouski, situé 
		dans un endroit très salubre, donne un cours commercial complet. Les 
		directeurs n’épargnent rien pour former les élèves à la piété, leur 
		donner une bonne éducation et leur faire 
		faire des études sérieuses.  
		 
		Cette maison, 
		jeune encore, a gagné deux fois le prix du prince de Galles. L'année 
		dernière, dans le concours pour ce prix dans les sciences, le Séminaire 
		de Rimouski a obtenu le troisième rang. Cette année, il y a eu en 
		Physique deux lauréats, et deux bacheliers sur 6 élèves. 
		 
		En 
		Rhétorique, il y a eu un lauréat et un bachelier. Tous les autres élèves 
		ont eu une forte inscription.  
		 
		Des 16 élèves 
		des différents collèges qui ont concouru pour le prix du Prince de 
		Galles en Philosophie, celui qui a conservé le plus de points sur cette 
		matière, est M. Samuel Bellavance, élève de Rimouski. Ces succès font 
		honneur à cette maison. 
		 
		Le Séminaire 
		s'est assuré pour la nouvelle année scolaire les services d'un 
		professeur pour la 4e classe du cours commercial. Ce 
		professeur qui a dirigé pendant plusieurs années une académie 
		commerciale importante enseignera l'anglais, l’arithmétique, la tenue 
		des livres, la correspondance commerciale, en un mot, tout ce que l’on 
		désigne sous le nom de banquerie. 
		Les jeunes gens qui se destinent aux affaires trouveront donc, dans 
		cette institution, l’enseignement pratique qui leur est nécessaire pour 
		se placer avantageusement dans les maisons de commerce. 
		 D'importantes modifications seront aussi faites dans le programme du cours classique. Les parents qui veulent faire instruire leurs enfants, ne sauraient mieux faire que de les envoyer au Séminaire de Rimouski où avec une éducation chrétienne, ils recevront une instruction solide et pratique. » Fin du texte cité | |
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		5295            
		12 mars 2020 
		La 
		santé au Séminaire 
		
		Depuis les débuts du Séminaire de Rimouski, les infirmiers étaient des 
		prêtres qui n’avaient pas ou peu de formation médicale. Toutefois, un 
		médecin était engagé par l’institution pour les superviser, leur donner 
		des conseils et intervenir personnellement dans les cas les plus 
		sérieux. 
		 
		
		Dans Le livre de raison du 
		Séminaire de Rimouski publié en 1963, l’auteur, l’abbé Armand 
		Lamontagne, écrit : 
		 
		
		« D’après les témoignages, (autrefois) la santé des jeunes élèves était 
		beaucoup plus résistante qu’aujourd’hui; d’abord à cause d’une certaine 
		sélection naturelle où seuls les plus robustes survivaient, ensuite, 
		parce que la plupart des élèves étaient originaires de familles rurales 
		où les enfants avaient l’occasion de développer leurs forces physiques 
		grâce aux multiples travaux qu’on pouvait adapter à tous les âges. » 
		 
		
		Selon l’auteur, la première épidémie de grippe a frappé les élèves du 
		Séminaire vers 1900. Une autre épidémie eut lieu en mars 1910. Un 
		chroniqueur rapporte : 
		 
		
		« Depuis hier (6 mars 1910), nous sommes isolés du reste des mortels 
		pour un temps indéterminé. Un gros monsieur, officier de la ville, est 
		venu placarder. (…) Les enfants passent le plus loin possible de la 
		maison (Séminaire), osant à peine lever les yeux, sur les pelés, sur les 
		galeux … » 
		 
		
		Une autre épidémie de grippe qui semble avoir échappé à l’auteur du
		Livre de raison est survenue 
		en 1916. Le Progrès du Golfe du 21 janvier écrit : 
		« Beaucoup de gens souffrent de la grippe. Personne n’en meurt, 
		mais presque tous en sont atteints. On nous rapporte qu’au Séminaire 
		au-delà de 50 élèves lui doivent d’être détenus à l’infirmerie. » 
		 
		
		À l’automne 1918, la grippe espagnole frappe tout le Québec. L’abbé 
		Armand Lamontagne écrit : 
		 
		
		« Le Séminaire, pour sa part, ne fut pas épargné. Vers le milieu 
		d’octobre, dès que l’épidémie commença à prendre des proportions 
		sérieuses, les élèves furent renvoyés chez eux et les autorités les 
		rappelèrent vers le milieu de décembre. En fait, le virus avait cédé à 
		l’apparition des premiers froids de l’hiver. Il fallait donc boucler les 
		malles à la veille des Fêtes (18 décembre) et retourner au bercail. 
		Personne parmi les élèves n’était mort. Quelques-uns, cependant, 
		lorsqu’ils franchirent le seuil de l’institution, passèrent pour des 
		fantômes (parce qu’on avait entendu dire qu’ils étaient décédés). 
		 
		
		Une autre épidémie de grippe survint à l’automne 1928. Le Séminaire 
		ferma ses portes le 18 décembre. Il ne restait au Séminaire que ceux qui 
		avaient attrapé le virus. Pour la première fois depuis les débuts de 
		l’institution, les élèves purent passer Noël dans leur famille. 
		 
		
		La dernière épidémie fut celle de la grippe asiatique à l’automne 1957. 
		Le premier élève qui tomba malade a été hospitalisé. « Le congé dura 
		trois semaines : du milieu d’octobre jusqu’au 11 novembre. »  
		 
		
		À quelques occasions, il y eut des épisodes de diarrhée dus à des mets 
		ingurgités sans que les élèves n’y soupçonnent un poison potentiel. 
		 
		
		En terminant, voici les règles de conduite que devaient suivre les 
		élèves lors d’un séjour à l’infirmerie dans les années 1950 : 
		 
		
		« L’infirmerie est à la disposition 
		des élèves qui souffrent de malaises réels. Ce ne doit pas être un 
		endroit de pèlerinage quotidien. 
		 
		Dans un cas urgent, on peut se rendre à l’infirmerie en tout temps. 
		 
		Pour les autres cas, on attendra aux récréations de 10 h 30 a. m. 
		et 4 h p. m. et on ne pourra s’y rendre qu’avec la permission du 
		surveillant. Le soir, la Petite salle à 8 h, la Grande salle à 8 h 30. 
		 
		Pour se rendre à l’infirmerie durant les études, il faut toujours 
		la permission de M. le directeur. 
		 
		On s’efforcera d’être poli, discret avec MM. les infirmiers et les 
		autres malades qui se trouvent là. 
		 Pour tout séjour à l’infirmerie, on suivra le règlement qui y est en vigueur. » | |
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		5260            
		18 février 2020 
		
		Bref historique du Séminaire 
		Dans le
		Progrès du Golfe du 7 décembre 1967, dans le cadre du 100e 
		anniversaire du diocèse de Rimouski, on peut lire un bref historique du 
		Séminaire de Rimouski. Voici ce texte :  
		 
		« Le Séminaire a été sans 
		contredit l'œuvre de prédilection de chacun des évêques qui se sont 
		succédé sur le siège épiscopal de Rimouski. Il tire ses origines du 
		collège industriel mis sur pied par M. l’abbé Cyprien Tanguay, curé de 
		Rimouski en 1855 et converti en collège classique par les soins de M. 
		l'abbé Georges Potvin en 1863. C'est Mgr Jean Langevin qui lui a conféré 
		le titre de séminaire diocésain en 1870 et obtenu son affiliation à 
		l’Université Laval en 1872. L’institution a d'abord habité la vieille 
		église (1862-1876), puis successivement un édifice de pierre qu’un 
		incendie a détruit en 1881 et le couvent des Sœurs de la Congrégation de 
		Notre-Dame (1882-1950). Elle avait dû se donner plus de logement en 1905 
		et 1925. Refait en partie après le trop célèbre incendie de 1950, 
		l’édifice actuel a acquis ses dernières dimensions en 1959 (par l’ajout 
		d’un Pavillon de Philosophie). 
		 
		Naguère encore, le Séminaire avait 
		la direction de plusieurs institutions d'enseignement spécialisé qu’il 
		encadrait : une école moyenne d'agriculture (1926), un institut de 
		technologie (1936), un institut de marine (1944), une école de commerce 
		(1944) et une école normale pour les garçons (1958). Mais à l’heure du 
		Rapport Parent, ces institutions jouissent de leur autonomie et font 
		l'unité avec ce qui s'appelle, depuis septembre dernier, le Cégep 
		(Collège d’enseignement général et professionnel). » (Fin du texte cité) 
		 De 1967 à 1969, les étudiants recevaient le baccalauréat-ès-Arts de la Faculté des Arts tout en suivant le programme du Cégep. En juin 1970, le ministère de l'Éducation décernait les premiers diplômes d'études collégiales (DEC). | |
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		5220            
		24 janvier 2020 
		Les 
		travaux manuels 
		 
		
		« On sait, par les récits des anciens témoins, qu’au début le problème 
		des loisirs n’existait pas. Les élèves qui ont habité dans la vieille 
		église (premier Séminaire) ont dû la réparer durant leurs récréations et 
		leurs congés pour la rendre un peu plus confortable. On conserva la même 
		habitude, une fois monté dans le Séminaire neuf (deuxième Séminaire). 
		Les prêtres eux-mêmes devaient travailler pour rendre leur chambre 
		habitable.  
		 
		
		Lorsqu’on déménagea dans le collège des Sœurs de la Congrégation 
		(troisième Séminaire), il fallut continuer car la maison n’était pas 
		encore finie et il fallait en faire une réadaptation pour les nouveaux 
		occupants. En plus de ces travaux d’aides-menuisiers d’occasion, les 
		élèves devaient aider à scier le bois et à le mettre à l’abri. On aidait 
		aussi à la culture de la ferme et, à l’automne, on mangeait des légumes 
		qu’on avait semés et qu’on avait récoltés. 
		 
		
		(…) Lorsque les autorités décidèrent de construire un nouveau Séminaire 
		(cinquième Séminaire inauguré en 1925), ce furent les séminaristes qui 
		préparèrent le terrain et abattirent les arbres du bocage. Pendant la 
		construction elle-même, je ne serais pas surpris que les élèves aient 
		rendu de menus services à l’occasion. Ce furent eux qui construisirent 
		la glissoire (…). 
		 
		
		Puis, ce fut le travail de la cour de récréation (…). Les élèves 
		s’attelaient à la pelle à cheval et aplanissaient le terrain, 
		supprimaient les bosses et remplissaient les trous. Il fallait aménager 
		des croquets, des tennis, un terrain pour la balle-au-camp et préparer 
		le lieu de la patinoire. Les jours de congé, les deux cours (de 
		récréation) travaillaient ferme pour approprier leur territoire. Les 
		élèves n’avaient pas ainsi l’impression de faire œuvre de mercenaires. 
		Mais tout s’accomplissait dans la joie et ils se croyaient largement 
		récompensés s’ils avaient la chance de fumer une cigarette et de manger 
		quelques tartines à la mélasse vers les quatre heures (de l’après-midi). 
		 
		
		Tout le monde, par la suite, se mit à la besogne pour aménager le 
		parterre (parc situé près du terrain de l’Archevêché). Et cet endroit, où l’on ne pouvait 
		donner un coup de bêche sans frapper un morceau de brique, est 
		maintenant recouvert d’une riche pelouse et ombragé d’arbres somptueux 
		qui, en 1928, n’étaient que de frêles petits fouets. 
		 
		
		Il ne faudrait pas omettre le nettoyage du bocage (situé au sud de la 
		rue St-Jean-Baptiste) que M. Talbot réservait aux élèves de Philosophie. 
		On arrachait les souches avec d’immenses leviers (…) Pendant ce temps, 
		les élèves de la petite salle s’affairaient à l’arrachage des patates et 
		le lendemain les jeunes reins se reposaient des tubercules dans les 
		« racines (grecques ou latines) ». (Fin du texte cité) 
		 Par la suite, les élèves n’avaient qu’à faire l’entretien des cours de récréation, à réparer certains articles de sport, à poser les bandes de la patinoire et à la déneiger. Même si on croyait alors à l’inutilité des sports, peu à peu ceux-ci s’implantèrent et en vinrent « à être cultivés raisonnablement ». | |
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		5175            
		27 décembre 2019 
		Le 
		cours classique 
		Au cours de l’histoire du 
		Séminaire de Rimouski, la durée du cours classique a varié.  
		 
		Période 1863-1903 
		À partir de septembre 1863, le 
		cours classique s’étale sur six ans. Il est constitué de six classes : 
		Humanités latines, Versification, Belles-Lettres, Rhétorique, 
		Philosophie et Finissants (dite Physique plus tard). La première cohorte 
		d'élèves est considérée comme étant du 6e cours. 
		 
		 
		On y trouve huit élèves : 
		• Édouard Banville de Rimouski : 
		Humanités. Il fut cultivateur. 
		• Charles Desgagnés de Rimouski : 
		Humanités-Versification. Il fut commis. 
		• 
		Alphonse Dubé de Trois-Pistoles: Philosophie-Finissants. Il fut 
		médecin. 
		• Louis Lepage de Rimouski : 
		Humanités-Versification. 
		• Louis Martin de Rimouski : 
		Humanités. 
		• Josué Pineau de Rimouski : 
		Humanités-Finissants. Il fut médecin. 
		• Théodule Smith de Rimouski, puis 
		de Montmagny : Humanités-Philosophie. Il fut prêtre. 
		• Ulfranc St-Laurent de 
		Ste-Luce, puis de Rimouski : Humanités-Versification. Il fut prêtre. 
		 
		 
		Période 1903-1934 
		En septembre 1903, est ajoutée une 
		nouvelle classe, Éléments latins, qui précède la classe des Humanités 
		latines. À partir de ce moment, le cours classique s'étale sur 7 ans. 
		 
		Le 47e cours comprend 
		21 élèves dont cinq qui deviendront prêtres. 
		• J.-Eudore Desbiens de La 
		Malbaie, puis d’Amqui : Belles-Lettres-Finissants. 
		• Adrien Fortin de 
		Rivière-du-Loup, puis de Notre-Dame-du-Lac : Éléments 
		latins-Belles-Lettres. 
		• Joseph-Charles Langlois de 
		Ste-Flavie : Humanités-Finissants. 
		• Philias Litalien de 
		Ste-Anne-des-Monts : Éléments latins-Rhétorique. 
		• Edgar Miville de Cap-Chat : 
		Humanités-Finissants. 
		 
		 
		Période 1934-1935 
		En septembre 1934 est ajoutée une 
		nouvelle classe, Méthode. Cette classe s'insère entre celle des 
		Humanités, qui porte désormais le nom de Syntaxe latine, et celle de 
		Versification. Cet ajout crée un certain déséquilibre dans la 
		répartition des élèves des trois premières classes. Pour en diminuer 
		l'impact, on retire les élèves les plus performants d'Éléments latins 
		1933-1934 ainsi que les moins performants des Humanités latines 
		1933-1934 pour peupler la nouvelle classe de Méthode 1934-1935.  
		 
		Une partie des élèves se trouve 
		dans le 78e cours, 1933-1941 et l’autre partie dans le 79ecours, 
		1934-1942. 
		Cette courte période vit de 
		profonds changements. En septembre 1965, sont mis en place les nouveaux 
		programmes du cours collégial et ceux du cours secondaire. On introduit 
		les classes de secondaire I à V qui remplacent celles du cours 
		classique, Éléments latins à Belles-Lettres, ainsi que les classes de 
		collégial I à III qui remplacent celles de Rhétorique, de Philo I et de 
		Philo II respectivement.  
		 
		Le 111e cours est le 
		dernier où les élèves ne suivent que les deux premières classes du 
		secondaire Sec. I et Sec. II, de 1966 à 1968. Les derniers élèves du 
		Séminaire à avoir fait un cours classique complet sous l'ancien régime 
		sont ceux du 102e cours (1957-1965). 
		 (Ces données ont été puisées en partie dans le site du Séminaire de Rimouski.) | |
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		5120            
		24 novembre 2019 
		Le 
		chauffage au bois 
		
		Dans Le livre de raison du 
		Séminaire de Rimouski publié en 1963, l’auteur, l’abbé Armand 
		Lamontagne, nous renseigne sur le mode de chauffage à partir du bois. 
		 
		En août 1867, 
		l’inventaire pour le chauffage mentionne 12 poêles (88 $), 138 feuilles 
		de gros tuyaux (23 $), 64 tuyaux à branches, tisonniers et devant de 
		poêle (12 $), une corde de bois non sciée (2 $), 15 cordes de bois 
		sciées (37,50 $), un lot de bois (8 $) et 60 voyages de bois scié (24 
		$), pour un total de 194,50 $. À ce moment, on compte 27 élèves, 
		pensionnaires et externes. 
		 
		On peut 
		imaginer qu’il y a un poêle dans chacune des classes, un dans la salle 
		de récréation, un dans la chapelle, un dans la salle d’études, un dans 
		le dortoir et les autres dans les chambres des prêtres ou dans les 
		corridors. 
		 
		En 1889-1890, 
		Le chauffage constituait une partie importante du budget où seul l’achat 
		de bois dépassait 500 $, dont 30 cordes de bois d’érable qu’on appelait 
		bois de curé. L’auteur du Livre de 
		raison écrit : 
		 
		« (Après 
		l’achat du bois), il fallait le scier, le placer à l’abri pour l’hiver 
		et le distribuer aux endroits stratégiques. Il serait difficile 
		d’expliquer aux élèves actuels que, dans notre Moyen-Âge, il fallait un 
		poêle à chaque pièce et, pour un groupe de poêles, une cheminée. 
		 
		Or, le 
		thermostat du poêle, c’est le chauffeur, et le chauffeur arrive souvent 
		en retard, parce qu’il doit assister à la classe, faire ses devoirs ou 
		tout simplement dormir. L’homme, qui a pris plaisir à imposer ses lois 
		et même ses caprices à la matière, a toujours éprouvé beaucoup de 
		difficulté à s’en imposer à lui-même.  
		 
		Ce qui fait 
		que selon les dispositions du chauffeur ou les caprices du poêle, on 
		crevait de chaleur ou on grelottait. Si nous étions capables de vous 
		transposer la scène dans un dessin, vous pourriez voir un bon groupe 
		d’élèves qui consacrent leur récréation du soir à distribuer le bois 
		dans les différentes pièces pour fournir 
		la nourriture suffisante à cet ogre des nuits de janvier. 
		 
		Ces 
		« porteurs de bois » avaient pourtant inventé un outil qui, pour 
		l’époque, pouvait correspondre à notre chargeuse moderne. Il s’agissait 
		d’un sac, assez voisin de celui des forestiers, supporté par deux 
		bretelles (…) et qu’on porte par en arrière. Je vois mal certains élèves 
		actuels, chargés par leurs confrères un peu au-delà de la puissance du 
		moteur, s’acheminer vers le dortoir à travers trois grands escaliers. 
		 
		Durant le 
		jour, il était assez facile de ne pas dépasser les extrêmes, quoiqu’ils 
		fussent assez peu nombreux ceux qui pouvaient trouver la place idéale. 
		Les doigts du malheureux qui était éloigné du poêle paralysaient sur le 
		crayon; par contre, la chaleur de l’instrument calorifique entraînait 
		dans un sommeil irrésistible l’enfant qui se trouvait trop près. 
		 
		Si la nuit 
		plus profonde avait retenu trop longtemps le chauffeur loin de son 
		problème, le lendemain matin, les élèves devaient casser la glace dans 
		leur bassin. Mais le traitement tenait encore davantage du modus vivendi 
		spartiate quand il fallait descendre « tranquillement pas vite » dans 
		une baignoire remplie d’eau froide. » (Fin du texte cité) 
		 En mars 1915, la communauté est en liesse. Fini le chauffage au bois. On inaugure un nouveau système central de chauffage à l’eau chaude. | |
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		5045            
		15 octobre 2019 
		
		Les salaires 
		
		Dans Le livre de raison du 
		Séminaire de Rimouski publié en 1963, l’auteur, l’abbé Armand 
		Lamontagne, nous renseigne sur les salaires alloués aux employés du 
		Séminaire. 
		 
		Année 1888-1889 
		
		Cette année-là, les professeurs-prêtres gagnent au total 235,34 $. Les 
		étudiants du Grand Séminaire qui enseignent au Séminaire touchent 
		ensemble la somme de 110 $. Quant aux manœuvres, les hommes gagnent 
		111,77 $ et les femmes 74,83 $, toujours au total. 
		 
		
		En 1888-1889, 
		le Séminaire 
		reçoit environ 80 pensionnaires et une trentaine d’externes. Comme il y 
		a six classes, il faut au moins six titulaires qui normalement sont des 
		prêtres. Ceci étant admis, chacun gagne 39,20 $ annuellement. Or, selon 
		la Banque du Canada qui établit l’évolution de l’inflation à partir de 
		1914, un gain de 39,20 $ en 1914 équivaut en 2019 à 907,58 $. On peut 
		déduire que les professeurs-prêtres gagnent beaucoup moins que 900 $ 
		actualisés annuellement. 
		
		L’auteur établit une comparaison non équivoque. Le salaire total de tous 
		les employés est de 531,94 $, alors que le seul coût du beurre, cette 
		année-là, est de 565,92 $. 
		 
		Année 1929-1930 
		
		En cette année scolaire, les professeurs gagnent 6089,18 $ au total. Le 
		salaire du personnel préposé à l’entretien, y compris les religieuses, 
		est de 10 678,99 $. Au total, le coût du personnel est de 16 768,17 $, 
		alors que le seul coût du chauffage est de 10 542,49 $ et celui des 
		provisions de 29 476 $. 
		 
		
		Les professeurs-prêtres gagnent de 150 $ à 250 $ par année, selon leur 
		ancienneté. Tous les élèves du Grand Séminaire font de l’enseignement ou 
		de la surveillance et, fait assez curieux, doivent payer pour rendre ce 
		service. Un montant de 250 $ en 1930 équivaut à 3712 $ en 2019. 
		 
		Année 1961-1962 
		
		Pour les 57 prêtres, professeurs, préposés à l’administration ou aux 
		études, les salaires totaux sont de 28 960 $. Les prêtres gagnent de 480 
		$ à 600 $ annuellement. Un montant de 600 $ en 1962 équivaut à 5187 $ en 
		2019. Dix-huit professeurs laïques gagnent 120 660,80 $ pour l’année, 
		soit une moyenne de 7098 $.  
		 
		
		Le coût des provisions est de 151 295 $, soit un peu plus de cinq fois 
		le salaire total des prêtres. Le chauffage coûte 27 242 $. 
		 
		
		Bref, ces données nous démontrent, sans l’ombre d’un doute, que 
		notamment les prêtres ont participé de manière importante à la pérennité 
		du Séminaire, non seulement par leur enseignement, mais aussi par leur 
		abnégation. Il va de soi qu’on doit leur rendre un hommage fort mérité.  | |
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		4995            
		15 septembre 2019 
		
		La nourriture 
		
		Pierrot, 12 ans, élève d’Éléments latins et pensionnaire au Séminaire de 
		Rimouski, revient à la maison pour le congé de la Toussaint. Il n’a pas 
		vu ses parents depuis son entrée au collège au début de septembre. Sa 
		mère l’interroge : « Dis-moi, Pierrot, comment trouves-tu la nourriture 
		? » Pierrot répond : « Le chiard n’est pas mangeable. J’aime mieux le 
		vôtre. » 
		 
		
		Pourtant si on en croit les écrits dans
		Le livre de raison du Séminaire de 
		Rimouski publié en 1963, au cours de son histoire, les autorités du 
		Séminaire ont fait beaucoup d’efforts pour offrir une nourriture 
		convenable. Dans les années 1940, le Père Sapin disait que la nourriture 
		servie aux élèves était « succulente et variée ». Il faut dire que, dans 
		les années 1950, en plus des pensionnaires du Séminaire, les élèves de 
		l’école Technique, de l’école de Commerce, de l’école de Marine et, 
		pendant un certain temps, ceux de l’école d’Agriculture fréquentaient la 
		cafétéria du Séminaire : ce qui pouvait représenter autour de 3000 
		bouches à nourrir par jour. 
		 
		
		Dans le livre cité plus haut, l’auteur, l’abbé Armand Lamontagne, décrit 
		le menu de la troisième semaine de janvier 1960. 
		 
		
		• Déjeuner : pommes, corn flakes, gruau, beurre de sucre, confiture aux 
		framboises, pain, beurre, lait, café. 
		 
		
		• Diner : soupe aux tomates, croquette au porc et céleri, légumes râpés, 
		patates bouillies, chartreuse aux bleuets, pain, beurre, thé. 
		 
		
		• Souper : hot chicken, patates, biscuits au thé, compote aux pommes, 
		pain, beurre, lait, thé. 
		 
		
		L’auteur ajoute : « Dans des menus voisins, je relève, au déjeuner, des 
		oranges, au diner, de la dinde, au souper, une omelette, jus de tomates, 
		biscuits au chocolat, macédoine aux fruits. » 
		 
		
		Plus loin, on peut lire : « Si nous voyons du steak au menu, il en faut 
		275 livres; pour le jus de tomates, 30 gallons; les bananes, 8 régimes; 
		les oranges, 4 caisses; le beurre de sucre, 3 chaudières de 40 livres 
		chacune; de la dinde 400 livres et ainsi de suite. » 
		 
		
		Qui a eu le privilège, à l’époque, de faire le service aux tables au 
		réfectoire des prêtres a tout de suite remarqué que la nourriture servie 
		aux prêtres était très différente de celle servie aux élèves. La 
		comparaison n’était pas seulement liée à la vue, mais au goût car les 
		élèves serveurs avaient la chance de déguster la même nourriture que les 
		prêtres. 
		 
		
		L’auteur du Livre de raison 
		insiste sur le fait que les prêtres professeurs ont dû faire des 
		« sacrifices immenses » pour que le Séminaire puisse poursuivre sa 
		mission, étant donné que leur salaire était très bas. Heureusement, ils 
		étaient logés, nourris, blanchis et chauffés. 
		 
		
		Il écrit : « L’histoire des Séminaires, si elle s’écrit un jour, 
		prouvera qu’ils ont survécu grâce aux sacrifices du clergé. » 
		 
		 Bref, on peut dire que la nourriture servie aux élèves n’était pas celle de maman, mais c’était une nourriture de cafétéria. | |
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		4940            
		12 août 2019 
		
		Souscriptions pour le Séminaire 
		 
		« Vous tous à qui le Ciel a 
		accordé les dons de la fortune, empressez-vous de contribuer à cette 
		œuvre si excellente, soit en aidant à quelque jeune homme à payer sa 
		pension, soit en lui fournissant des livres, soit même en fondant une 
		bourse ou une partie de bourse, ou en faisant un legs en faveur de cette 
		œuvre. Une quête à cette fin pourrait se faire dans l'église chaque 
		année au mois de juillet. » 
		Les évêques successifs ont 
		encouragé les souscriptions publiques annuelles ou occasionnelles. En 
		juin 1934, une association est fondée. Elle a pour nom
		Association des Amis du Séminaire de Rimouski. Elle a été constituée 
		en corporation le 20 juin 1934. Son but est de recueillir des fonds pour 
		l’œuvre du Séminaire. L’un des moyens est de désigner un ou une 
		propagandiste pour chaque paroisse du diocèse de Rimouski.  
		 
		Le
		Progrès du Golfe du 22 juin 1934 cite les noms des promoteurs de la 
		nouvelle association. Ce sont : « M. l’échevin Martin Lepage, président, 
		M. le docteur Pierre-Paul Gagnon, vice-président, M. l’abbé Antoine 
		Gagnon, secrétaire, M. le chanoine Flavius d’Anjou, trésorier, M. le 
		chanoine Lionel Roy, M. l’abbé Adolphe Tremblay, curé de la cathédrale, 
		MM. Albert Michaud, Adéodat Lavoie, MM. les abbés Louis-Philippe 
		Chénard, Louis Martin, Charles-Eugène Parent, MM. J.-Baptiste Côté et 
		Joseph Michaud, directeurs. » 
		 
		Dans le
		Progrès du Golfe du 27 juillet 1934, on peut lire : « M. l’abbé 
		Antoine Gagnon a reçu la mission de parcourir les paroisses du diocèse 
		de Rimouski pour prêcher l’assistance au Séminaire et faire l'exposé 
		d’un nouveau mode de souscription. Au lieu de verser une contribution ou 
		obole annuelle entre les mains du curé lors de la visite paroissiale, 
		les diocésains adultes sont tous invités à devenir membres de l’Association des Amis du Séminaire, à raison d’un dollar par personne 
		par année. M. l’abbé Gagnon a fait un convaincant appel aux paroissiens 
		de Rimouski, dimanche dernier. » 
		 
		Les sermons de l’abbé Gagnon, 
		futur Supérieur du Séminaire, portent fruit car, le 21 décembre suivant, 
		ce dernier fait connaître les résultats de la souscription publique à 
		l’Auditorium du Séminaire. Presqu’incroyable, 16 000 personnes 
		contribuent en versant un dollar. Par tirage au sort, de nombreux prix 
		sont attribués. 
		 
		Le prix de 2000 $ est obtenu par 
		Ozanam Proulx, cultivateur de Sainte-Blandine et père de 15 enfants. Le 
		deuxième gagnant, J. P. Gagné de Sayabec reçoit 500 $. Le troisième prix 
		d’une valeur de 100 $ va à J. H. Somers d’Halifax. Deux prix de 50 $, 
		cinq prix de 25 $, 21 prix de 10 $ et 60 prix de 5 $ sont aussi 
		attribués.  
		 
		En 1937, l’Association se donne 
		comme objectif de recueillir 2 $ par famille. Dans le
		Progrès du Golfe du 4 février 1938, on trouve la lettre de 
		l’Association adressée au curé de chaque paroisse du diocèse, le bilan 
		financier pour 1937, le nom des gagnants de plus de 25 $ et le montant 
		de la souscription par paroisse. Le premier prix, un montant de 500 $, 
		est attribué à Mme Alphonse Lebrun de Ste-Flavie. La propagandiste de 
		cette paroisse reçoit 50 $. 
		 
		En 1937, 21 106 $ sont recueillis et 3 524 $ sont distribués en récompenses. Par 
		ailleurs, les cinq paroisses qui ont le plus contribué au prorata du 
		nombre de familles sont : Saint-Éloi (3,42 $), Saint-Laurent de 
		Matapédia (2,64 $), Saint-Clément (2,39 $), Saint-Mathieu (2,36 $) et 
		l’Isle-Verte (2,33 $). 
		 
		Dans le
		Progrès du Golfe du 5 février 1960, on peut lire :  
		« C’est en présence des 
		administrateurs de l’Association 
		des Amis du Séminaire et d’une trentaine de représentants des 
		localités des alentours qu’on a révélé, dimanche après-midi, au Salon du 
		Séminaire de Rimouski, le nom des membres de cette association à qui des 
		récompenses seront envoyées, d’ici quelques jours.  
		 
		La souscription à l'Œuvre du 
		Séminaire en 1959-60 a été satisfaisante et les autorités de cette 
		institution ont exprimé leur gratitude aux responsables qui étaient 
		présents, dimanche après-midi. Mgr Antoine Gagnon P. D. supérieur du 
		Séminaire, présidait cette assemblée.  
		 
		La récompense de $300 ira à M. 
		Denis Rousseau, de St-Jean-de-Dieu. Les quatre de $100 chacune à MM. 
		Antoine Turcotte, de St-Cléophas, Aubert Côté, du Bic, Alfred Gagnon, de 
		St-Épiphane et Elie Pépin, de St-Vianney.  
		 
		Recevront chacun $50 : M. Ernest 
		Labrie, de St-Pierre-Lamy, Mlle Claire Côté, de St-Cléophas, Mme Donat 
		Claveau, de St-Donat, MM. Charles-Armand Moreau, de St-Goddard Lejeune, 
		Robert Michaud, de St-Octave, Antonio Bélanger, 325, rue Ste-Marie, 
		Rimouski. » 
		 
		Dans le
		Progrès du Golfe du 3 février 1961, on apprend : 
		• Les Amis du Séminaire 
		bénéficient de privilèges spirituels par la prière quotidienne de la 
		communauté, prêtres, enseignants et étudiants, la célébration de 50 
		grand-messes payées au Monastère de Nazareth et 10 messes du premier 
		vendredi du mois.  
		 
		• La paroisse de Notre-Dame du 
		Sacré-Cœur s’est classée première en souscrivant une moyenne de 2,32 $ 
		par famille, suivie de près par Saint-Mathieu, Saint-Simon et 
		Pointe-au-Père. Le président est Elzéar Côté. 
		 La même année, les Amis du Séminaire invitent la population à acheter symboliquement une chambre au Pavillon de philosophie au montant de 1000 $. Mgr Charles-Eugène Parent, Gérard Roy, l’abbé Louis-David D’Auteuil et Jean-Marie Leblanc ont notamment souscrit ce montant. | |
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		4910            
		21 juin 2019 
		Le 
		pavillon de philosophie 
		La cohorte à laquelle 
		j’appartenais, soit le 98e cours, a été la première à 
		inaugurer le Pavillon de Philosophie du Séminaire de Rimouski et à y 
		séjourner pendant les deux dernières années du cours classique. 
		 
		Le 9 avril 1958, les autorités du 
		Séminaire décident de construire ce pavillon devant être une annexe à la 
		bâtisse centrale. Les travaux commencent environ un mois plus tard. Le 
		bruit étourdissant des foreuses et des marteaux nuit à la concentration 
		des élèves de la Grande salle en classe et à la salle d’études. Mais, il 
		faut bien procéder. 
		 
		Sur le site du Séminaire, on peut 
		lire : 
		« Le 15 septembre (1958) on pose 
		la pierre du linteau du portique : Sedes Sapientiae. Le 4 novembre, en 
		la fête des anciens et la fête du couronnement du Pape Jean XXIII à 
		Rome, Monseigneur Parent bénit la pierre angulaire; il est assisté par 
		le supérieur du séminaire, Mgr Antoine Gagnon, et par le directeur du 
		séminaire, M. l'abbé Pascal Parent, qui deviendra le premier directeur 
		des étudiants et le premier directeur des études au Pavillon de 
		philosophie. Dans cette pierre ont été insérés un procès-verbal de cette 
		cérémonie, un annuaire du Séminaire, des médailles et des pièces de 
		monnaie de l'année 1958. » 
		 
		Le 7 novembre 1958, le
		Progrès du Golfe écrit :  
		« La bénédiction de la pierre 
		angulaire du Pavillon de Philosophie du Séminaire a donné lieu, mardi 
		après-midi (4 novembre), à une brève cérémonie rehaussée par la présence 
		des hautes autorités religieuses du diocèse. Son Excellence Mgr C.- E. 
		Parent, archevêque de Rimouski, présidait la cérémonie, entouré de Mgr 
		Eudore Desbiens, vicaire général, de M. le chanoine Antoine Gagnon, 
		supérieur du Séminaire, de M. l'abbé Pascal Parent, directeur, du corps 
		professoral et des étudiants du Séminaire. On remarquait aussi 
		l’architecte Albert Leclerc, les contremaîtres des travaux MM Camille 
		Rioux et Gilbert Brisson. Les travaux extérieurs sont terminés. Les 
		ouvriers pourront travailler à l'intérieur tout l’hiver, afin que ce 
		pavillon de philosophie soit prêt pour septembre prochain.  
		 
		La pierre angulaire a été posée 
		près de la porte centrale, rue de l'Évêché. Cette cérémonie coïncidait 
		avec la fête annuelle traditionnelle des anciens du Séminaire, la 
		Saint-Chs-Borromée, qui a rassemblé cette année de nombreux 
		amicalistes. » 
		 
		Le 3 juillet 1959, le
		Progrès du Golfe annonce qui 
		sera le premier responsable du Pavillon de Philosophie. « M. l’abbé 
		Pascal Parent vient d'être nommé directeur du nouveau pavillon de 
		philosophie qui  sera 
		inauguré au Séminaire de Rimouski en septembre prochain, et qui sera 
		connu sous le vocable de Pavillon Notre-Dame de la Sagesse. M. l’abbé 
		Jean-Pierre Sirois occupera les fonctions de directeur des élèves du 
		cours de lettres au Séminaire. »  
		 
		Le 3 octobre 1959, le Pavillon de 
		Philosophie est bénie par Mgr Charles-Eugène Parent en présence 
		d’Onésime Gagnon, Lieutenant-Gouverneur, et de Paul Sauvé, premier 
		ministre du Québec. 
		 
		On peut lire sur le site du 
		Séminaire : « Ce pavillon contient 107 chambres et un salon d'étudiants, 
		3 amphithéâtres, des laboratoires de physique, de chimie et de biologie, 
		une bibliothèque, un gymnase, une chapelle et quelques chambres de 
		professeurs. »  
		 
		Dans son 
		édition du 9 octobre 1959, le Progrès du Golfe, écrit : « Le Pavillon de philosophie, fréquenté par 108 étudiants et étudiantes depuis septembre, a coûté 1 200 000 $. Aucun luxe, mais tout est fonctionnel et adéquatement aménagé, que ce soit dans les salles de cours en amphithéâtre, les laboratoires, la bibliothèque, le gymnase ou les chambres individuelles des philosophes. » (Merci à Raymond Levasseur pour m’avoir communiqué cet extrait.) | |
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		#
		4875            
		3 juin 2019 
		Les 
		bienfaiteurs 
		Dans les 
		années 1950, le Séminaire de Rimouski accueillait autour de 150 nouveaux 
		élèves par année. La grande majorité était des fils de cultivateurs, 
		d’autres des fils de journaliers et rarissime des fils de 
		professionnels. Il en coûtait autour de 400 $ par année en frais de 
		pension et de scolarité. Ce montant équivaut à peu près à 4422 $ en 
		2019. Ceux dont les parents vivaient à Rimouski pouvaient être externes. 
		Près de 90 % étaient pensionnaires. 
		 
		Plusieurs 
		parents avaient de la difficulté à payer les frais de pension et de 
		scolarité, d’autant plus que d’autres frais s’ajoutaient comme la 
		redingote ou plus tard le blazer, les livres et l’argent de poche. En 
		même temps, les parents devaient subvenir aux besoins de leurs autres 
		enfants. Il n’était pas rare que des familles soient constituées de 10 
		ou de 12 enfants. 
		 
		Dans ce 
		contexte, les parents faisaient appel à des personnes, majoritairement 
		des membres du clergé, pour les aider. On appelait ces personnes des 
		bienfaiteurs. 
		 
		Dès mon 
		entrée au Séminaire en 1953, ma mère m’a demandé d’écrire à Mgr 
		Charles-Eugène Parent, archevêque de Rimouski pour obtenir une bourse 
		d’études de l’archevêché. Ma mère connaissait très bien Mgr Parent 
		puisqu’elle avait fréquenté l’école modèle de Saint-Mathieu-de-Rioux en 
		même temps que lui dans les années 1910. Après quelques brouillons d’un 
		jeune de 12 ans, je me décidai à transcrire à la plume une lettre à 
		l’intention de Mgr Parent. Une fois l’écriture terminée, je mis la 
		lettre dans une enveloppe timbrée que je déposai dans une boîte à 
		l’entrée de la salle d’études.  
		 
		Deux ou trois 
		jours plus tard, la lettre me revint. Le directeur des élèves, l’abbé 
		Gérard Cayouette l’avait lue et me signalait des fautes de grammaire et 
		d’orthographe. De plus, il m’indiquait qu’il n’était pas nécessaire de 
		mettre de timbre pour écrire à l’archevêché. J’ai été surpris de cette 
		intrusion dans mon intimité et même un peu vexé. Je pris mon courage à 
		deux mains. Je recommençai. Mon action fut bénéfique car l’archevêché 
		m’attribua un généreux montant de 100 $. Ce montant fut récurrent si 
		bien que, pendant huit ans, mes parents n’ont pas eu à débourser cette 
		somme. 
		 
		Ma mère n’a 
		jamais voulu me signaler le nom des bienfaiteurs à mon égard. J’ai de 
		bons indices de croire que les personnes suivantes ont contribué à payer 
		une partie de mes études : Mgr Charles-Eugène Parent personnellement, 
		l’abbé Élie Beaulieu, l’abbé Ernest Couillard, les abbés Jean-Baptiste 
		et Stanislas Gauvin.
 
		 
		En 1993, j’ai 
		eu un appel téléphonique du secrétaire-trésorier du Séminaire de 
		Rimouski m’informant qu’en 1956, alors que j’étais élève au Séminaire, 
		un montant de 391 $ avait été déposé au procureur à mon intention et à 
		celle d’un de mes confrères. Ce montant était inscrit aux livres, mais 
		il n’avait jamais été utilisé pour payer une partie de nos études. 
		 D’après des témoignages recueillis auprès de mes confrères, la plupart ont eu recours à des bienfaiteurs clercs ou laïcs. Certains de ces bienfaiteurs ou bienfaitrices étaient motivés par le fait qu’ils pourraient aider à donner un prêtre de plus à l’Église. Lorsque le finissant annonçait qu’il ne se destinait pas à la prêtrise, il y avait de grandes déceptions. L’élève lui-même se sentait coupable de faire de la peine à une personne qui l’avait tant aidé. | |
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		4845         
		18 mai 2019 
		
		Dernières années de la Congrégation 
		L’année 
		mariale 1954 fut particulièrement active pour les congréganistes du 
		Séminaire. De nombreuses activités ont été organisées. Chaque classe a 
		eu temporairement son petit sanctuaire car la madone placée sur des 
		brancards a été transportée solennellement d’une classe à l’autre. Un 
		groupe d’élèves qui formaient le cortège chantaient des cantiques et 
		récitaient des prières comme le chapelet. 
		 
		Une tradition s’est maintenue pendant plusieurs années : celle 
		d’aller assister à l’office divin d’un dimanche de mai en l’église 
		Notre-Dame du Sacré-Cœur. Voici ce qu’en dit le
		Progrès du Golfe du 7 mai 
		1954 : 
		« Les 
		congréganistes du Petit Séminaire ont fait un pèlerinage, dimanche matin 
		(2 mai), à l’église de Notre-Dame du Sacré-Cœur, dont le chœur était 
		artistiquement décoré de fleurs naturelles. La messe paroissiale a été 
		célébrée à 9 h. 30 par M. l’abbé Émile St-Pierre, assisté de MM. les 
		abbés P.-É. Michaud et Gilles Beauchemin, du Séminaire. Le sermon fut 
		donné par M. l’abbé Raoul Thibault, directeur. Une chorale, formée de 
		congréganistes étudiants, dirigée par Jean-Paul Gagnon, exécuta la messe 
		en partie. À l’orgue, un autre étudiant, Régis Simard. Les fidèles de la 
		paroisse furent vivement impressionnés par ce pèlerinage organisé à 
		l'occasion de l’année mariale dans une église placée sous l'un des 
		vocables de la Vierge. » 
		 
		Par ailleurs,  le
		Progrès du Golfe du 23 mai 
		1958 écrit : 
		
		« Quatre-vingt-deux étudiants du Séminaire de Rimouski, poursuivant la 
		tradition, ont effectué, dimanche, leur pèlerinage annuel de 
		congréganistes, en l’église de Notre-Dame du Sacré-Cœur. Le trajet 
		Rimouski-Notre-Dame du Sacré Cœur s’est effectué à pied, drapeau en 
		tête.  
		 
		La 
		grand-messe à laquelle ils ont assisté, comme chaque année, fut célébrée 
		par M. le curé D’Auteuil. Le chant par la chorale congréganiste était 
		dirigé par Jean-Marie Bérubé, avec à la console des orgues, M. 
		Jean-Louis Smith. Le sermon fut donné par M. l’abbé Raoul Thibault, 
		directeur des congréganistes. Au chœur, M. l’abbé Gérard Plourde. À 
		l’issue de l’office religieux, l’acte de consécration fut lu par M. 
		Alfred Dumais, préfet des congréganistes. » 
		 
		Vers 1960, on peut lire parmi les règles de conduite à l’intention 
		des élèves du Séminaire : 
		« La dévotion à la Très 
		Sainte-Vierge doit être particulièrement cultivée par les jeunes. Non 
		seulement la récitation du chapelet se fera quotidiennement, mais les 
		élèves sont aussi invités à faire partie de la Congrégation mariale, 
		afin de mieux connaître et servir cette bonne mère. » 
		 
		La dernière année où l’abbé Raoul 
		Thibault fut le directeur de la Congrégation mariale est l’année 
		scolaire 1964-1965. Voici le nom des élèves qui l’épaulaient : 
		Préfet : René Ouellet 
		Assistants : Jocelyn Lindsay, 
		Marcel Dubé 
		Secrétaire : Albert Bélanger 
		Trésorier : Grégoire Vignola 
		Responsable du
		Phare (petit journal) : Gilles 
		Belzile, Richard Beauregard 
		Chefs de groupes : 
		Philosophie II : Yvon Poirier 
		Philosophie I : Paul-André Charron 
		Rhétorique : Conrad Blais 
		Belles-Lettres : Pierre-Paul Thériault 
		Futurs membres : Jean-Yves Marquis 
		 
		La 
		Congrégation mariale du Séminaire a cessé ses activités en juin 1967 
		avec le passage du niveau collégial du Séminaire au cégep de Rimouski. 
		Elle aura été active pendant 100 ans. 
		 
		En terminant, 
		je laisse la parole à Jacques Guay dans
		Croc d’octobre 1984 : « Lorsque j’étais au Petit Séminaire, il 
		existait un mouvement de jeunes catholiques dévoués à la Vierge Marie et 
		dont le nom était la Congrégation mariale. Messe et communion, 
		méditations, réunions de prières et de réflexions, œuvres pies, 
		constituaient le menu quotidien de ces apôtres. 
		 Ils étaient le levain dans cette pâte trop molle, je l’avoue, que nous constituions, nous les autres étudiants, qui, pourtant devions devenir l’élite de demain. » | |
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		4800         
		21 avril 2019 
		
		Premières années de la Congrégation 
		Au diocèse de Rimouski, la Congrégation de la sainte Vierge 
		communément appelée congrégation 
		mariale est fondée en 1867 par Mgr Jean Langevin peu après qu’il eût 
		pris possession de son diocèse. La même année, la Congrégation voit le 
		jour au Collège industriel de Rimouski qui sera remplacé par le 
		Séminaire diocésain en 1870. 
		 
		Au 
		Séminaire de Rimouski, le 8 décembre 1867, fête religieuse de l’Immaculée-Conception, les 
		nouveaux congréganistes sont reçus solennellement. Par la suite, pendant 
		plusieurs années, la même cérémonie se déroule. Elle est présidée le 
		plus souvent par l’évêque lui-même le 8 décembre. 
		 
		À cette époque, pour accéder à la Congrégation mariale, l’élève 
		doit avoir une conduite exemplaire et doit faire preuve d’une solide 
		piété. Les moyens recommandés sont la méditation quotidienne de 15 
		minutes, la récitation du chapelet plus d’une fois par jour, l’examen de 
		conscience et la confession hebdomadaire. En tout moment, le 
		congréganiste doit être un exemple pour ses confrères et pour toute la 
		communauté. Cette attitude lui servira plus tard afin de devenir un 
		homme influent positivement dans son milieu. 
		 
		Plusieurs élèves refusaient de faire partie de ce club sélect. 
		Malgré cela, il y avait toujours quelques élèves qui se faisaient 
		propagandistes de la dévotion à Marie et faisait ouvertement du 
		recrutement qui était, bien sûr, encouragé par les autorités du 
		Séminaire. 
		 
		Dans le
		Progrès du Golfe du 13 
		décembre 1907, J. Alphonse Fortin écrit un compte-rendu de la cérémonie 
		du 8 décembre de cette année-là. Il avait alors 18 ans et était élève au 
		Séminaire. Il devint prêtre et enseigna l’histoire
		 pendant plus de 50 ans dans son 
		alma mater. Voici ce texte : 
		
		  
		« Le 8 
		décembre dernier eut lieu au Séminaire la réception solennelle de 11 
		nouveaux congréganistes de la Sainte Vierge.  
		 
		La cérémonie 
		se fit avec toute la pompe possible. L’autel de la Congrégation était 
		orné à profusion et disparaissait littéralement sous les fleurs. 
		Au-dessus de cette verdure, étaient entrelacées de jolies guirlandes de 
		sapin, entourant des écussons portant les drapeaux du Pape et Carillon 
		Sacré-Cœur (NDLR. Le drapeau 
		Carillon Sacré-Cœur est inauguré en 
		1902. C’est une version du drapeau de Carillon assortie d'une croix 
		blanche et d'un cœur de Jésus à la place des armoiries.)  
		 
		Au milieu de 
		ce décor, trônait la statue de la Sainte Vierge, au sein d’une alcôve 
		formée de lampes électriques, de diverses couleurs, dont les nuances 
		chatoyantes faisaient resplendir l’image de Marie des reflets de 
		l’arc-en-ciel. Ajoutez à cela une éblouissante illumination, … et vous 
		aurez une faible idée du coup d’œil féérique que présentait notre autel 
		le soir du 8 décembre.  
		 
		La réception 
		des congréganistes eut lieu à cinq heures (de l’après-midi). De nombreux 
		invités y assistaient. On y remarquait les Révérends Messieurs J. D. 
		Michaud, procureur de l’évêché, Jos. Langlois, vicaire à la cathédrale, 
		Fortunat Charron, secrétaire de l’évêché, M. le shérif L. N. Asselin, M. 
		l’avocat Elzéar Sasseville, M. le notaire Charles D’Anjou et plusieurs 
		autres personnes distinguées de la ville de Rimouski.  
		 
		Après une 
		marche entrée, jouée par la fanfare Sainte-Cécile du Séminaire, et le 
		chœur, Oui, je le crois, Elle est 
		Immaculée, chanté par les élèves du Petit Séminaire, il y eut sermon 
		de circonstances donné par M. le Supérieur, le Révérend Monsieur P. 
		Banville. »  
		 
		L’auteur fait 
		un résumé du sermon et continue : 
		« Aussitôt à 
		la suite du sermon, on chante « Ave Maris Stella ». Et après le
		Veni Creator, les nouveaux 
		congréganistes prononcent leur acte de consécration à la Sainte Vierge ; 
		et dès que chacun d’eux a reçu la médaille d’enfant de Marie, le préfet 
		de la Congrégation, M. J. Amédée Rioux, renouvelle l’acte de 
		consécration, au nom de tous les congréganistes.  
		 Après la réception, il y eut salut solennel du Saint-Sacrement. Le Révérend M. T. Charron officiait, assisté de diacre et sous-diacre. Il y fut exécuté du chant spécial, entre autres, le célèbre Ave Maria de Gounod, avec accompagnement d’orgue, flûte et violon, et un joli Rorate, cœli de Battman. » | |
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		4770       
		   3 avril 2019 
		
		L’allée du Séminaire 
		L’allée du Séminaire, comme elle existe encore aujourd’hui, était 
		une voie qui permettait d’atteindre le Séminaire à partir de la rue de 
		l’Évêché. D’un côté, c’était la cour de récréation des Grands et de 
		l’autre, un magnifique parc. J’ai traversé cette allée de temps en 
		temps, mais surtout je l’ai beaucoup regardée. Elle fut, pour moi, un 
		symbole de réclusion et de liberté. Réclusion, quand j’y entrais ou que 
		je la voyais. Liberté, quand j’y sortais.  
		 
		La première fois où j’ai franchi cette allée, j’avais à peine 12 
		ans. J’étais avec ma mère qui venait me reconduire au Séminaire pour ma 
		première année scolaire. Sur cette voie, j’ai senti immédiatement qu’une 
		cassure s’invitait dans ma vie. C’est comme si j’avais eu à choisir 
		entre ma mère et cette bâtisse qui m’intimidait par tout l’espace 
		qu’elle occupait, cette bâtisse qui avait les bras largement ouverts, 
		non pas pour m’accueillir mais pour m’engloutir. 
		 
		 
		Il y avait d’autres issues pour aller en ville ou quitter pour un 
		congé, mais cette allée demeurait dans mon esprit comme étant la seule 
		voie royale. Sûrement que depuis ses débuts, elle avait vu de jeunes 
		garçons entrer en habit de ville et, un peu plus tard, passer par là en 
		redingote ou en blazer. Elle a dû éprouver une certaine jouissance dans 
		ces moments puisqu’elle avait réussi à transformer ces garçons. 
		 
		Je me souviens qu’après le souper les prêtres du Séminaire 
		arpentaient cette allée dans un sens et dans l’autre. Rendus à la rue de 
		l’Évêché, ils rebroussaient chemin comme si, eux aussi ne pouvaient pas 
		fouler le sol extérieur. Cela m’impressionne encore quand je fais rouler 
		ces pensées dans ma tête. 
		 
		Un beau dimanche après-midi de juin 1957, j’ai vu les Finissants 
		marcher au pas militaire dans cette allée. « Que se passe-t-il, me 
		dis-je ? » Ils tapaient tellement fort sur le sol qu’on pourrait croire 
		qu’ils voulaient anéantir le macadam. Ces élèves étaient en colère et 
		pas à peu près. Un des leurs venait d’être mis à la porte pour avoir 
		passé une nuit en ville sans permission. Le fait que ces 
		élèves aient choisi de faire leur manifestation dans cette allée 
		montrait bien l’ambiguïté et la force de sa présence. Elle appartenait à 
		la fois au Séminaire et à l’extérieur. Et une telle manifestation à 
		l’époque, c’était de l’insubordination pure et dure. 
		 
		En 1959, vers 18 h 15, un petit groupe d’élèves dont j’étais, nous 
		avons aperçu l’abbé Georges-Étienne Talbot 
		déambuler tranquillement dans « son » parc le long de l’allée. 
		Nous avons trouvé étrange sa présence là à cette heure. Nous avons 
		traversé l’allée. Il nous a raconté qu’un de ses confrères prêtres 
		venait de mourir. Il était lui-même très malade. Nous avons rapidement 
		traversé à nouveau l’allée pour revenir à notre point de départ. L’abbé 
		Talbot est décédé deux ou trois mois plus tard. 
		 
		En 1960, nous étions un petit groupe de 
		confrères qui discutaient comment se faisait la fécondation des œufs 
		chez la poule. L’abbé Gilles Roy, un agronome, est apparu dans l’allée 
		du Séminaire. Il passait tout près de notre groupe. Nous l’avons 
		interpellé. Il nous a expliqué en détails le processus naturel de 
		fécondation.  
		 
		En 1962, alors que j’étais jeune 
		ecclésiastique je foulais cette allée. Je me rendais à un des premiers 
		concerts de Gilles Vigneault. Je fus rapidement rejoint par quatre ou 
		cinq jeunes de la Grande salle pour qui j’étais un héros. Qu’avais-je 
		fait de spécial ? Rien. Pour les élèves qui étaient dans des classes 
		après nous, le seul fait d’avoir terminé ce cours de huit ans était 
		considéré comme un acte d’héroïsme. 
		 Cette dernière fois, ce fut ma revanche sur l’allée du Séminaire à qui j’avais attribué des responsabilités qu’elle n’avait même pas. | |
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		4745         
		18 mars 2019 
		
		L’annuaire du Séminaire 
		Le premier 
		numéro de l’annuaire du Séminaire de Rimouski a paru à la fin de l’année 
		scolaire 1887.  Ce document 
		servait à faire un portrait le plus fidèle possible de la dernière année 
		écoulée. Il était notamment expédié aux journaux québécois dans le but 
		de faire la promotion de l’institution.  
		 
		Dans son 
		édition du 29 août 1890, le 
		Courrier du Canada fait une brève présentation du numéro 4 de 
		l’annuaire. La voici : 
		« Ce 
		fascicule, le quatrième de la série renferme les noms du personnel du 
		Séminaire de Rimouski pour l’année 1899-90, des étudiants en théologie 
		et des élèves du petit Séminaire, les gradués de l’Université Laval 
		depuis 1870, la liste des prix décernés à la fin de l’année scolaire, 
		les noms des officiers des différentes sociétés religieuses, musicales 
		et littéraires, et de l’Académie dite St-Jean l’Évangéliste fondée en 
		1875 par M. l’abbé F. E. Couture, alors préfet des études, la liste des 
		académiciens et enfin celle des dons faits à la bibliothèque et aux 
		musées du Séminaire. La brochure comporte 40 pages de matière, et a été 
		imprimée chez M. A. G. Dion, typographe de la ville de Rimouski. »  
		 
		Le 20 juin 
		1919, le Progrès du Golfe 
		écrit :  
		« Nous 
		recevons un exemplaire, très joliment édité, de l’Annuaire 1918-19 du 
		Séminaire de Rimouski. Cet annuaire est, comme ceux des dernières 
		années, fort intéressant surtout par sa chronique de l’année et ses 
		notices nécrologiques sur les principaux bienfaiteurs de la maison 
		décédés au cours de l’année. » 
		 
		Le 25 juin 1926, le Progrès 
		du Golfe écrit : 
		« Nous 
		accusons réception, avec remerciement, de l’annuaire du Séminaire de 
		Rimouski, pour l’année scolaire 1925-1926.  
		 
		Comme 
		l’institution qui le publie, l’Annuaire a pris de l'ampleur. C’est en 
		1926, un magnifique volume de 166 pages. On y trouve entre autres choses 
		un intéressant compte-rendu des fêtes à l’occasion de la bénédiction du 
		nouveau Séminaire les 3 et 4 novembre. 
		 
		Nous lisons 
		avec plaisir, dans l'annuaire, que “cédant au vœu nettement exprimé de 
		la population de notre région, le Séminaire rouvrira en septembre 
		prochain le cours commercial qui a existé sans interruption, depuis sa 
		fondation jusqu’à 1916 et dont pour diverses raisons, entre autres, 
		l’insuffisance du local, avait exigé la suppression temporaire. Les 
		nouveaux édifices permettent au Séminaire de reprendre l’enseignement 
		commercial dont ont bénéficié dans le passé les principaux hommes 
		d’affaires des comtés du Bas du fleuve. 
		 
		On y annonce 
		aussi, pour l’automne 1926, l'ouverture de l’École moyenne 
		d'agriculture, bâtie sur la ferme du Séminaire et où 50 fils de 
		cultivateurs pourront suivre, pendant deux ans, un cours d'agriculture à 
		la fois théorique et pratique. » (Fin du texte cité) 
		 
		Le 1er août 1929, le
		Soleil écrit : 
		« Nous 
		recevons l'Annuaire du Séminaire de Rimouski pour l'année terminée le 18 
		juin dernier. Cet annuaire contient un intéressant prospectus du Petit 
		Séminaire de Rimouski, les noms du personnel enseignant au Petit et au 
		Grand Séminaire, ainsi que les noms des élèves. Il donne aussi quelques 
		notes sur les diverses sociétés de l’institution. 
		 
		Un prospectus 
		sur l’École moyenne d’Agriculture intéressera sans doute un bon nombre 
		de lecteurs de l’annuaire. (…) Une chronique de l’année passe en revue 
		les faits intimes de la vie scolaire. Le palmarès de fin d’année 
		souligne les succès des élèves de l’institution. » (Fin du texte cité) 
		 
		En 1950, malgré le fait que les cours ont été suspendus à partir du 
		6 mai 1950 jusqu’à la fin de l’année scolaire à cause du grand feu de 
		Rimouski, l’annuaire est quand même publié.
		 
		 
		Le 30 juin 
		1950, le Progrès du Golfe 
		écrit : 
		« Malgré 
		l’épreuve qui s’est abattue sur lui lors du sinistre du 7 mai, le 
		Séminaire de Rimouski vient de publier son Annuaire pour l'année 
		académique 1949-1950. Outre les détails habituels concernant le 
		Séminaire même et ses écoles de Commerce, d’Agriculture, des Arts et 
		Métiers (Technique) et de Marine, le volume, qui a 105 pages, contient, 
		entre autres illustrations, deux intéressantes photos inédites des 
		ruines du vieux Séminaire et de ses annexes ; mais pour cette fois on 
		n’y voit point la liste des prix et diplômes, sauf ceux de l’École 
		d’Agriculture, la seule dépendance du Séminaire où il y eut, cette 
		année, (le 27 avril), une distribution de prix. » (Fin du texte cité) 
		 
		Dans les années 1950, l’annuaire annuel comprend entre 150 et 190 
		pages. On n’y trouve pas de chronique relatant les principaux événements 
		comme dans les premières années. De plus, ce n’est pas seulement le 
		Séminaire qui s’y trouve, mais les six écoles rattachées au Séminaire : 
		le Grand Séminaire, l’Institut de Technologie, l’École de Commerce, 
		l’Institut de Marine, l’École normale Tanguay et l’École moyenne 
		d’Agriculture. 
		 
		Jusqu’en 1964, le format et le contenu demeurent sensiblement les 
		mêmes. En juin 1965 et 1966, l’annuaire n’inclut plus ses écoles. Pour 
		la première année en juin 1966, le nom des professeurs est placé par 
		ordre alphabétique au lieu de l’ancienneté traditionnelle. 
		 
		En juin 1967, on sent que le Cégep n’est pas loin. L’annuaire est 
		divisé en deux parties. La moitié est consacrée au cours collégial et 
		l’autre moitié au cours secondaire. C’est d’ailleurs, le dernier 
		annuaire qui comporte les cours secondaire et collégial.  
		 En juin 1968, l’annuaire sera consacré uniquement au cours secondaire, puisque le cégep de Rimouski est devenu responsable de l’enseignement collégial à partir de septembre 1967. J’ai eu l’honneur d’être le responsable de ce dernier annuaire, soit le numéro 82, celui de l’année scolaire 1967-1968. | |
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		# 4715         
		1er mars 2019 
		La 
		grille espagnole 
		
		La grippe espagnole fit son apparition timidement à Rimouski au début 
		d’octobre 1918. Dans une lettre datée du 9 octobre et publiée dans le
		Progrès du Golfe du 11 
		octobre, le chanoine Fortunat Charron, supérieur du Séminaire, sent le 
		besoin de faire le point sur la situation. Sa lettre est intitulée de 
		façon ambigüe : Raisons pour 
		lesquelles le Séminaire est fermé. Voici ce texte :  
		 
		
		« Monsieur le Directeur du Progrès du Golfe,  
		
		Voulez-vous me permettre d’expliquer brièvement aux lecteurs de votre 
		journal qui ont des parents au Séminaire pourquoi nous nous sommes 
		renfermés dans notre splendide 
		isolement ? 
		 
		
		Ce n’est pas que nous craignions de communiquer la grippe. Jusqu’ici 
		nous n’en avons aucun cas. Et nous espérons bien n’en pas avoir. C’est 
		même précisément pour appuyer solidement notre espérance que nous avons 
		dû fermer notre externat et supprimer les visites au parloir. Nous nous 
		sommes rappelé le précepte des Anciens :
		Principiis obsta, sero medicina 
		paratur. Ce qui veut dire à peu près : « Si vous permettez à la 
		grippe de poser seulement sur vous une de ses malpropres griffes, tout 
		le peroxyde du monde y passerait sans laver la souillure. » 
		 
		
		Entre temps, le soleil luit et les médecins avisent. Nous comptons que 
		les lumières combinées des uns et de l’autre chasseront loin de nous, 
		telles des ténèbres épaisses, les germes morbides.  
		 
		
		Et il y aura alors plus de joie de retrouver notre complète liberté 
		qu’il y a eu de chagrin à la perdre. 
		
		Bien à vous, 
		
		Fortunat Charron 
		
		Supérieur du Séminaire » 
		 
		
		Il est probable que la décision du Supérieur a déplu aux parents des 
		élèves externes, car ces derniers ne pouvaient plus franchir les portes 
		du Séminaire pour suivre leurs cours. Le Séminaire s’était complètement 
		isolé. 
		 
		
		Moins d’une semaine plus tard, soit le 15 octobre, la situation avait 
		évolué. Les élèves furent renvoyés chez eux. Ce départ fut douloureux 
		car chaque élève se demandait s’il reverrait ses confrères lors du 
		retour, d’autant plus que la maladie s’attaquait souvent à des jeunes en 
		bonne santé. Les élèves revinrent le 18 décembre. Satisfaction générale. 
		Aucun mort n’a été enregistré. Des élèves avaient vécu des décès dans 
		leurs familles et une dizaine avaient dû lutter contre la maladie si 
		bien que certains semblaient physiquement épuisés. On raconte que 
		certains élèves avaient joué un rôle important auprès de leurs proches 
		malades et de leurs voisins. 
		 L’auteur d’une chronique publiée dans la Vie écolière tente une explication au fait qu’aucun élève ne soit décédé. « Avant le départ, ils s’étaient consacrés au Sacré-Cœur de Jésus. Les Directeurs les avaient placés sous la tutelle des Anges Gardiens, patrons du Séminaire, et de la Sainte Vierge de la Congrégation. Les protecteurs étaient suffisamment puissants pour garder jalousement ceux qui leur avaient été confiés. » | |
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		#
		4690         
		15 février 2019 
		
		Conrad Ringuet 
		 
		Il y a 101 
		ans, soit en 1918,  la grippe 
		espagnole qu’on a appelé la grande faucheuse a fait autour de 30 
		millions de victimes dans le monde alors que la Première guerre mondiale 
		en a fait 10 millions.  Cette 
		grippe a atteint l’Amérique en octobre. 
		 
		À Rimouski, le premier décès dû à cette grippe est 
		celui du Dr Conrad Ringuet. Cet événement tragique qui a causé une 
		commotion dans la population est survenu le 17 octobre 1918. Le 
		Dr Ringuet n’avait que 34 ans. À titre de comparaison, à 
		Saint-Mathieu-de-Rioux, le premier décès avait eu lieu le 12 octobre. 
		 
		Le Progrès du Golfe du 18 
		octobre 2018 écrit ceci : « Le service du 
		Dr Ringuet fut chanté (aujourd’hui) à la cathédrale par M. l’abbé A. 
		Bujold, vicaire. An chœur, on remarquait les prêtres suivants, amis 
		personnels du défunt : M. l’abbé Fortunat Charron, supérieur 
		du Séminaire, 
		M. l'abbé Lionel Roy, directeur du Grand Séminaire, M. l'abbé Alphonse 
		Fortin, professeur, Mgr Bolduc P. D., M. l’abbé J.–M. Roussel, 
		professeur, M. l'abbé Gauvin, vicaire, M. J.-E Lepage, ecclésiastique. »
		
		 
		 
		Notons que, 
		par ordre du Bureau 
		d’hygiène, le service devait avoir lieu 
		sans la 
		présence du corps. Aucune tenture ou autre décoration n’étaient permises dans l’église 
		lors des funérailles. En outre, au plus 25 personnes pouvaient y 
		assister.  
		 
		Le journal continue : « Le docteur 
		Ringuet […] avait fait ses études classiques au Séminaire de Rimouski, 
		ses étude médicales à l’Université Laval à Québec, qu’il avait été 
		parachever à Paris […]. Il avait marié en 1912 Mlle Alice Dumont, de 
		Québec, qui lui survit avec trois jeunes enfants, Jacques, Claire et 
		Françoise, ainsi que sa mère Madame veuve Michel Ringuet, ses frères 
		Michel et Fortunat, ce dernier de Montréal, ses sœurs Mlles Mathilde, 
		Anna et Améla, celle-ci garde-malade à Montréal. » 
		 
		Le journal fait un long 
		panégyrique du défunt. En voici une partie : 
		« Quand 
		vendredi dernier, au retour d'une course épuisante auprès de ses 
		patients, il jugea nécessaire de se mettre au lit, il avait comme un 
		pressentiment de sa fin prochaine et tragique. Il le dit d'abord et avec 
		ménagements à son épouse, et sans réserve au médecin dévoué qui lui 
		prodigua ses soins dès le début de la maladie, et qui essaya toutes les 
		ressources de son art pour arracher son infortuné confrère à la mort qui 
		le guettait et devait le terrasser si tôt.  
		 
		Le pauvre 
		docteur s’était rendu compte dès le premier jour du cruel malheur qui 
		devait affliger sa chère femme et sa famille. Il en fut d’abord 
		profondément désolé et les souffrances morales qu’il en éprouva furent 
		sans doute plus vives et plus pénibles encore que le mal physique qui 
		devait venir à bout de sa robuste constitution. Mais, 
		confiant en Dieu qui veillerait sur les siens, il ne recula pas, 
		en homme sans peur et accoutumé à voir la mort de près, devant le 
		suprême sacrifice à accomplir. Il le fit avec le calme et la sérénité 
		d’un vaillant et d’un bon chrétien, sans murmures, sans impatiences, 
		sans vaines protestations contre les décrets de la Providence.  
		 
		Dès mardi 
		soir, il demandait à sa digne et énergique femme d’aller lui chercher 
		son confesseur, M. l’abbé Lemay. Et il mit ordre à ses affaires 
		spirituelles, se préparant consciencieusement à paraître devant le juge 
		suprême. Le lendemain, il recevait les derniers sacrements que lui 
		administra M. le vicaire Bujold. Et jeudi avant-midi, vers 11.30 h, il 
		expirait tranquillement, n’ayant plus depuis quelques heures d’autres 
		préoccupations matérielles que celle d’encourager les siens à se 
		résigner comme lui et surtout à se protéger contre le mal contagieux et 
		redoutable qui l’emportait, lui, à la fleur de l’âge, » 
		 Son fils Jacques Ringuet a été notamment médecin consultant du Séminaire de 1943 à 1958, sauf pour un stage d’études en 1950 alors qu’il est remplacé temporairement par Napoléon Langis. | |
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		4660         
		27 janvier 2019 
		Les 
		dernières années 
		Dans l’Album des Anciens du 
		Séminaire de Rimouski publié en 1940, l’abbé Alphonse Fortin a écrit : 
		« L’histoire du Séminaire de Rimouski, quand elle sera achevée, montrera 
		à l’évidence que cette institution n’a pas été l’œuvre d’un homme ou 
		d’un groupe d’hommes, mais bien le fruit de la collaboration du clergé 
		et du peuple rimouskois. » Plusieurs contemporains ont dû 
		sursauter à la lecture d’une possibilité que l’institution cesse 
		un jour ses activités. Pourtant cela s’est produit et s’est fait de 
		façon graduelle. 
		 
		En 1957, le cours classique, sous 
		la supervision de la Faculté des Arts de l’Université Laval est partagé 
		en deux : le cours secondaire d’Éléments latins à Versification et le 
		cours universitaire de Belles-Lettres à Philosophie 2e année. 
		Les écoles affilées au Séminaire, le Grand Séminaire, l’école 
		d’Agriculture, l’École de Commerce, l’Institut de Technologie, 
		l’Institut de Marine ont leur place dans l’annuaire avec leur programme 
		d’études, le nom des professeurs et des élèves, les conditions 
		d’admission, les activités parascolaires et la liste des récipiendaires 
		de prix de fin d’année. 
		 
		Sauf pour l’École Normale Tanguay 
		qui s’ajoute à la liste des écoles affiliées dans l’annuaire 1959-1960, 
		tout continue jusqu’en 1963-1964, année où l’annuaire présente le même 
		contenu et la même présentation que dans les années antérieures. 
		 
		En 1964-1965, les écoles affiliées 
		ne font plus partie de l’annuaire. Le cours secondaire se termine en 
		Belles-Lettres et le cours collégial commence maintenant en Rhétorique. 
		Cette année-là, le cours secondaire accueille 456 élèves et le cours 
		collégial 198 élèves, pour un total de 654 élèves.  
		 
		Pour les jeunes d’Éléments à 
		Versification, les Commissions scolaires régionales où réside l’élève 
		assument les frais de pension et de scolarité. Des bourses sont 
		disponibles au ministère de l’Éducation pour les quatre dernières 
		années. 
		 
		Les élèves de Philosophie 1ère 
		année ont droit à deux cours optionnels parmi les suivants : chimie, 
		français, mathématiques (en plus du cours obligatoire) et physique. Les 
		élèves de Rhétorique ont droit de choisir un ou deux cours parmi les 
		suivants : chimie, physique, français (en plus du cours obligatoire) et 
		histoire (en plus du cours obligatoire). 
		 
		En 1965, les appellations 
		anciennes pour les classes sont modifiées. Le cours secondaire va de 
		Sec. I à Sec. V, le cours collégial de Collège I à Collège III. Le cours 
		collégial continue sa transformation. En Collège II et III, trois cours 
		seulement sont obligatoires : français, philosophie et religion. Le 
		Collège I, autrefois la Rhétorique, présente les cours suivants, tous 
		obligatoires : biologie, français, histoire, mathématiques, philosophie, 
		religion et chimie. 
		 
		Une nouveauté au Secondaire en 
		1965 : l’ajout d’une classe de Sec. V spéciale. Cette classe est offerte 
		aux élèves qui ont réussi leur 11e année en sciences-lettres 
		ou en sciences-mathématiques à l’école publique. Elle conduit 
		éventuellement au baccalauréat ès arts et aux études universitaires. Le 
		programme comprend du latin, mais pas de grec et pas de physique. Les 
		filles y sont admises. La gratuité scolaire est en vigueur pour les 
		élèves du Secondaire. 
		 
		Dans l’annuaire 1966-1967, on peut 
		lire : « Le Séminaire de Rimouski a été l’un des premiers collèges à 
		dispenser le nouveau cours collégial de la Faculté des Arts de 
		l’Université Laval. Il a assuré dès 1964-1965 le cours de transition et, 
		depuis 1966-1967, donne la plupart des options du nouveau cours. Les 
		principales concentrations pour l’année courante sont : anglais, 
		français, géographie, psychologie, histoire, philosophie, sciences et 
		sciences sociales ». Tout un contraste avec le programme des années 
		1950. 
		 
		Cette année-là, au collégial, les 
		cours commencent le 6 septembre et se terminent le 28 avril. L’année 
		suivante, soit en 1967, le collégial passe sous la responsabilité du 
		cégep et le Séminaire cesse de dispenser le Sec. I. 
		 Les deux premières cohortes d’élèves qui étudient au cégep reçoivent le baccalauréat ès arts de l’université Laval. C’est en juin 1970 que le ministère de l'Éducation décerne les premiers diplômes d'études collégiales (DEC). Les derniers élèves qui ont reçu le baccalauréat-ès-arts à Rimouski sont ceux du 106e cours. Ils ont aujourd’hui autour de 70 ans. | |
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		4625         
		6 janvier 2019 
		
		Année scolaire 1914-1915 
		Les 23 et 30 
		juillet 1915, le Progrès du Golfe 
		publie une chronique des principaux événements qui sont arrivés au 
		Séminaire de Rimouski au cours de l’année scolaire qui vient de se 
		terminer. Cette chronique provient de l’Annuaire du Séminaire 1914-1915. 
		En voici un résumé : 
		 
		1er juillet. Seize 
		élèves sur 16 sont bacheliers en Rhétorique. 
		 
		2 juillet. « Des ouvriers 
		piochent, creusent, brassent le béton, font du mortier, entassent les 
		briques, apportent des machines plus brillantes les unes que les autres. 
		Le Procureur en a jusqu’aux yeux, surtout quand il faut faire des 
		chèques pour tout ça. » 
		 
		4 août. « La France et la Russie 
		cognent sur l’Allemagne et l’Autriche, et la Grande Bretagne est
		entrée en danse du côté de la 
		France. » 
		 
		5 août. « Pendant que les canons 
		aiguisent leurs griffes et leurs dents, (figure hardie), s’achève 
		paisiblement la longue cheminée grise de 104 pieds, que le Séminaire 
		fait construire pour sa boutique. » 
		 
		20 août. Décès de Pie X. 
		 
		3 septembre. Benoît XV est le 
		nouveau pape. 
		 
		4 septembre. 
		Rentrée des élèves : 230 pensionnaires et une vingtaine d’externes.
		
		« Cohue bruyante, riante et criante d’escholiers, 
		braves petites gens, aspirants tous au titre de docteur en quelque 
		chose, tous remplis à déborder de talents divers selon les mères 
		satisfaites, tous possédant dans leur giberne le bâton de maréchal ou la 
		verge fleurie d’Aaron. » 
		 
		9 septembre. 
		Retraite prêchée par le R. P. Dumont, C. S. S. R. 
		 
		21 septembre. 
		Émile Gagnon, élève de Philosophie, reçoit le prix d’honneur d’Histoire 
		du Canada, accordé par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Il 
		s’agit d’un bronze représentant Dollard. 
		 
		29 septembre. 
		Pique-nique au bocage d’en haut. Diner sur l’herbe, parties de balle, 
		courses sous les sapins, gaieté folle. 
		 
		9 octobre. La 
		porte de l’usine est trop étroite pour laisser passer les deux énormes 
		bouilloires dans la nouvelle usine. On doit se résigner à enlever le 
		toit de l’édifice. 
		 
		30 octobre. 
		La cour est prête pour l’hiver. De fait, il neige à plein ciel. 
		 
		5 novembre. 
		Conférence du Supérieur sur la guerre Anglo-Boer. 
		 
		22 novembre. 
		Une Sainte-Cécile enneigée et frileuse. 
		 
		25 novembre. 
		Une Sainte-Catherine rayonnante. Présentation d’une comédie par les 
		Philosophes. 
		 
		15 décembre. 
		Pour la première fois, on allume les feux sous les bouilloires de la 
		nouvelle usine. Faute de charbon, le feu s’éteint rapidement. 
		 
		16 décembre. 
		Fête de M. le Supérieur. On compte 80 prêtres présents. Les élèves 
		présentent la pièce intitulée La 
		tour du Nord de Faure. 
		 
		8 janvier. Un 
		redoux exceptionnel. Les bancs de neige ont fondu. Les voitures 
		roulantes ressortent. 
		 
		13 janvier. 
		La buanderie commence à opérer. 
		 
		19 janvier. 
		Les voitures roulantes sont remisées. Il neige. 
		 
		27 janvier. 
		Fin des examens du premier semestre. Le Cercle St-Joseph de l’A. C. J. 
		C. (Association catholique de la jeunesse canadienne-française) présente 
		une soirée au profit de la cause canadienne-française de l’Ontario. 
		 
		13 février. 
		Rappel du premier anniversaire du début d’épidémie de picote. 
		 
		17 mars. Il 
		n’y a pas de congé de la Saint-Patrice cette année car on ne compte 
		aucun Irlandais au Séminaire. Inauguration du nouveau système central de 
		chauffage à l’eau chaude. Même si les turbines sont lancées à 3000 tours 
		à la minute, le chauffage ne fonctionne pas. On pense que les pompes ont 
		été montées à l’envers. En réalité, la valve qui devait faire passer 
		l’eau chaude vers le Séminaire était fermée. 
		 
		4-5-6 mai. 
		Fêtes solennelles à l’occasion des noces d’argent du cardinal Bégin. 
		Sont présents 12 évêques, 5 ou 6 prélats, 200 prêtres. 
		 31 mai. Séance publique du Cercle de l’A. C. J. C. | |
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		# 4590         
		15 décembre 2018 
		
		Le Séminaire en 1894 
		
		Le journal l’Électeur de 
		Québec, qui fut remplacé par le 
		Soleil, publie dans son édition du 18 août 1894 une description du 
		Séminaire de l’époque. Ce texte provenait de l’annuaire du Séminaire. Le 
		voici intégralement : 
		 
		
		« Cette maison est située, dans la ville de Saint-Germain de Rimouski, 
		au bord du fleuve Saint-Laurent, à 180 milles de Québec. Ici, le fleuve 
		n’a pas moins de 30 milles de largeur, on y jouit de l'avantage des 
		bains à l’eau salée.  
		 
		 
		 
		
		À 2 milles seulement, se trouve un quai où les vaisseaux 
		transatlantiques  prennent 
		et déposent le courrier d'Europe ; de plus à quelques arpents de 
		l'établissement, est la gare du chemin de fer intercolonial qui offre 
		une communication journalière, d’un côté avec les grandes villes de 
		Québec, Montréal, Ottawa, Toronto et les États-Unis, et de l'autre avec 
		St-Jean, Halifax et toutes les autres villes des provinces maritimes.  
		 
		
		La maison est construite sur un côteau, dans la partie haute de la 
		ville, et on y jouit d’une vue splendide de tous les côtés. L’air y est 
		très salubre. La maison a des dortoirs spacieux et bien aérés, des 
		salles d’études et des classes bien éclairées; les cours de récréation 
		sont très vastes, et offrent tous les avantages possibles pour les 
		amusements et les jeux. » (Fin du texte cité) 
		 
		
		Le même journal précise que les cours d’études se divisent en deux 
		parties : le cours commercial et le cours classique. 
		 
		
		1. Le cours commercial dure 5 ans. Pour y être admis, il faut savoir 
		lire et écrire. Les matières enseignées pendant les trois premières 
		années sont le français, l’anglais, l’arithmétique, l’histoire sainte, 
		l’histoire du Canada, la géographie, l’art épistolaire, l’agriculture et 
		la calligraphie. Pendant les deux autres années, outre le français et 
		l’anglais, on enseigne l’arithmétique commerciale sous toutes ses 
		formes, la calligraphie, la sténographie, la télégraphie, la 
		clavigraphie et le dessin industriel. Les matières commerciales sont 
		enseignées en anglais. 
		 
		
		2. Le cours classique dure six ans et renferme notamment l’étude des 
		langues latine et grecque, l’histoire, la littérature, la rhétorique, 
		les mathématiques, la philosophie, la physique, la chimie, l’astronomie, 
		l’histoire naturelle et l’anglais. 
		 Ajoutons que l’élève pouvait être classé selon son degré d’instruction et de réussite à l’entrée et même en cours d’année. À l’époque, certains curés ou professionnels donnaient des cours privés aux élèves les plus talentueux : ce qui permettait à ceux-ci de sauter des classes au Séminaire. | |
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		# 4560         
		27 novembre 2018 
		
		Fin de l’année scolaire 1913 
		
		Comment se passait la fin de l’année scolaire au Séminaire de Rimouski 
		en 1913, soit il y a 105 ans ? L’élève des années 1940 ou 1950 a-t-il 
		vécu les mêmes événements ? Voici ce que nous apprend le
		Progrès du Golfe du 20 juin 
		1913 : 
		 
		
		« La distribution des prix a eu lieu en séance solennelle mercredi soir 
		(18 juin) au Séminaire. La salle des promotions était comble de 
		spectateurs, parents et amis des élèves. Il y eut chant par M. J.-M. 
		Roussel et déclamation par M. Frs Thibault. L’un et l’autre furent très 
		applaudis.  
		 
		
		Un nombre extraordinaire de prix spéciaux furent accordés aux élèves de 
		la plupart des classes. Le discours d'adieu fut prononcé avec beaucoup 
		d’éloquence par M. Alexandre Michaud, au nom des finissants. M. le 
		Supérieur, le Rév. Chanoine C.-P. Côté, fit ensuite une touchante 
		allocution qu'il termina en invitant les élèves et leurs parents à se 
		rendre à la chapelle pour le Salut Solennel du Saint-Sacrement et le 
		chant du Te Deum. La distribution des prix avait eu lieu sous la 
		direction de M. le préfet des Études.  
		 
		
		Des douze élèves finissants, huit, nous dit-on, entreront au Grand 
		Séminaire l’an prochain. De ceux qui resteront dans le monde, l’un 
		étudiera le droit, un autre l’art dentaire, et le troisième entre à 
		1’emploi du Chemin de fer Pacifique Canadien. Un des finissants entrera 
		chez les Oblats.  
		 
		
		Quatre élèves du Cours commercial ont reçu leur diplôme cette année : 
		MM. Arthur Godbout et Wilfrid LeBlanc, avec grande distinction, MM. 
		Joseph Tremblay et Albert Bourget, avec distinction.  
		 
		
		Les examens du baccalauréat ont eu lieu cette semaine. MM. les abbés 
		Lionel Roy et J.-Alphonse Fortin, les correcteurs représentants du 
		Séminaire de Rimouski, partiront demain pour l’Université Laval à 
		Québec. 
		 À MM. les directeurs et professeurs du Séminaire, ainsi qu’à MM. les élèves, nous souhaitons de très heureuses vacances. » | |
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		#
		4535         
		12 novembre 2018 
		
		Année scolaire 1913-1914 
		Le 17 juin 
		1914, le Progrès du Golfe 
		publie une chronique des principaux événements qui sont arrivés au 
		Séminaire de Rimouski au cours de l’année scolaire qui vient de se 
		terminer. Cette chronique provient de l’Annuaire du Séminaire 1913-1914. 
		En voici un résumé : 
		 
		18 juin 1913. 
		Séance de distribution des prix à 20 heures. 
		 
		19 juin. Les 
		élèves retournent dans leur famille. À l’université Laval, l’abbé 
		Fortunat Charron, préfet des études, reçoit un certificat honorifique de 
		maître ès-arts. 
		 
		15 août. Le 
		chanoine R.-Ph. Sylvain devient Supérieur du Séminaire en remplacement 
		du chanoine C.-P. Côté. 
		 
		26 août. Sept 
		des 12 finissants de juin entrent au Grand Séminaire. 
		 
		5 septembre. 
		Seul le cours classique accepte les externes. Le cours commercial ne les 
		accepte pas, faute de places. Les abbés Alphonse Fortin, Charles 
		Charrette et Arthur Beaulieu se joignent au personnel.  
		 
		8 septembre. 
		Il y a 60 élèves en Éléments latins qui forment une seule classe. 
		 
		10 septembre. 
		Retraite prêchée par le P. Berchmans. 
		 
		20 septembre. 
		Un nouveau dortoir est créé à l’ancien étage des classes. Il a fallu 
		abattre deux murs. Antérieurement, l’infirmerie servait de dortoir. 
		 
		30 septembre. 
		Grand pique-nique au bocage « d’en haut » pour toute la journée. 
		 
		2 octobre. La 
		Société St-Louis-de-Gonzague élit son nouveau président : Adélard 
		Leblanc. 
		 
		5 octobre. La 
		Société St-Stanislas élit son nouveau président : Adhémar Beaulieu. 
		 
		15 novembre. 
		Depuis 15 jours, c’est un « soleil d’août ». 
		 
		20 novembre. 
		Les élèves sont soumis à des exercices militaires. 
		 
		22 novembre. 
		Une Ste-Cécile sans neige. 
		 
		25 novembre. 
		Fête des Philosophes. Les « bonnes Sœurs » n’ont pas voulu se charger de 
		faire la tire. 
		 
		30 novembre. 
		La séance d’automne qui se passait à la Saint-André aura désormais lieu 
		à la fête du Supérieur. 
		 
		8 décembre. 
		Plus de 50 élèves sont admis dans la Congrégation mariale. Ce sont de 
		nouveaux enfants de Marie. 
		 
		17 décembre. 
		Fête du Supérieur. Les élèves présentent une pièce de Maurice 
		Ordonneau : Les Moulinard (nom de famille). Les principaux acteurs 
		sont : François Thibault, Herman Roy, Joseph Lebel, Joseph Chénard, 
		Camille Côté et Émile Côté. 
		 
		30 décembre. 
		Début du congé du Jour de l’An. Les élèves rejoignent leurs familles. 
		 
		8 janvier. 
		Retour des élèves au Séminaire. 
		 
		13 février. 
		Début d’une épidémie de picote. 
		 
		14 février. 
		Vaccin obligatoire. Une vingtaine d’élèves se retrouvent à l’infirmerie. 
		Le Séminaire se met en quarantaine. L’accès et la sortie sont interdits. 
		 
		25 février. 
		Hiver très froid. 
		 
		6 mars. 
		Malgré la tristesse de la réclusion, les philosophes organisent une 
		petite soirée récréative en l’honneur de saint Thomas. 
		 
		9 mars. Fin 
		de la réclusion pour les élèves. Le Séminaire ouvre de nouveau ses 
		portes. 
		 
		15 mars. La 
		compagnie électrique de Rimouski ne peut plus produire de l’électricité. 
		Il faut revenir au pétrole. 
		 
		1er 
		avril. Les élèves reçoivent deux tables de billard : une pour la Petite 
		Salle et une pour la Grande Salle. 
		 
		16 avril. Les 
		six Finissants terminent leur retraite de vocations. 
		 
		20 avril. 
		L’électricité revient. 
		 
		7 mai. À 
		Sainte-Angèle, funérailles de Pierre Lévesque, un élève de Seconde. Il a 
		succombé à la consomption galopante. 
		 
		8 mai. 
		Nouvelles pannes d’électricité. 
		 
		9 mai. À 
		Saint-Fabien, funérailles d’Antonio Bellavance, élève d’Humanités et 
		congréganiste. 
		 
		13 mai. 
		Séance académique raccourcie de la partie dramatique due à l’absence 
		d’électricité. 
		 29 mai. L’Empress of Ireland sombre dans le fleuve St-Laurent au large de Rimouski engloutissant plus de 1000 personnes. Le deuil est général. | |
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		#
		4510         
		28 octobre 2018 
		
		Année scolaire 1911-1912 
		Pendant 
		quelques temps, l’annuaire du Séminaire de Rimouski est doté d’une 
		section où on relate les principaux événements de la dernière année 
		scolaire. Le Progrès du Golfe publie alors cette chronique dans ses pages. Voici 
		un résumé du contenu pour l’année scolaire 1911-1912, qui provient de 
		l’édition du journal du 26 juin 1912 :  
		 
		2 septembre. 
		Rentrée des élèves. Le Séminaire accueille 225 pensionnaires et 70 
		externes. 
		
		  
		5 octobre. La 
		Société d’élocution et de déclamation St-Louis de Gonzague se réunit 
		pour choisir ses officiers. Étant donné le grand nombre de postulants, 
		le préfet des études scinde le groupe en deux sections. 
		 
		27 octobre. 
		On fête les 50 ans de sacerdoce de l’assistant-supérieur, le chanoine 
		Joseph-Omer Normandin qu’on appelle le bon Père Normandin. 
		 
		2 novembre. 
		Depuis deux mois, la Rivière Rimouski s’est progressivement asséchée 
		provoquant des pannes temporaires d’électricité autant au Séminaire que 
		dans toute la ville. Le procureur décide de 
		faire installer un système 
		d'éclairage à acétylène dans les grandes salles. 
		 
		 
		8 novembre. 
		En provenance de New York, la fanfare Ste-Cécile reçoit 15 instruments 
		neufs, un don du clergé du diocèse de Rimouski. 
		 
		22 novembre. 
		La fanfare donne une prestation avec ses nouveaux cuivres. Un goûter 
		« délicieux » suit au réfectoire : du pain avec du son. 
		 
		25 novembre. 
		Ils sont 13 Philosophes à fêter la Ste-Catherine. 
		 
		10 décembre. 
		En soirée, un vent de panique survint à la salle d’études. Des globes de 
		feu formés par l’acétylène surgissent des tuyaux et se forment sur les 
		becs. Des dégâts sont causés par des élèves qui fuient la scène. Après 
		un moment, le calme revient. 
		 
		29 décembre. 
		Les élèves quittent le Séminaire pour le congé dit du Jour de l’An. Il 
		neige « à pochetée ». Des vents violents perturbent la circulation sur 
		le chemin de fer. 
		 
		8 janvier. Le 
		retour au Séminaire se fait dans la tempête. Les élèves de la 
		Baie-des-Chaleurs ne peuvent pas revenir à temps. 
		 
		11 janvier. 
		Une période de froid ultra-sibérien entraîne le gel des calorifères au 
		dortoir. Les élèves sont invités à aller chercher leur matelas et leurs 
		couvertures et s’installent dans les salles de classes. 
		 
		1er février. L’A. C. J. commence la 
		publication d’un journal appelé La 
		Vie écolière, le tout écrit à la main. On pense que le journal 
		« paraît destiné à vivre longtemps si l’on en juge par l’excellence et 
		la variété de sa rédaction », 
		 
		8 février. Le froid sibérien persiste à 
		Rimouski.  
		 
		16 avril. On 
		parle du Titanic que la mer a englouti pendant la nuit d’hier avec 1035 
		passagers, 
		 
		14 mai. L’évêque du Témiscamingue 
		vient faire une visite au Séminaire. Les élèves ont droit à une journée 
		de  congé.  
		 
		15 mai. Élections provinciales. Trois anciens 
		élèves se présentent dans les comtés de Rimouski, Matane et Gaspé. Aucun 
		n’est élu. 
		 
		24 mai. Les élèves se plaignent que la 
		température est froide pour la saison. 
		 2 juin. Le Cercle de l’A. C. J. C. présente une démonstration populaire « en faveur du beau verbe de France ». Des discours et des improvisations par les membres du Cercle sont au programme. | |
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		#
		4485         
		13 octobre 2018 
		Le 
		train routier 
		C’est en 1873 que Rimouski 
		accueille la ligne de chemin de fer intercolonial reliant Halifax à 
		Québec. Pour le Séminaire naissant, c’est sans doute une bénédiction et 
		un espoir de progrès.  
		 
		Dans un texte de 1894 visant à 
		promouvoir le Séminaire de Rimouski, le chroniqueur ne manque pas de 
		souligner que la gare de chemin de fer est « à quelques arpents de l'établissement » et qu’elle permet de 
		rejoindre Québec, Montréal, Ottawa, Toronto, les villes des provinces 
		maritimes et même celles des États-Unis. 
		 
		Avant 
		l’avènement de l’automobile, ai-je lu quelque part, lorsque les élèves 
		quittent ou reviennent de vacances, on peut apercevoir une file 
		presqu’ininterrompue entre le Séminaire et la gare. 
		 
		On peut 
		facilement imaginer que les pensionnaires utilisent ce moyen de 
		transport pour tout déplacement. Il en est sûrement ainsi des prêtres. 
		Autrement, c’est la voiture à cheval : celle conduite par des 
		particuliers ou celle qui transporte la Malle Royale de Sa Majesté. 
		 
		Dans les 
		années 1940 et 1950, l’achat d’automobiles et de camionnettes s’accroît. 
		Le train perd quelque peu de son intérêt, mais il a encore sa place. La 
		première fois que j’ai utilisé ce moyen de transport, c’était en 
		décembre 1953. C’était ma première année au Séminaire et mes premières 
		vacances, car le congé de la Toussaint n’existait pas encore.  
		 
		Peu de temps 
		auparavant, ma mère m’avait écrit pour me dire de prendre le train pour 
		revenir à la maison. J’avais à peine 12 ans et je n’avais jamais voyagé 
		seul. Pour me rendre à la gare, j’ai suivi les autres. J’étais très 
		nerveux. Heureusement qu’une de mes sœurs qui étudiait à Mont-Joli était 
		sur le train. 
		 
		Tant que les 
		chemins ne sont pas ouverts pendant la saison froide, le train demeure 
		encore le moyen de transport privilégié. Lors du retour des vacances des 
		Fêtes, il arrivait qu’un snowmobile parte du village de 
		Saint-Mathieu-de-Rioux et amène les élèves à la gare de Saint-Simon en 
		passant par les champs lors de tempêtes. 
		 
		Au moins une 
		fois, je n’ai pas eu  de place 
		dans les wagons de passagers. Qu’arriva-t-il alors ? Il arriva ce qui 
		n’arriverait pas aujourd’hui. On nous fit monter dans les wagons à 
		bagages. C’était plutôt malpropre car ces wagons pouvaient servir non 
		seulement aux valises, au déménagement, mais aussi … au transport 
		d’animaux, sans compter le manque de sièges adéquats. 
		 Le train a fait bien des heureux et bien du vacarme. Aujourd’hui, il n’y a presque plus de « train ». Le train routier se retire doucement. | |
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		#
		4455         
		25 septembre 2018 
		
		
		Des filles au Séminaire 
		J’ai eu le 
		bonheur de faire partie de la première cohorte qui a inauguré le 
		Pavillon de Philosophie, une bâtisse attenante au Séminaire de Rimouski. 
		On était en septembre 1959. 
		 
		Nous avions 
		chacun notre chambre. De plus, des salles de classe, une bibliothèque, 
		un gymnase, des laboratoires, un salon et une chapelle (bien sûr) y 
		avaient été aménagées. La vie de pensionnaire prenait un tout autre 
		sens. Sans compter que les règles de conduite étaient passablement 
		réduites et que les sorties en ville étaient permises lors des congés 
		sans avoir besoin d’en faire la demande. En plus de tout ça, une 
		surprise nous attendait au début de l’année scolaire. 
		 
		Au printemps 
		1959, la supérieure des Ursulines avait demandé que quelques-unes de ses 
		filles puissent poursuivre leurs études de philosophie au Séminaire. Le 
		supérieur du collège avait accepté à la condition qu’une religieuse 
		accompagne les jeunes filles, même pendant les cours. Durant l’année 
		1959-1960, dans ma classe, une religieuse a suivi les cours
		religieusement mais elle n’est 
		pas revenue l’année suivante. Les deux jeunes filles de ma cohorte, 
		Louise Dumais et Cécile Gendreau, ont donc perdu leur « chaperonne ». 
		 
		Le
		Progrès du Golfe a jugé que la 
		situation méritait d’être connue. Le 18 septembre 1959, en page 20, on 
		peut lire : 
		 
		« Pour la 
		première fois dans l’histoire rimouskoise, jeunes gens et jeunes filles 
		suivront les mêmes cours de philosophie en vue de l’obtention du 
		baccalauréat-ès-arts. Le Séminaire de Rimouski, qui met dès cette 
		semaine un pavillon de philosophie des plus modernes à la disposition 
		des étudiants des deux dernières années du cours classique, recevra 
		quotidiennement, pour les cours, les étudiantes du collège classique 
		féminin des Ursulines, en 1ère et en 2e années de 
		philosophie. Il y aura deux religieuses d’inscrites aux cours de 
		philosophie du séminaire et cinq jeunes filles, dont trois en 2e 
		année, soit Louise Lévesque, Céline Hudon et Monique Dumais. » (Merci à 
		Raymond Levasseur qui m’a fourni ce texte.) 
		 
		À l’époque, 
		le Séminaire de Rimouski existait depuis près de 100 ans. Jamais scène 
		pareille n’avait été vue. Comme quelqu’un disait laconiquement : « Un 
		début de promiscuité ».  
		 
		J’ai donc 
		assisté à ma grande surprise à une petite révolution qui a été très 
		tranquille et qui n’a causé aucun dommage. | |
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		4425         
		7 septembre 2018 
		
		Polyeucte de Corneille 
		Il est de ces 
		événements qui sont inoubliables, surtout quand on est jeune. En 
		1957-1958, le professeur de français en Belles-Lettres A est l’abbé 
		Ernest Garnier (nom fictif). Son autorité est très fragile. Quand la 
		cloche du début des cours sonne, il clame : « Messieurs, messieurs ». 
		Les élèves prennent leur temps pour regagner leur pupitre. 
		 
		En mars 1958, 
		lors de son cours du mercredi 11 heures, l’abbé Garnier commence en 
		disant : « Quels sont ceux qui ont apporté leur Polyeucte ? » Seulement, 
		la moitié des élèves lèvent la main. L’abbé Garnier est furieux. Il nous 
		dit : « Depuis ces derniers mois, le cours du mercredi est consacré à 
		l’étude de Polyeucte. » Il continue pendant au moins cinq minutes, le 
		visage rouge, les mains en l’air, à vociférer contre cette situation.  
		 
		
		Personnellement, je me sens mal, parce que je n’avais pas apporté le 
		précieux livre. Pourtant, il m’arrivait rarement de ne pas être attentif 
		aux demandes des professeurs. Je ne comprends pas comment j’avais pu 
		oublier cette directive. Je ne me rappelais pas avoir entendu l’abbé 
		Garnier faire cette demande. 
		 
		Le lendemain, 
		l’abbé Ludger Rioux, le préfet des études, vient nous informer que 
		l’abbé Garnier a fait une crise cardiaque pendant la nuit. Consternation 
		chez les élèves de la classe et surtout chez ceux qui, comme moi, 
		avaient été négligents. 
		 
		Trois 
		personnes remplacent l’abbé Garnier pour le reste de l’année. 
		1. Mgr 
		Georges Dionne 
		Il a 66 ans 
		et est à sa retraite. Il souffre, dit-on, de pénibles maux de tête 
		depuis des années. Il est responsable de l’étude de Polyeucte. Il nous 
		récite par cœur des bribes de cette tragédie. La classe est très 
		silencieuse par respect pour cet homme. 
		 
		2. Guy 
		Lapointe 
		C’est un 
		ancien professeur laïc du Séminaire. Il a quitté l’enseignement pour 
		devenir vendeur d’assurances. Il enseigne l’histoire de la littérature 
		française du 17e et du 18e siècle. Dès son premier 
		cours, il nous demande d’être très discrets sur sa présence pour ne pas 
		perdre son emploi dans l’assurance. 
		 
		3. L’abbé 
		Ludger Rioux 
		Il n’a pas pu 
		trouver de remplaçant. Alors, il assume la responsabilité de la 
		dissertation littéraire. Son cours est le samedi à 11 heures. Il 
		s’absente de temps à autre. Dans ces cas, des responsables de la classe 
		font jouer des pièces de musique classique. Un jour, sur une musique 
		dont j’ai oublié le titre, les élèves de la classe ont chanté en 
		chœur : « Charles-Édouard, prends la porte, puis sors dehors. » 
		 
		L’abbé 
		Garnier n’a jamais retourné en classe, mais d’autres tâches lui furent 
		confiées par la suite. | |
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		#
		4395         
		10 juin 2018 
		
		Prix spéciaux 
		Chaque année, 
		au Séminaire de Rimouski, comme dans tous les collèges classiques, il y 
		avait la distribution solennelle des prix à la fin de l’année scolaire. 
		Il y avait d’abord remise de prix pour souligner les résultats scolaires 
		dans chaque classe. À la même séance, suivait la remise de prix 
		spéciaux. 
		 
		Bon an, mal 
		an, plus d’une centaine d’élèves recevait 
		des prix. Alors que les prix de classe étaient constitués de 
		livres et s’appuyaient sur des données chiffrées, les prix spéciaux se 
		traduisaient principalement par de montants d’argent variant de 2 $ à 25 
		$. En majorité, ce sont les élèves des classes supérieures qui 
		recevaient ces prix et le choix des récipiendaires semblait parfois 
		aléatoire. 
		 
		Ces prix 
		étaient destinés aux élèves qui avaient eu une bonne conduite, qui 
		s’étaient distingué par leur application au travail, qui avaient 
		manifesté un grand esprit sportif, qui étaient vainqueurs de certains 
		tournois ou encore qui avaient réussi dans certaines matières scolaires.  
		 
		Les 
		donataires, pour la plupart, étaient des membres du clergé, mais aussi 
		des particuliers et des organismes. Voici cinq exemples lors de la 
		distribution des prix spéciaux en 1953-1954 : 
		• Deux prix 
		de cinq dollars chacun offerts par Mgr Charles-Eugène Parent en faveur 
		de deux élèves qui se sont particulièrement distingués aux œuvres 
		d’Action catholique. 
		 
		• Prix de 10 
		dollars offerts par Mgr le Supérieur en faveur d’un élève finissant qui 
		s’est fait remarquer par son dévouement et sa sociabilité. 
		 
		• Prix de 
		cinq dollars offert par M. Alfred Dubé, député de Rimouski, en faveur de 
		l’élève de Philosophie I qui a eu le plus de succès dans l’étude de la 
		philosophie. 
		 
		• Prix de 
		cinq dollars offert par M. et Mme Gérard Dionne d’Amqui comme prix de 
		mathématiques en Méthode A. 
		 
		• Prix de 
		cinq dollars offert par l’abbé Hilaire Demeules comme deuxième prix 
		d’excellence en Versification A. 
		 
		Certains prix 
		attiraient la suspicion et étaient accueillis par les élèves avec un air 
		moqueur. Ceci se passait lorsque le donateur avait une certaine relation 
		avec le récipiendaire ou que les raisons semblaient avoir été choisies 
		en fonction du récipiendaire. Voici trois exemples : 
		 
		• Prix de 
		cinq dollars offert par M. l’abbé Eustache Santerre, ex-curé de 
		Saint-Arsène, en faveur de l’élève de Méthode B qui s’est classé premier 
		en version grecque. (Comme par hasard, le récipiendaire était natif de 
		Saint-Arsène. Pourquoi la version grecque ?) 
		 
		• Prix de 
		cinq dollars offert par M. le chanoine Joseph Gauvin, curé du Bic, en 
		faveur de l’élève de Syntaxe latine C qui s’est le plus distingué par 
		son application au travail. (Comme par hasard, le récipiendaire était 
		natif du Bic.) 
		 
		• Prix de 10 
		dollars offert par Mgr Louis-Théodore Landry, ex-curé de Cacouna, en 
		faveur de l’élève qui a obtenu le plus d’accessits. (Comme par hasard, 
		le récipiendaire était natif de Cacouna.) 
		 
		La séance 
		était très longue. Plusieurs parents quittaient avant la fin. | |
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		#
		4345   
		       11 mai 2018 
		
		Élèves du Séminaire 1863-1903 
		Une 
		religieuse du Saint-Rosaire, Georgette Grand'Maison, a fait une étude 
		exhaustive sur la situation des élèves du Séminaire de Rimouski dans la 
		période de 1863 à 1903.  
		 
		Pendant cette période, 39,3 % des élèves sont fils de cultivateurs, 27,3 
		% d’ouvriers, 15 % de marchands, 10,2 % de professionnels et 0,6 % 
		d’instituteurs. Pour les autres, soit 7,6 %, le père est décédé. 
		 
		Parmi les élèves inscrits, on retrouve 25 noms de consonance 
		étrangère. Quelques-uns viennent des milieux où on trouve la 
		Compagnie Price Brothers et L’Intercolonial Railway. 
		Les autres sont originaires de la Gaspésie où la colonisation 
		était encouragée par l’Angleterre. 
		 
		Les élèves sont issus de familles en moyenne de près de 10 enfants. Il 
		n’y a aucun fils unique. 
		 
		Les frais de pension et de 
		scolarité sont les suivants : 
		1863-1868. Pensionnaires : 70 $ 
		par année. Externes : 10 $. 
		1868-1883. Pensionnaires : 80 $ 
		par année. Externes : 10 $. 
		1883-1900. Pensionnaires : 90 $ 
		par année, plus 15 $ de rétribution. Externes : 10 $. 
		1900-1915. Pensionnaires : 100 $ 
		par année. Externes : 18 $, puis 20 $. 
		  
		Voici ce qu’écrit l’auteure 
		concernant le paiement des frais : 
		« À la fin du XIXe siècle, la 
		région du Bas Saint-Laurent est relativement pauvre. L'agriculture n'est 
		pas très florissante et les industries dépendantes de la forêt peu 
		prospères ne peuvent employer une abondante main-d'œuvre. L'argent est 
		plutôt rare.  
		 
		À part les professionnels dont les 
		honoraires ne sont pas très élevés, les autres groupes sociaux 
		pratiquent encore le système du troc dans les échanges commerciaux. 
		D'ailleurs les administrateurs du collège, connaissant la situation 
		financière des parents des élèves, acceptent facilement que l'on paie en 
		"nature". Le collège était organisé en conséquence et les marchandises 
		les plus variées servaient à payer la pension et l'instruction.  
		 
		Il n'est pas rare de trouver dans 
		les Livres de comptes personnels des élèves les articles suivants : 10 
		livres de beurre, 2 cordes de bois, 5 livres de pois, 1 bœuf, 1 porc, 2 
		moutons, 3 volailles et même, exceptionnellement, 2 barils de poils. 
		Toutefois, il n'y a pas seulement le cultivateur qui paie avec des 
		produits agricoles, le notaire et même l'avocat donneront la vache 
		qu'ils possèdent pour payer le collège de leur fils. » (Fin du texte 
		cité) 
		 
		Les deux tiers paient seulement en 
		argent, les autres paient en argent et marchandises. À mesure qu’on 
		s’achemine vers la fin du 19e siècle, les paiements en argent 
		augmentent. Environ 17 % des finissants quittent avec des comptes non 
		réglés. Les bourses sont de plus en plus nombreuses. De ce nombre, une 
		vingtaine d’étudiants qui entreprennent des études en théologie paient 
		leurs dettes en faisant de la surveillance ou en donnant des cours au 
		Séminaire. 
		 
		Ajoutons que les membres de la 
		direction et le personnel enseignant gagnent 100 $ par année. 
		 
		Source. Les élèves du 
		collège-séminaire de Rimouski, par Georgette Grand'Maison, R. S. R., 
		Université d'Ottawa, 1971. | |
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		#
		
		4315         
		23 avril 2018 
		
		Systèmes de bourses  
		Une religieuse du Saint-Rosaire, 
		Georgette Grand'Maison, a fait une étude exhaustive sur la situation des 
		élèves au Séminaire de Rimouski durant la période de 1863 à 1903. Elle 
		raconte que Mgr Jean Langevin, premier évêque du diocèse de Rimouski, a 
		payé les études de huit élèves et en a aidé 20 autres. Mgr Edmond 
		Langevin, Grand Vicaire et frère de l’évêque, paya les études de 3 
		élèves et en a aidé 4 autres. Elle a recensé près de 200 bienfaiteurs, 
		prêtres et laïques, pendant cette période. 
		 
		Les sources d’alimentation de ces 
		bourses étaient : 
		1. Les successions. Par exemple, 
		la succession Picard en 1869 a donné 407,07 $, la succession Audet en 
		1871 a donné 1300 $, la succession Théberge en 1887, 250 $, la 
		succession  Roy en 1899, 
		738,44 $. La succession Chouinard en 1901, 10 000 $. Même montant pour 
		la succession chanoine Audet en 1903. 
		 
		2. Sommes d’argent confiées au 
		Séminaire à titre de fondations. Les intérêts étaient versés en bourses. 
		Par exemple, la fondation Jean Langevin a pu verser 2582,74 $, la 
		fondation F. X. Audet 3404,25 $, la fondation Dame Georges Prével 
		1933,51 $ 
		 
		3. Distribution des biens des 
		Jésuites. La part qui revenait au Séminaire : 10 458, 57 $. 
		 
		4. Dons de biens immeubles au 
		Séminaire : En 1872, un moulin à farine (274 $), deux terres (1000 $) 
		par Maurice Powers, célibataire de Cascapédia (New-Richmond) ; en 1873, 
		une terre (1200 $) par Mgr Jean Langevin pour la construction du 
		Séminaire ; en 1874 une autre terre (850 $) par Messire Georges Potvin 
		 
		5. Participation des paroisses à 
		l’œuvre du Séminaire diocésain. En 1868, Mgr Langevin propose une 
		contribution de 15 sous par communiant. 
		 
		6. Dons recueillis par l’abbé 
		Charles Guay aux États-Unis, à Ottawa, à Montréal, à Sherbrooke et à 
		Saint-Hyacinthe. 
		 
		7. En 1892, percentage de la 
		fabrique. Celle-ci doit verser chaque année un pourcentage des revenus 
		pour payer une bourse à des séminaristes de la paroisse. 
		 
		Source. Les élèves du collège-séminaire de Rimouski, par Georgette 
		Grand'Maison, R. S. R., Université d'Ottawa, 1971. | |
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		# 4285         
		11 avril 2018 
		Rôle du Séminaire 
		Au Séminaire de Rimouski, y avait-il une pression auprès des élèves pour 
		que ceux-ci deviennent prêtres ? La réponse est non. S’il y avait 
		pression, elle venait beaucoup plus des parents et des bienfaiteurs, 
		surtout des bienfaiteurs laïcs. Les autorités du Séminaire et les 
		professeurs prêtres souhaitaient que le plus grand nombre choisissent
		 la prêtrise, mais sans plus. Ils 
		savaient bien que certains de leurs anciens élèves deviendraient un jour 
		des intervenants importants dans la société et qu’ils pourraient compter 
		sur eux. 
		 
		Dans la circulaire au clergé du 29 septembre 1936, Mgr Georges 
		Courchesne, premier archevêque de Rimouski, écrivit : 
		 
		« Il m’est arrivé souvent de rappeler à nos fidèles que ce qui nous a 
		permis de disposer de nos destinées quand la Providence eut permis que 
		nous fussions abandonnés à la domination d’un pouvoir non catholique et 
		étranger à notre culture française, ce fut ce double fait : nous avions 
		notre classe agricole possédant le sol, et un clergé qui vivait dans 
		l’intimité de notre peuple. 
		 
		Des circonstances providentielles, tenant d’abord à notre pauvreté, nous 
		ont valu que toutes les études secondaires se soient faites dans des 
		maisons où se formaient nos prêtres. De sorte que ceux qui se 
		préparaient à défendre dans le sanctuaire l’âme de nos fidèles, voyaient 
		grandir à côté d’eux ceux qui, dans les diverses professions et dans la 
		vie publique, auraient à défendre le patrimoine commun de nos droits 
		nationaux. Nos collèges-séminaires ont donc été l’âme de la résistance à 
		tout ce qui, pour nos gens, aurait été la mort de la religion et de la 
		nationalité. 
		 
		Vous êtes témoins de l’effort qui se fait pour donner au personnel de 
		notre séminaire diocésain les études supérieures qui, dans le domaine 
		des lettres, de la philosophie, des sciences et des arts, lui permettent 
		non seulement d’être à la hauteur de sa tâche, mais de la dominer. Nos 
		professeurs et les directeurs de la maison ne veulent pas se dérober au 
		souci d’ouvrir des voies à leurs élèves non seulement dans le clergé, 
		dans les professions traditionnelles, mais encore dans toutes les 
		carrières où les sciences appliquées 
		peuvent procurer aux nôtres leur part des bénéfices qu’il nous 
		est trop souvent arrivé d’abandonner aux étrangers comme un fief 
		réservé. » 
		 
		Le message de Mgr Courchesne est clair. Le Séminaire est là pour former 
		des personnes, peu importe leur choix de carrière. | |
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		# 4250          
		23 mars 2018 
		
		Prise de rubans du 98e cours Sous le titre
		Prise de rubans au Séminaire de 
		Rimouski et du curieux sous-titre
		Action concertée des laïques et de 
		la milice ecclésiastique, le Progrès du Golfe du 28 avril 1961 
		dévoilait le choix de carrière des finissants de cette maison 
		d’enseignement. Voici le texte : 
		 
		« C’est en présence de plus d'un 
		millier de personnes, en l’auditorium du Séminaire de Rimouski, dimanche 
		après-midi (le 23 avril 1961), que les soixante finissants en 
		Philosophie II firent connaître le choix de leurs carrières par la prise 
		du ruban symbolique. 
		 
		Son Excellence Mgr C.-E. Parent, 
		archevêque, Mgr Eudore Desbiens, V. G., Mgr L.-P. Saintonge, V. G., Mgr 
		Antoine Gagnon, P. D., supérieur, M. Albert Dionne, député de Rimouski 
		au Parlement de Québec, ainsi que d'autres personnalités religieuses et 
		civiles et le corps professoral avaient pris place aux premiers rangs 
		dans la salle de réception. 
		 
		Le président de la classe des 
		finissants, M. Damien Chouinard, de Squatteck, se fit l'interprète de 
		ses confrères pour les hommages aux autorités et l'expression des 
		sentiments de gratitude à l'Alma Mater et aux parents. 
		 
		Un apostolat concerté 
		En exprimant sa joie aux dix-sept 
		finissants qui se destinaient au clergé ou à la vie religieuse, le 
		pasteur du diocèse invita les autres, qui seront dans les professions 
		diverses, à un apostolat engagé pour suppléer à la pénurie de prêtres, 
		pour mener le combat avec la milice ecclésiastique. Le remous inquiétant 
		d'idées nouvelles dans le monde en perpétuelle évolution donnera 
		l'occasion à nos futurs laïcs de garder bien solides les convictions 
		acquises au collège. Il invita les parents à conserver à leur foyer 
		l’ambiance chrétienne, les mettant en garde contre les fréquentations 
		précoces. 
		 
		Choix des vocations 
		Dix-sept des philosophes se 
		destinent au sacerdoce. Ce sont : 
		Clovis Théberge, de St-Mathieu, 
		Roch Pelletier, d’Amqui,  
		Jean-Ernest Gagné, de St-Moïse,  
		Clément Lavoie, de St-Joseph de 
		Sept-Îles, 
		Joseph St-Pierre, de Ste-Rose du 
		Dégelé,  
		Marcel Rioux, de St-Jean-de-Dieu,
 
		Léopold Fournier, de St-Alexis de 
		Matapédia, 
		Georges-Henri Beaulieu, de 
		St-Valérien, 
		Hermet Roy, de St-Arsène,  
		Georges Bérubé, de Ste-Françoise,
 
		Rémi Desmeules, d’Albertville,  
		Paul-Émile Vignola, de St-Fabien,
 
		Lévis Belzile, de Trois-Pistoles, 
		Charles-Édouard Jean, de 
		St-Mathieu,  
		René Beaulieu, de St-Eusèbe, dans 
		le clergé séculier. 
		 
		Gilbert Lebel, de Ste-Blandine  
		et Rosaire Gagné, de Mont-Joli, 
		aux Missions Étrangères.  
		 
		Ont opté pour la médecine. 
		Jean Morisset, de Rimouski,  
		Camille Banville, de St-Narcisse,
 
		Gaston Drapeau, de 
		Ste-Luce-sur-mer,  
		René Boisvert, de 
		Saint-Robert-Bellarmin, 
		Gaétan Smith, de Ste-Flavie,  
		Albert Dionne, de St-Germain de 
		Rimouski, 
		Martin Gamache, de 
		St-Jean-de-Dieu,  
		Raynald 
		Pineault, de Les Boules.  
		 
		Sciences politiques 
		Rodrigue Lavoie, de 
		Ste-Odile-sur-Rimouski,  
		Yves Gauthier, de Ste-Irène,  
		Charles-Henri Desrosiers, de 
		Luceville,  
		Alban D’Amours, de Ste-Françoise.
 
		 
		Droit 
		Yvan Bernier et Ghislain Bouchard, 
		de Rimouski. 
		 
		Orientation 
		Raymond Côté, de 
		St-Robert-Bellarmin,
 
		André Garneau, de St-Germain de 
		Rimouski.  
		 
		Architecture 
		Rémi Thibault, de St-Mathieu,  
		Gustave Leblanc et Léo Michaud, de 
		St-Robert-Bellarmin.  
		 
		Chimie 
		Paul-Émile Lavoie, de St-Gabriel.
 
		 
		Psychologie 
		Damien Chouinard, de Squatteck.  
		 
		Sciences économiques 
		Jean-Marc Sinclair, d’Amqui,  
		Marc Tremblay, de St-Paul du Nord.  
		 
		Génie mécanique 
		Jean-Paul Cyr, de Matapédia,  
		Claude Desjardins, de 
		Trois-Pistoles.  
		 
		Philosophie et lettres 
		Horace-Albert Gagné, de 
		St-Charles-Garnier. 
		 
		Pédagogie et orientation 
		Romain Rousseau, de 
		Trois-Pistoles. 
		 
		Sociologie 
		Alvin Caron, de Notre-Dame du Lac,  
		Jean-Laurent Bélanger, de 
		Ste-Angèle de Mérici, 
		Michel Bellavance, de St-Germain 
		de Rimouski.  
		 
		Commerce 
		Léonard Desjardins, de 
		St-Léon-le-Grand,  
		Pierre Ouellet, de 
		St-Robert-Bellarmin,  
		Ghislain Jean, de St-Mathieu.  
		 
		Mathématiques. 
		Jacques Bérubé, de St-Donat.  
		 
		Lettres et pédagogie 
		Raymond Levasseur, de St-Léandre 
		de Matane.  
		 
		Pédagogie 
		Jean-Paul Lafrance, de St-Pie-X.  
		 
		Agronomie 
		Ghislain Gendron, de 
		Rivière-Blanche.  
		 
		Lettres 
		Roger Thériault, de St-Épiphane,  
		Gilles Gamache, de St-Hubert,  
		Jean-Marc Morin, de Laval-des 
		-Rapides.  
		 
		Service social 
		Jean-Yves Dumont, de 
		St-Jean-de-Dieu.  
		 
		Physique 
		Jérôme Gendron, de St-Damase.  
		 
		Actuariat 
		Louis-Jacques Pelletier, de 
		St-Robert-Bellarmin. 
		 
		Un excellent programme musical fut 
		exécuté par les chorales collégiales, la Fanfare et l’Orchestre du 
		Séminaire. » (Fin du texte cité) 
		 
		Note : La 
		première prise de rubans d’élèves de Rimouski qui venaient de terminer 
		leur cours secondaire avec une 11e année a eu lieu en juin 
		1958 à l’école secondaire Langevin. Six des 17 finissants ont opté pour 
		l’université.  L’école 
		Paul-Hubert n’existait pas encore. | |
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		# 4220          
		11 mars 2018 
		Les 
		externes  
		Dans les 
		années 1950 et au début des années 1960, au Séminaire de Rimouski, bon 
		an mal an, il y avait autour de 500 élèves. Ceux-ci étaient soumis à des 
		règles précises. Voici les règles concernant les externes :  
		 
		Quand ils 
		sont dans la Maison, ils sont soumis absolument au même règlement que 
		les pensionnaires. 
		 
		Ils 
		veilleront à mener une vie en accord avec leur état d’étudiants 
		catholiques : lever et coucher à des heures raisonnables, étude à la 
		maison durant au moins une heure chaque soir, devoirs religieux bien 
		remplis, etc. 
		 
		Ils doivent 
		visiter leur directeur spirituel régulièrement, se confesser et 
		communier de même. 
		 
		Il leur faut 
		éviter toutes sorties fréquentes et prolongées le soir. Faites surtout 
		avec des compagnons qui ne fréquentent pas le Séminaire, elles les 
		détourneront rapidement de leurs études. 
		 
		Qu’ils aient 
		toujours à l’esprit que leur titre d’étudiant au Séminaire ne leur 
		permet pas des attitudes et une conduite déplacées. 
		 
		Les externes 
		doivent arriver au Séminaire pour entrer avec les pensionnaires qui sont 
		alors en récréation. Ce qui signifie 8 h 20 a. m., 1 h 30 p. m., le 
		samedi et le dimanche 3 h 50 p. m. 
		 
		Ils 
		quitteront le Séminaire à l’heure des repas, jamais avant et sortiront 
		par les portes de leur salle respective. 
		 
		Quand ils 
		reviennent au Séminaire après une absence, si courte soit-elle, ils 
		doivent présenter à M. le Directeur un billet explicatif signé par leurs 
		parents. 
		 
		Il leur est 
		strictement défendu d’apporter quoi que ce soit aux pensionnaires, 
		surtout des livres. Il ne leur est pas permis de mettre à la poste les 
		lettres des pensionnaires. 
		 
		Ils doivent 
		se faire un devoir et un plaisir de s’inscrire dans les clubs sportifs 
		du Séminaire, plutôt que de se joindre aux clubs de la ville. 
		 
		Les externes 
		ne fonderont pas de clubs en ville sous le nom du Séminaire ou avec la 
		prétention de le représenter. 
		 
		Enfin, pour faire partie de 
		certaines associations sportives, folkloriques ou autres, il leur faudra 
		une double autorisation et de leurs parents et de M. le Directeur. | |
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		# 4195           
		1er mars 2018 
		
		Notes et bulletins 
		 
		
		Dans les années 1950 et au début des années 1960, au Séminaire de 
		Rimouski, bon an mal an, il y avait autour de 500 élèves. Ceux-ci 
		étaient soumis à des règles précises. À chaque semaine, le directeur des 
		élèves se rendaient aux deux salles d’études. Il attribuait à chaque 
		élève deux notes sur 10, l’une pour la conduite et l’autre pour 
		l’assiduité au travail. Voici la signification de ces notes et leurs 
		conséquences :  
		 
		
		Les notes ont 10 comme maximum. 
		
		• 8 et 9 méritent la mention « excellent ». 
		
		• 7 mérite la mention « très bon ». 
		
		• 6 mérite la mention « bon » et enlève les petites sorties : 
		commissions, hôpital, couvent, etc. 
		
		• 5 mérite la mention « mauvais » et raccourcit les sorties avec les 
		parents. 
		
		• 4 mérite la mention « très mauvais » et enlève toute permission de 
		sorties même avec les parents. 
		 
		
		Quant aux externes, 
		
		 • 5 les oblige à passer au Séminaire le congé du dimanche. 
		
		• 4 les oblige à passer au Séminaire les congés du dimanche et du 
		mercredi. 
		
		• 3 les oblige à passer au Séminaire les trois congés de la semaine. 
		 
		
		Les notes se lisent le samedi soir durant l’étude de 4 heures p. m. et 
		elles sont accompagnées de remarques du Directeur pour la semaine. 
		 
		
		Quand un élève a une note inférieure à 7, il doit voir le plus tôt 
		possible le premier Maître qui lui dira quel maître a mis cette note. Il 
		devra ensuite demander à celui-ci l’explication et les conseils requis. 
		 
		
		Une note inférieure à 5 nécessite l’explication de sa conduite devant M. 
		le Directeur. 
		 
		
		Toute mauvaise note qui n’a pas été réglée selon les indications données 
		ci-haut est automatiquement renouvelée la semaine suivante. 
		 
		
		L’année scolaire se divise en deux semestres. À la fin de ces deux 
		semestres, un bulletin universitaire est envoyé aux parents. Par 
		ailleurs, un bulletin mensuel est également envoyé, qui renseigne les 
		parents sur la conduite et le travail de leur fils. | |
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		# 4175           
		21 février 2018 
		
		Horaire de la journée 
		Dans les 
		années 1950 et au début des années 1960, au Séminaire de Rimouski, bon 
		an mal an, il y avait autour de 500 élèves. Ceux-ci étaient soumis à un 
		horaire précis. Voici cet horaire en 1953-1954 : 
		 
		Jours ordinaires (Lundi, mardi, jeudi et 
		vendredi) 
		La matinée 
		5 h 45 Lever. 
		6 h 10 
		Prière. Étude. Méditation. 
		6 h 50 Messe. 
		7 h 30 
		Déjeuner. Récréation. 
		8 h 20 Fin de 
		la récréation. 
		8 h 30 
		Classe. 
		9 h 30 
		Classe. 
		10 h 30 
		Récréation.  
		10 h 50 Fin 
		de la récréation. Étude. 
		11 h 55 Fin 
		de l’étude. 
		 
		L’après-midi 
		12 h 00 
		Dîner. Récréation. 
		1 h 30 Fin de 
		la récréation. Étude. 
		2 h 00 
		Classe. 
		4 h 00 Fin de 
		la classe. Récréation. 
		4 h 20 Fin de 
		la récréation. Étude. 
		5 h 45 
		Chapelet. 
		6 h 00 
		Souper. Récréation. 
		7 h 30 Fin de 
		la récréation. 
		7 h 40 
		Prière. Étude (lecture). 
		9 h 00 
		Coucher. 
		 
		Mercredi 
		Comme 
		ci-dessus excepté 11 h 00 Classe. 
		12 h 00 
		Dîner. Congé. 
		4 h 50 Fin du 
		congé. 
		5 h 00 Étude 
		et réunion des divers cercles. 
		6 h 00 
		Souper. Récréation. 
		7 h 30 Fin de 
		la récréation. 
		7 h 40 
		Prière. Étude. 
		8 h 45 
		Coucher. 
		 
		Samedi 
		Comme 
		ci-dessus excepté 
		11 h 00 
		Classe. 
		12 h 00 
		Dîner. Récréation. 
		3 h 50 Fin de 
		la récréation. 
		4 h 00 Étude. 
		Confessions. 
		6 h 00 
		Souper. Récréation. 
		7 h 30 Fin de 
		la récréation.  
		7 h 40 Étude 
		et récitation de l’Office de la Sainte-Vierge. 
		9 h 00 
		Coucher. 
		 
		Dimanche 
		5 h 45 Lever. 
		6 h 10 
		Prière. Étude. Méditation. 
		7 h 00 
		Communion. 
		7 h 30 
		Déjeuner. Récréation. 
		9 h 00 
		Grand-messe. Récréation. 
		10 h 30 
		Étude. 
		12 h 00 
		Dîner. Récréation. 
		3 h 50 Fin de 
		la récréation. Étude. 
		5 h 10 
		Vêpres. 
		6 h 00 
		Souper. Récréation. 
		7 h 40 Fin de 
		la récréation. Prière. Étude. 
		8 h 45 
		Coucher. 
		 
		Au fil des 
		ans, l’horaire de la journée change très peu. Des ajustements mineurs 
		sont apportés. Par exemple, en 1960-1961, le lever se fait à 6 h 15 le 
		dimanche. De plus, il n’y a qu’une seule présence à la chapelle en 
		avant-midi étant donné qu’il est alors permis par l’Église de communier 
		pendant la grand-messe. | |
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		# 4150   
		         11 février 2018 
		Archives du Séminaire 
		En 
		février 2017, la Corporation du Séminaire de Rimouski a légué ses 
		archives à 
		BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec), section de Rimouski. 
		Pour le centre d’archives de Rimouski, c’est la plus grande acquisition 
		de toute son histoire. Le fonds du Séminaire contient 350 boîtes de documents 
		et plus de 20 000 photographies témoignant de la vie paroissiale et 
		communautaire de la fin du 19e siècle. 
		Le fonds a été remis dans le but d’assurer la pérennité de 
		l’œuvre éducative du Séminaire. 
		 
		Il est prévu que le classement de ces archives 
		prendra plusieurs années. D’ailleurs, certains documents seront exposés 
		à l’occasion. Les archives pourront être consultées à l’édifice 
		gouvernemental de la rue Moreault à Rimouski. 
		 
		Voici un extrait d’un 
		article écrit par Adeline Mantyk, publié dans le journal l’Avantage le 5 mars 2017 : « Les premiers documents datent de 1830 et les derniers de 
		1968. Le Fonds se compose de 25 fonds, quatre provenant d’écoles comme 
		l'École de commerce de Rimouski ou l'École moyenne de l'agriculture de 
		Rimouski et 21 fonds de curés ou de prêtres qui ont enseigné, comme 
		Ernest Lepage ou André-Albert de Champlain. Ils étaient de grands 
		collectionneurs. 
		 
		Ce qui donne davantage de valeur 
		au Fonds du Séminaire, remis gracieusement par la Corporation du 
		Séminaire à BAnQ Rimouski, c’est qu’il a été classé document patrimonial 
		par le ministère de la Culture et des Communications. Le fonds nous 
		informe sur les débuts de l'enseignement classique à Rimouski. Les 
		documents incluent les méthodes d'enseignement, la vie des étudiants, 
		les activités parascolaires et dressent un portrait de la ville de 
		Rimouski à travers différents moments de son histoire. » 
		 
		Pour tous les anciens du Séminaire de 
		Rimouski, c’est une nouvelle importante, car les archives contiennent 
		notamment des renseignements sur chacun des élèves : notes de conduite 
		et d’application, résultats scolaires, résultats de tests 
		psychométriques et probablement des dossiers disciplinaires. Il serait 
		intéressant de connaître si le public 
		pourra avoir accès à tous les documents ou s’il y a des 
		restrictions pour certains documents. | |
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		# 4120           
		30 janvier 2018 
		Une caste au Séminaire 
		Annuellement, il y avait une nouvelle caste au Séminaire de Rimouski. 
		Les membres de cette caste possédaient des privilèges enviés de tous et 
		exerçaient des fonctions variées. Qui étaient membres de cette caste ? Les 
		Finissants. 
		 
		Pour nous, jeunes débutants, ceux-ci jouissaient d’un prestige sans 
		pareil. Ils n’avaient pas de défauts, que des qualités. Ils auraient pu 
		faire trembler les colonnes de la salle de récréation, mais ils s’en 
		abstenaient. Ils concentraient leurs énergies sur leurs études. 
		 
		Ces finissants, dont la grande majorité, étaient des pensionnaires, 
		vivaient leur huitième année au Séminaire dans une enceinte très 
		restreinte : la bâtisse elle-même et la cour de récréation des Grands le 
		long de la rue de l’Évêché. Pour sortir de ces lieux, individuellement 
		il fallait demander des permissions ou collectivement obtenir des 
		faveurs. 
		 
		Certains finissants servaient les messes des prêtres, donnaient les 
		ustensiles à la cafétéria, servaient au réfectoire des prêtres, géraient 
		la cantine, distribuaient les articles de sport et étaient présidents 
		d’associations ou d’organisme internes. De plus, leur doyen sonnait les 
		cloches tout au long de la journée. 
		 
		Quand je suis entré au Séminaire, depuis belle lurette, les Finissants 
		faisaient leurs travaux scolaires à la salle d’études où il y avait des 
		élèves de Philo I, Rhétorique, Belles-Lettres, Versification et même de 
		Méthode. En 1955-1956, un changement important se produit. Pour la 
		première fois dans l’histoire du Séminaire, trois classes de Méthode 
		sont formées alors qu’antérieurement il y en avait 2 : une à la Petite 
		salle et l’autre à la Grande salle. 
		Cette année-là, la décision a été d’assigner tous les élèves de 
		Méthode à la Grande Salle. Comme conséquence, les élèves de Philo I et 
		de Philo II devaient passer leur temps d’études dans leur classe. Une 
		décision qui a été chaleureusement accueilli par tous les élèves 
		concernés. 
		 
		Cette situation a perduré jusqu’à l’ouverture du Pavillon de philosophie 
		en septembre 1959. À ce moment, les Finissants ont perdu presque tous 
		leurs privilèges. Personne n’a dit mot car le fait d’avoir une chambre 
		individuelle et un règlement fort assoupli comblait amplement pour cette 
		perte. C’était en quelque sorte la disparition d’une caste qui avait 
		régné pendant des dizaines d’années. | |
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		# 4090           
		18 janvier 2018 
		Les 
		activités sportives  
		Dans les années 1950 et au début des années 
		1960, au Séminaire de Rimouski, bon an mal an, il y avait autour de 500 
		élèves. Voici les règles concernant les activités sportives : 
		 
		Culture physique 
		Pour 
		maintenir sa santé, il importe d’assurer son éducation physique non 
		seulement par la pratique assez régulière des sports, mais aussi par la 
		culture physique. 
		 
		Pour cela, 
		les élèves seront fidèles à leur séance de culture physique. Ils 
		mettront toute leur ardeur à faire exactement et dans les mouvements 
		demandés et dans l’ordre voulu.   
		 
		On veillera 
		particulièrement à observer la discipline et à respecter l’instructeur, 
		même si c’est un confrère ». 
		 
		La piscine 
		La piscine 
		(de l’École Technique) est à la disposition 
		des élèves du Séminaire à certaines heures les jours de congé. 
		Ces heures sont fixées par l’instructeur au début de l’année scolaire. 
		 
		Tous les 
		élèves devraient suivre un entraînement en natation. En plus d’être un 
		sport excellent, c’est une connaissance apte à rendre service.  
		 
		On devra se 
		rendre en groupes déterminés à l’heure fixée, suivre toutes les règles 
		de la modestie et sortir de la piscine au signal de l’instructeur.  
		 
		Il est 
		défendu à tout élève de se rendre à la piscine avec un autre groupe que 
		le sien.
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		# 4050           
		12 décembre 2017 
		
		Moments de détente 
		Dans les 
		années 1950 et au début des années 1960, au Séminaire de Rimouski, bon 
		an mal an, il y avait autour de 500 élèves. Ceux-ci étaient soumis à des 
		règles précises. Voici les règles concernant les récréations et les 
		lieux permis : 
		 
		Récréations 
		Les 
		récréations sont données pour détendre l’élève et lui permettre de 
		donner un meilleur rendement à l’étude. La vertu qui règle cette détente 
		s’appelle eutrapélie (Saint Thomas, 11 ac, q. 168). 
		 
		Chaque élève 
		doit donc profiter de ses récréations pour se livrer raisonnablement à 
		quelque jeu et non seulement pour marcher.  
		 
		Dans les 
		jeux, on évitera la rudesse, les injustices, les manquements à la 
		charité et les taquineries malveillantes. Que l’émulation ne dégénère 
		jamais en ambition exagérée et jalousie. 
		 
		Les 
		bousculades, le tiraillage, les mots grossiers et les jurons ne sont 
		jamais tolérés. Ce sont toujours des attitudes déplacées pour quelqu’un 
		de bonne éducation. 
		 
		On devra 
		aussi bannir les sifflements et toute autre vulgarité. 
		 
		S’il est 
		permis de porter des vêtements qui favorisent la pratique du sport, il 
		ne faut pas tomber dans le débraillé. Ainsi les « jeans » et le veston 
		de cuir ne sont pas tolérés. 
		 
		Personne ne 
		doit sortir des limites assignées pour la récréation. On voudra bien 
		sortir (à l’extérieur) à temps après les repas et ne pas entrer à la 
		salle de récréation le midi avant 1 heure et le soir avant 7 heures p. 
		m. 
		 
		Par mesure de 
		justice et d’économie, on voudra bien rapporter à l’armoire des jeux 
		immédiatement après la récréation les articles de sport empruntés. Il 
		est tout à fait défendu de garder à son vestiaire des gants, balles ou 
		autres objets appartenant à la communauté. 
		 
		En vertu du 
		civisme, on voudra bien aussi donner toute son entière collaboration au 
		Comité des jeux et l’aider à organiser les jeux d’équipe le mieux 
		possible. 
		 
		Une attention 
		spéciale sera portée aux billards et à l’équipement prêté, en 
		particulier aux gilets, gants et balles. 
		 
		Que chacun 
		fasse sa part pour le déblaiement de la patinoire, le nettoyage de la 
		cour de récréation  et 
		l’entretien général du gymnase et de la salle de quilles. Personne ne 
		s’y soustraira lorsqu’il y sera requis par un maître. 
		 
		Locaux 
		Les élèves 
		ont accès à plusieurs locaux qui sont confiés à la responsabilité de 
		certains de leurs confrères. On compte la salle de lecture, le studio de 
		peinture, l’armoire des jeux et les magasins. 
		 
		Personne, pas 
		même les responsables, n’est autorisé à fumer dans ces locaux. Les 
		responsables ne doivent pas s’en faire un sanctuaire retiré et, par 
		ailleurs, les autres ne doivent pas les y déranger inutilement. 
		 
		Salle de lecture 
		On peut s’y 
		rendre durant le temps de salle volontaire seulement soit de 1 heure à 1 
		heure 30 et de 7 heures à 7 heures 30 p. m. et les après-midis de congé. 
		 
		On y trouve 
		plusieurs revues intéressantes ainsi que les journaux quotidiens. On les 
		consultera toujours sur place ; on ne les sortira jamais pour les 
		apporter chez soi ou à l’étude. 
		 
		On devra 
		remettre les revues à leur place et toujours mettre en ordre les 
		journaux avant de les abandonner. 
		 
		Il n’est 
		jamais permis de faire passer sur l’appareil de haute-fidélité ses 
		disques personnels, encore moins ceux de musique populaire. 
		 
		La TV est à la disposition des 
		étudiants. Comme pour l’appareil haute-fidélité, il revient aux 
		responsables de s’occuper de leur fonctionnement. | |
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		# 4020           
		30 novembre 2017 
		
		Résurrection 
		Le poème qui suit a été écrit par 
		Jean-Marc Morin, un confrère du 98e cours au Séminaire de 
		Rimouski, alors que l’auteur avait 19 ans. Ce poème est paru dans la
		Revue dominicaine, vol. LXVII, tome 1, avril 1961, p. 129. Jean-Marc 
		avait utilisé le pseudonyme de Maxime Elfax. Notez la facilité avec 
		laquelle l’auteur combine les mots. 
		 
		Veines gonflées de baume pascal, 
		 
		(Jean-Marc avait eu la générosité 
		de me dédier ce poème à l’époque.) | |
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		# 3995           
		20 novembre 2017 Jean-Marc Morin
		
		Jean-Marc Morin étudia au Séminaire de Rimouski et fut mon confrère du 
		98e cours. Il naquit au Lac-Humqui le 
		30 mai 1941. Il fut notamment journaliste au Devoir où il était connu 
		sous le nom de Marc Morin. Il décéda le 14 juillet 1990 à l’âge de 49 
		ans.  
		 
		
		Voici deux textes : 
		
		1. Celui de la directrice du Devoir publié le 17 juillet 1990. 
		
		2. Celui de Jean-Marc publié en septembre 1986. 
		 
		
		1. Marc Morin, l’art du courage 
		
		LE DEVOIR est en deuil d’un collègue et ami, le journaliste Marc Morin, 
		et ce n’est pas une simple façon de parler. Depuis plusieurs mois déjà, 
		la salle de rédaction partageait son affrontement lucide avec la mort. 
		Elle est survenue tard samedi, et même s’il n’était plus à son pupitre 
		depuis longtemps, le vide s’est fait parmi nous, cruel. 
		 
		
		 
		 
		
		Car Marc était un être de culture, un vrai. Son amour de la langue 
		tenait de la passion, souvent sévère d’ailleurs, et s’il était aussi 
		porté par la musique, rien des arts ne lui était étranger. Et parce 
		qu’il aimait les arts, il ne dédaignait pas de les servir : jour après 
		jour, tout en tenant ses chroniques, il montait les maquettes, faisait 
		les titres, et corrigeait d’innombrables collaborateurs. Son quant-à-soi 
		légendaire, c’était aussi l’admirable détachement de celui qui sait 
		distinguer l’essentiel, au milieu de l’agitation quotidienne d'un 
		journal. Ce regard nous manquera, nous manque déjà. 
		 
		
		Avec l’autorisation de sa famille, que nous remercions, nous publions 
		ici un « témoignage » qu’il avait déjà livré au DEVOIR en septembre 
		1986, et qui permettra à nos lecteurs de participer, à leur tour, de sa 
		sagesse qui n’excluait pas l’indignation et l’émotion, et qui était 
		d’abord une force de caractère. Le titre était de Marc, un refus du 
		tragique. Il avait aussi l’art du courage. 
		 
		
		À ses parents, Mme Marie-Jeanne Guérette et M. Maurice Morin, à ses 
		douze frères et sœurs  qui 
		perdent leur aîné, toute l’équipe du DEVOIR redit sa sympathie. (…) Nous 
		leur offrons ici, la parole de Marc lui-même, sa réponse à notre deuil. 
		 
		
		Lise Bissonnette  
		
		mardi 17 juillet 1990 
		 
		
		2. « Mourir, la belle affaire... » 
		
		DIMANCHE SOIR, avec le dernier rayon du soleil d’automne, Carlos s’est « 
		éteint », comme on dit pudiquement. La dernière fois que je l’ai vu, il 
		fêtait ses 23 ans et projetait de rejoindre ses parents en vacances au 
		Portugal, d’où la famille a émigré lorsqu'il avait cinq ans. Cause du 
		décès, pneumonie double muée en tuberculose, qu’aucun antibiotique 
		n’arrivait à contrôler, mais derrière ces maladies familières, les ailes 
		noires du syndrome qui a osé dire son nom comme pour narguer la 
		recherche médicale, toujours impuissante à le circonscrire. 
		 
		
		Carlos est le dernier en date d’une vingtaine de connaissances, dont 
		trop d’amis très chers, à déclarer forfait devant l’insidieuse et 
		toujours insaisissable rigueur d’un virus venu d’on ne sait où, auquel 
		la panique et l’intolérance se sont empressées de former escorte. Carlos 
		était le plus jeune, Pierre, le diminutif pharmacien boute-en-train 
		était le plus vieux, le premier aussi de ce cortège macabre qui n’en 
		finit plus de s’allonger (une demi-douzaine d’autres que je connais 
		s’étiolent dans l’antichambre de la mort). Il y a eu Bertrand, plus 
		proche de nous puisqu’il avait travaillé au DEVOIR, Peter, l’architecte 
		qui allait accéder à la présidence de son ordre professionnel, Georges, 
		timide courtier en valeurs mobilières, Laurent le Magnifique, Alain le 
		Huron aux doigts de manitou, partisan de poèmes sur cuir, Claude, 
		Michel, Gaétan, Jean, Aurèle. 
		 
		
		Plusieurs ont été rejetés par leur famille dès que le médecin eut posé 
		les quatre lettres fatidiques du mal, comme un stigmate sur l’ultime 
		expérience de toute vie. Ce fut le cas l’automne dernier de Normand, 
		psychologue en milieu scolaire, animateur émérite de pastorale, dont les 
		qualités, insoupçonnées même de ses proches, ont été éloquemment 
		évoquées tant dans les témoignages de ses collègues que dans l’homélie 
		de l’évêque de Valleyfield, qui présidait à la cérémonie du dernier 
		repos. La famille de Normand n’était pas là pour entendre cet émouvant 
		bouquet d’hommages. Honteusement, abjectement, ses proches par le sang 
		s’étaient enfuis à la première mention de la maladie jugée « honteuse » 
		entre toutes. 
		 
		
		Car - on l’a deviné, on l’a déjà trop répété - les victimes ont en 
		commun de mourir, comme on dit, dans la force de l’âge (la moyenne a 35 
		ans) et de partager, très souvent, une orientation et des pratiques 
		sexuelles étrangères à la majorité. Le pas était trop facile à franchir 
		d’invoquer la punition de Dieu. Les intégristes vengeurs, abreuvant 
		leurs dogmes aux eaux troubles de l’irrationnel, ne s’en sont pas 
		privés, jouissant perversement de voir le doigt du Créateur dans l’œuvre 
		de mort davantage que dans celle de vie. 
		 
		
		Derrière la boutade un peu facile, « la vie est une maladie mortelle... 
		transmise sexuellement » se cache la plus fondamentale constante de la 
		condition humaine. Toute vie porte en elle un germe de mort auquel le 
		Sauveur même n’a pas voulu échapper. Les croyants s’en consolent à la 
		perspective d’un au-delà glorieux sur l’autre rive, ou d’une 
		réincarnation en un autre point, un autre temps de la grande roue 
		cosmique. Les athées ne peuvent, logiquement, que trouver la mort à 
		peine moins d’absurdité qu’ils en auront, logiquement, consenti à la 
		vie. Les uns comme les autres seront tentés par la révolte face à 
		l’inévitable. Dans la douleur du moment, on oubliera que le zéro et 
		l’infini sont les deux pôles de l’incessant recyclage commun à toute 
		créature, qu’elle soit, virus ou galaxie. Qu’il est vain de prétendre y 
		échapper. Que la mort, pour la vie, n’est qu’un rêve qu’on remue en 
		rêvant ! 
		 
		
		Carlos, Pierre, Bertrand et tous les autres, ceux qui se sont déjà « 
		éteints » comme ceux dont la flamme vacille, dans une chambre d’hôpital, 
		sous la coupe du grand éteignoir je retiendrai de vous par-delà le 
		deuil, par-delà l’inévitable et inutile révolte, une leçon essentielle, 
		mais trop rarement apprise, à trop craindre la mort on craint aussi la 
		vie. 
		 
		
		(Le titre est emprunté au regretté Jacques Brel qui, pourtant, 
		continuera longtemps de chanter par la magie de la mémoire. Une chanson 
		qui nous faisait danser, il y a trois ans, dit la même chose en d’autres 
		mots : We’re all guilty of love !) 
		
		Marc Morin | |
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		# 3965            
		8 novembre 2017 
		
		Dortoir et cafétéria 
		Dans les 
		années 1950 et au début des années 1960, au Séminaire de Rimouski, bon 
		an mal an, il y avait autour de 500 élèves. Ceux-ci étaient soumis à des 
		règles précises. Voici les règles concernant le dortoir et la 
		cafétéria : 
		 
		Dortoir  
		Les élèves 
		doivent se lever au premier son de cloche et offrir immédiatement leur 
		journée au Bon Dieu. 
		 
		Qu’ils 
		fassent leur toilette immédiatement pour être prêts à descendre à la 
		troisième cloche. L’élève verra aussi à ce que son vestiaire soit sous 
		clef et que rien ne reste à l’abandon. 
		 
		Pour 
		faciliter le repos et créer l’ambiance nécessaire, le silence est 
		toujours de rigueur au dortoir. 
		 
		Pour monter 
		au dortoir durant la journée, il faut une permission spéciale qui ne 
		peut être accordée que très rarement. On prendra soin d’apporter avec 
		soi le matin tout ce dont on aura besoin dans la journée (serviettes, 
		mouchoirs, maillots de bain, sacs à linge). 
		 
		Au coucher 
		comme au lever, on procédera avec célérité en respectant les lois de la 
		modestie. Il est aussi défendu de circuler le torse nu dans le dortoir. 
		On ne se couchera pas non plus sur son lit après s’être habillé le 
		matin. 
		 
		Tout le linge 
		des élèves doit être marqué au numéro de chacun. Les réclamations à ce 
		sujet doivent être faites à la buanderie. 
		 
		Deux fois la 
		semaine, on peut descendre des habits et les mettre dans un endroit 
		spécial pour qu’ils soient portés à la salle de couture. Seuls les 
		commissionnaires peuvent se rendre à cette salle. 
		 
		Cafétéria 
		C’est à la 
		cafétéria surtout qu’un élève donne la preuve de la bonne éducation 
		qu’il a reçue et qu’il peut acquérir celle qu’il doit avoir. 
		 
		C’est 
		pourquoi, l’on s’efforcera de mettre en pratique de façon intégrale 
		toutes les recommandations de bienséance et de politesse qui sont 
		rappelées régulièrement. 
		 
		Pour 
		faciliter le service et le bon ordre, le silence est de rigueur à la 
		cafétéria. 
		 
		On ne prendra 
		d’abord qu’un service, mais il sera loisible d’aller chercher un second 
		service à un endroit spécialement destiné à cette fin et là seulement. 
		 
		Il faut 
		manger selon son appétit en respectant les lois de la tempérance, même 
		aussi de la mortification chrétienne qui indique parfois un petit 
		sacrifice. 
		 
		En toutes 
		occasions, il faut éviter la précipitation qui ruine la santé et empêche 
		de prendre un repas suffisant. 
		 
		On 
		n’apportera aucun mets spécial au réfectoire. 
		 
		On évitera tout gaspillage en ne 
		prenant que la quantité nécessaire et on surveillera la propreté 
		surtout. | |
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		# 3930              
		25 octobre 2017 
		
		Relations avec l’extérieur 
		Dans les 
		années 1950 et au début des années 1960, au Séminaire de Rimouski, bon 
		an mal an, il y avait autour de 500 élèves. Ceux-ci étaient soumis à des 
		règles précises. Voici les règles concernant les relations avec 
		l’extérieur :  
		 
		Parloir  
		Les élèves se 
		rappelleront qu’ils sont les hôtes de leurs parents au parloir. Ils les 
		recevront donc avec toute la courtoisie, la politesse et la distinction 
		dont ils sont capables. Il ne convient donc pas de passer le temps du 
		parloir dans les automobiles. 
		 
		Ils ne 
		devront jamais se rendre au parloir dans un vêtement de sport. 
		 
		Il est permis 
		de se rendre au parloir durant les récréations seulement après avoir 
		averti le surveillant en fonction. On ne s’y rend pas en passant par la 
		porte principale lorsqu’on est à l’extérieur. 
		 
		Les visites 
		au parloir ne sont pas permises durant les offices religieux, les 
		classes ou les études. Pour une raison très spéciale, M. le Directeur 
		pourra accorder une permission pour un temps limité. 
		 
		Téléphone 
		Pour faire 
		usage du téléphone, il faut en demander l’autorisation au surveillant. 
		S’il s’agit d’un interurbain, il faut le demander à M. le Directeur. 
		 
		Que le 
		téléphone ne soit pas accaparé par certains dans des conversations 
		inutiles et interminables. Le téléphone est un bien commun et tous ont 
		droit d’en jouir. 
		 
		Sorties en ville  
		Les sorties 
		en ville sont autorisées pour des raisons sérieuses seulement et selon 
		les conditions suivantes :  
		 
		Toute 
		fréquentation des grills et des tavernes est formellement prohibée, même 
		accompagné de parents. 
		 
		Les jours de 
		congé, toutes les demandes de sorties doivent être adressées à M. le 
		Directeur. Aux autres jours, on s’adresse au premier Maître de salle 
		après le dîner et à M. le Directeur aux autres récréations, s’il y a 
		urgence. 
		 
		Pour qu’un 
		pensionnaire puisse sortir avec ses propres parents, ceux-ci doivent en 
		demander la permission eux-mêmes à M. le Directeur. 
		 
		Un élève est 
		autorisé à visiter un oncle ou une tante en ville une fois par mois si 
		ses parents ont donné l’autorisation expresse à M. le Directeur et s’il 
		a une bonne note. 
		 
		On peut 
		visiter une sœur pensionnaire ou religieuse dans un couvent de la ville 
		une fois par mois seulement, le dimanche. 
		 
		Les visites 
		aux malades de l’hôpital sont autorisées :  
		• Le soir de 
		7 heures à 7 heures 30 s’il s’agit d’un proche parent c’est-à-dire père, 
		mère, frère, sœur et cela avec la permission du surveillant. 
		• Les jours 
		de congé pour les oncles et tantes, etc. avec la permission de M. le 
		Directeur. 
		 
		Normalement, 
		il n’y a aucune sortie le samedi après-midi. 
		 
		Enfin, les 
		élèves de Rhétorique ont droit à 5 sorties individuelles et au choix 
		durant l’année scolaire. 
		 
		Pour prendre 
		un repas en ville avec ses parents chez l’un de ses oncles résidant en 
		ville, il faut une demande explicite et renouvelée à chaque fois de ceux 
		qui reçoivent. Seul M. le Directeur peut en accorder la permission.  | |
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		# 3900              
		13 octobre 2017 
		
		Études et classes 
		Dans les 
		années 1950 et au début des années 1960, au Séminaire de Rimouski, bon 
		an mal an, il y avait autour de 500 élèves. Ceux-ci étaient soumis à des 
		règles précises. Voici les règles concernant les études et les classes : 
		 
		Les élèves 
		doivent comprendre que les études sont en grande partie la raison d’être 
		de leur présence ici. Gardant à vue cet objectif, ils devront toujours y 
		subordonner toutes leurs autres activités. 
		 
		Ils seront 
		particulièrement attentifs à mettre en pratique les directives de M. le 
		Préfet et de leurs professeurs. 
		 
		Discipline à l’étude 
		Pour créer et 
		conserver ce climat favorable aux études, ils devront prendre leur place 
		en silence et se mettre au travail immédiatement après la prière. Un 
		travail sérieux commande toute leur attention. 
		 
		Le plus grand 
		silence est donc exigé à l’étude, tant en paroles qu’en actions. 
		Personne ne doit quitter sa place sans la permission du surveillant. On 
		devra aussi éviter de distraire ses voisins. 
		 
		Pour sortir 
		de la salle d’étude, l’élève doit se munir d’un billet de permission. 
		S’il s’agit d’une visite à un directeur spirituel, le surveillant donne 
		lui-même le billet. Dans tout autre cas, l’élève doit passer chez le 
		Directeur. 
		 
		Les visites 
		au directeur spirituel se font surtout aux études de 11 heures a. m. et 
		de 8 heures p. m. Il faut une raison spéciale pour s’y rendre à l’étude 
		de 4 heures 30 p. m. 
		 
		Un élève qui 
		s’absente de l’étude, même pour des raisons sérieuses, n’est pas 
		dispensé de ses devoirs et leçons. Le seul cas qui dispenserait d’un 
		devoir serait un séjour à l’infirmerie, confirmé par un billet de M. 
		l’Infirmier ou de M. le Directeur. 
		 
		Lecture 
		Les lectures 
		sont un élément essentiel de la formation intellectuelle. Voici les 
		règlements à ce sujet : 
		1. La lecture 
		est non seulement permise mais fortement conseillée à l’étude de 8 
		heures p. m., à celle du mercredi à 5 heures p. m. et durant les 
		confessions le samedi soit à 5 heures 30 p. m. 
		 
		2. Pour lire 
		en d’autres temps, il faut avoir une permission écrite de M. le Préfet, 
		à la condition expresse que les devoirs soient terminés et les leçons 
		apprises. 
		 
		3. La lecture 
		des journaux et revues, sauf la Vie Écolière et la Vie Étudiante, est 
		défendue à la salle d’étude. Elle doit se faire à la salle de lecture. 
		 
		4. Tout livre 
		qui n’est pas de la bibliothèque du Séminaire doit être approuvé par M. 
		le Préfet ou M. le Directeur. Les surveillants sont autorisés à enlever 
		tout volume qui n’a pas cette approbation. Par contre, un volume 
		approuvé pour un élève ne l’est pas nécessairement pour un autre et ne 
		donne pas l’autorisation de le faire circuler dans toute la communauté. 
		 
		5. Il est 
		formellement interdit de s’abonner aux « clubs de livres » et aux 
		digests français ou anglais. 
		 
		Correspondance 
		La 
		correspondance doit se faire aux études de lecture. Elle doit être 
		laissée à la surveillance discrète de M. le Directeur. Les lettres 
		seront par conséquent déposées non cachetées dans la boîte à l’arrière 
		de la salle d’étude. 
		 
		Classe 
		La montée en 
		classe doit se faire en silence de chaque côté de l’escalier ou du mur à 
		l’appel du maître d’étude. Après la prière, tous doivent se mettre 
		immédiatement au travail. 
		 
		Tout élève 
		qui arrive en retard en classe doit justifier son absence par un billet 
		des autorités compétentes. 
		 
		Si un élève 
		est congédié de l’étude ou de la classe, il doit se rendre immédiatement 
		chez M. le Préfet ou chez M. le Directeur pour expliquer sa conduite et 
		recevoir sa sanction. 
		 
		Quand il y a 
		classe à 11 heures a. m., tous les élèves doivent arrêter à l’étude et 
		attendre le signal du maître pour monter en classe. 
		 
		Les élèves veilleront à la 
		propreté générale particulièrement des salles d’étude et des classes. 
		Ils conserveront leur bureau propre et ne le détérioreront d’aucune 
		façon. | |
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		# 3865              
		29 septembre 2017 
		
		Exercices religieux 
		Dans les 
		années 1950 et au début des années 1960, au Séminaire de Rimouski, bon 
		an mal an, il y avait autour de 500 élèves. L’aspect religieux prenait 
		une grande place. Les offices 
		religieux et les prières comme le chapelet prenaient environ 12 heures 
		dans une semaine, presque deux heures par jour. 
		Voici les 
		règles concernant les exercices religieux : 
		 
		Messe 
		« L’auguste 
		sacrifice de l’autel est l’acte principal du culte divin ; il faut donc 
		qu’il soit la source et le centre de la piété chrétienne. » Mediator 
		Dei, Pie XII 
		 
		Pour se 
		conformer à ce vœu de Pie XII, l’étudiant s’efforcera de comprendre la 
		valeur transcendante de la Sainte-Messe et son sens communautaire. Il y 
		participera de façon active en alternant dans les prières avec le 
		prêtre, en suivant dans son missel et en communiant à la Divine Victime. 
		(Note. La messe était obligatoire tous les jours.) 
		 
		Vêpres 
		Parce 
		qu’elles sont une partie de l’office divin, prières de louange au 
		Très-Haut, les vêpres ne seront jamais un rite désuet. Les élèves 
		chanteront les psaumes avec tout leur cœur en essayant de s’unir aux 
		sentiments inspirés du psalmiste. (Note. Les vêpres étaient obligatoires 
		tous les dimanches.) 
		 
		Confession et direction 
		Tous les 
		élèves doivent se confesser fréquemment et avec grand esprit de foi. 
		(Note. De façon concrète, des prêtres occupaient les six confessionnaux 
		de la chapelle tous les samedis entre 16 et 18 heures. Il était 
		recommandé de se confesser une fois par semaine.) 
		 
		Ils se 
		rendront régulièrement, au moins une fois par mois, chez le directeur 
		spirituel de leur choix pour lui exposer leurs problèmes personnels et 
		recevoir les exhortations nécessaires au progrès de leur vie 
		spirituelle. 
		 
		Exercices 
		Une pratique 
		religieuse fortement suggérée et à la fois très facile est l’offrande de 
		la journée au Divin Cœur de Jésus et la récitation des trois Ave le 
		soir. 
		 
		Tous les 
		étudiants sont fortement invités à pratiquer la méditation quotidienne, 
		conversation intime avec Dieu, qui s’avère une source de grâces 
		abondantes et précieuses. 
		 
		Ils devront 
		visiter souvent le St-Sacrement, faire une courte prière au moins en 
		passant à la chapelle. 
		 
		Les prières 
		avant et après les classes et les études, de même que l’Angelus, 
		recevront une attention spéciale. 
		 
		La dévotion à 
		la Très Sainte-Vierge doit être particulièrement cultivée par les 
		jeunes. Non seulement la récitation du chapelet se fera quotidiennement, 
		mais les élèves sont aussi invités à faire partie de la Congrégation 
		mariale, afin de mieux connaître et servir cette bonne mère. 
		 
		Dans leur 
		milieu étudiant, les élèves devront s’efforcer de pratiquer l’apostolat 
		par l’exemple et par leur participation aux divers mouvements d’action 
		catholique. C’est la façon la meilleure de se préparer à jouer un rôle 
		important dans l’avenir. 
		 
		Chacun fera 
		sa retraite annuelle avec esprit de foi et générosité afin de se mériter 
		les grâces d’une bonne année scolaire. 
		 
		À la 
		chapelle, tous doivent avoir une tenue irréprochable, observant le 
		silence absolu, le recueillement et être prompt à obéir aux signaux 
		donnés.  
		 
		Ils 
		réciteront lentement, à haute voix, les prières de la communauté et se 
		rendront servir la messe à leur tour. | |
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		#
		3825               
		11 septembre 2017 
		
		58 ans plus tard 
		 
		Voici les 
		noms de ces 12 confrères disparus : 
		 
		René Beaulieu 
		Lévis Belzile 
		Jean-Paul Cyr 
		Léonard Desjardins 
		Léopold Fournier 
		Gilles Gamache 
		Clément Lavoie 
		Paul-Émile Lavoie 
		Jean-Marc Morin 
		Marcel Rioux 
		Jean-Marc Sinclair 
		Rémi Thibault 
		 
		Requiescant 
		in pace ! | |
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		#
		3730               
		8 juin 2017 
		
		Admission et exclusion 
		Dans les 
		années 1950 et au début des années 1960, au Séminaire de Rimouski, bon 
		an mal an, il y avait autour de 500 élèves. Ceux-ci étaient soumis à des 
		règles précises. Voici les règles concernant l’admission et 
		l’exclusion : 
		 
		Admission 
		On admet en 
		Éléments-Latins un élève qui a obtenu son certificat de septième année 
		et qui a subi avec succès l’examen d’admission du Séminaire. On exige de 
		plus que l’élève ait des dispositions intellectuelles suffisantes pour 
		faire un cours classique, un certain intérêt pour ce genre d’études et 
		un bon naturel. 
		 
		Il doit 
		remplir sa carte d’inscription et la retourner au Directeur avant le 15 
		juillet avec le montant demandé. Après cette date, on ne peut garantir 
		la place. 
		 
		Il doit 
		apporter une lettre de recommandation de son curé, un certificat de 
		vaccination contre la varicelle et un certificat médical dûment signé 
		par un médecin. Une formule est fournie à ce sujet. 
		 
		Aucune 
		demande d’un élève d’un autre collège ne sera prise en considération si 
		elle n’est pas accompagnée d’une lettre explicative des Autorités de ce 
		dit Collège et des deux bulletins universitaires de l’année précédente 
		ou en cours. 
		 
		Exclusion 
		Les délits 
		suivants sont considérés par le Conseil comme des cas d’exclusion : 
		1. 
		L’éloignement habituel des exercices religieux. 
		 
		2. La 
		négligence constante dans l’observance du règlement et le mauvais 
		esprit. 
		 
		3. Les 
		mauvaises mœurs. 
		 
		4. 
		L’insubordination grave. 
		 
		5. Le fait 
		d’introduire au Séminaire, d’avoir en sa possession ou de faire circuler 
		des livres, journaux, revues, magazines considérés comme gravement 
		proscrits par la morale ou la foi. 
		 
		6. Les 
		sorties en ville sans autorisation et l’usage de boissons alcooliques. 
		 
		7. Le fait 
		d’avoir en sa possession et sans autorisation les clefs du Séminaire. 
		 
		8. Tout autre 
		délit suffisamment grave au jugement du Conseil pour mériter cette 
		sanction. | |
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		#
		3660               
		10 mai 2017 
		
		Congés et vacances 
		Dans les 
		années 1950 et au début des années 1960, au Séminaire de Rimouski, bon 
		an mal an, il y avait autour de 500 élèves. Ceux-ci étaient soumis à des 
		règles précises. Voici les règles concernant les congés et les 
		vacances : 
		 
		Les congés 
		Les congés 
		sont fixés au mercredi de 12 heures à 5 heures p. m. et au samedi et 
		dimanche de 12 heures à 4 heures p. m. 
		 
		Ces congés ne 
		sont pas donnés pour fournir l’occasion de sortir en ville. Au 
		contraire, ils doivent servir à organiser les jeux sur le terrain et 
		dans le gymnase. 
		 
		On se fera un 
		point d’honneur d’être présent à l’heure et à l’endroit déterminé durant 
		le congé afin que les jeux puissent fonctionner à plein rendement. 
		 
		Durant le 
		congé, un élève doit ordinairement être capable de faire une heure de 
		lecture environ à la salle de lecture, à la salle d’études ou à la 
		bibliothèque. 
		 
		On profitera 
		de ce temps pour se rendre au studio de dessin et de peinture, si on y 
		est intéressé. On pourra de même pratiquer les instruments de musique 
		aux heures indiquées, sans oublier la visite au St-Sacrement fortement 
		recommandée. 
		 
		On veillera 
		cependant à ne pas se trouver à des endroits indus et isolés. Ainsi on 
		ne peut pas se rendre en classe sans une permission du Directeur. 
		 
		Pour 
		organiser des excursions scoutes ou de ski, il faut faire une entente au 
		préalable avec M. le Directeur.  
		 
		On viendra 
		faire signer la liste des participants après le dîner. Seuls ceux qui 
		ont 7 et plus en travail et en conduite pourront y participer. 
		 
		On se fera un 
		point d’honneur de se rendre seulement aux endroits indiqués et dans les 
		heures déterminées. 
		 
		Tout concours 
		sportif organisé en dehors des limites du Séminaire et des Écoles doit 
		être expressément autorisé par M. le Directeur. 
		 
		Les vacances 
		Durant 
		l’année scolaire, l’élève jouit de trois périodes de vacances : à la 
		Toussaint, à Noël et à Pâques. La date et la longueur de ces vacances 
		sont déterminées par le Conseil (du Séminaire). 
		 
		Les élèves 
		sont autorisés à se rendre dans leur famille pour assister aux 
		funérailles de leurs proches parents (père, mère, frère, sœur, 
		grand-père, grand-mère) et au service anniversaire de leur père ou mère, 
		frère ou sœur. 
		 
		Ils pourront 
		aussi se rendre aux noces d’argent de leurs parents ou pour toute autre 
		raison jugée assez sérieuse par M. le Directeur. 
		 
		Il ne leur 
		est cependant pas permis d’assister au mariage de leurs frères et sœurs. 
		 
		Quand un 
		élève revient d’une de ces sorties, il doit venir avertir M. le 
		Directeur de son retour. | |
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		#
		3610                
		18 avril 2017 
		 
		
		Esprit du règlement 
		Dans les 
		années 1950 et au début des années 1960, au Séminaire de Rimouski, la 
		majorité des élèves étaient des pensionnaires. Ceux-ci étaient soumis à 
		des règles de conduite strictes qui étaient généralement appliquées avec 
		souplesse. Les autorités du Séminaire étaient conscientes que ces règles 
		avaient été conçues pour des élèves de 12 à 22 ans. Aussi, elles avaient 
		eu la précaution d’établir des principes de base pour que la vie se 
		déroule normalement et le plus sereinement possible. Voici un texte 
		rédigé par les autorités du Séminaire qui établit dans quel esprit 
		devait être élaboré et appliqué un règlement et comment il devait être 
		reçu par les élèves : 
		 
		« Tout 
		d’abord, le règlement ne doit pas être conçu et élaboré de façon à créer 
		une discipline militaire, unique et rigide pour tous. On sacrifierait 
		les personnalités à un ordre trop uniforme. 
		 
		Il doit, au 
		contraire, créer un climat de sécurité en indiquant clairement les 
		obligations et les sanctions. Il doit créer un climat de liberté, 
		laissant aux élèves le plus d’initiatives personnelles possible dans des 
		cadres bien limités cependant. 
		 
		Le règlement 
		doit guider le choix, mais celui-ci reste personnel : c’est le véritable 
		apprentissage de la liberté. On devra tenir compte de cet aspect dans 
		l’application du règlement par le directeur et les maîtres de salle. 
		 
		Par contre, 
		le règlement doit être bien accepté par les élèves. C’est la condition 
		même de sa valeur formatrice. Il faut que l’élève comprenne que c’est un 
		bien pour lui d’obéir et d’être zélé dans l’observance du règlement. 
		L’autorité, en fait, n’est pas là pour briser ses élans, mais au 
		contraire pour les orienter dans la bonne direction. 
		 
		Si, au 
		contraire, le règlement est mal accepté, il favorisera le développement 
		d’un esprit critique (voir la note ci-après) si facile et fréquent à cet 
		âge et si nuisible pour l’avenir. 
		 
		Comment faire 
		comprendre à chaque élève que le règlement est bon pour lui, qu’il est 
		meilleur que son intérêt particulier ? 
		 
		Comment 
		établir un règlement et l’appliquer de façon à ce qu’il soit formateur 
		pour les divers groupes d’élèves selon les âges respectifs ? Ce sont 
		deux grands problèmes qui ne seront jamais résolus complètement et il y 
		aura toujours du progrès à faire. Les principes de la solution se 
		trouvent énoncés dans un discours de Sa Sainteté Pie XII. Ils se 
		résument dans ces trois mots : discernement, modération et douceur ».  
		(Fin du texte cité) 
		 
		Note. 
		L’esprit critique est généralement « la disposition d'une personne à 
		examiner attentivement une donnée avant d'établir la validité de 
		celle-ci. » (Wikipédia) À cette époque, quand on parlait d’esprit 
		critique, on faisait allusion au fait qu’un élève était négatif. Il est 
		probable que le grand philosophe Pascal Parent n’aurait pas utilisé ici 
		cette expression. | |
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		#
		3550                
		25 mars 2017 
		 
		
		Quelques souvenirs 
		Je me souviens qu’un soir à la chapelle en septembre 1953 lors de la prière 
		du soir au Séminaire de Rimouski, alors que j’avais 12 ans, je 
		réfléchissais à mon avenir. Je me disais : « Je vais être pensionnaire 
		pendant 8 ans. Quand j’aurai terminé mon cours classique, j’aurai 20 
		ans, presque la moitié de ma vie. J’espère ne pas être malade d’ici ce 
		temps ». J’étais angoissé. 
		 
		Je me souviens quand le 
		cardinal Paul-Émile Léger est venu au Séminaire en 1953. Il est reçu en grandes pompes. Ses habits 
		cardinalices sont impressionnants. Il donne deux causeries et un congé 
		de classe. On le considère comme le Prince de l’Église. C’est le roi des 
		rois. Il règne sur le diocèse de Montréal. 
		 
		Je me souviens quand Jean Drapeau est venu au 
		Séminaire en 1956. Il avait été élu maire de Montréal l’année précédente en faisant campagne sur la 
		base d'une épuration des mœurs dans la métropole. Lui aussi est reçu en 
		grandes pompes par les autorités du Séminaire. Il donne une conférence à 
		la salle d’études sur le rôle de la jeunesse canadienne. Il compare la 
		vie en société à une roue dont tous les moyeux sont nécessaires à 
		l’équilibre. Je me suis toujours demandé pourquoi on l’avait invité. 
		 
		Je me souviens qu’à 
		chaque automne on fête le Supérieur du Séminaire comme si c’est un Dieu. 
		Il y a un spectacle organisé par les élèves où se côtoient chants, 
		musique et présentations d’hommages. Lui aussi donne un congé, mais ce 
		congé permet d’aller dans nos familles lorsque c’est possible, soit de 
		faire l’aller-retour en une seule journée. À défaut, on peut aller faire 
		un tour en ville. 
		 
		Je me souviens que l’abbé 
		Raoul Thibaut, plus tard nommé chanoine, vient nous rencontrer à la 
		salle d’études à 6 heures 15 du matin pour nous dire qu’on sera plus 
		tard l’élite de la société à la condition de placer nos études et notre 
		carrière future sous la protection de la Vierge Marie. 
		 
		Je me souviens de ces 
		retraites de vocation qui durent parfois une semaine dans le silence le 
		plus total où le prédicateur nous dit que la meilleure façon de nous 
		sauver (lire : aller au ciel), c’est de consacrer sa vie à Dieu en 
		embrassant l’état sacerdotal. Plusieurs réflexions du prédicateur 
		provoquent de l’angoisse chez la plupart des élèves, surtout chez ceux 
		qui veulent servir la société dans l’état civil. 
		 
		Je me souviens de bien 
		d’autres choses. Nous vivions alors dans une société obnubilée par la 
		religion et plusieurs pasteurs de l’époque ont abusé de la situation. 
		Ils ont aidé à nous construire, mais il a fallu se déconstruire par la 
		suite. | |
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		#
		3500                
		5 mars 2017 
		 
		Les 
		employés du Séminaire 
		Quand le 
		Séminaire de Rimouski existait, les tâches d’enseignement et de 
		surveillance étaient attribuées principalement à des prêtres. Bon an mal 
		an, ils étaient une cinquantaine à se dévouer auprès des élèves pour un 
		piètre salaire.  
		 
		Dans 
		l’enseignement, ils étaient assistés par des professeurs laïcs masculins 
		dont la rétribution était légèrement inférieure à celle des enseignants 
		masculins des écoles publiques. Pour le même travail, un enseignant 
		marié gagnait plus que le célibataire. C’est en 1965 que cette 
		disposition fut abolie. Gérard Bernier qui en était à sa dernière année 
		d’enseignement cette année-là m’avait dit : « Vous les jeunes, vous êtes 
		chanceux. Vous avez le même salaire que les hommes mariés ». 
		Personnellement, j’en étais à ma première année d’enseignement au 
		Séminaire. 
		 
		Pendant 
		longtemps, le Séminaire a été une véritable PME. Du personnel était 
		affecté à l’entretien, à la surveillance de nuit et à la réception. 
		L’institution possédait une cafétéria, une menuiserie, une meunerie et 
		une buanderie dans son édifice.  
		 
		Sauf la 
		cafétéria et la buanderie qui étaient gérées par les Petites Sœurs de la 
		Saint-Famille depuis 1906, les employés étaient des laïcs. En 1956-1957, 
		on comptait 112 employés dont 26 religieuses, 58 servantes et 11 
		serviteurs qui pensionnaient au Séminaire. Si on inclut le personnel 
		enseignant qui comptait cette année-là 51 prêtres et 7 laïcs, le total 
		était de 170 employés, tout cela pour 593 élèves dont 445 pensionnaires. 
		C’était donc un gros village avec presque tous les services de base. 
		 
		Le Séminaire 
		possédait aussi une maison sur la rue Sainte-Marie en face du Centre des 
		loisirs. Un membre du personnel y résidait avec sa famille. Lors de la 
		vente du Séminaire au Cegep en 1968, les autorités du Séminaire avaient 
		l’intention de conserver cette maison, mais le négociateur en chef 
		Claude St-Hilaire ignorait ce détail si bien que la maison fit partie de 
		la transaction. La meunerie avait été vendue quelques mois plus tôt. 
		
		  
		Parmi les 
		employés d’entretien, dans les années 1950, citons sœur Pauline qui a 
		dirigé la cafétéria pendant plus de 20 ans, un M. Picard, appelé le Père 
		Picard, qui avait débuté la même année que sœur Pauline et qui racontait 
		des histoires aux élèves, un M. Chassé à la menuiserie et J. A. Ouellet 
		à la meunerie. 
		 
		Il ne faut pas oublier un 
		portier du nom de Pierre Cellier. C’était un homme pas très grand qui 
		accueillait les visiteurs, annonçait leur présence par intercom à la 
		salle de récréation et transférait les appels téléphoniques des parents 
		aux élèves. Quand le Séminaire ferma ses portes, on lui permit d’occuper 
		un modeste logement à l’entrée de la résidence des prêtres dans 
		l’ancienne école d’Agriculture. Il en était officiellement le portier. 
		 
		Ajoutons 
		qu’un concierge de nuit avait la tâche de surveiller l’immense bâtisse 
		du Séminaire et de ses écoles adjacentes pour éviter le feu et les vols. 
		Des boîtes étaient installées au mur à des endroits stratégiques. 
		L’homme devait suivre un itinéraire précis à des heures données. Il 
		avait en main un trousseau de clés. Il insérait une clé dans chaque 
		boîte et ainsi la preuve et l’heure de sa présence étaient enregistrées. 
		Le Procureur du Séminaire pouvait donc vérifier son passage dans tout 
		l’édifice et dormir tranquille. | |
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		#
		3435                
		7 février 2017 
		 
		
		Les films 
		Dans les années 1950, quand j’étais pensionnaire au Séminaire de Rimouski, 
		des films étaient présentés à la Salle académique lors des congés où le 
		temps était maussade. C’était une joie d’entendre la voix des maîtres de 
		salle qui annonçaient une telle activité. 
		 
		Personnellement, au début j’y assistais. Toutefois, j’avais un problème de 
		taille. Comme j’ai beaucoup de difficultés à reconnaître les visages, je 
		perdais des séquences à me demander si le comédien était le même qui 
		était apparu auparavant. Mes interrogations étaient si nombreuses en 
		cours de représentations que je finissais par sombrer dans le sommeil. 
		De tous les films que j’ai vus à l’époque, j’ai souvenance de n’en avoir 
		vu aucun en entier. Je sortais de la Salle académique le corps reposé, 
		mais j’étais frustré. Si bien que j’ai abandonné de me consacrer à cette 
		activité masochiste. 
		 
		Rendu à la grande salle, il était permis d’aller voir des films au Cinéma
		
		Auditorium de la rue Michaud le dimanche après-midi à la condition d’avoir 16 
		ans pour certains films. Il y avait présentation de deux films en 
		rafale. Le tout commençait à 13 heures. Chaque dimanche, un problème se 
		dessinait à l’horizon. Nous devions revenir au Séminaire à 16 heures 10. 
		Évidemment, le deuxième film roulait encore. Nous n’avions pas le choix 
		de respecter l’heure du retour, sinon ce privilège nous aurait été 
		personnellement retiré.  
		 
		Quand mon maigre budget le permettait, je consacrais 25 sous pour aller à ce 
		cinéma. Avec beaucoup d’efforts, je réussissais à mieux suivre le film 
		surtout quand je connaissais certains acteurs. Évidemment, j’avais exclu 
		tout film d’espionnage, car il arrive qu’on joue sur la ressemblance des 
		figurants. 
		 
		La grande majorité des spectateurs en ces dimanches après-midi étaient des jeunes du Séminaire et de d’autres institutions comme de 
		l’école de Commerce et de l’école Technique. À partir de 16 heures, les 
		élèves du Séminaire, portant le blazer marine, sortaient un à un gênés, 
		frustrés, la tête entre les deux jambes. On ne savait jamais comment 
		s’est terminé le deuxième film. 
		 
		Parmi les films que j’ai retenus de cette époque, on retrouve : 
		• 
		Certains l’aiment chaud (Some 
		Like It Hot), un des films le plus drôle du 20e siècle 
		avec Marylin Monroe et Tony Curtis, 1959, dont la durée est de 120 
		minutes. 
		• 
		Le pont de la rivière Kwaï, 1957, d’une durée de 161 minutes. 
		• 
		Une vie, 1958, 
		d’après le roman du même titre de Guy de Maupassant. Ce film d’une durée 
		de 86 minutes que j’ai vu au Cinéma Cartier m’avait profondément 
		troublé. D’ailleurs, une nouvelle version a vu le jour en 2016. | |
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| # 3365 10 janvier 2017 
		
		Communautés religieuses 
		Au début de 
		la colonie, les institutions religieuses achetaient des terres pour 
		assurer notamment la subsistance de leurs membres. Là où elles 
		s’implantaient, les lieux se développaient rapidement et finissaient par 
		attirer suffisamment d’habitants pour former une ville. 
		 
		En 1937, la ville de Rimouski 
		occupait un espace restreint, soit 3,4 kilomètres carrés, alors 
		qu’aujourd’hui son territoire est de 529,5 kilomètres carrés. 
		 
		Les communautés et institutions 
		religieuses à savoir l'Évêché, le Séminaire, les Frères du Sacré-Cœur, 
		les Sœurs du Saint-Rosaire, les Sœurs de Jésus-Marie, les Sœurs de la 
		Charité et les Ursulines occupaient dans la ville 0,38 kilomètre carré, 
		soit 11 % de la superficie totale. Ces institutions employaient 267 
		personnes. En plus, la ville comptait 546 propriétaires : trois 
		propriétaires de fermes et 543 propriétaires de maisons. 
		 
		Les quatre rangs de Rimouski 
		formaient la municipalité rurale de Saint-Germain-de-Rimouski qui 
		occupait 58,9 kilomètres carrés. Cette dernière était entourée par les 
		municipalités rurales de Sainte-Anne-de-La-Pointe-au-Père, 
		Saint-Anaclet-de-Lessard, Sainte-Blandine, Notre-Dame-du-Sacré-Cœur et 
		la ville de Rimouski. 
		 
		Quatre institutions religieuses y 
		possédaient des terres qui étaient les prolongements de celles qu’elles 
		possédaient dans la ville de Rimouski. Ces institutions détenaient 2,66 
		kilomètres carrés : 1,04 kilomètre carré pour le Séminaire de Rimouski, 
		0,04  kilomètre carré pour 
		les Frères du Sacré-Cœur, 1,16 kilomètre carré pour les Sœurs du 
		Saint-Rosaire et 0,42 kilomètre carré pour les Ursulines. 
		 
		De plus, le Séminaire de Rimouski 
		détenait une petite terre de 0,2 kilomètre carré au Bic. Cela correspond 
		à un lot de 2 arpents de front par 30 arpents de profondeur. Peut-on 
		penser qu’un père de famille a cédé son lot pour payer les frais de 
		pension et de scolarité d’un de ses fils au Séminaire ? 
		 
		La paroisse religieuse de 
		Saint-Germain-de-Rimouski comprenait alors le territoire de la ville et 
		une bonne partie de la municipalité rurale de Saint-Germain-de-Rimouski. 
		 
		Je me souviens que, dans les 
		années 1960, sous la deuxième rue, il y avait un tunnel pour laisser 
		passer les vaches du Séminaire dont le gestionnaire était l’École 
		d’agriculture. 
		 
		(La plupart des renseignements de 
		ce texte sont puisés dans Rapport 
		d’un inventaire des ressources naturelles et industrielles du comté 
		municipal de Rimouski, publié en 1938 par l'Office de recherches 
		économiques du Québec. »  | |
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		# 3305                
		17 décembre 2016 
		
		Mon professeur le moins estimé 
		De nouveau, c’est la rentrée au Séminaire de Rimouski en septembre 
		1955. Je suis en Méthode C. Pour la première année dans l’histoire de ce 
		collège classique, il y a trois groupes dans ce degré. Les titulaires 
		des classes A et B sont des laïcs qui ont bonne renommée. 
		 
		Le professeur titulaire de mon groupe est l’abbé Firmin Bonnet (ce 
		n’est pas son vrai nom). C’est un amateur de littérature et de musique. 
		Il est plutôt de nature insouciante et n’a pas l’air d’aimer son métier, 
		sauf quand il nous parle de ses passions. 
		 
		L’abbé Bonnet arrive souvent en retard en classe. Le temps, pour 
		lui, semble ne pas compter. Il fait son possible pour nous enseigner les 
		rudiments des matières dont il est responsable : français, latin, 
		histoire et géographie. Toutefois, on ne sent aucun enthousiasme dans 
		son enseignement. Il semble plutôt exercer sa tâche en amateur et sans 
		zèle véritable. Parfois, il a l’air endormi et ailleurs. 
		 
		Il corrige rarement les travaux dont il nous gratifie. Quand il le 
		fait, les travaux reviennent deux ou trois semaines plus tard avec 
		presque pas d’annotation. 
		 
		Un jour, l’abbé Bonnet arrive en classe … en retard. Pour une fois, 
		il nous donne la raison de ce retard. « Je viens de rencontrer le préfet 
		des études, dit-il, et il me demande les notes du trimestre pour 
		après-demain. Je n’ai aucune note en latin depuis le début de la 
		session. Demain, vous aurez un examen. » 
		 
		Le lendemain arrive. Comme les autres élèves, je m’attends à une 
		version latine, à un thème latin ou encore à des questions de grammaire 
		latine. Pas du tout. Il nous propose 20 proverbes … en français. Il 
		s’agit pour nous d’associer deux à deux des proverbes qui ont à peu près 
		le même sens.  
		 
		Après l’examen, il demande à trois ou quatre élèves de la classe 
		d’aller à sa chambre le soir même pour corriger les travaux. Le 
		lendemain, pour une fois rapidement, les résultats nous arrivent. Nous 
		avons notre note de latin pour le trimestre. 
		 
		Un fait significatif. Quatre ans plus tard, l’abbé Bonnet est nommé 
		desservant dans une paroisse de la Gaspésie. Dès son arrivée, il annonce 
		aux fidèles qu’une messe aura lieu à 16 heures chaque jour de la 
		semaine. Toutefois, comme il sait qu’il est souvent en retard, il 
		indique qu’il sonnera la cloche de l’église 15 minutes avant le début de 
		la messe. De plus, si la cloche ne résonne pas, il n’y a pas de messe. 
		 
		L’année où l’abbé Bonnet m’a enseigné, mes résultats furent 
		catastrophiques. Il est clair que j’ai porté le bonnet d’âne. 
		 
		Je tiens à ajouter que cette appréciation relève de mon vécu. Les 
		autres élèves n’avaient pas nécessairement la même opinion à son égard. | |
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		# 3250                
		25 novembre 2016 
		Les 
		programmes d’études 
		Aujourd’hui, 
		le ministère de l’Éducation conçoit un programme d’études pour chaque 
		matière et pour chaque degré à l’intention des écoles du Québec. Il 
		n’est pas rare de voir un programme dans un document dépassant les 100 
		pages. Les éditeurs de manuels scolaires produisent à partir de ce 
		programme. Les élèves sont évalués par des examens du Ministère dans les 
		matières qu’il choisit. 
		 
		Autrefois, le 
		Séminaire de Rimouski était affilié à l’université Laval. La 
		responsabilité des programmes relevait de la faculté des Arts de cette 
		université. Le diplôme était décerné par l’université. Il s’appelait 
		baccalauréat ès arts.  
		 
		Cette faculté 
		faisait passer des examens de fin d’année dans certaines matières de 
		quatre degrés : Versification, Rhétorique, Philosophie I et Philosophie 
		II. Ces examens ne tenaient qu’à une feuille. Par exemple, en 
		Philosophie II, l’examen de mathématiques d’une année ne comportait que 
		six problèmes. 
		 
		Les 
		programmes étaient généralement succincts. 
		La photocopieuse n’existait pas encore et les moyens d’impression 
		étaient plutôt artisanaux.  
		 
		En 1953-1954, 
		alors que j’étais élève au Séminaire de Rimouski, les programmes pour 
		une matière ne dépassaient pas 10 lignes par degré. À titre d’exemple, 
		je présente dans leur intégralité les programmes de mathématiques pour 
		les huit années du cours classique cette année-là. Les mots en italique 
		réfèrent à un titre de manuel scolaire. 
		 
		• Éléments 
		latins : Les mathématiques de la 
		vie courante (FEC). 
		• Syntaxe 
		latine : Arithmétique (FEC). 
		Algèbre et géométrie. 
		• Méthode : 
		Algèbre et géométrie. 
		• 
		Versification : Programme de l’immatriculation :
		Arithmétique, cours supérieur (FEC). Algèbre, géométrie.
		Trigonométrie (FIC). 
		• 
		Belles-Lettres : Programme de l’université Laval : algèbre, géométrie 
		plane et géométrie analytique. 
		Trigonométrie (FIC). 
		• 
		Rhétorique : Programme de l’université Laval : algèbre, géométrie plane, 
		géométrie analytique, trigonométrie. 
		• Philosophie 
		I : même programme qu’en deuxième année : algèbre, géométrie.
		Trigonométrie (FIC). 
		• Philosophie 
		II : Programme du baccalauréat : Cours d’algèbre élémentaire (Réunion de professeurs).
		Cours de géométrie (Classes de 
		2e et de 1e, Réunion de professeurs).
		Trigonométrie (Hall & Knight). Calcul différentiel. 
		 
		Certains 
		manuels avaient été écrits par des communautés de Frères (FEC : Frères 
		des Écoles chrétiennes et FIC : Frères de l’Instruction chrétienne). 
		Ceux provenant d’une réunion de professeurs avaient été édités en 
		France. Hall & Knight étaient deux auteurs américains dont le livre 
		avait été traduit en français. 
		 
		Il est 
		probable que les jeunes enseignants de mathématiques d’aujourd’hui 
		seront surpris de constater la brièveté des programmes et des examens, 
		surtout quand on sait que, de nos jours, un examen de mathématiques peut 
		s’étendre sur une dizaine de pages. | |
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		# 3195                
		3 novembre 2016 
		
		Distribution des prix 
		
		À la fin de chaque année, au Séminaire de Rimouski, comme dans tous les 
		collèges classiques, il y avait la distribution solennelle des prix. 
		L’événement se tenait pour encourager la réussite scolaire, tout en 
		soulignant la fin des classes. Les parents étaient invités à assister à 
		cette cérémonie. 
		 
		
		Généralement, deux prix d’excellence et deux accessits d’excellence 
		étaient attribués dans chaque groupe-classe. Les prix d’excellence 
		allaient aux deux élèves qui avaient obtenu la meilleure moyenne de 
		toutes les matières et ce, pendant toute l’année. Les deux suivants 
		obtenaient des accessits d’excellence. Il y avait aussi de telles 
		distinctions pour chaque matière. De plus, tout élève qui avait obtenu 
		une moyenne de plus de 66 ⅔ % et qui n’avait pas de prix ou d’accessits 
		recevait une mention honorable. 
		 
		
		À titre d’exemple, voici les honneurs reçus par les quatre premiers de 
		classe d’Éléments latins C en 1953-1954 : 
		 
		
		• Charles-Henri Desrosiers : Premiers prix d’excellence, de composition 
		française, de grammaire française, de grammaire latine, d’anglais, de 
		sciences, de devoirs et leçons. Deuxièmes prix d’explication française 
		et de version latine. Premiers accessits de thème latin et de 
		catéchisme. Deuxième accessit d’histoire. 
		 
		
		• Jérôme Gendron : Deuxième prix d’excellence. Premiers prix d’analyse, 
		d’histoire et de thème latin. Deuxièmes prix de grammaire française, de 
		devoirs et leçons. Premier accessit d’anglais. Deuxièmes accessits de 
		composition française et de version latine. 
		 
		
		• Paul Bérubé : Premier accessit d’excellence. Deuxièmes prix 
		d’histoire, de chant et de diction. Premier accessit de devoirs et 
		leçons. Deuxièmes accessits de dictée, de grammaire française, de 
		grammaire latine et de catéchisme. 
		 
		
		• Raymond Levasseur : Deuxième accessit d’excellence. Premier prix de 
		version latine. Deuxièmes prix de dictée et d’analyse. Premiers 
		accessits de grammaire française, de grammaire latine et d’histoire. 
		Deuxièmes accessits de thème latin, d’anglais, de devoirs et leçons. 
		 
		
		Il n’était pas rare que les trois ou quatre premiers d’une classe 
		raflent une grande partie des prix. En 1953-1954, pour cette classe, les 
		deux prix de catéchisme sont allés à Joseph Saint-Pierre et à Lévis 
		Belzile. Les deux prix de mathématiques sont allés à Louis-Germain 
		Lévesque et à Raymond Côté.  
		 
		
		D’autres premiers prix ont été obtenus : diction (Raymond Côté), dictée 
		(René Dionne), chant (Georges-Noël Fortin) ; de même, d’autres deuxièmes 
		prix : composition française (Raymond Côté), grammaire latine (Romain 
		Rousseau), thème latin (René Boisvert), anglais (Jacques Bujold), 
		sciences (Georges-Noël Fortin), sans compter 12 accessits. 
		 
		
		Lors de la cérémonie de distribution des prix qui se déroulait dans 
		l’auditorium du Séminaire (aujourd’hui salle Georges-Beaulieu du Cégep), 
		chaque élève concerné était invité à monter sur la scène où on énonçait 
		ses distinctions. Les plus méritants recevaient de trois à dix livres. 
		En 1953-1954, il y avait 15 groupes-classes au Séminaire. Imaginez la 
		patience qu’il fallait avoir pour entendre ce palmarès.
 
		 
		
		Toutefois, notre attention était très grande quand arrivait notre classe 
		car nous ne savions pas qui étaient les heureux nommés. « Peut-être, 
		aurais-je un prix ? » se disait-on. | |
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		#
		3180                
		28 octobre 2016 
		
		Robert Michaud (1916-2011) 
		Demain le 29 
		octobre, c’est le centième anniversaire de naissance de l’abbé Robert 
		Michaud dont la paroisse natale est L’Isle-Verte. 
		 
		L’abbé Robert 
		Michaud a été directeur des élèves au Séminaire de Rimouski de septembre 
		1954 à juin 1957. Dès son entrée en fonction, il a mis l’accent sur les 
		activités socio-culturelles et sportives. Reconnu pour sa jovialité, il 
		n’hésitait pas à faire confiance. Il fit des ententes de services avec 
		la ville de Rimouski pour que les élèves aient accès au Colisée de même qu’au gymnase et autres locaux du 
		Centre des Loisirs de Rimouski, édifice situé derrière le Séminaire. 
		 
		En novembre 
		1954, il décida d’ouvrir un dossier pour chacun des élèves. Auparavant, 
		tout était inscrit dans des grands livres : les notes de conduite et 
		d’assiduité au travail de même que les résultats scolaires. Il me 
		contacta pour que j’inscrive sur chaque chemise le nom des élèves, soit 
		un peu plus de 500. Il prétexta que j’avais une belle écriture. 
		Peut-être que c’était vrai à l’époque, mais aujourd’hui cela a beaucoup 
		changé. Pendant quelques jours de congé, je me suis attelé à cette 
		tâche. Quand le Séminaire a fermé ses portes en 1968, le classeur 
		contenait encore les mêmes dossiers. 
		 
		J’ai eu 
		l’occasion d’entrer en relation avec l’abbé Michaud à quelques 
		occasions. Il a été directeur du Cercle missionnaire alors que je 
		faisais partie de ce groupe dont j’ai été le président en 1960-1961. Il 
		m’a enseigné l’Écriture sainte au Grand Séminaire. En 1968-1969, alors 
		qu’il était aumônier au Séminaire, alors école de la Commission scolaire 
		régionale du Bas-Saint-Laurent, il avait conçu un projet pour que les 
		élèves se rencontrent le soir. Le Cegep de Rimouski avait accepté de lui 
		prêter un local sur la rue Sainte-Marie. Ce lieu de rencontres fut 
		appelé La meunerie. 
		Malheureusement, le site ferma ses portes quand il y eut un vol dans la 
		petite caisse. Ce fut très douloureux pour lui étant donné la confiance 
		qu’il témoignait envers les élèves. 
		 
		Dans le site 
		du diocèse de Rimouski, on peut lire : « Robert Michaud a été nommé 
		professeur émérite et écrivain résident à l’Université du Québec à 
		Rimouski (UQAR) en 1982 ; il a reçu le prix Arthur-Buies du Salon du 
		livre de Rimouski en 1985 et le prix Esdras-Minville des Loisirs 
		scientifiques de l’Est du Québec et de Radio-Québec en 1986 ; il a été 
		fait membre de l’Ordre du Canada en 2000. […] L’abbé Michaud a aussi 
		publié neuf volumes sur l’Ancien Testament, dont cinq traduits en 
		italien, espagnol ou portugais, et sept livres sur l’histoire 
		régionale. » 
		 
		En ce centième anniversaire, il me 
		semble opportun d’avoir une pensée pour cet homme qui est reconnu 
		mondialement à titre de spécialiste de la Bible, lui qui a écrit plus de 
		2600 pages sur le sujet. Il a aussi écrit plus de 1300 pages sur 
		l’histoire de L’Isle-Verte. Un bel héritage. | |
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		#
		3140                
		12 octobre 2016 
		La 
		meunerie 
		En 1938, l'Office de recherches 
		économiques du Québec a publié le rapport d’un inventaire des ressources 
		naturelles et industrielles du comté municipal de Rimouski. On y 
		retrouve notamment des renseignements sur la meunerie du Séminaire. 
		Voici ce que l’auteur du rapport écrit : 
		 
		« On relève dans la ville une 
		seule meunerie appartenant au Séminaire de Rimouski et administrée pour 
		ce dernier par Monsieur J. A. Ouellet. Cette petite industrie est 
		établie sur les dépendances du Séminaire depuis environ 25 ans. Elle 
		fonctionne actuellement 12 mois par année à rendement très irrégulier. 
		En 1937, on y a produit 20 000 livres de farine et 700 000 livres de 
		moulée.  
		 
		Cette meunerie est exploitée pour 
		les besoins des cultivateurs de la région. Le Séminaire garde 10 % des 
		grains à titre de rétribution. Ce qui reste ainsi à l'administration est 
		employé en très grande partie soit à la boulangerie du Séminaire pour la 
		farine, soit à la ferme de l'École d'agriculture pour les moulées ; une 
		très faible proportion est vendue aux consommateurs locaux. » (Fin du 
		texte cité) 
		 
		Le Séminaire n’avait pas le choix de minimiser les 
		dépenses liées à l’alimentation de ses centaines de bouches bon an mal 
		an, plus de 1000 dans les années 1950. Le pain que des générations 
		d’élèves à partir de 1912 ont consommé provenait de grains de blé 
		transformés dans la meunerie, local situé derrière le Séminaire à l’est 
		de la buanderie. La farine était pétrie dans la boulangerie du 
		Séminaire.  
		 
		Dans le même 
		ordre d’idées, une bonne partie de la nourriture provenait de l’École 
		d’agriculture, notamment les œufs, les légumes, le lait et la viande. 
		Cette école a vu le jour en 1926 et a fermé ses portes en 1969. 
		 
		La meunerie a 
		été vendue en 1968, peu avant la vente du Séminaire au Cegep de 
		Rimouski. | |
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		#
		3100                
		26 septembre 2016 
		Les 
		Amis du Séminaire 
		Quand le 
		Séminaire de Rimouski existait, les frais de pension et de scolarité 
		demandés aux parents des élèves étaient le plus bas possible.  
		 
		En 1956-1957, les déboursés pour 
		les pensionnaires s’élevaient à 425 $. Cela comprenait 20 $ pour 
		l’inscription, 250 $ pour la pension, 120 $ pour l’instruction, 15 $ 
		pour le lit entretenu et  20 
		$ pour le lavage du linge. 
		 
		La plupart des parents n’avaient pas tout 
		cet argent. Ils se faisaient aider par des bienfaiteurs prêtres et laïcs 
		qui avaient à cœur l’instruction de la jeunesse. Des bourses étaient 
		disponibles de la part de l’Archevêché. La cinquantaine de prêtres qui 
		enseignaient au Séminaire de Rimouski, à cette époque, touchaient de 
		maigres salaires, soit autour de 400 $ par année alors qu’une 
		institutrice de campagne gagnait autour de 1200 $. Bien sûr, les prêtres 
		étaient logés et nourris. 
		 
		Un organisme a été créé pour permettre au 
		Séminaire de survivre : l’Œuvre du Séminaire. Cet organisme était appuyé 
		par l’Association des amis du Séminaire. Chaque année, dans toutes les 
		paroisses du diocèse de Rimouski, des bénévoles faisaient le tour des 
		foyers pour vendre des billets à 1 $ chacun. Pour encourager les gens à 
		ouvrir leur maigre gousset, des prix étaient attribués par tirage au 
		sort. 
		 
		Voici ce que rapporte le journal 
		régional, le Progrès du Golfe, 
		en date du 22 février 1957 : 
		« M. Paul Hubert, inspecteur d’écoles régional, 
		a été choisi président de l’Association des Amis du Séminaire de 
		Rimouski, lors de l’assemblée générale annuelle de cet organisme. Au 
		cours de cette réunion, les Amis du Séminaire ont fait l’adjudication 
		des récompenses aux amis de l’œuvre. 
		 
		Les cinq premières ont été remises 
		depuis à M. Marcel Turcot de Cabano, 500 $, à M. Augustin Michaud de 
		Sainte-Irène de Matapédia, 200 $, et les trois autres de 100 $ chacune à 
		MM. Pierre Charest de Mont-Joli, Fernand Paradis de 
		Saint-Jean-de-la-Lande, Témiscouata, et Mlle Marie Gagnon de Bic. Comme 
		1’an dernier, la paroisse de Notre-Dame du Sacré-Cœur s’est classée 
		première des localités du diocèse en souscrivant à l’Œuvre du Séminaire 
		une moyenne de 3 $ par famille. » (Fin du texte cité) 
		 
		Un simple calcul nous permet de 
		constater qu’au moins 1000 $ étaient attribués en prix. Ce qui laisse 
		voir que plusieurs milliers de billets à 1 $ chacun avaient pris 
		preneur. | |
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		#
		3070                
		14 septembre 2016 
		
		Amitié particulière de Zéphir 
		Zéphirin Verreau entra au 
		Séminaire de Rimouski en septembre 1887. Il avait alors 16 ans. Dans son 
		journal personnel, il décrit ses relations avec un ami. Ce texte 
		apparaît dans le livre Zéphirin 
		Verreau, élève du Séminaire de Rimouski, décédé le 7 décembre 1891. 
		 
		Zéphir avait plusieurs amis, il en 
		avait un en particulier à qui il était étroitement uni. Cette amitié 
		paraît remonter à l'année 1888-1889. Dans son journal, on trouve le 
		texte suivant :  
		 
		Samedi, 9 mars 1889 
		Ce soir, la récréation s'est 
		écoulée avec rapidité, car j'ai eu une conversation animée avec mon ami. 
		Durant la promenade nous parlions d'abord de l'amitié et de ses 
		douceurs. D'où, nous sommes venus à parler de Notre Mère (la Vierge 
		Marie), centre de notre amitié. Il ne m'avait jamais parlé avec autant 
		de sincérité et d'affection. Cette conversation si agréable pour les 
		enfants de Marie se prolongea après la promenade et nos cœurs se 
		réunirent encore davantage. Heureux ceux qui ont choisi Marie pour le 
		centre de leur amitié. 
		  
		25 mars, fête de l'Annonciation.  
		À la récréation du soir, je marche 
		avec mon ami et nous nous communiquons les divers sentiments qui nous 
		ont animés pendant la journée et le chagrin avec lequel nous faisons nos 
		adieux à cette fête.  
		 
		30 mars 1889.  
		Je commence à marcher seul sur le 
		jeu de balle. Je me rappelle tout-à-coup que c'est samedi soir et je 
		regrette de ne pas avoir été marcher avec mon ami ; mais un instant 
		après son compagnon le quitte et il vient marcher avec moi.  
		 
		6 avril 1889.  
		Je marche d'abord avec G., puis 
		vient se joindre à moi mon ami qui ne fait qu'augmenter notre 
		conversation qui, comme tous les samedis, se tient au sujet de notre 
		aimable Mère.  
		 
		11 avril 1889.  
		Je m'entretiens avec mon ami sur 
		les douleurs de notre Mère, car c'est demain la fête de Notre-Dame des 
		Sept-Douleurs. 
		 
		19 avril, Vendredi Saint.  
		Promenade avec mon ami. Nous nous 
		entretenons des douleurs de notre Mère en ce jour au pied de la croix.  
		 
		11 mai 1889.  
		Ce soir à la promenade, j'ai pu 
		converser avec mon ami. Nous constatons avec plaisir que notre affection 
		pour notre Mère augmente toujours. Oh ! que nous sommes heureux ! 
		L'amitié n'est pas pour les cœurs corrompus. Puissent toujours nos cœurs 
		unis et serrés l'un contre l'autre être renfermés dans celui de Marie et 
		comprendre leur bonheur, là, à l'abri de tout danger, loin du tumulte du 
		monde et de la chair. Aimer notre mère de plus en plus, telle est notre 
		devise.  
		 
		1er juin, samedi.  
		Après souper, j'ai pu converser 
		avec mon ami sur le lien inséparable qui existe entre la dévotion à 
		Marie et la dévotion au Sacré-Cœur.  
		 
		15 juin 1889.  
		Ce soir, j'ai passé la récréation 
		avec mon ami, et nous nous sommes entretenus sur la grandeur des vertus 
		de notre Mère et de la puissance qu'elle a sur le cœur de son divin 
		Fils.  
		 
		22 juin 1889.  
		Ce soir, agréable conversation 
		avec mon ami sur ce que nous ferons lorsque nous serons sé-parés pour 
		les vacances. 
		 
		Pendant l'année 1888-1989, Zéphir 
		ne goûta que des douceurs et des consolations dans une amitié toute 
		franche ayant pour mobile l'amour de Marie. Toutefois sa mère si 
		prudente, à la vue de cette amitié si forte et si vive, ou plutôt 
		agissant sous la direction de la sainte Providence, exposa à son 
		vénérable curé les quelques légères appréhensions qu'elle avait sur 
		cette liaison. Celui-ci en parla à Zéphir. Dès lors, Zéphir alla 
		beaucoup moins souvent avec son ami ; au témoignage de celui-ci, il se 
		soumit avec résignation et bon vouloir. Cette amitié n'avait d'autre 
		principe ni d'autre fin que l'amour de Marie, et l'ami de Zéphir déclara 
		qu'il lui devait certainement son salut. (Fin du texte cité) | |
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		#
		3030                
		29 août 2016 
		
		Implications de Zéphirin Verreau 
		Dès son entrée au Séminaire de 
		Rimouski, Zéphirin Verreau s’est impliqué dans différentes associations. 
		On en retrouve des traces dans le livre
		Zéphirin Verreau, élève du 
		Séminaire de Rimouski, décédé le 7 décembre 1891. Voici un extrait : 
		 
		« Zéphir aimait cette vie de 
		collège. Il se plaisait à en décrire les charmes dans son journal et à y 
		insérer cette foule de petits faits et de petits détails qui sont 
		propres à la vie d'écolier.  
		 
		Ses relations avec ses confrères 
		furent toujours des plus cordiales ; sa grande bonté, son humeur 
		joviale, son caractère franc et ouvert le firent estimer de tous. […] Il 
		fut un véritable apôtre du bien, ayant toujours à cœur le maintien du 
		bon ordre, sachant donner un bon conseil, s'efforçant avec le concours 
		de ses amis de ramener dans le bon chemin ceux qui s'en éloignaient.  
		 
		Il fut reçu dans la Congrégation 
		de la sainte Vierge dès l'année de son entrée au séminaire. Au 
		commencement de l'année 1891-1892, il en était le secrétaire. Le titre 
		de congréganiste lui était particulièrement cher. Il le disait à ses 
		confrères. Il mettait ce titre bien au-dessus de tout autre, quelque 
		honorifique qu'il put être.  
		 
		Il fut aussi membre de l'Académie 
		St-Jean. Un petit nombre seulement font partie de cette société et, pour 
		y être admis, il faut avoir fait preuve d'une certaine capacité 
		littéraire. Il y fut admis durant son année de Belles-Lettres.  
		 
		Il appartenait à la société 
		St-Louis de Gonzague, qui s'occupe principalement d'exercices de 
		déclamation.  
		 
		Dans ses classes, Zéphir eut 
		toujours une bonne place. Dieu lui avait donné d'assez bons talents, et, 
		comme le bon serviteur de l'Évangile, il sut les faire fructifier par un 
		travail intelligent et sou- tenu. Il travaillait avec un ordre parfait : 
		ses devoirs journaliers sous le rapport de la propreté et de l'écriture 
		peuvent être donnés comme modèles.  
		 
		Ses professeurs furent toujours 
		satisfaits de lui : je ne crois pas qu'il ne se soit jamais attiré le 
		moindre reproche. » (Fin du texte cité) | |
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		# 2965                
		17 juillet 2016 
		
		Gérard Plourde (1909-1987) 
		
		L’abbé Gérard Plourde a passé toute sa vie active au Séminaire de 
		Rimouski comme infirmier. Il travaillait sous la supervision d’un 
		médecin, dont pendant plusieurs années Jacques Ringuet, le père de 
		Michel Ringuet, ancien recteur de l’UQAR. 
		 
		
		Dans sa biographie publiée sur le site du diocèse de Rimouski, on ne 
		mentionne pas qu’il ait fait des études en soins infirmiers. Après son 
		ordination en 1936, il fut nommé au Séminaire. 
		« En 
		raison de sa constitution plutôt délicate », on 
		lui assigna le poste d’infirmier. Son biographe dit que 
		
		« sa santé ne lui permettant pas de tenter par la suite un autre 
		ministère, il demeura lui-même 34 ans à ce poste, soit jusqu'à la prise 
		de sa retraite en 1970 ». 
		 
		
		 
		 
		
		Les élèves lui avaient donné comme surnom Fatima. D’où vient ce 
		sobriquet ? On peut penser que c’était en raison de sa très grande 
		ferveur envers la Vierge Marie. En 1917, à six reprises, cette dernière 
		serait apparue à trois enfants à Fatima, petit village du centre du 
		Portugal.  On désignait 
		alors la Vierge Marie comme Notre-Dame de Fatima.  
		 
		
		Cette hypothèse me semble très plausible. En effet, quand je faisais des 
		séjours à l’infirmerie, après la sieste de l’après-midi, l’abbé Plourde 
		récitait le chapelet avec nous, parfois les bras en croix. Il récitait 
		le Je vous salue Marie avec 
		beaucoup de conviction. Entre les dizaines, il parlait longuement de la 
		Vierge Marie comme étant la mère de Dieu et nous incitait à la dévotion 
		à son égard.  
		 
		
		On m’a raconté qu’un jour un jeune, à qui on avait fait croire que son 
		vrai nom était Fatima, l’avait remercié de ses services en disant : 
		« Merci, monsieur Fatima. » Est-ce une forme de naïveté ou une insolence 
		orchestrée ? Je ne le sais pas. 
		 
		
		Lors de ses petits sermons à l’infirmerie, un jour, l’abbé Plourde avait 
		tenu des propos sur le jazz pendant au moins cinq minutes. Il a décrit 
		ce genre musical originaire du sud des États-Unis comme un élément de 
		perdition. Les qualificatifs employés étaient très durs et laissaient 
		croire à une menace sérieuse de perte du salut éternel pour ceux qui 
		écoutaient cette musique. J’étais troublé. Je ne connaissais pas le 
		jazz, mais je me demandais en quoi cette musique pouvait être néfaste à 
		l’âme. 
		 
		
		Son biographe écrit que l’abbé Plourde « n'était pas habilité à donner 
		les injections de la médecine ». Pourtant, quand j’ai contracté la 
		grippe asiatique en 1957, il me donna une piqûre dans une fesse. Il a 
		lancé l’aiguille avec un tel élan et une telle force que j’ai craint, 
		pendant un instant, que la vilaine me transperce le corps. Maladresse de 
		sa part ou manque de confiance en lui de ma part, la piqûre me fit 
		extrêmement mal. 
		 
		
		Dans la chapelle du Séminaire, il y avait six autels collatéraux : trois 
		de chaque côté. Au moins durant une année scolaire, l’abbé Plourde 
		disait sa messe sur un de ses autels pendant que le directeur des élèves 
		faisait de même en avant pour l’ensemble des élèves. Souvent, je jetais 
		un coup d’œil de côté vers l’abbé Plourde. De par ses gestes lents et un 
		fort sentiment de ferveur qui se dégageait, j’avais l’impression qu’il 
		flottait dans les airs, qu’il lévitait. 
		 
		
		Au milieu des années 1970, vers 21 heures, j’étais dans un restaurant de 
		Rimouski quand je vis arriver l’abbé Plourde avec un groupe de 
		charismatiques. Il était revêtu de sa soutane et portait le signe 
		distinctif de ce mouvement. Il semble qu’il en a été un membre actif 
		pendant longtemps. 
		 
		
		Je me suis souvent demandé comment les prêtres professeurs du Séminaire 
		percevaient l’abbé Plourde en raison de sa tâche. En revanche, j’aurais 
		aimé savoir comment lui-même se situait par rapport aux autres prêtres 
		qui souvent avaient une scolarité supérieure à la sienne. Son biographe 
		répond en partie à cette interrogation en écrivant : « On pourrait 
		croire que l'abbé Gérard Plourde eut à souffrir de devoir consacrer 
		toute son activité sacerdotale au soin des malades et qu'il regrettait 
		de ne pouvoir, comme la généralité des prêtres, se livrer à d'autres 
		formes de ministère. Mais il n'en fut rien : il lui suffisait de savoir 
		qu'il faisait la volonté divine en accomplissant la tâche que 
		l'obéissance lui assignait. » 
		 
		
		(La photo appartient au diocèse de Rimouski.) | |
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		# 2920                
		29 juin 2016 
		Les 
		sentiers de la volupté 
		Dans 
		l’histoire de l’humanité, la période qui me fascine le plus est celle du 
		Moyen Âge. Il y a près de 20 ans, j’ai eu l’occasion de lire un roman de 
		Rodrigue Lavoie, un confrère de classe au Séminaire de Rimouski. J’ai 
		adoré ce roman de 388 pages dont le titre est
		Les sentiers de la volupté. Il 
		a été publié 
		par Les 
		éditions du Septentrion en 1995. 
		 
		Rodrigue, un 
		historien, a fait sa carrière à l’Université Laval en tant que 
		spécialiste de l’époque médiévale et de l’histoire de la sexualité.  
		 
		Martin 
		Bérubé, un autre confrère, a fait une critique de ce roman. Cet article 
		a été publié en avril 1997 dans un « petit journal » diffusé à l’époque 
		à l’intention des confrères du Séminaire. Je me permets de citer des 
		extraits de ce texte. Le titre de la critique est
		Les sentiers de la volupté, un 
		plaisir à lire. 
		 
		« J'ai lu 
		avec beaucoup d'intérêt le roman écrit par notre confrère Rodrigue 
		Lavoie. Il est identifié comme un roman de mœurs médiévales et il n'est 
		point besoin d'en lire plusieurs pages pour être d'accord avec cette 
		définition. 
		 
		En fait, tout 
		est occasion pour décrire les mœurs de cette époque et les personnages 
		bien campés dans leur métier respectif. Leurs valeurs et leurs habitudes 
		de vie se prêtent bien à cette description : ils la suscitent. 
		 
		Voyons de 
		plus près : 
		- Bertrand 
		Maurel dans son métier de commerçant et ses différentes façons 
		successives de vivre le mariage avec ses trois Jeanne. 
		- Pierre, 
		fils de Maurel, qui, subissant un mariage d'affaires tramé par les 
		parents avec la Giraude, vit le grand amour avec Mathilde Payen, 
		l’héroïne du roman, tout en étant un fidèle (!) client de la "Chatte". 
		- Atanoul, le 
		juriste, qui nous décrit les mœurs de la justice de l’époque avec moult 
		exemples. 
		- Astruge, la 
		jeune veuve, campée dans son veuvage jusqu'à ce que Mathilde et elle se 
		laissent aller ensemble, l’occasion faisant le larron. 
		- sans 
		oublier la Giraude et son père Gauthier, commerçant lui aussi, la 
		Bertrande, etc. 
		 
		Dans ces 
		quelques 380 pages, l’auteur nous donne l’occasion de connaître les 
		valeurs et le vécu des années 1250 à 1350 au sujet du mariage, de la vie 
		de couple, du commerce, de la justice, de la religion, des stratégies du 
		temps, de l’ouverture d'esprit, etc. 
		 
		Malgré la 
		situation de l’histoire de ce roman au Moyen Âge, le texte est dans un 
		français du 20e siècle à part quelques termes propres à cette 
		époque que l’auteur nous explique dans un lexique en fin de volume. Mais 
		lorsqu'on constate que ce lexique ne contient que 11 mots, on ne peut 
		accuser l’auteur d'avoir fait un abus du langage d'époque. 
		 
		En prenant 
		connaissance des usages et coutumes du temps qui y sont décrits, on peut 
		souvent se dire « Nihil novi sub sole ». (Il n’y rien de nouveau sous le 
		soleil). 
		 
		J’ai pris 
		plaisir à lire ce roman : l’action est soutenue, la rétroaction bien 
		utilisée, le dialogue vivant, le qualificatif bien placé. L’auteur a eu 
		le tour d’insérer ses portraits de mœurs plus dans le dialogue et dans 
		l’action que dans de longs paragraphes descriptifs. Et l’histoire 
		racontée, qui a sa part de vérité paraît-il (mettrait-on en doute ce 
		prof. d’histoire médiévale !) est intéressante, bien structurée, juteuse 
		à l’occasion. » (Fin du texte cité) | |
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		# 2880                
		13 juin 2016 
		
		Trois prêtres décédés 
		Depuis le 
		début de 2016, trois prêtres sont décédés dans le diocèse de Rimouski. 
		Tous trois ont été des éducateurs et m’ont enseigné à un moment ou à un 
		autre. 
		 
		■ Martin Proulx, décédé le 13 février 2016, à l’âge de 91 ans 
		Il a notamment été maître de salle 
		et professeur au Séminaire de Rimouski (1950-1968), puis professeur à 
		l’école Paul-Hubert, toujours à Rimouski (1968-1971). Il a vécu la 
		fermeture du Séminaire et a dû accepter des conditions de travail plus 
		difficiles dans une commission scolaire.  
		 
		Il m’a enseigné le français, 
		l’arithmétique et l’histoire en 1953-1954, alors que j’étais en Éléments 
		latins au Séminaire de Rimouski. 
		 
		■ Jean Drapeau, décédé le 22 février 2016,
		
		
		à l’âge de 85 ans 
		Il a obtenu 
		son baccalauréat ès arts en 1950. Il était un confrère de Gilles 
		Vigneau. Il a notamment été professeur au Grand Séminaire de Rimouski 
		(1954-1969). Il a vécu la fermeture du Grand Séminaire. Il a alors 
		enseigné à l’UQAR qui offrait dorénavant la formation en théologie. Il a 
		aussi enseigné à  l’École 
		normale Tanguay, puis à d’autres universités.  
		 
		Il m’a 
		enseigné la théologie dogmatique au Grand Séminaire de Rimouski. Il 
		donnait tout son cours en langue latine. 
		 
		■ Jean-Guy Nadeau, décédé le 25 mars 2016 à l’âge de 85 ans 
		Il a obtenu 
		son baccalauréat ès arts en 1950. Il était un confrère de Gilles 
		Vigneau. Il a œuvré au Séminaire de Rimouski de 1954 à 1965, comme 
		maître de salle, professeur de littérature et directeur des études au 
		cours collégial. Il a vécu l’abandon du collégial par le Séminaire de 
		Rimouski, qui est dorénavant offert par le CEGEP. Il fut premier 
		directeur général de la Commission scolaire régionale du 
		Bas-Saint-Laurent (1965-1967), puis premier directeur général du Cégep 
		de Rimouski (1967-1970). Pendant 13 ans, il enseigna la littérature à 
		l’UQAR. Il fut membre de plusieurs commissions et fut honoré de nombreux 
		prix.  
		 
		Il m’a 
		enseigné le grec en 1955-1956 alors que j’étais en Méthode au Séminaire 
		de Rimouski.  
		 
		Il y a une 
		certaine similitude entre les carrières de ces trois éducateurs. Ils ont 
		tous vécu des changements majeurs au sein de la structure scolaire. Le 
		premier au secondaire, le deuxième à l’université et le troisième au 
		collégial. | |
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		# 2830           
		24 mai 2016 
		
		Zéphirin Verreau au primaire 
		Zéphirin Verreau fait ses études 
		primaires dans son village natal, Baie-des-Sables et entra plus tard au 
		Séminaire de Rimouski. Dans son journal personnel, il décrit la vie de 
		tous les jours. Ce texte apparaît dans le livre
		Zéphirin Verreau, élève du 
		Séminaire de Rimouski, décédé le 7 décembre 1891. Voici ce qu’on y 
		trouve d’après son journal : 
		 
		Lorsqu'il avait huit à neuf ans, 
		sa mère était souvent malade. En plusieurs circonstances, il fallait 
		veiller auprès d'elle la nuit. Le petit Zéphir voulut veiller à son 
		tour. Douze ans après, il écrivait ce souvenir : « Aussi longtemps ma 
		mère restait au lit, aussi longtemps mon petit cœur était malade et 
		ressentait les plus cruelles douleurs à la vue de celle que j'aimais 
		tant. »  
		 
		À sept ans, il commença à servir 
		la messe tous les jours, pieux office qu'il remplit presque tout le 
		temps jusqu'à sa mort. « À l'autel, dit son curé, il avait plutôt la 
		tenue d'un ange que celle d'un enfant : l'air grave sans avoir l'air 
		guindé, il faisait toutes les cérémonies avec une dignité, une précision 
		et une piété vraiment remarquable. Sa mise était simple, mais tout en 
		lui respirait une propreté exquise, des idées d'ordre et surtout une 
		grande élévation de sentiments. On sentait en l'approchant que l'enfant 
		respirait dans une atmosphère de piété peu commune. 
		 
		Au catéchisme, sa piété l'éclaira 
		et suppléa parfois à ses talents. Ses réponses, sans être toujours 
		parfaitement exactes, n'étaient jamais dénuées de sens. Que dire de la 
		ferveur avec laquelle il fît sa retraite et s'approcha de la Table 
		Sainte pour la première fois.  
		 
		À partir de cette époque sa piété 
		plus éclairée devint aussi plus remarquable aux yeux de tous. Qui ne l'a 
		point vu un dimanche après-midi, vers la tombée du jour, agenouillé à 
		l'autel de Marie ou parcourant avec la plus grande piété les stations du 
		Chemin de la Croix, seul ou avec ses compagnons, dont plusieurs sont 
		maintenant de saints religieux.  
		 
		À dater de sa première communion, 
		il s'approcha régulièrement des sacrements tous les quinze jours ou 
		toutes les trois semaines et il ne cessa jamais d'être un sujet 
		d'édification pour sa famille et ses compagnons. Il fréquenta encore 
		l'école quelques années.  
		 
		À l'âge de douze ou treize ans, il 
		servit comme commis dans un magasin de l'Assomption (Baie-des-Sables) 
		pendant un an.  
		 
		Son père était cordonnier. Il 
		fallait un travail constant pour faire subsister la famille, qui se 
		composait du père, de la mère et de quatre enfants. Zéphir travailla 
		avec son père. Il avait une très forte répugnance pour ce travail qui le 
		fatiguait beaucoup, cependant l'amour de sa « chère petite famille » lui 
		donnait des forces pour s'y livrer avec courage et persévérance.  
		 
		Après la prière en famille, il 
		disait son chapelet et faisait de longues prières. Souvent, sa mère 
		s'éveillait et le trouvait encore en prière. Alors, elle lui disait 
		d'aller se reposer et il obéissait aussitôt.  
		 
		Ces détails qui font bien voir 
		l'amour dont son cœur brûlait pour Dieu, sa mère seule les connut. Les 
		amis mêmes qu'il eut plus tard et à qui il ouvrit son âme ont reconnu 
		qu'ils ne l'avaient pas assez admiré, qu'ils avaient été plutôt l'objet 
		de sa charité que les témoins de ses vertus.  
		 
		Tout en se livrant à un travail 
		manuel, Zéphir ne négligea rien pour s'instruire, espérant sans doute 
		pouvoir un jour faire des études. Une dame charitable, amie de la 
		famille, lui enseigna les éléments de la langue anglaise. Tout en 
		travaillant assidûment avec ses parents, il souffrait beaucoup ; souvent 
		on voyait de grosses larmes couler sur ses joues. Son père comprit bien 
		la cause de ses larmes, et confiant dans la Providence qui sait toujours 
		proportionner les moyens à la fin, il se rendit à ses désirs et lui 
		permit d'assister aux leçons que le bon curé de l'Assomption donnait 
		déjà à quelques enfants qui se préparaient à entrer au Séminaire.  
		 
		« Le 2 novembre après-midi, dit 
		son curé, Zéphirin transfiguré, arrive à la classe avec ses compagnons. 
		Sa figure est toute rayonnante. Depuis quelques mois surtout, sa figure 
		portait une teinte de mélancolie causée par les souffrances morales, que 
		l'enfant supportait chrétiennement, mais qui se trahissaient malgré lui 
		au dehors. J'en fus heureux, car depuis longtemps j'avais remarqué en 
		cet enfant quelque chose d'extraordinaire. Je croyais y voir des signes 
		évidents de vocation au sacerdoce ou à la vie religieuse." Il étudia 
		ainsi pendant six mois.  
		 
		Grâce à cette application, à son 
		travail éclairé d'ailleurs par la grâce, lorsqu'il entra au Séminaire de 
		Rimouski au mois de septembre 1887, il fut jugé capable de faire ses 
		Humanités.
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		# 2785           
		5 mai 2016 Le petit monde du Séminaire 
		
		Zéphirin Verreau entra au Séminaire de Rimouski en septembre 1887. Il 
		avait alors 16 ans. Dans son journal personnel, il décrit la vie du 
		Séminaire. Ce texte apparaît dans le livre
		Zéphirin Verreau, élève du 
		Séminaire de Rimouski, décédé le 7 décembre 1891. Voici ce qu’il 
		écrit : 
		 
		
		« Le séminaire est un petit monde à part, ayant ses lois et ses 
		coutumes. De fait on y retrouve en miniature ce que l'on voit dans les 
		grandes sociétés.  
		 
		
		Il y a dans ce peuple écolier de grandes divisions : les pensionnaires, 
		les externes, le cours classique, le cours commercial, qui sont comme 
		autant de castes, de tribus distinctes. Dans ces tribus il y a des 
		familles : les différentes classes, dont les membres sont étroitement 
		unis entre eux.  
		 
		
		Il y a des officiers publics : le doyen d'abord, qui est le plus ancien 
		élève de la plus haute classe. Chaque classe a aussi son doyen qui comme 
		tel est toujours entouré d'une certaine considération ; puis les 
		présidents et les autres officiers des différentes associations qui sont 
		presque innombrables : associations religieuses, littéraires, 
		scientifiques, sociétés musicales, corps militaires, sociétés de jeux de 
		toutes sortes : jeux de paume, de balle, de ballon, de croquet, etc., 
		sociétés de promenades à la raquette et de patin durant l'hiver, etc.  
		 
		
		Il y a un code de lois qui est le règlement de l'institution. En dehors 
		de ce règlement il y a des traditions et des coutumes.  
		 
		
		On trouve dans ce petit monde des illustrations dans les différentes 
		branches : il y a des philosophes, des orateurs, des écrivains, des 
		musiciens, des célébrités dans les différents jeux, etc. On en rencontre 
		un certain nombre qui ont de l'influence sur leurs confrères, dont la 
		parole fait autorité, qui imposent leur manière de voir, d'autres qui 
		ont le don de l'intrigue, d'autres à qui la fortune semble toujours 
		contraire. On y trouve un mélange de tous les caractères : des esprits 
		nobles, amateurs de la paix, des esprits droits, parfois aussi des 
		esprits violents, turbulents, égoïstes, à charge à leurs confrères.  
		 Il y a aussi une opinion publique, ce tribunal qui s'enquiert et qui juge un peu de tout. Et j'ajouterai qu'il faut s'en méfier, car le peuple écolier est perspicace et observateur : rien ne lui échappe, les petits défauts et les petits travers moins que toute autre chose. Heureux si en cela il savait toujours rester dans de justes limites et ne jamais outrepasser les règles de la charité chrétienne. » (Fin du texte cité) | |
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| # 2720 2 avril 2016 Zéphirin 
		Verreau : son enfance S’il est un élève qui 
		a marqué la vie du Séminaire de Rimouski à la fin du 19e 
		siècle, c’est le jeune Zéphirin Verreau. Cela est dû en grande partie à 
		sa dévotion sans bornes envers la Vierge Marie, à son journal personnel 
		et à sa mort prématurée. Trois ans après sa 
		mort, soit en 1894, l’imprimeur C. Darveau a publié sa biographie 
		d’après son journal et ses lettres. En mai 1894, l’évêque de Rimouski, 
		Monseigneur André-Albert Blais a écrit : « Nous avons fait examiner le 
		manuscrit intitulé : Zéphirin 
		Verreau, élève du Séminaire de Rimouski, décédé le 7 décembre 1891, 
		et ayant jugé que l'histoire de la vie si courte mais si bien remplie de 
		ce jeune homme pourrait contribuer à faire aimer davantage la religion 
		et la vertu, nous en permettons l'impression et en recommandons la 
		lecture aux fidèles de notre diocèse, aux élèves de notre séminaire plus 
		particulièrement. » Les textes en guillemets qui suivent sont tirés de 
		ce livre. Zéphirin est né le 9 
		février 1871 à l’Assomption de McNider, aujourd’hui paroisse de 
		Baie-des-Sables. Il était le fils de Jean Chrysostome Verreau et de 
		Marie Langlois. On l’appelait 
		communément Zéphir. Son biographe écrit : « Ce surnom lui convenait 
		admirablement bien : on retrouvait en lui l'agréable douceur du zéphir. 
		Sa figure empreinte d'une candeur angélique exprimait la bonté ; le 
		léger sourire qui errait constamment sur ses lèvres rappelait le zéphir 
		de mai agitant les feuilles des arbres et faisant éclore les fleurs. » « Dès l'âge de deux à trois ans, sa mère lui 
		apprit à prier, et, dit-elle, depuis ce temps jusqu'à ce qu'il put prier 
		seul, il ne manquait jamais de me remercier et de m'embrasser quand il 
		avait fini sa prière. Il a toujours été, ajoute-t-elle, d'une piété 
		angélique. » « Lorsqu'il n'avait encore que trois ans, 
		souvent sa mère le trouvait dans sa chambre, agenouillé avec un petit 
		compagnon au pied des images des Saints Cœurs de Jésus et de Marie ; les 
		mains jointes et les yeux au ciel, il répétait les prières qu'il savait. 
		Dès qu'il put comprendre la manière de dire le chapelet, il se mit à le 
		réciter, et pas un jour de sa vie il ne manqua à cette pratique. » « On ne voyait pas chez lui cet égoïsme naturel 
		à presque tous les enfants. Avait-il des friandises, des joujoux, il 
		fallait partager avec ses frères et sœurs, avec sa mère surtout. Au 
		souvenir de sa mère, il n'eut jamais le moindre différend avec ses 
		frères et sœurs. Quand quelque chose ne lui plaisait pas, c'était à lui 
		toujours qu'il attribuait le tort, et cela non seulement dans sa famille 
		mais encore avec ses petits compagnons de jeu et d'école. » « Lorsque venait le carême, il mettait de côté 
		son petit traîneau pour faire pénitence. Il savait déjà que le sacrifice 
		est la vie du chrétien. Il aimait à raconter dans son journal les 
		souvenirs de son enfance. Ce sont avec sa mère des conversations intimes 
		où elle lui apprend à faire le bien ; elle lui enseigne en particulier 
		l'exercice de la présence de Dieu. Ce sont des promenades par les beaux 
		jours de l'été où elle lui apprend à remercier Dieu d'avoir fait le 
		firmament si beau, le vent si frais, les champs si beaux, d'avoir donné 
		une si belle voix aux oiseaux.  − Un point, dit-il, sur lequel ma mère tenait 
		surtout à m'instruire : c'était la connaissance de Dieu et de ses 
		perfections. » « Tous les jours, écrit-il encore, ma mère 
		trouvait de nouveaux moyens de nous rendre agréable et attrayante 
		l'étude de nos devoirs religieux : le récit d'un fait, une petite 
		histoire, un exemple frappant étaient autant de moyens dont elle se 
		servait habilement pour inculquer dans nos jeunes cœurs l'amour de la 
		vertu et la haine du vice, sachant mêler l'utile à l'agréable. »  | |
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| # 2675 11 mars 2016 Marcel Rioux (1919-1992) 
		Au Séminaire de Rimouski, la vie dans les 
		années 1930 semble légèrement différente que celle des années 1950. En 
		1981, Jules Duchastel a écrit un livre publié aux éditions Nouvelle 
		Optique dont le titre est Marcel 
		Rioux. Entre l’utopie et la raison. Voici un extrait de ce livre : 
		 « En 1931, l’année de la « grande déprime », Rioux entre comme pensionnaire au séminaire de Rimouski. C’est sa mère qui réussit à le faire accepter, avec l’aide morale du curé du village. Il s’agit là de la première coupure avec sa famille et son village, où il ne retournera qu’à Noël et aux grandes vacances. Une toute autre vie commence pour lui : entouré de jeunes privilégiés ou de fils de la terre choisis par leur curé de village pour accéder au sacerdoce, il se trouve plongé dans un milieu clérical qu’il rejette très tôt, mais aussi initié à la vie intellectuelle plus ou moins malgré lui. 
 Ce qui marque Rioux, c’est 
		d’abord le passage de la campagne à la ville. Rimouski est une petite 
		ville, mais le séminaire accueille des gens venus d’aussi loin que 
		Québec. Ce sont ceux-ci qui le fascinent. Il s’agit souvent d’élèves 
		renvoyés de leur collège et que les séminaires de province acceptent de 
		rescaper. Rioux se lie avec les frères Barrette et un certain Paillard, 
		tous de joyeux garnements. Ils fondent ensemble « l’ordre de la 
		sapinière » couverture pour « la ligue léniniste » qu’ils n’osent pas 
		appeler comme telle. Cette ligue léniniste n’a pas grand chose à faire 
		avec une quelconque pensée politique élaborée. La révolution a eu lieu 
		en URSS, ils connaissent Lénine. Mais là s’arrête leur politisation. 
		Leurs activités plus ou moins secrètes consistent à « snoffer » du tabac 
		à priser, à empêcher les compagnons d’aller communier à la messe, à se 
		raconter des histoires de femmes. Paillard y ajoute une touche 
		communiste en faisant état de ses courtes connaissances en la matière. 
		Cette « ligue léniniste » était en fait une réponse à la provocation de 
		ce milieu fermé, gorgé de cléricalisme au point où ils en faisaient une 
		indigestion, se rappelle Rioux. Certains vont jusqu’à inventer toutes 
		sortes d’actions blasphématoires. Sa révolte 
		contre la religion est d’autant plus radicale qu’il a été victime d’un 
		assaut sexuel de la part d’un religieux. C’est à ce moment que naît son 
		athéisme. Tout en provoquant le scandale chez lui, cet événement lui 
		permet d’expérimenter son premier rapport de force. En effet, il refuse 
		de témoigner au procès ecclésiastique intenté à ce religieux (surnommé 
		le « rat ») suite à de nombreuses plaintes. Il préfère ainsi garder 
		barre sur lui pour les années que dure le procès. L’institution fait 
		traîner à souhait ce genre d’affaire pour ne pas accréditer les rumeurs 
		qui circulent. Mais une justice « naturelle » se manifeste tout de même. 
		Un jour où il y a une panne d’électricité à la chapelle, certains 
		étudiants « lapident » littéralement le « rat » avec leurs missels. 
		Voilà un exemple de révolte spontanée contre le carcan très fort des 
		collèges classiques et le cléricalisme. Si cette 
		époque du collège est celle de la grande crise économique, Rioux n’en 
		éprouve pas vraiment les effets au séminaire, milieu tourné vers l’ère 
		des classiques, et où la réalité contemporaine a peu de prise. Il n’a 
		évidemment pas beaucoup d’argent de poche : il ne reçoit que 25 sous par 
		mois pour se faire couper les cheveux. Autant dire qu’il a le plus 
		souvent les cheveux longs. La crise se 
		manifeste davantage au village d’Amqui. Ses parents, quoiqu’ils s’en 
		tirent assez bien doivent faire face à la révolte des habitants des 
		colonies. Ceux-ci, complètement démunis, viennent dévaliser les 
		marchands d’Amqui. Son père et d’autres marchands doivent se munir d’un 
		revolver et engager un garde pendant un certain temps. Malgré cela, les 
		rapports entre le marchand général et les habitants n’en sont pas 
		vraiment affectés. Il a toujours valorisé le travail manuel. Il fait 
		crédit. Au pire, il doit réduire quelquefois l’ampleur de celui-ci. 
		Quand un habitant en souffrance de dettes demande trois « baloneys », il 
		dit au commis : « Mets-lui en deux! » Son esprit communautaire comprend 
		la pauvreté. Et comme son commerce s’exerce surtout avec les habitants, 
		les échanges prennent souvent la forme du troc. Ainsi, contre des 
		produits qu’ils ne peuvent fabriquer, les habitants échangent des 
		cochons, des vaches. Par la suite, le marchand général les revend aux 
		hôteliers, aux professionnels et aux travailleurs. Durant la période de son cours classique, Rioux retourne à Amqui pour les vacances d’été. Il partage son temps entre le travail au magasin avec son père, et ses relations avec les enfants des professionnels du village. D’une part, il garde le contact avec son milieu d’origine et y prend grand plaisir. Il aime faire la tournée des rangs avec son père, tout autant que l’atmosphère chaleureuse du magasin général. D’autre part, des pratiques de citadin commencent à s’intégrer chez lui. Il fait beaucoup de sport, fréquente les jeunes filles. Avec des copains de collège, il fait la connaissance des « mauvaises filles », revenues de la ville pour passer les vacances d’été dans leur famille. Marcel Rioux se plaît à évoquer aujourd’hui ses premières fréquentations avec la fille d’un ingénieur écossais, qui épousa par la suite un directeur de compagnie multinationale. » (Fin du texte cité) | |
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| # 2625 13 février 2016 Le bocage 
		du Séminaire Du temps qu’il existait comme institution, le 
		Séminaire de Rimouski avait aménagé un boisé sur la terre de l’école 
		d’Agriculture. Ce boisé, appelé Bocage, avait son origine un peu au sud 
		du Grand Séminaire, mais à l’ouest. Il se terminait où est aujourd’hui 
		la deuxième rue Ouest. Dans ce boisé, il y avait des sentiers et des 
		marécages. L’endroit était parfois visité par des écoliers pour de 
		courtes excursions, des pique-niques ou des activités diverses. Par 
		exemple, le 22 juillet 1934, les scouts de la troupe du Séminaire s’y 
		déplaçaient pour faire leurs promesses solennelles. Tout au sud du boisé, on avait érigé une 
		chapelle qui fut bénie le 27 septembre 1923. Dans un lopin de terre 
		autour de la chapelle, un cimetière fut aménagé pour y déposer les corps 
		des prêtres du Séminaire. J’ai visité ce cimetière pour la première fois 
		à l’automne 1953 lors du décès d’un prêtre retraité du Séminaire dont 
		j’ai oublié le nom. De temps à autre, j’allais visiter le cimetière 
		pour me recueillir et me souvenir de prêtres qui avaient consacré leur 
		vie à l’éducation de jeunes comme moi. Vers 1984 ou 1985, je faisais une 
		randonnée à bicyclette et en passant sur la deuxième rue, je pensai 
		faire un détour pour visiter le cimetière. J’ai été estomaqué de 
		constater que la plupart des stèles étaient soit renversées soit 
		réduites en morceaux. J’avais la gorge nouée. Je ne pouvais pas 
		comprendre la motivation des auteurs de ce désordre. Un manque de respect 
		évident envers les morts, mais aussi envers la vie. Devant cette situation, la Corporation du 
		Séminaire a décidé de fermer le cimetière. Au total, 58 corps furent 
		exhumés et déménagés au cimetière Saint-Germain de Rimouski en octobre 
		1985. La chapelle fut démolie. Le Bocage fut vendu pour laisser place à 
		des développements résidentiels et commerciaux. Pendant longtemps, l’abbé André-Albert 
		Dechamplain aura assuré la garde du Bocage.
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| #  2570
		           
		20 
		janvier 2016 
		Éléments-latins (1953-1954) Le 8 septembre 1953 est une journée mémorable 
		pour 158 jeunes de 11 à 15 ans provenant principalement du diocèse de 
		Rimouski : c’est la rentrée au Séminaire de Rimouski pour ces nouveaux 
		élèves dont je suis. Dès les premiers jours, je réalise rapidement qu’il 
		y a deux mondes au Séminaire : le pensionnat et les classes.  1. Le 
		pensionnat  Il faut d’abord connaître les locaux. Le plus 
		important est de situer les toilettes. Il y a deux salles dont l’une 
		avec des urinoirs séparés par de larges panneaux. C’est la première fois 
		que je vois des urinoirs. Au rez-de-chaussée, à l’est, on retrouve la 
		salle de récréation. Au-dessus, c’est la salle d’études avec ces 240 
		bureaux. Plus haut, ce sont les classes et les dortoirs. Le repas vient vite. Il faut se rendre à la 
		cafétéria qui est au centre du rez-de-chaussée pour les Grands et les 
		Petits. La cafétéria est là pour la nourriture du corps. Au-dessus, 
		c’est la salle académique pour la nourriture de l’esprit et toujours 
		au-dessus, c’est la chapelle, pour la nourriture de l’âme. Voilà notre 
		« terrain de jeux ». Il faut s’habituer aux cinq maîtres de salle qui 
		nous surveillent constamment. L’un parle fort et a l’air imposant ; un 
		autre est timide, du moins au début ; un autre est enclin à communiquer 
		avec nous ; un autre a des yeux perçants qui semblent tout voir ; un 
		autre se demande bien ce qu’il fait là. Ils ont chacun leur façon de 
		faire et leur tempérament propre. Pour un jeune de 12 ans comme moi qui 
		n’a jamais connu un encadrement strict à l’école, je n’ai pas l’habitude 
		d’une surveillance constante et c’est très impressionnant. Il faut aussi apprendre à apprivoiser le 
		règlement. Le silence est de rigueur partout, sauf à la salle de 
		récréation et dans la cour. Les rappels à l’ordre sont nombreux et ne 
		sont pas toujours communiqués avec diplomatie.  2. Les 
		classes Pour moi, le début des classes est un choc. Je 
		me rends compte rapidement que je n’ai pas les prérequis nécessaires en 
		termes de connaissances et d’habiletés. Je n’ai jamais suivi un cours si 
		ce n’est quand j’ai marché au catéchisme. À l’école, comme j’ai presque 
		toujours été seul dans mon degré, je travaillais à mon rythme. 
		J’exécutais dans mon cahier les travaux suggérés par l’institutrice. Là, 
		il y a un professeur en avant de la classe qui peut parler pendant 50 
		minutes et qui a des connaissances poussées. Je n’arrive à me concentrer 
		pendant tout ce temps et je décroche. 
		 En latin, la 
		déclinaison de rosa est au programme. Si on dit : la rose est belle, on traduit par
		rosa. Si on dit : le jardin de 
		la rose, on traduit par rosae. 
		Si on dit : j’aime la rose, on traduit par
		rosam. Au pluriel, pour les mêmes phrases, on traduit respectivement 
		par rosae,
		rosarum et
		rosas. J’ai cité trois déclinaisons, mais il y en a 6 pour le 
		singulier et 6 pour le pluriel. En anglais, je vis une expérience pénible. En 
		novembre, le professeur veut vérifier notre connaissance de la 
		prononciation des lettres en anglais. La question posée, il me pointe du 
		doigt le premier. Je commence é, bi, ci, di, ... en une prononciation 
		très approximative. À partir de g, j’émets des sons bizarres et à j, je 
		suis incapable de continuer. Là, un éclat de rires s’abat dans la 
		classe. Le prof, au lieu de réprimer cette avalanche, se met à ricaner 
		lui aussi. C’est un choc terrible pour moi. L’émotion prend le dessus, 
		mes oreilles se ferment et je perds le goût pour l’apprentissage de 
		l’anglais.  Évidemment, il y a beaucoup de positif. Les cours sont intéressants. Les connaissances pleuvent sans arrêt. Je réussis quand même à tirer mon épingle du jeu. À mesure que l’année avance, je me sens plus en confiance, sauf en anglais. Pendant tout ce temps, la prière y compris les offices religieux et le chapelet prennent environ 12 heures dans une semaine, presque deux heures par jour. Les études et les cours vont chercher 42 heures. En somme, 14 % du temps à part le sommeil sont consacrés à la prière, 47 % aux cours et à l’étude. Il reste 39 % pour les repas, les récréations, les déplacements et l’hygiène du corps. | |
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| # 
		2525
		           
		 31 
		octobre 2015 
		Sous les 
		marronniers 
		
		En 1996, Laurent Dubé, natif de 
		Saint-Paul-de-la-Croix et ancien du Séminaire de Rimouski (1949-1957), a 
		relaté ses souvenirs de collège dans un livre intitulé 
		 Sous 
		les marronniers, publié aux Éditions du Septentrion. Adrien Thério, 
		natif de Saint-Modeste et ancien du Séminaire de Rimouski (1942-1946) 
		qui fut romancier, conteur et dramaturge a commenté le livre de Dubé en 
		ces termes sous le titre « La mort annoncée du cours classique ». « Des moments 
		inoubliables qui nous permettent de comprendre un peu mieux d'où nous 
		venons. Mort de sa belle mort depuis une quarantaine d'années, soufflé 
		par la Révolution tranquille qui a chambardé tout l'enseignement au 
		Québec, à la fin des années cinquante et au commencement des années 
		soixante, voici que le cours classique refait surface dans un rappel de 
		lointains souvenirs. Laurent Dubé a été parmi les derniers à vivre ou 
		survivre aux soubresauts de ce cours d'humanités qui était censé faire 
		de tous ceux qu'il attirait dans ses filets des 		testes bien faites. Difficile 
		de juger du résultat en l'absence de tout autre système qui aurait pu 
		nous mener aux portes de l'université. 
 Des testes bien faites En ce temps-là, peu de 
		fils de cultivateurs pouvaient penser faire des études avancées. Rares 
		étaient les parents qui avaient les moyens de payer les frais de huit 
		années passées dans des séminaires ou des collèges. Quand un enfant 
		montrait beaucoup de talent à l'école, le curé tâchait de lui trouver un 
		bienfaiteur qui paierait en tout ou en partie les frais de cette longue 
		hibernation. On espérait qu'à la fin, le fils reconnaissant entrerait 
		dans les ordres comme on disait si bien. M. Dubé, lui, a opté, le temps 
		venu, pour une carrière libérale. Devenu juge aujourd'hui, le voici qui 
		remonte le fil des ans pour nous dire comment cela se passait dans un 
		séminaire à la fin des années quarante et pendant la décennie suivante. 
		Nous sommes au séminaire de Rimouski. C'est le séminaire diocésain 
		puisque l'auteur est né à Saint-Paul-de-la-Croix. Mais à Rimouski ou à 
		Nicolet, c'est du pareil au même puisque c'est le même rouleau 
		compresseur qui se charge de faire des
		testes bien faites. En fait, même si le récit est linéaire et nous conduit des Éléments latins jusqu'à la fin, en Philosophie II, nous avons surtout affaire, dans chacun des chapitres, à des sketches qui tâchent d'illustrer certains moments importants de cette vie d'étude parsemée de temps en temps de visions d'ailleurs ou venues d'ailleurs. Évidemment, certaines expressions reviennent régulièrement comme les maîtres de salles, le directeur, le préfet des éludes, M. le Supérieur ; on se retrouve dans des salles d'étude, des réfectoires, des dortoirs dont les dimensions ne sont pas données. Si mon souvenir est bon, c'étaient des centaines d'étudiants qui étaient cordés les uns sur les autres, parfois pendant des heures et des heures comme au dortoir par exemple.:p> Tout au long du récit, l'auteur utilisera les 
		noms de famille de tous ces éducateurs qu'il côtoiera. J'en ai reconnu 
		plusieurs au passage puisque j'ai fréquenté la même institution quelques 
		années avant M. Dubé. L'auteur exagère-t-il ? De retour chez lui 
		pendant les premières vacances de Noël, on le retrouve dans sa chambre 
		le nez dans ses livres. « Le séminaire m'avait initié à la drogue de la 
		connaissance, au plaisir d'étudier les beaux textes de la littérature 
		[...]. » 
		
		De retour au séminaire  Nous sommes en 1950. Une année difficile à 
		oublier puisque en quelques heures, le feu avait rasé une grande partie 
		de la ville. Restaient debout le séminaire, l'évêché et la cathédrale. 
		Congé forcé pendant quatre mois. Le collégien se remet difficilement aux 
		travaux des champs. Et il ne faut surtout pas compter sur lui pour nous 
		faire entrer dans la vie intime d'une famille de cultivateurs de 
		l'époque. Sa famille, c'est le séminaire, ce sont les études. Mais les 
		études, il faut en sortir de temps en temps. M. Dubé, qui ne semble pas 
		être un grand sportif, joue au ballon, à la balle-au-mur, mais il est 
		plus à l'aise avec son cor dans la fanfare. Cela lui permettra, avec ses 
		compagnons, de faire quelques promenades en dehors de Rimouski. La grande 
		visite D'autres moments inoubliables : les Compagnons 
		de la Chanson « venus nous offrir les airs de la lointaine France ». À 
		l'entracte, Bozo ou Félix, comme vous voudrez, qui commençait une 
		carrière qui allait le propulser à l'avant-scène. On aura aussi droit à 
		la visite du premier ministre du Québec, Maurice Duplessis. Un peu plus 
		tard, à celle du premier ministre du Canada, Louis Saint-Laurent. Ce 
		dernier semble avoir été moins apprécié que Duplessis qui parlait du « 
		respect des maîtres » et des « mérites de l'éducation ». Saint-Laurent, 
		« dans notre esprit, était nettement identifié aux affaires et aux 
		protestants ». Et pour initier ces jeunes gens à la musique, M. 
		Beaulieu (l'abbé Georges) réussissait à attirer au séminaire quelques 
		grands noms. « Ainsi nous avons pu acclamer les plus grands maîtres du 
		clavier, du violon, les plus belles déesses de la harpe et du chant. » 
		Et j'allais oublier l'échappée en autobus au Cap-à-1'Orignal, journée 
		remplie d'émois s'il en fut une. Il paraît que c'est vraiment 
		extraordinaire. Dire que j'ai manqué cela pendant mon séjour là-bas ! 
		 Et je n'ai jamais été 
		invité à faire partie de la Patente, de son vrai nom, L'Ordre de Jacques 
		Cartier. Une « société secrète qui, selon M. Michaud, le directeur, 
		œuvre 
		à la défense de nos droits, de notre 
		langue et de notre foi ». Initiation, rencontres secrètes, etc. En I960, 
		avec la Révolution tranquille, la Patente a disparu. Développer le libre arbitre Voici l'auteur en Philosophie I. Même si le 
		professeur invite les étudiants à développer « leur libre arbitre », il 
		reste qu'il faut toujours « demander des permissions, des laissez-passer 
		à tout propos ». Et « défense de lire les plus beaux livres [...] ». Pour éviter le renvoi, ils devront faire des 
		excuses publiques. Puis, c'est « la prise de rubans », symbole de la 
		vocation à venir. Et de dire l'auteur avant de quitter les lieux : « 
		J'étais heureux, il est vrai, d'en découdre avec la cloche et le 
		règlement [...].» On ne peut qu'être d'accord. Au terme de ce récit, on 
		peut se demander comment une institution comme le cours classique a pu 
		vivre et si bien se défendre pendant si longtemps. Comme on le voit, même après quarante ans, M. 
		Dubé a bonne mémoire. Son récit est fait de façon sobre, mais il réussit 
		quand même à recréer avec justesse, un brin d'humour et certaines 
		critiques bien senties, la vie quotidienne d'un collège ou d'un 
		séminaire de cette époque. C'est un passé qu'il fait bon revivre et qui 
		nous permet de comprendre un peu mieux d'où nous venons. » (Fin du texte 
		cité) | |
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		2475            
		 24 septembre 2015 
		Quiz sur le Séminaire 1. Qui a gagné un prix du Prince de Galles ? a) Jacques Ringuet    
		b) Georges-Étienne Talbot   
		c) Pascal Parent        
		c) Nive Voisine 2. Quel ancien du Séminaire a été premier 
		ministre du Québec ? a) Jacques Parizeau    b) Gilles Vigneault   
		c) Adélard Godbout  
		d) Robert Bourassa 3. Comment s’appelait la fête des philosophes ? a) Saint-Mathieu       
		b) Sainte-Catherine   
		c) Saint-Charles        
		d) Saint-Thomas d’Aquin 4. Qui a réalisé le
		Fils du croisé dans les années 1940 et 1950 ? a) Antoine Perreault  b) Charles Morin      
		d) Alphonse Fortin    
		d) Georges Beaulieu 5. Quel ancien du Séminaire a été le premier à 
		être évêque de Rimouski ? c) Bernard Lebel       
		b) Louis Lévesque    
		c) Charles-Eugène Parent     
		d) Yves-Marie Dionne 6. Quelle était la couleur du ruban de ceux qui 
		choisissaient le sacerdoce ? a) blanc          
		b) rose           
		d) brun                       
		c) rouge 7. Qui était maître de salle chez les Petits en 
		1954-1955 ? a) Antoine Gagnon    
		b) Gilles Roy             
		c) Gilles Vigneault   
		d) Raoul Thibault 8. Combien y avait-il de dortoirs au Séminaire 
		dans l’édifice construit dans les années 1920 ? a) 2                
		b) 3                
		c) 4                
		d) 5 9. Qui a été infirmier pendant de nombreuses 
		années ? a) André-Albert Gauvin        b) Bernard Lebel       
		c) Gérard Plourde     
		d) Louis Martin 10. Dans quelle décennie le Séminaire a-t-il 
		fermé ses portes ? a) 1950          
		b) 1960          
		c) 1970          
		d) 1980 
		  Réponses 1a. Jacques Ringuet 
		2c. Adélard Godbout 
		3b. Sainte-Catherine 4d. Georges Beaulieu 5c. Charles-Eugène Parent 6a. blanc 7b. Gilles Roy           
		 8c. 4 dortoirs 9c. Gérard Plourde 10b. 1960 | |
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        2430            
         27 août 2015 Les
        veuves Au
        Séminaire de Rimouski, on appelait veuves
        les élèves qui étaient très peu sportifs. N’y a-t-il pas une
        expression : Défendre la veuve et l’orphelin, qui signifie Défendre les faibles et les opprimés ? Je
        faisais partie de cette catégorie de veuves car, en plus d’être peu
        sportif, je n’avais pas tellement d’habiletés dans ce domaine, sauf
        peut-être au tennis où j’avais un bon service.  À
        la Petite salle, le soir dans une cour peu éclairée, on jouait au
        drapeau. Je m’y présentais au début. La première opération
        consistait à composer deux équipes avec les volontaires. J’étais
        toujours un des derniers choisis : c’était très difficile pour
        l’estime de soi. Il fallait que j’accepte cette situation parce que
        je n’étais pas très performant. Avec
        les années, particulièrement à la Grande Salle, ce terme
        disparaissait du vocabulaire collégien. Les sportifs continuaient à être
        sportifs, mais les autres comme moi manifestaient des habiletés autres
        qui étaient considérées à leur juste valeur. Il
        y avait une tradition au Séminaire. À la fin de chaque hiver, les
        finissants (autour de 20 ans) devaient jouer une partie de hockey contre
        une équipe d’Éléments (autour de 13 ans), soit les plus jeunes. Évidemment,
        les finissants devaient présenter une équipe comportant les moins
        habiles. Je fus un des premiers choisis – peut-être un juste retour
        du balancier – pour faire partie de cette équipe. Un
        de mes confrères, un expert dans ce sport, m’a approché pour
        m’offrir tout son attirail. Ce fut avec une sensation hors de
        l’ordinaire que, avec l’aide de ce confrère, j’ai posé les épaulettes
        et tous les autres objets de protection. Il me semblait que ce confrère
        m’a aidé à me transformer en joueur de hockey. Ayant
        peu patiné dans le passé, mon problème consistait à me déplacer sur
        la glace. J’ai été assigné à la défense. J’ai fait de mon
        mieux, mais je n’ai pas pu arrêter les jeunes joueurs qui me
        contournaient sans trop d’efforts. Nous avons perdu la partie, mais ce
        fut une expérience spéciale que je suis loin d’avoir oubliée. Les jeunes étaient fiers de nous avoir battus. À cause de notre piètre performance, mes confrères avaient pu rigoler et se moquer gentiment de nous. Ce qui était le plus rigolo, c’est que nous n’avions pas fait exprès pour perdre la partie. | |
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        2385            
         1 août 2015 Déboursés
        au Séminaire En
        1953-1954, au Séminaire de Rimouski, il en coûtait 385 $, y compris la
        literie, pour les pensionnaires et 122 $ pour les externes. Pour un élève
        à l’infirmerie, on devait débourser 1 $ par jour. De plus, les cours
        de piano exigeaient 30 $. Dans
        la Revue d’histoire du
        Bas-Saint-Laurent de janvier 1996, Marcel Leblanc raconte combien il
        en coûtait une quarantaine d’années plus tôt et comment se
        faisaient les déboursés. Voici son texte : « Pour
        inscrire un élève pensionnaire, il en coûtait 100 $ par année de
        1905 à 1910 et 120 $, de 1910 à 1914. Un élève externe n’avait que
        30 $ à débourser pour les frais scolaires d’une année complète.
        Comme frais supplémentaires, on demandait 10 $ pour la literie, 10 $
        pour les élèves du cours commercial désirant apprendre la
        clavigraphie, 20 $ pour l’étude du piano et 15 sous par jour pour
        celui qui avait le malheur de se faire interner à l’infirmerie. Le
        jour de la rentrée scolaire, au début de septembre, la cour de récréation
        du Séminaire était envahie par des voitures chargées de jarres de
        beurre ou fromage, de billots ou tout autre produit de la ferme. C’était
        de cette manière que de nombreux cultivateurs défrayaient les frais de
        scolarité de leur enfant, promis à de hautes fonctions. C’était la
        foire à l’instruction ou le tribut que la culture de la terre rendait
        à la culture tout court. » (Fin du texte cité) | |
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        2345            
         24 juillet 2015 Léonard
        Desjardins J’ai
        appris avec stupéfaction le décès de Léonard survenu le 21 juillet
        2015 à l’âge de presque 75 ans. Léonard
        est né à Saint-Mathieu-de-Rioux le 25 juillet 1940. Il est le fils de
        Cyprien Desjardins et de Régina Jean. Quelques années après sa
        naissance, sa famille est allée s’établir à Saint-Léon-le-Grand.
        Il a fait ses études classiques au Séminaire de Rimouski de septembre
        1953 à juin 1961. Il s’est fait remarquer par ses aptitudes
        sportives, notamment au soccer, au hockey, au billard et aux quilles. Il
        a consacré sa vie active à l’éducation avec comme résidence à
        Amqui. Voici ce qu’on retrouve sur le site de la Maison funéraire
        Fournier d’Amqui : « Monsieur Desjardins était un passionné
        des mathématiques. Il a été enseignant et conseiller pédagogique à
        la Commission scolaire de la Vallée de la Matapédia de 1963 à 1996.
        Au cours de sa vie, il a développé plusieurs passions, le golf, les
        quilles, la pêche au saumon, la marche et la raquette. Mais par-dessus
        tout il était très fidèle envers sa famille ; il adorait son épouse,
        ses enfants et ses petits-enfants. Il laisse en souvenir son amour qu'il
        vouait avec tendresse pour chacun d'eux. » Léonard
        m’expédiait de temps à autre des courriels sur des sujets mathématiques
        ou logiques. Il était mon cousin du 3 au 4 du côté de sa mère. Le 14
        juillet dernier, suite à un de ces messages, je lui avais détaillé
        l’état de notre parenté. La
        célébration commémorative aura lieu en l'église d'Amqui le vendredi
        31 juillet 2015 à 10 h 30. Mes
        sincères condoléances à la famille éprouvée. | |
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        2330            
         21 juillet 2015 La
        vie de pensionnaire Au
        Séminaire de Rimouski, dans les années 1950, 
        la vie de pensionnaire n’était pas toujours facile, du moins
        pour certains. La perspective d’entreprendre huit années de
        pensionnat en effrayait plusieurs. Les règlements, même s’ils étaient
        appliqués d’une façon souple, pouvaient représenter une entrave à
        la liberté. Dans
        ma cohorte, nous étions 158 élèves en septembre 1953 et nous avons
        terminé 61 en juin 1961, incluant sept élèves qui nous ont rejoints
        en cours de route. C’est donc dire qu’il y a eu 104 départs. De ce
        nombre, la grande majorité avait les capacités intellectuelles de
        mener à terme leurs études classiques. Dans
        la Vie écolière de janvier-février
        1954, Yves Joncas, un élève d’Éléments, originaire de Sept-Îles,
        décrit sa perception et son état d’âme à son retour du congé des
        Fêtes : « Ah
        ! Ce qu’ils ont l’air perdu les gars de la Petite salle à la rentrée
        des Fêtes. Personne n’a le goût à rire ni même à jouer pour se
        distraire. On se donne la main, on se souhaite la bonne année, c’est
        tout. Dans
        la salle ou dans la cour, on voit des groupes formés uniquement d’élèves
        venant de la même ville ou du même village. On les voit se rongeant
        les ongles ou se frottant nerveusement les yeux, discuter de la dernière
        veillée en famille. Ils sont bien bêtes, me dis-je, de tourner le fer
        dans la plaie comme ça. À
        la prière du soir, on entend des reniflements pas toujours discrets qui
        rappellent les dames de Sainte-Anne à l’enterrement de leur présidente.
        Ce soir-là, à l’étude, contrairement à nos habitudes, on ne
        cherche pas à chuchoter à notre voisin : « Passe-moi ta
        gomme à effacer ou passe-moi ta plume ». Au
        dortoir, cette nuit-là, il y a des pleurnichements et des grincements
        de dents qui auraient empêché la douce Morphée elle-même de dormir.
        Aussi après une pareille nuit, on se lève « les pieds plus légers
        que la tête », comme le dit la chanson. Au réfectoire, nul mets
        n’excite leur envie ; tous se meurent d’ennuyance.
        Après le déjeuner, il faut se remettre au travail. On trouve ça bien
        difficile de remplacer les belles randonnées en ski et les émouvantes
        parties de hockey par une méchante version (latine) dont le pronom réfléchi,
        ma bête noire, est l’objet. Mais
        au bout d’une semaine ça revient peu à peu. Petit à petit, on
        oublie les joies des vacances laissées en chemin mais qui nous
        attendent en juin. En attendant, attendons ! » (Fin du texte
        cité) Personnellement,
        je n’ai jamais ressenti cette déchirure au retour des vacances des Fêtes.
        Mais, on le perçoit dans son texte, l’auteur trouvait la situation
        extrêmement pénible. C’est peut-être pour cela qu’il n’est pas
        revenu l’année suivante. | |
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        2280            
         27 juin 2015 Fête
        du Supérieur Dans
        les années 1950, au Séminaire de Rimouski, l’automne était marqué
        par trois fêtes traditionnelles : celle du Supérieur à la troisième
        semaine d’octobre, les retrouvailles des anciens le 4 novembre en la fête
        de Saint-Charles, puis la fête des philosophes le 25 novembre, jour de
        la Sainte-Catherine. Ci-après
        un compte-rendu écrit par Gérard Pelletier de Versification concernant
        la fête du Supérieur en 1953. Ce texte a été publié dans la Vie
        écolière de novembre-décembre 1953. « En
        automne, s’il est un événement attendu avec hâte au Séminaire,
        c’est bien la fête de Monsieur le Supérieur. Cette année, on en
        parlait trois semaines à l’avance, et c’était tout un spectacle le
        21 (octobre) après-midi que de voir les confrères revêtir avec soin
        leurs plus beaux atours et onduler leur chevelure. À
        4 h 30 : les vêpres pontificales. Nous avions l’honneur
        d’accueillir dans notre chapelle, en même temps que notre vénéré
        archevêque, Son excellence Mgr Louis Lévesque, qui fit le sermon de
        circonstance avec toute l’éloquence à la fois solide et touchante
        qu’on lui connaît. L’âme
        rassasiée, nous sommes toujours heureux de penser un peu à
        l’estomac. Ce soir-là, une corne d’abondance se déversait dans
        notre cabaret : jambon, gâteaux et bonnes fraises. C’est
        peut-être une des raisons pour lesquelles tout le monde était de si
        bonne humeur le soir à l’auditorium. Après Chanson
        triste et Marche triomphante par notre brillant orchestre, un des nôtres,
        Gabriel Bérubé, présenta les hommages de la communauté à Monsieur
        le Supérieur. Tout
        le monde fut heureux d’entendre dire de la bouche même de son Supérieur
        que nous étions de bons élèves. Naturellement, nous le savions, mais
        ça fait toujours plaisir. La joie déborda en vigoureux
        applaudissements à l’annonce du grand congé promis pour le
        lendemain. Suivirent
        deux chants fort bien rendus par la chorale : Hommages,
        dont les paroles sont d’un de nos finissants, Yvonnik Saint-Pierre,
        puis Le vent. On admira, dans
        le numéro suivant, les talents d’acteurs de neuf de nos confrères
        dans Un trésor est caché dedans.
        Puis, huit garçons du Séminaire, sous l’habile direction de Monsieur
        l’abbé Georges Beaulieu, nous présentèrent trois chants goûtés de
        tous : Un canadien errant,
        O nuit, C’est notre grand-père
        Noé. Après le numéro classique Les anarchistes de l’orthographe, l’Harmonie Sainte-Cécile clôtura
        brillamment la soirée par Marche
        occidentale suivie d’un répertoire de choix. Le
        lendemain matin, ce fut Monsieur le Supérieur qui dit la messe de
        communauté. Après un déjeuner hâtif, nous désertions rapidement
        l’Alma Mater qui demeura vide et silencieuse jusqu’à 8 heures du
        soir. Puis, fatigué mais heureux, chacun se replongea avec courage dans
        la routine quotidienne … en attendant les Fêtes. » (Fin du
        texte cité) | |
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        2240            
         19 juin 2015 La
        prise de rubans Chaque
        année en avril ou en mai, au Séminaire de Rimouski, les finissants dévoilaient
        leur choix de carrière. Cela se faisait à la Salle académique devant
        les élèves, les parents des finissants et des invités d’honneur.
        Cette cérémonie était appelée prise de rubans.  En
        se présentant sur la scène, chaque finissant était épinglé du ruban
        associé à son choix. Une couleur était attribuée à chaque
        profession. Par exemple, le ruban blanc revenait à ceux qui avaient
        choisi le sacerdoce. Pour
        plusieurs, la marche vers ce choix avait été pénible. Bien sûr, il
        fallait penser à soi et à ses capacités, mais aussi aux bienfaiteurs
        grâce à qui on en était rendu là. Il fallait aussi avoir vécu au préalable
        deux retraites de vocation d’une semaine : l’une en philosophie
        I et l’autre en philosophie II où les prédicateurs avaient insisté
        pour montrer que la voie la plus certaine pour réussir sa vie et aller
        au ciel était la prêtrise. Même
        si les prêtres du Séminaire ne faisaient aucune pression pour orienter
        les élèves à la prêtrise, beaucoup de parents espéraient que ce
        choix soit celui de leur fils. Là où c’était plus compliqué,
        c’est lorsqu’un élève avait eu un bienfaiteur unique qui avait
        consenti à payer tous les frais de pension et de scolarité pendant
        huit ans. En effet, certains bienfaiteurs, surtout les laïcs, avaient
        espoir que, par leur entremise, ils auraient contribué à donner un
        fils à l’Église. Les
        applaudissements, lors de la cérémonie, montraient bien que le
        sacerdoce, au clergé séculier ou régulier, avait la plus grande
        ferveur. À
        titre d’exemples de choix, voici la répartition des professions pour
        les 32 finissants de juin 1954 : Architecture :
        1 Droit
        économique : 1 Droit
        et diplomatie : 1 Génie
        électrique : 1 Génie
        mécanique : 1 Génie
        minier : 1 Hautes
        études commerciales : 2 Lettres
        et musique : 1 Médecine :
        6 Missions
        Étrangères : 4 Notariat :
        1 Orientation
        professionnelle : 1 Relations
        industrielles : 1 Sacerdoce :
        9 Service
        social et psychiatrie : 1 On
        notera qu’aucun élève n’a choisi l’enseignement, les sciences
        pures ou encore les sciences politiques qui en étaient à leur
        balbutiement. Sans connaître les statistiques, il est probable que
        certains de ces finissants ont fait une carrière en enseignement.  Dans
        les années suivantes, le choix de carrière a évolué en regard des
        ouvertures que fournissaient les universités. En 1954, les universités
        du Québec et l’université de Sherbrooke n’existaient pas encore.
        Il fallait s’inscrire à l’université Laval, à l’université de
        Montréal ou dans les Grands Séminaires. | |
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        2185            
         8 juin 2015 Décès
        de Robert Lebel Robert
        Lebel est né le 8 novembre 1924 au rang 3 Est de Trois-Pistoles. Il
        fait ses études classiques au Séminaire de Rimouski. Licencié en théologie
        de l’université d’Ottawa, il est ordonné prêtre en 1950 à
        Trois-Pistoles. Par la suite, il obtient en doctorat en théologie à
        Rome. Il
        est professeur au Grand Séminaire de Rimouski de 1951 à 1955. De 1952
        à 1963, il est rédacteur de la revue diocésaine Le
        Centre Saint-Germain dans laquelle il écrit des dizaines
        d’articles. De
        1963 à 1965, il est directeur du Grand Séminaire de Rimouski où il
        m’a enseigné la patrologie. En 1965, il est nommé supérieur du Séminaire.
        C’est lui qui m’a nommé directeur-adjoint au secondaire du Séminaire
        en remplacement de l’abbé Rosaire Dionne et dont le directeur était
        Lionel Dion. Il a la lourde tâche de décider de la survie ou pas de
        cette institution centenaire. Après avoir effectué de nombreuses
        consultations auprès du personnel et du clergé, il décide
        d’abandonner le cours classique et de vendre les bâtisses du Séminaire
        et de ses écoles au Gouvernement du Québec pour y loger le cégep de
        Rimouski. Comme
        président de la corporation du Séminaire, il signe l’acte de vente
        en août 1968. J’ai l’honneur d’être à ses côtés pour y
        apposer ma signature à titre de secrétaire. Pour le cégep de
        Rimouski, Jean-Guy Nadeau et Fernand Dionne sont les signataires. Il
        redevient directeur du Grand Séminaire en 1969. En même temps, il est
        président de la Corporation du Séminaire. En 1974, il est nommé évêque
        auxiliaire du diocèse de Saint-Jean-Longueuil, puis en 1976, à l’âge
        de 51 ans, il est nommé  évêque
        de Valleyfield. En 2000, ayant 75 ans, il démissionne de son poste. Il
        est décédé le 25 mai 2015 à Valleyfield et est inhumé le 3 juin au
        cimetière de cette ville dans le lot réservé aux anciens évêques. Mgr
        Robert Lebel laisse en héritage une œuvre littéraire considérable.
        Ses dons pour l’écriture et la caricature ont transcendé ses écrits.
        Il a produit huit livres et écrit de nombreux billets spirituels dans
        différentes publications et même sur internet. J’aurai
        eu la chance de le côtoyer pendant près de 10 ans. | |
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        2140            
        30 mai 2015 Les
        pique-niques Au
        Séminaire de Rimouski, les pique-niques de classe ont commencé en
        1954. Auparavant, il y avait un pique-nique annuel pour toutes les
        classes qui durait une journée. Le tout se déroulait généralement
        dans la cour du Séminaire. Les autorités ont alors décidé qu’au
        lieu d’un pique-nique général, il y aurait deux demi-journées de
        congé d’études, l’une consacrée à un pique-nique de classe et
        l’autre à des activités communautaires comme les Olympiades. Le
        pique-nique de classe avait lieu ordinairement en mai. Il se déroulait
        au bocage du Séminaire, sur le bord de la Rivière Rimouski, à la Rivière-Hâtée
        où était situé le chalet des prêtres du Séminaire, au bois à
        Pierrot, un boisé situé aujourd’hui derrière la polyvalente
        Paul-Hubert ou même, plutôt rarement au Cap à l’Orignal. Certaines
        classes faisaient le pique-nique plus tôt, soit en avril, pour profiter
        des plaisirs de la cabane à sucre. Le
        conseil de classe était responsable de l’organisation de cette
        activité. À même le budget de la classe, il achetait des chips, des
        liqueurs, des friandises et même … des cigarettes. Imaginez le tollé
        aujourd’hui si on offrait à l’école des cigarettes à de jeunes écoliers.
        Certaines classes faisaient appel aux mères des externes pour
        confectionner des amuse-gueules, comme des sandwiches ou des petits gâteaux.
         L’après-midi
        était consacré à participer à certains jeux comme le drapeau, à se
        lancer des balles, à se reposer au soleil ou encore à écouter les
        musiciens en herbe de la classe qui n’avaient pas hésité à apporter
        leur instrument de musique. Des chants, des histoires étaient aussi le
        menu de cet après-midi qui passait trop rapidement. Les
        professeurs venaient nous visiter. Ils s’amusaient gaiement à
        participer aux activités et à nous faire voir leur performance
        sportive. Ils étaient un élément d’attraction. Comme on leur
        parlait très peu en dehors des classes, ils en profitaient pour nous
        faire voir un côté qu’on ne leur connaissait pas en racontant des
        blagues ou des expériences vécues. La
        plupart du temps, le menu du souper consistait en des fèves au lard qui
        étaient fournies par les bonnes Sœurs, responsables de la cafétéria.
        Après le souper, c’était le retour au bercail. Nous
        étions heureux d’avoir fraternisés entre confrères de classe.
        L’objectif de cette activité était atteint parce qu’il avait été
        conçu pour renforcer les liens qui unissaient les élèves de chaque
        cohorte. | |
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        2105            
        23 mai 2015 La
        Saint-Thomas S’il est un homme qui a eu une grande influence
        dans l’Église catholique, c’est bien Thomas d’Aquin. Il est né
        vers 1224 en Italie. Il est devenu religieux de l’ordre dominicain.
        Son œuvre philosophique et théologique a été considérable. Dans les
        collèges classiques de l’époque, le thomisme était la base de
        l’enseignement de la philosophie. Ce docteur angélique est décédé
        le 7 mars 1274.  À mon époque, les livres de philosophie étaient
        écrits en latin et reproduisaient parfois mot par mot la doctrine de
        saint Thomas. Ce dernier avait tenté de faire une synthèse de la foi
        et de la raison, en s’inspirant de la philosophie d’Aristote. Aussi, pour les élèves de Philosophie I qu’on
        appelait d’ailleurs les philosophes, le 7 mars était appelé jour de
        la Saint-Thomas. À cette occasion, pour eux, les cours étaient
        suspendus afin de s’adonner à des activités relaxantes ou sérieuses. Le 7 mars 1954, les philosophes ont fêté leur
        saint patron en faisant une excursion à Sacré-Cœur. Ils s’y
        rendirent dès l’avant-midi en autobus, sur le pouce ou à pied. Dans
        la Vie écolière de
        mars-avril 1954, Rodrigue Roy, un des philosophes raconte qu’ils en
        ont profité pour se divertir et « déguster crêpes, tire ou
        sandwichs ». Le 7 mars 1960, les philosophes profitent de leur
        congé d’études pour approfondir la doctrine et l’influence de
        saint Thomas. Des comités d’études avaient été préalablement formés
        pour préparer la journée. Des finissants comme Jean-Yves Thériault,
        Paul-Martel Roy et Gérald Laforest ont démontré un esprit
        philosophique et scientifique en présentant des exposés relatifs au
        thomisme. Un cahier assez volumineux a d’ailleurs été publié à
        cette occasion. Je me souviens être allé voir l’abbé Pascal Parent,
        directeur des élèves et éminent professeur de métaphysique, pour
        faire autographier cet ouvrage. Il avait écrit : « À un élève
        moqueur » et avait signé son nom. Je n’ai jamais compris le
        sens de cette remarque. En juin, les finissants devaient faire une
        dissertation aux examens de l’université Laval. En 1961, trois sujets
        étaient proposés dont l’un consistait à prouver l’existence de
        Dieu en s’inspirant des propos de saint Thomas. J’avais choisi ce
        sujet et j’ai tenté de discourir sur une des cinq preuves élaborées
        par ce docteur de l’Église. Au cours de l’année, le professeur s’était
        souvent interrogé sur l’origine du monde en cherchant à savoir qui
        avait été en premier, la poule ou l’œuf.  Heureusement, aujourd’hui, dans les cégeps, on a
        élargi l’éventail des grands penseurs et des philosophies qu’ils
        prônent. | |
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        2070            
        8 mai 2015 La
        descente du drapeau En
        1961, deux ou trois de mes confrères plus nationalistes ont mijoté un
        coup qu’on n’était pas habitué à voir dans ces années-là. Sur
        le toit du bureau de poste de Rimouski, trônait le Red Ensign
        britannique. Ce drapeau qui n’avait jamais été officiellement adopté
        par le Parlement du Canada montrait l’Union Jack et les Armoiries du
        Canada. Il flottait sur les édifices gouvernementaux du Canada depuis
        1945. Le
        coup consistait à aller décrocher le drapeau pour montrer l’émergence
        du Québec et le souci d’être libéré des symboles canadiens. Un
        samedi après-midi, les confrères concernés ont monté sur le toit du
        bureau de poste de la rue de la Cathédrale de Rimouski, ont pris le
        drapeau et l’ont amené au Séminaire en toute discrétion. Je
        me souviens d’avoir été informé de ce coup
        d’état et de m’être précipité au bureau de poste.
        Malheureusement, tout était terminé. Le
        risque était grand, car tous se rappelaient qu’en juin 1957 un
        Finissant avait été congédié pour avoir découché. Il avait dû
        aller subir ses examens universitaires au collège de Saint-Anne de la
        Pocatière. Concernant
        le drapeau, la GRC a fait enquête. Ils l’ont retrouvé et l’ont
        confisqué ; mais, ils n’ont porté aucune accusation. Il est probable
        de penser que les dirigeants du Séminaire ont informé la GRC qu’ils
        règleraient eux-mêmes le problème. Le cas de ces élèves s’est sûrement
        rendu jusqu’au Supérieur. Peut-on penser que le chanoine Alphonse
        Fortin, un éminent nationaliste et un disciple du chanoine Lionel
        Groulx, ait eu son mot à dire ? Il était alors assistant-supérieur.  Toujours
        est-il que les élèves concernés n’ont pas été punis, pas même
        une réprimande. C’était là une façon tacite de montrer l’accord
        des autorités avec le but poursuivi. Un
        tel événement au début des années 1960 dans un collège classique était
        hors du commun. | |
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        2040            
        2 mai 2015 La
        bouffe au Séminaire La
        Vie écolière de mars-avril
        1955 publiait certaines données concernant les dépenses et le
        personnel de l’année précédente au Séminaire de Rimouski en
        incluant ses écoles. On
        comptait cette année-là 435 pensionnaires au Séminaire, 333 à l’école
        Technique, 162 à l’école de Commerce, 28 à l’école de Marine, 
        ce qui faisait 958 bouches à nourrir. De plus, il y avait 63 prêtres
        pour la surveillance et l’enseignement, de même que cinq prêtres
        retraités. Pour nourrir tout ce monde, faire le lavage et
        l’entretien, on comptait 28 religieuses, 52 servantes et 12 hommes préposés
        à l’entretien. Le
        coût des provisions pour l’année s’est élevé à 141 850 $,
        soit environ 200 $ par personne. Les salaires ont exigé un peu plus de
        50 000 $ : une moyenne de 308 $ par personne. Il faut se
        souvenir que la plupart d’entre eux étaient logés et nourris.
        L’entretien a coûté 39 487 $. L’électricité, le chauffage,
        l’eau et les taxes sont allés chercher 33 676 $. Il
        s’est ingurgité 400 boîtes de beurre (12 768 $), du lait pour
        25 450 $, 109 792 quarts de pain (15 474 $), 8700
        brioches pour l’année, 2000 livres de bœuf et 1000 livres de porc
        par semaine (32 650 $), et 19 minots de pommes de terre par jour.   En
        mars 1959, un auteur anonyme précisait : •
        Il faut 300 livres de bœuf désossé pour un seul repas, soit l’équivalent
        d’un bœuf. •
        Pour un hot chicken, il faut 180 quarts de pain et 200 poulets. •
        Un repas aux œufs nécessite 155 douzaines d’œufs. •
        Un déjeuner exige 144 boîtes de Corn Flakes et 120 livres de beurre
        d’arachide. Pour une année, il faut 43 200 boîtes de Corn
        Flakes et 36 000 livres de beurre d’arachide. •
        Il faut 1500 livres de lait, 200 livres de sucre et 320 quarts de pain
        par jour. Toutes
        ces statistiques ont de quoi provoqué une indigestion. | |
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        2000            
        24 avril 2015 La
        télévision au Séminaire La
        télévision a vu le jour à Montréal en 1952 par l’entremise de
        Radio-Canada. C’était alors le seul poste disponible. À Rimouski, ce
        fut l’homme d’affaires et sénateur à Québec, Jules-A. Brillant,
        qui a implanté le premier poste en 1954. Le poste CJBR (Canada, Jules
        Brillant, Rimouski) diffusait sur le canal 3 et était affilié à
        Radio-Canada. Depuis 1937, cet homme avait la licence de la radio de
        Radio-Canada à Rimouski. Au
        Séminaire de Rimouski, le premier téléviseur pour les élèves a été
        installé dans la salle de lecture des Grands en janvier 1955. C’était
        un don des professeurs et des prêtres de la maison. Il fut présenté
        par le Supérieur comme le cadeau de Noël des élèves. À l’époque,
        un appareil noir et blanc – les seuls disponibles – coûtait autour
        de 400 dollars. Les prêtres professeurs gagnaient 400 $ annuellement. C’était
        une petite révolution, car c’était une ouverture vers l’extérieur
        qui existait peu si ce n’est que par les activités artistiques qui étaient
        présentées à la Salle académique. Monsieur Lionel Dion, professeur
        au Séminaire qui est devenu plus tard préfet des études et directeur
        général du cours secondaire, me racontait qu’avant l’avènement de
        la télévision à Rimouski, souvent le dimanche, les autorités du Séminaire
        accueillaient les personnes de la ville pour la présentation de films,
        de conférences ou même de panels. Quand la télévision est apparue
        dans le décor, toutes ces activités cessèrent faute de combattants. Certains
        élèves et certains prêtres s’interrogeaient sur l’influence que
        pourrait avoir cette nouvelle technologie sur l’ensemble des élèves.
        Dans un article de la Vie écolière de janvier-février 1955, le finissant Paul-Émile
        Bouillon s’exprimait ainsi : « Devant cette nouvelle
        acquisition, nos esprits sont à la fois un peu inquiets et pleins
        d’espoir. D’abord,
        nous sommes inquiets parce que réellement nous nous demandons comment
        nous pourrons bénéficier des avantages de notre télévision. […]
        Nous remarquons cependant que l’horaire de notre journée ne coïncide
        pas beaucoup avec celui des programmes télévisés. […] 
        Nous savons bien que l’avènement d’une télévision au Séminaire
        … présume, par le fait même,  que
        nous pourrons en bénéficier en maintes circonstances.  En
        effet, on n’aurait pas acheté un appareil si dispendieux simplement
        pour le plaisir de dire que les élèves ont une télévision à leur
        disposition. […] Pourquoi ne pas avoir confiance qu’un de ces bons
        soirs, la communauté sera invitée à suivre tel ou tel programme à sa
        télévision. […] Et ainsi, notre télévision serait pour nous, non
        seulement un divertissement agréable et nouveau, mais même un moyen de
        culture et de formation. » Si
        mes souvenirs sont exacts, CJBR-TV ne diffusait qu’à partir de 16
        heures ou de 17 heures. Pour les élèves, le seul moment possible de
        s’asseoir devant le téléviseur était de 18 heures 30 à 19 heures
        30. La prière à la chapelle était cédulée pour 19 heures 40. Après,
        c’était l’étude jusqu’au coucher à 21 heures. L’horaire de la
        journée n’a pas été modifié d’un iota. Au Pavillon de
        philosophie et plus tard à la Grande salle, il y avait des permissions
        spéciales pour certaines émissions comme pour voir la partie de hockey
        de la Ligue nationale le samedi soir. Bref,
        l’avènement de la télévision au Séminaire n’a pas amené la
        secousse que certains appréhendaient. | |
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        1965            
        17 avril 2015 Les
        activités d’hiver Au
        Séminaire de Rimouski, particulièrement à la Grande salle, les
        activités parascolaires étaient nombreuses en hiver. À titre
        d’exemple, je vous présente les activités de l’hiver 1955-1956.
        Les renseignements proviennent d’un article de la Vie écolière écrit par Jacques Tremblay de Versification B. Mardi
        6 décembre. Conférence sur la faculté de commerce de l’université
        Laval donnée par le frère Hormidas. Dimanche
        18 décembre. Conférence sur le génie minier donnée par Hormidas
        Langlais, député des Îles-de-la-Madeleine et adjoint parlementaire du
        ministre des Mines.  Mardi
        20 décembre. Conférence sur les sciences sociales donnée par le Frère
        Tremblay. Samedi
        21 janvier. À la Salle académique, réception des anciens du Séminaire
        qui étudient à l’université Laval. Dimanche
        22 janvier. Partie de hockey entre les anciens et les élèves. Jeudi
        2 février. Causeries sur la tempérance du secrétaire-fondateur du
        comité de la Moralité publique de Montréal, J.-Z.-Léon Patenaude,
        l’une à l’étude de la Grande salle et l’autre chez les
        philosophes. Samedi
        11 février. Concert du pianiste français Bernard Ringeissen, alors âgé
        de 21 ans. Mardi
        14 février. Programme récréatif à la Salle Académique pour
        souligner le mardi gras et le festival de l’école Technique. Mercredi
        15 février. Projection du film Fabiola. Mercredi
        22 février. Projection d’un film sur l’Afrique, suivi d’une conférence
        sur la vie des missionnaires dans ce pays par le Père Vigneault des Pères
        du Saint-Esprit. Mercredi
        29 février. Débat oratoire sur la situation économique du Canada français.
        Le gagnant est Gérard Pelletier. Même
        jour. Conférence sur la physique médicale par le Docteur Kerwin. Dimanche
        4 mars. Présentation d’un spectacle intitulé La bible vivante par René-Salvator Catta au Centre des loisirs sous
        le patronage de Mgr Parent, archevêque de Rimouski. Outre ces activités, les nombreuses associations tenaient des réunions. La fanfare et l’orchestre poursuivaient leur pratique. Au hockey, la ligue intercollégiale, la ligue intermédiaire et la ligue mineure présentaient les éliminatoires. | |
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        1925            
        9 avril 2015 Une
        tradition abandonnée Depuis
        fort longtemps, la cohorte d’élèves qui était promue en Méthode au
        Séminaire de Rimouski était scindée en deux classes. L’une se
        retrouvait à la Grande Salle et l’autre devait demeurer avec les
        Petits pour une troisième année. En
        septembre 1955, la tradition disparut. Tous les élèves de Méthode se
        sont retrouvés à la Grande salle. Fait important, c’était la première
        année dans l’histoire presque centenaire du Séminaire qu’il y
        avait trois groupes en Méthode. Il était impossible de composer deux
        groupes avec 89 élèves. La
        salle d’études des Grands ne pouvait pas accueillir tous les élèves
        de Méthode à Philosophie II. Les autorités décidèrent donc
        d’assigner les élèves des deux Philosophies dans leur classe
        respective pour le temps prévu à l’étude. Il y avait alors 34 élèves
        en Philosophie I et 27 en Philosophie II. La salle d’études des
        Grands accueillait donc les élèves de Méthode, Versification,
        Belles-Lettres et Rhétorique. Je
        faisais partie de ce groupe qui a vu s’implanter cette nouvelle
        tradition. Dans la Vie écolière de septembre-octobre 1955, Claude Marin de Syntaxe C
        écrit : « L’année
        dernière, (parmi) les élèves de Syntaxe, les uns espéraient devenir
        les doyens de la petite cour ; les autres, voulant s’approcher du
        chemin, opinaient pour la grande cour. Enfin, les idées étaient
        diverses. […] Plusieurs d’entre eux se promettaient bien de
        revenir à la petite salle, afin de montrer aux jeunes leur adresse aux sports. Les derniers désiraient faire
        parler d’eux parmi les grands. » L’auteur
        raconte qu’en septembre 1955, les premiers arrivés, inscrits en Méthode,
        apprirent qu’on les dirigeait vers la Grande salle et que finalement
        « devant la joie des uns et la consternation des autres »,
        ils constatèrent que la Petite salle était du passé. Claude
        Marin conclut en disant : « Alors, ce à quoi personne
        n’avait songé arriva : les gars de Syntaxe était les doyens à
        la petite cour. Pensez-y donc : un tennis et une balle au mur de
        plus ; nous jouerons à la balle et au hockey plus souvent. Si un
        concert ou quelque spectacle est donné au Séminaire, nous en serons
        les premiers bénéficiaires à la petite cour. En tout cas, si ce
        changement a fait des mécontents, ce n’est sûrement pas à la petite
        salle ! » | |
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        1875            
        30 mars 2015 Le
        directeur spirituel Au
        Séminaire de Rimouski, un groupe de quatre ou cinq prêtres étaient désignés
        chaque année pour assumer la fonction de directeur spirituel. Au moins
        dans les premières années du cours classique, il était recommandé de
        visiter son directeur une fois par mois. Un prêtre avait la charge de
        coordonner les activités de ces personnes. En
        1953-1954, c’est l’abbé Raoul Thibault qui était le directeur
        principal. Il remplissait cette fonction depuis qu’il avait quitté
        son poste de directorat des élèves en 1948. Il était assisté des abbés
        Émile Saint-Pierre, Pierre Bélanger, Robert Michaud et Hervé Beaulieu. En
        1954-1955, Robert Michaud quitte ce poste car il devient directeur des
        élèves. Se joignent à l’équipe : Réal Lamontagne, Pascal
        Parent, Louis-Jacques Morissette, Yves-Marie Dionne et Marcel Morin. En
        1955-1956 et en 1956-1957, l’abbé Thibault est assisté des abbés Émile
        Saint-Pierre, Pierre Bélanger, Hervé Beaulieu, Lionel Pineau et Pascal
        Parent. En
        1957-1958, l’abbé Thibault conserve son poste chez les Grands. Lionel
        Pineau devient le directeur principal chez les Petits. Mgr Georges
        Dionne se joint à l’équipe. Les autres assistants sont Émile
        Saint-Pierre, Hervé Beaulieu, Simon Amiot et Marcel Morin. En
        1958-1959, l’abbé Martin Proulx s’ajoute à l’équipe. L’année
        suivante, on retrouve la même équipe. En
        1960-1961, l’abbé Robert Michaud devient le directeur principat. Il
        est assisté des abbés Raoul Thibault, Lionel Pineau et Marcel Morin. Dans
        la Vie écolière de février-mars
        1956, Albert Roy de Philo I fait un réquisitoire sur la nécessité de
        consulter son directeur spirituel. Il écrit notamment : « On
        dit souvent que le directeur spirituel est un grand ami, qu’il passe
        de beaux livres, qu’il peut nous dire notre tempérament. C’est plus
        ou moins vrai. Ta direction spirituelle n’a d’autre but que te
        guider dans ta marche vers la sainteté. » Plus
        loin, il écrit : « Le directeur est un ami qui veut te connaître
        pour te diriger dans le droit chemin de la vérité. [...] Tu
        dois être obéissant envers ton directeur. Tu as décidé de te faire
        aider. Pour être logique, tu dois suivre ses conseils. Tu ne dois pas
        craindre d’aller te confesser à lui. » Après
        avoir conseillé de rencontrer régulièrement son directeur spirituel,
        Albert Roy conclut en disant : « La direction spirituelle est
        aussi importante pour réussir ta vie et ta sanctification que les
        cartes géographiques pour le voyageur. » | |
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        1840            
        23 mars 2015 Vie
        au Pavillon de Philosophie Le
        4 septembre 1959, un pavillon ouvrait ses portes au Séminaire de
        Rimouski pour recevoir les 65 élèves de Philosophie I et les 43 élèves
        de Philosophie II. Les élèves du 98e
        cours, dont j’étais, étaient les premiers à entrer dans cette bâtisse
        toute neuve pour y étudier pendant deux ans.  Le
        premier geste pour chacun fut de visiter la chambre qui lui était
        assignée : un lit, un bureau, une chaise berçante, une toilette
        et un lavabo. Des douches sur chaque étage. Quel luxe ! La visite
        continuait et permettait de  découvrir
        la salle de repos, appelée salon, contenant des chaises, des petites
        tables et un téléviseur. Puis c’était le gymnase, les vestiaires au
        sous-sol et les trois classes. Le laboratoire de chimie n’était pas
        encore prêt. Quant à la chapelle, la plupart préférait la voir lors
        de la messe du lendemain. Puis,
        vint l’inauguration officielle le 3 octobre où on pouvait accueillir
        le premier ministre Paul Sauvé et de nombreux dignitaires. Le
        lendemain, les parents des élèves étaient invités à visiter les
        nouveaux locaux. Dès
        le début de l’année, il fut assez facile de s’adapter à cette
        nouvelle vie. Au lieu de se lever à 5 heures 45, la cloche sonnait à 6
        heures 30. En milieu d’année, pour favoriser l’exercice physique,
        un  tintement plus court, se
        faisait entendre à 6 heures 15 pour inviter les élèves au gymnase. Si
        on ne s’y rendait pas, il restait 15 minutes à dormir. À
        6 heures 45, c’était la messe qui était dite par le directeur du
        Pavillon, l’abbé Pascal Parent. La messe terminée, soit vers 7
        heures et demie, les élèves se rendaient à la cafétéria du Séminaire.
        Il n’était pas requis de prendre les rangs de doyens pour y aller. On
        avait un intervalle de 20 à 30 minutes pour aller se sustenter. Là,
        on devait observer le silence, comme les autres élèves de la Petite
        salle et de la Grande Salle. De façon générale, les surveillants étaient
        tolérants et n’intervenaient pas à moins d’abus ou de propos trop
        forts. Après tout, nous étions des philosophes ! Après
        une courte récréation pour aérer ses poumons, deux heures de classe
        suivaient et une troisième heure les mercredis et les samedis. Puis,
        c’était le dîner à la cafétéria.  La
        récréation du midi se passait à faire du sport ou à participer à
        des activités socioculturelles. En principe, il n’était pas permis
        d’aller en ville. Deux heures de cours suivaient en après-midi, puis
        une longue étude avant le souper. Il arrivait que certaines émissions
        de télévision, comme Roquet
        belles oreilles qui commençait à 18 heures, obligeaient (!)
        certains élèves à enfiler leur repas. À
        19 heures 45, les élèves se retrouvaient à la chapelle pour la récitation
        du chapelet ou pour toute autre cérémonie. À 22 heures, c’était le
        couvre-feu.  Les
        mercredis, samedis et dimanches après-midi, il était permis d’aller
        en ville sans demander de permission. Toutefois, il fallait absolument
        rentrer à 17 heures pour l’étude ou pour les vêpres le dimanche.  Dans
        le salon, on pouvait lire le journal, regarder la télévision, jouer
        aux cartes … ou simplement jaser. Si un élève voulait s’acheter
        des friandises et s’il ne l’avait pas fait en ville, il pouvait se
        rendre au magasin coopératif de la Grande Salle aux heures
        d’ouverture. Le courrier était distribué chaque jour par le portier
        en avant-midi. De
        façon générale, le règlement était bien respecté. S’il y avait
        des écarts de conduite, la liste noire pointait les coupables qui
        pouvaient perdre certains privilèges. Le châtiment le plus important
        était de devoir quitter sa chambre pour une semaine et d’être obligé
        de séjourner à l’étude et au dortoir de la Grande Salle. | |
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| # 1805 16 mars 2015 La Sainte-Catherine À l’article 1250, j’ai publié un texte d’un élève d’Éléments latins dans lequel ce dernier décrivait ce qu’il avait retenu de la fête de la Sainte-Catherine du 25 novembre 1953. Comme c’était la fête des élèves de Philosophie I, il y avait participé de l’extérieur. 
 Aujourd’hui, je vous invite à la Sainte-Catherine du 25 novembre 1959. Ce sont deux confrères, Léopold Fournier et Jean-Marc Sinclair qui nous décrivent les événements de ce jour auxquels ils participaient. Le texte a paru dans la Vie écolière de décembre 1959. En voici des extraits : 
 " Jeudi, 6 heures ! Les lumières des chambres s’allument, les verres de jus circulent, les boucles s’ajustent et voilà les philosophes lancés dans cette formidable et inoubliable journée ! 
 À la pressante invitation des élèves du petit Séminaire (élèves de la Petite et de la Grande Salle), nous nous sommes fait un plaisir de nous rendre à la grande chapelle pour exécuter un programme de chants dodécaphoniques. 
 Vers 8 heures, ce fut l’entrée triomphale à la cafétéria aux acclamations hystériques d’une jeune foule en délire, accompagnées de la traditionnelle danse des cuillers sur les cabarets. 
 La fête elle-même, nous devrons dire les effervescences, débutèrent pour de bon quand des artistes de la classe exécutèrent un programme de danse, pour garçons et … chaises. […] Les échauffements furent refroidis dans la piscine. […] 
 Et les invités commencèrent à affluer. Ce fut une débandade de frères qui arrivèrent de tous les coins du pavillon et à qui l’on offrait de volumineux cigares, question de les avoir assis et bien tranquilles. […] Après le banquet (à la dinde), les activités se poursuivirent au salon. Nous fûmes très heureux d’y accueillir la plupart de nos professeurs anciens et actuels, ainsi que les dévoués maîtres de salle. […] 
 La soirée nous apporta la visite des ecclésiastiques (étudiants du Grand Séminaire) qui ne se sont pas fait prier pour participer à la partie récréative de cette journée. Comme nous l’avions prévu, la partie artistique, exécutée par le Trio Baroque, semble avoir répondu aux aspirations de tous. […] 
 Cette inoubliable journée se prolongea dans l’intimité du salon où l’on s’aperçut que, malgré notre bonne volonté de bien nourrir nos invités des dernières heures, il ne restait pas beaucoup de papillotes (kisses) à leur offrir, mais une franche sociabilité. " (Fin du texte cité) 
 C’était la première année que cette fête avait lieu au Pavillon de Philosophie. | |
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        1760            
        7 mars 2015 La
        cloche au Séminaire S’il
        était un être résonnant qui était omniprésent au Séminaire, c’était
        bien la cloche. Elle entrait en scène dès le lever et se taisait au
        coucher. Entre temps, par sa sonnerie, elle dictait le début et la fin
        des récréations ; elle commandait le début et la fin des classes ;
        elle dirigeait les élèves à la chapelle et ne disait mot même si la
        cérémonie se prolongeait. Son
        sosie, une clochette à main, était espéré, chez les Petits, quand la
        température était froide, qu’il pleuvait ou qu’il neigeait
        abondamment. À ce moment, un maître de salle sortait dehors avec sa
        clochette et après deux ou trois tintements, il criait Salle volontaire. Quand
        j’étais au Séminaire, je n’ai jamais su qui était la personne qui
        posait son doigt sur la sonnerie. Je n’ai jamais pensé que la cloche
        s’ennuyait pendant nos vacances. C’est en lisant un texte de Guy Bélanger
        dans la Vie écolière de
        septembre-octobre 1955 que j’ai compris mon manque d’empathie envers
        la cloche. Voici l’extrait : « Mercredi,
        7 septembre. La rentrée ! Jour d’épreuve pour les élèves, mais
        jour de joie pour la cloche. « Ah ! se dit-elle, que c’est beau
        de voir arriver tous ces élèves ! Après un dernier baiser à maman,
        un cordial merci à papa, ils passent tout près de moi sans même me
        regarder, excepté les nouveaux qui me tournent de gros yeux
        inquisiteurs ! Oh ! les petits s’ils savaient comme je suis heureuse
        de voir la fin de deux longs mois de silence ! » Après
        des recherches, j’ai trouvé le coupable qui activait méthodiquement
        la cloche : c’était le doyen des élèves de Philosophie II. En
        1954-1955, il s’appelait Paul-Émile Bouillon. À une question posée
        par Jean-Paul Gagnon qui voulait savoir ce que cela impliquait d’être
        le doyen, celui-ci a répondu : « C’est bien simple, mon
        vieux. Ici, le doyen, c’est un simple carillonneur. Règle générale,
        c’est un Finissant, le plus vieux et le plus ancien. D’ordinaire,
        c’est le plus sage » (Vie
        écolière, mars-avril 1955) À
        la suite d’une autre question posée par le journaliste en herbe,
        Paul-Émile Bouillon a révélé qu’antérieurement le doyen avait une
        clef commune en sa possession et qu’il pouvait demander certains congés.
        Il concluait en disant : « La seule influence qui me reste,
        c’est de commander élèves et professeurs avec ma cloche. » En
        1956-1957, c’est Jean-Guy Théberge qui était responsable de sonner
        la cloche. En
        terminant, voici une courte parodie de la fable Les
        Animaux malades de la peste de Jean de La Fontaine : Un
        mal qui répand sa clameur, qui
        maniait cette sonnerie. Les
        élèves obéissaient, | |
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        1720            
        27 février 2015 Un
        chant éphémère Dans
        son numéro de septembre-octobre 1953, la Vie écolière lançait
        un concours pour doter le Séminaire d’un chant qui lui soit propre.
        Un prix de 15 $, don de l’abbé Ernest Simard, était promis à l’élève
        qui écrirait le meilleur texte. C’est Laurent Dubé, de
        Belles-Lettres, qui remporta le concours.  L’abbé
        Robert Michaud alors directeur des élèves et reconnu pour sa jovialité
        a écrit : « Le Chant du Séminaire est très beau. C’est
        un magnifique chant de joie. Il est l’impression de l’idéal de tout
        un monde d’étudiants. On l’entendra souvent. Il sera toujours un
        signe de ralliement. Il nous aidera à voir grand ». Dans
        son roman Sous les marronniers
        publié par Septentrion en 1997, Laurent Dubé écrit : « Le
        Séminaire, gardant l’œil bien ouvert sur les mutations sociales,
        avait passablement rajeuni notre look l’année précédente en
        laissant tomber notre solennelle redingote et notre ceinturon vert, ces
        oripeaux démodés, témoins d’un autre âge. En prenant ses distances
        avec notre accoutrement folklorique, mon Alma Mater vouait à l’oubli,
        du même souffle, l’hymne du séminaire … que j’avais griffonné
        en classe de Belles-Lettres, entre une page de Chateaubriand et un poème
        de Lamartine, une commande de monsieur Armand Lamontagne, qui n’avait
        vraiment plus rien à voir avec le pantalon gris et le blazer marine qui
        nous flanquaient des allures modernes de jeunes universitaires anglais. » La
        version finale de cet hymne, comme l’appelle son auteur, fut publiée
        dans la Vie écolière de
        septembre-octobre 1954. Voici les paroles : I Vous
        les voyez passer, lala lala Rimouskois
        enjoués, lala lala Prêts
        à rire, à chanter, lala lala En
        redingote bleue Avec
        ceinturon vert Du
        bonheur plein les yeux, lala lala Ils
        sont du Séminaire. II Ce
        sont jeunes garçons, lala lala Ennemis
        des façons lala lala Tous
        aimables et bons lala lala À
        l’étude, à la cour, Avec
        le même entrain Ils
        s’appuient tout à tour lala lala Et
        vont main dans la main. III Quand
        viennent les vacances, lala lala Holà
        ! thèmes et stances, lala lala Et
        Plutarque et Térence, lala lala Ils
        revoient leur papa. Ils
        revoient leur maman Et
        quelqu’un après ça … lala lala Qu’ils
        saluent gentiment. IV À
        l’heure des repas lala lala On
        enfile son plat lala lala Qu’il
        soit maigre ou bien gras lala lala Les
        pâtés de nos Sœurs Les
        hachis et les fèves Font
        monter les ardeurs lala lala Et
        nourrissent les rêves. V Ils
        aiment leur métier, lala lala Prennent
        le temps aisé lala lala Sans
        jamais rechigner lala lala Et
        si quelques chagrins Assombrissent
        leur vie D’un
        léger coup de main lala lala Les
        voilà repartis ! VI Y’a
        des petits, des grands lala lala Des
        foncés et des blancs lala lala Des
        calés, des savants lala lala Mais
        lorsqu’ils quitteront Leur
        jeune Alma Mater Tous
        ils se souviendront lala lala De
        leur jeunesse fière. | |
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        1685            
        20 février 2015 Faits
        remarquables : 1960-1961 7
        septembre – Rentrée des élèves. Le
        Pavillon de Philosophie accueille des élèves pour la deuxième année.
        On compte 54 élèves en Philosophie 1e
        année et 61 en 2e année. Une
        enquête de la Vie écolière
        révèle que 72,4 % des élèves des trois dernières classes ont
        travaillé pour un salaire pendant les vacances. Celui-ci s’élève à
        289,96 $ en moyenne par élève. Le
        doyen des professeurs laïques, Gérard Bernier, fête ses 25 années
        d’enseignement. 15
        octobre – Le Théâtre universitaire canadien présente la pièce Le
        journal d’Anne Frank.  20
        octobre – À la surprise générale, l’abbé Raoul Thibault est nommé
        chanoine. Il reçoit les hommages de la part des élèves, du clergé et
        de ses confrères de classe. Le
        football prend de l’envergure à la Petite Salle. Le
        sujet de l’année à l’AJC (Association de la Jeunesse canadienne)
        est la culture canadienne-française. 27 octobre – Félix Leclerc et Gilles Vigneault 
		donnent un récital. 5
        novembre – Les Jeunesses musicales présentent un concert. 7
        novembre – La Société des concerts présente le ténor Richard
        Verreau. 15
        novembre – L’Orchestre symphonique présente un concert. 
		 La
        Vie Écolière souligne les 50 ans d’existence du journal en publiant
        un album-souvenir. L’Archevêque de Rimouski, Mgr Charles-Eugène
        Parent, y publie un long texte où il souligne le fait qu’il faudrait
        peut-être modifier les structures en éducation. Mais, il mentionne
        qu’il n’appartient pas à la jeunesse étudiante de s’aventurer
        sur ce terrain. On rappelle que Mgr Georges Dionne fut le fondateur de
        ce journal. 13
        décembre – Une commotion s’empare des élèves et des prêtres du Séminaire.
        L’abbé Simon Amiot âgé de 44 ans décède des suites d’une crise
        cardiaque. 28
        janvier – Les Jeunesses musicales présentent un concert. 29
        janvier – La retraite des Vocations débute pour les élèves de
        Philosophie 1e année. Elle est prêchée par le Père Hudon,
        un jésuite. La
        Vie écolière souligne les 22
        ans de dévouement de Sœur Pauline qui est en charge du réfectoire des
        prêtres, de même que du Père Picard qui s’occupe de l’entretien
        lui aussi depuis 22 ans. 19
        avril – Les élèves de Philosophie 2e année prennent
        l’autobus pour aller à la cabane à sucre à Saint-Fabien. 23
        avril – Lors de la prise de rubans des élèves de Philosophie 2e
        année, le Supérieur du Séminaire, Mgr Antoine Gagnon, remet à
        Jean-Yves Thériault, un finissant de l’année précédente, le prix
        du Prince-de-Galles. L’année
        scolaire se termine par un succès aux examens universitaires de fin
        d’année. Paul-Émile Vignola, un Finissant, remporte le prix du
        Prince-de-Galles. C’est la deuxième année consécutive que le Séminaire
        reçoit cet honneur. | |
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        1635            
        10 février 2015 La
        Vie écolière La
        Vie écolière était le
        journal des élèves du Séminaire de Rimouski. Le premier numéro est
        publié le 27 octobre 1911. Le tout est présenté sous une forme
        manuscrite et est sous la responsabilité du Cercle Saint-Joseph qui était
        affilié à l’A. C. J. C. (Association catholique de la jeunesse
        canadienne-française). Mgr Georges Dionne est le premier modérateur et
        il est considéré comme le fondateur du journal. Lors
        de la fondation, la devise du journal est Parlons
        français. Il est publié chaque jeudi. Les élèves doivent
        s’abonner pour une somme de 10 sous par année ; tandis que les
        Anciens déboursent 50 sous. La revue relate les événements
        quotidiens, des opinions de lecteurs, des invitations au bon parler français,
        des chroniques variées et même des renseignements nécrologiques. Les
        numéros originaux des quatre premières années furent réunis en deux
        volumes dans une reliure de cuir rouge et noir. À
        partir de 1915, la forme manuscrite disparaît. En 1930, le bulletin de
        l’Amicale naît et est intégré à la revue. La première
        photographie apparaît le 27 février 1933. En 1936, un numéro spécial
        est publié pour souligner le 25e
        anniversaire de fondation. Le numéro contient au-delà de 100 pages. En
        1948, le journal se mérite La
        Griffe d’Or de la Corporation des Escholiers Griffonneurs. J’ai
        connu la Vie écolière de
        1953 à 1961. La revue était publiée généralement quatre fois par
        année et était distribuée avant l’étude du soir puisque c’était
        une période où la lecture était permise. Tout au long de ces années,
        la revue a été l’objet de nombreuses critiques de la part des
        lecteurs. Le point fort et en même temps le point faible étaient dus
        au fait que les responsables étaient des élèves de Philosophie I et
        II qui avaient une culture incontestée et en même temps qui étaient
        âgés de 19 à 23 ans. L’âge du plus jeune lecteur, bon an mal an,
        était de 11 ans. Le dilemme a toujours été de concilier les intérêts
        et les expériences des pré-adolescents et des jeunes adultes. Au
        début de chaque année, le nouveau directeur du journal, conscient des
        difficultés de pénétration, faisait appel aux élèves pour qu’ils
        apportent leur contribution, mais seule une minorité relevait le défi.
        En décembre 1960, Jacques Ross, le directeur, lançait un cri
        d’alarme. « La Vie écolière
        mourra si la collaboration des élèves ne se fait pas meilleure. (…)
        La plupart des articles (du présent numéro) sont signés par des élèves
        du Pavillon, sauf heureusement quelques exceptions. » On le voit,
        avec l’implantation d’un nouveau pavillon, le problème devenait
        plus crucial. Pendant les années précédentes, ces élèves étaient
        à la Grande salle. Ils pouvaient au moins témoigner des activités de
        cette salle. En
        mars 1959, la Vie écolière publiait un numéro spécial sur les systèmes d’éducation
        autour du monde. On y trouvait 12 pages sur 24 traitant de ce sujet. Les
        articles provenaient d’étudiants de France, du Portugal, de l’Espagne,
        de l’Italie, de l’Allemagne de l’Ouest, de la Belgique, de l’Irlande,
        de la Guinée, de l’Éthiopie, du Vietnam, d’Haïti et du Chili.
        C’était un effort louable pour ouvrir l’esprit des élèves et leur
        faire voir comment d’autres jeunes vivaient leur scolarisation. Il y
        eut sûrement peu d’élèves qui ont lu ces pages. Il
        y avait aussi, certaines années, un certain équilibre à apporter
        entre les articles qui touchaient aux élèves et ceux qui donnaient des
        nouvelles des anciens. En effet, l’Amicale des Anciens défrayait une
        bonne partie, sinon totalement, les coûts de production. Malgré
        ces difficultés, d’une année à l’autre, la Vie
        écolière survivait et était une tribune de choix pour les
        griffonneurs qui prenaient le risque … d’être critiqués ou louangés.
        En 1963, la forme traditionnelle fut remplacée par le format tabloïd
        de quatre pages. Le dernier numéro du journal étudiant a été publié
        le 13 mars 1967 après 57 ans d’existence. Il a été remplacé par Le
        Scribe, qui était désormais le journal des élèves du cégep de
        Rimouski. | |
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        1595            
        2 février 2015 Le
        Cercle missionnaire Quand
        j’étudiais au Séminaire de Rimouski de 1953 à 1961, on nous
        recommandait de faire partie d’au moins une association étudiante.
        J’avais choisi le Cercle missionnaire. J’en fus secrétaire pendant
        quelques années. En 1958-1959, cet organisme cessa ses activités. Sous
        l’impulsion de l’abbé Robert Michaud, alors professeur d’Écriture
        sainte au Grand Séminaire, en septembre 1959, les activités reprirent
        sous un nouveau nom : le SMJ (Service missionnaire des jeunes). Je
        devins alors vice-président et président, l’année suivante. Un
        grand local était à notre disposition du côté de la Petite salle. Le
        SMJ s’occupait de quatre volets : la récupération de remèdes
        pour envoyer aux missions, la production de chapelets, la cueillette de
        timbres et l’information aux autres élèves sur les activités
        missionnaires. En 1960-1961, on comptait 120 membres. Voici
        un extrait d’un article paru dans la Vie écolière de février 1960
        sous la signature de Pierre-Paul Parent, qui était alors le président : « Après
        deux mois d’action, nous avons eu le plaisir de recevoir le Révérend
        Père Gendron, s. j., directeur provincial des SMJ. Le Père Gendron,
        après nous avoir parlé d’un club américain (The Rosary Making
        Club), nous montra que la fabrication de chapelets par des élèves
        comme nous est assez facile. Notre aumônier et nous-mêmes, enthousiasmés
        par cette proposition, avons décidé de la mettre à exécution. Rendus
        au mois de janvier, nous avons déjà quelque 50 chapelets de fabriqués,
        lesquels chapelets peuvent rivaliser facilement avec la plupart de ceux
        que chacun possède. Cette initiative sans précédent est vraiment une
        réussite. Les
        30 premiers chapelets ont été envoyés en pays de mission. Un Père de
        la Société des Pères Blancs, le Révérend Père Édouard Gagnon est
        le premier à recevoir des chapelets missionnaires. Ces chapelets, bénis
        par notre Archevêque Mgr Parent, sont fabriqués exclusivement pour les
        missions. Ceci
        n’est qu’une des nombreuses activités du SMJ du Séminaire. Nous
        nous occupons de plus à recueillir les timbres usagés. Nous avons une
        collection de timbres étrangers à entretenir. » (Fin du texte
        cité Les
        jeunes de la Petite salle, en particulier, se vouaient corps et âme
        dans la fabrication de chapelets. Cette activité manuelle les
        distrayait de leurs manuels scolaires. Je
        me souviens d’être allé cogner à la porte de la maison de Jules-A.
        Brillant, en compagnie de Pierre-Paul Parent, pour recueillir de
        l’argent en vue d’achat de matériel : grains de chapelets,
        croix, broche et pinces. Madame Brillant nous avait reçus aimablement
        et nous avait donné 5 dollars : une fortune pour nous. | |
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        1560            
        26 janvier 2015  Le
        Séminaire et ses écoles Le
        Séminaire de Rimouski a fêté dernièrement son 150e
        anniversaire de fondation. Les fêtes ont débuté en octobre 2013 pour
        se terminer en juin 2014. Plusieurs événements ont eu lieu marquant
        non seulement la vie du Séminaire mais aussi de toutes ses écoles.  C’est
        un véritable cégep que le Séminaire a mis en place au fil des ans. En
        effet, le Séminaire a assumé la responsabilité d’une école de
        Commerce, d’une école Technique, d’une école de Marine, d’une école
        moyenne d’Agriculture et d’une école normale pour former des
        enseignants, sans compter la mise en place d’un Centre d’études
        universitaires au début des années 1960. Cette grappe d’écoles spécialisées
        qui gravitaient autour du Séminaire a permis l’éclosion du Cégep de
        Rimouski, de l’Institut maritime du Québec et de l’université du
        Québec à Rimouski (UQAR). Dans
        le cadre des fêtes du 150e anniversaire et pour souligner
        cette évolution, un livre a été publié en 2013 avec la collaboration
        de la Corporation du Séminaire. Son titre est : Le
        Séminaire de Rimouski : ses écoles, ses œuvres. C’est un comité
        formé d’historiens qui a rédigé cet ouvrage de 189 pages sous la
        coordination de Sylvain Gosselin. L’histoire du Séminaire et de ses
        écoles a été partagée en quatre périodes : Kurt Vignola
        (1855-1881), Nive Voisine (1882-1925), Noël Bélanger (1926-1950) et
        Pascal Gagnon (1951-1967). Un dernier chapitre clôt l’ouvrage. Il
        s’agit d’un compte-rendu des activités et des politiques de gestion
        du patrimoine du Séminaire pour la période 1968-2012. Des
        exemplaires de l’ouvrage sont encore disponibles. On peut en trouver
        à la Librairie l'Alphabet de Rimouski, à la Coopsco du Cégep et au
        bureau de la Corporation du Séminaire. Sur demande, la Corporation
        du Séminaire peut faire parvenir des exemplaires au coût de 20 $
        (frais de port en sus) à quiconque en fait la demande par téléphone
        au 1 418 723-0448. On peut aussi le faire  par courriel à
        l'adresse corporationseminaire@globetrotter.net. En
        terminant, il est bon de se rappeler un texte de l’abbé Alphonse
        Fortin en introduction à un bref historique du Séminaire dans l’Album
        des Anciens, publié en 1940. « L’histoire du Séminaire de
        Rimouski, quand elle sera achevée, démontrera à l’évidence que
        cette institution n’a pas été l’œuvre d’un homme ou d’un
        groupe d’hommes, mais bien le fruit de la collaboration du clergé et
        du peuple rimouskois. » C’est le bout de phrase quand
        elle sera achevée qui a attiré mon attention. Comment le futur
        chanoine Fortin voyait-il la fin du Séminaire ? | |
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        1520            
        18 janvier 2015  Décès
        de l’Archevêque de Rimouski Mgr
        Pierre-André Fournier, archevêque de Rimouski depuis 2008 est décédé
        le 10 janvier 2015 à l’âge de 71 ans après 47 ans de vie
        sacerdotale. Outre sa famille immédiate, il laisse dans le deuil les
        membres du clergé dont deux confrères du Séminaire de Rimouski :
        Benoît Hins et Paul-Émile Vignola. Comme
        d’autres confrères en 2011, un samedi de juin, nous avons eu le
        privilège de faire une visite guidée dans les locaux de l’Archevêché.
        Cette visite avait été organisée par Benoît Hins. À cette occasion,
        Mgr Fournier nous avait aimablement reçus dans son bureau. Les
        funérailles de Mgr Fournier auront lieu aujourd’hui, le dimanche 18
        janvier 2015 à 14 h 30 en l’église de Saint-Robert. On sait que la
        Cathédrale a fermé temporairement ses portes depuis novembre 2014 pour
        des raisons de sécurité. Le
        service funèbre sera présidé par le cardinal Gérald Cyprien Lacroix,
        archevêque de Québec et primat de l'Église au Canada. Il sera diffusé
        en direct sur Internet grâce à la collaboration de la webtélé de
        l'archidiocèse de Québec, www.ecdq.tv
        à compter de 14 h 10. Le
        vicaire général, Benoît Hins, s'est dit atterré du départ de
        l’Archevêque : « Le départ de Mgr Pierre-André Fournier, je
        dirais que c'est la mort du Père. [...] Pour nous, diocésains et
        diocésaines, c'est notre père dans la foi, donc le diocèse de
        Rimouski vient de perdre son évêque mais son père aussi »,
        a-t-il confié, la voix nouée.  Suite
        à ce décès, le Collège des consulteurs de l'Archidiocèse de
        Rimouski s'est réuni le 14 janvier 2015 afin de procéder à l'élection
        d'un administrateur diocésain. C'est l'abbé Benoît Hins, alors
        vicaire général, qui a été élu. Il est immédiatement entré en
        fonction. Il sera en poste jusqu'à l'arrivée du prochain évêque diocésain
        qui sera nommé par le Saint-Siège. Nos
        condoléances à Paul-Émile Vignola et à Benoît Hins. Nos pensées
        accompagnent dans ses nouvelles fonctions l’administrateur élu de
        l’archidiocèse de Rimouski. | |
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        1485            
        11 janvier 2015 Faits
        remarquables : 1959-1960 4
        septembre – Rentrée des élèves. L’abbé
        Pascal Parent est le premier directeur du Pavillon de Philosophie. L’abbé
        Pierre Sirois est le nouveau directeur du Petit Séminaire. Il succède
        à l’abbé Pascal Parent qui a occupé ce poste pendant deux ans. Guy
        Bélanger demeure le président du comité des Présidents de classe. Il
        est assisté de Damien Chouinard, vice-président, et de Claude Perron,
        secrétaire. 3
        octobre – Un événement majeur se déroule au Séminaire. C’est
        l’inauguration du Pavillon de Philosophie. L’Harmonie Sainte-Cécile
        interprète le God Save the Queen,
        suivi de l’O Canada. Mgr
        Charles-Eugène Parent bénit les nouveaux locaux. J’ai eu l’honneur
        d’être servant et d’accompagner en solo l’Archevêque jusqu’à
        la chapelle pour la bénédiction de l’autel. Les invités de marque
        sont le premier ministre Paul Sauvé, nouvellement élu, et le
        lieutenant-gouverneur Onésime Gagnon. Le premier ministre promet
        d’accorder un octroi additionnel de 200 000 $ pour aider à défrayer
        le coût du Pavillon. 4
        octobre – Les élèves de Philosophie reçoivent leurs parents pour
        faire visiter leur Pavillon.  La
        liste noire fait son apparition au Pavillon. On y trouve les noms de
        Jean-Yves Dumont, Martin Gamache, Jean-Paul Cyr, Ghislain Jean et
        Charles-Henri Desrosiers. Qu’ont-ils donc fait ? 15
        novembre – Mgr Charles-Eugène Parent célèbre la messe en la
        chapelle du Pavillon et adresse la parole aux élèves qui terminent une
        retraite de huit jours.  Le
        directeur de la Vie écolière,
        Jérôme Gendron, écrit un article dans lequel il explique les raisons
        qui ont amené les autorités du Séminaire à décider de construire un
        Pavillon de Philosophie. Il écrit notamment : « C’est un
        placement qui peut assurer de bonnes annuités au Séminaire sous forme
        de résultats brillants aux examens, il est permis de l’espérer. »
        Ses confrères de classe ne se surprendront pas des mots placement
        et annuités qu’il a utilisés.
        Pourtant, il avait vu juste, car dans chacune de ses deux premières années,
        un élève du Séminaire a remporté le prix du Prince de Galles. Les
        élèves de la Petite salle et de la Grande salle ont accès au gymnase
        du Pavillon de Philosophie autant pour la gymnastique que pour le
        badminton et le ballon-panier. Au
        soccer, les deux équipes de Philosophie I se rendent en finale. Il est
        décidé de ne pas présenter la finale à cause de la rivalité qui
        existe entre les deux équipes … pourtant d’une même classe. Pour
        la sixième fois consécutive, l’équipe de Philosophie I remporte les
        honneurs aux quilles lors du tournoi d’automne. La
        Vie écolière rend hommage à Gilles Vigneault qui a collaboré à
        cette revue alors qu’il était élève au Séminaire. On y présente
        un extrait de la revue publié en avril 1949 qui décrit le poète. 21
        décembre – Lors de la soirée traditionnelle au pied de l’arbre de
        Noël, le Supérieur lance l’idée qu’il faudrait intégrer une
        Maman Noël comme accompagnatrice du Père Noël. 17
        janvier 1960 – Les élèves de Philosophie I entrent en retraite des
        Vocations pour une semaine en silence. Les externes doivent pensionner
        au Séminaire. Tous suivent les Exercices spirituels de Saint-Ignace
        avec un Père Jésuite, le Père Hudon, qui parle abondamment de la mort
        et de l’enfer. À la suite de cette retraite, au moins la moitié des
        élèves avaient décidé de se diriger vers le sacerdoce, la seule voie
        pour se sauver. 27
        janvier – L’Association de la jeunesse canadienne (A. J. C.)
        s’interroge sur ce qu’est le séparatisme. 27
        février – Ouverture des portes du laboratoire de chimie au Pavillon. Les
        rhétoriciens présentent des caricatures pour chaque élève de leur
        classe dans la Vie écolière :
        quatre pages bien remplies. On
        commence à parler de la fondation d’une université à Rimouski vu le
        nombre grandissant de futurs candidats aux études universitaires. 6
        mars – Les élèves ont leur carnaval pour la première année. Le
        Gouvernement du Québec débloque des subventions statutaires pour les
        collèges classiques. Le Séminaire se voit octroyer la somme de 63 400
        $. 20
        mars – Les Lacordaire du Séminaire célèbrent le 15e
        anniversaire de fondation de leur cercle. L’abbé Pierre Bélanger,
        aumônier diocésain, reçoit un certificat marquant ses 15 années
        d’abstinence totale. Pour
        la septième fois consécutive, l’équipe de Philosophie I remporte
        les honneurs aux quilles lors du tournoi du printemps. Un
        tournoi de badminton est organisé pour la première année. 19
        avril – Décès de Mgr Louis Martin, supérieur du Séminaire de 1948
        à 1957. La
        Vie écolière souligne le 300e
        anniversaire de la défaite de Dollard des Ormeaux au Long-Sault. L’année
        scolaire se termine par un succès aux examens universitaires. Jean-Yves
        Thériault remporte le prix du Prince-de-Galles. Le dernier récipiendaire
        de ce prix en Philo II, pour le Séminaire de Rimouski, avait été
        Jacques Ringuet, médecin, en 1932. Richard Joly, conseiller en
        orientation, avait eu cet honneur en 1939, alors qu’il était en Rhétorique. | |
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        1455            
        5 janvier 2015 Le
        clocher du Séminaire Lors
        du feu de Rimouski en 1950, la chapelle qui avait été construite en
        1921 fut partiellement détruite. Le clocher a été fortement endommagé.
        Pour effacer les traces de cette tragédie, en 1955, le Séminaire de
        Rimouski reçut un don inestimable : un carillon de quatre cloches.
        Voici ce qu’en dit l’annuaire de 1956-1957 : « Grâce
        à la générosité d’un honorable citoyen de Rimouski, Monsieur Roméo
        Crevier, président de Québecair Inc. et de St. Lawrence Distributing
        Co. Ltd, directeur de la Cie d’Assurance Montreal Life, le 13 novembre
        1955, avait lieu la bénédiction d’un magnifique carillon de quatre
        cloches par Monseigneur Charles-Eugène Parent, archevêque de Rimouski. Ce
        carillon, qui chante depuis ce jour les joies et les tristesses de l’Alma
        Mater, est mis en branle par une horloge dont les trois cadrans, de 98
        pouces de diamètre chacun, couvrent trois côtés du clocher central. La
        première cloche, baptisée sous le nom de Marie-Immaculée, pèse 1520
        livres ; la seconde, Joseph, 616 livres ; la troisième, Antoine, 425
        livres ; la quatrième, Charles, 375 livres. Elles font entendre
        successivement les notes suivantes : sol, do ré, mi, soit la
        sonnerie du carillon de Westminster. À
        l’issue de cette cérémonie, un banquet, sous la présidence
        conjointe de Monseigneur l’Archevêque et de Monseigneur Louis Martin,
        supérieur du Séminaire, fut servi en l’honneur du généreux
        donateur et de son épouse. Étaient aussi présents de nombreux amis de
        M. et Mme Crevier et du Séminaire. À cette occasion, l’Alma Mater
        s’enrichissait d’un nouveau fils, en décernant à M. Crevier un
        diplôme qui le créait membre d’honneur de l’Amicale du Séminaire. Nos
        plus sincères remerciements au donateur pour sa grande générosité,
        rappelée sans cesse par ce magnifique carillon. » Roméo
        Crevier fut maire de Rimouski de 1958 à 1961. Il est décédé en 1989
        à l’âge de 79 ans. | |
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          1425            
          30 décembre 2014 Vente
          de livres Au
          Séminaire de Rimouski, au début de l’année scolaire, c’était
          la grande vente de manuels scolaires. Le tout se passait dans la salle
          d’études. Nous avions alors en main une liste de manuels requis
          pour l’année. Quand
          nous étions en Éléments latins en 1953, nous n’étions que des
          acheteurs. Les élèves de la classe antérieure passaient devant nos
          bureaux et nous offraient les livres dont ils n’avaient plus besoin.
          L’escompte se situait entre 30 % et 50 %. Il fallait quand même se
          méfier car certains essayaient de nous vendre des livres dont nous
          n’avions peu ou pas besoin. Parfois, des élèves de la Grande salle
          se pointaient le nez pour nous offrir à fort rabais un livre qui ne
          servirait pas. Dans
          la Vie écolière de
          septembre-octobre 1958, un élève qui signe Moro écrit une chronique
          intitulée Fragments de journaux
          personnels où il met en relation le vécu d’un nouveau et
          d’un philosophe. Voici un extrait : 
 Élève
          d’Éléments 6
          septembre 1958 – Cet avant-midi, j’ai acheté mes livres. J’ai
          fait, je crois de bonnes affaires. Un philosophe m’a vendu deux
          beaux gros dictionnaires Latin
          en Poche pour deux piastres seulement. Ils sont réellement très
          bons ces grands-là et ils savent vous donner d’excellents conseils
          qui vous réchauffent le cœur. Élève
          de Philosophie 6
          septembre 1958 – Aujourd’hui traite
          des livres. J’en ai vendu pour 25 $. Ça faisait longtemps que je
          voulais vendre mes deux anthropopithèques de dictionnaires Latin
          en Poche. Malheureusement, c’est un petit nouveau qui s’est
          fait attraper. Bah ! Qu’il fasse la même chose que j’ai faite et
          que l’on m’a faite. 
 De
        façon générale, le truc était de trouver un élève de la classe antérieure
        en qui nous avions confiance et de lui acheter tous les livres périmés
        pour lui. L’escompte était alors plus élevé. Certains livres étaient parfois annotés par le propriétaire précédent. Ce dernier comptait ainsi obtenir un meilleur prix ; mais ce n’était pas toujours le cas. Il est arrivé qu’un professeur d’histoire générale avait pris l’habitude de faire des farces à des moments précis de ses cours. Certains élèves notaient les farces si bien qu’on nous avertissait qu’au cours suivant une telle farce serait dite. | |
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        1385            
        22 décembre 2014 Un
        autel de marbre La
        chapelle du Séminaire de Rimouski a vu passer plusieurs générations
        d’élèves. Au cours des ans, il y eut des améliorations comme en
        1957 où un nouvel autel central fut consacré. Voici ce qu’en dit
        l’annuaire de 1956-1957 : « Le
        20 février, Monseigneur le Supérieur consacrait le nouvel autel de
        notre chapelle : un autel de marbre italien que nous attendions
        depuis longtemps, parce que le matériel était arrivé depuis quelques
        mois, mais dont la construction dut être retardée parce qu’il avait
        fallu consolider le plancher du chœur. À
        cinq heures de l’après-midi, M. l’abbé Émile Saint-Pierre, qui en
        avait négocié l’achat avec la maison Petrucci-Carli, et en avait
        suggéré les plans, célébrait la première messe sur cet autel. Les généreux
        donateurs, Madame et Monsieur Wilfrid Ouellet, les prêtres et les élèves,
        ainsi que plusieurs invités assistaient à cette messe. Quand
        elle fut finie, les assistants furent invités à admirer de près l’œuvre
        d’art dont notre chapelle s’enrichissait. Le
        palier et les marches ainsi que le tombeau et le tabernacle, sont de
        marbre Botticino ; la table, le gradin, le dessus des colonnes, de
        marbre de Carrare blanc veiné (carrara bianco venato) ; les colonnes du
        tombeau, de marbre Porta Santa ; la base des colonnes et la base du
        tombeau, de marbre vert Saint-Denis. Le tombeau, le tabernacle et le
        dessous des colonnes portent des incrustations de mosaïque vénitienne
        de couleurs vert et or représentant des épis de blé. La porte du
        tabernacle est de bronze véritable avec motif tête de Christ ;
        au-dessus de la porte, en appliqué, une colonne de bronze également ;
        l’intérieur est de cuivre doré. Le
        soir, un dîner fut servi à l’issue duquel un diplôme de membre
        honoraire de l’Amicale du Séminaire fut décerné à Monsieur
        Ouellet. » (Fin du texte cité) Je serais curieux de savoir ce qu’est devenu cet autel lorsque le cégep de Rimouski a transformé la chapelle en bibliothèque. | |
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        1345            
        14 décembre 2014 Un
        film honni Quand
        j’étais finissant au Séminaire de Rimouski en 1961, je faisais partie d’un
        organisme récemment créé dont les membres étaient les présidents
        des différentes associations culturelles et sportives de la maison. Lors
        d’une réunion, il fut proposé que chaque association aurait à préparer
        une activité spéciale pour tous les élèves. Étant président du SMJ
        (Service missionnaire des jeunes), j’énonçai le projet de présenter
        un film payant à la salle académique. Le projet fut accepté avec
        enthousiasme. En même temps, je voulais amasser un petit pécule pour
        donner à la société des Missions-Étrangères. L’abbé
        Robert Michaud, qui était un ancien directeur des élèves et qui était
        maintenant professeur au Grand Séminaire, était l’aumônier du SMJ. 
        J’allai le consulter au sujet de mon projet. Il se dit
        totalement en désaccord. Je décidai quand même de le réaliser. J’allai
        voir l’abbé Paul-Émile Paré qui était responsable de l’audio-visuel.
        Je lui demandai de me suggérer un film à saveur missionnaire. Il
        sortit son gros catalogue et pointa le titre d’un film. Il me dit :
        « Je m’occupe de tout. Ce film sera présenté à tous les élèves
        à la salle académique un samedi après-midi. » Évidemment, je
        devais absorber le coût de la location. Je fis de rapides calculs. Le
        prix d’entrée serait de 15 sous pour les élèves de la Petite salle
        et de 25 sous pour les élèves de la Grande salle et du Pavillon de
        philosophie. Je pensais amasser au moins 40 dollars. Mes
        confrères du Pavillon de philosophie n’étaient pas très
        enthousiastes à l’idée d’aller voir un film missionnaire alors
        qu’ils pouvaient sortir en ville à volonté. Je comptais sur les élèves
        de la Grande salle et surtout sur ceux de la Petite salle. Une
        demi-heure avant que la projection du long métrage, j’entendis dire
        que le film était interdit aux élèves de la Petite salle parce que
        jugé non conforme aux bonnes mœurs. Comme l’action se déroulait sur
        une île habitée par des autochtones, il y avait des scènes où on
        voyait des torses nus.  J’étais
        abasourdi. J’étais alors certain de faire un déficit car, à la
        Petite salle, il y avait environ 200 pensionnaires. Certains confrères
        du Pavillon devant cette situation changèrent leur plan et se présentèrent
        en plus grand nombre que prévu à la représentation. Avant la
        projection, l’abbé Paré monta sur la scène et fit de nombreuses
        mises en garde. J’étais assis sur mon siège et ne cessais d’être
        étonné de la tournure des événements, étant donné que ce n’était
        pas moi qui avais choisi le film. Quand
        la caisse fut comptée, le profit s’élevait à huit dollars et
        quelques sous. J’avais alors un double problème. D’abord, je
        trouvais que le montant était insuffisant pour faire un don aux
        Missions-Étrangères. De plus, je me souvenais avoir été à
        l’encontre de l’avis de l’aumônier. Je me rendis au bureau du chanoine Raoul Thibault que je considérais toujours comme mon directeur spirituel même si je n’allais presque jamais le voir. Je lui demandai conseil. Il me dit : « Prends l’argent ; mets-le dans la caisse de ton cercle missionnaire. Ainsi, vous pourrez continuer à fabriquer des chapelets pour les missions. » J’étais soulagé. | |
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        1310            
        7 décembre 2014 Quiz
        sur le Séminaire Je
        vous présente 10 petites questions à choix multiples sur le Séminaire.
        Les anciens qui y ont étudié seront en mesure de mesurer l’état de
        leurs souvenirs ou de leurs connaissances. Les réponses sont données
        à la fin. 1.
        En quelle année l’enseignement classique a-t-il débuté à Rimouski
        ? a)
        1950           
        b) 1863           c) 1899           
        d) 1922 2.
        Qui a enseigné l’histoire au Séminaire pendant 50 ans ? a)
        Antoine Perreault              
        b) Charles Morin       
        c) Nive Voisine          d) Alphonse
        Fortin 3.
        Comment s’appelait la cantine de la Grande salle ? a)
        L’Estudiantine      
        b) La Familiale           c) La
        Procure             
        d) Le Fourre-tout 4.
        Qui a fondé la troupe scoute du Séminaire ? a)
        Rosaire Dionne      
        b) Gaétan Brillant       c) Hervé Beaulieu      
        d) André-Albert Dechamplain 5.
        Comment s’appelait l’endroit où était situé le cimetière des prêtres
        ? a)
        Le Bosquet            
        b) Le Bocage             
        c) Le Bois-à-Pierrot               
        d) Le Parc 6.
        Quel était le nom de l’orchestre du Séminaire ? a)
        Saint-Charles         
        b) Sainte-Cécile         
        c) Saint-Antoine        
        d) Saint-Georges 7)
        Qui a été directeur des élèves dans les années 1940 ? a)
        Pierre Sirois           
        b) Robert Michaud    
        c) Raoul Thibault        d) Jean-Guy Nadeau 8)
        Qui fut le dernier supérieur du Séminaire ? a)
        Georges Dionne     b)
        Louis Martin          c) Antoine
        Gagnon     d)
        Robert Lebel 9.
        Quel était le sport le plus populaire à la Grande salle en automne
        dans les années 1950 ? a)
        Soccer        
        b) Baseball      c) Balle molle d) Quilles 10.
        Quelle fête les philosophes soulignaient-ils le 7 mars ? a)
        Saint Pascal                       
        b) Sainte Catherine    
        c) Saint Thomas d’Aquin      
        d) Saint Antoine          Réponses 1b)
        1863 2d)
        Alphonse Fortin  3a)
        L’Estudiantine  4d)
        André-Albert Dechamplain  5b)
        Le Bocage  6a)
        Saint-Charles  7c)
        Raoul Thibault  8d)
        Robert Lebel  9a)
        Soccer  10c)
        Saint Thomas d’Aquin  | |
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