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Les charleries Bienvenue sur mon blogue, Ce blogue contient des souvenirs, des anecdotes, des opinions, de la fiction, des bribes d’histoire, des récréations et des documents d’archives. Charles-É. Jean
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Séminaire de Rimouski |
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5885
9 avril 2021
La tunique au Séminaire
Autrefois, dans les
collèges classiques, il était de tradition que les élèves portent un
costume règlementaire. Dans
Le livre de raison du Séminaire de
Rimouski publié en 1963, l’auteur l’abbé Armand Lamontagne
présente la tunique comme faisant partie du costume pendant de
nombreuses années. Voici ce qu’il a écrit :
« Jusque vers 1930,
l’habit à tout faire était le costume d’écolier. Un élève qui aurait
enlevé sa tunique à la cour (de récréation) aurait causé le même
scandale qu’un prêtre qui serait entré dans la salle académique sans sa
soutane. Le costume complet (et il devait être porté au complet)
comprenait la visière bleue en dehors et verte en dedans, qui campait
bien le genre de troupier auquel on avait affaire. (…)
Le costume comprenait
aussi la tunique qui devait se porter en bas des genoux. Les « nouvelle
vague » et les « sexés » profitaient des périodes d’accalmie pour
manquer aux règles les plus élémentaires de la modestie et la porter en
haut du genou. Le dessous de cette tunique, quand il n’était pas un
ensemble de pièces qui ressemblait d’assez près aux anciens couvre-pieds
de courte pointe, consistait en une culotte serrée ou de modèle « golf »
avec un bas dont à peu près trois pouces retombaient sous le genou,
par-dessus la jarretière.
Mais là où
s’exprimait le plus clairement la personnalité, c’était la façon de
porter la ceinture. Celle-ci était large ou mince, frangée ou non
frangée : c’était l’indice du contenu du porte-monnaie. Ceux qui
n’avaient pas besoin d’exprimer de révolte et savaient facilement se
soumettre aux lois portaient plutôt la queue en arrière. Les évaporés la
portaient en avant. Les rigides la serraient sur l’abdomen comme un
« cingulum castitatis » (ceinture de chasteté). Les laxistes la
détendaient et s’en servaient plutôt comme d’un manchon où ils pouvaient
se réchauffer les mains. (…)
Pendant les vacances, ce costume
devait être porté, les dimanches et jours de fêtes. » (Fin du texte
cité)
D’un collège à l’autre, l’uniforme pouvait être différent. Dans son roman de mœurs canadiennes intitulé Charles Guérin et daté de 1852, Pierre-J.-O. Chauveau écrit : Charles Guérin « portait, ainsi que son frère, le capot bleu aux nervures blanches, uniforme des élèves du Séminaire de Québec. » |
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5860
24 mars 2021
Purgation de masse
« Un mal qui répand
la terreur,
Dans
Le livre de raison du Séminaire de Rimouski publié en 1963, l’auteur
l’abbé Armand Lamontagne qualifie de purgation de masse les situations
où tous les élèves ou presque attrapaient la diarrhée. Il écrit :
« Les auteurs ne se sont jamais mis
d’accord pour décider s’il s’agissait d’un élément étranger qu’on
incorporait à la nourriture ou si, tout simplement, l’aliment contenait
en lui-même assez de force explosive pour révolutionner les humeurs. Un
fait reste certain, c’est que les élèves n’attendaient pas la décision
des savants pour être malades. C’était toujours le repas du soir qui
contenait l’élément hypocrite et le traître se glissait à l’intérieur de
la citadelle, non pas sous l’apparence du cheval de Troie, mais d’un
mets, jamais le même, et qui savait fouetter les appétits les plus
rébarbatifs. Je me rappelle qu’une fois ce furent des petits plats de
cretons qui, le lendemain, avaient attiré les soupçons de la plèbe,
alanguie et blême. (…)
Les premières plaintes fracassaient
« le silence d’une profonde nuit ». Réveillés par les premiers pèlerins,
les élèves, à qui le sommeil avait jusque-là caché la gravité de leur
mal, prenaient soudainement conscience de leur état et cherchaient eux
aussi à se débarrasser du ver rongeur. Mais l’architecte n’avait pas
prévu pareille affluence dans les débits du dortoir et les plaintes de
ceux qui attendaient se mêlaient à celles de ceux qui s’exécutaient.
Ceux qui revenaient, sentant leur fin prochaine, unissaient leurs jurements aux cris des rêveurs que le sommeil avait repris. Parfois ces équipées avaient des fins dramatiques, car, devant l’insistance de l’argumentation intérieure, le patient devait faire de n’importe quoi un gite à sa douleur. Et le lendemain matin, la troupe pâle quittait ce lieu de carnage et d’horreur. Je me rappelle qu’un matin un seul élève avait trouvé la force d’affronter le froid sec de février et de monter sur la glissoire. » (Fin du texte cité) |
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# 5825
3 mars 2021
Prospectus de 1876-1877
Dans l’édition du 30 août 1876, le
Courrier
du Canada
publie le prospectus du Séminaire de Rimouski pour l’année scolaire
1876-1877. Voici une partie de ce prospectus :
« Dans toute la maison offrant un développement de 425 pieds de longueur
sur 50 pieds de largeur règne un excellent système de ventilation, et
avant peu sera partout établi un appareil de chauffage à l’eau chaude et
l’éclairage
au gaz.
Deux bonnes bibliothèques sont à la disposition des élèves, l’une de 800
volumes pour ceux du Grand Séminaire, l’autre de 1500 volumes, pour ceux
du Petit Séminaire. Quatre prêtres au moins et douze ecclésiastiques
sont continuellement occupés soit aux classes, soit à la direction des
élèves.
Morale et discipline.
La morale et la discipline des élèves sont sous la surveillance
constante d’un directeur, prêtre et de plusieurs ecclésiastiques.
Tous sont tenus d’assister aux exercices religieux de la maison chaque
jour et aux offices de la cathédrale les dimanches et jours de fêtes.
Les élèves dont les parents demeurent dans la ville de Rimouski ont
seuls le privilège d’être externes. Tous les autres doivent être
pensionnaires.
Parloir
Les parents peuvent voir leurs enfants tous les jours de la semaine de
10 h à 10 ¼ h, de midi à une heure et de 4 h à 4 ½ h ; les jours de
congé toute la journée en été et l'après-midi seulement en hiver ; le
dimanche de midi à une heure et de 4 h à 4 ½ h. On ne permettra pas aux
élèves d'aller au parloir hors des heures
ici mentionnées.
Pension
Prix pour les pensionnaires : 80 $
Prix pour ceux qui couchent seulement : 20 $
Prix pour les externes : 15 $
La pension se paie d'avance en quatre termes égaux : à la rentrée, le 1er
novembre, le 1er février, 15 avril. On ne fait aucune
réduction pour une absence moindre que 6 semaines.
Prix pour abonnement du médecin : 1 $
Prix pour couverts au réfectoire : 0,25 $
Fournitures classiques.
Les élèves peuvent se procurer les livres, les cahiers, le papier, les
plumes, etc. dans la maison même et à de très bonnes conditions. Tous
ces effets doivent être payés comptant.
Déboursés facultatifs.
Lavage pour l'année : 5 $
Pour louage d'un lit y compris les couvertures : 5 $
Pour usage des livres à la bibliothèque : 1 $
Tout dommage causé aux effets de la maison, soit à la récréation, soit à l’étude, soit au réfectoire est aux frais de l’élève. Tout élève qui est à l’infirmerie doit payer 5 centins par jour en sus de la pension ordinaire. Les Sœurs de la Charité seront chargées de l’infirmerie dans le cas de maladie grave. » |
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#
5800
15 février
2021 Dix ans plus
tard
Quand le Séminaire de
Rimouski existait, les activités parascolaires constituaient un volet
important dans la formation des élèves et principalement chez les
pensionnaires. Nous avons comparé les parascolaires de 1953-1954 à ceux
de 1963-1964 à partir des annuaires de ces deux années. La liste des
parascolaires est divisée en trois parties : ceux qui ont cessé
d’exister, ceux qui ont survécu et ceux qui étaient nouveaux en
1963-1964.
1. Parascolaires qui existent en 1953-1954 et qui n’existent plus en
1963-1964 (7)
Académie Saint-Jean l’Évangéliste
1953-1954 Directeur :
L’abbé Ludger Rioux
Président : Yvonnik
St-Pierre
Association de la Jeunesse canadienne
1953-1954 Modérateur :
L’abbé Marcel Morin
Président : Jean-Gabriel
Bérubé (1er semestre) et Vianney Bérubé (2e
semestre)
Cercle Cardinal Mercier (philosophie)
1953-1954 Directeur :
L’abbé Pascal Parent
Cercle Langevin (Littérature)
1953-1954 Modérateur :
L’abbé André-Albert Gauvin
Président : Albert Lebel
Cercle Monseigneur Courchesne (patriotisme)
1953-1954 Modérateur :
L’abbé Marcel Morin
Président : Jean-Gabriel
Bérubé
Cercle Pie X (liturgie)
1953-1954 Directeur :
L’abbé Émile St-Pierre
Président : Jean de Dieu
Sénéchal
Magasin coopératif L’Estudiante (Grande Salle)
1953-1954 Gérant : Jean-Gabriel Bérubé
2. Parascolaires qui existent en 1953-1954 et qui existent encore en
1963-1964 (11)
Cercle missionnaire
1953-1954 Aumônier :
L’abbé Robert Michaud
Président : Jean-Louis
Chamberland
1963-1964 Aumônier :
L’abbé Robert Michaud
Président : Augustin
Bélanger
Ciné-club
1953-1954 Aumônier :
L’abbé François-Xavier Belzile
Président : Armand
Bélanger (1er semestre) et Bertrand Lepage (2e
semestre)
1963-1964 Moniteur :
L’abbé Jean-Yves Leblond
Président : Claude Gagnon
Congrégation mariale
1953-1954 Directeur :
L’abbé Raoul Thibault
Préfet : Raynald Brillant
1963-1964 Directeur :
L’abbé Raoul Thibault
Préfet : René Lagacé
Groupe scout du Séminaire
1953-1954 Aumônier : L’abbé Louis-Georges Lamontagne
Chef de troupe : Robert Rioux
1963-1964 Aumônier : L’abbé Louis-Georges Lamontagne
Chef de troupe : Lucien Roy
Harmonie Sainte-Cécile
1953-1954 Directeur : L’abbé Charles Morin
Président : Sarto Cloutier
1963-1964 Directeurs : Les abbés Charles Morin et
Euclide Ouellet
Président : Gilles Richard
Magasin coopératif La Collégiale (Petite Salle)
1953-1954 Gérant : Alban Bérubé
1963-1964 Responsables : Jean-Maurice D’Anjou, Gilles
Pelletier, Michel Ouellet
Mouvement Lacordaire
1953-1954 Aumônier :
L’abbé Pierre Bélanger
Président : Noël Gaudreau
1963-1944 Aumônier : L’abbé Roger Bérubé
Président : Ghislain Morneau
Orchestre Saint-Charles
1953-1954 Directeur : L’abbé Antoine Perrault
Président : Gilles Gagnon
1963-1964 Directeur : L’abbé Antoine Perrault
Président : Jean-Eudes Beaulieu
Société Saint-Pierre (sports)
1953-1954 Présidents chez les Grands : Jean-Guy
Mailloux (1er trimestre) et Desmond Paradis (2e
trimestre)
Président chez les Petits : Roch Archambault
1963-1964 Président chez les Grands : Pierre
St-Pierre
Responsables chez les Petits : André Lebel, Pierre
Fillion, Pierre Bérubé, Gérard Lord, Yvan Caillouette
Société Chorale
1953-1954 Directeur : L’abbé Norbert Roussel
Président : Jean-Gabriel Bérubé
1963-1964 Elle existe sous d’autres noms.
Vie écolière (La)
1953-1954 Moniteur : L’abbé Armand Lamontagne
Directeur : Jacques Roy
1963-1964 Conseiller : L’abbé Jean-Gabriel Bérubé
Directeur : Jacques Lagacé
3. Parascolaires qui n’existent pas en 1953-1954 et qui existent en
1963-1964 (6)
Chorale grégorienne
1963-1964 Directeur : L’abbé Paul-Émile Paré
(Pour ce parascolaire et les suivants, il n’y a pas
de comité pour l’administration)
Chorale polyphonique Grande chorale
1963-1964 Directeur : L’abbé Paul-Émile Paré
Chorale polyphonique Petite chorale
1963-1964 Directeur : L’abbé Paul-Émile Paré
Cinéma
1963-1964 Responsables : L’abbé Paul-Émile Paré,
Jean-Marc Charron, Claude Rouleau
Joyeux écoliers (Les)
1963-1964 Directeur : L’abbé Paul-Émile Paré
Théâtre
1963-1964 Responsables : L’abbé Paul-Émile Paré,
Lucien Lauzier, Rosaire Dumais
Bref, sept parascolaires qui existent en 1953-1954 n’existent plus en 1963-1964, onze parascolaires ont survécu et six parascolaires en 1963-1964 sont nouveaux par rapport à l’année 1953-1954. En 10 ans, c’est une transformation majeure. |
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# 5765
24 janvier 2021
La Saint Thomas d'Aquin
Pendant de nombreuses
années, la Saint Thomas d'Aquin, inscrite au 7 mars dans l’ordo de
l’Église, a été fêtée notamment par les élèves de Philosophie
I du Séminaire de Rimouski.
Dans son édition du 23 mars 1883,
La Gazette des campagnes,
journal du cultivateur et du colon, publié à Kamouraska,
fait un compte-rendu de la dernière célébration à ce Séminaire.
« La fête de
l'Angélique docteur Saint Thomas d'Aquin, a été célébrée avec beaucoup
de pompe, mercredi dernier 7 mars, au Séminaire de Rimouski. Il va sans
dire que le jour de la fête du grand Saint que Léon XIII a donné pour
patron à toutes les écoles catholiques, est un grand congé
réglementaire.
À 9 h a. m., eut lieu,
à la chapelle du Séminaire, une grand'messe solennelle à laquelle
assistaient Sa Grandeur Mgr l'Évêque de Rimouski, ainsi que tout le
clergé de la ville, et les élèves du Grand et du Petit Séminaire. Le
sermon de circonstance fut prêché par M. le Grand Vicaire Edmond
Langevin, qui fit à Saint Thomas une heureuse application du texte :
« J'ai vu un ange dans le soleil » tiré de l'Apocalypse.
Le chœur des élèves
exécuta la messe du second ton harmonisée avec accompagnement
d'orchestre. Dans l'après midi, MM. les élèves du Grand Séminaire nous
firent assister à une brillante joute scholastique. M. Ant. Bérubé
développa une thèse sur la nécessité du sacrement de pénitence.
Vigoureusement attaquée par MM. Soucy, Saindon, Sirois et Sylvain, elle
fut défendue avec beaucoup d'habileté par MM. Côté, D'Auteuil,
Belles-Isles et Roy.
A 7 ½
h p. m., MM. les élèves de philosophie junior nous donnèrent une
séance magnifiquement drapée de formes scholastiques. M. Sam. Rioux
développa la thèse du miracle. Elle eut pour adversaires, MM. A.
Morisset, J. Pelletier, T. D'Anjou et L. Bouillon, dont les objections
ne purent tenir en face des victorieux arguments de MM. A. Poirier, J.
Ouellet, J. Dubé, W. Cullen et Ad. Lavoie.
À la fin de chaque séance, Mgr l'Évêque de Rimouski félicita chaleureusement, en langue latine, les héros des brillants tournois théologiques et philosophiques dont il venait d'être témoin. Sa Grandeur paraissait heureux des honneurs prodigués à l'Ange de l’école par le Séminaire diocésain, sous la puissante impulsion de son supérieur, M. le chanoine L. J. Langis, docteur en théologie. » (Fin du texte cité) P. S. Après avoir
terminé cet article, j’ai appris que le 7 mars a été la date officielle
de la fête de Saint Thomas d’Aquin jusqu’en 1969. Depuis ce temps, la
date de la fête est le 28 janvier, jour de sa naissance au lieu du jour
de sa mort. |
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# 5725
30 décembre 2020
À la recherche
d’un vaccin
J’ai composé ce récit intemporel dans
le but de vous souhaiter une année 2021 plus sympathique que celle en
cours. Bye bye 2020 et ne reviens plus. Que vos désirs se réalisent au
cours de cette nouvelle année.
Meilleurs vœux et portez-vous bien !
* * * * *
C’est la nuit du 28 au 29 décembre.
Damien a fêté un peu trop fort la veille. Il sommeille légèrement, se
réveille, se rendort : une roue qui tourne. Dans ce brouhaha, comme un
cauchemar, un costaud lui apparaît. Il a trois yeux et respire
profondément.
- Hop ! Damien. Je viens te chercher.
On retourne à la maison.
- Comment ça, de répondre Damien, je
suis chez moi.
- J’ai une mission pour toi, reprend le
Grand lutin. Déguédine.
Forcé d’obéir, Damien embarque dans une
navette spatiale qui a été construite par les ingénieurs du 98e
cours
du Séminaire de Rimouski. Sur le fronton, on peut lire : Navette 98. Le véhicule
passe par Saint-Mathieu-de-Rioux pour prendre Clovis et Rémi T. À
Saint-Fabien, c’est Paul-Émile qui est kidnappé. Aux abords de la
Gaspésie, c’est au tour de Raynald et de Jérôme. Tout le conseil de
classe du premier conventum du 98e cours.
Les six compères sont amenés au salon
du Pavillon de Philosophie. Qui est là ? Nul autre que Gilles Vigneault.
- Que faites-vous là, de dire en chœur
la bande des six ?
- Quand j’étais au Séminaire, je ne
pouvais pas aller à Natashquan chez mes parents à Noël. Je passais une
partie de mes journées dans ce salon à lire, à écrire et à écouter de la
musique. J’étais gâté par les prêtres. Depuis ce temps, je reviens
toujours ici pour fêter Noël.
- Et vous autres, que faites-vous ici ?
Je ne vous vois pas, mais je sens votre présence. Si Pascal Parent vous
voyait, il vous mettrait sur la liste noire.
- Nous avons une mission : découvrir un
nouveau vaccin pour la prochaine pandémie.
- Je l’ai découvert ce vaccin, de
reprendre Vigneault. Il y a plusieurs années, j’ai écrit : « Gens
du pays, c’est votre tour
de vous laisser parler d’amour. » Le
meilleur vaccin, c’est l’amour. L’abbé Georges Beaulieu, mon protecteur,
tenait le même discours.
Puis, Vigneault disparaît dans une lente mélodie inspirée de la danse à
Saint-Dilon. Pendant ce temps, à Saint-Mathieu, des parents sont
inquiets. L’oncle Léo trouve un livre où il est écrit « C. T. téléphone
maison » sur un signet. L’oncle Thomas fait à peu près la même
découverte. Sur le signet, on peut lire « R. T. téléphone maison ». Les
deux pères parlent au téléphone. Ils évoquent E. T., l’extraterrestre.
Ils trouvent cette disparition très mystérieuse.
- Pourquoi s’inquiéter, disent-ils à la fin, Clovis a 33 ans et Rémi 34
?
Légèrement apeurés, les six confrères commencent à discuter. On ne
s’entend pas, on parle fort, on crie, on hurle, on s’énerve, on frappe
sur les murs, on se lance des invectives. Bref, personne n’est au
naturel. Les discussions tournent en rond et s’éternisent.
Il faut bien se sustenter. Au restaurant, il n’en est pas question. Les
cartes de débit ou de crédit n’existent pas. Au réfectoire des prêtres,
c’est une bonne idée. Personne n’a peur de se faire prendre car ils ne
peuvent pas être vus par des étrangers.
Au bout de deux jours, sœur Charron la cuisinière en chef va voir
l’économe l’abbé Léo Lebel. Elle ne comprend pas comment il se fait que
les mets apprêtés sont insuffisants pour la douzaine de prêtres qui
demeurent au Séminaire. Le perspicace Léo Lebel engage l’inspecteur
Maigret pour faire enquête. Après quelques heures d’interrogatoire,
l’inspecteur remet son rapport : Extra-terrestres. Le grand Léo enrage.
« Cent dollars pour un mot. Il va falloir couper dans les bananes au
retour des Fêtes ».
Finalement, le troisième jour un peu avant minuit, les six compères font
semblant de s’entendre. « Il faudrait d’abord un virus pour découvrir un
vaccin, disent-ils en chœur ». À ce moment, toutes les lumières du
Pavillon de Philosophie s’éteignent. Des vents violents entrent par les
fenêtres. Une pluie d’eau salée fouette les visages. Les chaises
tournoient dans les airs. Dans une accalmie, on entend la voix de Pascal
Parent : « Bonne et heureuse année, les chatons. Grâce aux microphones
que j’avais fait installer, j’ai écouté vos conversations. J’ai reconnu
vos voix ».
Tout revient au calme. Le Grand lutin ramène chacun chez lui. Il semble
bien qu’aucun dégât majeur n’en résulte. Toutefois, au retour des
vacances, les étudiants remarquent sur le siège de six chaises les
initiales des voyageurs spatiaux. On fait une vente sur eBay à l’insu
des autorités. L’argent recueilli sert à faire un party pascal en
navette à Natashquan, incluant alcool et marijuana. FIN |
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# 5685
6 décembre 2020
Bénédiction du deuxième Séminaire
Dans son
édition de juin 1876, le
Journal de l’instruction publique,
écrit que la
bénédiction du deuxième Séminaire de Rimouski devait avoir lieu le 4 novembre 1875. Toutefois, puisque les travaux n’étaient pas suffisamment
avancés, disait-on, et pour d’autres raisons obscures, cette
cérémonie a été retardée.
Cette décision fut mal reçue
autant chez les élèves
que chez les
professeurs.
Le
Journal dans son édition de juin 1876 fait un compte-rendu très positif de cette cérémonie.
« Mercredi, le 31 mai, a eu lieu
dans la ville de St-Germain de Rimouski la bénédiction du nouveau
Séminaire. La fête a été des plus imposantes et des plus solennelles.
Les évêques de la province
s’étaient rendus à Rimouski pour la circonstance, et ils ont
été l'objet de batteuses
démonstrations le long de la route et à leur arrivée.
Mgr Racine a été le
prédicateur du jour. Dans un sermon éloquent, l’évêque de Sherbrooke a
retracé les progrès des maisons d’éducation dans le pays, les bienfaits
de l’éducation fondée sur la religion, a décerné de justes éloges aux
fondateurs et bienfaiteurs de la maison, MM. les abbés Tanguay et
Potvin, et a félicité Mgr Langevin d’avoir mené à bonne fin la belle
œuvre d’un Séminaire.
Mgr Fabre a officié. Après la messe, grande procession jusqu’au
Séminaire et bénédiction solennelle de cette maison par Mgr l’archevêque
de Québec.
Immédiatement après cette cérémonie, eut lieu la présentation des
adresses de circonstance aux évêques réunis. Mgr Moreau répondit à celle
des élèves du collège ; Mgr l’archevêque répondit à celle du clergé de
Rimouski, présentée par M. le grand vicaire Langevin ; Mgr Laflèche
répondit à celle des citoyens, présentée par M. J. T. Couillard, maire
de Rimouski.
La cérémonie finie, il y eut grand
dîner au Séminaire.
La fête s'est terminée par une soirée littéraire et musicale fort brillante dans la grande salle du nouveau collège, et par un feu d’artifice sur la place publique. Dans cette séance littéraire, des discours ont été prononcés par Mgr Langevin, l’honorable M. Ouimet, surintendant de l’instruction publique, MM. Bérubé, Letendre et Derome. » (Fin du texte cité) |
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# 5650
15 novembre 2020
Point de vue d’un
externe
Sous le titre Regrettable,
autrefois
et aujourd’hui, dans son édition du 25 octobre 1912, le
Progrès du Golfe
publie la lettre d’un ancien
élève
externe du Séminaire
de Rimouski. Ce texte est signé Cyprien Larue. Voici quelques
extraits
de cette
lettre
:
« L'un des derniers numéros
de La Vie Écolière nous
apprenait que cette année, au Séminaire de Rimouski, les grands élèves
sont séparés des petits ; que ces derniers « occupent l’ancienne cour
des externes », qu’ils ont de même « hérité de leur étude et de leur
salle de récréation ».
Que les grands élèves soient séparés des petits - il s’agit ici des
pensionnaires - cela nous importe peu, et c'est l’affaire de MM. les
directeurs des écoliers. Mais ce qui nous intéresse vivement et,
ajoutons-le, ce que nous regrettons amèrement c’est le fait que, sous le
prétexte plus ou moins
plausible d’opérer une réforme favorable aux élèves du pensionnat, les
collégiens de Rimouski, externes suivant une coutume qui ne date pas
d’hier, sont dépossédés de leur cour, de leurs salles d’études et de
récréations ; qu’ils n’ont plus droit que d’assister tout juste aux
leçons des professeurs durant les heures de classe. Ils vont aussi à la
messe, mais c’est tout. Ils n’ont plus pratiquement aucun règlement
disciplinaire à observer. Allant en classe quatre heures par jour, nos
externes jouissent de leur liberté pendant les heures réglementaires
d’étude et le reste du jour. »
Suit un long réquisitoire dans lequel l’auteur mentionne qu’il
n’est pas facile pour les chefs de famille de surveiller leurs enfants
et il voudrait que les professeurs du Séminaire continuent à jouer ce
rôle. Il allègue que la discipline est un excellent moyen de formation.
Il continue :
« On nous disait que pour devenir des hommes de caractère et de
volonté, des citoyens honnêtes et consciencieux, des chrétiens
intrépides et fidèles à nos devoirs, il fallait obéir aux commandements
de nos directeurs, observer scrupuleusement le « règlement » dans ses
moindres détails. Or, il était ordonné aux élèves externes de mon temps
- il n’y a pas de cela un demi-siècle - d'arriver le matin à la cour dix
minutes avant l’heure de la messe, une demi-heure avant l’étude
d’après-midi ; nous avions 25 minutes - pas plus - à 4 h p.m. pour aller
prendre une légère collation avant l’étude du soir. Le tout sous peine
de pensums, de fessées, de "retenue” pendant les congés. Beau ou mauvais
temps en toutes saisons, il fallait assister à l’étude du soir. Et même
pour ceux qui demeuraient à 3 ou 4 milles de l’institution, ce n’était
pas toujours facile d’obtenir qu'ils fussent exemptés de l’étude. La
règle ! Voyez-vous.
Le dimanche, nous étions strictement tenus d’assister à deux
messes, la grande et la basse, d’aller au catéchisme et aux vêpres, aux
études de l’avant-midi et du soir. Il fallait sous peine d’expulsion
communier au moins une fois le mois.
En
outre, il était formellement interdit à tout externe, grand et petit, -
l’œil du directeur nous poursuivait partout - de sortir de nos maisons
après 8 h du soir, d’aller sans raison grave à la gare "voir passer les
chars” ou "faire un tour avec la malle anglaise". Malheur à ceux qui, en
rupture de règlement, étaient rencontrés le soir par les « spotters » du
Séminaire, pour me servir d’une expression fashionable. Gare au
lendemain !
Enfin, je pourrais citer une foule d’ordonnances et de petites prohibitions auxquelles nous étions astreints, et tout cela … pour nous former, pour discipliner nos jeunes volontés indociles et rebelles, pour nous habituer à respecter les Autorités, pour faire de nous des hommes de caractère et de devoir ! C’était la raison d’être du règlement et des châtiments dont on frappait ceux qui lui étaient infidèles. (…) » (Fin du texte cité) |
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# 5620
27 octobre 2020
La fête de saint Thomas d’Aquin
Dans son édition du 13 mars 1882, le
Courrier du Canada, un journal
de Québec, décrit le déroulement de la saint Thomas d’Aquin au Séminaire
de Rimouski cette année-là.
« Le 7
mars est toujours une fête pour les élèves et les professeurs de cette
maison, depuis surtout la publication de l’Encyclique
Æterni
Patris et la qualité de patron de toutes les
écoles catholiques que Léon XIII a décernée au Docteur Angélique.
La
solennité a naturellement commencé par la messe que Mgr de Rimouski a
bien voulu célébrer lui-même dans la chapelle où tous étaient réunis ;
après la messe, Sa Grandeur a proposé aux élèves l’imitation des vertus
de l'illustre saint, dont la gloire s’étend de plus en plus, et leur a
rappelé les sentiments de piété éminente qu’il montra toute sa vie
envers la sainte Eucharistie, l’image de Jésus crucifié et de sa sainte
mère, la vierge immaculée.
Pour
célébrer le jour aussi bien qu’ils le pouvaient, les élèves de
philosophie se réunirent dans la salle principale, vers 9 heures, et se
livrèrent un assaut en règle, en observant toutes les formes de la
dialectique.
L’un
d’entre eux, M. Martin exposa d’abord sa thèse sur l’immortalité de
l’âme ; et ses confrères attaquèrent et défendirent alternativement les
arguments qui avaient été apportés à l’appui de cette grande vérité.
Leur succès dans cette joute pacifique, soutenue de part et d’autre dans
la langue de l’école, leur mérita les félicitations de Mgr l’Évêque, si
empressé à encourager les fortes études.
Sur le
soir, MM. les séminaristes (étudiants du Grand Séminaire) de leur côté
prirent pour thème de leur discussion la sainte Eucharistie, dont la
louange occupe une si large part dans les travaux de saint Thomas. La
thèse de la présence réelle de Notre Seigneur fut très habilement
exposée par M. Bélanger, qui invita ses confrères à présenter des
objections et à les combattre à la manière du prince des théologiens,
afin de faire ressortir encore davantage les preuves irréfragables du
dogme fondamental par lequel Notre Sauveur nous a prouvé son amour sans
bornes.
Après
deux heures de la discussion la plus animée et conduite avec bonheur,
MM. les théologiens s’attirèrent une apostrophe flatteuse, exprimée dans
la langue qu’ils avaient employée ; Mgr leur décerna des compliments
mérités, et rapprochant la thèse de l’Immortalité de l’Âme de celle de
la présence réelle dans l’Eucharistie, il a rappelé que cette nourriture
céleste donne au corps le germe de la résurrection et à l’Âme le
commencement de la vie éternelle. (…)
Sur l’invitation de Sa Grandeur, toutes les personnes présentes se sont transportées à la chapelle, et un salut solennel été chanté pour couronner dignement une journée consacrée au souvenir du poète de l’Eucharistie. » (Fin du texte cité) |
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# 5585
6 octobre 2020
Plans du deuxième
Séminaire
Dans son
édition du 30 janvier 1871, le journal
Le
Courrier du Canada nous renseigne sur les plans du
deuxième Séminaire de Rimouski.
« Nous avons vu ces jours derniers les plans du vaste édifice que
Mgr Langevin fait ériger à St-Germain de Rimouski pour servir de grand
et de petit Séminaire.
Nous croyons pouvoir affirmer que cette nouvelle construction
égalera en grandeur et en beauté tout ce que nous avons de mieux en ce
pays. Quoique l’on ne vienne seulement que d’en jeter les bases, nous
sommes certain que le Séminaire sera bientôt achevé, connaissant bien
l’esprit d’entreprise de Mgr de Rimouski et le zèle de ses diocésains.
Les bâtiments auront 398 pieds de long sur 54 avec les ailes, 256 de
façade à 4 étages avec toit français.
Les plans, œuvre
d’un enfant même de la paroisse
de Rimouski, M. Thomas Jacob Lepage, architecte de cette ville, sont
vraiment magnifiques. Il est bien difficile d’exécuter un plan aussi
bien et avec autant de goût. Une esquisse en perspective est vraiment
étonnante de vérité et dénote chez son auteur une grande science
d’architecture et de dessin. M. Lepage ne fait que débuter dans sa
carrière d’architecte, mais ses premiers débuts lui donnent droit à de
grandes espérances que doivent lui assurer, en outre, son talent
incontesté et sa rare
persévérance
au travail. »
Plus tard,
dans une lettre pastorale du
18 décembre 1872, Mgr Jean Langevin écrit : « Maintenant, Nos Chers
Frères, nous avons la douce confiance que vous ne laisserez pas votre
ardeur se ralentir. Ceux qui ont eu l'occasion de venir à Rimouski ont
pu se convaincre par leurs propres yeux de l'étendue et de la solidité
des ouvrages commencés. Les murs sont élevés au-dessus des fenêtres du
premier étage, dans une moitié environ de la bâtisse ; et dans l'autre
moitié ils sont sortis de terre.
Cet hiver, on continue à tirer et à préparer la
pierre dans la carrière, et le bois dans la forêt ; bientôt on aura
besoin de nouvelles corvées pour charroyer ces matériaux, ainsi que la
brique. Il faudrait absolument ouvrir au moins une aile, sinon la moitié
de l'édifice l'automne prochain.
Vous comprenez facilement, N. C. F. (nos chers frères), quelle masse de pierre, de brique, de chaux, de bois de toute espèce, exige un édifice de près de 250 pieds de front, deux ailes de 100 pieds chacune, sur 50 de largeur, à trois étages, avec des caves où l'on entre en voiture. Chaque semaine, le prêtre qui se dévoue à cette besogne, ne paye pas moins de 100 $ à 150 $ pour la main d'œuvre et les matériaux. » (Ce dernier extrait a été publié sur le site du Séminaire de Rimouski.) |
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# 5555
18 septembre 2020
Trousseau des élèves en 1876
Dans son édition du 30 août 1876, le
Courrier
du Canada publie des extraits du prospectus du Séminaire de
Rimouski. Voici ce qu’on écrit au sujet du trousseau des élèves :
« Costume - Il consiste en
un capot de drap bleu avec nervures blanches, descendant plus bas que le
genou, d'une ceinture en laine verte, pantalon noir, d’une cravate noire
avec chemise blanche faite suivant le modèle qui sera fourni par le
Directeur. En hiver, on ajoute une bande d’astrakan ou de mouton à la
casquette d’été.
De
plus, chaque élève devra être pourvu des effets suivants :
- Une
couchette en fer ou en bois avec un sommier à ressort ou piqué,
- Un
matelas et deux oreillers,
- Une
valise, coffre ou autre buffet pour mettre son linge,
- 2
paires de draps de lit,
- Autres couvertures à son gré,
- 4 taies d'oreiller,
- 6 serviettes de table,
- 4 chemises au moins,
- 3 camisoles,
- 6 serviettes de toilette,
- 2 paires de pantalons,
- 1 douzaine de mouchoirs,
- 2 cravates,
- 1 paire de caoutchouc (bottes),
- 1 parapluie,
- 3 paires de caleçons,
- 1 douzaine de collets,
- 6 paires de bas,
- 2 robes et bonnets de nuit,
- 2 paires de chaussures au moins,
- Peignes, brosses pour les dents, les cheveux,
les hardes, les chaussures, gobelet, savon,
- 2 sacs au linge sale,
- Pour l’hiver, 1 pardessus, un cache-nez ou
crémone, 1 paire de mitaines ou gants.
Pour le réfectoire, chaque élève devra fournir
son couteau, sa fourchette, ses cuillers et son gobelet. Le Séminaire ne
fournira que les assiettes et la tasse à thé.
On ne
permettra les chaussures à hautes jambes et les chaussures à semelles
ferrées que dans la cour, et jamais à l'intérieur.
Les
parents pourront ajouter tels effets qu'ils voudront à ceux qui sont ici
mentionnés. Aucun élève ne sera admis sans avoir au moins tous ces
effets. Un maître examinera la valise de chacun à son entrée. Tous ces
objets devront être marqués lisiblement au nom de l'élève : sinon on les
fera marquer à ses frais après son arrivée. » (Fin du texte cité dont
l’ordre a été légèrement remanié)
Imaginez la
scène du père de famille qui va reconduire son fils pensionnaire au
Séminaire dans une voiture tirée par un bœuf ou par un cheval. En 1876,
le train intercolonial Rivière-du-Loup/Nouveau-Brunswick vient à peine
d’être inauguré.
Que voit-on principalement dans la voiture ? Les deux personnages, le lit avec matelas, la valise et peut-être des produits de la ferme comme du bois de chauffage, une caisse de livres de beurre, des poches de pommes de terre, une caisse d’œufs, des p’tits cochons, des poules, etc. Cette façon de payer la pension était encouragée car l’argent circulait peu. |
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# 5520
27 août 2020
Un fossile au Séminaire
Le Journal de l’instruction
publique, dans son édition de novembre 1869, nous apprend qu’un
fossile a été trouvé à Bic en 1869 et que ce fossile a été donné au
musée du Séminaire de Rimouski. Le titre de l’article que voici est
Fossile animal.
« Dans le cours des excavations qui se poursuivaient au Bic, sur le
tracé du chemin de fer, la pioche des travailleurs mit dernièrement à
jour le squelette entier d’un animal marin mesurant
13 pieds de longueur. Enfoui dans le sous-sol à 14 pieds de
profondeur, le fossile était enveloppé dans une argile extrêmement dure,
et l’on ne parvint pas sans peine à le désagréger complètement. Malgré
la désarticulation des ossements résultée de cette opération première,
il ne sera pas difficile de reposer le squelette et de lui redonner sa
forme intégrale.
Des personnes que cette découverte intéressait ont cru voir dans ces
restes les os de quelque poisson dont la tête, pourvue de deux canines
ou défenses à la mâchoire supérieure, démontre assez que le sujet dont
nous parlons appartient à la famille des
vaches marines appelées
morses par les naturalistes. Moins la grandeur de la taille et le pelage
rousse, ces animaux ont beaucoup de ressemblance avec les phoques
(loups-marins) si communs dans les eaux du golfe.
Quant à celui qui nous occupe, la dépouille en a été retrouvée dans un
fonds avoisinant la propriété de M. Georges Sylvain. On se demande par
suite de quelle révolution sous-marine ou terrestre, cet individu de
l’une des nombreuses espèces qui peuplent les mers du Nord se
retrouve-t-il, si loin de ses eaux natales, à cette profondeur de 13
pieds et demi sous terre, à distance assez considérable des bords du
Saint-Laurent, qu’une montagne élevée sépare du lieu où ses ossements
gisaient ? Est-ce là un débris antédiluvien ? Serait-ce plutôt un
visiteur inattendu de la mer glaciale, s’égarant dans notre fleuve au
moment où survenait le cataclysme de 1653 ?
Bien que nous jugions le problème digne de toute l’attention des
archéologues, nous devons cependant en abandonner la solution à
d’autres. D’ailleurs les amis de la science auront plus d’une fois, s’il
leur en tient l’occasion, d’examiner ce fossile remarquable, puisque M.
le grand-vicaire de ce diocèse en a fait l’acquisition dans la vue
tout-à-fait libérale de donner au morse squelette une place d’honneur
dans le musée du Séminaire de Rimouski. (Voix du Golfe) » (Fin du texte
cité)
Un autre fossile de morse avait été trouvé à Rimouski en 1853. C’est ce
que raconte l’abbé Charles Guay en 1873 dans
Chronique de Rimouski, volume
1 :
« Le fossile d’un morse a été découvert en 1853, à 200 pieds au-dessus du niveau du Saint-Laurent, et à trois lieux dans l’intérieur de Rimouski, et faisait partie du musée de M. l’abbé Tanguay, qui en a fait cadeau à l’Université Laval. » |
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